But premier : fuir Red. But second : survivre. On pourrait s’interroger sur le niveau de priorité de ces objectifs, mais comme l’un influe directement sur l’autre… Ouais, on peut dire que le code Red est de vigueur, dans tous les sens du terme. Pourquoi ? Et bien, à cause de mes phéromones, il semblerait qu’il ait fait de sérieuses avances à Izya. Et après le coup qu’il m’a assené, je ne suis pas certains de vouloir mettre les choses au clair. Surtout que lui préfère plutôt le sombre… De même, je doute vouloir revoir Izya de suite. Pourquoi ? Et bien, grâce à mes phéromones, j’ai pu obtenir un baiser de sa part et l’occasion d’apposer un suçon sur son délicat cou. Pas sûr qu’on soit en bon terme à présent qu’elle n’a plus besoin de moi pour la rendre normale… Et comme Tahar est son père, vaut peut-être mieux que je ne cherche pas à le retrouver finalement.
Pour Tahar, il n’y a pas vraiment de problème. Mais pour les deux autres, vu qu’on est tous sur la même île, voire sur le même bateau vu qu’il s’agit de Tortuga, sauf que je suis sur le Titanic étant donné que je risque de couler et pas eux. Donc non, c’est pas le même bateau, tout comme cette histoire n’est pas bateau non plus. Bas ? Haut ? Bateau ? Eau ? Où pourrais-je bien me cacher ? L’eau a l’avantage qu’ils ne pourront pas m’y tuer, mais le désavantage que je ne peux y survivre non plus…
Soudain, la solution me vint comme une illumination, chose qui ne devait pas souvent arriver à Red… Je me positionnais vers le sommet de l’île, sur le pont d’un navire surplombant les autres et d’où je pouvais observer l’avancé du projet Armada. Finalement, je me demandais si ça valait encore le coup d’aider Red pour ça… Mais peut-être me pardonnera-t-il de cette manière ? Quoique je n’ai rien à me faire pardonner. C’est tout de même pas ma faute s’il ne sait pas bien se tenir en présence d’une femme !
Pourquoi un lieu si évident ? Car ce n’est certainement pas là qu’on ira chercher quelqu’un que l’on pense se cacher. Ensuite, car si on me trouve, la foule d’insulaire ici présente pourrait me permettre de me fondre dans la masse et de m’enfuir. Ouais, c’est ici que j’avais le plus de chance de survivre.
Ce genre de réflexion, de sensations devaient plutôt m’apeurer, me rendre anxieux. Mais au contraire, je me sentais plus vivant que jamais, ou tout du moins plus vivant que ces derniers mois d’enfermement. Je savourais chaque rayon de soleil en jetant de temps en temps un regard sur les travailleurs. Mais ils avaient compris leur tâche. En même temps, certains de ces hommes faisaient office d’exemple de par la récente absence de phallus.
Au milieu de la foule, j’aperçus un visage familier. Heureusement pour moi, ce n’était pas celui de mes conflits, mais un ancien Saigneur. Un des derniers sur Tortuga. Je fis signe à Rimbau de me rejoindre, bien que je ne sois pas certain qu’il me reconnaisse. Mon corps n’avait pas changé, mais mon faciès arborait des bandages à la mise en place maladroite. En effet, c’était moi qui m’étais pansé suite au coup fracassant de Red. Si j’étais allé voir un médecin, il aurait pu suivre ma trace. Ainsi, j’ai des rubans blancs me couvrant une bonne partie de la face. Mais bon, ça doit te connaître, le papier, à présent. D’ailleurs, j’ignorais que tu possédais de telles facultés avant Impel Down…
" Tu les tiens d’où, tes papiers et tes faux papiers ? "
Au moins, son pouvoir l’immunisera éternellement du statut d’immigré clandestin, vu qu’il ne sera plus jamais sans papier…
Posté Mer 04 Déc 2013, 00:08 par Rimbau D. Layr
Encore deux journées.
Je n’ai pas d’argent, mais un homme comme moi sait comment trouver certaines choses matérielles. Je n’ai pas d’amis, mais un homme comme moi sait comment trouer certaines choses matérielles. Je n’ai pas d’abri, mais un homme comme moi sait comment tromper certaines choses matérielles.
Je déambule, encore et encore. L’inspiration est sur le point de revenir, je le sens bien. La longue période de jachère est sur le point de s’achever. Hissez haut, les voiles de ma créativité ne se heurteront bientôt plus aux récifs de mon inconscience. Il sera bientôt temps.
Je n’aime pas trop les foules. D’habitude, elles m’oppressent, elles me rendent presque paranoïaque. Seul l’alcool peut me faire supporter un tel rassemblement de muscles, de sang et de bave. Mais aujourd’hui je n’ai peur de rien, je me sens aussi serein qu’un rein se rinçant un brin près d’un Rimbau rasséréné. C’est pour dire.
Et voilà qu’on m’harangue, voilà que le transgenre me fait signe d’approcher, sans doute auréolé de son nouveau poste dans le projet qui se prépare ici.
« En sortant de prison on m’a refilé mon casier judiciaire, autant te dire que je vais avoir de la paperasse pour un bout de temps. »
Il sourit. Enfin je crois, je ne peux rien assurer vu la momification avancée de son visage délicat.
« Sitôt embauché et sitôt cassé ? Y’a pas beaucoup de monde sur cette île qui peut te mettre dans un état pareil, ça me rendrait presque curieux. »
Dernière édition par Rimbau D. Layr le Sam 22 Fév 2014, 14:52, édité 1 fois
Posté Mer 04 Déc 2013, 16:40 par Reyson D. Anstis
Je n’avais pas beaucoup parlé avec ce Saigneur par le passé, mais je l’aime bien. Il a de l’humour, et j’aime ça. Il a pas essayé de me frapper comme Red, et je préfère plus ça. En sortant de prison donc. J’avais vu juste, il n’avait pas ce don auparavant. J’ignorais qu’Impel possédait de tels trésors…
" Tu t’es régalé j’espère. "
Allusion au fruit. Vu le lieu, son estomac devait même envisager de manger une chaussure, alors un fruit immonde… Ses papilles avaient peut-être supporté le choc donc. Pour ma part, si j’avais eu un second fruit sous les yeux, je me serais tout de même posé la question, malgré la mort pour conséquence. Fin de la souffrance, et léger soulagement d’un mal, la faim en l’occurrence. Mais je suis là, encore en vie. Et toi aussi, mais maudit à présent. Bienvenue dans le club des tapettes de l’eau. Désolé, tu pourras pas faire Koh lanta.
" Merci, je prends ça comme un compliment. "
Evidemment, il a dit que peu de gens sont capables de me mettre dans cet état, et ça flatte mon égo. Moi qui n’étais qu’un chien sans défense, dans sa cage, attendant l’heure de la fin. Oui, avoir de nouveau le pouvoir, la liberté, c’est ce qui donne vraiment l’impression d’être en vie. Mais bon, je suppose que tu disais ça pour savoir ce qui m’était arrivé, plus que pour me complimenter, non ?
" Tu es Rimbau le blanc, mais Red le gris est bien plus redoutable. Et j’ai comme l’impression que c’est la mauvaise période de son cycle. "
Papier, blanc. Obscurité, gris. Ouais, c’est compréhensible quand même. Pourtant, le blanc est le niveau au-dessus, normalement. Enfin, selon un vieux magicien en tout cas. Et le cycle, la période, référence aux hormones. Un peu comme pour les femmes. Red a peut-être atteint sa ménopause, d’où sa rancœur contre mon pouvoir ?
" Et toi ? Pas embauché et pas barré ? Y’a pas beaucoup de monde sur cette île qui peut te retenir ici, ça me rendrait presque curieux. "
Ouais, j’ai bien aimé ta tournure de phrase. Prends pas ça comme une moquerie, mais comme une touche d’humour dont je te fais cadeau. Et puis c’est vrai, je ne t’ai pas vu participer au projet Armada, alors que fais-tu ? Tu es encore dans la période de méditation post-trauma ? T’inquiète va, prends ton temps, j’ai connu ça. D’ailleurs, peut-être que je ferais mieux de revoir ma conclusion, au cas où Red ne change pas de disposition à mon encontre…
Posté Mer 11 Déc 2013, 00:00 par Rimbau D. Layr
Hahaha, vrai que le Red a actuellement un poil plus de dextérité au bras de fer que moi. Bah dans le fond je m’en fais pas trop, si un jour je recroise sa copine, je lui tatouerai sur le bras ce qu’on appelle le respect quand même, quitte à ce qu’une armada se jette à mes trousses. On finit tous par pourrir, je préfère que ce soit avec panache.
« Héhé, je mets bientôt les voiles. J’ai jamais été trop esprit d’équipe tu peux t’en douter. D’ici deux nuits cette île sera débarrassée d’une tête un peu trop chère. »
Faut croire que ce sont tes propres copains qui te corrigent Reys. Pas si étonnant quand on voit le despote qui s’est installé ici. Enfin bon, il offre des bons cigares, et un type qui offre des bons cigares a forcément du bon en lui. On commence à marcher, sans réel but. Ou disons plutôt qu’il m’a suivi, mes pas ont commencé à me guider sans que je m’en rende compte.
« Alors dis moi Reys, on est les deux derniers anciens Saigneurs ici, tu vas faire quoi ? Suivre les ténèbres jusqu’au bout ? J’ai jamais su ce qui te motivait au fond. Tu me diras, c’est pas vraiment que ça m’intéressait. »
Je le dis sans provocation et je pense qu’il le comprend. Partager une aventure comme celle d’Impel Down, ça vous pousse à fraterniser. Et même si la sociologie m’a jamais vraiment porté dans son cœur, les destins de mes anciens camarades me paraissent aujourd’hui bien moins dénués d’intérêt.
« T’as soif ? Le consentement est pas obligatoire. »
Oui, parce que maintenant je sais où nous allons. Là où tout a toujours commencé et où tout se terminera sans doute pour moi, l’Asgard des âmes ébréchées comme la mienne, un bon bar bien dégueulasse.
Dernière édition par Rimbau D. Layr le Sam 04 Jan 2014, 23:01, édité 1 fois
Posté Mer 11 Déc 2013, 23:27 par Reyson D. Anstis
" Les deux derniers anciens Saigneurs… "
Je le répétais dans un murmure, et un léger sentiment de nostalgie parcourra mon corps. Les Saigneurs… Tahar qui supervise, Jack à la barre, Hope en cuisine, Walters dans les cordages, Bishop à l’infirmerie, … Un temps où je n’avais pas encore connu l’emprisonnement. Une époque où rien n’était impossible, où on était invincible. Que c’est beau l’insouciance… Mais c’est en s’attachant qu’on souffre ensuite. La prison m’a arraché tout ce monde. Retrouvés, Tahar s’en va le premier, suivi de Curtis, et à présent Rimbau. A croire que tous s’en vont. Pas grave, j’ai commencé mon périple seul, je peux bien le continuer ! Ma malédiction, mon ingéniosité et mon esprit ne m’ont jamais fait défaut. Impel Down a peut-être eu raison de l’esprit, où l’a tout du moins affecté, mais les deux autres n’ont pas changé. D’ailleurs, j’évite de ressasser ces souvenirs, ce cauchemar, pour éviter une rechute. Un mécanisme de défense sans doute.
" Suivre les ténèbres ? Comme ce qui me motive est noir, pourquoi pas ? Mon ennemi est le Buster Call, et donc son utilisateur… Si tu connais Omyage, tu comprendras. "
Une histoire de vengeance. Omyage est mon île natale. Ou était, plutôt, car il n’y a plus âme qui vive. Je vous laisse en deviner la raison. Et l’apprentissage de l’enfer ne fit que consolider ma rancœur envers ces justiciers. Des justiciers qui portent le tablier du diable et qui se disent gardien d’un lieu qu’ils nomment l’enfer. Ca en dit long sur ces justiciers…
Mais je ne t’en tiens pas rigueur, de ne pas être davantage intéressé à moi. A part Curtis, j’ignore si d’autres savaient. Je n’ai jamais été très enclin à parler de mes fantômes. Mais après un épisode rempli d’hantises, je peux bien faire une exception. Surtout qu’on a vécu la même chose. Du moins, pas au même niveau, mais les effets doivent être les mêmes. Toi, tu peux comprendre.
" A propos, Morphée te fait la gueule à toi aussi ? "
Réveillé, c’est le conscient qui a le dessus, et lui on peut le raisonner, l’empêcher de voir certaines choses. Mais quand le subconscient revient à la charge… Pour ma part, je n’ai pas encore dormi, d’où mes cernes, bien que cela fasse bientôt une semaine que nous sommes là. Non pas que le lit soit moins confortable que ma cellule, mais je n’y parviens pas, ou j’ai peur d’y arriver, peur de ce que je pourrais y voir…
Un verre ? Pour oublier, ou pour les adieux ?
" Héhé, faut croire que le bar reste le repère inéluctable de tout pirate. D’autant plus pour ceux qui les ont perdus, de repères. "
Au moins, ces lieux restent familiers. L’île a beau être étrangère à mes yeux, un bar reste un bar, une valeur universelle. La boisson qui coule à flot, des verres renversées par ceux qui ont déjà trop bu, des esprits plus tendus qu’à l’accoutume. En même temps, c’est pas tous les jours qu’un ancien du gouvernement change de veste et prenne les rennes d’une île. Qu’allait-il advenir de Tortuga et d’eux ? C’est peut-être pour éviter d’y penser qu’ils sont là. Nous aussi on a des trucs à enfuir au fond de notre âme, n’est-ce pas Rimbau ?
" Mettre les voiles j’entends bien, mais où iras-tu ? "
Et oui, je ne connais pas tes projets non plus. Faut croire que les pirates ne s’intéressent guère aux autres.
Posté Sam 04 Jan 2014, 23:39 par Rimbau D. Layr
Le battant grince quand il pivote péniblement. Nous voilà arrivés à bon port. « À bon port » c’est le nom du bar qu’on soit bien d’accord, parce que vu la gueule du machin qui se découvre à nos yeux on a pas choisi l’endroit où ils te servent des bières spéciales.
« Je vais sur l’île maléfique. Voir Jack et les autres, juste pour leur faire un coucou on ne peut plus amical. Peut être que j’y trouverai autre chose, faut toujours se laisser guider, un peu comme une feuille au vent. »
Que je dis en relâchant deux-trois morceaux de parchemins de ma main droite. On appelle ça une blague ludique. Nos culs sont posés, quelques regards soupçonneux se sont dirigés, jusqu’ici tout va bien. La Haine.
Glouglou.
C’est pas l’onomatopée facile que peut provoquer le passage d’un liquide tiédasse dans mon œsophage mais le petit surnom dont vient de se voir affubler le serveur du coin. En même temps son look de mariachi salace n’inspire pas la confiance absolue.
« Donne moi un truc un peu moins dégueulasse Glouglou. »
Reyson semble commencer à défaire ses bandages. C’est qu’il cicatriserait vite l’animal. Le soleil se couche déjà au loin, et en réfléchissant un brin c’est une évidence qui transperce mon esprit embrumé. « Tu sais mec, y’a un truc important que tu dois savoir. Quelque part dans ce monde il doit être vingt-et-une heures. Et mon papa m’a toujours appris que c’est l’heure fatidique de l’apéro. Alors on a pas de honte à avoir ce soir, on sait à quoi s’attendre. »
Mon papa ne m’aurait jamais dit un truc pareil. En même temps ce connard doit pas avoir vidé beaucoup de choses dans sa vie hormis les bourses de ses supérieurs. Par contre, ce prédicat sonne comme un hymne à la débauche. Ouais mon bon, tu m’as apostrophé il est plus question de te barrer. Ce soir on va se laisser aller à l’inconstance. Et tu sais ce que ça veut dire ? Bah lis la suite.
« Tu sens cette odeur ? »
Un petit fumet aguichant mais trop imperceptible, familier mais pas assez germain. Nos cognacs arrivent. Notre Amaretto aussi.
« Cette odeur, c’est celle du sumac des gladiateurs des tavernes. T’as vu les paires d’yeux qui nous scrutent ? Dans quelques heures et quelques shots va y avoir du grabuge. »
Dernière édition par Rimbau D. Layr le Sam 22 Fév 2014, 15:08, édité 1 fois
Posté Dim 12 Jan 2014, 17:52 par Reyson D. Anstis
Un coucou amical ? Je ne sus dire s'il y avait de l'ironie dans sa voix. Héhé, si j'avais passé plus de temps avec lui plutôt que l'hyène qui nous sert de doc, j'aurais peut-être appris ses us de langages. Bah, il n'est jamais trop tard, non ?
" Et ta feuille au vent pourra venir me conter ces retrouvailles ? "
Une feuille qui me parle de Jack est bien plus inoffensive que le gorille lui-même, surtout s'il est véritablement devenu le chien du gouvernement.
Rimbau annonce la couleur. Ou plutôt son père, vu que c'est lui qui le lui a dit ? L'apéro… Je tiens bien l'alcool, mais avec ces mois d'emprisonnement sans y goûter… Héhé, on va voir. Sur les Blues, je dominais aux jeux d'alcool en trichant quelque peu. Avec mes hormones, je retardais le processus d'enivrement. Mais là, le but n'est pas de vaincre, il est de boire, purement et simplement. Purement, je parle de la boisson, pas de mélange. Pas sûr qu'on se souviendra de la soirée. Si c'est le cas, autant dire toutes les bêtises qui me traversent l'esprit, elles s'effaceront de nos mémoires bien vite.
" 21 heures… En ramant à une certaine vitesse dans la même direction que le soleil, je parie qu'on peut tenir l'horaire de l'apéro toute la journée… "
Mouais, j'aurais peut-être mieux fait de me taire. Et Rimbau lance un truc à propos d'une odeur que je suis censé sentir. A quoi faisait-il allusion ?
" Tu t'es pas douché, c'est ça ? "
Non, c'était pas ça. Mais ça aurait pu, non ?
Je regarde autour de moi. Semblerait qu'il a raison, on nous scrute, on nous épie du coin de l'œil. Et pis zut. J'espère seulement qu'ils nous laisseront boire quelques gorgées avant d'entamer les festivités… Mais y a peut-être un moyen ?
" Tu crois ? "
Je me lève, regarde autour de moi. J'allais m'adresser à l'assemblée, mais pas que. Je dis Aglouglou. C’est pas l’onomatopée facile que peut provoquer le passage d’un liquide tiédasse dans mon œsophage mais le petit nom du serveur que Rimbau semble si bien connaître. Donc, je dis à Glouglou :
" Tournée générale offerte par Red pour fêter son nouveau statut ! Mettez le sur sa note, je suis son bras droit, vous inquiétez pas, il paiera. En attendant, vidons ces tonneaux derrière le comptoir ! "
Un mensonge n'a jamais fait de mal à personne, si ? Moi j'ai pas mal en tout cas. Pas encore du moins. Bah, ne sachant pas si je reviendrais vivant de ma future entrevue avec lui, autant en profiter, non ?
Les yeux haineux se focalisent sur la boisson, les bouteilles et les verres. C'est bon, on est plus le centre d'attention, c'est l'alcool plutôt. Par contre, l'alcool fait souvent agir bêtement, donc rien n'empêche un dérapage… Finalement, j'ai peut-être accéléré le programme de la soirée ? Je m'installe de nouveau face à mon camarade. Ne sachant son avis quant à ma prise de parole, je lui lance simplement :
" Santé ! "
Posté Sam 01 Fév 2014, 00:14 par Rimbau D. Layr
Je dois avouer que je suis impressionné. Boire à l’œil grâce à un bon complice, ça me pousserait presque à vouloir nouer des relations. « Tu viens de grimper deux échelles dans mon absence d’estime mon vieux. »
Alors on commence à boire, à rigoler, à inviter des mecs franchement pas recommandables à venir s’asseoir à notre table. Ce qui est vraiment cool quand tu es le type le plus dangereux du coin, et que tu es accompagné par le type le plus dangereux du coin, c’est que t’es dangereux. Et les gens autour savent que t’es dangereux. Et quand tu joues aux cartes et que tu sors six as de DANS ta manche c’est risqué mais ça passe parce que t’es...on a compris.
Je m’attarderai pas sur les différents joyeux moments où le bon Reys a changé un monsieur très musclé en une jeune demoiselle très gainée, où celle-ci s’est alors fait poursuivre par d’autres messieurs encore plus musclés qui voulaient subitement dégainer leurs « Mini moi ».
Je ne prendrai pas un temps précieux pour parler des différents origamis qui ont fasciné quelques badauds du coin, et ce moment romanesque où cette énorme boulette de papier s’est enflammée et a incendié la moitié du bar. Quelques amis du serveur ont alors juré notre perte en gageant que le Red n’était pas là et que nous allions avoir des ennuis.
Je ne détaillerai pas le moment où Reys a vomi à quelques centimètres de mes chaussures et où je lui ai envoyé par pur réflexe insensé un direct du droit. Le bar s’est alors transformé en ring géant orchestré par nous deux, les duellistes des temps modernes, et nos dommages collatéraux.
Je ne m’épancherai pas sur notre cavalcade dans les rues pour échapper à une sorte de milice improvisée bien décidée à nous apprendre les bonnes manières entre pirates. La course s’est terminée dans les hauteurs, à l’abri des regards indiscrets. J’ai gagné au sprint mais faut dire que le coup des petites hélices pour gagner de la vitesse c’était très bas de ma part.
Non, je vais maintenant pouvoir aborder avec sérénité le moment le plus important de la soirée, le dernier verre avant l’aube et les beaux échanges d’amitié virile qui en sont ressortis. Mais je me rends compte que j’ai plus vraiment beaucoup de temps alors on va dire que ce sera pour la prochaine fois.
Dernière édition par Rimbau D. Layr le Ven 07 Fév 2014, 20:21, édité 1 fois
Posté Ven 07 Fév 2014, 18:40 par Reyson D. Anstis
Nouer des relations ? Moi je fais ça à chaque fois que j’attache une femme à mon lit. Bah oui, avec la corde je fais des nœuds, donc je noue. Et ce qu’il y a entre un homme et une femme, c’est une relation. Ca colle non ? Bon, ici on est deux hommes. Je peux te faire devenir femme si tu veux ? Tu pourras même porter la culotte, tant que c’est pas moi la femme. Puis pour l’échelle, deux d’un coup ? Elles doivent pas être bien grandes. Ca ne doit pas être celles de Barbe Blanche. Oui, celles qui évaluent le niveau de puissance des séismes, tu sais ?
Cette fois, c’était soirée de débauche. Aucun truchement hormonal pour retarder l’alcoolémie. Alors tu racontes et fais des âneries, ce qui est vraiment cool quand tu es le type le plus bourré du coin, et que tu es accompagné par le type le plus bourré du coin, c’est que t’es bourré. Alors quand tu comprends pas où se trouve le souci d’une main composée de 6 as, ça va parce qu’ils savent que t’es bourré. Et quand on te dit de jouer tes cartes et que tu sors la carte de Grand Line, c’est débile mais ça passe parce que t’es… on a compris.
Je m’attarderai pas sur les différents joyeux moments où le bon Rimbau a voulu payer une jeune demoiselle pour sa compagnie à l’aide de billets de sa propre confection, mais qu’il a ajouté le subtil détail de son faciès de profil dessus, au lieu de la bonne personne. Ce qui aurait marché sur moi, mais elle, elle avait pas encore assez bu pour ça. Puis, j’ai pas osé lui avouer que c’est l’un des hommes que je venais de transformer.
Je ne prendrai pas un temps précieux pour parler des créations de mon collègue qui me mirent le feu au cul, ainsi qu’à celui du bar. Glouglou y a même perdu ses cheveux, avant même de se faire des cheveux gris, c’est pour dire. On dirait la coupole d’une tasse… Ce serait bien d’ailleurs, de boire la tasse car commence vraiment à faire chaud ici. Mais tout se règle tranquillement, comme toujours. Des menaces, c’est tout, vu qu’on est les types les plus bourrés du coin… Euh dangereux. C’est la version de l’autre la bonne cette fois.
Je ne détaillerai pas le moment où Rimbau marqua ma joue de son poing, et où je riais au lieu de râler. Le coup retour ne frappa pas son visage. Enfin, l’effet fut pas le même. Juste des origamis qui quittèrent son faciès. Tricheur ! Mais on rigolait, alors que la même situation se reproduisait autour de nous, les duellistes des temps animés, et nos dragons blancs aux yeux bleus. Hum ? C’est toujours pas les bonnes cartes ?
Je ne m’épancherai pas sur notre course poursuite dans les allées pour échapper aux hommes-femmes et aux victimes de brûlures partielles. Ils voulaient peut-être partager un verre de plus avec nous ? Rimbau gagne le sprint, mais parce que je le voulais bien… N’empêche, un logia c’est de la triche, j’insiste. J’avais beau dopé mes jambes, il était plus rapide. Bon, peut-être que le fait de courir en diagonal dans les rues et non en ligne droite pouvait jouer. Peut-être.
Non, je vais à présent pouvoir aborder paisiblement le moment culminant de la nuit, le dernier verre avant le coma et les belles répliques de camaraderies qui en sont écoulées. Et bien que je n’ai plus vraiment beaucoup de temps, je me rends compte qu’il a donné une réplique de plus que moi, alors on va dire que je vais faire un effort pour cette fois.
" Si tu survis à Jack, envoie moi un texto, il sera de nouveau 21 heures quelque part dans le monde. "