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Trois contre deux? Mais c'est de la triche!

Shimotsuki, crépuscule.

Le soleil tombait lentement derrière la montagne, embrasant sur son passage les rares nuages qui flottaient, immobiles. L’astre se teintait de rouge au fil de sa descente, un rouge de plus en plus intense, de plus en plus profond… Gon était assis en tailleur sur le toit de tuile de sa maison. Il méditait. Cela faisait à présent trois semaines qu’il avait affronté son maître dans un combat singulier et qu’il avait manqué lui ôter la vie en perdant le contrôle de lui-même. Grâce aux soins de maître Hadock, le maître avait survécu, mais il était toujours très faible et un sentiment de culpabilité le rongeait depuis. Parfois enfouit, parfois en surface, il ne le quittait jamais réellement. Lorsqu’il avait les yeux fermés, il revoyait toujours tout ce sang, sur lui, sur le tatami… Ce sang qui coulait sans jamais vouloir s’arrêter.

Le vent se fit s’écraser une feuille sur le visage de Gon qui rouvrit lentement les yeux. Il continuait de voir dur rouge partout, dans le paysage, dans le ciel. Mais il était en paix. Maître Honda avait retrouvé suffisamment de force pour parler et ils avaient pu avoir une conversation. Son professeur ne lui en voulait absolument pas.

Il prétend que cela aurait été un honneur de mourir au combat contre son plus brillant élève. Je remercie Dieu que cela ne soit pas arrivé. Il était très fier des progrès que j’avais faits grâce à son enseignement. Je n’aurais pas pu avoir meilleur maître. Maintenant, je dois me faire pardonner. Je suis tellement soulagé depuis qu’il m’a donné un moyen de me racheter. Je dois finir et relever le défi qui m’a été lancé. Je dois vaincre maître Musashi et maître Juubei. Ainsi seulement je pourrais montrer la supériorité de l’école du sabre de plomb et rendre honneur à celui à qui je dois tout.


Il se leva et s’approcha du bord du toit avant d’en sauter sans un bruit. Il commençait à retrouver une certaine sérénité intérieure. Le fait de savoir que son maître allait s’en sortir l’aidait un peu plus chaque jour à soulager sa conscience. Il souffla dans ses mains pour les réchauffer et entra chez lui. Sa femme Mila avait mis une bûche au feu et buvait une tasse de thé pendant que les enfants jouaient calmement. En le voyant entrer, elle leva les yeux sans dire un mot. On pouvait y lire de l’inquiétude profonde. Gon avait traversée une profonde phase de dépression depuis ce combat et elle savait qu’elle ne pouvait pas l’aider. Il devait se sortir de cela tout seul.
-Ne t’inquiète pas. Je vais bien. Je méditais simplement.

Mila lui sourit et l’invita à s’asseoir auprès d’elle, partager une tasse de thé. L’homme accepta volontiers et la rejoignit. Ils gardèrent le silence pendant un moment, profitant de la douce chaleur qui émanait de la boisson. Soudain, Gon brisa le silence.
-Je vais aller combattre maître Musashi.
-Mon dieu… Quand ?
-Ce soir même.
-Mais c’est si tôt… L’incident est encore très récent.
-Justement, je ne pourrais jamais me pardonner tant que je n’aurais pas fait rejaillir les honneurs sur Honda-senseï.

Mila hocha lentement la tête. Bien qu’elle ne comprenne pas bien les règles de l’honneur des hommes, elle savait que Gon s’y plierait, qui qu’il advienne. Ils finirent tranquillement leur collation et il se leva. Il embrassa sa femme et sortit en plaçant ses sabres dans son dos. Le dojo du maître Musashi était à quelques kilomètres de là et le chemin pour y arriver était assez long. Il devrait y arriver avant qu’il ne fasse complètement nuit.

Maître Musashi maintenant… J’appréhende un peu ce combat, Musashi-senseï est très doué. Il se bat avec trois sabres et ses prouesses lui ont permit de se faire un nom très rapidement après son arrivée sur l’île. Il est agressif et impulsif. Il va falloir que j’assure ma défense. La blessure que j’ai infligée à Honda-senseï l’a marqué, bien évidemment, il ne me laissera donc pas la moindre occasion de l’atteindre.


Le paysage défila, longeant la falaise pour rejoindre le dojo isolé. Plongé dans ses pensées, il ne se rendit pas compte immédiatement qu’il était arrivé. Devant lui se dressait une immense cabane de bois au toit superbement sculpté et peint en dorée et en turquoise. C’était magnifique. L’école aux trois sabres avait profité de la réputation légendaire de Roronoa Zorro pour promouvoir son style et attirer de très nombreux clients avides de devenir à leur tour, des légendes du sabre. Bien entendu, 99% de ceux qui s’inscrivaient abandonnaient au bout d’un mois, voire une semaine, face à la rigueur de Musashi. Mais l’inscription se faisait pour l’année, c’est pourquoi ce dojo avait des affaires très prospères.

Gon prit une grande inspiration et frappa trois coups très forts contre la grande double porte de bois. Il y avait de la lumière à l’intérieur, le soleil étant déjà couché. Après un long moment, la porte s’ouvrit et maître Musashi apparut dans l’embrasure de la porte. Habillé d’un kimono en soie noire et brodé d’or très chic, il avait une grande prestance. Il avait des cheveux d’une couleur inhabituelle, entre le vert clair et le jaune, retenus par un splendide bandeau. Il toisa de ses yeux rouges le nouveau venu.
-Alors tu es finalement venu… Je ne pensais pas que tu aurais le cran de poursuivre cette épreuve après ce qui s’est passé. Tu agis comme un vrai combattant. C’est bien. Entre.

Gon pénétra dans le dojo et fut surpris par l’agencement. Contrairement aux autres écoles, il n’y avait pas de tatamis au milieu de la pièce principale. C’était très étrange. L’élève regardait autour de lui tout en avançant, mais il ne savait pas trop où aller. Tout était sculpté avec élégance et décoré avec soin. C’était étonnant, Musashi-senseï était un artiste martial droit, il ne devait pas porter grande attention aux fioritures. Un son grave et profond résonna dans tout le dojo. Une corne de brume, sans l’ombre d’un doute. C’était le moyen qu’avait trouvé le kendoka à trois sabres pour prévenir les autres maîtres. Ils allaient arriver pour assister au combat et être témoin de la victoire éventuelle de Gon.


Dernière édition par Gon Blacknife le Mar 26 Nov 2013 - 22:01, édité 1 fois
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Gon était assis en tailleur et méditait encore en attendant que les maîtres n’arrivent. L’île était assez grande et certains professeurs avaient plus d’une heure de marche pour arriver jusqu’au dojo reculé des trois sabres. Il allait avoir besoin de toutes ses capacités pour vaincre un combattant aussi réputé que maître Musashi. Sans qu’il ne puisse expliquer pourquoi, il ressentait quelque chose d’extrêmement apaisant dans cet endroit. Une sorte de force spirituelle qui l’emplissait et le faisait se sentir parfaitement serein. Il se leva sans tarder en entendant que quelqu’un venait d’arriver.

La porte s’ouvrit sur maître Chun, suivit de maître Hanzo. Ils avaient l’air fatigués et surpris de voir que le disciple d’Honda-senseï avait décidé de reprendre les combats après le drame. Maître Hadock et maître Juubei arrivèrent peu de temps après. Ils étaient en pleine conversation et rigolaient gaiement, visiblement indifférents à tous ce qui se passait. Mais ce n’était qu’une illusion. Ils savaient parfaitement que la situation était très tendue.

Bien… J’imagine que tout le monde est là. L’absence de Honda-senseï fait un vide, mais il va falloir passer outre le malaise et commencer le duel. Je sens bien que l’ambiance est à zéro, mais ils vont voir un peu ! Je vais les surprendre. Je me suis bien entraîné depuis et j’ai fait beaucoup de progrès. Ils vont être épatés. Mais…
-Où est la zone d’affrontement ?


Musashi tendit le bras et désigna une petite porte au fond. Etonné, Gon lui emboîta le pas. Ils arrivèrent dans une cour intérieure, sublimement décorée de fleurs de saison, qui illuminaient de toutes les couleurs. Des torches étaient plantées tout autour d’un grand cercle de carrelage noir. Il y avait tellement de flammes que l’on pouvait voir comme en plein jour. La zone entière était entourée d’une sorte de douve où coulait un ruisseau. Il était donc impossible de sortir du cercle sans tomber dans l’eau et être éliminé. Décidément, ce dojo était vraiment très raffiné. Gon marcha le long d’une petite passerelle et se plaça d’un côté, tandis qu’à l’opposé, maître Musashi en fit de même.

Les deux hommes se tenaient face à face et se fixaient, sans sourciller. Le professeur dégaina son premier sabre et le plaça entre ses dents qui étaient étrangement pointues. Il sortit ensuite deux autres sabres et se mit en position. Gon en fit de même et se prépara au combat. Ils restèrent ainsi pendant quelques instants avant qu’une sorte de malaise ne s’installe. En temps normal, c’était celui qui présentait son disciple qui annonçait le début du combat. Cette fois-ci, Honda n’était pas là.
-Ho pardon !

Maître Hanzo se leva, légèrement embarrassé et alla vers le gong avant d’y  frapper un grand coup. Le son clair comme de l’eau pure résonna t Gon démarra sans attendre. Il fonça vers son adversaire, les deux lames pointées vers l’avant. Le professeur frappa d’un coup sec pour dévier les lames adverses et tourna sur lui-même. La pointe du katana qu’il tenait entre les dents passa à seulement quelques centimètres du visage de Gon qui eut le réflexe de se pencher en arrière. Il profita de son élan pour redonner un coup au niveau des jambes et un au niveau de la poitrine. La technique de la lame de plomb de son école lui permettait d’alléger ses lames pour effectuer des coups ultra rapides et les alourdir juste avant l’impact pour effectuer des attaques dévastatrices.

Cela se sentait, le maître vacillait sous la force des frappes et avait bien du mal à reprendre le dessus. Mais Gon devait rester vigilant. Il n’avait que deux sabres, ce qui signifiait qu’il y avait toujours une arme qu’il ne pouvait pas parer et qu’il devait donc esquiver. Il essayait dans la majorité des cas que cela soit celui tenus par les dents. Il avait moins de portée et était donc plus facile à esquiver.

Nom de dieu… Il est très rapide ! Je vais finir par m’épuiser. Parer, parer, esquiver, parer, parer, esquiver… Je ne parviens même pas à passer à l’offensive. Je ne fais que subir ses assauts sans arrêt.


Gon fit un grand saut en arrière et attendit Musashi. Ce dernier ne se fit pas attendre et courut, ses trois sabres croisés en une étoile au dessus de lui. Les trois frappèrent au même moment avec une vitesse époustouflante ! Gon vit sa vie défiler devant ses yeux et ne put rien faire d’autre que se protéger ! Il fut frappé de plein fouet par les lames qui l’envoyèrent valser plusieurs mètres en arrière. Il roula sur une longue distance et tomba du cercle. Au dernier moment, il planta son sabre droit dans le sol et fut retenu in extremis. Pendu à moitié au dessus de l’eau, il utilisa son deuxième sabre pour se hisser et remonter sur la scène.

Il était essoufflé et très impressionné. Il allait avoir beaucoup de mal à remporter cette passe là. Mais il n’avait pas le choix. C’était son seul moyen de se faire pardonner et surtout… de se pardonner.
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Musashi dominait Gon au niveau de la vitesse et de la technique. Son troisième sabre lui donnait un avantage lus qu’évident. Mais au niveau de la force, la technique de la lame de plomb dominait toutes les autres. Allier la vitesse et la force de frappe dans le même coup était une technique géniale, il ne lui restait plus qu’à le prouver en brisant la défense de son valeureux adversaire. Le regard toujours teinté d’une pointe d’arrogance, maître Musashi regardait Gon se replacer. Cette arrogance que seuls les forts peuvent posséder. L’arrogance justifiée. Le mépris vis-à-vis de celui qui est, effectivement, inférieur. Gon leva le menton et lui fit une légère provocation. Un simple mouvement de tête, quasiment imperceptible. Mais qui suffit à faire passer à travers le regard un message on ne peut plus clair.

C’est tout  ce que t’as ? Il va en falloir plus pour me sortir de là. Ma volonté est inébranlable. J’ai remarqué qu’il avait tendance à toujours m’attaquer par la droite, puis par au dessus. Très rarement par la gauche. Etrange, avec ses trois sabres, il pourrait m’attaquer de tous les côtés à la fois et me mettre réellement en difficulté. Je vais essayer de rester sur la défensive en attendant de trouver une faille dans sa technique.


Irrité par l’élève prétentieux, le maître kendoka passa à l’attaque. Les lames pleuvaient à verse et Gon avait bien des difficultés à être réactif sur trois fronts à la fois. Il avait allégé ses lames au maximum pour tenter désespérément de gagner en vitesse. Il s’était inspiré de la technique du sabre fin de maître Chun. Au lieu d’insuffler de l’énergie pour alourdir le métal des lames, il la captait afin de les alléger. Cela faisait quelques semaines qu’il s’y préparait. Ce n’était pas tout à fait au point, loin du niveau de Chun-senseï, mais il sentait tout de même la différence. Ce dernier semblait d’ailleurs l’avoir remarqué. Un petit sourire était apparu sur son visage d’ordinaire impassible.

Le disciple de maître Honda maîtrisait encore assez mal cette technique. Ses lames, plus légères, avaient du coup tendance à être repoussées plus facilement par le maître aux trois sabres. Il devait donc réussir à rendre leur poids normal à ses katanas au bon moment.
-Tu te défends plutôt bien. Mais personne n’a jamais gagné sans jamais passer à l’attaque, tu sais.

Musashi avait pris quelques distances pour souffler un peu. Il avait même sorti le katana qui se trouvait habituellement entre ses dents et le tenait dans sa main gauche. Gon fut tenté d’attaquer à cet instant, mais cela aurait été déloyal. Les duels de bretteurs ont certaines règles et un code d’honneur qu’il faut respecter. Gagner sans respecter le code équivaut à bien pire qu’une défaite.
-Foncer tête baissée sans prendre le temps d’analyser les caractéristiques de son adversaire n’est pas forcément malin lorsque l’on vise la victoire non plus. Votre maître ne vous a pas appris ça ? Pas étonnant qu'il ait été vaincu par Yamato...

Le professeur cracha au sol et replaça le sabre entre ses puissantes mâchoires. Gon avait un avantage, il connaissait bien cet homme. Fier, orgueilleux, susceptible, vaniteux, il était plus facilement atteignable par les mots que par le fer. Cette attaque verbale avait eut l’effet escompté. Il était énervé.

Hinhinhin… Il ne supporte pas qu'on fasse allusion à la mort de son maître par la lame du plus grand sabreur du monde. Un combattant énervé est aussi inefficace qu’un eunuque dans un harem. Il va se concentrer sur l’attaque, vouloir me frapper, m’atteindre à tout prix jusqu’à en oublier sa défense. Et c’est là que je vais passer à l’action.


Trois lames frappèrent simultanément contre la lame de Gon. Son biceps se contracta face à la pression. Alors que son muscle le brûlait, il utilisa son autre sabre pour tenter d’atteindre le maître. Mais celui-ci fit un bond en arrière pour esquiver l’attaque et fit un coup de pied sauté pour atteindre Gon en pleine poitrine. Il tituba et vit la charge du maître déchaîné. Il n’attendait même plus et attaquait réellement. Si le disciple était touché, il ne se relèverait pas. Cela ne faisait aucun doute. Au lieu de tenter de le parer, il se coucha rapidement au sol. Maître Musashi ne s’attendait pas à un tel mouvement et trébucha contre le corps de Gon. Emporté par son élan, il tomba en avant et son menton frappa violemment contre les dalles de pierre. Il se releva en hurlant. Un filet de sang coulait le long de sa lèvre ouverte.
-Petite enflure… Gatsuga !

Sous les yeux ébahit du prétendant au titre de champion de Shimotsuki, l’homme enragé bondit en avant en tournoyant sur lui-même. Ses sabres étaient placés de manière très agressive. La vitesse de rotation du bretteur le faisait ressembler à s’y méprendre à une foreuse qui poursuivait Gon. Décontenancé par la tactique primitive mais redoutable, Gon ne trouva rien de mieux qu’une fuite stratégique. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que maître Musashi rebondissait comme une balle, poursuivant sa proie sans relâche.


Dernière édition par Gon Blacknife le Lun 9 Déc 2013 - 19:43, édité 1 fois
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Le professeur était déchaîné. Il traquait Gon sans relâche, ne lui laissant même pas l’occasion de ralentir une seule seconde sous peine de se faire violemment lacérer. Arrivé à la limite de l’arène, il fit un saut en arrière. Après un saut périlleux, il atterrit juste derrière maître Musashi, au niveau de ses pieds et lui infligea un coup de sabre au niveau du talon, juste avant que le maître ne rebondisse à nouveau. Il s’effondra à plat ventre. Son corps tremblait de rage, on l’aurait cru agité de spasmes. Il avait un regard de fou. Son maître avait été insulté par Gon. Les deux protagonistes se battaient à présent pour rendre honneur à leur professeur de kendo.

Musashi-senseï devait défendre la mémoire de son enseignant mort des mains de Yamato. Il ne s’était jamais réellement remis de la mort de son senseï et était depuis ce jour hanté par une colère profonde envers tous les sabreurs qui utilisaient leurs armes pour faire le mal à travers le monde. Mais il ne fallait pas rester dans le passé, personne ne revient d’entre les morts. Il faut aller de l’avant et tenter de vivre soi-même.

La dernière passe était sur le point d’arriver. Les deux combattants se regardaient fixement. Musashi débordait de colère tandis que seule la culpabilité suintait de Gon. Il savait qu’il devait gagner pour son maître. Pour ne pas l’avoir grièvement blessé en vain. S’il venait à échouer… Il deviendrait une source de déception pour Honda-senseï. Il ferma les yeux et sentit toute l’énergie qui fluctuait dans son organisme, ainsi que dans ses lames qui ne faisaient plus qu’un avec lui.


Je les sens. Mes katanas sont une continuité de mes bras. Elles m’appartiennent autant que mes mains ou mes bras. Mon énergie se propage de façon homogène dans tout mon être. Je dois me concentrer, focaliser mon énergie dans mon ventre, afin de vider mes sabres de toute force. Ainsi, je gagnerai au maximum en vitesse. Vu l’état instable de maître Musashi, je dois absolument frapper en premier. Il va tenter de me tuer. C’est on ne peut plus évident.


Les autres maîtres hésitaient à intervenir, voyant bien que le principe de l’épreuve initiatique avait été dépassé depuis un certain temps. Maître Hanzo était déjà presque levé. Un son sourd résonna dans la salle et tous les regards se tournèrent vers la porte. Honda-senseï venait d’arriver. Des bandages lui barraient complètement la poitrine et on pouvait voir une tache sombre au niveau de son abdomen. Mais il marchait tout seul, difficilement mais sans l’aide de personne. Cela montrait qu’il était sur la bonne voie de guérison.
-Maître, murmura Gon.

Maître Honda s’assit sans dire un mot à la place qui lui était réservée en temps normal et observa la scène comme si de rien n’était. Gon comprit qu’il ne tenait pas à le déconcentrer. Qu’il ait fait l’effort de marcher sur deux kilomètres malgré sa situation le toucha profondément. Cela le motiva encore plus. Il ne pouvait pas perdre devant Honda-senseï maintenant. Il reporta son attention sur Musashi qui se concentrait également, tentant de contrôler la rage qui l’habitait. A la surprise générale, Gon rengaina ses sabres. Au même moment, Musashi, excédé par cette dernière provocation chargea sans attendre.


Allez viens… Plus près… encore plus près… Maintenant !


Le disciple forçait discrètement sur la garde de ses sabres. Seul le fourreau empêchait les lames de partir. Il poussait, poussait… Au moment où le professeur leva ses sabres pour frapper, Gon lâcha le tout et ses sabres partirent sous pression à une vitesse extraordinaire.  Faisant cela, il relâcha tout son corps et l’énergie qu’il emmagasinait retourna dans les sabres, augmentant leur masse d’un seul coup. La puissance de la frappe fut fantastique. Une onde de choc souffla toute la zone et fissura même certaines dalles de pierre. Maître Musashi fut propulsé en l’air. Ses sabres partirent dans tous les sens et rebondirent au sol dans un fracas métallique. Quand à lui, il finit son vol dans le fossé rempli d’eau. Gon avait gagné.

Sans perdre un instant, l’élève se précipita pour s’assurer que le maître n’avait pas été trop sévèrement blessé. Il n’eut pas besoin d’attendre bien longtemps avant d’en être assuré car déjà, maître Musashi remontait de lui-même sur la zone de combat. Il était trempé des pieds à la tête. Sans dire un mot, il se raidit et salua. Le code d’honneur. Toujours.
-Félicitations.
-Merci.

Le bain glacé avait visiblement calmé le senseï qui ressentait désormais plus d’amertume que de colère. Gon lui avait le regard tourné vers Honda. Il souriait mais son visage était crispé par la douleur. Après avoir reçu les félicitations de tous les témoins de sa victoire, le disciple se précipita auprès de son père adoptif souffrant. Il passa son bras autour de son cou et l’aida à se relever.
-Venez, on rentre.
-Gon… Tu as fait quelque chose de remarquable aujourd’hui. Maître Juubei m’a raconté le début de votre affrontement. Tu devras t’excuser auprès de maître Musashi pour l’avoir blessé. Je ne parle évidemment pas de blessure physique.
-Oui maître. Je voulais simplement le déstabiliser.
-Je sais. Et c’était un bon plan face à quelqu’un d’aussi colérique que lui. Mais à présent, il ne doit pas t’en garder rancune. Mais pas aujourd’hui, c’est encore trop frais. Allons-y.

Collés comme des siamois et boitant maladroitement, les deux compères sortirent du temple et s’enfoncèrent dans la nuit noire.
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