L'Harlem Meilleur !

Il fait beau, les matelots chantent et les passagers vomissent. Heureusement pour eux, c'est la fin du voyage et la coque du bateau tape contre les quais de pierres. Les amarres sont attachées par les premiers hommes à terre. La passerelle s'abat et les passagers descendent tandis que l'on commence à décharger les marchandises à l'aide d'un treuil. Le temps, c'est de l'argent. Notre passé dirait : le travail, c'est de l'argent. Du haut de sa haute stature bien musclée, sa gueule d'ange légèrement verdâtre à cause du mal de mer, Arnold Ramba s'avance sur la terre bien ferme, rassuré après un voyage très mouvementé pour son estomac. C'est que le fier bucheron n'a pas l'habitude de prendre le bateau. Lui, son dada, c'est le plancher des vaches qui tremblent sous les arbres s'effondrant par sa hache. Ici, rien de tout ça. Même pas d'arbres ! Des maisons petites ou grandes à perte de vues. Déjà, Arnold regrette d'être parti de son ile.


Mais que fait-il en dehors d'Endaur ? Bonne question.

Avant d'en partir, ce sont des gens qui y sont allés. Ces gens sont assez bizarres. Pas très solides, ils sont souvent habillés de blouses blanches et de pantoufles. Beaucoup ont des lunettes. Tous se disent intelligents. Tous paraissent avoir des gros problèmes aux cerveaux. Ces hommes, ce sont des scientifiques. Ils sont arrivés à Endaur, voilà six mois. Ils ne venaient pas acheter du bois, ni pour faire du tourisme, même si cet aspect là de l'ile est assez peu exploité, comme le montre l'absence d'office de tourisme. On a voulu  les renvoyer chez eux, parce que les gens qui sont là sans vraiment de raison, ça dérange un peu, surtout qu'ils ont tout de suite embêté les honnêtes bucherons en plein travail. Et quand les autochtones ont plus de muscles que de cervelle, ils peuvent parfois en arriver rapidement aux mains contre des gens ayant plus de cervelle que de muscles. Depuis le passage d'un canard particulièrement étrange, les gens d'Endaur se méfient de tout ce qui est particulièrement étrange. Les scientifiques font largement partie de cette catégorie.

Mais ce qui a motivé Arnold à ne pas les renvoyer dans leur bateau en les lançant tels des nains, c'est l'intérêt très marqué de cette espèce de gens pour les plantes et les arbres. Un intérêt rarement exprimé par des gens extérieurs à Endaur. C'est particulièrement étrange, mais dans le cas des arbres, c'est pas pareil. Arnold a écouté ce qu'ils avaient à dire. C'était assez dur puisque certains scientifiques sont assez misanthropes. Certains le sont même avec les scientifiques ; parce que c'est bien connu, les scientifiques sont bien au-delà de la nature d'homme. Heureusement, parmi eux, il y avait un jeune ; selon les critères des scientifiques ; plutôt volontaire et aimant parler. Toutefois, il était quand même assez étrange.


Le professeur Sana Zubu. C'est un peu le leader de l'expédition de six scientifiques sur Endaur venu faire des analyses sur les végétaux du milieu, recueillir des échantillons et faire plein d'autres choses qui amusent les scientifiques et qui font hausser les sourcils des autres. Heureusement, le professeur Zubu donna suffisamment d'informations à Arnold Ramba pour que celui-ci prenne la décision de l'aider. Des gens qui s'intéressent aux plantes et aux arbres, c'est plutôt bien. Pendant une journée, il les guida au travers des sentiers d'Endaur afin d'éviter le territoire des Woks, l'espèce dominante de la faune locale. Ils parlèrent peu avec les autres scientifiques, mais ces derniers s'affairèrent telles des fourmis. Sur la forme, Arnold a apprécié Sana et la réciproque est aussi vraie. Sur le fond, Arnold n'a pas exactement compris le pourquoi de leur présence. Mais le professeur Zubu l'a assuré, c'est important.

Ils ont passé la nuit chez les Ramba, c'était un peu serré, mais en même temps, tous les scientifiques exceptés Zubu sont allés se coucher juste après le repas. Arnold et Sana ont un peu discuté. Ils ont même parlé d'une certaine Ramba qui a fait parlé d'elle. Le lendemain, ils ont refait quelques ballades, puis ils sont repartis sans dire un mot, excepté encore pour Sana. Il a promis de recontacter Arnold. Et il a tenu parole. Pourtant, Arnold ne l'espérait pas trop. Ça a pris l'apparence d'un courrier avec un carton d'invitation sur un papier de mauvaise qualité et une écriture baveuse. Une invitation à venir les voir, eux, les scientifiques, dans leurs locaux au royaume de Saint Uréa. Avec l'invitation, de quoi prendre le bateau et les trouver.

Et une invitation, on l'accepte. C'est pour ça qu'Arnold est parti. Malgré son mal de mer.
Et c'est ainsi qu'il se trouve maintenant à Saint Uréa, suivant un plan dessiné à la main pour trouver les laboratoires Saigné. Sauf que la totalité de l'ile, c'est une grande ville, et c'est vachement plus compliqué de s'y retrouver que dans une forêt.
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Trouver le laboratoire n'est pas une tâche facile quand on est quelqu'un d'un peu normal. Mais Arnold n'est pas vraiment normal. C'est donc une tache encore plus difficile pour lui. Heureusement, il n'est pas vraiment du genre timide et il n'hésite pas à demander son chemin aux passants. Pour eux, deux réactions observées. La minorité le renseigne avec précisions tandis que la majorité ne le renseigne pas. Parmi eux, certains pensent qu'il veut les détrousser, tentant de les effrayer en exhibant ses muscles. C'est qu'il est impressionnant le bonhomme. Et il lui faut rattraper plusieurs personnes pour leur ramener leur argent durant son périple. Bon geste qui a le mérite de le perdre à nouveau et d'accroitre la probabilité de terroriser à nouveau un passant. Il fait tellement d'effets qu'on lui envoie la milice locale qui, heureusement, se montre plutôt compréhensive grâce aux explications éclairées d'Arnold. Et sans parler d'autres péripéties toutes aussi rocambolesques les unes que les autres, Arnold finit par arriver en lieu et place du laboratoire Saigné. Situé dans un coin un peu paumé, mais plutôt tranquille, c'est une grande bâtisse sur deux étages dont l'entretien laisse à désirer. Derrière les fenêtres sales, les scientifiques ne manquent pas d'intimité.

Quand on vit sur une ile forestière et qu'on est habitué à rentrer chez soi les mains pleines de terre, ce n'est pas le genre de détail qui importe. Du coup, Arnold passe la porte indiquant l'accueil. Cette dernière est une petite pièce avec deux chaises et une table cassée dans un coin. La présence des toiles d'araignées sur les chaises laisse peu de doute sur la quantité astronomique de touristes. Dans l'autre coin, il y a juste un bureau pour celui qui fait l'accueil. Toutefois, celui-ci n'a plus guère cet usage. Comme tout l'accueil, d'ailleurs. Il semblerait que par manque de place, cette salle ait été contaminée par la soif inexorable des scientifiques à faire des expériences. Véritable salle de laboratoire où des ustensiles s'empilent un peu partout, le maitre des lieux n'est autre qu'un scientifique du cru totalement absorbé par une expérience à base graine de café. Son visage ridé laisse peu de doute quant à son âge avancé et sa tenue étrange laisse aussi peu de doute sur sa stabilité mentale.


Totalement confiant, ou inconscient, Arnold s'approche.

Escusez moi ? Mais vous faites quoi ?
Greu …
Aaaaah. Intéressant …

On lui avait bien dit que lorsque les scientifiques parlent, c'est incompréhensible.

Et sinon, je voudrais voir le professeur Zubu.
Greu.

Il pointe sa main droite vers la porte. Cela faisant, il verse la moitié du contenu de son récipient sur la table. Celle-ci se met soudainement à siffler et des cloques apparaissent sur la surface du bois tyrannisé du scientifique. Arnold le remercie et s'en va sans trop s'attarder. On lui a aussi dit que les scientifiques n'aiment pas se sentir observés durant leurs expériences. Le bucheron rentre alors dans un couloir permettant l'accès à différentes petites salles obscures où des expériences inquiétantes se déroulent toute seul. Arnold ne regarde pas trop. Sauf les bégonias sur la fenêtre de gauche ; ils sont jolis. Au bout du couloir, il arrive finalement devant un escalier qu'il décide de monter, l'étage du dessous dégageant de si fortes odeurs d'ammoniac qu'Arnold eut l'instant de ne pas y aller. C'est en montant qu'il commence alors à entendre des paroles humaines.

… Voyons, Sana, vous êtes dans l'erreur, je vous le dis !
Et je vous répète que non ! Vous allez trop loin !
Trop loin ? Mais c'est la richesse à portée de main ! Imaginez ! Des crédits illimités pour toutes vos recherches !
Je n'en veux pas ! Pas de cette façon !
Écoutez …
Non ! Non ! Et non !
Euuuuh ?

C'est Arnold. Il est arrivé dans une sorte de grande pièce avec des bureaux surchargés de dossiers prenant la poussière. La partie administrative du bâtiment. Là, il découvre le professeur Zubu en pleine discussion avec une autre personne totalement à l'opposé de Zubu. Ce dernier est un peu âgé et semble excentrique, l'autre paraît jeune et beaucoup plus posé, beaucoup plus normal. Plus un homme d'affaires qu'un scientifique.


Les deux individus regardent Arnold qui vient de débouler.

Monsieur Ramba ! Vous êtes enfin là, c'est un plaisir !

L'autre fait la grimace, moqueur.

Vous voyez, professeur Schnee, nous allons pouvoir en redisc...
Pas la peine. Nous nous sommes tout dit.

Il se lève et prend un chapeau posé sur une pile de boites contenant des souris de laboratoire morte de faim.

Mais …
Vous êtes bouchés. Vous n'entendez rien à la réalité du monde. Eh bien ! Je ferai en conséquence.
Monsieur Ramba.


Un bref salut et il s'en va, descendant les marches quatre à quatre. Arnold fait une drôle de tête.

Je gêne ?

Non non ! Bien sûr que non ! Juste une querelle entre collègues ! Mais mettez-vous à l'aise, je vous prie ? Vous avez fait bon voyage ? Vous avez trouvé facilement ? J'ai des tas de choses à vous montrer. Nos progrès sont exponentiels depuis notre visite d'Endaur. Vous voulez peut-être un café ?

Arnold regarde les graines de café que désigne Zubu. L'homme pense à une chose, puis lui sourit, poliment.

Non, merci.

Prudent.
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Voyez-vous, monsieur Ramba...
Euuuh …
Un souci ?
Est ce qu'on peut arrêter avec les monsieurs … j'suis pas habitué.
Ah ! Ah ? Vous me permettez de vous appeler Arnold ?
Oui ! Là, c'est mieux.
D'accord Arnold.
C'est cool Sana.

Les deux individus sont montés à l'étage après l'arrivée d'Arnold. Cet étage est consacré à des expériences un peu moins inquiétantes que celle du rez-de-chaussée. On y expose aussi davantage de résultats que l'autre étage qui est beaucoup plus expérimental et dangereux. Ils sont actuellement dans une salle plutôt grande avec des tables disposées à intervalles réguliers. Dessus, des boites, des aquariums, etc. Que des expériences en courts ou sur le point de se terminer. Zubu montre tout ça comme si c'est évident que c'est merveilleux. Arnold hoche la tête, sans comprendre.

Ou j'en étais... ?
À « Voyez-vous ».
Ah. Oui. Voyez-vous, Arnold …
Je vois...
Mes recherches depuis plusieurs années se portent sur les végétaux. Avec mon équipe, nous cherchons tout ce qu'il est possible d'améliorer pour les arbres, les fleurs et toutes les autres formes de vies végétales. Nous avons par exemple développé un gazon qui pousse de sorte que le gazon soit toujours d'une taille uniforme !
Et … ça sert à quoi ?
C'est plus joli ! Un gazon d'une même taille !
Ah...
Pour ce qui vous concerne, l'étude s'est davantage portée sur les arbres, souvent utilisés pour de nombreuses utilités. Nous avons travaillé sur la vitesse de croissance, les formes des arbres, des racines même, mais aussi sur les propriétés mécaniques des arbres !
Dans quel but ?
Le but ? Mais c'est évident ! Accélérer la croissance des arbres pour augmenter la productivité ! Pouvoir agir sur la forme des arbres pour que la découpe soit plus simple et avoir des formes intéressantes permettant une transformation moindre ! Augmenter des propriétés comme la résistance à la flexion, à la traction, à la torsion ! Résistance contre les maladies et les champignons ! Et encore bien d'autres choses encore !
Ah.

C'est tout ce que ça vous fait ?

Bah … euh … J'ai du mal à saisir, quand même.
Ah. C'est que je ne suis pas rentré dans les détails.
Euh.
Ça ne prendra que quelques minutes.

Bla bla bla blabla blablablabla blabla bla Arnold. Blablabla blabla blablablabla. Blabla ! Blablabla Arnold ! Bla ! Bla ! Blablabla ! Bla bla bla bla blablabla !
Hein, hein …
Bla blabla blabla blablablabla blablabla Arnold !
[…]
Blabla bla !
N'est ce pas évident.

Euh … oui. C'est plus clair maintenant.
Ravi de l'entendre !

Les deux hommes sont passés à côté de plusieurs aquariums d'où ils ont pu voir la croissance de plusieurs petits arbres. Le scientifique disait vrai : les arbres poussaient plus rapidement que la normale. Et les formes étaient souvent mieux, moins tarabiscotées. Après avoir montré tout ça, Sana enchaîne avec des tests de force sur des échantillons de bois, mettant Arnold à contribution pour casser tout ça. À première vue, ça semble être pareil, mais même le bûcheron ne peut que conclure sur les meilleures propriétés des échantillons d'arbres modifiés. Sana est aux anges. Arnold un peut moins en comprenant ce que tout cela implique.

C'est fantastique, n'est-ce pas ?
Non.
Comment ça ?
Vous faites mal aux arbres !

L'espace d'un instant, Arnold paraît menaçant, prêt à venger l'ensemble de ces végétaux. Sana prend peur et passe sous une table.

Je vous assure que non !
Mais vous faites quoi, là ?
Euuuh. Rien. Mais, vous allez rien me faire ?
Non.
Ah.
Et pour les arbres ?
Ne frapper p... euh. Quoi ?
Mal.
Aaaah. Oui. Voyez-vous, Arnold, on les aide à grandir. Il y a des milliers d'années, ils devaient pousser comme ça. On ne fait que les aider à s'épanouir. Imaginez un peu.
J'ai du mal.
Essayer. Dans une forêt où c'est l'anarchie, les arbres croissent dans la difficulté.
Oui. Mais en harmonie.
Certes. Mais quand un arbre est seul. Il se développe bien mieux, non, sans contrainte !
Oui …
C'est ça que l'on fait ! Dans une forêt où l'anarchie règne, un arbre poussera avec autant de vigueur et de beauté que s'il était seul.

Arnold ne semble pas confiant. Il est profondément attentif au bien-être de la forêt. Et ces histoires, ça le gêne. Alors du poing, il brise la vitre d'une des petites serres. Le scientifique qui s'est à peine relevé sursaute et se planque derrière un bureau. Le bucheron passe ses mains dans l'ouverture et commence à toucher l'arbre. Les yeux fermés, il semble méditer.

Arnold ?
Silence !

C'est bien ce que je pensais. Cet arbre souffre !
Il est différent lui !
Ah oui?!
J'vous jure ! Testez celui-là !

Il en désigne un autre. Arnold exécute à nouveau sa méthode pour ressentir le bien-être des arbres en tachant cette fois d'ouvrir la trappe au lieu de tout casser. Le résultat est sans appel.

C'est différent. Il est … apaisé. Pourquoi cette différence ?

Le professeur Zubu se redresse, comme si sa peur laissée place à l'enthousiasme.

En fait, c'est là tout le cœur de ma discorde avec le professeur Schnee ! Le premier arbre est de sa conception. Une croissance trop poussée, trop brutale. Il veut aller trop vite. Je préfère que les choses soient plus naturelles. C'est la deuxième souche. La mienne. Quelque chose de plus respectable.
Elle l'est.
Ah ? C'est bien ça. Je n'ai jamais su si c'était pas trop. À part craquer de temps en temps, ils ne disent pas grand-chose, les arbres.
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Deux bonnes heures sont suffisantes pour mettre les choses aux clairs et éviter un coup de poing rageur d'Arnold. Les arbres, c'est sacré. Et le sujet étant d'importance, il a fallu en reparler plusieurs fois pour que le bucheron puisse être sûr de la bonne foi de Sana. Les recherches du professeur Schnee, celles qui font souffrir les arbres, Arnold ne peut les cautionner. Et le scientifique est d'accord. C'est pour mettre les choses au clair qu'il a alors contacté toute l'équipe pour la dégustation de quelques pains rassis et d'une bonne tasse de café afin de leur en parler. Arnold et Sana sont les premiers arrivés, rapidement rejoints par Greu, car telle était son nom. Le professeur Zubu raconte brièvement l'histoire de cet être vieilli par les âges. C'est le plus vieux du laboratoire et lors d'une expérience blablabla, il eut une réaction anormale qui fut détonnante. Greu en sortit, vivant. Et greu n'était plus que le dernier mot qui sortait de sa bouche. Il semble être encore capable de comprendre, mais pour le langage, c'est râpé.

Greu a ramené du café. Zubu le remercie, mais Arnold hésite. Greu lui tend une tasse avec insistance.

Greu. Greu.
Je pense qu'il veut que vous preniez cette tasse...
C'est que …
ça lui fera plaisir ! En plus, il est excellent !
Greu.
Si vous le dites...

Arnold s'en saisit et la porte à son nez. L'odeur est épouvantable.

Il a un bon fumet.
Greu.
Alors, buvez !

Arnold approche sa tasse sans montrer son dégout, mais alors qu'il va boire, il ne peut s’empêcher de faire une grimace. Greu tourne alors les talons et s'engouffre dans la salle d'à côté en claquant la porte. Constatant sa gaffe, Arnold prend son courage à deux mains et ingurgite le liquide qui se révèle avoir un excellent goût... de chicorée.

C'est bon, hein ?
Euh...
C'est du bon café ça.
Peut-être. Mais … je l'ai vexé, je crois.
Mais non. C'est vrai que ça sent pas bon, mais on est habitué. On a tellement l'habitude de sentir n'importe quoi qu'on a plus de nez du tout.
Je vais aller m'excuser.
Laissez. Il va bientôt revenir. Ce qui m'ennuie, c'est que les autres ne sont pas là. Ils m'avaient assuré qu'ils seraient là ailleurs.
Un contretemps ?
Ils sont dans le bâtiment. Ce n'est pas possible ! Ah ! Je crois que Greu revient.

Effectivement, il revient tout juste, défonçant la porte d'un vol plané tandis que trois tasses de café volent dans les airs, atterrissant sur une plante sur le point de mourir et l'achevant brutalement. Zubu regarde Greu, les yeux ronds tandis qu'Arnold est déjà sur ses gardes. Par la porte maintenant bien ouverte, deux gorilles rentrent. On entend par là des humains croisés avec des armoires à glaces et non pas des singes. Les expériences du laboratoire ne sont pas aussi folles que l'on pourrait le croire. Pas les peines de les décrire, ils sont juste trop stéréotypés.

Le boss a dit de pas blesser les autres !
Il allait m'attaquer avec sa saloperie de liquide ! Ça pue tellement que mon marcel aurait été irrécupérable au lavage.
C'pas important !
C'est le marcel que m'a fait ma copine ! Alors, ta gueule !

Puis ils voient le scientifique. Et Arnold.

Ah. V'là le cadavre.
On fait quoi de l'autre ?
Même chose.
Mais je ne suis pas un cadavre !
Pas encore !
Mais pourquoi ?
Pas le temps d'expliquer !

BAM !

Ça, c'est le bruit de la torgnole d'Arnold qu'il vient de foutre au premier gars qui encaisse difficilement, parce que c'est sous le coup de la surprise.

Vous avez tué sans raison cette plante !

Hein ?
Hein ?
Hein ?

Oh et puis merde !

Et la baston commence. De force à peu près égal, Arnold est les deux compères s'échangent des mandales en esquivant de temps en temps. De son côté, le professeur Zubu s'évanouit: c'était ça où s'attaquer à l'un de deux individus. Le résultat aurait pu être le même. Arnold tient bien au coup, mais les deux gusses ne sont pas des novices et ils finissent par prendre l'ascendant. Toutefois, c'est à ce moment-là que Greu refait son apparition, fracassant le pot de fleurs sur le crane du planticide. Pas de souci pour Arnold, Greu a juste cassé la maison de la fleur. C'est pas grave. Puis le scientifique arrose l'autre de café bouillant après avoir fait un tour dans la salle à côté. Finalement, Arnold les achève en fracassant un bureau entier sur leur dos.

Greu.
Bien joué !

Et c'est alors que Zubu se réveille.

Déjà le matin ?


Dernière édition par Adrienne Ramba le Mer 4 Déc 2013 - 22:52, édité 3 fois
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La dizaine de scientifiques du laboratoire fut retrouvée très rapidement après ça. Ils avaient croisé la route des deux loubards en venant pour la réunion. La plupart étaient restés tranquilles, conscients qu'ils étaient plus performants pour lutter contre l’obscurantisme que contre des muscles. Et encore. Toutefois, alors que tout le monde s'est réuni pour boire ce fameux café, Arnold finit par remarquer une chose.

Où est Schnee ?

En effet, il n'est pas là. Et personne le trouva dans le quart d'heure suivant. Étonnant, alors que Zubu l'avait contacté personnellement pour qu'il vienne. Il avait accepté de venir, en plus. Mais non. Rien, il n'était pas là. Ce petit moment de recherche fut mis à profit par Arnold pour en savoir davantage sur Schnee.

Greu.

Il décida alors de demander à Zubu.

En fait, Schnee et mois sommes les deux propriétaires du laboratoire. Enfin, je l'ai créé avec son père et il a repris le flambeau. Il n'est pas un grand amoureux de la recherche. Il est plus attiré par l'argent et le luxe. Ça a beaucoup affecté son père. Parfois, j'ai le sentiment que ça a accéléré sa mort, tout ça. Enfin, il a hérité de la moitié des parts du laboratoire. Nous sommes associés, quoi. Cette histoire de croissance exagérée, ça vaudrait cher, c'est pour ça qu'il est intéressé ! Mais c'est sûr que ce n'est pas très bien pour les plantes. Et puis, l'autre méthode offre déjà de bonnes performances. Mais quand il y a de l'argent en jeu, c'est le commercial qui parle plus que le scientifique. C'est dommage. Après, il est très utile pour avoir des fonds. J'avoue que le laboratoire est proche de la faillite. En fait, c'est plus avec son aide que je comptais relancer la machine. En utilisant nos derniers résultats...

De retour auprès d'un énième café, comme quoi Greu sait faire de bon café, Zubu prend le temps d'expliquer la raison de cette petite rencontre. Après quelques questions et interrogations légitimes, la majeure partie du groupe se range du côté d'Arnold. Les récalcitrants pensèrent un peu aux arguments d'Arnold et changèrent rapidement de camp. Pour le dernier, il suffit au bûcheron d’assommer à nouveau l'un des gorilles qui venaient de se réveiller. Une démonstration totalement innocente, mais particulièrement efficace.

Puis un den-den se fait entendre. Un escargophone dans une poche des deux gus. Greu s'en saisit et l'actionne.

Alors, c'est fini ? Vous avez du retard !
Greu.
Greu ?

Son visage inexpressif devient soudainement fâcheux. Il tend le petit instrument à Zubu.

Schnee ?! C'est toi ?
Oh non …
Ces gens nous ont attaqués ! Ils voulaient me tuer ! Comment les connais-tu ?
Silence. Je me demande bien comment tu as fait pour survivre à mes deux hommes de main, mais tu peux t'assurer que la prochaine fois, tu vas y passer.
Mais... tu veux ma mort ? Mais pourquoi ?
T'es un poids lourd. La science, c'est de l'argent. Mais tu comprends rien. Une fois mort, le laboratoire sera à moi. L'équipe et les résultats aussi. Sois gentil, crève en silence !
Vous nous aurez pas ! Nous sommes unis !
Vous ?
Oui ! Toute l'équipe !
Ils sont donc là … tant pis pour eux...

Clac.

Fin de la communication. L'équipe semble abasourdie. En arrivée à  ça, c'est fort, mais ça ne semble pas être la fin de leur peine. Greu, qui s'est approché de la fenêtre, leur indique de venir. Dehors, non loin, un petit groupe est en train de se former. Ils sont armés. Et leur attention semble être assez claire.

C'est la merde.
GREU.
Hein ?
J'crois qu'il a dit qu'on allait pas se laisser faire.
Enfin, vous êtes des scientifiques …
Ne sous-estime pas la science !


Dernière édition par Adrienne Ramba le Mer 4 Déc 2013 - 22:51, édité 1 fois
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Quelque temps plus tard, les premiers hommes entrent dans le laboratoire en faisant sauter la porte de ses gonds. Les ordres sont rapidement donnés. Un tiers au rez-de-chaussée. Le reste à l'étage. Et une fois à l'étage, ils se divisent en deux pour fouiller chacun des deux étages. En même temps, au rez-de-chaussée, trois hommes entrent par la porte de derrière. Pour eux, les scientifiques sont enfermés. Impossible de sortir. Ce sont des hommes de main lambda. Obéir, casser et faire le mal, ils savent faire. Quand ils ont su qui étaient leurs adversaires, ils se sont dit qu'ils allaient s'amuser. Taper des binoclards un peu vieux, c'est amusant.

Sauf que les binoclards sont pas des idiots. À l'inverse des agresseurs. Ceux du rez-de-chaussée en font rapidement les frais. Un scientifique jouant l'appât et sortant d'un bureau, six individus lui courent après. L'homme s'engouffre dans une pièce sans toucher à la porte. Les poursuivants ne font pas tant de chichis, grand mal leur en fasse lorsque les bouteilles d'acides leur tombent dessus, brulant tout. Il suffit aux trois scientifiques de les achever rapidement à coup de microscope dans la gueule. Pour les trois hommes de derrière, c'est plus simple. Arnold était prêt. Le premier tombe avec une chaise fracassée sur sa tête. Les deux autres réagissent trop lentement. On avait oublié de leur préciser la présence du bucheron. Une fois terminé avec eux, il chope un autre gars du rez-de-chaussée qui était parti voir ce qu'était devenu le groupe à l'acide.

Mais au premier étage, c'est tout aussi dangereux. Divisés en deux groupes, les attaquants s'avancent. D'un côté, ils font face à un binoclard activant une machine bizarroïde qui a pour effet d'attirer tous les objets métalliques dessus. Le groupe finit rapidement désarmé avec tout leur coupe-jarret sur la machine. Une opération inverse et les objets sont renvoyés à leur propriétaire. Ça tranche dans le vif des sujets. De l'autre côté, c'est une horde de souris qui est lâchée sur la bande. Ils sont pas trouillards à ce point, mais ça bouge dans tous les sens et ça gêne. C'est encore plus dérangeant quand des types au premier font passer les deux loubards de la dernière fois au travers d'un plancher préalablement fragilisé. C'est qu'ils étaient un peu mastoc, aussi. Et les deux morceaux de barbaques sur le groupe de casseurs, ça fait son effet. Pour les finir, il y a toujours une bonne giclée d'un produit hautement toxique, ou corrosif, voire les deux. Greu à la baguette pour eux.

Pour les survivants divers et variés, il y a aussi du café brûlant dans les yeux. Et pour les plus téméraires, on les amène dans une autre pièce où leur fait péter un truc de cryogénisation. En deux secondes, ils souffrent gravement du froid à s'en briser. Et ils ne tardent pas à s'immobiliser, plus par peur des microscopes servant de massue en espérant que le silence continue et qu'ils ne tentent pas de briser la glace.

Au deuxième étage, les derniers assaillants passent au milieu des vitrines à la recherche des résultats tant recherchés par Schnee. Parce que sans résultat, c'est pas cool. Les documents sont dans des bureaux au bout du bâtiment et ils doivent traverser une salle assez sombre. Ça empire drastiquement quand le magnétiseur du premier étage fait sauter les plombs. Nuit noire. Heureusement, certains ont des allumettes, procurant une lumière fragile. Arrivant près des bureaux, ils ouvrent les tiroirs en forces. Grosse erreur. Rempli de gaz inflammable, le coin explose et l'ensemble des plantes de Schnee, ainsi que ses notes, part en fumée. Les scientifiques arrivent à la rescousse avec de la mousse anti-feu de leur invention. Un truc qui solidifie un peu trop rapidement. La plupart des gusses finissent brulés et bloqués par la mousse qui ne l'est plus trop. Et les derniers se font rapidement maitriser par un Arnold qui vient tout juste de monter à l'étage.

Efficace, non ?
C'était pas totalement scientifique tout ça. Pas très de haut niveau …
Qu'est ce que t'en sais ?
Euh. Rien. Z'avez raison.

Au loin, la rumeur annonce l'arrivée de la milice et des combattants du feu. Pour rien. Mais c'est toujours pour la bonne cause. Et puis, ils ne se déplacent pas pour rien, ils ont une vingtaine de corps plus ou moins vivants à attraper. Leurs propriétaires sont parfois connus de la milice. Bonne pioche pour le sergent de service.
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Le lendemain, tout s'est arrangé. Tout le monde s'est fait embarquer et on a réparé les quelques dégâts. Puis tout le monde s'est posé dans le bureau principal afin de boire un bon café de Greu. Ça rit. Ça boit. Tout est bien qui finit bien. Les recherches de Schnee ont disparu, mais pas celle de Zubu. Pas de nouvelle de Schnee, aussi, jusqu'à ce que le den-den se remette à fonctionner. Le silence se fait. Et Zubu décroche.

Schnee ?
Zubu...
Je vous avais dit qu'on se laisserait pas faire.
J'ai pu voir, oui.
Alors ? On fait la paix ?

Les scientifiques se mettent à gueuler. Visiblement, ils trouvent que Zubu est trop complaisant, à raison.

Tu es vraiment un idiot.
Tu vas continuer à vouloir notre mort ?
Aucun intérêt. Mes résultats étant perdus, vous avez plus rien à m'apporter. De toute façon, vous êtes finis. Il n'y a plus de fond dans les caisses. J'ai tout pris. Tu signes n'importe quoi, Zubu, tu es un idiot fini.
Et toi un corrompu avide d'argent !
J'ai juste le souci de la réalité. Je me suis trouvé des alliés puissants qui sauront pleinement exploitées mes recherches. Je suis juste …
Retardé …
Non. Ça, c'est toi. Indisposé.
Va en enfer !
Je prends ça pour un adieu.

Clac.

Les commentaires fusent. Pour certains, il ne l'a pas assez insulté. Pour d'autres, il aurait pu tendre la main. On sait jamais. Pour l'un, c'est juste Greu. Puis, tout le monde finit par assimiler la principale idée.

On est sur la paille.
Greu.

La morosité s'installe et même le café de Greu ne parvient pas à leur remonter le moral. C'est alors qu'Arnold s'avance et montre les mains en signe d'apaisement.

J'ai peut-être une solution.
Ah bon ?
Vous avez besoin d'argent ? J'en ai.
Ah ?!
Greu !
Oui. Si je m'associe avec vous, je vous finance. J'aime bien vos recherches et ça peut aider dans mon travail. Et en même temps, je contrôle pour que vous fassiez pas comme Schnee.
Naturellement ! Naturellement !
Je sais pas avec qui ce Schnee s'est associé, mais ça sent pas bon. S'il faut se battre d'une quelconque manière, il faudra être uni ! Comme hier !
Ouais !
C'est entendu ?

Regards croisés entre tous les participants. L'offre semble alléchante. Arnold s'est battu avec eux. Ils ont confiance en lui. Et Arnold voit bien les intérêts qu'il a de les avoir avec lui. Tout le monde est gagnant.

Top là !

Et c'est ainsi que le contrat fut scellé. Schnee disparut de l'ile et le laboratoire fut fermé, puis rouvert par Arnold. Ainsi, il était pleinement propriétaire et Schnee ne pouvait même pas en avoir un certain contrôle. Les scientifiques se remirent au travail sous la supervision de Zubu plus déterminé que jamais. Finalement, les deux loubards au marcel restèrent parmi les scientifiques. Ces derniers avaient besoin de sécurité et ils pouvaient s'occuper de la tâche. Tant qu'ils étaient payés, ils étaient contents. Et s'ils faisaient mal leur boulot, Arnold leur avait promis qui les retrouverait. Du coup, ils étaient déterminés à réussir.

Avant de repartir pour Endaur, Arnold but une dernière tasse de café de Zubu. Et finalement, il se posa une question qu'il lui trottait dans la tête depuis un paquet de temps.

Ça vous dit quelque chose, Harlem Meilleur ?
Greu.
Euh... Vous voulez dire Erlenmeyer ?
Peut-être.
Pourquoi ?
Pour rien. Un truc totalement idiot et sans rapport.
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