Le Deal du moment : -23%
(Black Friday) Apple watch Apple SE GPS 44mm ...
Voir le deal
199 €

Déboussolés.

[Deference for Darkness] Rain by Martin O'Donnell & Michael Salvatori on Grooveshark



« C’est encore loin ? » fit la jeune femme.

Le cocher soupira. C'était la quatrième fois qu'elle posait la question. Mais bon, se dit-il, on ne pouvait pas lui refuser ça.

« Encore un petit peu. Mais ne t’inquiète pas, on arrivera à temps. (l’homme sortit une montre à gousset de sa poche). Il est six heures trente. Encore une demi-heure. »

Etrange, fit l’homme. Elle avait encore des larmes pour pleurer. Ou peut-être était-ce la pluie. Mais les pommettes rouges et gonflées de la fille ne laissaient aucune ambigüité.

Volesprit essuya ses yeux avec ses mains boueuses. Son masque était attaché son coup, desserré au maximum. Elle n’y tenait plus. Peut-être parce qu’elle avait accepté sa mort, et par conséquent l’odeur qui allait avec. Où peut-être qu’elle était tellement fatiguée qu’elle n’avait même plus la force de le resserrer.  Sans aucun doute les deux.

« Alors c’est sans appel ? Aucun moyen d’en …rediscuter ? »

Une douleur foudroyante se fracassa contre sa tempe. Le coup de crosse venait d’un petit personnage aux ongles noirci par la crasse.

« Silence, mécréante ! Tu n’as plus de mot à dire, car les condamnés à mort n’ont aucun droit. Profite bien de cette dernière matinée…»
Il continua sur un ton hargneux, mais Volesprit n'écoutait plus.

Condamnée à mort. Non pas sur l’échafaud de Logue Town, comme le grand Gold Roger. Mais sur une île tellement perdue qu’on ne savait même pas ce qu’était un log pose. Volesprit observa le paysage autour d'elle. la pluie battante assombrissait un ciel déjà bien assez gris. Pourtant, il ne lui avait jamais paru aussi beau. les arbres n'étaient pas tous endormis, et quelques un portaient encore quelques feuilles, reliquat de leur vert manteau d'été. Parmi eux, un platane robuste, d'où l'on pouvait entendre un oisillon gazouiller, rappellant à Volesprit cette pensée auquel tout être humain doit affronter; que la vie continue, avec ou sans elle .Les cahots du chariot s’arrêtèrent. Volesprit mit un pied à terre, mais sa frêle jambe ne put soutenir son poids pourtant allégé par les sévices et l’inanition. Quelqu’un lui attrappa la main droite. Elle parvint à se lever. Quelqu’un lui frappa le dos. Son masque tomba dans la boue. Volesprit grelotta. Au moins, on ne la laissait pas à son sort sous cette pluie torrentielle. Elle mourrait étouffée avant de mourir de la pneumonie.
Un homme en soutane, armé d’un bâton, s’avança vers la profane, et lui frappa  le dos. Elle tomba sous le choc.

« Voyez le sort des mécréants !  Le sort de ceux qui font des sacrilèges, volant l’Etoile éternelle du Log, de notre pauvre peuple de paysans ! Voyez la démone accablée par ses pécher se précipiter à quatre pattes telle une chienne vers l’échafaud ! »

Volesprit n’en avait cure de la dignité. On lui a fait boire de l’eau croupie. Elle vivait dans ses propres souillures. Son état mental a toujours été des plus instables. Non. Elle en avait marre de cette vie qui ne voulait plus d’elle. Elle continuait à se traîner pitoyablement vers l’échafaud.
Le prêtre voyait son égo nourri par le spectacle, mais cela ne suffisait pas. Il fallait aller plus vite. Il lui prit alors le bras pour la relever, lui flanqua une gifle, lui accrochant la corde au cou. Le bourreau attendait le signal du prêtre pour baisser le levier, levier qui activera la trappe sous les pieds de l’ex-capitaine, provoquant le destin qui semblait inévitable de Volesprit.

Ferme les yeux.


Dernière édition par Volesprit le Mer 13 Nov 2013 - 21:52, édité 1 fois
    La veille, au petit matin

    - Alors connard ? Ça t'as plu cette p'tite virée à la place d'not' sirène ? Hein ? Elle était chouette cette tempête quand même. M'enfin, j'en sais trop rien moi, j'étais dans ma cabine.

    Je r'garde, accroupi au d'ssus d'lui, c'pauvre con qui s'était acharné sur la barre c'te nuit, au point d'la péter. En pleine tempête l'abruti !

    - Alors ? Oh ! Elle était bien ? Répond Ducon ou j't'empale sur le mât ! Au lieu d'faire la figure d'proue, tu nous joueras les hommes-étendards.
    - Ouais ! Ouais ! Elle était bien ...
    - Mahach ! J'vois une île !

    J'me r'tourne vers l'mec d'la vigie, mais j'plisse des yeux à cause du soleil.

    - Oh, ouais, putain c'est bien, super ! Tu veux une médaille p't être ?

    J'avais tellement la rage après ce connard de Brise-fer qu'a pillé not' barre; qu'j'avais pas entendu l'aut' dindon perché à son mât m'dire de fermer ma gueule. T'façon, j'avais mieux à faire.

    - Allez, viens, j'te pardonne.

    J'le détâche et ce con s'cramponne encore à la figure d'proue comme si j'allais l'martyriser.

    - Nan, allez, sérieusement, j't'en veux plus. On a pas fait naufrage, et même mieux, on a trouvé une île et on a pas dérivé comme des cons sans trouver d'île.

    J'voyais bien qu'le mec était rassuré, j'le prends par l'épaule, genre copains comme cochons.

    - Bon les gars, on va y aller. C'est qu'un caillou paumé ç'a l'air.

    J'levais les yeux au ciel, histoire d'voir l'aut' dans sa vigie.

    - Oh, Glandu, descend d'là par l'bout d'la grand voile, j'te rattrape !
    - Okay Mahach, merci !

    Ouais, en effet, j'le rattrape avec les boules de moi, j'choppe le bout, j'fauche mon nouveau pote d'un coup d'pied glissé et j'en profite pour l'attacher par les ch'villes. J'lâche le bout et l'voilà qui décolle d'quelques mètres. J'le tire un peu par les ch'veux et lui donne mon flingue qui m'servait plus.

    - Tiens, tu surveilleras l'bateau. Et toi, essaie d'le r'taper un coup. Nous aut', on met les voiles.



    Le ch'min vers l'village est assez court. D'la pierre, d'la terre, d'l'herbe. Rien d'bien surprenant quoi. On peut voir les cultures des gens, donc ça suppose qu'y a d'la vie.
    Pis ouais, on s'en aperçoit quand on rentre dans l'village. Des gens. Des gens heureux d'vous accueillir. C'est ben la première fois qu'on est heureux d'voir des pirates débouler. J'vais pas m'en plaindre. R'marque, voir un pecnot s'perdre chez eux, ça doit leur faire du spectacle.

    - Encore de la visite ? Une deuxième personne ! Héhé, mais nous sommes chanceux cette semaine !

    J'me r'tourne, c'était une femme. Pas bouseuse comme j'croyais, mais j'dirais quand même rustique quoi. Disons que l'temps c'est un peu arrêté ici. Qu'ce soit les vêtements ou les bâtiments en vieilles pierres.



    - Mais euh, on est où là ? Pis c'est qui l'aut' ?
    - Venez à l'auberge, nous avons nos propres alcools locaux. De braves types tels de vous, bourlingueurs devant l'éternel, vous devez bien aimer ça, non ? Je vous raconterais tout arrivés et abreuvés !

    Boarf, ça m'plait pas mal c'plan, j'la suis. Au pire, j'la massacre.
    • https://www.onepiece-requiem.net/t9150-sifflement-tiens-ma-fiche-
    • https://www.onepiece-requiem.net/t9050-mahach
    Trevor B. Bondurant fit quelques pas sur le pont mouillé du navire de pêche sur lequel il travaillait depuis maintenant deux semaines. Ce matin, le soleil se manifestait timidement, tandis que la lune battait en retraite sous les nuages gris qui, au loin, paraissaient menaçant. Trevor souffla sur ses mains pour les réchauffer. Il faisait frisquet, et il tenait à peine debout ; ils avaient travaillés toute la nuit, à pêcher et à lancer des filets, pour que les poissons soient vendus le matin bien frais.
    Ce travail lui était satisfaisant. Certes, il n’entretenait pas son talent de navigateur, mais au moins, il tenait une barre, tirait sur des cordes, et avait appris quelques ficelles sur le métier de pêche. Pratique, quand on manque de vivre dans un bateau.

    « Allez les gars, fit le capitaine. C’est le dernier filet. »


    « Capitaine ? Vous pouvez venir ?» demanda Bondurant, la longue vue à la main.
    Le capitaine, un vieil homme bourru et grassouillet, chauve, avec une verrue sur le nez, se dandina jusqu’à arriver au niveau du navigateur.

    « Eh bé ? »

    « Je crois qu’on a des nouveaux venus, cap’. Pavillon noir à douze heures. »


    Le vieux capitaine souffla du nez et roula des yeux. A douze heures, héhé. Il était un peu coincé du bulbe, le marmot.

    « Je les vois, gamin. On va déjà finir d’embarquer le dernier filet. Et ensuite on rentre au bercail. De toute façon… (Il prit sa longue vue et observa avec attention le navire droit devant) Ca m’a l’air d’être une foutue épave. Je suis sûr que la moitié des gars à l’intérieur sont des scorbutés même pas foutu de diriger un scoop tout droit. Allez, les gars, on remballe ! Si vous arrivez avant le bateau pirate, la première tournée est pour Bondurant ! »

    Les marins acclamèrent, de façons enjouées, un Bondurant bien embarrassé. « Le Père Tempête m’emporte si je paye ne serait-ce qu’une seule bière à ces tocards. » fit-il en ricanant. Il aimait bien cet endroit.

    Une trentaine de minutes plus tard, ils étaient au port. Trevor demanda l’autorisation au capitaine d’être dispensé de déchargement du poisson. Rire bien gras accompagna son refus.

    « Tu descends tout le poisson comme tout le monde, mon gars, si tu veux toute ta paye. »

    Le pirate soupira. Il empila, avec l’aide des autres pêcheurs, cageot sur cageot des différents poissons qui trainaient près de cette île perdue au milieu de nulle part. Pendant ce temps-là, le capitaine et le poissonnier tenait une discussion qui, à premier abord, eut été complètement anodine. Mais compte tenu du contexte et de la circonstance, étaient en réalité d’une importance capitale pour Trevor Bondurant.

    « Ca fait cinquante ans que je suis arrivé ici. J’ai du voir une personne, ou un bateau se retrouver ici tout les cinq ans. »
    fit le poissonnier.

    «Eh bé moi j’suis né ici. Et je peux te confirmer ça. C’est bizarre. C’est les deuxièmes visiteurs depuis… (il cracha par terre). »

    Bondurant n’était pas mal aimé, dans le coin. Rien qui puisse justifier une telle haine de la part du capitaine, qui au contraire semblait l’avoir pris en affection. Mais de toute façon, il n’était pas dupe. Il savait de qui ils parlaient.

    Du sacrilège. L’impie. Celle qui a volé l’Esprit.

    *Un nom approprié, tiens.*

    « Au fait, on va en en faire quoi, d’celle-là ? »

    « eh bé, le père il a dit : demain matin. »


    « Ainsi soit-il, alors. (Il se tourna vers les porteurs de poisson, dont Barnabé) C’est bon les gars, vous avez fait du bon boulot. Allez dormir, vous autres. On a du boulot cette nuit. »


    Mais Bondurant n’allait pas se coucher immédiatement. Il y avait encore un petit détail à régler.
    Il s’avança sur le route rocailleuse, en regardant le ciel. Ouais. Le ciel était parfaitement bleu, et le vent n’était pas très fort. Ce qui signifiait que les nuages au gris allaient probablement arriver sur l’île ce soir, voire cette nuit, ce qui voulait dire deux choses, deux choses qui allaient énormément Trevor dans ce qui allait suivre. Il entra dans la seule auberge du coin.

    « Salut, Tess
    , fit le navigateur en entrant, faisant la bise à la serveuse. Je prendrais le Moonshine du Cap’, et du hareng saur, comme d’habitude…(Il se retourna et ne vit que les marins de l’équipage pirate. Les pêcheurs étaient visiblement content de retrouver leurs lits) Bonjour messieurs. Eh, tu sais quoi Tess ? Demande à ces messieurs ce qu’ils veulent. C’est ma tournée. »

    Trevor installa ses affaires sur une table à côté des pirates, tandis qu’ils prenaient leurs commandes. Il se leva alors pour se laver les mains. L’hygiène, c’était très important. Après deux ans dans une prison insalubre, il avait appris que de simples reflexes comme ceux-là peuvent sauver d’une tuberculose, ou de Dieu sait quelles autres saloperies. Sur le retour, il attrappa l’épaule de Tess.

    « Qu’est ce que tu fais ? » Fit-elle avec étonnement, mais sans peur.

    « Ton père dort encore, hein ? Dis, tu peux me rendre un service ? Pour un billet de cinq cent ? »

    En voyant la mine dégoûtée de la jeune fille, Bondurant sourit.

    « Non, pas ce genre de service là. J’allais te demander d’aller faire un tour chez le poissonnier, et de revenir dans disons, quinze minutes. Si jamais ton père déboule, je lui dirais que t’es partie chercher du hareng saur, et que j’ai gardé un œil sur la caisse. »

    Après quelques minutes d’insistance, il réussit à obtenir son consentement. Le navigateur ne se fit pas prier. Lorsque que les consommations étaient servies, et que Tess était partie chercher le poisson, il retourna une chaise et s’assit dessus, les bras sur le dossier du siège.

    « Ok les gars. Maintenant qu’on est seuls, et que vous êtes des pirates, j’ai deux questions pour vous : Qu’est ce que vous foutez sur cette île, et, est-ce que ça vous intéresse d’avoir un log pose ? »
      La bonne femme m'avait pas mal baratiné. Mais grâce à ma soeur, j'avais pu dév'lopper une technique. Genre une écoutille sonore. Tu parles, j't'entends, mais j't'écoute pas. Pas tout quoi. Tout c'que j'sais c'est qu'c'est une île paumée, qu'y a longtemps un équipage pirate a fait naufrage ici, qu'ils roulent sur l'or mais qu'ils s'en foutent parce qu'ils arrivent à gérer leur propre stock de bouffe. Du coup, 'sont des pécores à pas voir aut' chose qu'leur putain d'île. Donc y'a pas grand monde qui s'ramène. Ah, ouais, et ils vénèrent une grande étoile, j'sais pas trop quoi.

      Bref, c'village, il m'les brise menu. J'ai d'l'or, ils ont un log. Mais ils veulent pas d'or ces putains d'bouseux ! J'lui ai proposé à celle qui m'a emm'né picoler.
      Pis apparemment, ils s'raient vachement attachés à leur log. Tu m'étonnes, faut avoir les reins pour s'en payer dans la "vraie vie". Ouais, parce qu'ici c'est pas la vraie vie. Même le temps i'veut pas y aller dans c'trou à rats.

      Bref, j'irai à Logue Town m'trouver un log pour l'Grand Line. Pis pour r'taper l'bateau, parce que pas sur qu'il tienne l'choc d'la Redline. Et j'veux pas m'échouer comme une merde dans la cour des grands.

      Ouais, bref, j'babille, j'cogite, c'est ça l'effet d'l'alcool sur moi. Avant qu'ça m'énerve et qu'j'casse tout. D'ailleurs, la bonne femme est partie pour faire place à des poissonniers qu'empestent la vieille poiscaille, ça s'imprègne dans tout l'auberge. N'empêche, ils m'ont tiré d'mes pensées à deux balles, ça m'a permis d'laisser trainer mon oreille. D'main, ils vont faire une pendaison. Pas d'crémaillère hein. Une pendaison, une vraie. Comme on n'en fait plus, p't être parce que c'est un peu barbare. Pas qu'j'sois choqué, j'ai fait bien pire, mais bon, y'a plus rapide.
      J'y particip'rai p't être, ça peut être sympa. Pas original, mais bon, ça m'chang'ra les idées, vu qu'apparemment, on est les bienv'nus, pas b'soin d'courir. Même mes mecs font plus la gueule, c'est dire. Par contre, lui, i'm'énerve à m'zyeuter comme ça. Okay, qu'est c'qu'i' veut ?


      - Ok les gars. Maintenant qu’on est seuls, et que vous êtes des pirates, j’ai deux questions pour vous : Qu’est ce que vous foutez sur cette île, et, est-ce que ça vous intéresse d’avoir un log pose ?
      - Hmm ? Qu'est ce que ça peut bien t'foutre à toi ? Hein ? Qui m'dit qu't'essaies pas d'm'entuber avec ta merde là, hmm ? T'es d'ici ? Pourquoi tu veux m'offrir c'fameux log ? Parait qu'vous y t'nez ... Alors toi, t'approches un inconnu et tu lui d'mandes s'i' veut ton log, comme ça ? Mais t'as d'la merde dans la tête ou quoi ? Et pis t'es qui au fait ? Hein ? Tu crois qu'tu peux m'parler comme ça !


      J'lui donne un bon coup du bout d'mon index et d'mon majeur sur son front et j'tangue d'droite à gauche, comme une p'tite danse, mimant des pistolets avec mes doigts. J'les dirige sur sa jolie p'tite gueule en sifflant et j'fais mine de tirer en claquant d'la langue. Au même moment, mes mecs se lèvent tous.


      Il avait l'air d'un baroudeur. Un baroudeur ouais, mais un type soigné quand même. L'genre de mec avec des p'tites attentions. J'suis sur qu'y a moyen d'se marrer avec lui.
      • https://www.onepiece-requiem.net/t9150-sifflement-tiens-ma-fiche-
      • https://www.onepiece-requiem.net/t9050-mahach
      Betrayal by Akira Yamaoka on Grooveshark


      Le lendemain, début de la cérémonie de la pendaison


      Il flottait. Il flottait fort. L'temps voulait laver la pierre de c'te île à grande eau. L'atmosphère était gris. Ouais, tout était gris et bruyant parce que la pluie n'épargnait rien.
      I'flottait tellement fort qu'j'étais obligé d'plisser les yeux pour voir l'aut' gamine s'faire pendre. Ca rajoutait une p'tite touche de pathos, même si on aurait dit qu'son âme avait désertée son corps. Ouais, comme si elle avait abandonné l'idée d's'battre.
      Mais moi, j'm'en foutais.

      Son collègue avait bien tenté d'me raisonner. Genre la libérer contre c'qu'elle a volé. Un log. Ces putains d'bouseux vénéraient un log. Ils ont pas du voir du bateaux. N'importe quel équipage pour l'Grand Line en a un. Faut pas déconner. Ca coute un rein, mais d'là à pendre pour ça ... Ca peut êt' drôle, surtout moi que moi, j'm'en foutais d'cette gamine et d'son mec.

      Tous les bouseux de l'île étaient présents. Tripés mais tellement contents d'pendre une sale voleuse. Ils jouissaient comme des gros porcs d'vant une pucelle. "Etoile des Dieux". J'me marrais. J'étais tripé moi aussi, mes mecs aussi -d'ailleurs, ils tiraient une de ces tronches ... -, mais j'me foutais d'leur discours débile.

      Ouais, c'était drôle et sans importance. Ceci expliquait p't être cela. J'paraissais p't être cruel à m'fendre la gueule sur une pendaison pour un vol de log, mais ça allait pas empêcher l'monde  d'tourner. Y'avait bien pire. Pour certains d'mes mecs, c'était insoutenable. P't être qu'ils avaient une morale à défaut d'avoir un cerveau. C'était d'jà ça.
      J'me sentais en pleine forme, prêt à voir du meurtre. P't être même prêt à en commettre un s'il fallait. Derrière moi, j'sentais l'regard inquiet d'celui qui avait été l'compagnon d'la future pendue. L'mec hésitait à tapoter mon épaule pour m'demander d'intervenir. Puis j'les entendais les aut's là, à parler d'dieux.


      - Hoy. Vous arrêtez avec vos dieux ?


      Là. Voilà.

      J'avais l'attention d'tout l'monde. J'étais l'nouveau hérétique à abattre. Toute cette tension, ça m'faisait frissonner d'plaisir. J'me lève, histoire d'assurer l'show. Mes hommes me suivent, ça f'sait plaisir. L'mec d'la gamine capte enfin c'qu'il s'passe et s'lève aussi. Déjà, certains des bouseux ravalèrent d'leur fierté. Bouseux et lâches.



      - Les gars, vous m'avez fait bouillir.



      J'affichais mon plus grand sourire carnassier dans un rictus désinvolte bien bruyant. J'avais même pas capté qu'j'avais déjà les poings serrés autour d'mes os de moutons. Kiril, c'pour toi ça.



      - Pendez la gamine si vous voulez, mais fermez vos gueules avec vos dieux.



      J'explosai en baies comme j'explosais de joie. Mes poings-boule armés de leur lame slalomèrent et virent couper la corde qu'allait pendre la gamine comme des ciseaux. La chochotte qui s'était déjà évanouie d'peur s'rétama sur l'sol boueux comme une merde. Hop, retour à la maison, j'ramenai mes poings à moi et j'plantai l'premier v'nu qui s'jètait sur moi, un d'mes hommes abattit l'bourreau d'un coup d'feu et la bataille générale explosa.

      Dans l'brouhaha général, j'me ruai sur la gamine. Encore inconsciente. Gros coup d'pied dans les côtes.


      - Oh, réveille toi ! J'risque ma vie pour toi alors r'mue toi, enfoirée d'gamine !


      Rien. Pas d'réponse. J'la r'tournai du pied.



      - Putain, tu m'emmerdes ! J'en ai rien à carrer d'toi, alors donne moi une putain d'bonne raison pour que j'te sauve la putain d'mise ! T'as d'la merde dans la tête ou quoi ?


      Ouais, j'gueulais comme un con après un cadavre. Enfin, un corps inerte. Ouais, ouais, une gamine évanouie. J'la déteste !

      J'la ramassai et la trainai comme un putain d'vulgaire sac à patate sur mes épaules. J'ouvre ma gueulante pour rameuter la mauvaise troupe qui s'battait.


      - Allez les raclures, on s'bouge, on s'barre de là !
      • https://www.onepiece-requiem.net/t9150-sifflement-tiens-ma-fiche-
      • https://www.onepiece-requiem.net/t9050-mahach
      'Tain, ma crête avait encore poussée. J'l'avais senti. Mes gars pensaient au retour à la vie. Franchement, j'en pensais rien. Ils trouv'raient une explication à tout.


      Bref, à c'moment là, elle était tout aplatie. Et plus grande, j'en démordais pas.




      - Attrapez ces chiens d'hérétiques ! Surtout le diable qui se morcelle !



      Et puis la vitesse que j'avais donné dans mes gestes ! La vitesse de déplacement de mes baies avait considérablement augmenté !




      - Mahach !


      Ouais, je jubilais sur le spectacle que je venais de donner.




      - Putain Mahach ! Le Log !
      - Merde ! Faites chier !


      Demi tour ! C'était pas sans me déplaire. D'un signe de tête, je fis comprendre à l'accolyte de l'évanouie que j'allais la lui lancer. Lui était beaucoup moins rassuré. Un, deux, trois, j'balance le corps tout frêle de celle qui avait échappé au débile sacrifice divin. L'aut' parvient à le rattraper in extremis. Ca m'fit décocher un sourire. Surtout quand j'voyais sa gueule partir en déconfiture.


      Là, la bête était lâchée. Je me sentais hors norme, poussé par une volonté qu'j'aurais presque dit étrangère. Un mec bourru tenta de m'assommer d'un coup de massette. Pour le style, je l'évitai, bien que j'aurais pu me l'manger pour m'disperser en baies.
      Nan. J'avais quelqu'un d'autre dans l'collimateur. Celle qui t'nait le Log et une dague, prête à m'la planter en plein front.


      J'étais animal, animé par un instinct bestial, le sourire carnassier, la démarche de prédateur. Une vraie hyène. Je galopais. A quatre pattes. Je martelais la terre de mes poings et de mes pieds sur mon passage.


      Je n'avais pas fait attention sur le moment, mais tout le monde était ébahi. J'étais la bête curieuse. Dans ma ruée, ma musculature c'était développée. J'étais à moitié bossu, à moitié difforme, le souffle rapide et rauque, comme une bête sauvage.


      L'autre me menaça de sa dague, je lui ris au nez. Dans l'instant suivant, je disparais sous forme de certaines de petites baies et réapparait aussitôt dans son dos. A peine eut elle le temps de s'en étonner que je lui avais cassé le poignet en lui arrachant la dague des mains avant de la lui fourrer au plus profond de la gorge avec toute la violence dont j'étais capable à ce moment là. De l'autre j'empoignai le Log et enfin, balançai le corps inerte de ma victime qui percuta le pavé délavé avec force.


      Je rejoignis aussitôt les miens tous aussi étonnés que les bouseux. J'avais adopté une forme pas encore maitrisée grâce au retour à la vie.





      Malgré la pluie, le village retrouva aussitôt son calme. Comme si une tornade venait de faire des ravages sur l'île. Plus rien si ce n'est le bruit de la pluie et du vent mêlés qui s'écrasaient contre la vieille pierre.




      Nous reprenions notre course et nos esprits. Les bouseux aussi.


      - T-Tuez les ! Pas de pitié !
      • https://www.onepiece-requiem.net/t9150-sifflement-tiens-ma-fiche-
      • https://www.onepiece-requiem.net/t9050-mahach
      La veille


      On était toujours à l'auberge, le mec m'avait raconté toute sa vie, et c'qu'i' s'tramait ici. A vrai dire, j'en avais rien à s'couer, mais il n'écoutait pas. Comme un gamin qui lâche rien tant qu'il a pas c'qu'i' veut.


      - Tu la sauves, et tu as tout à gagner.
      - J'm'en fous j'te dis.
      - Mais quoi ! Un navigateur, un log et une paire de bras ! Ca ne se refuse pas !
      - Ta gueule ! J'trouve un log quand j'veux et j'ai pas b'soin d'deux nouvelles bouches à nourrir pour ça !
      - Tu crois quoi ? Tu crois que tu vas passer RedLine avec un rafiot dans un tel état et sans navigateur ?
      - Tu m'gaves !

      J'avais posé mon index sur son front gras. Il commençait à dégouliner d'sueur, mais ça m'dégoutait pas. J'm'en foutais, tout comme c'qu'i s'passait sur c'te putain d'île.

      - Ecoute, mec. C'que j'veux, c'est passer un moment pénard sur c'te île. Okay ? Hmm ? Alors tu vas m'lâcher la putain d'grappe, chuis incognito ici, j'vais en profiter. Pis même qu'la mort d'ton amie m'distraira. Elle s'appelait comment déjà ? Volesprit ? Qu'elle s'vole déjà une discrétion pour commencer.

      J'éclatais d'rire, fier d'ma vanne. J'le r'garde droit dans les yeux et claque de la langue.

      - C'est l'déshonneur pour un voleur. Quand on sait pas voler, on vole pas, haha !

      La tenancière fit son r'tour, le r'gard suspicieux. Moi, j'partais direction l'pieux. Demain allait une bonne journée. Rien d'telle qu'une pendaison pour bien la commencer.
      • https://www.onepiece-requiem.net/t9150-sifflement-tiens-ma-fiche-
      • https://www.onepiece-requiem.net/t9050-mahach
      Après la non-pendaison et le vol du Log


      Mes hommes s'comportaient comme de vrais gentlemen. Les cons, c'était drôle à voir. Ils laissèrent passer Bondurant avec Volesprit sur l'épaule pour fermer la marche et assurer les arrières.

      Putain, en moins d'temps qu'il fallait pour l'dire, ces deux putains d'parasites allaient embarquer sur mon rafiot en chantier. Fallait vraiment qu'j'arrête d'm'emporter. J'me r'trouvais dans les pires situations à cause d'un putain d'coup tête. Sur l'coup, on serre des fesses mais on arrive à s'en tirer, ça fait d'bons souvenirs. Haha, ouais, un jour j'y laiss'rai ma peau j'te jure !

      Bref, j'voyais qu'le chétif pied tendre galérait à t'nir son rythme, j'me suis donc dépêcher d'l'aider et l'soulager d'son poids. La capuche d'la gamine tomba et m'dévoila son visage. Putain, elle était belle. Sauf qu'elle portait un masque à gaz. Pourquoi ? J'en savais rien et j'm'en foutais. A un moment, elle avait ouvert les yeux. Des putains d'yeux verts qui r'flétaient toute la folie dont elle était capable. C'est aussi à c'moment qu'j'avais r'marqué qu'elle avait des trucs sur l'front. J'avais préféré pas y toucher, c'était d'jà assez compliqué comme ça les bonnes femmes. J'aurais bien voulu voir ses formes, mais la gueuse portait des draps en guise de vêtement.

      Putain d'merde, une femme sur mon bateau. Ha ! J'aurais jamais cru ! J'me ramollis !

      Alors que j'courrais comme un dératé pour échapper aux bouseux, talonné par l'Bondurant qui avait reprit un peu d'souffle et par mes hommes, toujours aussi fidèles. Faut dire qu'le combat était pas bien dur, pas d'Marine, juste des types armes pas trop habitués à s'foutre sur la gueule. La gamine avait les yeux complètement ouvert. Pas d'répit, elle pouvait courir seule, j'la laissai s'vautrer sur l'sol. Dans l'même temps ...

      - Tu vas marcher si t'es réveillée, feignante ! Coup de pied dans les côtes, souffle étouffé la part d'la gamine.
      - Volesprit !
      - Vengence ! Ils ont laché la voleuse hérétique !


      J'm'arrêtai. Bondurant aussi, il était furieux après moi. L'faux juge du village continua sa course comme un végétarien affamé sur une carotte. J'l'arrêtai d'un coup de poing en plein visage, Bondurant avait fermé les yeux par peur, j'râlais et r'montais la princesse sur son perchoir : elle s'était encore évanouie. Putain qu'c'est fragile une gonzesse ! Voilà pourquoi j'en voulais pas à bord !


      Enfin, j'voyais not' navire.
      Bondurant accéléra l'mouvement et m'doubla puis m'fit volt'-face.

      - Vous allez voir ce que c'est qu'un bon navigateur ... capitaine.

      J'étais étonné mais j'continuais ma course. Mes mecs s'réjouirent. Putain, décidément, j'étais plus maitre de rien ici.

      On était tous grimpés à bord, sains et saufs. Tous sauf une qui préférée jouer les princesses, histoire qu'on soit tous à ses p'tits soins. J'te jure, je m'd'mandais si elle le f'sait pas exprès des fois. Bref, Bondurant était enfin utile. I' donnait des ordres à mes hommes. Comme d'hab', ils étaient obéissants et fidèles. I's f'saient c'qu'on leur disait d'faire quand il fallait l'faire. De bons chien-chiens.

      Du coup, on a pu prendre la prendre d'escampette assez facilement. Encore j'dirais. J'en ai marre d'fuir.

      Quand la tension était r'descendue, la Volesprit allongée dans ma cabine, le Bondurant plus trop occupé par la direction des manoeuvres, il vint m'voir.

      - Je peux vous voir, ...

      - Mahach.
      - Je peux vous voir, Capitaine Mahach ?
      - Hmm ?
      - Même avec un bon navigateur tel que moi, votre bateau ne tiendra pas le choc du RedLine. Vous m'autorisez une escale rapide à Logue Town ? Histoire de le retaper rapidement ?


      Merde ! Le coffre ! J'courrais comme un dératé dans ma cabine, l'ouvre en trombe ... pour m'apercevoir qu'au moins il était toujours là. J'me ruai d'ssus. Il était toujours aussi plein. J'me r'tournai, Bondurant m'attendait au pas d'la porte.

      - Ouais, c'est bon. T'as b'soin d'un timonier ?
      - Si vous êtes toujours comme ça, ça ira.
      - Bien.
      - Dites ... Pourquoi ...


      Nous r'tournions sur l'pont. J'm'arrêtai pour l'r'garder.

      - Non, sérieux, pas maint'nant.


      J'continuai mon ch'min, i' suivait, j'm'accoudai au garde-fou, j'le sentais derrière moi.

      - C'pas pour vous qu'j'fais ça, hmm ? Okay ? J'ai juste un putain d'code d'honneur. Eh ouais, ça parait pas. L'sacrifice divin.
      J'sifflai. C'est pas d'dans.
      • https://www.onepiece-requiem.net/t9150-sifflement-tiens-ma-fiche-
      • https://www.onepiece-requiem.net/t9050-mahach