Les rêves agissent pour les êtres humains normaux comme une soupape de sécurité. En rêve, un individu lambda pourra faire tout ce qu'il désire faire éveillé mais sans jamais l'oser. En gros, au sein du monde onirique, on est tous des Capitaines Corsaires, des Amiraux de la Marine ou des Yonkou. Même si le plus souvent un bon rêve consiste surtout à satisfaire le triptyque classique:
- Tabasser son Boss.
- Se faire une fille sublime.
- Etre adulé par une foule en délire.
L'ordre importe peu et les variations sont bien entendu possible autour de ces trois catégories reines. Mais de quoi pouvait donc bien rêver Crack Joe ? De réduire Jack en pâtée pour chat ? De faire crier Michaela de plaisir après l'avoir étendue sur ses fourneaux ? D'être adulé par tout l'équipage du Kultuur ? Que nenni ! Notre irascible héros se voyait triomphant au sein de la plus grande arène du Nouveau Monde, ovationné par toute une foule de pirates plus infâmes les uns que les autres. Les variations sont autorisés, vous vous souvenez ? Il était victorieux et les applaudissements de la foule se muaient peu à peu en un rythme régulier. Un peu comme si un Grand Ordonnateur faisait applaudir toute l'assemblée sur le même rythme. Boum, Boum, Boum.
Un spectateur situé en dehors du songe de l'ex-agent Patchett, réaliserait immédiatement que le tam tam qui résonne dans la tête du boxeur n'est autre que le bruit d'une porte sur laquelle un ou plusieurs individus s’échine(nt) à frapper. La dites porte se situant elle même dans la Villa Rubis où les Saigneurs ont établi leurs quartiers. Et la pièce où le Crack est présentement endormi à même le sol est sa chambre.
Joseph Patchett n'ayant pas encore le don de s'observer depuis l'extérieur, il faut un certain temps avant que son cerveau engourdi par l'alcool ne parvienne à analyser la situation. Sol = froid. Boum = porte. De son demi sommeil, il émet un borborygme incompréhensible qui a néanmoins le mérite de faire cesser les coups sur la porte. Ce problème mis temporairement de côté, le fier combattant qu'était Joseph Patchett allait pouvoir concentrer l'intégralité de sa volonté sur une seule tâche: se relever. La gueule de bois était là avec son cortège de mineurs miniatures qui foraient sous le cuir chevelu du blondinet. Mais il avait déjà vécu pire et savait comment réagir dans pareille circonstance: se mettre la tête sous l'eau glacée pour faire mourir les mineurs d'hypothermie.
De derrière la porte provenaient les bruits d'une conversation animée tenue à voix basse, sans doute de crainte de mécontenter l'occupant des lieux. Ils avaient bien raison d'avoir peur car Crack Joe était de sale humeur, comme toute personne normalement constituée s'éveillant avec assez d'alcool dans le sang pour faire tourner la tête à un vieux bosco. La porte s'ouvrit à la volée, laissant apparaître sous les yeux de Joseph trois de ses sbires en pleine conversation. On avait là Johnny Belle Gueule, qui pour le coup n'en menait pas large avec ses cernes lui descendant jusqu'aux lèvres, Mario Boom-Boom qui caressait ses cheveux en pétard d'un air absent et la Fouine, face de rat comme toujours mais la mine inquiète. La présence de ce trio à sa porte n'augurait rien de bon.
"M.a... ue... fout... à ?"
Trois paires de paupières battirent en rythme. Les trois hommes échangèrent un regard interrogateur, semblant hésiter sur la conduite à adopter. Crack Joe toussota pour s'éclaircir la gorge avant de s'adresser à nouveau à ses hommes. Sur un ton qui se voulait offensif et dominateur, fidèle à lui même quoi.
"Mais qu'est ce que vous foutez là vous trois ?! C'est l'matin bordel, on vous a jamais appris à laisser les honnêtes... erm, les gens dormir ? C'est un putain de minima que d'laisser un type capable de vous casser en deux au p'tit dej avoir une nuit complète !"
Une nouvelles fois les trois compères s'entre regardèrent et, avec un sens du timing impressionnant, Johnny et Mario reculèrent d'un pas, faisant d'office de la Fouine leur porte parole. Le regard furieux qu'il leur adressa était éloquent, s'il s'en sortait indemne ces deux là allaient voir du pays. Mais en attendant il devait assumer d'avoir réveille son Boss.
"Bah M'sieu Patchett c'est que v'voyez ben... L'est déjà salement tard quoi..."
Et pour appuyer ses dires, la Fouine montre du doigt l'horloge qui auparavant était accroché au mur de la chambre de Joseph. La vitre désormais explosée et le cadran à même le sol, les aiguilles continuaient cependant de tourner et indiquaient 16 heures ! Mais plus que l'horloge, ce fut le Chaos total qu'était devenu sa chambre qui interpella Crack Joe. Meubles retournés, fringues répandus à travers toute la pièce, bouteilles d'alcool vide dans tous les coins. Voilà pour ce qu'il voyait depuis l'entrée. Le diagnostic était simple, surtout conjugué au mal de crâne qui menaçait de resurgir: il avait bu plus que de raison. Enfin encore plus que de raison que d'habitude. A vue de nez il n'y avait pas de trous dans les murs, c'était déjà ça. Tiens et il y avait même une jambe qui dépassait de dessous les draps. Ah c'était tout lui ça. Même complètement fait, il parvenait à ramener une fille jusqu'à sa chambre. Héhé, il s'agissait sans doute d'une des Miss ayant participé au concours de la veille.
"Et pis bon, nous aut' on s'est inquiété parce qu'y s'est passé des tas d'trucs zarb d'puis hier soir et... M'sieu Patchett ? Vous m'écoutez M'sieu ? Oh ?"
En effet, Joseph n'écoutait plus. Son regard restait fixé sur le morceau de jambe. Quelque chose clochait. Une Miss c'était le genre de fille qui n'avait que la peau sur les os pas vrai ? Genre jeune et jolie. Alors pourquoi est ce que cette jambe qui dépassait était grasse et couverte de vergetures ?
Pas le temps de trouver la réponse à cette énigme que déjà le tas de couverture se mis en mouvement. La personne qui était dessous n'allait pas tarder à sortir la tête de sous les draps et... Oh merde.
"Joseph chériiiii ?"
- Tabasser son Boss.
- Se faire une fille sublime.
- Etre adulé par une foule en délire.
L'ordre importe peu et les variations sont bien entendu possible autour de ces trois catégories reines. Mais de quoi pouvait donc bien rêver Crack Joe ? De réduire Jack en pâtée pour chat ? De faire crier Michaela de plaisir après l'avoir étendue sur ses fourneaux ? D'être adulé par tout l'équipage du Kultuur ? Que nenni ! Notre irascible héros se voyait triomphant au sein de la plus grande arène du Nouveau Monde, ovationné par toute une foule de pirates plus infâmes les uns que les autres. Les variations sont autorisés, vous vous souvenez ? Il était victorieux et les applaudissements de la foule se muaient peu à peu en un rythme régulier. Un peu comme si un Grand Ordonnateur faisait applaudir toute l'assemblée sur le même rythme. Boum, Boum, Boum.
Un spectateur situé en dehors du songe de l'ex-agent Patchett, réaliserait immédiatement que le tam tam qui résonne dans la tête du boxeur n'est autre que le bruit d'une porte sur laquelle un ou plusieurs individus s’échine(nt) à frapper. La dites porte se situant elle même dans la Villa Rubis où les Saigneurs ont établi leurs quartiers. Et la pièce où le Crack est présentement endormi à même le sol est sa chambre.
Joseph Patchett n'ayant pas encore le don de s'observer depuis l'extérieur, il faut un certain temps avant que son cerveau engourdi par l'alcool ne parvienne à analyser la situation. Sol = froid. Boum = porte. De son demi sommeil, il émet un borborygme incompréhensible qui a néanmoins le mérite de faire cesser les coups sur la porte. Ce problème mis temporairement de côté, le fier combattant qu'était Joseph Patchett allait pouvoir concentrer l'intégralité de sa volonté sur une seule tâche: se relever. La gueule de bois était là avec son cortège de mineurs miniatures qui foraient sous le cuir chevelu du blondinet. Mais il avait déjà vécu pire et savait comment réagir dans pareille circonstance: se mettre la tête sous l'eau glacée pour faire mourir les mineurs d'hypothermie.
De derrière la porte provenaient les bruits d'une conversation animée tenue à voix basse, sans doute de crainte de mécontenter l'occupant des lieux. Ils avaient bien raison d'avoir peur car Crack Joe était de sale humeur, comme toute personne normalement constituée s'éveillant avec assez d'alcool dans le sang pour faire tourner la tête à un vieux bosco. La porte s'ouvrit à la volée, laissant apparaître sous les yeux de Joseph trois de ses sbires en pleine conversation. On avait là Johnny Belle Gueule, qui pour le coup n'en menait pas large avec ses cernes lui descendant jusqu'aux lèvres, Mario Boom-Boom qui caressait ses cheveux en pétard d'un air absent et la Fouine, face de rat comme toujours mais la mine inquiète. La présence de ce trio à sa porte n'augurait rien de bon.
"M.a... ue... fout... à ?"
Trois paires de paupières battirent en rythme. Les trois hommes échangèrent un regard interrogateur, semblant hésiter sur la conduite à adopter. Crack Joe toussota pour s'éclaircir la gorge avant de s'adresser à nouveau à ses hommes. Sur un ton qui se voulait offensif et dominateur, fidèle à lui même quoi.
"Mais qu'est ce que vous foutez là vous trois ?! C'est l'matin bordel, on vous a jamais appris à laisser les honnêtes... erm, les gens dormir ? C'est un putain de minima que d'laisser un type capable de vous casser en deux au p'tit dej avoir une nuit complète !"
Une nouvelles fois les trois compères s'entre regardèrent et, avec un sens du timing impressionnant, Johnny et Mario reculèrent d'un pas, faisant d'office de la Fouine leur porte parole. Le regard furieux qu'il leur adressa était éloquent, s'il s'en sortait indemne ces deux là allaient voir du pays. Mais en attendant il devait assumer d'avoir réveille son Boss.
"Bah M'sieu Patchett c'est que v'voyez ben... L'est déjà salement tard quoi..."
Et pour appuyer ses dires, la Fouine montre du doigt l'horloge qui auparavant était accroché au mur de la chambre de Joseph. La vitre désormais explosée et le cadran à même le sol, les aiguilles continuaient cependant de tourner et indiquaient 16 heures ! Mais plus que l'horloge, ce fut le Chaos total qu'était devenu sa chambre qui interpella Crack Joe. Meubles retournés, fringues répandus à travers toute la pièce, bouteilles d'alcool vide dans tous les coins. Voilà pour ce qu'il voyait depuis l'entrée. Le diagnostic était simple, surtout conjugué au mal de crâne qui menaçait de resurgir: il avait bu plus que de raison. Enfin encore plus que de raison que d'habitude. A vue de nez il n'y avait pas de trous dans les murs, c'était déjà ça. Tiens et il y avait même une jambe qui dépassait de dessous les draps. Ah c'était tout lui ça. Même complètement fait, il parvenait à ramener une fille jusqu'à sa chambre. Héhé, il s'agissait sans doute d'une des Miss ayant participé au concours de la veille.
"Et pis bon, nous aut' on s'est inquiété parce qu'y s'est passé des tas d'trucs zarb d'puis hier soir et... M'sieu Patchett ? Vous m'écoutez M'sieu ? Oh ?"
En effet, Joseph n'écoutait plus. Son regard restait fixé sur le morceau de jambe. Quelque chose clochait. Une Miss c'était le genre de fille qui n'avait que la peau sur les os pas vrai ? Genre jeune et jolie. Alors pourquoi est ce que cette jambe qui dépassait était grasse et couverte de vergetures ?
Pas le temps de trouver la réponse à cette énigme que déjà le tas de couverture se mis en mouvement. La personne qui était dessous n'allait pas tarder à sortir la tête de sous les draps et... Oh merde.
"Joseph chériiiii ?"