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A l'Ombre des Ramages

South Blue.

C'était un long voyage qu'ils venaient de faire. Long et pas très dangereux. Seul un homme était tombé malade et avait vomi tripes et boyaux avant de finir par se jeter à la mer pour ne pas cause plus de torts à ses camarades. Ça n'avait jamais été le meilleur des camarades, mais ce geste fut le plus grand qu'il n'ait jamais fait. Il y eut des larmes amères, il y eut des regrets de n'avoir pas pu l'aider à guérir de cette fièvre qui le faisait délirer, il y eut des cris de colère contre cet imbécile qui aurait pu survivre.

Personne n'avait fait demi-tour.

Pourquoi donc, il avait dû se laisser noyer et puis il était trop fatigué pour nager.

Alors Louve avait pleuré une fois de plus la perte d'un père. Et son père lui avait conté l'histoire de ce gentil garçon dans sa prison toute blanche et lorsqu'il eut insufflé assez d'espoir dans son petit cœur triste, il la laissa s'endormir, bercée par une marée agitée.


Et le lendemain elle découvrit en sortant sur le pont une île entièrement recouverte d'arbres. Elle avait dormi si profondément qu'elle n'avait entendu ni les cris qui avaient fusé ni l'effervescence qui avait gagnée l'équipage entier en arrivant au port Est de Endaur, l'île aux arbres et aux bûcherons. Se frottant les yeux, mal réveillée, Louve gagne le bastingage, hors du chemin des hommes pressés et occupés. A perte de vue, des arbres, des forêts et des hommes. Même le port dans lequel ils venaient d'accoster semblait plus petit qu'un seul des troncs qu'elle pouvait apercevoir à la lisière. Il devait y avoir trois bâtiments à tout casser en comptant ces deux carrés en rondins de bois avec des portes. Un tout petit comptoir mobile était placé au milieu d'une petit place ronde où les carrioles et charrettes tournaient sans cesse. Pour le courrier, put elle lire sur l'écriteau. Et partout ailleurs, du bois. Du bois pour les charrettes qui transportaient le bois, du bois pour les bâtiments qui stockaient le bois, des planches de bois pour les navires. Des cargaisons de bois, des pipes en bois, des jambes de bois... C'était fascinant. Et au loin, une petite route à peine assez large pour laisser passer deux charrettes de front s'enfonçait dans la forêt, perçant la lisière comme si on avait creusé un tunnel dans une montagne. Louve se demanda si il n'y avait pas des monstres bizarres dans cette forêt. Peut-être des loups faits de bois ou des ogres mangeurs de bois. Peut-être même des arbres vivants.

Elle était à peine réveillée, mais elle rêvait déjà à tout ce qu'elle trouverait sur cette île. Toutes les nouveautés qu'elle renfermait, toutes ces merveilles qu'elle cachait.

Se frottant les yeux pour se réveiller, elle bailla largement et s'en détourna et se dirigea vers un baril rempli d'eau de pluie sur le pont. Elle y plongea une petite bassine et s'aspergea généreusement le visage avec cette eau fraiche qui la fit frissonner. Volant une pomme à un des pirates qui n'y fit pas attention, elle courut dans sa chambre pour se changer et passer de vrais vêtements et plus seulement ce T-Shirt trop grand qui lui servait de robe de nuit et qui glissait constamment de son épaule. Elle peigna rapidement ses cheveux en grimaçant à cause des nœuds, enfila sa robe noire et noua son ruban en un noeud blanc à sa taille avant de s'échapper du pont inférieur comme un diable de sa boite.

-Hum. Tu devrais pas partir maintenant. On ira tous ensemble chercher ce charpentier qu'il nous manque.

Louve s'immobilisa pour regarder son père qui transportait à bord un chargement de bois de la taille d'une vache. Il lui jeta un regard lourd de menace et elle dut s'avouer vaincue, renfrognée. Elle alla s'asseoir sur le bastingage et admira jusqu'à plus soif cette étendue de troncs en savourant sa pomme.


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    « Mais maman ! »
    « Ca suffit, Louise. Cette robe est très bien. »
    « Elle est immonde. Et je vois pas pourquoi je devrais m’habiller comme ça pour aller voir grand-père. »
    « Elle a raison, Maman. Si on fait pas attention, elle va finir par ressembler à une fille… »
    « William, sors d’ici, je n’ai pas besoin de tes commentaires. Louise, tu vas enfiler cette robe. Tu sais très bien que ton grand-père est à cheval sur les bonnes manières. »
    « C’est ça, ouais. C’est pour ça qu’il se planque au milieu d’une bande de bûcherons dégueu… »
    « Louise ! »
    « C’est bon, c’est bon, je vais la mettre. »

    Alors que sa mère sortait de la cabine, Louise lui tira la langue. C’était vraiment injuste. Elle se faisait tout le temps rembarrer ! Personne ne la laissait faire ce qu’elle voulait. Elle ne pouvait même pas s’habiller toute seule. Elle avait pourtant onze ans maintenant. Elle n’était plus une petite fille ! Bien au contraire, elle avançait à grands pas vers l’adolescence et il était temps que ses parents s’en rendent compte.

    En grommelant, elle enfila toutefois cette saleté de robe. Tout ça pour faire plaisir à ce grand-père qu’elle connaissait à peine et qui était encore plus à cheval sur les principes qu’un Tenryubito. D’ailleurs, allez savoir ce qu’il faisait sur cette île… Le père de la jeune fille avait tenté de lui expliquer, mais elle n’avait écouté que d’une oreille. Louise n’avait vraiment aucune envie d’aller le voir. Ca allait être un après-midi ennuyeux à mourir à boire un thé insipide dans une cabane vétuste. La vie était vraiment trop injuste !

    Habillée et coiffée convenablement, Louise sortit finalement de sa cabine pour rejoindre ses parents sur le pont du bateau qui les avait conduits sur Endaur. Elle ignora le sourire moqueur de son frère en la voyant vêtue de sa petite robe blanche et se dirigea vers son père.

    « Comme on ne va voir grand-père que cet après-midi, je peux aller me balader un peu ? »

    Son père sembla hésiter un moment, visiblement peu désireux que sa fille traine toute seule sur une île inconnue, mais il parvint finalement à un compromis.

    « Entendu, mais reste sur les quais, et proche du bateau. Ca ne m’étonnerait pas de croiser des pirates par ici. »

    Louise haussa les épaules et se précipita sur terre avant que son père change d’avis. Avec ses parents, on ne savait jamais ! La question était maintenant de savoir quoi faire. Elle ne pouvait pas partir explorer l’île, elle n’avait pas le droit. Elle ne pouvait même pas désobéir parce qu’elle était certaine que ses parents la voyaient depuis le bateau. C’était bien la peine de débarquer sur une île couverte de végétation si on ne pouvait pas échapper à la vigilance de ses parents, tiens !

    La petite blonde rajusta son sac à dos sur ses épaules et se résigna donc à trouver une occupation dans le coin. Elle avait pris son échiquier sur elle, elle trouverait bien quelqu’un avec qui jouer. Bon, la plupart des autochtones avaient l’air d’être des armoires à glace sans cervelle, mais elle pouvait toujours espérer. Mais ça l’ennuyait de jouer avec des adultes, ils n’aimaient pas perdre face à une gamine de son âge. Ils l’accusaient souvent de tricher ou de les déstabiliser parce qu’elle les fixait avec ses yeux dépareillés. Elle n’y pouvait rien, elle, s’ils n’avaient pas de nerfs !

    Alors qu’elle désespérait de trouver quelqu’un de son âge pour jouer avec elle, son regard se posa sur une fille qui mangeait tranquillement une pomme sur le bastingage d’un bateau. Bon, sa matinée n’allait peut-être pas être perdue. Louise s’avança jusque au pied de la coque et héla la petite brune.

    « Hey ! Salut ! Dis, tu sais jouer aux échecs ? »


    Oui, Louise était du genre à privilégier les approches directes. Elle préférait être fixée tout de suite et ne pas perdre de temps. Ca l’ennuyait déjà assez d’être ici pour ne pas avoir envie de gaspiller ses quelques heures de liberté avec des gens qui n’en valaient pas la peine.
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Allons, Papa, on va pas l'emmener avec nous.
J'ai jamais dit qu'elle allait venir !
Oui, mais tu lui refuses jamais rien.
Moi ? Ne jamais lui refuser quelque chose ? C'est faux ! N'est-ce pas, Maria d'amour ?
Écoute tes fils. Ils ont raison.
Noooon.
C'est important Papa. Il y a des pirates là. On sait pas ce qu'ils peuvent faire. J'aimerais pas qu'Adrienne soit avec nous si ça dégénère.
Oui …
ça fait longtemps qu'on a pas eu autant de visiteurs d'un coup. Qui sait ce qui peut arriver.
Tu as peut-être raison...
Ils ont raison, Arnold.
Meuh oui qu'ils ont raison, Marianouh chérie. Toi aussi, tu as toujours raison.
Papa ?
Oh ! Adrienne !
Vous allez livrer du bois ?
Oui mon hêtre de printemps !
Je peux venir avec vous ?
Mais bien sûr, Adrichou !
Papa …
Arnold...
Bah quoi ?

Mon papa, c'est le meilleur Papa du monde. Il me permet toujours de l'aider et comme j'aime beaucoup mon papa, je veux toujours l'aider. Alors, je l'aide toujours. Mes frères, ils s'inquiètent toujours, mais c'est pas moi qui me prends des arbres sur la tête sans arrêt. Et ma maman, elle s'inquiète toujours, mais elle est comme papa : elle aime bien me voir sortir et aider. J'la vois là. Elle me fait ce petit sourire qu'elle fait toujours quand papa me permet une chose que mes frères veulent pas. En plus, elle a déjà nettoyé et repasser ma tenue de travail, alors si ça veut pas dire que maman savait que j'irais, ça veut rien dire du tout. Nah. Justement, je pars prendre mes affaires et m'habiller sans oublier de faire un câlin à mon papounet. Faut être gentil avec son papa.

On sort de la maison une dizaine de minutes après. Les bateaux sont déjà amarrés et faudrait pas qu'on fasse attendre le client. Les commandes sont passées et certains arbres qu'on a stockés près d'ici vont partir. Papa, il en porte un tout seul, parce qu'il est trop fort. Deux de mes frères en portent un autre. Moi aussi, je veux en porter un comme papa. Il dit toujours que je pourrais le faire parce que je suis sa fifille. Ça me rend fière. Et comme je veux pas qu'il mente, je travaille dur pour en porter un. Sauf que c'est pas encore tout de suite, alors, je me contente de porter des branches de bonnes épaisseurs quand même, sous la surveillance de mon grand frère.

Il y a d'autres bucherons qui transportent du bois. À mains nues ou dans des charettes. C'est qu'avec les deux navires indépendants d'aujourd'hui, il y a aussi deux navires de transport de bois. Papa a dit qu'on allait surement y passer plusieurs jours à satisfaire toutes les demandes. Surtout qu'on a encore bien travaillé les jours d'avant. Après ces troncs-là, il va falloir aller en couper. Je veux absolument venir avec papa. Je veux voir les Woks, ils sont trop mignons. Ce qui serait rigolo, c'est que l'un des visiteurs tente d'entrer dans la forêt et qu'ils tombent dans les pièges. On irait le sauver, évidemment, mais voir les Woks le chamailler, c'est toujours drôle.

En arrivant sur les docks, y a mon papa qui me dit qu'il y a des enfants dans les deux autres embarcations. Il me montre une gamine avec une robe blanche qui paraît grincheuse. Plus loin, il y en a une autre avec une robe noire. Qu'est ce qu'elles ont toutes à porter des robes ? Moi, je suis en pantalon et en t-shirt. C'est mieux pour le travail.

Papa ? Tu voudrais que je porte une robe ?


Papa me fait de grands yeux pleins de lumière. Je pense que c'est l'un de ses rêves. Maman porte parfois des robes, il dit que ça lui fait penser à son mariage. C'est vraiment bizarre. C'est pas pratique pour couper du bois. Il me dit d'aller les rejoindre, mais je veux pas. Je veux aider papa. Et puis, elles sont pas intéressantes si elles portent des robes, elles doivent rien connaître au bois et ça doit être la première fois qu'elles voient une forêt. On en a déjà eu des comme ça. Des étrangers qui connaissent rien à la nature. Ils sont méchants. Alors, autant pas leur parler.

Sauf que mon grand frère, il est vil. Il trouve un prétexte pour me faire rester près des troncs qu'on ramène. Ça permet d'aider et mon papa est d'accord. Beuh. Sans gêne qu'elles doivent être, les gamines vont venir m'embêter. Méchant frère ! Du coup, je leur tourne le dos et je fais mine de pas les voir. Elles m'intéressent pas.
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Au milieu de tout ce bois et des toutes ces couleurs ternes jaillit soudain une petite fille avec une robe blanche et un plateau de jeu sous le bras. Elle n'avait pas l'air très heureuse d'être là, perdue au centre de cette agitation et de ces chargements qui passaient parfois à quelques pieds d'elle. Elle n'en faisait pas plus de quatre, d'ailleurs. Mais alors que Louve se démenait pour grignoter le moindre morceau de chair de sa pomme un peu dure pour ses dents, elle ne pouvait pas échapper à son regard vert qui la scrutait comme on admirait un panda roux au milieux de noirs et blancs. Puis ce qui devait arriver arriva. La petite blonde vit enfin Louve dans sa robe noir, assise sur le bastingage. Le port avait beau être plongé dans un boucan d'enfer, la petite fille lui tint à peu près ce langage.

« Hey ! Salut ! Dis, tu sais jouer aux échecs ? »

Bien évidemment que non.

Pourtant, même si elle avait un air renfrogné et une espère de ton impérieux dans le visage de la petite fille, elle avait surtout deux yeux de couleur différente. … Non. C'était pas possible, ça devait être la lumière. Elle se retourna vivement et attrapa la manche de l'un de ses pères.

-On peut avoir deux yeux qui sont pas de la même couleur ?
-hihahu ! Quelle étrange question ! Si quelqu'un avait de tels yeux, je le brûlerai de peur que ce ne soit une sorcière ou un monstre !

Une sorcière ou un monstre ?

Louve se fit le plus grande possible depuis son siège improvisé pour détailler la jeune fille. Puis elle fit un grand sourire. Ce serait trop bien que la lumière ne soit pas en cause. Jouer avec une sorcière. Elle le raconterait à son père quand elle reviendrait.

-Je vais jouer avec la sorcière !
-Que... que... quoi ?

Et elle se laissa tomber depuis le bastingage jusqu'au sol. Près de la petite fille.

*****

« La tour elle avance tout droit, le fou, comme ça et le cavalier comme un L. Tu as compris ? »
-Euh...
« Tu commences ! »
-...
« ... »
-...
« Echec ! »
-Ça va trop vite pour moi...
« Y'a un paquet de choses qui vont trop vite pour toi. »
-Je peux faire ça ?
« Non. »
-Mon cheval vient là.
« Tu peux pas. »
-Et le fou ? Il est drôle le fou. Il peut te manger ?
« Non plus. C'est pas le bon mouvement ! »
-Mais c'est un fou !
« C'est pas la question ! »
-Et bah alors le roi il va aller manger ton roi.
« Il peut pas... »
-Si il peut ! C'est un roi, il fait ce qu'il veut ! C'est Louis XVI, c'est le roi de la Fran*
« Tais-toi t'es nulle !! »

Dix minutes top chrono.
Les échecs, même avec une petite fille de son âge, c'était pas facile en fait. Louve fit donc la moue tandis qu'agacée, la petite Louise rangeait tout son attirail pour trouver quelqu'un d'autre avec qui jouer. Parce que Louve, elle était trop dissipée.

-T'es une sorcière ?
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    Non, non, et non ! Ca n’allait pas du tout ! Qu’est-ce que c’était cette manière de jouer ? Ce n’était pourtant pas si compliqué ! Non seulement l’autre fillette jouait comme une patate, mais en plus elle n’était même pas capable d’appeler les pièces par leur vrai nom. Louise avait une de ces envies de lui claquer le baigneur ! Sérieusement, un roi qui en mange un autre… Et puis quoi encore ?!

    « Tais-toi t'es nulle !! »

    Nulle. Exactement. Louise pesait ces mots. Elle avait gagné avec une facilité déconcertante alors qu’elle avait pourtant laissé l’autre fille commencer. Tu parles d’une adversaire ! Puisque c’était comme ça, eh bah elle ne jouerait plus avec elle. Na ! Oui, Louise a onze ans, alors elle dit na. D’abord.

    Prestement, la petite blonde ramassa ses pièces, son plateau et tourna les talons pour aller chercher un adversaire digne de ce nom. Elle n’avait vraiment aucune envie de rester dans les parages de cette fillette complètement nulle. De toute façon, les petites comme elle, ce n’était pas intéressant.

    -T'es une sorcière ?

    Et une question idiote de plus, une ! Vraiment… Cette fille était décevante.

    « Ouais, et si tu me fiches pas la paix, je te lance un sort. »

    Louise avait remarqué la manière dont l’autre enfant avait fixé ses yeux depuis le départ. Aussi, pour répliquer, elle avait planté son regard dépareillé dans celui émeraude de l’autre fille – et non, elle n’était pas du tout en train de se dire qu’ils étaient très chouettes ses yeux – et avait parlé sur un ton froid et sans appel.

    Persuadée que cela suffirait, Louise entreprit de s’éloigner. Elle lança un regard aux alentours, espérant pouvoir trouver quelqu’un qui pourrait jouer. Sur son bateau, elle aperçut les silhouettes de ses parents, mais ne leur accorda pas plus d’attention que ça. Au sol, son frère plaisantait avec une autre adolescente, visiblement sous son charme. Lui non plus ne perdait pas le nord… Un peu plus loin, quelques hommes faisaient une pause entre deux déchargements. Ils se faisaient passer une bouteille de rhum. Avec fascination, Louise vit le niveau de la bouteille descendre à une vitesse vertigineuse. Eh ben, ceux là avaient une descente qu’elle voudrait pas remonter à vélo ! Toujours est-il qu’aucun de ceux là n’étaient éligibles au poste d’adversaire. Ce que c’était agaçant !

    Avec une moue contrariée, la blondinette porta son attention sur un autre coin des quais où une famille s’activait à faire elle ne savait trop quoi avec plein de gros morceaux de bois. Rapidement, elle remarque une autre fille, plus grande encore qu’elle, qui lui tournait le dos. Peut-être qu’elle pourrait jouer, elle. En plus, elle, elle portait pas de robe, ce qui était un net avantage sur la petite brune du bateau. Bon, Louise en avait une, mais c’était pas pareil, elle avait pas le choix. C’était vraiment trop chiant de rendre visite à sa famille.

    D’un pas décidé, Louise se dirigea donc vers sa potentielle adversaire. Arrivée à sa hauteur, elle lui tapota l’épaule et réitéra la même demande que quelques minutes auparavant.

    « Hey, tu sais jouer aux échecs ? »
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C'était prévisible. L'une vient m'embêter. Je me tourne vers elle parce que ça se fait pas quand même de pas se tourner vers la personne qui nous parle. C'est maman qui le dit et maman a toujours raison. Alors, je me tourne et je regarde de haut, parce qu'elle est plus petite que moi. C'est celle dans sa robe blanche. Elle a un jeu d'échecs. Elle se présente même pas et elle veut jouer. C'est pas poli. Quand on rencontre des gens, faut se présenter. C'est bien les étrangers ça, sans gêne. Comme elle s'est pas présentée, je vais pas le faire. Nah. Elle va voir ce que c'est d'être sans gêne. Je jette un coup d'oeil par-dessus son épaule pour voir l'autre. Elles ont fait une partie et elles ont pas continué. Bizarre. L'autre se cache à moitié. Celle en blanc doit s'être rendu compte que celle en noir était pas très futée. Ça arrive. Moi, je suis futée, c'est papa qui le dit. Je regarde le jeu d'échecs et je fais la moue. J'ai déjà joué. Je connais un peu les règles, mais c'est pas mon fort. Papa, il disait que j'étais forte parce que j'arrivais pas à le battre. En même temps, il jouait qu'avec les pions.

Je pourrais jouer. Mais non. Faut que j'aide mon papa. J'vais dire que je veux pas. J'ai des responsabilités, moi.

Tu veux jouer avec ma petite adridri d'amour en susucre ? Mais bien sûr qu'elle veut ! Hein adrichou ? Papa est très content que tu joues avec la petite fille. Allez vous amuser.

Papa est apparu dans mon dos sans que je le remarque. Je rougis parce qu'il est très familier avec moi devant une inconnue et j'aime pas trop ça. Et puis, il veut que je joue alors que je voulais pas. Mais il a l'air tellement content mon papa, ça se fait de le rendre malheureux en refusant. Alors je cache mon début de grimace pour hocher de la tête.

Oui. Je connais. Et je veux bien jouer.

Papa a tout prévu. Il a disposé un petit tonneau et deux caisses de chaque côté pour qu'on puisse jouer. Il souriait tout grand. J'aime bien quand mon papa sourit tout grand. Alors, je me suis assise et l'autre aussi. On a mis les pièces en place. Moi, j'en ai saisi une et je l'ai examiné. C'est fait en bois. Et c'est joli. J'aime bien les jolies choses en bois. Papa et les autres, ils coupent du bois, mais c'est pas pour le bruler, c'est pour en faire de belles choses. L'autre jour, on a vu un bateau qui avait été fait avec du bois de l'ile. On était fier. Et il était joli. Là, les pièces sont bien taillées, sans défauts et la couleur est belle. Papa, il dit aussi que l'esprit des arbres habite encore les objets qui proviennent de ces arbres. Pas toujours. C'est seulement quand le bois a été traité avec respect et que le travail a été fait avec passion. Et là, j'ai le sentiment que c'est le cas. Les esprits sont apaisés. Heureux même. Papa sera content. Alors, faut bien jouer avec les pièces pour leur rendre hommage.

Alors je joue. On joue même. J'ai pas beaucoup d'expérience, alors je fais un peu au hasard. Je laisse les esprits des arbres me guider. Je pose ma main sur les pièces et un moment, je sens comme si c'était la bonne. Et là, je joue. Selon l'inspiration. Je sais pas si c'est bien, mais j'aime bien. Alors je joue et je souris. C'est amusant. Et ça fait plaisir à Papa qui me regarde de temps en temps comme s'il s'inquiétait pour moi.

Mais y'a toujours l'autre qui nous observe toujours en se cachant à moitié. Un moment, je la pointe du doigt.

Qu'est ce qu'elle a ? Elle est un peu une folle dans sa tête ?


Et puis, je me dis que s'il faut parler, autant se présenter. Pas la peine d'être méchante si longtemps.

Au fait, moi, c'est Adrienne, et toi ?


Dernière édition par Adrienne Ramba le Mar 21 Jan 2014 - 18:01, édité 1 fois
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-C'est une Sorcière. C'est le médecin qui l'a dit.

Et même si le médecin était souvent saoul à cause de l'alcool à 90° qu'il buvait comme du Synthol, Louve le croyait. Et c'était bien parce qu'elle était une sorcière, cette fille blonde, qu'elle l'avait suivie et regardée jouer avec l'espoir insensé que les pièces de bois s'animeraient devant ses yeux. Aussi n'avait-elle lâché du regard le plateau de jeu que pour détailler très sommairement la jeune fille locale. La blonde numéro 2. A moins qu'elle ne fut un garçon... ? Avec son pantalon et ses airs renfrognés, elle s'était posée la question. Et puis elle n'avait pas beaucoup parlé non plus. Bon, Louve non plus, mais bon.

Elle sortit un peu de derrière le couvert de la blonde numéro une. Elle attrapa une pièce dévorée. Elle était blanche et représentait le fou. Elle ne voyait pas bien pourquoi il était fou, le fou, mais elle voulait bien le croire puisque c'était ce qu'on lui avait dit. Elle n'était pas contrariante. Et comme elle portait la petite sculpture en bois à son oreille pour y déceler un bruit magique en le secouant, Louise -qui s'était présentée à son tour- la lui arracha des mains avec une moue agacée. Louve n'y porta pas attention et détourna son attention du jeu qui somme toute ne semblait pas plus magique que le mât de leur navire pirate.



Dix minutes plus tard, Louve s'ennuyait ferme.

Elle avait joué avec des termites qui semblaient être un milliard de fois plus nombreuses sur l'île que les hommes qui la peuplaient et essayé de porter des rondins de bois comme les hommes du coin. Elle avait même dérobé une petite scie. Mais maintenant, elle réalisait la déception d'avoir trouvé des filles de son âge avec lesquelles jouer et qui l'ignoraient parce qu'elle n'aimait pas les échecs. De l'ostracisme. De la ségrégation. Du favoritisme. De l’Élitisme. Elle savait pas vraiment ce que ces mots signifiaient, mais pour les grandes personnes, c'était pas des petits mots. C'est pour cette raison qu'après avoir ressassé cette injustice dans sa jeune tête encore fraiche de l'insouciance et de l'innocence qu'ont seules les jeunes filles de cet âge, elle se redressa brusquement avec une moue à laquelle manquait juste une teinte rose pâle et surtout un gros marqueur noir. Et finalement, elle tourna les talons sans vraiment savoir si elles l'avaient ne serait-ce qu'aperçue les fuir en direction du couvert des arbres. L'arbre qui cachait la forêt. La Forêt qui masquait les merveilles d'un monde vaste et encore vierge. Elle avait dans l'idée qu'elle ne suivrait le sentier que le temps de trouver des champignons.

Elle trouverait bien des amanites. Même si elle ne savait pas à quoi ça ressemblait.
Non ?
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    Jouer avec l’autre fille était nettement plus intéressant qu’avec la petite brune. Même si elle était mal habillée et qu’elle n’avait pas l’air très futée, elle connaissait les règles et offrait à Louise la possibilité de démontrer un peu de son talent. Evidemment, elle ne jouait pas à fond, elle n’avait envie d’humilier la seule personne qui était susceptible de s’opposer à elle. Le seul problème était la présence dérangeante de l’autre fille. Elle tournait autour de l’échiquier sans jamais trop s’approcher, comme si elle attendait quelque chose. Lorsqu’elle s’approcha finalement pour voler une pièce, Louise la récupéra sans ménagement, avec un regard méchant très effrayant (si, si !) et reporta son attention sur Adrienne qui venait de se présenter.

    « Louise. Fais pas attention, elle est nulle. »

    La petite blonde avait parlé suffisamment fort pour que l’autre l’entende et arrête de les embêter. La technique sembla fonctionner car la fillette se résolut finalement à aller jouer ailleurs. Très fière d’elle, Louise avança son cavalier et attendit le prochain coup d’Adrienne. Elles allaient enfin pouvoir jouer tranquillement !

    Pendant quelques minutes, la partie se poursuivit, Louise entrainant inéluctablement son adversaire vers la défaite. Elle ne prenait pas la peine d’entretenir une quelconque conversation, la vie de l’autre fille ne l’intéressait pas. Il n’y avait rien de bien sur cette île. Ou du moins, pas sur les quais. Attendant qu’Adrienne choisisse son mouvement, Louise tourna la tête vers l’épaisse forêt. Qu’est-ce qu’elle cachait ? Probablement pas grand-chose de dangereux si son grand-père avait choisi de s’y installer. La jeune blonde s’apprêtait à retourner à sa partie lorsqu’elle aperçut la silhouette de la fille brune s’éloigner en direction des bois. Pourquoi elle avait le droit d’y aller, elle ?

    « Il y a des voleurs dans les bois ? »

    Bon, d’accord, Louise était curieuse de savoir finalement. Et un petit peu jalouse aussi. Elle avait bien envie de suivre la fillette bizarre. D’ailleurs, pourquoi pas ? Elle avait presque gagné la partie et désobéir à ses parents était plus que tentant ! D’ailleurs, si elle se perdait dans les bois, elle n’irait pas chez son grand-père. Bon, elle se ferait disputer, mais ce n’était pas dramatique. Quoique. En se débrouillant bien, elle pouvait se perdre suffisamment longtemps pour générer la panique plus que la colère. En gérant bien son coup, elle pouvait même imputer la faute à la petite brune. Sa mère lui disait tout le temps qu’il fallait qu’elle se fasse des amis et pas des adversaires. Si elle prétendait qu’elle avait suivi l’autre fille pour essayer de la ramener sur les quais, lui évitant ainsi tout danger, la faute serait minimisée, ses parents ravis de la voir altruiste, avec de nouvelles amies et oublieraient bien vite leur frayeur. Et Adrienne dans tout ça ? Elle pourrait cafter et dire que Louise n’aimait pas l’autre fille. Dans ce cas, il fallait qu’elle vienne aussi, et que Louise la persuade qu’elle était inquiète. En plus, elle était originaire de l’île, alors ça rassurerait ses parents si elle leur disait qu’elle avait pris ses précautions et qu’elle n’avait absolument pas tenté de se perdre intentionnellement. Oui, ça pouvait marcher ! Bon, par contre, elle n’avait pas fait attention à ce qu’Adrienne lui avait répondu…

    « Viens, l’autre fille est partie dans les bois, elle risque de se perdre et de se faire mal toute seule ! »

    Un air innocent, un sourire faux et voilà que Louise remballe l’échiquier sans se soucier de terminer la partie. De toute façon, elle allait gagner. D’ailleurs, pour éviter toute protestation, elle s’empressa d’ajouter :

    « C’est pas grave pour la partie, t’allais bouger ta reine ou ta tour et du coup j’allais faire échec en deux coups. Allez dépêche-toi ou elle va nous semer ! »

    Ce qu’elle n’ajouta pas, c’est que ses parents risquaient aussi de remarquer qu’elle tentait de fuir… Elle mit donc son échiquier dans son sac et attrapa la main d’Adrienne pour la guider jusqu’à l’endroit où avait disparu l’autre gamine.
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Des voleurs ?

Elle ne sait donc vraiment pas ce qu'il y a dans la forêt. J'ai envie de faire ma maligne même si c'est pas bien. Mais elle est pas très gentille. Elle prend des airs qui font pas gentils. Alors, je fais une grimace qui doit sonner un peu faux malgré mes efforts, et je murmure comme quand mon grand frère raconte des histoires qui font peur le soir.

Pire que des voleurs...


Je suis plutôt contente de mon interprétation, même si Louise semble s'en ficher totalement. C'est bien ce que je pensais. Elle est vraiment pas gentille. Et puis, elle arrête soudainement de jouer aux échecs alors que c'est elle qui a proposé. Je vois clair dans son petit jeu. Elle doit être fière de savoir jouer aux échecs, mais j'étais sur le point de gagner. C'est pas le talent, quand même pas, mais c'est les esprits des arbres dans les pièces qui m'ont guidée. Ils doivent pas être heureux avec cette gamine pas gentille. Elle peut bien me sortir des explications, mais ça ne vaut rien. Le jeu n'est plus en place, aucun moyen de vérifier ce qu'elle dit. Et puis, j'allais jouer un pion. C'est bien la preuve qu'elle dit des idioties pour faire genre qu'elle sait.

Finalement, l'autre est peut-être pas si folle. Peut-être que Louise lui a fait peur avec ses grands airs. Ça m'arrange bien que, soudainement, Louise veuille s'en occuper. Ça sera l'occasion pour moi de retourner à mes occupations et à des choses un peu moins frivoles que jouer aux échecs et tenir compagnie à une méchante fille. Mais la blonde me prend au dépourvu en se saisissant de ma main. Je veux la faire lâcher parce que voilà, c'est pas parce qu'on s'est échangé nos noms que je vais devoir lui tenir compagnie toute la journée, mais je remarque soudainement que mon papa me fixe. Sa bouche fait une vague et il a ses deux mains sur ses joues. Il a l'air très heureux. Et derrière, il y a l'un de mes frères qui est hilare. Papounet est content que je m'entende bien, en apparence, avec l'autre. Je souffle. Je vais faire un effort pour lui et j'arrête de tenter d'extirper ma main des doigts de Louise.

On avance alors main dans la main vers la forêt. On doit donner l'impression de se balader gentiment. Du coin de l'oeil ,j'essaie d'apercevoir Papa pour savoir jusqu'à quand je dois jouer cette petite comédie. C'est assez difficile. En même temps, il y a des amis à Papa qui me voient et qui me pointent du doigt sur des tons allant de l'admiration à la moquerie. Si j'arrête tout ça maintenant, Papa le saura forcément en écoutant ses amis. Et il sera triste. La blonde ne vaut pas le coup de faire pleurer papa.

On finit par arriver à la lisière de la forêt. Là où les arbres sont jeunes et petits. Un chemin serpente au milieu des arbres grandissant tandis que d'autres tracés semblent beaucoup moins pratiqués. Mais c'est une erreur de penser ça. Ce qui semble être le chemin le plus important est principalement une piste pour les animaux de la forêt. Les autres chemins qui ne semblent être que des traces sont les vrais chemins des bucherons. Et le grand chemin conduit à une zone dangereuse. Je ne vois pas l'autre fille. En toute logique, elle a dû prendre le sentier dangereux. C'est pas bon ça.

Elle est en danger !


J'en profite pour retirer ma main de la sienne et je me penche au sol pour essayer de trouver une trace de pas dans le sol. Il y en a aux villages qui peuvent trouver suivre des gens et des bêtes comme ça. Mais je sais pas trop comment ils font. En l'occurrence, je ne vois pas de vraies traces. Peut-être ? J'en sais rien en fait.

Elle a dû aller par là ! Et c'est dangereux par là ! C'est pile vers l'un des territoires frontaliers des Woks !

Il ne faut pas perdre de temps.

Va prévenir mon papa ! Ou d'autres gens ! Moi, je connais, je peux la retrouver !


J'essaie de me faire autoritaire, un peu, en donnant des ordres. Je suis de cette ile, je connais les Woks et leur danger malgré qu'ils soient petits et mignons. Je fais un peu genre comme Louise tout à l'heure. Ça la remet un peu à sa place avec ses grands airs de madame jesaistout.

Sans attendre, je m'élance sur la piste.
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-Oh ! Une amanite-tue-mouche ! Ah zut, c'est une girolle...

La joie laissa soudain place au dégoût sur le visage de la jeune louve comme elle jetait le champignon jaune le plus loin possible d'elle -c'est à dire à deux mètres dix. Elle s'essuya frénétiquement la main sur sa robe noire sans prendre garde aux traces de terre qu'elle y laissait. La jeune pirate reprit sa marche enjouée sur le petit sentier parsemé de feuilles marrons, rouge et bleues. Le petit sentier. Oui. Pas le grand que tout le monde aurait prit. Pourquoi l'aurait-elle fait ? Elle cherchait des champignons ! Jamais ils ne pousseraient sur un chemin que tout le monde foule de leurs grosses baskets oranges et rouges. Aussi gambadait-elle entre les rocs à fleur, la mousse glissante et les racines noueuses jouant avec eux comme s'ils avaient été vivants. Il n'était pourtant pas rare que Louve, au pied marin, perde l'équilibre lorsqu'elle n'avait sous ses pieds qu'un sol dur et plat. Trop stable. Raison pour laquelle elle marchait volontairement sur chaque motte de terre, chaque caillou glissant et sautait de racines en racines.

-Ah ! Une trompette de la mort ! Ooohhh. C'est qu'un cèpe...

Elle était partie depuis une bonne demi-heure. Facilement. Et si ses pères ne l'avaient pas remarquée absente, ce n'était pas le cas des deux autres filles qui s'étaient élancées à sa rechercher. Bien qu'en soi, Louve l'ignorât. Elle se contentait de batifoler, de courir après les papillons et de soulever les troncs d'arbres morts à la recherche du loup ou d'une maison en pain d'épices. Parce que ce serait tout de même beaucoup plus drôle. Ou au moins trouver un énorme buisson de ronces. Noires, tranchantes et gémissantes. Ce serait super bien ! Mais au lieu de ça, elle trouva un nid. Sans oiseau. Ni branches ou mousse d'ailleurs. Et sur le sol... En fait, ça n'avait de nid que la vingtaine d’œufs qui gisaient là, les uns sur les autres, au pied d'un arbre mort et rabougri. Curieuse comme une tique, la pirate miniature s'approcha par petits bonds, de cailloux en troncs, pour s'accroupir à côté de l'un d'eux. Elle s'en saisit d'un sans ménagement et tira avec envie dessus, jusqu'à ce qu'un petit fil casse. Elle regarda sans comprendre le filon qui pendait tristement sous le petit œuf, puis tout à coup, il explosa dans une gerbe de tentacules roses. Louve poussa un cri et laissa retomber le tout à ses pieds où rien ne bougea plus. Il lui fallut quelques secondes pour calmer les battements de son cœur, mais une fois apaisée, elle se pencha au dessus de ces tentacules inertes et bizarrement rigides. Elles étaient roses, sortaient de l’œuf comme du néant et avaient la texture d'une éponge de mer qu'un de ses papas avait un jour remonté alors qu'il réparait la coque du navire.

Dans un rire jovial, elle se saisit d'un autre œuf comme le précédent, cassa net le filin qui le reliait à la terre et le jeta très loin et très fort. Ce qui équivalait à trois mètres soixante-douze. Et à nouveau, explosion de tentacules roses et immobiles. Heureuse comme un pinson femelle, elle réitéra l'opération une fois, deux fois, trois fois, jusqu'à ce que, tout à coup, elle attrape à pleine main un œuf qui émit un son brusque et sec, comme le klaxon d'un camion. Elle sursauta si fort qu'elle tomba sur son séant, les cuisses dans de la mousse qui gratte. Et avant qu'elle ait pu s'en plaindre, ce qu'elle croyait être un œuf mais qui se révéla être un gros nez rond et spongieux se souleva de terre, entraînant avec lui ce qu'elle avait, tout ce temps durant, pris pour un arbre mort. Devant elle, deux petits yeux jaunes cillèrent à plusieurs reprises en tentant de faire le point sur le petit être qui les avait agressé. Un arbre mort en guise de corne, un dôme rocheux en guise de carapace... Un Lucane mâle se tenait devant elle. Enfin, un Lucane Forestier mâle. Le genre qu'on croise pas souvent, même en forêt. Parce que ces bestioles vivent d'ordinaire en plaines. Parce qu'elles préfèrent le soleil qu'elles n'ont pas en forêt. D'où leur nom, d'ailleurs. Celui-ci avait dû se tromper de nord lors de sa migration tri-annuelle et se retrouver là où personne ne pourrait jamais le retrouver. Ou bien, extrêmement paresseux, il s'était installé là où personne ne viendrait l'ennuyer. Personne à part une gamine hyperactive qui déjà grimpait à sa corne de bois noueux.

Se penchant à l'excès depuis son minaret bringuebalant, Louve planta son regard vert dans les yeux flous et mal réveillés du Lucane, un grand sourire sur le visage.

-T'es un Ours, pas vrai ! Comme sur mon livre d'image ! Je vais t’appeler Bastien !

S'il en avait eu, le arbitrairement dénommé Bastien aurait haussé un sourcil. Voire même les deux. Il secoua un peu sa corne pour se donner un genre, mais redevint très vite immobile. Sa carapace s'ouvrit alors largement pour laisser apparaître des ailes transparentes et scintillantes.

-Ah ! Tu as des ailes ! Tu peux pas être un ours alors. Tu dois être une Oie, c'est ça ? Où une poule ? Et tu ponds des œufs ! Ceux-là ? C'est ça, hein !

S'il avait eu des mains, Bastien aurait mimé qu'il était un mâle -et que du coup il ne pouvait pas pondre des œufs- mais même mimé ça aurait été trop obscène. Alors même si Bastien avait eu des mains, il n'aurait pas bougé. Il se contenta de secouer la tête de droite à gauche. Puis bâilla. Puis sortit un rouge à lèvre et en barbouilla ce qui aurait dû en toute logique lui servir de lèvres. Puis se décala légèrement vers un gros arbre couvert de liège. Et s'assit. Autant qu'un Lucane pouvait s'asseoir. Et sur l'arbre, avec l'une de ses pattes crochues de la taille... ben d'un crochet, il grava des petits points et des petits traits à la signification inconnue pour Louve. Non seulement parce qu'elle n'y connaissait rien, mais surtout parce qu'elle n'était plus sur sa corne à le regarder. Il fit les yeux ronds et la chercha de tous côtés, paniqué de la voire disparaître, et la retrouva dans son dos, jouant avec ses ailes. Il dut alors se dire que tout allait bien, car il sortit de nulle part du mascara qu'il se passa sur ses gros yeux jaunes, versant une larme pour le produit qu'il se mit dans l’œil au passage. Ou pour le doigt que Louve enfonçait entre les couches de sa carapace ouverte. Les ailes de Bastien le Lucane Okama se réfugièrent sous sa carapace et la tête de l'insecte forestier tourna sur elle-même à 180° pour faire les gros yeux à Louve. Les gros yeux jaunes larmoyants et pourtourés de vert, ce qui il fallait bien le reconnaître n'était pas du meilleur effet. Et l'on comprit maintenant pourquoi il vivait seul dans une forêt.

-Comment tu t'appelles ?

Soudain toute joyeuse, Bastien se retourna pour graver sur l'arbre de liège une série de petits points et de traits incompréhensibles mais qui semblaient avoir une logique toute particulière. Après un silence étrange où Bastien regardait Louve comme si elle attendait quelque chose, cette dernière rit.

-T'as quel âge ?

Nouvelle série de symboles et de joie soudaine. Louve éclata de rire et sauta à bas du dos cuirassé de la Lucane et ramassa une petite pierre. Elle se dirigea en bondissant de racines en racines vers un arbre tout tordu. Mais au moment où elle allait graver des symboles inventés, Bastien se retourna et poussa un hurlement inaudible, tout à coup terrorisée. Mais Louve lui tournait le dos, alors elle ne la vit pas. Pourtant,  lorsqu'elle appuya la pointe de son caillou sur l'écorce molle de l'arbre, elle sentit le tronc se détendre comme un ressort et les fouetter elle et Bastien avec force.
Alors ils décollèrent.
Très vite.
Assez loin...

...
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L’air paniqué d’Adrienne n’affola aucunement Louise. Alors que la jeune fille s’enfonçait dans les bois pour partir à la recherche de la brunette, notre sorcière jeta un regard alentours, se demandant s’il fallait vraiment prévenir l’un de ces adultes rabat-joie. Elle ne savait pas qui était ce « Éwoque » mais avec un nom pareil, il ne pouvait pas être si effrayant que ça. Et puis en plus, si elle allait chercher un grand, elle devrait rester hors de la forêt, on l’obligerait à aller voir son grand-père et elle s’ennuierait toute la journée ! Non, c’était décidé, Louise partirait à la recherche de l’autre idiote toute seule. Aussi, notre petite blonde ne s’embarrassa pas des consignes de l’autre fille et se précipita à sa suite.

Seulement, comme il fallait s’y attendre, Adrienne avait pris de l’avance et Louise n’avait aucune idée de la direction à prendre… Devant elle s’ouvraient trois possibilités : un petit sentier, un moyen sentier et un grand sentier. Elle hésita un instant avant de finalement opter pour le moyen sentier. Les deux autres étaient trop évidents, les filles avaient dû choisir le moyen elles aussi !

***


« Bon, je me suis trompée. »

En effet, après quelques minutes de marche dans le bois, Louise s’était rendue compte que ni Adrienne, ni l’autre fille, ne se trouvait dans les parages. C’était vraiment pas de chance ! Avec une moue contrariée, Louise regarda autour d’elle, cherchant un indice ou un raccourci pour rejoindre l’autre sentier, mais son regard tomba seulement sur un gros rocher en forme de spirale. Oubliant un instant le sort des filles au profit de sa curiosité, Louise approcha du curieux bloc. Elle passa la main dessus et constata que sa surface était étonnamment lisse, presque douce et aussi un peu plus chaude qu’une pierre ordinaire. Plus étonnant encore, lorsqu’elle frappa sur la pierre, celle-ci se mit soudainement en branle. Le rocher remua, trembla jusqu’à ce qu’émergent deux cornes surmontées de deux yeux suivies par un long corps à l’aspect visqueux. Les yeux écarquillés, Louise observa le réveil de l’énorme escargot.

« C’est toi Éwoque ? »

L’escargot répondit par un regard vide, visiblement mal réveillé. Puis, soudain, ses cornes se redressèrent et il se pencha précipitamment sur l’autre côté de sa coquille. Louise ne sut pas ce qu’il vit, mais le mollusque se rua alors dans les bois. Enfin… Ruer… Il se précipita aussi vite qu’un escargot pouvait se précipiter et Louise fut de nouveau à sa hauteur en quelques pas. C’est alors qu’elle remarqua les longues aiguilles qui ornaient l’un des côtés de la coquille du colimaçon. Cela ressemblait à une énorme horloge, bien que celle-ci semblât arrêtée.

« Tu vas où ? »

Les cornes de l’escargot pointèrent devant lui. Louise le suivit tranquillement alors que l’escargot filait du plus vite qu’il pouvait. Il avait l’air en retard !

« T’aurais pas vu passer mes copines ? Y’en a une qui s’est perdue et l’autre elle cherche Éwoque. »

L’escargot secoua les cornes d’un air exaspéré. Cela n’émut  pas Louise qui continua à marcher à ses côtés, sans presser le pas.

« Je sais pas où tu vas, mais à ce rythme, t’es pas prêt d’arriver… »

Le mollusque lança une corne noire à l’insolente blonde qui lui tenait la coquille. Les enfants étaient vraiment des êtres insupportables ! Il tenta d’accélérer un peu pour semer cette fillette impudente, mais il s’arrêta bien vite. Devant lui s’étendait un tapis de feuilles et de branchages qu’il n’avait pas remarqué plus tôt dans la journée. Etrange.

« Bah pourquoi tu t’arrêtes. C’est la branche qui te gêne ? Tiens, je vais te l’enle-AAAAAAAH ! »

En s’approchant pour retirer la branche en question, le tapis de feuilles avait cédé sous le poids de Louise, révélant un trou peu profond, mais suffisamment pour que la petite blonde n’en sorte pas sans aide. Heureusement pour elle, Louise ne s’était pas blessée et elle se releva bien vite, massant son derrière endolori. Qui avait eu l’idée de creuser un trou ici ?! Au-dessus d’elle, l’escargot la regardait, un peu inquiet. Alors qu’elle s’apprêtait à l’invectiver pour qu’il vienne l’aider, Louise entendit un cri au loin. Les sens en alerte, elle levait les yeux au ciel, écoutant attentivement, lorsqu’elle vit passer au-dessus des arbres une silhouette familière suivie par ce qui ressemblait à un gros insecte.

« Dis l’escargot… »

L’air perplexe, Louise planta très sérieusement son regard dans celui du mollusque.

« C’est normal qu’elle vole, l’autre fille ? »



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Je crois que je suis arrivée trop tard. La pauvre gamine. Elle doit être morte. Il n’y a pas d’autres solutions. J’en suis certaine parce que j’ai suivi le chemin. Il s’est rapidement enfoncé dans la forêt et il n’y avait pas vraiment de vrais chemins pour en sortir. J’ai regardé les seuls qu’elle aurait pu emprunter, mais j’ai eu la certitude qu’elle est restée sur le chemin. Pourquoi ? Parce qu’il y a des branches au milieu de chaque chemin et qu’elles sont pas cassées. C’est comme ça que Papa me dit qu’on voit si les gens sont passés. C’est tout de même mieux que trouver des traces de pas. Après, Papa a un gabarit plutôt normal à l’inverse de moi ou de l’autre fille en noire. Même si je suis quand même plus normale qu’elle. Peut-être qu’on ne casse pas les branches sur notre passage. De toute façon, je m’en occupe plus trop de l’autre idiote qui est allée dans la forêt sans prévenir. Parce que je suis tombée sur ce que je redoutais le plus. Les Woks. Pas qu’un. Non. Ça serait trop bien. Parce qu’ils sont quand même mignons, les Woks. C’est comme des petites boules de poils avec des petits n’yeux et des petites n’oreilles. Ça te regarde malicieusement avant de faire des bêtises. La première fois que je les ai vus, j’ai voulu en serrer un dans mes bras. C’est là que je me suis aperçue qu’ils n’aimaient pas ça. Heureusement que mon Papa était là pour se prendre les bouts de bois à ma place. C’est que c’est très précis, un Wok, il utilise des arcs et ils peuvent même tailler leur flèche en pointe.

Mais c’est pas toujours le cas. Même si ça parait méchant, un Wok, c’est avant tout gentil. Ils aiment pas les étrangers et ils le font savoir avec plein de pièges. Pour moi, je suis pas tombée dedans. Je suis juste tombée sur eux. Ils sont tout pleins à me regarder avec leurs petits yeux. Je sais pas où me mettre ; c’est impressionnant. Même Papa, il me regarde pas comme ça. Et surement pas mes frères non plus. Cachés dans les arbres et dans les fourrées, ils n’agissent pas encore. C’est qu’ils doivent me connaitre. Ou connaitre mon Papa. Mon papa, il est très fort. Les Woks lui font pas peur. C’est lui-même qui a négocié avec les petits animaux pour qu’on se tape pas dessus. Il m’a jamais dit comment il avait fait. Maman dit toujours qu’il ne doit pas savoir non plus. Je pourrais partir, mais c’est quand même triste pour l’autre fille. Elle doit pas être morte, non, quand même pas. Les Woks sont pas comme ça même s’il y a eu des disparitions, des fois. Elle a dû se faire kidnapper et emmener plus loin. Ça tombe, elle est juste à côté.

Excusez-moi ? Je cherche une fille comme moi. Vous l’avez vue ?

Les Woks ne parlent pas, mais ils peuvent comprendre, non ? J’essaie de la décrire, mais c’est difficile, elle ressemble à pas grand-chose à être toute frêle. Ça a au moins le mérite de ne pas me faire taper dessus. Par contre, il n’y a pas de réaction. Je n’ai plus qu’à faire demi-tour, non ? C’est quand même pas bien. Papa me dit que, parfois, il faut du courage. Et être gentille. Est-ce que je suis méchante au point de laisser une ignorante aux mains des Woks ? Je l’envie presque. Ça doit être génial d’avoir plein de peluches des bois au milieu des arbres ! Mais c’est une fille de la mer, elle saura pas apprécier le tout. Finalement, je me dis que je devrais faire quelque chose. Au pire, Papa me retrouvera. Il est trop fort mon Papa. Et puis, il connait les Woks. Il saura négocier aussi pour me ravoir.

Du coup, je prends ma respiration avant de m’élancer en avant, bravant la première ligne de Woks et les feuillages. Les petits animaux crient en fuyant en tout sens tandis que les premières flèches volent au dessus de ma tête. En sortie d’un fourré, je dérape sur un caillou et je m’écroule dans une pente douce. En arrivant en bas, je sens le sol craquer sous mon poids et je n’ai droit qu’à un réflexe surprenant pour m’éloigner du trou. De ce dernier sortent deux woks qui se mettent à me lancer des grosses graines d’un arbre connues pour ses piquants. Ça fait mal ! j’agite les mains pour les chasser et je continue ma marche en avant, sautant au-dessus d’autres trous. Les boules piquantes et les flèches s’enchainent au point que ça me blesse à plusieurs endroits. J’ai envie de pleurer, mais il faut pas. Faut être courageux comme Papa. Je me cache à moitié les yeux pour ne pas être blessé à ces endroits, mais faut quand même je regarde. C’est le dilemme. Toujours pas de fille en noire. Et c’est en regardant ailleurs que je dérape à nouveau sur une pente, plus raide cette fois. Je roule sur le sol avant de tomber, tête la première, dans un petit bassin d’eau alimenté par une petite chute d’eau. En haut, les arbres forment comme une sorte de dôme de végétation. C’est une cuvette dans la forêt et il ne sera pas simple d’en sortir. Par contre, les woks qui entourent le lieu seront un autre problème. Je me mords les lèvres, en proie au doute. Mes yeux passent d’un côté à l’autre du lieu en cherchant une solution. Et c’est alors qu’un bruit sourd se fait entendre.

J’avais pas vu la sorte de grotte derrière moi. Le seul endroit creusé dans la roche. Les Woks font silence tandis que je fais face à une chose mouvante qui semble en sortir. Je recule dans l’eau m’arrivant à la taille. La forme se dessine de plus en plus. Papa m’a déjà raconté des histoires comme quoi il existerait des bestioles étonnantes dans la forêt. Elle reste secrète quand même. Il dit qu’il y a des animaux presque légendaires qui y vivent depuis des décennies et qui ne sortent pas souvent de la forêt. Tout comme les arbres ont une âme, ces créatures sont les âmes de la forêt. Leurs gardiens. Parce que les Woks, finalement, ne sont que des locataires et nous, des gens de passage. J’ai l’impression d'offrir à mes yeux l’apparition de l’une de ces créatures légendaires. Il semble plutôt courbe dans ses formes. Un corps plutôt ovale surmonté d’une tête ronde ou brille deux grands yeux brillants d’une lueur amicale. Un petit nez noire et deux grandes oreilles dressées sur sa tête. Des moustaches de chats Il se tient sur ses deux pieds à défaut de distinguer des jambes. À l’inverse, il possède deux petits bras. Évidemment, il est tout poilu. Il ressemble à un Wok, un peu. Un grand. Parce qu’il fait bien quatre mètres ! Il me fixe comme si je n’existais pas et s’approche du bord de sa caverne. L’eau de la cascade forme un rideau sur la moitié de l’ouverture et en approchant sa tête, quelques gouttes tombent dessus. L’animal agite la tête en clignant des yeux, silencieux.

Il est bizarre.

Il approche à nouveau sa tête, mais l’eau semble le déranger. Pire, une gerbe d’eau lui saute dessus et il tressaille de tout son long tandis que ses yeux s’agrandissent sous le coup de la surprise. Je reste toujours immobile, incapable de réagir. Incapable de savoir quoi faire. Finalement, la créature ouvre sa bouche et commence à bâiller en fermant ses yeux. Lentement, il se retourne, comme pour retourner dormir.

Il est bizarre, le monstre qui n’aime pas l’eau sur sa fourrure. Il est comme un chat. Il parait qu’ils aiment pas l’eau non plus. Ça me donne envie de l’aider tellement il a l’air gentil. Peut-être qu’il cache bien son jeu. Mais un monstre qui a peur de l’eau, ça a vraiment une chance d’être un monstre ?

Attends !

Je sors de l’eau tandis que le grand Wok se retourne de trois quarts pour m’observer. Ses oreilles s’agitent, intrigué. D’autres woks s’approchent sans savoir quoi faire. Moi, je sais. Je m’approche du bord de la cuvette. Là, il y a des arbres aux grandes feuilles. Je monte dans quelques branches, dérangeant une famille wok, et j’arrache la tige de l’une des feuilles de l’arbre. Ça grogne. Mais je sais que l’esprit de l’arbre est pas en colère. Mettant la tige sur mon épaule, je cours vers le bassin d’eau avant de le traverser et d’atteindre la corniche arrosée par la cascade. La grosse boule de poils est toujours là, m’observant, immobile. Je monte sur des rochers à côté de la grotte et je place la feuille de sorte que le rideau d’eau est dévié et passe à côté de l’entrée de la grotte.

Tu peux sortir ! Il y a plus d’eau !


Je ne sais pas si j’ai été comprise, mais la créature a observé un changement. Elle s’approche timidement avant de passer sa tête, lentement, à l’endroit ou l’eau s’écoulait. Plus d’eau sur la tête. Le grand Wok ouvre encore plus les yeux avant de passer tout son corps à l’extérieur. Elle tourne la tête vers moi ; je peux voir la surprise dans ses yeux. Alors, je souris. Parce que c’est rigolo. Et c’est à ce moment-là que la créature se met à sourire de toutes ses dents. Pas des dents de méchants, des dents de gentils ! D’une main, il attrape la tige tandis que je lui lâche et il vient s’en servir de parapluie. Il passe plusieurs fois sous la cascade d’eau sans être touché par l’eau comme pour tester l’objet. Il semble ravi.

C’est amusant, hein ?

Il tend sa main vers moi. Je crois comprendre qu’il m’accepte à côté de lui. Alors je lui fais confiance et avec une facilité déconcertante, je me retrouve sur son épaule. Sa fourrure est douce. J’aime bien. C’est le moment que je choisis celle que j’étais censée chercher pour passer dans le ciel. On la regarde tous les deux. Elle est avec une autre bestiole. Peut-être qu’elle est en danger !

Il faut la sauver ! C’est mon a…
Euh …
C’est quelqu’un que je connais.


Il me regarde sans sourire avant de montrer ses dents à nouveau. Mais je suis bête, il ne peut pas m’aider, il ne peut pas traverser le bassin. Et c’est là qu’il bondit dans les airs pour atterrir de l’autre côté. J’en suis toute secouée. Mon transporteur pointe du doigt la destination approximative de la fille en noire et j’hoche la tête. Et voilà qu’il refait un bond prodigieux. On dirait qu’il n’avance que comme ça ! On remonte rapidement de la cuvette et on emprunte un chemin suffisamment grand pour lui. Il y a des obstacles, mais il gère plutôt bien tout ça. Il y a même des trous et on passe dessus sans regarder. Plus on avance et plus j’aime bien passer mes mains dans sa fourrure. C’est trop bien. C’est une bonne idée, en fait, de s’être perdu. J’ai pu trouver un truc vraiment pas commun du tout !
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-Je vois mon bateau de là-haut !

Le vol plané s'était très vite transformé en vol en rase motte et course d'obstacle. À la manière de ces skieurs dans un slalom, même si elle était dénuée de skis ou de bâtons, ou même de lunettes de neige et de moufle. Bastien évitait les arbres, le tout ponctué de petits cris apeurés que Louve, trop heureuse, n'entendait pas. Que d'ailleurs personne n'entendait parce qu'un Lucarne, même Okama, n'a pas de corde vocales. Ils survolèrent sans prendre le temps de les regarder, une gamine accompagnée de son escargorloger qui n'allaient pas très vite. Bastien, en revanche, volait vite, mais pas très droit. À croire que l'insecte avait des penchants alcooliques. Heureusement, aucun arbre ne fut jamais touché, ou heurté. Peut-être très légèrement frôlés, mais seule la couche de peinture phénoménale – et non pas phéromonale – de Bastien fut rayée.

Et soudain, un Camphrier se dressa sur la route de Bastien. Un Camphrier géant. Un gigantesque champignon atomique au ramage vert profond. Un gargantuesque organisme vivant. Un titanesque écosystème. Encore plus aux yeux d'une jeune Louve facilement impressionnable, surtout si partout dans ses branches et ses feuilles, elle voyait des espèces d'humanoïdes translucides aux nuques étrangement flexibles. Tandis que Bastien de son côté révisait sa danse nuptiale acrobatique. Sa carapace véreuse volait en rond autour de l'arbre dans un bourdonnement menaçant. Il aurait tout du moins eu l'air menaçant si on ne connaissait pas le Lucane Okama nommé Bastien.

Mais les E-woks, eux, ne savaient pas vraiment de qui il s'agissait. De quoi il s'agissait. Et pour eux, maîtres de cette partie de la forêt, qu'à peu près tous les gros animaux et insectes savaient être leur territoire, il s'agissait là d'une violation d'un traité qu'ils avaient imaginé, écrit, mais jamais fait signer. Décret qui était cloué au-dessus de la cheminée de la hutte du grand E-Wok.

Louve, elle, cependant, admirait les habitations suspendues çà et là, qui avaient fleuri au sol en groupes, comme des champignons autour du grand arbre, qui flottaient sur des flaques de la taille d'une maison, qui grimpaient comme du lierre le long de troncs noueux.

Elle ne put observer plus longtemps car au moment de survoler une trouée dans le sol – où une énorme peluche grise à la queue touffue vivait en compagnie de la petite fille aperçue sur le port plus tôt – un boomerang atteint Bastien de plein fouet. Il poussa un hurlement indigné inaudible, légèrement douloureux, et leva un doigt imaginaire à l'adresse de l'E-wok victorieux qui dansait de joie d'avoir enfin atteint un ennemi de son peuple. Un gros truc volant, menaçant, et qu'il avait toujours rêvé de toucher pour qu'enfin on le reconnaisse à sa juste valeur, qu'il puisse avoir une copine et qu'on le nomme « chasseur de truc-volant-qui-fait-peur-aux-petits-enfants ». Bastien vira de bord et faillit renverser Louve de sa croupe lisse. Il se posa avec toute la délicatesse d'une mama espagnole en colère juste en face de l'E-Wok, pétrifié de peur devant la corne en forme de tronc décrépi et le regard furieux du Lucane. Il s'enfuit alors, poursuivi par l'insecte géant – non sans que ce dernier n'ait déposé précautionneusement Louve dans un coin entre deux racines et recouverte d'une épaisse couverture comme pour la protéger du reste du monde.

Le silence revint peu à peu tandis que les cris de l'E-wok s'éloignaient et que les branches brisées par Bastien résonnaient de moins en moins sur l'épais feuillage qui entourait la jeune pirate. Ce n'est qu'une fois tout redevenu calme que Louve éclata d'un rire cristallin et se débarrassa d'un bon de la couverture en laine qui la couvrait et qui lui donnait des suées. Ce n'était pas un pays où il faisait très froid, de toute façon. Par état de conscience, elle la replia et la déposa soigneusement sur une racine proéminente et détailla ce qui l'entourait. Mais tout était identique à ce qu'elle voyait depuis qu'elle s'était aventurée dans la forêt. À part qu'ici, peut-être, les arbres semblaient plus grands et que les étranges êtres sylvains la regardaient avec curiosité et insistance. Oui, eux, elle les avait pas vus ailleurs. Ni cette énorme boule de poil qui jaillit soudainement entre deux arbres touffus comme un feu d'artifice tout en fourrures et en dents.

Il atterri juste devant elle avec force et douceur. Une harmonie qu'il lui semblait impossible jusqu'alors. Ses grands yeux inexpressifs et son grand sourire inquiétant figés sur sa figure ronde et grise firent reculer Louve d'un pas prudent. Elle n'en avait pas vraiment peur – il restait captivant – mais elle préférait ne pas être trop proche de lui au cas où ses énormes dents carrées n'aiment les enfants pirates. Comme le Croque-mitaines. Hihi. C'était un Croque-mitaines ! Ses pères ne la croiraient pas quand elle leur dirait !
Et soudain, une petite fille blonde sauta à bas du dos de la bestiole toute ronde. Louve la reconnut comme étant la copine d'échecs de la sorcière. Comment elle avait dit qu'elle s'appelait ? Elle ouvrit la bouche, sûrement pour dire quelque chose de très intelligent – parce qu'elle avait l'air intelligente, et très grande, et aussi très forte – quand il y eut un vacarme dans leur dos. Un E-wok au pelage tout chiffonné et un œil au beurre noir surgit d'entre deux plants de fougères. Il pointa son boomerang vengeur dans la direction des petites filles et du Croque-gants puis hulula des paroles incompréhensibles. Jaillirent alors de toute part des E-wok par dizaines qui les encerclèrent. De toutes sortes d'armes pointues ou longues, ils menacèrent les filles avec véhémence et – malgré tout – une pointe de crainte dans la voix.

Derrière eux, attaché à un tronc épais et porté par une dizaine de ces espèces de chats pelucheux sur deux pattes, Bastien, la tête à l'envers et la larme à l’œil, était ficelé comme un cochon de lait qu'on s'apprêtait à passer à la broche.

Louve éclata de rire.

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Les peluches de la forêt étaient très fortes. Et très bizarres. Poilues aussi. Très.

Poing par point, bringuebalée sur le dos de l’un d’eux, Louise constatait les caractéristiques des curieux humanoïdes. Ils l’avaient trouvée, sortie de son trou et la trimballaient désormais pieds et poings liés au travers des épaisses fourrées de la végétation. Pour des bestioles aussi courtes sur pattes, ils se déplaçaient avec une aisance qui forçait le respect. Mais Louise n’était pas respectueuse. Elle était grincheuse. Grincheuse et prisonnière. Alors elle criait, râlait, tempêtait sur l’épaule de son Wok.

« Lâchez-moi ! Je vais le dire ! Mon père et mon frère sont très forts et ils vont vous casser les dents ! »

Les petites créatures se contentaient de la secouer pour la faire taire. Toutefois, leurs grognements agacés ne faisaient qu’encourager la petite blonde à les exaspérer. William l’avait toujours dit : elle était super forte quand elle voulait être pénible. Ah ! Si elle avait fait la taille de son frère, les peluches auraient moins fait les malines !

« Vous savez même pas parler ! Vous avez pas le droit de me capturer ! Je suis une Reine ! Et même une sorcière ! Une Reine sorcière ! Et mon escargot peut arrêter le temps ! Alors vous feriez bien de me lâcher ou… JE VAIS ME FÂCHER ! »

Imperturbables et nullement impressionnés, les Woks continuaient leur marche dans les broussailles. Derrière la petite troupe, l’escargot – pressé – suivait le chemin tracé par les peluches, visiblement très déterminé à atteindre sa destination, quelle qu’elle pût être…

« Je vous préviens, je vais vraiment vous jeter un so… »

Le dernier mot s’étrangla dans la gorge de Louise alors que son petit groupe de Wok, après avoir dépassé un dernier buisson, s’arrêtait auprès de la plus curieuse assemblée qu’il eut été donné de voir à la petite blonde. La fillette ne savait pas ce qui devait l’étonner le plus : l’étrange lucane maquillé(e ?) à la truelle ? L’opulence des créatures pelucheuses ? L’énorme monstre qui souriait de toutes ses beaucoup trop nombreuses dents ? Les deux gamines qui se trouvaient au cœur du tableau fantastique ? Le rire incongru de la brunette en cette situation ?

Louise resta silencieuse un moment, essayant de comprendre ce qui se passait ici. Elle était tombée au cœur d’un conflit ? Elle était peut-être en danger. Le lucane était saucissonné comme si on s’apprêtait à le manger. Les peluches mangeaient les enfants ? Et si le gros ours bizarre était le fameux Éwoke dont Adrienne avait parlé ? Pourtant, il n’avait pas l’air si méchant… Elle avait dû mentir pour lui faire peur et aller s’amuser toute seule. Maman avait raison : il ne fallait pas faire confiance trop vite.

« Bon, on est arrivé, vous me laissez maintenant ? Les filles là-bas, je les connais, c’est mes copines, et le gros aussi, alors si vous m… »

Pof.

Avec un bruit sourd, Louise atterrit les fesses dans la mousse épaisse du sol. Le Wok avait dû en avoir marre de l’entendre et avait décidé de la lâcher.

« Eh ! Tu pourrais faire attention ! »

La peluche ne l’écouta pas et pointa un petit couteau en direction du trio d’intrus. Ils parlaient tous très fort et beaucoup, comme s’ils essayaient de décider quoi faire ou tentaient de menacer l’énorme ours dentu, mais leur langage était incompréhensible aux oreilles de Louise.

Soudain, l’ours géant ouvrit sa large gueule et poussa un grand cri qui agita le feuillage de tous les arbres alentours. Louise se serait volontiers bouchée les oreilles si elle n’avait pas eu les mains attachées. Pour compenser, elle grimaça alors que tous les Woks reculaient d’un pas, soudainement nettement plus silencieux. Et vachement plus effrayés. Mine de rien, la petite blonde faisait elle aussi largement moins la fière… Elle s’efforça toutefois de ne pas bouger et de garder son attitude assurée, bien que du haut de ses onze ans, elle ne fût pas bien intimidante.
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Mes frères m’ont toujours raconté des tas d’histoires qui font peur quand j’étais jeune et pas trop forte. Ils faisaient ça pour m’embêter et j’allais systématiquement me réfugier dans les bras de maman. Non seulement elle rouspétait sur mes grands frères pour leur méchanceté, mais elle passait ses doigts dans mes cheveux avec douceur pendant tout le temps que je voulais. J’aimais beaucoup ça. Par moment, faut l’avouer, j’espérais que mes frères me racontent de nouvelles histoires pour profiter des caresses de ma maman. Papa aussi, il cherchait à me rassurer, mais il faisait tout le temps des gaffes, racontant qu’une fois, il avait vu un monstre encore plus grand que ceux décrits par mes frères. Dans leurs histoires, ça semblait faux. Mais quand c’est Papa qui raconte, ça parait tout de suite vrai. Et c’est encore plus inquiétant. Même mes frères n’étaient pas rassurés pendant ces moments là. Ce que je vis actuellement, il en parlait, une fois. C’était peu avant le pacte qui a été fait avec les Woks. Il disait avoir été encerclé au milieu de plein de Woks, en pleine forêt et que plusieurs animaux bizarres étaient venus le voir, comme s’il était dans un zoo, mais un zoo sans cage, à l’inverse de celui dans mon livre d’images. Il s’en était échappé en faisant tomber un arbre d’une main, parce qu’il est très fort mon papa.

Alors que l’autre fille rigole très fort et que Louise débarque à l’improviste, je m’approche discrètement d’un arbre pour faire diversion et je fais comme mon papa, un coup sec du plat de la main. Il dit que ça fait mal et c’est pas bien de le faire trop souvent sur les arbres. Alors, il le fait pas. Je comprends bien vite que ce n’est pas n’importe qui, celui qui est capable de faire ça alors que je plonge ma main douloureuse entre mes genoux, serrant de toutes mes forces comme pour chasser le mal qui fait trembler mes os. Puis, mon attention est attirée par l’arbre en question ; un petit en réalité, qui se met à bouger. Je jubile presque. J’ai réussi ! Puis je me rends compte que ça ne se passe pas comme ça, une chute d’arbre, normalement. Les branches se déploient avec lenteur et je commence à deviner une tête d’insecte au bout d’une branche. L’inclinant vers moi, le Phasme géant me regarde, impassible.

Je fais quelques pas en arrière. Heureusement, l’attention du phasme est détournée par le cri puissant et soudain du Grand Wok. Les Woks sont très impressionnés. Certains sursautent, d’autres lâchent tout et partent se mettre à l’abri. Malgré son grand sourire jovial, le Grand Wok semble se faire respecter. Alors que personne ne me regarde, je repère le petit couteau abandonné par le Wok menaçant qui est retourné chez sa maman pour probablement se faire caresser les poils de la tête par sa maman. Je m’en approche et je le cache sous mes vêtements. Il n’y a que l’énorme escargot qui est venu avec Louise qui me regarde, comme si le cri du Grand Wok ne lui avait fait aucun effet. Je ne comprends pas tout de suite, mais alors que je me serais attendue à avoir une pierre taillée au bout d’un bout de bois plutôt qu’un couteau, c’est véritablement un canif que j’ai récupéré. Un truc qui a pas été fait par des Woks, assurément, mais pas des hommes ! Il est tout rouillé, ça doit faire un moment qu’il est dans la forêt.

Alors que les Woks laissent peu à peu leur crainte de côté, un bruit se fait entendre non loin. Une fois. Deux fois. Le Grand Wok sourit de plus belle et pousse un petit cri. De la joie surement. Sortant du couvert de la forêt, c’est quatre insectes comme celui qui est accroché la tête en bas qui apparaissent. A la vue de tous, ils se mettent à sautiller sur place, retombant tous en même temps dans un bruit qui fait trembler les feuilles. Le plus gros du groupe s’avance tandis que le Grand Wok va sa rencontre. Derrière nous, leur compatriote saucissonné s’agite sur son tronc. Ils doivent être probablement de la même famille. Les Woks s’activent de tout partout. Certains vont à la rencontre des nouveaux venus, les interpellant avec véhémence tandis que d’autres courent en tous sens. La confusion règne encore. Alors, je tire la manche de l’autre fille un peu folle pour lui faire une confidence.

J’ai pris le couteau. Allons vers l’autre fille pour la délivrer.

Je lui prends la main et comme si c’était une simple balade, on s’approche de Louise. Je m’aperçois alors que le plus petit des gros insectes s’est approché de Louise. Il regarde successivement Louise et son compatriote. Il semble jeune. Peut-être que celui qui est accroché, c’est son grand frère. Ou sa sœur. C’est compliqué à dire.

Bouge pas. J’ai un couteau.

Je m’accroupis pour défaire les liens tandis que les woks les plus proches sont davantage préoccupés par le petit gros insecte que nous. Et plus loin, le gros gros insecte est en plein concert de claquement de pince avec le Grand Wok qui écoute avec un grand intérêt. Je sais pas trop comment on va s’en sortir, mais on dirait que le gros n’aime pas beaucoup que son copain plus petit, mais pas trop non plus, se soit fait saucissonner par les Woks.
Tiens, j’ai jamais sur ce que ça mangeait, un Wok.
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