Shimotsuki, très tôt.
Doucement, ce n’est pas gagné pour autant. Maître Chun n’est certes pas réputé pour ses prouesses au combat, mais il reste un maître respecté et ayant fait ses preuves. Je dois rester vigilant tout de même. Quelle humiliation si je devais perdre face à lui ! Moi qui prétends pouvoir tous les vaincre. Allez… On reprend ! HUMPF !!
-Gon. Tu es bien tôt levé aujourd’hui. Tu vas défier un des maîtres ?
-Oui ! Maître Chun ! Je dois être en mesure de briser sa défense !
-Viens au moins manger un morceau. Tu dois faire le plein d’énergie avant un combat.
-J’arrive tout de suite.
-Alors mon tour est venu, c’est ça ? Bien. Je serais honoré de t’affronter Gon. Laisse moi simplement terminer mon cours et installer la salle. Mais vous pouvez entrer, je vous en prie.
Déjà que ma mise à l’épreuve commençait à donner lieu à de nombreuses rumeurs dans le village, là, c’est mort. Tout le monde va faire le rapprochement et comprendre ce qui se passe. Il faudrait terminer tout cela au plus vite avant que je ne devienne l’attraction de l’île. Je ne veux pas qu’on vienne me perturber avec des encouragements ou des dépréciations.
Le coq n’avait même pas encore chanté, que déjà on entendait de l’agitation dans le jardin d’une des habitations de la paisible Shimotsuki. Gon s’était levé de très bonne heure afin de commencer à s’entraîner. Il avait décidé de défier maître Chun, enseignant de l’école du sabre fin. Sa réputation n’était plus à faire mais sa réticence à attaquer lui avait déjà valu de nombreuses défaites. Pour lui, les armes devaient servir à se défendre et à protéger ceux qu’on aime. En aucun cas, les lames ne devaient servir à faire couler le sang. Sachant cela, Gon était certain de sa victoire, il connaissait déjà le point faible de son adversaire : Chun-sensei ne frappait jamais pour blesser et les lames de ses katanas s’étaient émoussées avec le temps. Jamais le disciple de Honda n’aurait pu adhérer à une telle vision de l’art du maniement des sabres. Le katana est une arme. Pas un bouclier.
Gon avait donc opté pour une stratégie d’attaque en force. Maître Chun étant pacifiste, les contre-attaques dangereuses n’étaient pas à craindre. De plus, la technique du sabre fin était une technique à une lame, ce qui le désavantagerait à coup sûr face aux deux sabres de Gon. Le bretteur s’entraînait donc à briser des pierres à l’aide de ces sabres. La technique de la lame de plomb de son maître, Honda-sensei, lui permettait d’effectuer des frappes très puissantes, à défaut de trancher. Le but n’était bien évidemment pas de couper le professeur en deux.
Gon avait donc opté pour une stratégie d’attaque en force. Maître Chun étant pacifiste, les contre-attaques dangereuses n’étaient pas à craindre. De plus, la technique du sabre fin était une technique à une lame, ce qui le désavantagerait à coup sûr face aux deux sabres de Gon. Le bretteur s’entraînait donc à briser des pierres à l’aide de ces sabres. La technique de la lame de plomb de son maître, Honda-sensei, lui permettait d’effectuer des frappes très puissantes, à défaut de trancher. Le but n’était bien évidemment pas de couper le professeur en deux.
Doucement, ce n’est pas gagné pour autant. Maître Chun n’est certes pas réputé pour ses prouesses au combat, mais il reste un maître respecté et ayant fait ses preuves. Je dois rester vigilant tout de même. Quelle humiliation si je devais perdre face à lui ! Moi qui prétends pouvoir tous les vaincre. Allez… On reprend ! HUMPF !!
CRAC ! La pierre vola en éclat. Tirée de son sommeil par le boucan, Mila, la femme de Gon, ouvrit la porte doucement. Elle resta un moment, dans l’embrasure de la porte à observer son mari. Elle avait toujours été fascinée par la motivation et l’acharnement qu’il mettait dans ses entraînements. Le sabre, c’était sa vie et elle le savait. Mais elle avait également conscience de l’amour sincère qu’il lui portait et le laissait donc vivre sa passion sans jamais interférer.
-Gon. Tu es bien tôt levé aujourd’hui. Tu vas défier un des maîtres ?
-Oui ! Maître Chun ! Je dois être en mesure de briser sa défense !
-Viens au moins manger un morceau. Tu dois faire le plein d’énergie avant un combat.
-J’arrive tout de suite.
Un dernier coup, une dernière roche qui cède et un dernier sourire sur le visage du combattant. Il rangea ses sabres et pénétra dans la cuisine qui embaumait le café chaud.
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Une dizaine d’élèves étaient alignés sur le tatami et effectuaient des mouvements de sabre avec une synchronisation impressionnante pour des débutants. Ils donnaient l’impression d’être des marionnettes manipulées par un maître talentueux. D’un œil critique, maître Chun les observait et reprenait avec fermeté la moindre petite imperfection. Un mouvement mal exécuté, c’était une ouverture pour l’adversaire et une porte ouverte vers la mort. Il allait faire un commentaire lorsque trois coups résonnèrent contre le battant de la porte. Sans détourner le regard de ses disciples, le maître kendoka se dirigea vers l’entrée et ouvrit la porte. Lorsqu’il daigna jeter un œil au nouvel arrivant, il eut un mouvement de recul. Quelle surprise se fut de voir Gon suivit de la totalité des maîtres de Shimotsuki !
-Alors mon tour est venu, c’est ça ? Bien. Je serais honoré de t’affronter Gon. Laisse moi simplement terminer mon cours et installer la salle. Mais vous pouvez entrer, je vous en prie.
Il s’effaça alors pour laisser entrer les nouveaux venus. Comme si leur visite était attendue, une femme arriva avec un plateau où trônaient des tasses et une grande théière fumante. Tout le monde s’installa et se mit à siroter en attendant que tout soit prêt. Chun-senseï claqua des mains et expliqua la situation à ses élèves. Il venait d’être défié et devait relever le challenge. Mais la passe ne devait pas comporter de spectateurs, mis à part les maîtres. Voyant que Gon, qui n’était pas un maître, se trouvait là, nombreux furent ceux qui comprirent qu’il était à l’origine du défi.
Déjà que ma mise à l’épreuve commençait à donner lieu à de nombreuses rumeurs dans le village, là, c’est mort. Tout le monde va faire le rapprochement et comprendre ce qui se passe. Il faudrait terminer tout cela au plus vite avant que je ne devienne l’attraction de l’île. Je ne veux pas qu’on vienne me perturber avec des encouragements ou des dépréciations.
Le dojo de l’école au sabre fin était très sobre, les murs et le plafond étant en bois blanc immaculé, verni. Il y régnait un calme surprenant étant donné le nombre de personne présentes. Il n’y avait que deux accès, la porte principale par où tout le monde entrait et une petite porte habilement camouflée au fond, où la jeune femme avait disparu avec les tasses vidées. Lorsque le battant se referma sur le dernier apprenti, Gon se leva et attendit qu’on lui fasse signe que l’affrontement allait commencer. Cela ne tarda pas et il monta sur le tatami, ses deux sabres à la ceinture, après avoir salué. Maître Chun le rejoignit et salua à son tour. Puis, tout deux dégainèrent leurs sabres.
Dernière édition par Gon Blacknife le Lun 18 Nov 2013 - 21:08, édité 1 fois