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Cendres

Juste avant de commencer, dans la mesure où Waka n'est plus là mais que nous avons écrit ce RP toutes les deux sur Word, je poste au nom de nos deux personnages. Et ça commence par Louise.

_____



    Le paysage est idyllique. La brise légère agite les feuilles des grands arbres, solides gardiens dissimulant la misère de Las Camp. Aucun taudis à l’horizon, pas de rues sombres et mal famées, encore moins de truands attendant leur heure. La mer, à peine agitée, charrie un vent salé et l’odeur des algues. Le paysage est idyllique. Presque. C’est un mensonge.

    Les arbres ne dissimulent pas le cadavre calciné du grand manoir. L’odeur de l’iode ne dissimule pas celle du feu. L’odeur du feu camoufle encore moins celle de la mort. Le regard morne, Louise contemple la scène, ce curieux tableau dont elle est à l’origine.

    Les flammes lèchent les murs, s’attaquent au bois, consument les rires.

    Combien de révolutionnaires ont péri ? Les autorités ne s’accordent pas sur le nombre, les civils débattent et la Révolution exagère. Louise et Wakajini auraient pu faire parti du lot.

    Verrouillée. Cette porte. Toutes les autres. Aucune issue.

    Louise n’a pas apposé son nom à l’œuvre. Elle n’en a dessiné que les contours, ne lui a donné aucune envergure. Hisoka l’a rendu immortelle.

    « Sale affaire, hein ? »

    A côté de la jeune femme, un homme contemple aussi le sinistre panorama. Crasseux, vêtu de guenilles, il vient clairement des bas-fonds de Las Camp.

    « Parait qu’c’est les révolutionnaires qu’on fait ça. »

    Un sac vide sur l’épaule, une arme bon marché à la ceinture et quelques outils à la main, Louise identifie sans peine le vautour. Croit-il vraiment pouvoir trouver quelque chose de valeur dans les décombres brûlés ? La blonde hausse les épaules et tourne les talons.

    ***

    De nouveau à l’auberge, Louise s’arrête un instant dans la salle commune. Sur une table traine un journal et la chasseuse de prime s’arrête pour le consulter. Ce qu’elle y cherche, elle ne le sait pas exactement. Des informations sur la cellule révolutionnaire du coin ? Une piste pour retrouver Hisoka ? Quoiqu’il en soit, elle ne trouve rien. Peu surprise, Louise le prend tout de même avec elle et se dirige vers le fond de la salle pour gagner l’escalier montant vers les chambres. Waka doit l’attendre.

    Arrivée devant la porte, la blonde hésite un instant. Elle songe un instant à repartir, mais se ravise et baisse la poignée avec un soupir. A peine Louise est-elle dans la pièce qu’elle sent déjà le regard instigateur de la rousse sur elle. Ne cherchant pas à le soutenir, Louise se détourne et pose le journal sur une table de chevet.

    « J’étais au manoir. »

    Elle n’ajoute rien, ne précise pas les raisons qui l’ont poussées à y aller. Encore. Comme chaque matin depuis l’incendie.

    « J’ai rencontré un de ces vautours. Il avait vraiment une sale gueule. »

    Dos à Waka, Louise remet de l’ordre dans ses affaires. Inutilement, elle range ses vêtements de la veille, cherche un objet inexistant au fond de son sac.

    « Je sais pas ce qu’il espère trouver. Tout a brûlé. »

    Il n’y a rien au fond du sac. Louise le repose, contourne Waka, son regard, et s’allonge sur le lit, les yeux fermés. Elle n’ajoute rien. Sans se relever, elle envoie ses chaussures par terre et soupire. La blonde songe à poursuivre la conversation sur le vautour pour remplir le silence, mais y renonce. Les yeux toujours fermés, Louise se concentre sur sa respiration. A défaut de pouvoir réellement se rendormir, peut-être peut-elle persuader Waka qu’elle y est parvenue.

    Trop lâche pour rester, trop attachée pour fuir, Louise est incapable de faire face à Waka. Regards ignorés, conversations évitées… Le manège dure depuis plusieurs jours déjà. Blessée au genou, Waka ne peut guère suivre sa comparse dans ses pérégrinations et la blonde en profite. Chaque jour elle fuit, chaque soir elle revient. Ridicule. Incapable de faire face, comme toujours.

    « Je te tuerai s’il le faut. »

    Bien sûr que non.
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Cendres Sansre5a
Waka


    La nuit est gris cendre.
    Gris cendre, comme si toutes les couleurs s’étaient éteintes.
    Gris cendre, comme si un nuage étouffait les sons, les images.
    Gris cendre, comme si les flammes avaient sévi.
    Il n’en est pourtant rien. Je le sais, je le sens.
    Je suis ligotée.
    J’essaye de me défaire des liens mais je n’y parviens pas. J’ouvre les yeux, je crois reconnaître l’endroit où je suis avec crainte.
    Que fais-je ici ?
    Je sais que cette scène n’est pas réelle ; j’ai abandonné ce passé il y a des années.
    Je l’ai consummé.
    La corde meurtri ma peau mais je m’entête. La souffrance n’est rien comparée à celle qui m’attend.
    « Quels vains efforts, Amaterasu... Ne t’inquiète pas, ma belle. Tu accueilleras la mort à bras ouverts tant la souffrance de ta rédemption sera grande... »
    Voilà.
    Voilà celui que je ne veux affronter. Que je ne peux affronter.
    Il me toise avec ce sourire narquois, exaspérant. Je voudrais arracher chacune de ses dents, une à une, entre ses hurlements de souffrance, voir le sang se répandre sur sa langue, noyant le poison de ses paroles.
    Je ne peux que gémir d’impuissance, mon baillon m’empêchant même de parler.
    « Tes hurlements seront un délice. »
    Alors, il s’éloigne, s’empare d’une torche et disparaît dans une autre pièce. J’entends d’autres plaintes étouffées, et seulement à cet instant, je comprends.


    ***

    Dans un hurlement, Wakajini se redresse, brandissant son poignard.
    Son regard reste perdu jusqu’à reconnaître les murs sales de l’auberge et le vide de sa prison. La douleur de son genou se rappelle à elle, et elle grimace en rangeant son arme, balaye la petite pièce du regard.
    Louise n’est pas là.
    Encore.

    Que fait-elle de ses journées ?
    Depuis l’incendie du manoir, la rousse ne voit plus sa blonde compagne. Elle sent le malaise qu’elle ne s’explique pas et tait ses pensées en attendant d’aller mieux. Reprendre leur route lui apparaît comme la seule issue à cette tension qui règne dès qu’elles sont dans la même pièce.
    Une tension qui n’a plus rien de sexuel.
    A l’aide de sa béquille rudimentaire, Wakajini se traîne jusqu’à la fenêtre, observe un instant les passants, épie les mouvements suspicieux, avant de se laisser tomber dans une chaise avec un soupir exaspéré.
    Sa blessure au genou peine à guérir, et elle ne supporte plus d’être ainsi enfermée dans ce réduit. Elle veut naviguer, retrouver les flots, mais se voit astreinte à attendre, jours après jours, attendant que sa partenaire ne revienne, toujours l’angoisse au ventre de la voir disparaître.
    L’angoisse ?
    Etrange pensée, lorsque l’on sait qu’elle a failli la tuer. Les tuer.
    La rousse tente un mouvement d’assouplissement du genou et grogne de mécontentement en sentant la douleur remonter jusqu’à sa hanche. Si elle n’arrive pas à passer outre, elle devra encore attendre, tuer le temps en dormant, ressasser ces cauchemars qui l’assaillent depuis qu’Hisoka l’a retrouvée.
    Foutu Hisoka.

    Les pupilles ocres accrochent la silhouette décharnée qui passe la porte et posent en silence la question de la rousse.
    Au manoir.
    Encore.
    Le trouble de l’une fait écho à celui de l’autre, pourtant, aucune parole ne vient briser le silence.
    Wakajini ne se lance pas dans un interrogatoire, méprise les paroles qui lui sont débitées comme autant de foutaises n’éveillant pas son intérêt.
    Au diable, le pilleur.
    La chasseuse estropiée se fiche bien de ce détail, alors qu’elle sent les tourmentes de la blonde, et ne sait comment faire fondre la glace.
    Sauf qu’elle n’a pas la patience d’attendre que Madame en ait fini avec sa dépression.
    Elle l’observe un long moment, pouvant presque laisser croire qu’elle l’a crue endormie.
    Depuis le temps qu’elles partagent la même couche, elle n’est pas dupe.

    « Tu ne pourras pas fuir toute ta vie, tu sais. »

    La voix sonne sèchement, et en prononçant ces paroles, Waka réalise qu’elle n’a pas prononcé une parole ces derniers jours, ou à peine le temps d’un mot succint. Elle cherche les yeux vairons dans l’espoir que Louise aura au moins la décence d’affronter son regard cette fois.

    « Je n’ai pas besoin de ta pitié. Si tu ne restes que pour ça, rien ne te retient ; tu peux t’en aller. »

    A-t-elle réellement envie de la voir partir ?
    Dans l’état actuel des choses, c’est possible. Elle ne supporte plus cet entre-deux, où les faux semblants peinent à se maintenir et où aucune n’est en mesure d’assumer les conséquences de la confiance qu’elles ont osé s’accorder.
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    Avec dureté, les mots emportent Louise loin de la miteuse chambre d’hôtel. Derrières ses paupières toujours closes dansent des images aux formes incertaines. Quelque part dans son esprit, des voix se manifestent, échos de lointains souvenirs. Pendant une infernale seconde, Louise se sent prête à basculer, à se faire engloutir par la vague de son passé. Son pouls s’accélère alors que la panique menace de déferler par-dessus les remparts de sa conscience. Avec un effort dont elle ne se croyait pas capable, Louise balaie l’obscurité, les doutes et la peur. La seconde est écoulée, la volonté de la jeune femme reprend le dessus.

    « Ferme-la. »

    La blonde ouvre les yeux, se redresse. Ses épaules sont raides, son visage tendu, mais le regard dépareillé ne renvoie aucune incertitude. La reine est de retour, reprend le contrôle. Absente depuis trop longtemps, bafouée dans son autorité, elle recouvre sa place sur son trône de sentiments. Il n’est plus question d’autoriser la Révolution. On ne gagne pas une partie d’échecs en se montrant indulgent. La pitié ? Ridiculement inutile.

    « Pitié ? Me fais pas rire. »

    Alors quoi ? N’est-ce pas le fou qui interpelle ironiquement la souveraine ? Le long de sa diagonale, il avance et recule de manière incertaine, sème le doute dans l’esprit de celle qui le domine. Ne serait-ce pas de la peur ? L’intrépide cavalier affronte sans peur la haute dame. Tout près, la tour vacille et tremble. La monarchie n’est pas rétablie, le roi manque toujours à l’appel. Encore une fois, les murailles sont prêtes à tomber. Les pions peuvent-ils assurer la défense ?

    Le regard de Louise s’adoucit avant de se perdre dans l’ocre de sa compagne. Une furieuse tempête agite son esprit, cherche à la renverser à nouveau. Elle n’est pas encore prête à assumer Waka. Pas encore prête à admettre ce qu’elle représente pour elle. Pourtant, Louise reste, toujours incapable de surmonter le sulfureux obstacle qui lui fait face. En la fuyant, elle admettrait son erreur, elle admettrait sa dépendance, mais en restant, elle ne fait qu’accroitre sa faiblesse.

    « Tu comprends rien. »

    La remarque n’est pas aussi sèche que la précédente, seulement lasse, teintée d’une pointe de dépit. Louise n’a pas envie de parler, pas envie de s’exprimer sur ces sentiments stupides qui cherchent à l’animer. Avec un soupir agacé, elle se retourne face au mur, ignorant de nouveau Waka. Oui, Louise boude. Comme une enfant, elle se retranche dans sa colère, faute d’arguments valables.

    Machinalement, les yeux de la chasseuse de prime yeux suivent le contour des pierres du mur. Il n’y a aucune harmonie dans l’agencement des pavés, aucune finesse dans le travail d’architecture. Les blocs sont simplement là, entassés les uns par-dessus les autres, scellés à jamais par des lignes de ciment de piètre qualité. Il n’y a rien à admirer, rien de particulier à y voir. Pourtant, la blonde continue à suivre le tracé du mortier. Sur chaque pierre, elle dépose une pensée, cherche à s’en débarrasser, à se calmer. La tentative est vaine, tout revient toujours se ficher dans son esprit, plus douloureusement que jamais.

    Sentant poindre la migraine, Louise en vient à oublier la présence de Waka derrière elle, son esprit désormais occupé par cette douleur aigue et lancinante. Des images de son frère, de révolutionnaires et de feu se mêlent dans son esprit comme autant de poignards cherchant à faire tomber son esprit. A la faire tomber elle. Son propre corps la trahit. Ne peut-elle donc faire confiance à personne ? Elle se sent aussi perdue que le jour de son départ. Elle ne sait ni où aller, ni par quoi commencer. Comme tant d’autres avant elle, elle s’aventure sur les mers, faible et démunie avec pour seule arme la chance. Le peu de puissance gagné depuis ne l’a pas aidé à avancer et aujourd’hui, elle se trouve encore au même point.
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Cendres Sansre5a
Waka


    Ne jamais jouer avec le feu.
    Les flammes sont toujours attirantes, hypnotiques ; on désire y toucher, s’en emparer, les retenir au creux de nos mains. Elles restent libres et incontrôlables. Approchez-vous en, et elles mordront la chair, feront fondre la peau, vous blesseront plus violemment qu’aucune lame, la cicatrice restera plus prégnante qu’aucune autre.
    Les deux chasseuses auraient-elles effleuré une flamme de trop ?
    Le feu de la colère essaye de prendre par-dessus les cendres de la confiance, mais celles-ci l’étouffent trop pour qu’il puisse s’épanouir, et Wakajini n’a guère l’énergie d’accorder plus qu’un regard fâché à la réponse de la blonde, peut-être vexé.

    Peut-être valait-il mieux pour elles de laisser derrière elles cette alliance bancale, au risque de n’être aussi boiteuses que la rousse peut l’être actuellement.
    Ou peut-être ont-elles une chance d’aller enfin de l’avant. Les phalanges de la rousse blanchissent autour de sa béquille de fortune, les pupilles ocres accrochent non pas le mur mais la chevelure blonde et, finalement, Wakajini se lève de son siège et contourne le lit, se place face à la blonde et la défie du regard. La situation est complexe pour l’une comme pour l’autre. La première continue de se voiler la face, essaye de lutter contre une réalité qu’elles ont entraperçue au travers des flammes ; l’autre ne se pose pas de question mais n’en souffre pas moins à mesure que le feu de sa combativité s’étiole, s’étouffe dans cet enfermement qui lui est imposé.

    « Je comprends que tu m’évites. Je comprends que nous n’avancerons pas plus loin comme ça. Et surtout, je comprends que nous avons toujours un but commun. »

    La froideur du ton de Wakajini dénote avec son habitude. Pas de hurlements, pas d’accès de rage, pas de coups, pas d’attaque gratuite ; elle montre un contrôle inattendu et d’autant plus étrange qu’elle rumine toute la journée et que son humeur n’a cessé de décliner au cours des derniers jours.
    Ne fallait-il rien d’autre que frôler la mort ?
    A moins que la confrontation avec Hisoka l’ait atteinte plus en profondeur qu’elle ne le reconnaîtra jamais, et qu’elle soit, cette fois, prête à utiliser les armes de l’ennemi contre lui-même.

    « Merde, Louise. »

    La rousse fait un pas vers le lit, toise la blonde d’un regard brûlant.

    « J’en ai marre que tu fasses la gueule. J’ai envie de toi. »

    N’était-ce pas encore la solution la plus simple pour elles ?
    Surtout pour Wakajini, il faut reconnaître. La nymphomane – ceux qui ont oublié, z’avez qu’à aller voir sa fiche – souffre déjà du manque, et elle le supporte malgré la blonde qui accapare son désir depuis plusieurs mois.
    D’ailleurs, elle ne se soucie pas vraiment de la réponse de la blonde, profite qu’elle est encore sur le lit pour la chevaucher, grimace alors que son genou blessé frotte contre le tissu, prend appui sur le corps osseux sous le sien et sur sa jambe valide, et elle approche son visage de celui de Louise, affreusement sérieuse.
    Elle n’avait pas osé telle proximité depuis l’incendie, et ses joues rosirent légèrement, seul marque de ce qu’elle peut ressentir.

    « Fais ton choix. »

    La rousse ne s’encombre pas de pudeur, passe une main sous le haut de sa compagne, remonte jusqu’à la poitrine, s’approche jusqu’à ce que leurs souffles se mêlent.

    « Tu me prends ou tu t’en vas. »

    La voix est assurée, mais le regard non.
    L’ultimatum est définitif, mais la jeune femme raffermit sa position, comme craignant que la blonde ne fasse le mauvais choix. Tout du moins, celui qu’elle ne veut pas la voir prendre.
    Et il est bien moins que probable qu’elle la laisse quitter les draps.
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    Louise n’a pas besoin de pitié. Pas besoin d’être comprise, pas besoin d’être sermonnée. Elle n’a besoin de rien. Besoin de personne. Avec défi, la blonde soutient le regard ardent de Waka, un regard qui contraste avec la froideur du ton de la rousse. Alors comme ça, elle la comprend, hein ? Dans ce cas, elle n’a qu’à prendre sa béquille et se tirer d’ici. Si elle la comprend tant que ça, elle doit savoir que c’est la meilleure chose à faire. Arrêter de parler et mettre fin à cette collaboration. Oui, le partenariat a été une bonne chose au début. Lorsque les deux jeunes femmes ne se connaissaient pas, lorsqu’elles n’étaient liées que par une haine commune pour cette sale engeance qu’était la Révolution. Mais maintenant… Maintenant tout est différent. Les sentiments se sont immiscés entre elles, ont changé la donne.

    Sans un mot, Louise écoute. Si son visage reste fermé, ses yeux la trahissent, trahissent la colère qui l’habite, le désir de fuite qui l’étouffe peu à peu. La migraine est toujours là, mêlant ces émotions dans un infernal maelstrom. Le juron de Waka vient se perdre dans l’esprit de la blonde, rapidement suivi par ses reproches, balayés eux aussi par la tempête silencieuse qui agite la chasseuse de prime.

    « J’ai envie de toi. »

    Les quelques mots ramènent Louise dans la chambre. Leur absurdité lui font oublier un instant les troubles de sa raison. C’est ridicule. Comment Waka pouvait-elle penser au sexe en un pareil moment ? N’est-ce donc là la finalité de leur relation ? Une tentative de revenir à ce qu’elles ont été depuis le début ? Une partie de jambes en l’air et on efface tout ? Louise a longtemps considéré le sexe comme un moyen d’échapper aux questions, mais voir Waka faire de même… La blonde ne vaut-elle donc que ça aux yeux de sa partenaire, pour que cette dernière agisse de la sorte ?

    Non. Bien sûr que non. Il s’agit d’autre chose. Toujours sans un mot, sans se défendre, Louise laisse Waka la dominer, la plaquer contre le lit, l’empêcher de fuir. La blonde sent son cœur s’affoler sous le poids du regard de Waka. Sa respiration s’accélère à mesure que la main de la rousse passe sur son flanc, remonte impudiquement pour s’arrêter sur ses seins. Sent-elle la chamade de son cœur ?

    « Tu me prends ou tu t’en vas. »

    Je me tire. Tout est terminé. La main de Louise vient se poser sur celle de sa compagne, sans qu’aucun des mots ne soit formulé. La tempête s’apaise alors que Louise remonte sa main jusqu’à la nuque de sa compagne. Avec force, peut-être avec crainte, la jeune femme s’accroche à sa partenaire. Alors que sa raison lui hurle de partir, de profiter de la faiblesse de Waka pour fuir, Louise reste. Cherchant à chasser ses doutes et ses incertitudes, la blonde se redresse pour embrasser sa compagne. Si elle ne peut vraiment oublier ce qui s’est passé, alors peut-être peut-elle faire semblant. Après tout, c’est ce qu’elle a toujours fait jusqu’à présent. La fuite a toujours été la meilleure option pour la blonde, et cela continuera à l’être tant qu’elle n’aura pas trouvé William. Quant à ce qui se passera alors, elle aura bien le temps d’y penser au moment venu.

    Louise relâche sa prise de la nuque de Waka et laisse ses mains courir sur la peau tannée de la rousse. Presque machinalement, les mains gagnent les zones sensibles, chassent les besoins de la rousse, assouvissent ses désirs.

    ***

    Plus tard, toujours allongée sur le lit…

    « Comment va ta jambe ? »

    Plus calme désormais, Louise se relève et s’approche du genou de Waka. Avec une pointe de remord, elle se souvient qu’elle est à l’origine de la blessure.

    « Il faut qu’on parte d’ici. »





To be continued ~
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