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Un Monstre au pays des merveilles.

1603. Un manoir. Beaux quartiers de Logue Town.
Elle était belle et le savait. Les lustres de verre, les tableau des plus grands peintre, tout perdait en chic et élégance en comparaison de cette être de beauté. Avec sa magnifique robe noire taillée par le plus grand couturier de l’ile, avec ses bijoux travaillés à la main mettant en avant son long cou, ses jolis cheveux blonds bouclés, son nez fin, taillé sur ses yeux comme la plus belle des continuités. Et malgré les gouttes ruisselant le long de ses jambes, malgré ses joues rougies par la chaleur de la pièce, personne ne put dire mot lorsqu’elle entra. Le maître des lieux s’avança après un temps, s’empressant de lui débarrasser les épaules de son manteau noir ruisselant.

-Madame de Contenay ! Quel plaisir de vous voir !

Elle leva la main, de dépis.

-Et bien ce n’est ce que j’ai cru comprendre, en arrivant !

-Mais… Racontez-moi…

-Quelle monstruosité avez-vous encore engagé !

-Oh… Je vois… Vous parlez de cet homme.

-Cet homme ? Ce Monstre voulez-vous dire ?

-Mais madame, vous savez ce que l’on dit… Héhé… Quand on veut se protéger des Monstres, on ne cherche pas le plus grand protecteur de Monstre, on trouve le plus grand Monstre protecteur.

-Ca suffit ! Je ne veux plus le voir !

Il y avait la pluie qui tombait, à torrent. Pas un seul endroit n’était à l’abri de cette flotte qui s’écroulait par énormes gouttes, jusqu’à transformer les pavés en patinoire, où chaque pas se faisait plus difficile qu’au milieu d’un nid de rivière. Il y avait cette jolie rue, où les lampadaires éclairaient de leur lumière chaude les magnifiques bâtisses de pierre. Il y avait les carrioles et leurs bêtes, au poil tout humides qui attendaient, là, à l’entrée du jardin, protégés par le grand portail de fer. Sculpté de roses métalliques aux épines et tiges affûtées.

Il y avait tout ça et au milieu, devant la rue, bien en évidence, l’immense corps d’un être trempé. Immonde, la gueule cachée derrière son parapluie lamentablement tenu. Les gouttes coulaient le long de ses joues comme un torrent, manquant d’emporter son énorme nez dans la cascade, cachant les quelques gouttes de larmes…


Dernière édition par Ishii Môsh le Mer 30 Oct 2013 - 9:06, édité 2 fois
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1613. Un manoir. Beaux quartiers de Logue Town.

Elle était belle et en jouait. Même entichée d’un simple bout de tissu, elle resplendissait dans la pièce comme le plus beau des objets. Ses épaules toutes fines se faisaient caresser par la soie et le regard de son mari ne faisait qu’admirer ce magnifique corps, là, mis à nu. Ses bras fins et lisses, que l’homme aurait voulu emprisonner pour ne plus faire que les admirer, ses deux yeux d’un bleu plus intense que celui d’une mer en tempête, tout son corps flânait sur le fauteuil, tournant les pages d’un livre avec la plus grande des délicatesse.

Lui, obnubilé par tant de beauté se contrefichait des frasques de sa femme. Se fichait de l’héritage gaspillé à tout lui offrir. Il l’aimait et pouvait tout dilapider pour continuer à la voir ainsi, à moitié nue, à ses côtés. Cette femme, c’était l’élégance, le magnifique. Ce qu’il aimait, c’était ces moments, là, où tout installé dans son immense bureau, il pouvait passer le temps dans l’intimité, à admirer le plus beau de ses objets. Elle, en échange, ne demandait rien que de jolies robes, des dîners dans les plus belles tables, où il pouvait montrer à chacun comme il avait de la chance. Il était heureux, connaissait le bonheur de pouvoir l’exposer à tous. Ah qu’ils étaient jaloux ! De Grant et son immonde femme avec ses énormes seins tombant, il pouvait bien se vanter d’être la plus grande fortune de la ville,  il restait jaloux… Parce que lui, avait la plus belle des femmes. Bournay, le maire, même lui avec sa femme et son nez crochu lui enviait son bonheur !

Oui, c’était bien lui, le plus heureux des hommes.

Il se tourna vers elle, s’arrêtant dans sa rêvasserie pour ne plus rien faire d’autre que l’admirer.

-Dis-moi, mon chérie, nous pourrions aller manger en ville, ce soir.

Elle s’arrêta dans sa lecture pour afficher ce sourire qui le faisait tant craquer. Il y avait ses pommettes qui apparaissaient délicatement au creux de ses magnifiques joues.

Ce temps-là, qui ralentissait au fur et à mesure que sa beauté illuminait la pièce, il aurait voulu que ce temps-là ne s’arrête jamais. Mais ce temps-là, se fracassa au même moment que la porte volant en éclat. L’instant d’après, quand cinq hommes entrèrent pour détruire et voler, pour tout prendre et ne rien rendre, c’était son bonheur qui se brisait. C’était son héritage caché derrière un tableau qui allait disparaître.

Un Monstre sorti sa lame pour la coincer au cou de l’homme.

« Hmm… Le code du coffre ou la vie. »

Elle, dénudé devant ces immondes hommes, elle, volée de sa richesse et éhonté du vol, elle …

« Hmm… Vous, j’ai un travail, pour vous. »

Était belle et en pleurait.
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