Enquête à Arlong Park

Cocoyashi, célèbre île connue dans le monde entier. C'est là que Nami dit « la chatte voleuse » a passé son enfance. Cette île est chargée d'histoire entre Arlong park et la Berlmer Corp. Aujourd’hui, Arlong Park est utilisé comme une base de formation par la marine et la Belmer Corp vend ses mandarines dans le monde entier. D'ailleurs même moi, je n'essaye que d'acheter les fruits qui viennent d'ici. Je les trouve succulents. Enfin ce qui m'emmène ici, ce n'est pas le shopping, mais une mission officielle.

D'après les renseignements généraux, des révolutionnaires se feraient actuellement passer pour des marines afin d'acquérir notre entraînement. Leur but ? L'apprendre afin d'en faire part aux autres terroristes. Ma mission est simple, trouver et éliminer les individus suspects. Il est aussi indiqué qu'un sergent d'élite nommé Lyanna Flores alias l'ombrageuse serait en charge de former les jeunes recrues aux arts martiaux.

J'esquisse un petit sourire sur mon visage. J'aurais aimé pouvoir échanger quelques passes avec cette personne. Peut-être que le destin m'accordera cet honneur. Cependant, je me dois avant toute chose d'accomplir ma mission. Comme d'habitude, tous les gêneurs seront considérés comme renégat ou hostiles envers le gouvernement. J'ai donc le droit de vie ou de mort. Je suis un soldat et les ordres sont les ordres.

Je sors ma montre gousset de ma poche. Il est neuf heures et huit minutes. La mission prend donc effet maintenant jusqu'à la réussite de cette dernière. Cependant, aujourd'hui c'est jour de marché et de nombreux commerçants proposent leurs produits. Des vêtements fraîchement à la mode, aux aliments alimentaires, il y a le choix. La vie rayonne dans ce marché et cela m’emplit le cœur d'une joie immense. C'est pour ces gens que j'ai décidé de m'engager au CP, c'est pour eux que je me bats.

C'est tout naturellement que je me dirige vers l'étal de la Belmer Corp afin d'y acheter une dizaine de mandarines. La route n'est pas spécialement longue, mais sur le trajet je vais pouvoir me remplir la panse.

Je commence donc à éplucher cette mandarine tout en me mettant en route. La mission est ma priorité première, je ne dois pas l'oublier. Le fruit est maintenant entièrement épluché. J'entre le premier quartan dans ma bouche et laisse mes dents déchirer la tendre chair de cette mandarine. Un goût exquis vient envahir mes pupilles gustatives.

Cette journée commence particulièrement bien. Une île agréable, un peuple heureux et les délicieuses mandarines. C'est avec cet esprit empli de gaieté que je me dirige vers Arlong park ...

Après quelques minutes de marche, j'arrive enfin devant Arlong park. Mon stock de mandarines est complètement vide et je viens de manger la dernière il y a quelques secondes. Je suis repu. Je mets ma main dans ma poche et sors de cette dernière un paquet de cigarettes. Puis, j'en prends que je mets à la bouche tout en l'allumant. L'odeur caractéristique de la clope se fait sentir. Je tire une grosse latte afin de l'avaler. Ce mélange de goût entre la cigarette et la mandarine est succulent. Je passe ma langue dans tout mon palet avant d'expirer la fumée.

J'entre dans l'enceinte du Park et aperçois l'entrainement des recrues. Ils sont nombreux et mon investigation va prendre du temps. Personne ne s'est arrêté, ils continuent tous leur entraînement. Au loin, un marine se dirige vers moi. Je sais que Lyanna, le sergent d'élite est au courant de ma venue en ce jour. Le marine arrive à mon niveau complètement essoufflé. Il pose ses mains sur ces genoux.

« Agent Rai du CP5. Emmenez-moi à Lyanna Flores dit l'ombrageuse. »

« Puf, puf … Oui Monsieur ! Puf »

Je me mets donc à suivre l'agent et profite pour regarder ceux qui sont en train de s'entrainer. Le rapport n'indique pas le nombre d'individus exactement suspectés. Je sais qu'ils sont aux alentours d'une dizaine. Je dois avant tout confirmer ces propos.

J'entre dans la tour. Le sergent doit sûrement se trouver à l'étage. Nous montons quelques marches afin d'arriver au premier étage. Notre ascension de la tour s'arrêta devant une porte ovale en bois. Le marine toque à la porte.

« Entrez. »

Ce dernier ouvre la porte et me fait signe. J'entre. C'est alors que m’apparaît Lyanna. C'est une jeune femme avec de longs cheveux noirs qui descendent jusqu'au bas du dos. De très joli trait fin et de beaux yeux marron. Elle est habillée différemment de la marine locale. Elle porte un gilet militaire marron avec un logo de loup. Elle croise ses bras, tout en s'attrapant le menton de son bras droit. Elle sait pourquoi je suis là, alors ne perdons pas de temps.

Lyanna Flores « L'ombrageuse »

« Avez-vous identifié les révolutionnaires ? »

Les secondes s'écoulèrent, mais aucune parole ne sortit de sa bouche. Pourquoi ? Elle n'est pas muette, puisque j'ai entendu le son de sa voix tout à l'heure. Elle se retourne et regarde par dessus la fenêtre. Puis, elle ouvre cette dernière et saute dans la cour.

« Yala, yala, à quoi joue-t-elle ? »

Je ne sais, et de toute façon elle est mon seul contact pour cette mission. Le GM n'a mis au courant que cette femme de la raison de ma venue. C'est donc par manque de choix que moi aussi je saute de la fenêtre afin de la suivre. Pourvu que je ne perde pas mon temps …

Notre entrée est plus ou moins spectaculaire pour ces jeunes recrues. La plupart d'entre eux en sont bouche bée. J'aimerais comprendre pourquoi elle a fait une telle chose. Peut-être a-t-elle déjà identifié les ennemis. Après tout, elle fait partie du BAN, ils ont sûrement chez eux des gens plus que compétents. Je la suis, elle marche à travers les hommes qui pour le coup, se sont tous arrêtés. Moi, je regarde autour de moi afin de trouver des suspects, mais c'est peine perdue. Ils pourraient tous l'être ! Je fais la moue. J'espère qu'elle sera utile sinon ça risque de durée une plombe … Il se peut que je ne trouve même pas les infiltrés. À la vitesse où vont les choses, ça ne m'étonnerait pas ...

Elle s'arrête enfin et monte sur une mini-estrade. Je la suis, sans la moindre hésitation. Je savais qu'il y avait beaucoup de jeunes recrues, mais à ce point, je ne l'aurais pas cru. Ils sont près du double que dans un bataillon de marine. Je fais la moue. Je m'imagine déjà rester ici pour les deux prochains mois. Je la fixe, et elle fixe ses hommes.

« Je vous remercie d'avoir été des élèves attentifs et dévoués. Je pars ce soir, car on a besoin de moi à d'autres endroits. Poursuivez votre entraînement! »

J'ai la bouche grand ouverte, elle pourrait presque toucher le sol. L'annonce qu’elle vient de faire à l'instant est pour le moins étonnante ! Elle était censée m'aider et elle m'apprend, enfin nous apprend, qu'elle s'en va ce soir. C'est une blague ? Je l'espère !

Je suis sous le choc. À tel point, qu'elle passe devant moi, sans que je n'aie la moindre réaction. Comment vais-je faire pour accomplir ma mission ? Elle s'éloigne de plus en plus de moi. Je secoue la tête pour me remettre les idées en place et me mets à courir derrière elle.

« Attends !! »

Elle s'arrête, ce qui me permet d'arriver à sa hauteur. Je suis un peu essoufflé, sûrement à cause de ma stupéfaction et de ma mini-crise d'angoisse. Elle se retourne et me regarde. Je ne sais pas pourquoi, mais elle ne m'aime pas. A-t-elle eu des différends avec nous dans le passé ? Je ne sais pas, et c'est le dernier de mes soucis.

« Tu es censé me conduire aux révolutionnaires ou tout du moins, me donner une piste. »

« Suis-moi. »

Elle se retourne et continue sa marche. Je n'ai d'autre choix que de la suivre. Elle n'a pas oublié la raison de ma venue, ça me rassure. Cependant, j'espère qu'elle ne va pas aller voir les cuisiniers ou les femmes de ménage pour leur dire qu'elle s'en va ce soir. Enfin, je verrais bien …

Nous revoilà dans la tour. Et ça se présente plutôt mal, on dirait bien qu'elle veut faire ses adieux aux cuistots et femmes de chambre. J'espère que ce n'est pas le cas, car je n'ai pas vraiment le temps. Cependant, je peux comprendre qu'elle est quelques attaches ici. Après tout, elle a dû passer du temps ici pour entraîner les jeunes recrues. Je ne dis rien, je me contente juste de la suivre. Elle n'est pas très bavarde. Je l'ai bien compris.

Une odeur douce et délicate se fait sentir à travers les couloirs. Cela sent la viande marinée dans du jus de mandarine. J'aime cette odeur qui enivre mon odorat. Je me mets à produire un surplus de bave, car mes pupilles gustatives elles aussi ont réagi à cette délicate senteur.

Je marche derrière Lyanna, mais plus on avance, plus nos pas semblent nous diriger vers cette odeur enivrante. Peut-être va-t-elle m'inviter à déjeuner ou alors va-t-elle saluer ses anciens cuistots ? Je ne sais pas. Mais une chose est sûre, ils mangent bien les petites recrues.

Elle ouvre une porte battante et entre à l'intérieur. Comme je m'y attendais, c'est la cuisine. Une grande salle blanche avec de nombreux chefs. Les marmites sont toutes en train de chauffer et les cuistots préparent le repas de ce midi. Ils s'activent. Ils ont l'air en retard, en tout cas c'est ce que le maître-chef semble dire.

On continue d'avancer. Moi, j'en profite pour renifler toutes ces bonnes odeurs. Je suis aux anges et cela me donne très faim. J'aimerais pouvoir m'arrêter un instant et me remplir la panse, mais je ne dois pas perdre de vue la mission. Cette femme est un démon ! Elle essaye de me détourner de mon objectif.

On traverse de nouvelles portes battantes et l'odeur commence à s'éloigner de plus en plus. Elle n'a pas fait ses adieux, donc où m'emmène-t-elle ? On pénètre dans un long couloir juste éclairé par quelques bougies. Puis très vite, on descend des marches. Le tunnel a l'air de s'enfoncer profondément sous terre.

Moi, je la suis. Elle est ma guide. Je ne sais pas où cela va me mener, mais peu importe. Elle sait ce qu'elle fait. Du moins, je l'espère …

Après de nombreuses marches descendues, nous arrivons devant une grande porte d'acier. Quel est cet endroit ? Je ne sais pas, mais je n'ai pas été mis au courant de son existence. D'ailleurs, il ne figure pas non plus sur les plans du bâtiment. Ferait-elle, elle aussi partie de ce mouvement révolutionnaire ? Si c'est le cas, c'est surement un piège.

Je hoche la tête de droite à gauche, comme pour dire non. C'est impossible, elle forme nos jeunes recrues et fait partie du BAN, une unité d'élite. Nombre de ces instructeurs ont fait leurs preuves dans de véritables missions et leur valeur n'est plus à démontrer.

Cependant, je dois me préparer à toute éventualité. Les poings serrés, je suis prêt à lui faire face si jamais elle se montre menaçante. Je voulais me battre avec elle, mais pas de cette façon. Si les révolutionnaires ont réussi à s'intégrer à un niveau aussi élevé de la hiérarchie, on aurait de très gros problèmes à gérer.

Fais chier. Pourvu que je me fasse un film. Elle lève la main et ferme son poing. Elle va me défier. Est-elle la raison de ma venue ? Je serre les dents, ça m'emmerde, mais je ne peux pas la laisser vivre. Une fois que j'en aurais fini avec elle, je préviendrais mes supérieurs. Il faut que des mesures soient prises !

« Viens ! Je suis prêt ! »

Toc Toc Toc

« Lyanna Flores. Ouvrez immédiatement ! »

« Oui, madame ! »

Le bruit d'un trousseau de clés se fait entendre. La porte commence à s'ouvrir. Elle a donc appelé des renforts ? La lâche ! Moi qui pensais l'affronter seul à seul. Tant pis. Au moins, la mission sera vite réglée.

Je m'avance lentement vers elle pour lui asséner une volée de coups de poing, mais je m'arrête juste à temps. La porte qui vient de s'ouvrir est gardée par deux marines. Je me décale pour regarder ce qui se cache derrière eux et je commence à réaliser ma stupidité.

De nombreuses cellules ont été creusées dans la roche. Je me sens bête et me mets à sourire. Elle s'aventure dans ce cachot. Elle ne semble pas s'être aperçue de mon erreur, tant mieux. Je la suis et regarde tout autour de moi. À première vue, il y a quatre cellules. Deux sur chaque flanc toute vide.

Mes hommes seraient ici ? Je ne sais pas. On ne semble pas s'arrêter. On avance jusqu'à la porte d'acier suivante. Un des marines derrière nous vient nous ouvrir. Que se cache-t-il derrière cette porte ? D'autres cachots ? Le but de ma venue ? Je ne sais pas, mais je suis tout près de connaître la vérité …

Clac !

La porte s'ouvre lentement. Le marine nous salue et Lyanna pénètre dans la pièce. Je la suis. C'est une toute petite salle ou qu'une seule bougie est présente pour éclairer la pièce. La visibilité est quasiment nulle, mais une forte odeur s'en dégage. Je regarde Lyanna, mais ça ne semble pas la déranger. Comme si elle était déjà au courant. Je m'avance vers elle pour lui demander des explications.

Plaf

Je sens que quelque chose a giclé sur mes habits. Je lève mon pied et aperçois une énorme marre de liquide. Y aurait-il une fuite dans les canalisations ? Est-ce de l'eau croupie ou du sang ? Il n'y a qu'une façon de le savoir. Je m'abaisse pour déterminer sa nature.

Je trempe mon index dans le liquide et le porte à mon odorat. Aucun doute possible, c'est du sang. Cette odeur bien caractéristique et sa couleur viennent me le confirmer. Je sors un mouchoir de ma poche et m'essuie le doigt. J'aimerais comprendre.

« Que se passe-t-il ici ? »

« La mort. »

Qui a parlé ? Ce n'est certainement pas Lyanna. La voix était roque et forte, on dirait celle d'un homme. Mais je ne vois personne dans cette obscurité. Je fixe ma guide. Cette dernière ne semble pas être affolée. Serait-ce donc un allié ? En tout cas, elle le considère comme tel.

« Agent Rai Zeruksion du CP5. Veuillez vous présenter. »

À ces mots, des bruits de pas se font entendre et un visage se dessine devant la bougie. Plus il s'approche de celle-ci, plus ses formes se font distinctes, jusqu'à enfin voir son faciès. Je suis stupéfait. Pour un choc, ça en est un. Je ne m'attendais pas à voir une tortue derrière cette porte. Elle porte un bandeau de tissu rouge au niveau de son front et une carapace ! Serait-ce un homme-poisson ? Je ne sais pas, je ne sais plus.

Jango Sinclair "K-rapace"

« Jango Sanclair du BAN. Lyanna m'a appelé après avoir interpellé ces révolutionnaires. Elle voulait connaître le motif de leur venue. Je les ai fait parler, puis tuer. Quelle est votre mission, monsieur l'agent ? »

« Identifier et tuer les révolutionnaires infiltrés. Mais vous l'avez fait à ma place. »

« Évidemment ... »

« Effectivement. Vous avez une semaine de retard. »

Une semaine ? Incroyable ! Ils n'étaient même pas au courant de l'intrusion des révolutionnaires. Nous-mêmes, nous n'en étions pas sûrs. Comment ont-ils pu nous prendre avec tant d'avance ? Je savais qu'ils étaient forts, mais à ce point ça en devient presque flippant. Cependant, il me faut des preuves visuelles.

« Comment étiez-vous au courant de cette infiltration ? »

« Lyanna a tout de suite repéré des comportements étranges. Elle m'en a informé et me les a amenés afin de les interroger. Ils ont cédé sous la pression et je les ai tués. Je n'aime guère les révolutionnaires et les pirates. »

Je lui jette un bref regard. Elle ne daigne même pas y prêter attention. Depuis tout ce temps, elle savait que ma mission était terminée. Dire que je l'ai prise pour une rebelle, je m'en veux. Je me sens vraiment minable. Je fixe l'homme tortue.

« Puis-je voir leurs corps ? »

« Au fond derrière moi. »

Je m’exécute et vais vérifier ces dires. Effectivement, neuf corps sont adossés contre le mur. Ils ont tous été torturés et maltraités. Des langues ont été arrachées, des doigts sectionnés et des yeux crevés. Mais peu importe. Ce qui m’intéresse, c'est de savoir s'ils sont en vie ou non. Alors je prends le pouls de chacun. Et j'en tire la même conclusion : mort. Je me relève et me dirige vers Llyanna.

« Ma mission est terminée. Je vous remercie de votre réactivité. Grâce à vous, de nombreuses vies ont été sauvées. »

« Merci »

Seul Jango daigne me répondre. Je regarde ma guide et j'aperçois un bref sourire sur son visage. Cette remarque l'a touché à elle aussi. Elle fait un signe à son camarade et nous reprenons la route. On repasse par ce tunnel, puis la cuisine afin d'arriver de nouveau dans la cour. Elle me regarde, puis fait demi-tour.

Elle s'en est allée. Quel drôle de femme. Enfin peu importe, cette mission est une réussite totale et sans le moindre effort. Il ne me reste plus qu'à aller faire mon rapport à mon supérieur. Il sera ravi d'apprendre mon retour et ma réussite. Enfin, je l'espère …