South Blue.
C'était un long voyage qu'ils venaient de faire. Long et pas très dangereux. Seul un homme était tombé malade et avait vomi tripes et boyaux avant de finir par se jeter à la mer pour ne pas cause plus de torts à ses camarades. Ça n'avait jamais été le meilleur des camarades, mais ce geste fut le plus grand qu'il n'ait jamais fait. Il y eut des larmes amères, il y eut des regrets de n'avoir pas pu l'aider à guérir de cette fièvre qui le faisait délirer, il y eut des cris de colère contre cet imbécile qui aurait pu survivre.
Personne n'avait fait demi-tour.
Pourquoi donc, il avait dû se laisser noyer et puis il était trop fatigué pour nager.
Alors Louve avait pleuré une fois de plus la perte d'un père. Et son père lui avait conté l'histoire de ce gentil garçon dans sa prison toute blanche et lorsqu'il eut insufflé assez d'espoir dans son petit cœur triste, il la laissa s'endormir, bercée par une marée agitée.
Et le lendemain elle découvrit en sortant sur le pont une île entièrement recouverte d'arbres. Elle avait dormi si profondément qu'elle n'avait entendu ni les cris qui avaient fusé ni l'effervescence qui avait gagnée l'équipage entier en arrivant au port Est de Endaur, l'île aux arbres et aux bûcherons. Se frottant les yeux, mal réveillée, Louve gagne le bastingage, hors du chemin des hommes pressés et occupés. A perte de vue, des arbres, des forêts et des hommes. Même le port dans lequel ils venaient d'accoster semblait plus petit qu'un seul des troncs qu'elle pouvait apercevoir à la lisière. Il devait y avoir trois bâtiments à tout casser en comptant ces deux carrés en rondins de bois avec des portes. Un tout petit comptoir mobile était placé au milieu d'une petit place ronde où les carrioles et charrettes tournaient sans cesse. Pour le courrier, put elle lire sur l'écriteau. Et partout ailleurs, du bois. Du bois pour les charrettes qui transportaient le bois, du bois pour les bâtiments qui stockaient le bois, des planches de bois pour les navires. Des cargaisons de bois, des pipes en bois, des jambes de bois... C'était fascinant. Et au loin, une petite route à peine assez large pour laisser passer deux charrettes de front s'enfonçait dans la forêt, perçant la lisière comme si on avait creusé un tunnel dans une montagne. Louve se demanda si il n'y avait pas des monstres bizarres dans cette forêt. Peut-être des loups faits de bois ou des ogres mangeurs de bois. Peut-être même des arbres vivants.
Elle était à peine réveillée, mais elle rêvait déjà à tout ce qu'elle trouverait sur cette île. Toutes les nouveautés qu'elle renfermait, toutes ces merveilles qu'elle cachait.
Se frottant les yeux pour se réveiller, elle bailla largement et s'en détourna et se dirigea vers un baril rempli d'eau de pluie sur le pont. Elle y plongea une petite bassine et s'aspergea généreusement le visage avec cette eau fraiche qui la fit frissonner. Volant une pomme à un des pirates qui n'y fit pas attention, elle courut dans sa chambre pour se changer et passer de vrais vêtements et plus seulement ce T-Shirt trop grand qui lui servait de robe de nuit et qui glissait constamment de son épaule. Elle peigna rapidement ses cheveux en grimaçant à cause des nœuds, enfila sa robe noire et noua son ruban en un noeud blanc à sa taille avant de s'échapper du pont inférieur comme un diable de sa boite.
-Hum. Tu devrais pas partir maintenant. On ira tous ensemble chercher ce charpentier qu'il nous manque.
Louve s'immobilisa pour regarder son père qui transportait à bord un chargement de bois de la taille d'une vache. Il lui jeta un regard lourd de menace et elle dut s'avouer vaincue, renfrognée. Elle alla s'asseoir sur le bastingage et admira jusqu'à plus soif cette étendue de troncs en savourant sa pomme.
C'était un long voyage qu'ils venaient de faire. Long et pas très dangereux. Seul un homme était tombé malade et avait vomi tripes et boyaux avant de finir par se jeter à la mer pour ne pas cause plus de torts à ses camarades. Ça n'avait jamais été le meilleur des camarades, mais ce geste fut le plus grand qu'il n'ait jamais fait. Il y eut des larmes amères, il y eut des regrets de n'avoir pas pu l'aider à guérir de cette fièvre qui le faisait délirer, il y eut des cris de colère contre cet imbécile qui aurait pu survivre.
Personne n'avait fait demi-tour.
Pourquoi donc, il avait dû se laisser noyer et puis il était trop fatigué pour nager.
Alors Louve avait pleuré une fois de plus la perte d'un père. Et son père lui avait conté l'histoire de ce gentil garçon dans sa prison toute blanche et lorsqu'il eut insufflé assez d'espoir dans son petit cœur triste, il la laissa s'endormir, bercée par une marée agitée.
Et le lendemain elle découvrit en sortant sur le pont une île entièrement recouverte d'arbres. Elle avait dormi si profondément qu'elle n'avait entendu ni les cris qui avaient fusé ni l'effervescence qui avait gagnée l'équipage entier en arrivant au port Est de Endaur, l'île aux arbres et aux bûcherons. Se frottant les yeux, mal réveillée, Louve gagne le bastingage, hors du chemin des hommes pressés et occupés. A perte de vue, des arbres, des forêts et des hommes. Même le port dans lequel ils venaient d'accoster semblait plus petit qu'un seul des troncs qu'elle pouvait apercevoir à la lisière. Il devait y avoir trois bâtiments à tout casser en comptant ces deux carrés en rondins de bois avec des portes. Un tout petit comptoir mobile était placé au milieu d'une petit place ronde où les carrioles et charrettes tournaient sans cesse. Pour le courrier, put elle lire sur l'écriteau. Et partout ailleurs, du bois. Du bois pour les charrettes qui transportaient le bois, du bois pour les bâtiments qui stockaient le bois, des planches de bois pour les navires. Des cargaisons de bois, des pipes en bois, des jambes de bois... C'était fascinant. Et au loin, une petite route à peine assez large pour laisser passer deux charrettes de front s'enfonçait dans la forêt, perçant la lisière comme si on avait creusé un tunnel dans une montagne. Louve se demanda si il n'y avait pas des monstres bizarres dans cette forêt. Peut-être des loups faits de bois ou des ogres mangeurs de bois. Peut-être même des arbres vivants.
Elle était à peine réveillée, mais elle rêvait déjà à tout ce qu'elle trouverait sur cette île. Toutes les nouveautés qu'elle renfermait, toutes ces merveilles qu'elle cachait.
Se frottant les yeux pour se réveiller, elle bailla largement et s'en détourna et se dirigea vers un baril rempli d'eau de pluie sur le pont. Elle y plongea une petite bassine et s'aspergea généreusement le visage avec cette eau fraiche qui la fit frissonner. Volant une pomme à un des pirates qui n'y fit pas attention, elle courut dans sa chambre pour se changer et passer de vrais vêtements et plus seulement ce T-Shirt trop grand qui lui servait de robe de nuit et qui glissait constamment de son épaule. Elle peigna rapidement ses cheveux en grimaçant à cause des nœuds, enfila sa robe noire et noua son ruban en un noeud blanc à sa taille avant de s'échapper du pont inférieur comme un diable de sa boite.
-Hum. Tu devrais pas partir maintenant. On ira tous ensemble chercher ce charpentier qu'il nous manque.
Louve s'immobilisa pour regarder son père qui transportait à bord un chargement de bois de la taille d'une vache. Il lui jeta un regard lourd de menace et elle dut s'avouer vaincue, renfrognée. Elle alla s'asseoir sur le bastingage et admira jusqu'à plus soif cette étendue de troncs en savourant sa pomme.