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A l'ombre de la montagne magique...

- Terre en vue !
- Ah ... enfin. Nous revoici à Logue Town
- La traversée s'est déroulée sans embrouilles. C'est plutôt une bonne chose, capitaine.
- Oui. Il n’est pas rare de tomber sur des pirates dans le coin.


Ces voix se sont celles des marchands, les propriétaires du navire dans lequel j'ai embarqué clandestinement trois jours auparavant. Si la traversée s'est en effet faite sans accrocs, je dois avouer qu'après trois jours dans un tonneau embarqué secrètement dans la cale du bateau, je commence à avoir des crampes. Je suis content d'entendre que nous sommes bien arrivés à Logue Town, le vieux ne m'a donc pas menti. Il ne me reste plus qu'à attendre que son frère, en charge des stocks dans un entrepôt-marchand de la ville, qui sert aussi de local à un club de chasseur de primes, vienne décharger le navire et je pourrais arpenter les rues de la ville où tout commence et où tout se termine. Mais mon objectif ne se trouve pas là. On m'a souvent parlé de la ville, du fait que ce soit celle de la naissance et de la mort du Seigneur des Pirates. On m'a dit d'aller visiter la place de l'échafaud. Mais en fait ça je m'en moque. Qui est le seigneur des Pirates pour moi ? Un type mort depuis longtemps.


Non, si je suis là, c'est parce que l'île est à proximité de Reverse Mountain, la fameuse montagne magique que tous les gens déjà passés sur Grand Line disent avoir traversé. J'ignore si elle est vraiment magique mais, l'entrée de la Route de tous les périls doit représenter un danger vu le nombre de personnes que j'ai croisé qui en revenait après avoir fracassé leur navire sur ses flancs. Mon objectif, c'est Grand Line. Là, où les types les plus forts du monde connu se trouvent, ma sœur aussi. Je dois avouer que cinq ans à explorer les mers bleues fût une période assez amusante, mais maintenant j'ai envie de voir un nouveau monde, de nouvelles îles extraordinaires et des adversaires de plus grande envergure.


Le couvercle du tonneau se soulève. Je m'étire en baillant sans retenue faisant craquer chacun des os de mon corps en me levant. J'enjambe ensuite le tonneau et tente de faire quelques pas dans la pièce pour dégourdir des jambes bien cotonneuses. Une crampe dans la droite et je me retrouve les quatre fers en l'air. Je m'assois sur le sol, utilisant une caisse contenant des fruits comme dossier et commence à masser mes jambes douloureuses. Je relève enfin la tête vers l'homme qui a ouvert le tonneau.


- Merci.
- Tu as mon argent ?


Je lui lance une petite bourse de pièce d'or, dérobée quelques jours auparavant dont j'ai déjà donné la moitié à son frère à l'embarquement. Il l'ouvre légèrement et compte les pièces à l'intérieur.


- Je peux savoir pourquoi tu embarques clandestinement ? T'es recherché par la Marine ?
- Non msieur, c'est le prix attractif qui a pris ma décision... et j'ai remarqué que si je ne touchais pas à la barre, les navires sur lesquels j'embarque ne coulent pas.
- C'est un genre de malédiction ou t'es simplement un très mauvais navigateur ?
- On peut dire que c'est ... une malédiction... J'aime la mer mais, les bateaux ne m'aiment pas je crois.


 
Le vieux a l'air d'ignorer ma réponse.


- Bon. Tu peux rester là pour l'instant. Si tu entends quelqu'un entrer, tu te planques correctement. Je reviendrais te chercher cette nuit pour te faire sortir. Les marchands ne doivent pas savoir qu'on se sert de leur entrepôt pour faire entrer des gens sur l'île. 

Il cherchait en fait juste à savoir s'il pouvait avoir confiance. Docker à Logue Town, je ne suis pas sur que le travail paie beaucoup, sinon il ne s’embêterait pas avec de si petites magouilles, mais il entraîne certainement beaucoup de responsabilité. Une fois le type parti, je jette un œil aux affaires stockées ici, des vivres en nombres suffisant pour tenir un siège, des milliers d’objets précieux : étoffes, bijoux, pierre précieuses, métaux et matériaux de construction et qui appartiennent aux marchands de la ville. Je pourrais surement voler des trucs. Non... trop risqué. Cette ville est peuplée de milliers de marines postés ici pour arrêter les pirates primés tentant d'atteindre Reverse Mountain. Et si les marines n'ont jamais réussi à me coincer pour un truc illégal en cinq ans, je préférais attendre encore un peu avant qu'ils ne placardent mon nom au mur avec une prime offerte. Et puis le type à Cocoyashi m’avait dit que l’entrepôt servait aussi de local à un groupe de chasseurs de primes. … définitivement trop risqué.

J'attends la journée complète dans ce local, allongé sur une large caisse rêvant à la mer que je vais bientôt atteindre, mais aussi au danger que représente la traversée de la montagne pour moi qui ne sait naviguer... Il faut que je trouve quelqu'un d'assez fou pour m'y conduire. J'ai beau être un casse-cou je ne tiens pas à me le briser sur les flancs de la montagne magique. Je trouverais bien un équipage à rejoindre temporairement le temps de la traversée.
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J'ignore quelle heure il est quand j'entends la porte grincer. Je me laisse glisser de ma caisse pour me cacher derrière elle et jette un oeil furtif. Les chasseurs de primes.


- Aujourd'hui, fût une excellente journée pour la pêche aux pirates. 12 millions rien qu'avec les deux derniers.
- Et j'ai récupéré leurs armes.
- Dépose ça là.


Les chasseurs déposent les armes dans un casier fermé à clé puis sortent du hangar. Je m'approche doucement de la porte et observe par un petit carreau. Ils s'installent dans une petite pièce, qui doit être leur Q.G. L'un des deux hommes jette la clé du casier dans une petite boite sur la table centrale autour de laquelle sont disposées six chaises, pendant que son compagnon détache du mur les avis de recherche de plusieurs pirates, avant de les jeter dans le feu d'une petite cheminée dans un angle de la pièce. J'entends leur conversation. Un troisième homme est avec eux. 


- Il y a encore des fous qui viennent à Logue Town en pèlerinage ? Pensant devenir le « nouveau » Seigneur des Pirates ?
- Oui, quelques fous parfois. Ils n'ont pas compris que le Contre-Amiral Akbar et le colonel Marcus empêcheraient toute intrusion pirate sur l'île. Et puis, si on peut en attraper avant eux pour toucher les primes... on ne va pas se priver.


J'ai évidemment déjà entendu les noms d'Akbar et Marcus. Et ils suffisent à me glacer le sang... il faut ABSOLUMENT que je reste anonyme dans cette ville. Je me suis souvent battu au cours de ma vie et j'aime beaucoup me battre, mais des types dans leurs genres, on ne joue pas encore dans la même division. Les défier relèverait du suicide. Entendre leurs noms suffit à me dissuader de commettre le moindre délit dans cette ville. Les deux chasseurs s'assoient quelques minutes silencieusement près du feu, puis sortent du bâtiment. Le troisième, hors de vue, a l'air d'être resté à l'intérieur. 


La deuxième fois que j'entends la serrure est la bonne.


Psst ... t'es là le voyageur ?
- ... je commençais à m'endormir.
- Ouais bah dépêche-toi. Les chasseurs ne sont plus là. Et c'est là relève de la garde à l’extérieur. On va pouvoir sortir.
- ... pas trop tôt.


Le vieux entre par la porte principale de l’entrepôt mais me fait sortir discrètement par la porte du local des chasseurs de primes. En le traversant, j'apperçois un homme en train de dormir sur sa chaise, le visage contre la table. La porte qui sort depuis leur local donne directement sur le port, après avoir passé trois jours dans un tonneau et les dernières heures dans ce hangar, je prends en sortant une grande inspiration du bon air marin.


- WAAAH !! Enfin de l'air frais !!!
- Tais-toi ! Tu vas nous faire repérer. Bon voilà te voilà en ville, à partir de maintenant je ne veux plus te voir et on ne se connaît pas.
- Ouais, ouais, merci le vieux.



Sans écouter mes commentaires, ou sans y faire attention, le vieux se retourne et claque la porte derrière lui. La nuit est tombée, je n'ai toujours pas une thune en poche. Il faut que je trouve un endroit où dormir.


Dernière édition par Senkei le Mar 19 Nov 2013 - 23:23, édité 1 fois
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La lumière et le vent frais sur mon visage me réveillent ce matin. J’ai dormi ici, sous la devanture de cette boutique. Je me relève. La nuit n’a pas été facile sur le bois dur de la petite avancée mais c’est toujours plus confortable que de passer trois jours dans un tonneau.

Il est encore tôt, l’activité n’a pas encore repris dans la ville. L’objectif du jour est évidemment clair. Trouver un navire possédant un navigateur compétant capable de me conduire sur Grand Line. Mais il faut aussi que je trouve des armes. Je ne peux pas me permettre d’arriver désarmé sur la mer où chaque mètre parcouru peut se transformer en un piège mortel.

J’observe les alentours. Face à moi se trouve l’échafaud. Je ne m’en étais pas rendu compte la nuit dernière mis j’ai dormi sur la place centrale. C’est donc ici que les pirates viennent en pèlerinage ? Je peux comprendre la vie de pirate. L’excitation des combats, de l’exploration, découvrir des nouvelles îles, des nouveaux paysages en permanence, le sentiment de liberté, vivre en dehors des lois. Tout ça d’accord. Même à la rigueur la gloire et la renommée. Mais idolâtrer des vieilles légendes pendant des siècles… ce n’est définitivement pas pour moi.

Je reste quelques minutes à observer l’échafaud. Cet objet a quand même une forte capacité d’attraction. Quelques minutes plus tard je ne suis plus le seul sur la place. Quelques locaux, dont la journée a commencé m’ont rejoint, quelques pirates également, deux chasseurs de primes que je reconnais pour les avoir croisé la veille, mais aussi des marines qui montent la garde, attendant le moindre écart de conduite d’une des personnes présentes pour intervenir.

Un groupe de pirates passe devant moi. Le capitaine s’adresse à son équipage.

- Regardez-bien. C’est ici que le Seigneur des Pirates a été exécuté. Et le prochain Seigneur c’est moi.
 
D’autres pirates se retournent sur ses mots. J’observe de loin la scène, la tension monte instantanément, une tension que je ne suis apparemment pas le seul à sentir : Le mec qui se proclame Seigneur, les soldats prêts à intervenir, les chasseurs de primes, avis de recherche à la main, les pirates s’échangeant quelques insultes, les villageois qui s’enferment dans leurs maisons. La bataille va commencer. Le capitaine auto-proclamé Seigneur sort de leurs fourreaux deux magnifiques épées, des rapières à la garde finement ouvragée, à la lame brillante. Magnifiques. Je tombe amoureux de ces lames instantanément. Je les veux !

La bataille commence. Les pirates commencent à s’échanger quelques coups pendant que je prends position appuyé à une rambarde sous l’avancée d’une boutique. Les marines se mettent en position tout en laissant les pirates se battre durant quelques instants. J’en profite pour observer l’homme aux deux rapières. Le gars connaissait bien ses armes et maîtrisait le Nitoryu avec beaucoup de classe. Le voir se battre, faire des passes d’armes, bloquer des coups avec l’une des épées, en distribuer avec l’autre, les changer de mains et recommencer. Tout lui semblait facile. Ça confirme ma première impression sur ces armes. Je les veux !  
 
Les deux chasseurs de primes entrent dans la danse. Ils sont plutôt doués eux-aussi. Le combat continue plusieurs minutes. Les pirates ne savent plus où donner de la tête, si ils se concentrent sur les chasseurs, ils se font frapper par d'autres pirates et si ils se vengent sur ces pirates, les chasseurs de primes en profitent. 
 
- On se tire !!
- Tous aux navires !!
 

La physionomie du combat change complètement lorsque la marine décide de se jeter dans la bataille. Les pirates sont mis en fuite en quelques instants. Quelques soldats se lancent à leur trousse dans les rues de la ville. Ceux qui restent sur la place centrale sont arrêtés. L’homme aux rapières est dans ce groupe.
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- La vie de pirate vous tente ?

Un gradé à ma droite. Lui aussi avait assisté à la scène et avait noté mon intérêt pour la bataille.
 
- Je vous le déconseille. Si vous devenez un pirate, je devrais m’occuper de vous. Et je pense que vous êtes trop faible pour moi. Choisissez une voie légale. La marine recrute si la baston vous intéresse.
 
Le type sort de l’avancée, son manteau de contre-amiral sur les épaules. Akbar ? Le type s’avance désormais sur la place, reçoit l’avis de recherche de son subordonné et le comparant au type aux rapières dit :
 

- C’est bien lui. Seulement cinq millions ? Encore un faible qui n’atteindra pas Grand Line. Conduisez-le à la prison et confisquez-lui ses armes.
- Euh… C’est nous qui l’avons arrêté.
 
Akbar pose son regard sur le chasseur de prime qui a pris la parole qui se tétanise, craignant la possible réaction du contre-amiral.
 
- Accompagnez-moi à mon bureau, je vous donnerais votre récompense. Et … vous pouvez garder ses armes.

Maintenant je sais où dormiront les rapières ce soir. Il me faut désormais un plan pour entrer dans le bâtiment, voler les rapières et sans être détecté. Maintenant qu’Akbar connait mon visage, il faut que je reste discret. J’interviendrais cette nuit et je quitterais la ville dans la foulée. Le vieux m’avait qu’on profitait de la relève de la garde l’autre nuit, le hangar est-il gardé ? Probablement. J’aurais peut-être besoin d’une diversion. Pour ça et la fuite, l’idéal serait de trouver un équipage pirate qui puisse se mettre à ma disposition pour la nuit.
 
Le port reste le meilleur endroit pour trouver ce genre de compagnie.
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L’entrepôt est effectivement gardé. Une dizaine de soldats couvrent le bâtiment : Deux sur l’entrée principale, un sur l’entrée secondaire et deux supplémentaires sur le toit. Des chasseurs de primes font des allers et retours fréquemment dans leur local. Le garde couvrant leur entrée connaissant visiblement les visages de chacun et interdisant l’accès à ceux qu’ils ne connaissent pas. L’accès à la porte principale se fait elle par une clé dont chaque marchand de la ville possède un exemplaire.

Après une demi-journée d’observation, je décide de partir sur le port. Ce que je pensais ce matin ce confirme. Il me faut une diversion. Je traverse rapidement les quais à la recherche d’un navire pirate, d’un équipage à recruter pour la diversion et pour la fuite. Et je leur vendrais la valeur financière de l’entrepôt des marchands comme monnaie d’échange. Bien sûr, je n’ai pas l’intention de provoquer d’incidents mettant ma tête à prix ici. Les marines du coin sont trop dangereux et il me faudrait éviter le combat. Je ne volerais donc que ce qui sera essentiel pour moi et dont la disparition ne se remarquera pas… les épées.

Trouver un navire pirate arborant son drapeau fièrement au port de Logue Town est aussi compliqué que de trouver un utilisateur de fruit du démon vivant au fond de l’océan. Les pirates se font pour la plupart plutôt discret à l’approche de la base d’Akbar. Je parviens toutefois à en repérer un, reconnaissant un des types impliqué dans la baston du matin et qui a visiblement réussi à échapper aux soldats. Je me présente à lui et lui demande de me conduire à son capitaine.
- Pourquoi je ferais ça ?
- Parce que sans moi tu serais en prison à l’heure qu’il est.
- De quoi tu parles ?
- J’ai assisté à la scène ce matin. C’est moi qui ai arrêté les soldats qui te poursuivaient.
Le type se retourne et marmonne quelque chose à un de ses compagnons derrière lui dont je ne comprends que « je t’avais dit qu’on s’en était sorti trop facilement ».
- Et pourquoi es-tu intervenu ?
- Parce que j’ai une proposition à faire à ton capitaine alors je me suis dit que ça serait plus facile à négocier si je sauvais la vie d’un de ses hommes.
Le pirate me fait signe de monter à bord. Je le suis à travers le pont jusqu’à la cabine de son capitaine. Le capitaine était un petit homme chauve et trapu dont la tête était coiffée d’un tricorne tellement grand qu’il faisait paraître sa tête plus grande que son corps.
- Que veux-tu à mon équipage ? Me lança-t-il, s’arrêtant quelques secondes de siroter la bouteille de rhum qu’il avait à la main.
- J’ai besoin de tes hommes pour faire une diversion en ville pendant que je pille un bâtiment appartenant aux marchands de Logue Town. Et j’ai besoin de ton navire et de ton navigateur pour m’emmener sur Grand Line quand ce sera fait.
- Et qu’est-ce que j’y gagne ?
- Ta part du butin. Je pille le bâtiment. Il y a deux choses que je veux garder pour moi. Des épées. Tout le reste sera pour toi : Or, bijoux, vivres... 



Après de longues minutes de négociations pendant lesquelles j’ai négocié le fait d’entrer seul dans le bâtiment prétextant la discrétion de la mission, cinq de ses hommes à terre pour éloigner les soldats pour la diversion et que le bateau soit prêt à appareiller pour ne pas perdre de temps une fois le méfait commis.

Le plan est prêt. Passons à l’action.
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La nuit est tombée sur la cité où tout commence et tout finit. Je jette un œil au loin, les lumières du navire pirate s’éteignent le faisant disparaître dans l’obscurité de l’horizon. Je fais signe aux pirates sur le quai. L’assaut est lancé. Tapi dans l’ombre, j’attends que le moment parfait pour m’infiltrer dans le bâtiment.


Les pirates commencent leurs actions. Attaquer des soldats dans Logue Town demande une certaine dose de courage, de confiance en soi ou … de stupidité. Il y a très peu de chances que ces mecs s’en sortent. Le grabuge a commencé à l’extérieur du bâtiment. Les soldats au pied du bâtiment alertent ceux sur le toit. C’est le moment. Je me glisse à l’arrière du bâtiment, proche de l’entrée secondaire, celle du local des chasseurs de primes. Mes compagnons de fortune s’enfuient en courant, les soldats à leurs trousses. Un chasseur de primes sort par l’entrée secondaire.

- Des pirates, les gars !!! Prenez vos armes !


Les chasseurs de pirates se précipitent en dehors du bâtiment. J’en profite pour me faufiler à l’intérieur de leur local. La clé est dans la boîte au centre de la table. Je l’attrape et me précipite à l’intérieur du hangar principal. Les rapières sont bien là, avec les autres armes saisies. Je suis vraiment plus à l’aise avec un sabre de chaque côté de ma ceinture. Maintenant il me faut un leurre. Quelque chose que je puisse faire passer comme butin sur le navire pirate. Après avoir refermé le casier, je ressors du bâtiment, déposant derrière moi la clé du casier sur leur table. A l’extérieur, les soldats ont déjà arrêté mes compagnons et les gardes reviennent en courant à leurs positions. Je me précipite sur le port et me glisse à plat ventre dans la barque qui m’attend pour retourner au navire observant la situation et attendant patiemment que le calme ne revienne avant de bouger.
Un soldat remarque la porte du local des chasseurs de primes n’est pas verrouillée. Il se précipite à l’intérieur, suivi par les chasseurs, eux-aussi de retour à leur poste. Le marine ressort, seul, quelques minutes plus tard.


- Il ne manque rien. C’est juste les chasseurs qui ont oublié de refermer derrière eux tout à l’heure.


Parfait. Ils n’ont pas remarqué que les épées n’étaient plus là. Passons maintenant à la suite du plan. Prévoyant le leurre, j’ai disposé plus tôt plusieurs caisses, récupérées autour du hangar, sur la barque. Je plonge dans la mer, après avoir déposé les rapières dans la barque, pour en remonter des pierres me permettant de les remplir. Après plusieurs plongeons les caisses en bois sont pleines. Je me hisse à nouveau dans la barque, légèrement frigorifié, et cloue les planches supérieures des caisses pour les fermer. Une fois cette opération terminée, je me rends compte que les rapières ne sont plus sur la barque.


- Tu cherches quelque chose ?


Je lève la tête, mes yeux se posent sur le capitaine de l’équipage que j’ai recruté. Mes rapières à la ceinture. Il se tient debout sur le quai, face à ma barque.


- Je n’ai pas eu confiance en toi, alors je suis venu voir ce qu’il se passait ici. Il semblerait que j’ai eu raison.


Il dégaine une de mes nouvelles épées et la tend dans ma direction.


- Maintenant… Tu m’as promis quelque chose alors. Tu vas aller braquer cet entrepôt et je te tuerais ensuite.
- Et si je refuse ?
- Je te bute tout de suite.
- Je choisi l’option deux.


Je saute sur le quai et me met en position. Le petit homme se précipite vers moi, sabre en avant. J’esquive son coup d’un pas de côté et alors qu’il est sur ma gauche sabre tendu vers l’avant lui assène un coup derrière la tête. L’homme au tricorne titube en avant tout en lâchant la rapière qu’il avait en main. Je me baisse pour la ramasser. Le capitaine en profite pour lancer son genou dans mon visage… était-ce volontaire ?


Je me redresse épée à la main, mon adversaire s’est déjà retourné et a sorti la seconde rapière de son fourreau. Il est rapide pour un petit homme ivre… me serait-je trompé sur son cas ? Légèrement déstabilisé, je ne me remets pas en garde immédiatement. Il en profite pour m’attaquer et m’entaille légèrement le bras. Je contre-attaque. D’un coup des plus basiques je parviens à le désarmer à nouveau. Il ramasse très rapidement la rapière et se remet en position. Je ne dois pas me laisser déconcentrer par son ivresse. Les vapeurs de rhum qui émanent de sa personne sont palpables d’ici.

- Style à un sabre : Attaque …
- Je me rends !


Alors que je me préparais à attaquer, il dépose le sabre et se met à genoux devant moi.


- Tu es trop fort pour moi. Laisse-moi en vie. Je te conduirais sur Grand Line.  


Je ne peux pas prendre le risque. Il pourrait avertir ses Nakamas une fois sur son navire et un combat contre tout son équipage serait plus délicat que ce pitoyable duel. Je me baisse sans dire mot pour ramasser ma deuxième rapière. Le type au tricorne m’envoie son poing dans les parties intimes. Je tombe à genoux au sol sous l’impact du coup.


- J’ai menti, BA-KA !


Le gars se jette sur la rapière posée au sol, je l’écarte de la main. Le type s’étale au sol. Je me relève, caressant doucement mon entrejambe douloureux. Je ramasse la seconde épée, il est temps de voir ce que valent vraiment ces rapières.


- Nitoryu … Rapière S….
- Arrêtez-vous et lâchez vos armes.


Un soldat de la marine. Alerté par le vacarme de notre court affrontement, un des soldats en poste autour de l’entrepôt, le type s’avance sur le quai.


- Qu’est-ce que c’est que ce raffut ?
- Cet homme est un pirate. Il a tenté de m’attaquer alors que je revenais de la pêche.



Je lui désigne ma barque chargée de plusieurs caisses et l’homme toujours au sol qui s’est … endormi ? L’homme-ivre, après s’être étalé au sol, quelques secondes auparavant s’est en effet assoupi face contre terre. Après vérification des soldats qui trouvent rapidement un avis de recherche le concernant, validant ma thèse, me voilà parti en direction du navire, où je devrais justifier la disparition de leur capitaine et leur cacher le contenu des caisses avant de pouvoir naviguer en direction de la route de tous les périls avec mes deux nouvelles épées à la ceinture, Flambert et Espada d’après les noms gravés sous la garde de chacune et toujours sans aucun avis de recherche de la marine sur ma tête. Leur ancien capitaine, lui, se réveillera en prison, avec cinq de ses compagnons qu’il n’a pas hésité à sacrifier dans le plan d’un homme en qui il n’avait pas confiance. 

Et maintenant... en route vers ma petite sœur. Cap sur Grand Line.
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