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La Liberté guidant le peuple [Reyson]

    Quel drôle de lieu qu’un musée. Il s’agit sans doute du seul lieu où un os de dinosaure peut côtoyer la molaire d’un célèbre pirate sans déranger le pot de chambre d’un amiral oublié. Sous le regard sévère du portrait de l’amiral Kenpachi défilent touristes et natifs. Aujourd’hui, le musée de Logue Town inaugure son exposition sur la grandeur de la Marine et du Gouvernement Mondial. Il est toujours bon de rappeler à la population qu’elle est entre de bonnes mains, n’en déplaise aux révolutionnaires.

    Dans la salle consacrée à l’événement, de nombreuses personnes sont présentes. Dans un coin, une partie de la noblesse de la ville vient montrer avec ostentation son intérêt pour les manifestations culturelles. Ils rient avec distinction, un verre de vin blanc à la main, aux plaisanteries du conservateur. Feignant l’intérêt, certains se hasardent à commenter une œuvre abstraite ou la nostalgie apportée par un quelconque objet. N’est-ce pas si émouvant de voir ce vieil uniforme d’un soldat devenu contre-amiral ? Les choses évoluent si vite ! Avec politesse, le conservateur approuve avant de s’esquiver pour saluer d’autres visiteurs. Il serre la main d’un ou deux amis, salue avec révérence quelques soldats et se dirige finalement vers une classe d’enfants excités par cette sortie scolaire. Avec quelques mots bien choisis, il leur narre la grandeur de la Marine et l’importance de l’Histoire. Des mots passionnés qui n’échappent pas aux quelques figures importantes de la ville, juste à côté. Cette année encore, les subventions ne manqueront pas.

    Le conservateur ne tient pas en place. Fidèle à son rôle, il sillonne le musée afin de s’assurer de la bonne marche de l’événement. La salle d’exposition n’est pas son seul terrain et bientôt le voilà qui s’éclipse par une porte ayant la mention « Privé » inscrite en lettres dorées. Besoin d’une pause café peut-être ? A côté d’une vitrine, Louise l’observe disparaitre. Depuis le début, elle suit son manège, les observe lui, les invités et les simples visiteurs. La jeune femme ne sait pas ce qu’elle cherche, n’est même pas sûre de chercher quelque chose, mais son instinct lui crie que si elle veut trouver, c’est ici qu’elle doit être. Trouver quoi ? La même chose. Toujours la même chose depuis qu’elle a quitté son foyer, l’année passée. La Révolution.

    Elle en est certaine, une telle propagande de la part du gouvernement devrait faire sortir les révolutionnaires de leur trou. Comment rester de marbre face à cette salle luxueuse qui suinte l’hypocrisie ? Elle, elle s’en moque des agissements des politiciens véreux. Peu importent les raisons qui les poussent à exposer leur pouvoir, tout ce que Louise voit, c’est une opportunité. Mais en attendant que quelqu’un se manifeste, elle est contrainte à rester là, prétextant l’intérêt. Depuis bientôt une heure, elle parcourt la salle, s’arrête à chaque vitrine, lis les cartels pour les oublier l’instant d’après… Dans le fond, elle se moque bien de cette vieille brochure vantant les mérites de l’engagement, elle n’a que faire du sabre d’un ancien officier de Logue Town. Avec un soupir, la blonde se détourne de la vitrine pour aller voir un tableau représentant la guerre de Marie-Joa. Indifféremment, elle observe les célèbres figures du siècle passé : Monkey D. Luffy, l’Amiral en chef Sengoku, ce connard d’Akainu… La fresque est immense, suffisamment pour qu’un groupe d’enfants vienne se tenir à son tour devant, les yeux emplis d’étoiles en imaginant la terrible bataille.

    « Pssst, t’as vu ? »
    « Quoi ? »
    « Elle a pas les yeux de la même couleur ! »

    Hm, finalement, ce n’est peut-être pas l’Histoire qui les passionne.

    « C’est bizarre ! Tu crois que c’est une sorcière ? »

    Mais pourquoi les enfants sont toujours persuadés qu’elle est une sorcière ? Avec une moue agacée, Louise se remémore un instant une petite fille aux grands yeux verts qui lui a un jour tenu un discours similaire…

    « Je suis pas sourde alors barrez-vous si vous voulez pas finir en ragoût. »
    « Tu mens ! Les sorcières ça existe pas. »
    « Tu veux parier, sale morveux ? »
    « Eh, t’es méchante ! Je vais le dire à ma maman ! »
    « C’est sensé me faire peur ? »
    « Ouais ! Elle a un gros pistolet et même que c’est une révo… »
    « Chuuut ! T’as pas le droit de le dire ! »
    « Quoi ? »
    « J’ai rien dit ! »
    « Où elle est ta mère ? »
    « Je te le dirai pas ! »
    « Oh t’as plutôt intérêt, sinon… »

    Oubliant un instant où elle est, Louise saisit l’enfant par le col. Mauvaise idée. Rapidement, elle sent une main se poser sur son épaule et entend une voix menaçante dans son dos.

    « Si tu touches un cheveu de mon fils, je t’assure que tu vas le regretter. »
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    Logue Town. La ville où tout commence et où tout se termine. Cette phrase fait référence à la vie d’un ancien pirate, d’un ancien seigneur. Alors pourquoi dit-on tout ? La vie d’un homme peut remplir la notion de tout ? Le plus surprenant est que le tout ne soit pas le gouvernement mondial. Remarque, dur de parler d’un tout dans ce cas, vu qu’on ne connaît que mal le contexte de son commencement.

    Un musée faisait justement l’éloge de ce grand organisme. Peut-être y trouverais-je quelques informations ? Comme on dit, soit proche de tes amis, mais plus proche encore de tes ennemis. Comme je n’ai pas d’ami sur cette île, autant suivre cette maxime… Ouais, je parie que vous vous posez tous la même question : « cette » maxime… Une maxime… S’agissait-il d’un des premiers homosexuels ne s’assumant pas et appelant son compagnon comme s’il s’agissait d’une femme ? Ou simplement un travesti du nom de Maxime ? Mais le sujet n’est pas ce débat. Dans tous les sens du terme, vu qu’il s’agit d’un complément d’objet direct dans cette phrase… Hum.

    Voilà donc la raison du pourquoi de ma présence en ce musée. Quant au comment : mes jambes. Bon, faut avouer que ma première envie fut l’instinct primaire de tout homme : détruire. Surtout quand on voit directement un portrait du conseil des cinq étoiles en grand dès le hall d’entrée. Déjà une information d’obtenue : la tête des types que j’aimerais bien rencontrer… Enfin, c’est surtout mon poing qui a envie de les voir. Pas celui de la fin de la phrase, mais celui au bout du bras. Quoiqu’aucun des deux n’ont d’yeux pour voir… Bah, retournons à nos moutons. Bien qu’il ne semble pas y en avoir dans ce musée. Des pigeons peut-être, mais pas des moutons… Hum.

    Evidemment, j’étais là sous une apparence modifiée par mes soins. N’oublions pas que je suis un pirate, à peine au début de ma carrière. Je n’allais tout de même pas tout faire capoter si tôt. De toute façon, avec ma prudence naturelle, c’est sûr que je ne finirais jamais derrière les barreaux. Non, jamais. Y a que les cons pour se faire capturer…

    Bon, comme je m’y attendais un peu, je ne trouve pas grand-chose quant au siècle oublié et la fondation du gouvernement mondial. Il y avait plutôt les illustres personnages des temps passés, les grandes batailles… Je grinçais quelque peu des dents à voir les couleurs d’une telle autorité partout. Bah, si ça m’écœure au point de déglutir, je n’aurais qu’à viser l’une des chefs d’œuvres. L’excuse d’une maladie passe toujours mieux que « j’ai glissé sur une banane et j’ai percuté la toile du tableau »…

    Cependant, certaines représentations attirèrent tout de même mon œil. Hormis mon envie de trouver le squelette d’un dinosaure pour le chevaucher, il y avait aussi les figures d’anciens ennemis de cette justice qui semble inébranlable. Et pourtant. Et pourtant. Et… Hey, je t’ai déjà dit de ne pas faire tes lignes d’écriture sur mon scripte ! Alors, je disais donc, et pourtant plusieurs ont fait trembler cette organisme. Je me trouvais d’ailleurs devant un chapeau de paille, posé sur un socle, transpercé par le drapeau de la justice. Etait-ce le vrai chapeau ? Sans doute une réplique. En tout cas, le message de l’artiste était clair. Je m’agenouillais discrètement, feignant de replacer correctement le bas de mon pantalon, tout en témoignant mon respect à ce pirate qui est allé si loin. Bien que ton but n’était pas de renverser la marine, j’espère marcher sur tes traces, et hériter un peu de ta gloire d’antan. Ce trou formé par le drapeau est une injure à ton nom, toi qui semblait plus libre que n’importe quel homme…

    Mais au beau milieu de ma simili prière, des paroles vinrent m’interrompre. Juste à l’art avoisinant, devant un tableau. D’abord des enfants, puis la dame en tenant un au col, et enfin l’homme posant sa main sur son épaule. Alala, et dire que je n’y suis pour rien dans cette affaire. Mais je ne pus m’empêcher de m’en mêler. Faut dire, un homme contre une femme, c’est ni galant, ni loyal. A la limite, deux femmes contre un homme, et encore…

    " Si tu touches à un cheveu de la demoiselle, je t’assures que tu vas le regretter. La vérité sort de la bouche des enfants, imagine qu’ils aient raison. Veux-tu que la sorcière te change en crapaud, condamné à attendre un baiser pour recouvrer ta forme initiale ? Quoique, vu ta tête, le corps de crapaud serait plus une bénédiction qu’une malédiction… Laisse-moi me rectifier. Si c’est bien une sorcière, et que tu touches à un de ses cheveux, je t’assure… que tu vas te salir les mains vu que ces êtres ne sont pas connus pour leur hygiène ? "

    Ouais, ça sonne déjà moins classe. Cependant, le fait que je me mette entre elle et lui était le message à comprendre. Ceci mis à part, j’avais rapidement regardé autour de nous, m’assurant qu’aucun regard ne s’attardait par ici, pour replier mes doigts à l’intérieur de ma paume, les plantant discrètement dans ma chaire. L’instant d’après, mon faciès reprit sa forme initiale. Celui du pirate recherché pour 45 millions. Rien d’exceptionnel, mais c’est déjà pas mal pour les Blues. Immédiatement après, je reprends ma couverture d’anonymat. De toute façon, je n’ai encore rien fait de notable sur cette île, alors personne ne te croira si tu décrètes qu’un type ne ressemblant pas du tout se trouve être celui de l’avis de recherche. On commence à connaître mes procédés, et je devrais plutôt déjà être à assaillir l’un des bâtiments affiliés à la marine plutôt que de traîner ici.

    Pour le moment, je n’ai fait que débuter une joute orale, rien de physique. Or, le premier qui commence se verra virer de ce lieu. La femme du monsieur vint le calmer en l’entourant d’un bras. Une demoiselle avisée. Ils firent signe à leur enfant de les rejoindre. Mais il y avait un hic : j’agissais comme un gentleman envers la sorcière. Non, mon honneur en pâlirait. Je retins donc brièvement le petit homme pour lui expliquer :

    " En fait, ce n’est pas une sorcière. Tu vois, ses parents ont commis la même erreur que le peintre de ce tableau : ils se sont trompés de couleur. Tout simplement. "

    Légère boutade, il le fallait bien. Cependant, pour le sens de mes propos quant au peintre, il fallait voir plus loin, trop pour la compréhension du gosse qui s’en alla tout de même. En effet, derrière nous se dressait le fameux tableau d’une grande guerre. Il y avait l’ancien QG de la marine, en grand, en fond, surplombant toute la scène. Et tout devant, en petit, de dos, face à l’immensité de la justice, un homme à la barbe blanche qui lança la mode des surnoms de barbiers. Quand je parlais de la couleur, je faisais surtout allusion au thème, au message donnait par cette œuvre voulant prouver que la marine est invincible. Mais si la justice est inébranlable, pourquoi l’île a-t-elle entièrement été dévastée ? Il ne mérite pas d’avoir été représenté si petit, car seule sa vieillesse donna la victoire aux justiciers. Mais je m’égarais. Me retournant vers la demoiselle, je découvrais l’effet de ses yeux vairons. C’était comme s’il s’agissait de deux regards différents… Je me penchais à gauche, puis à droite, histoire de voir s’ils réagissaient de la même façon. C’était étrange… Finalement, tu es peut-être une sorcière ?

    " Que voulais-tu à ce môme ? C’est vilain d’effrayer les plus petits que soi. "

    Vous voyez le côté ironique de la situation ? Le pirate qui définit ce qui est vilain… Haha.
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    Avant que Louise ne puisse tenter de répliquer, un nouveau protagoniste entre en scène et s’interpose. Rapidement, avec quelques phrases où la menace couve sous la plaisanterie, il dissuade l’homme d’agir. Merde ! La blonde n’a pas besoin qu’un stupide inconnu vienne se mêler de ses affaires. Cependant, alors qu’une imprécation plutôt imagée tente de franchir les lèvres de Louise, les mots s’étranglent dans sa gorge. Sans qu’elle s’y attende, un étonnant spectacle se joue devant ses yeux, si rapide qu’elle n’a que le temps de se demander si ce qu’elle voit est réel. L’inconnu a métamorphosé son visage ! Les traits se sont étirés, la forme du visage s’est durcie avant que tout redevienne normal. L’effet est si saisissant que le gosse pousse un cri et que ses parents reculent d’un pas avant de fuir. De surprise, Louise laisse la famille s’échapper alors que le type aux deux visages lance une dernière boutade au morveux.

    " Que voulais-tu à ce môme ? C’est vilain d’effrayer les plus petits que soi. "

    S’ils n’avaient pas été dans un lieu public, Louise aurait probablement frappé son interlocuteur. D’ailleurs, sans savoir réellement pourquoi, elle est persuadée de le connaître, de connaître son autre figure, et d’avoir une raison valable de le frapper. Malheureusement pour elle, impossible de se souvenir pourquoi.

    « Pas plus que d’interrompre une conversation privée. »

    Le ton est peu amène. Louise a vu sa cible quitter le musée précipitamment et, étant donné la quantité de marines présents ici, elle n’a pas pu prendre le risque de lui courir après. Elle a beau être chasseuse de prime, elle n’a aucune preuve de l’appartenance réelle de la femme à la Révolution. En outre, s’en prendre à une mère de famille n’est pas vraiment bien vu. Elle a vraiment manqué de subtilité sur ce coup là ! Et l’autre imbécile qui se tient toujours face à elle à scruter ses yeux comme si elle était une véritable sorcière… Où a-t-elle pu le voir ?

    « Mais si tu tiens à le savoir, t’as probablement aidé une famille de révolutionnaires à s’enfuir. »

    Pourquoi lui répondre ? Louise ne le sait pas très bien, mais le fait d’exposer sa frustration à haute voix l’aide à reprendre le contrôle de ses émotions. Non loin d’eux, un homme les observe fixement, un air perplexe sur le visage. Louise est sûre qu’il n’a pu assister à l’étrange transformation de son interlocuteur. Le mot révolutionnaire aura sans doute attiré son attention après la légère altercation. La jeune femme lui renvoie un sourire forcé qui le pousse à se détourner avant de reporter son attention sur le métamorphe… Le métamorphe ! Bien sûr ! Comme une formule magique, le mot rappelle à l’esprit de la blonde une image, un nom, un chiffre…

    « Anstis ! Tu es le pirate métamorphe. »

    Finalement, elle n’aura peut-être pas perdu sa journée. Quarante-cinq millions ce n’est pas rien. Est-elle capable de lui faire face ? Probablement. Après tout, depuis ses débuts, Louise n’a laissé échapper aucune proie et la défaite n’est pas dans ses habitudes. Certes elle ne s’est pas attaquée à de gros poissons, mais l’expérience est là. Le seul problème semble être le curieux pouvoir du pirate. La blonde n’a entendu que des rumeurs à son sujet, des mots sur son habileté à se cacher en plein jour, à se métamorphoser… Elle n’avait pas supposé la présence d’un véritable pouvoir. Un fruit du démon sans doute.

    « T’as une jolie prime sur ta tête. Ou sur l’une de tes têtes… Il est inscrit mort ou vif dessus. Si je te tue, quelle tête je pourrai rapporter chez les marines, tu crois ? »

    Quel que soit son pouvoir, il est supposé disparaître un fois mort, non ? C’est ce que la blonde a entendu dire sur les fruits. Seulement, elle n’est même pas certaine que ce Reyson soit primé pour son véritable visage. Ce serait bien la veine de la chasseuse de prime si elle le tuait pour rien…
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    " Une conversation perd son caractère privé à partir du moment où elle est audible par autrui… "

    Et jusqu'à preuve du contraire, je n'étais pas entrain d'écouter aux portes, mais bien de me focaliser sur l'œuvre concernant le chapeau de paille. Oh, la sorcière semblait vexée. Une famille de révolutionnaires ? Etait-ce des amis au Séraphin ? Peut-être, mais il est trop tard pour le leur demander. D'ailleurs, s'ils le connaissent, c'est peut-être pour ça qu'ils privilégièrent la retraite plutôt que de me tenir tête, en l'honneur d'un ami commun ? Peut-être.

    " En ce cas, j'ai accompli ma BA de la journée. "

    Mais attends… Aider une famille de révolutionnaires à s'enfuir… Avec le ton employé… Tu es du gouvernement ? Non, pas possible, sinon tu m'aurais reconnu tout de même. Allons, je suis vexé moi aussi. Ah non, tu m'as remis. Héhé, le cliché qu'ils ont n'est pas mon meilleur profil, tu ne trouves pas ? Et si on commençait un débat sur la qualité des photographes au service de la marine ? Je leur donnerai bien une image me mettant plus en valeur… Tu ne trouves pas que j'ai plus de potentiel que ça ? Ah, tu parles de me tuer. Bon, c'est pas vraiment le même débat. Mais passons.

    " Je suis honoré de voir que ma réputation ait atteint les oreilles d'une sorcière… "

    Dis-je en m'inclinant humblement. Héhé, quel pirate ne se sentirait pas flatté d'être connu par un inconnu ? D'autant plus qu'à l'époque, tout ce que j'avais entrepris fut couronné de succès.  Alors être découvert dans un musée faisant l'éloge du gouvernement n'avait comme unique effet de m'amuser. Une trop grande confiance en soi ? Possible, voire probable.

    " Comme tu dis, l'une de mes têtes. Mais laquelle ? Si tu te trompes, tu ne seras que l'assassin d'un civil, d'un étranger, et tu deviendras, par ce fait, pirate à ton tour. Vas-tu tourner la roue du destin ? "

    Je la fixais l'espace de quelques secondes, cherchant sa réaction, ses intentions, avant de reposer mon regard sur la peinture devant nous.

    " Mais si c'était une proposition sous-entendant un tête à tête, sache que tu t'y prends d'une manière originale, certes, mais véritablement abstraite. Remarque, dans un musée, tout est abstrait… "

    En parlant du musée, si je continuais de regarder tant d'uniformes de ces justiciers, je risquerais de tout brûler. Oui, cette vue me répugne. Il n'y a rien d'autre ? Oh, une autre salle là-bas. Est-ce celle des ossements ? Je souhaite vraiment monter un dinosaure moi… Me dirigeant vers cette nouvelle pièce, espérant ne pas revoir un bout de l'exposition du jour, je lançais à la demoiselle derrière moi :

    " Si tu veux un tête à tête, demande-le dans les règles. Si tu veux ma tête… y a pas vraiment de règles, mais tu risques de te prendre la tête… "

    Alors sorcière, à quel jeu veux-tu jouer ? Dévoile nous ta vraie nature ! Si tu m'attaques dans le dos, c'est que tu as l'étoffe d'un pirate. Si tu ne fais rien, c'est que tu as le courage d'un couard. Si tu me proposes un verre, c'est que tu es normale, vu mon charme naturel… Hum.
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    Intéressant. Louise suit des yeux la silhouette de Reyson quittant la pièce. Il fait preuve d’une arrogance commune à ceux de son engeance, une assurance qui mène souvent les criminels à leur perte. Encore un qui croit qu’une faible femme ne pourra l’abattre ? Non, sûrement pas. Sa réaction aurait probablement été la même face à un homme. A elle de lui démontrer qu’il se montre trop présomptueux. Le goût du jeu effaçant celui de la colère, Louise se décide finalement à suivre le pirate. Rapidement, elle fend la foule, saisissant deux verres de vin blanc sur une table et pénètre la seconde pièce.

    A l’exception du métamorphe, la salle est déserte. En un coup d’œil, Louise comprend pourquoi personne ne prend la peine de se risquer jusqu’ici. Si l’espace consacré à l’exposition temporaire est vaste, lumineux et chaleureux, la galerie dans laquelle elle se trouve est de taille modeste et l’ambiance y est clairement plus inquiétante. Derrière les vitrines et cordons qui abritent les pièces de musée, les murs sont sombres et affichent des ombres difformes. Et pour cause, la salle est consacrée aux sciences naturelles et à la faune de l’île. Ainsi, en passant lentement devant une vitrine, Louise distingue un énorme rapace figé à jamais dans une attitude agressive. Tout près de lui, un félin gourmand lorgne de ses yeux vides une pauvre proie qui a dû mourir de peur avant même d’être croquée. Avec une grimace, la chasseuse de prime se détourne. Sur une étagère encastrée dans un mur, elle tombe sur quelques « bizarreries génétiques locales ». Avec un froncement de sourcil, elle détaille un pauvre agneau à deux têtes qui n’aura visiblement vécu que quelques minutes ainsi qu’un imposant coq à cinq pattes.

    Le spectacle étrange de tous ces animaux empaillés ne donne guère envie de poursuivre la visite, aussi Louise retourne à son objectif premier : la tête de Reyson D. Anstis. Celui-ci se situe au centre de la pièce, les yeux rivés sur un imposant squelette de dinosaure. En voilà un qui n’aura pas eu la chance d’être empaillé. Ce n’est peut-être pas plus mal… Avec un sourire, Louise s’approche du pirate et lui tend l’un des verres qu’elle a pris un peu plus tôt.

    « Ce n’est pas empoisonné. Je crois… »

    Elle aurait peut-être dû le faire. Dommage qu’elle n’ait pas de poison sur elle.

    « Donc selon toi, je peux devenir pirate en t’assassinant ? Pas que ça me dérange, mais je doute que ça arrive. »

    Sans attendre de réponse de la part du pirate, la blonde se compose un visage apeuré, éploré avant de reprendre la parole d’une voix tremblante et paniquée.

    « Je suis désolée, je ne voulais pas… Il a… Je croyais… Ma famille, il l’a tué. Ce pirate, j’ai cru que c’était lui et… et… »

    Elle prend une gorgée de vin. Pas mauvais.

    « Et personne ne condamnerait la pauvre victime des actes de barbarie d’un pirate. »

    Oh bien sûr, une telle stratégie comporte des risques, mais sans risque, le jeu n’aurait aucun intérêt.

    « Après, bien sûr, tu peux toujours te rendre pour t’épargner un échec. Ce serait dommage de te voir finir dans un musée comme ce pauvre animal. »

    Le ton de Louise est désinvolte, mais elle pense ce qu’elle dit. Il n’y a pas de raisons qu’elle ne puisse pas abattre Anstis. Et puis l’idée de le voir dans le même état que le dinosaure l’amuse malgré elle. Non pas qu’elle nourrisse une intention quelconque de désosser le pirate, elle n’est pas l’une de ces psychopathes sanguinaires qu’on rencontre à tous les coins de rue.

    Le seul problème, c’est qu’ici, les deux protagonistes risquent de se faire prendre trop tôt pour laisser le temps à Louise d’arrêter proprement le pirate. La marine s’attirerait sans doute le mérite de la capture et la blonde n’aurait qu’à repartir les poches vides. Et encore, ça c’était dans l’optique où Reyson serait reconnu.
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    Divergence d’opinion. Pour les animaux en tout cas. Mais le développement viendra plus tard. Ainsi donc, elle n’opta pas pour le comportement de pirate ? Serait-ce alors une invitation en tête à tête ? Les formes y sont. Plus qu’avant en tout cas. Un verre ? C’est du rhum ? Non ? Dommage, mais tant qu’il y a de l’alcool ça devrait aller. Oh ? Pas empoisonné ?

    " T’aurais-je donc surestimée ? "

    Pourtant, je tentais tout de même de renifler le liquide, au cas où je pouvais en détecter une odeur méconnue, avant de l’apporter à mes lèvres. Sait-on jamais. Un empoisonneur n’avouerait pas son acte non plus. Du vin ? Le blanc, très bon choix. Quoique je ne suis pas tout blanc, moi. Mais mes cibles ne le sont pas non plus, donc les couleurs se marient bien, non ?

    La demoiselle me fit part de ses talents de comédienne. Hum. Pas sûr que tout ceci fonctionne, mais sait-on jamais. Elle prouve tout du moins qu’elle possède de l’imagination. A moins que ce ne soit pas la première fois qu’elle tue en se faisant passer pour innocente ? Peut-être est-ce un pirate déguisé en justicier ? Elle parlait quand même de commettre un crime en se soustrayant aux lois… Quoique, tuer un pirate n’est pas considéré comme un pêché, je crois. Comme si nous n’étions pas des êtres vivants, comme si nous le méritions…

    " Me rendre… As-tu au moins de quoi lier mes poings ? "

    Mimant la présentation de mes mains pour qu’elle me menotte. Mais même si elle avait le nécessaire, je ne l’aurais pas laissé faire. Cette comédie n’avait pour but que d’approcher mes mains de la demoiselle. Là, il ne me manquera plus beaucoup à parcourir pour l’atteindre. Juste le verre, ce serait dommage de le briser… D’un mouvement du poignet, je lançais le verre dans ma direction et j’attrapais le pied avec la bouche, tentant de le maintenir vers le haut. A peine quelques gouttes de perdues… A peine. Heureusement que ce n’était pas du rouge !

    Pendant ce temps, mes mains finirent leur course jusqu’à elle, jusqu’à sa chaire. Les doigts se transformant en seringue, j’allais lui dévoiler un aperçu de mes dons. Son corps se mit à changer, à se moduler. Et je fis de même avec le mien. La demoiselle se changea en homme d’âge mur, un début de barbe témoignant un certain âge, les cheveux bruns tombant jusqu’au cou. Rien de définitif, je n’avais pas forcé la dose. Mais ça, elle ne le savait pas. Je voulais juste voir sa réaction, et ce que son imagination trouvera pour parer cela. De mon côté, mes traits s’affinèrent, avais-je rétréci un peu ? Plus aucune pilosité faciale, la peau de bébé revint. D’adulte, je redevenais enfant. L’une de mes dernières trouvailles. Je pouvais agrandir ma taille et me donner un aspect plus vieux, voire faire être deux fois plus grand qu’un homme, alors pourquoi le contraire ne serait pas possible ? En plus de donner des hormones, je pouvais aussi les prendre.

    " Seras-tu toujours une pauvre victime ainsi ? "

    Le seul souci, ses vêtements n’étaient plus vraiment en adéquation avec son sexe. Et les miens un peu trop grand, mes mains se dissimulaient à l’intérieur des manches et le pantalon menaçait de tomber à tout moment. Déposant le verre à peine commencé au sol, je refis face à l’œuvre d’art. Oui, j’avais vraiment envi de le chevaucher, et j’avais même mon excuse au cas où. Alors que j’entreprenais mon ascension sous cette nouvelle forme et que je laissais la demoiselle réaliser ce qui venait de lui arriver, je lui expliquais mon point de vu.

    " Si l’homme finit de mourir quand tout le monde l’a oublié, terminer dans un musée est la manière façon de continuer à vivre, en quelque sorte… "

    Mais si c’est empaillé, autant que ce soit le plus tard possible, ça j’avoue. Pourtant, s’ils n’étaient pas là, ils seraient sans doute déjà poussière, voire inexistant aux yeux du monde. Du moins, ils avaient peut-être encore de la famille, ça je l’ignore. Mais ici, on se souvient d’eux. Il faut toujours se souvenir. Aussi ne sommes-nous pas que l’addition de nos souvenirs ?

    Une fois arrivé en haut, je regardais la distance me séparant du sol. Fiou, il est drôlement grand l’animal. Peut-être parviendrais-je un jour à atteindre sa taille à l’aide de mes hormones ? Mais j’ai encore pas mal de chemin à faire jusque là. Oh, une personne passa sa tête dans l’encadrement de la porte pour savoir ce qui était exposé ici. Evidemment, son regard s’attarda sur moi… Bon bah, désolé pour toi en bas, mais je vais déjà devoir indiquer l’excuse :

    " C’est trop bien là-haut papa ! "

    Inutile de préciser que c’est toi, le papa dont je parle… Et si mes traits ne sont pas suffisamment enfantins pour le rôle, alors je n’aurais qu’à avancer la thèse du malade mental qui se croit encore gamin. Alors, tu pensais être la seule à pouvoir jouer la comédie ?
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Quoi ?  Le… La… C’est…

Quoi ?!

Louise cligne des yeux, tente de formuler une pensée cohérente, mais c’est impossible. Son corps… Elle ne comprend pas. Elle ne parvient pas à intégrer le changement. Le changement. C’est juste… Sérieusement ? Vraiment ? Elle cherche quelque chose à dire, une interrogation à formuler, mais son ahurissement est tel qu’elle ne…

« Quoi ? »

Ce n’est même pas sa voix. Le timbre est trop grave, le ton incertain, difficile à manier. Etranger. Elle est étrangère à son propre corps !

" Seras-tu toujours une pauvre victime ainsi ? "

La voix railleuse du pirate la rattrape pour l’ancrer à la réalité. Non, elle (il ?) ne rêve pas et les pouvoirs de Reyson sont plus pervers encore qu’elle ne l’avait estimé. Il ne se contente pas seulement de changer son apparence mais peut aussi influer sur celle des autres… A-t-il vraiment le droit d’être doté d’un pouvoir pareil ? Et elle, dans cette salle pleine de vieilleries, elle est incapable d’utiliser son propre fruit. Reyson peut avoir pris l’apparence d’un jeune garçon, elle n’éprouvera aucun remord à lui faire payer son mauvais tour ! Doit-elle le tuer pour récupérer son apparence ? Rien n’est moins sûr et la blonde ne peut se permettre un tel risque.

Mais pour le moment, le plus important est de faire descendre cet imbécile de pirate de son dinosaure. Qui sait quels problèmes il peut en plus générer s’ils se font attraper par un gard…

« Eh ! »

Et merde.

« Descend de là, ce squelette est une pièce de collection ! »

Rapidement, un gardien s’approche. Grand et robuste, son visage sévère posé sur un cou de taureau, il a le physique de l’emploi. De sa ceinture, il sort une petite matraque pour menacer le garçon qui ose chevaucher les os si précieux. Seulement, Reyson ne semble guère enclin à l’écouter.

« Mada… Euh… Monsieur… ? »

Le voilà tout décontenancé face à Louise. Perplexe, il observe le visage de la blonde (plus si blonde que ça, par ailleurs) puis descend les yeux sur la tenue affriolante qu’elle porte sur ce corps désormais trop masculin.

« Euh… Oui. C’est votre fils ? Faites le descendre ! »

Ah, le professionnalisme reprend le dessus. Par contre, pour la matière grise, ce n’est pas encore tout à fait ça… Sérieusement, qu’espère-t-il que la blonde fasse de plus que lui ? Elle pourrait éventuellement tirer une balle sur le pirate, mais pas sûr que ce soit bien vu. Toutefois, elle peut toujours essayer si ça fait plaisir au gardien. Après tout, tant qu’il ne la croit pas responsable du comportement de ce sale « gosse »…

« Kévin ! » Grimace. Cette voix« Kévin, descend de là ! »

Voilà. Content ?

Mais est-ce une impression ou le sourire de Reyson s’élargit ? Il serait en train de se moquer de la chasseuse de prime que ça ne l’étonnerait qu’à moitié… Espèce de sale petit…

« Descend de là ou tu vas avoir de gros ennuis ! »
« Ecoutez, je suis désolée pour le comportement de… de mon fils. »

Avant même d’avoir terminé sa phrase, Louise sent le scepticisme de son interlocuteur. Evidemment. Comment pourrait-il en être autrement avec sa dégaine actuelle ? Un père de famille habillé en femme qui laisse son gamin grimper sur un dinosaure crevé ça n’inspire clairement pas confiance.

« Si vous me laissez monter derrière lui… »
« Hors de question ! Ne soyez pas ridicule, ces ossements sont fragiles ! »
« Allez-y alors ! Trouvez un moyen ! Vous n’avez qu’à appeler un soldat à côté pour qu’il lui tire dessus ! »
« Vous me demandez de tirer sur votre enfant ? »

Pour l’instinct maternel, on repassera. Oui, bon, paternel. C’est que ça devient agaçant cette histoire de changement de sexe.

« Non, bien sûr que non. » La blonde se pince l’arête du nez. Cette situation devient vraiment insupportable ! « Je ne sais pas quoi faire. Je veux juste qu’il descende de là avant de se blesser. Vous comprenez ? »

Peu certaine de l’effet de sa réplique, Louise tente de se composer un visage innocent. Seulement, avec ces traits masculins, elle n’est pas certaine que le résultat soit crédible. S’il n’y avait pas autant de marines à côté, la blonde aurait déjà rejoint Reyson pour lui mettre la raclée de sa vie ! Mais en attendant ce moment béni…

« Kévin, si tu descends, on pourra reparler de ton argent de poche ! Et d’autres choses si tu veux. »

Payer le pirate pour qu’il accepte de changer d’attitude ? La blonde n’aime pas ce genre de procédé, mais elle est sûre qu’elle peut trouver un arrangement avec Reyson. A condition qu’il comprenne ce qu’elle sous-entend…

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    Aucun remord à me le faire payer ? Et bien tu as raison. En effet, j’ai beau avoir l’apparence d’un jeune garçon, je n’en ai que l’apparence. Je ne pouvais influencer que le physique, pas le mental avec ce procédé. J’ai donc toute ma maturité dans ce corps, et toute ma sournoiserie aussi. Alors n’hésite surtout pas, ou tu perdras. C’est comme ça dans mon monde. Eprouve de la pitié, et tu es un pirate mort. Ce petit moment d’hésitation avant la victoire peut te mener simplement à ta perte. Et puis, pourquoi éprouver de la pitié à l’égard de ceux qui n’en ont jamais eu envers moi ?

    Kévin ? Alors voilà mon nouveau nom. Est-ce parce que je suis un kéké ? Si seulement un enfant n’était pas obligé d’appeler son père papa… Peut-être t’aurais-je nommé Daniéla. En tout cas, cette interpellation ne signifie qu’une chose : elle entre dans le jeu. Dans mon jeu. C’est moi qui tire les ficelles, qui distribue les costumes, et donc aussi les rôles. Jouer la victime ? Tu sais peut-être jouer la comédie, mais je choisis les masques.

    Un coup de feu pour me faire descendre, ou pour me descendre ? Dans les deux cas, tu sembles être encore dans la phase d’adaptation à ton rôle. Ne t’inquiète pas, ce n’est pas facile au début, alors je te pardonne. A moins que ton père avait coutume de te tirer dessus, à ce moment je pourrais comprendre…

    La sorcière joue, traite avec un pirate. Alors enfin elle daigne parler mon langage. Argent de poche ? Ca ne laisse pas sous-entendre une grande somme, mais c’est déjà ça. Ce n’est pas l’or qui m’a poussé à devenir pirate, mais l’or permet beaucoup.

    On dit que le bonheur ne s’achète pas, mais la mélancolie se soigne avec de l’or… A méditer.

    Je n’aimais juste pas le : et d’autres choses si je veux. Dans autre chose, je parie qu’il sera sujet de ton apparence, je me trompe ? Mais bon, je prends le risque. De toute façon, je ne pourrais rester là haut indéfiniment. Et puis c’est bon ! J’ai chevauché un dinosaure ! Un vrai ! Enfin, un squelette. Mais c’est un vrai squelette de dinosaure !

    Par contre, comme vous l’aurez deviné, je n’aime pas faire dans l’originalité. Pas même pour descendre. Puis, descendre c’est vachement plus dur que monter, faut pas croire. Je préfère franchir le cap, faire le saut, tout ça quoi. Et évidemment, c’est en direction de papa chéri que je tombe. Fais gaffe à toi, si tu m’évites, tu seras un mauvais père. Très mauvais même. Et tu ne veux pas de ce rôle, n’est-ce pas ? Tu préfères le père responsable à celui qui maltraite ses enfants, hein ? Surtout avec tous ces marines dans la pièce adjacente…

    " Papa ! "
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Malgré l’appréhension de Louis(e), Reyson semble comprendre sa proposition sous-entendue. Le pirate se ravise donc et semble entamer sa descente. La jeune femme respire à nouv…

« Papa ! »

Et re-merde.

Louise n’a qu’une seconde pour prendre une décision et c’est la colère qui prend le pas sur la raison lorsque, les bras en l’air, elle fait mine de reculer pour réceptionner le garçon. Un (faux) faux mouvement, un pied qui se prend dans celui du gardien et voilà le pauvre père de famille effondré par terre alors que son fils est rattrapé tant bien que mal par un pauvre gardien au souffle coupé.

« Merci ! Kévin, tu vas bien ? »

Prétextant l’affolement, Louise se précipite sur Reyson, le prend dans ses bras, profitant que le gardien reprend ses esprits pour lui glisser quelques mots à l’oreille.

« Encore un coup comme ça et t’es mort, même si dois rester un homme. »

Car oui, cette fois c’en est assez des entourloupes et coups foireux. Si Louise peut faire preuve d’une nature patiente, ce n’est pas le cas lorsqu’elle ne maîtrise pas la situation. Tous ces changements, pouvoirs et entourloupes de la part du pirate commencent à la mettre sérieusement en rogne. Il est temps que les protagonistes sortent de ce foutu musée pour régler enfin leurs comptes. Aussi, libérant Reyson de son étreinte, Louise se tourne cette fois-ci vers le gardien, ne lâchant pas le pirate pour autant.

« Merci de l’avoir rattrapé, je ne sais pas ce que j’aurais fait s’il s’était blessé… Nous allons rentrer, maintenant. Désolée du désagrément. »
« Quoi ? Non, vous ne pouvez pas rentrer. Ce que votre fils a fait est grave ! Je vais chercher le conservateur et nous verrons quelle sanction… »
« S’il vous plait, ce n’est sûrement pas la meilleure solution. »
« Ce n’est pas à vous d’en juger ! »

Ah, tout serait tellement plus simple avec un décolleté. Maudit pirate !

« Ecoutez, je comprends, vous faites votre job. Mais honnêtement, vous avez vu Kévin ? Vous croyez qu’à son âge il devrait faire des bêtises pareilles ? Il souffre d’un certain… retard. Si vous voyez ce que je veux dire. Le soumettre à trop de pressions n’est pas une bonne chose pour lui. Les médecins nous l’ont beaucoup répété. »

Ah, et voilà le gardien qui hésite. Finalement, elle ne s’en sort pas si mal avec ces attributs masculins. Elle n’a plus qu’à assener le coup fatal et Reyson et elle seraient à la rue.

« Et puis, ce n’est peut-être pas le jour pour un scandale. »

En effet, à côté, les représentants de la Marine sont toujours là, occupés à bavasser en cherchant à se faire bien voir des plus hauts gradés et de la haute société de Logue Town.

« Bon… Très bien, allez-y. Mais j’espère ne pas vous revoir de si tôt ! »

Louise adresse un sourire forcé au gardien et ne se le fait pas dire deux fois avant d’entraîner Reyson dehors, une main crispée sur l’épaule du pirate. Elle n’a pas la capacité de transformer ses doigts en seringue, mais elle a de la poigne malgré tout.

Une fois dehors, la chasseuse de prime entraine le jeune homme dans une impasse près du musée. Il est temps de discuter sérieusement.

« J’espère que tu es fier de ce petit numéro. » Elle sort un petit pistolet d’une jarretière dissimulée sous sa jupe avant de poursuivre. « Maintenant, je veux savoir comment retrouver mon apparence normale. J’espère pour toi que je n’ai pas à te tuer pour ça. »

Maintenant qu’il n’y a plus de témoins, qu’importe qu’on l’entende tirer ? Qu’on se méprenne sur l’identité de la victime ? La seule chose qui l’ennuie est de passer à côté d’une jolie prime.

« Alors ? Je t'écoute. »
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    Descente en chute libre, et le papa qui ne souhaite pas donner une mauvaise image de lui. Il lève les bras et se positionne pour m'intercepter. Quelle délicate attention… Et le voilà qui tombe à terre pour… pourquoi ? Hey ! C'est pas comme ça que tu vas me rattraper ! Arf.

    Heureusement, le gardien remplit le rôle du père protecteur alors que ce dernier se contente de me menacer. Oh… On est à cran ? Mais voyons, ça ne fait que commencer, sorcière. Je vois que tu es douée pour inventer des histoires, sauf que moi j'ai les capacités de les rendre réelles, outil bien plus intéressant que la simple imagination, ne trouves-tu pas ?

    Me faire passer pour un retardé… Etait-ce la seule option, ou par souci de vengeance ? Allez, je t'accorde ce point-ci en t'aidant quelque peu :

    " J'ai réussi à mettre mon pantalon tout seul ! "

    Avec un petit sourire niais à la clé, ça passe crème. Le sourire d'un enfant, le décolleté d'une femme, deux bons moyens de persuasions. Seul l'homme n'a rien, hormis ses poings. Ouvre ta braguette, tu verras que ça ne marche pas ! Mais au moins, on a d'autres avantages…

    N'empêche, plusieurs regards se tournent vers nous alors qu'on traverse le hall du musée. Normal, mon père est un homme se promenant en jupe… Nous voilà dans une impasse. Je me laissais mener paisiblement, sachant pertinemment que ma vie n'était pas en danger, vu qu'elle avait besoin de moi si elle souhaitait retrouver son corps d'origine. Donc non, ce pistolet ne servira à rien.

    " Une balle dans ma tête n'est pas vraiment la solution pour que tu retrouves la tienne, de tête… De plus, on nous a bien dévisagés dans le musée. S'ils retrouvent mon cadavre, ne penses-tu pas qu'ils chercheront ce père à jupe qui traînait avec moi ? "

    Je dois avouer que mon cœur avait légèrement accéléré, mais je croyais qu'il ne s'agissait que du bluff de sa part. Elle a besoin de moi, de mes pouvoirs, et doit donc me garder en vie…

    " C'est plutôt toi que j'écoute. Qu'es-tu prête à faire pour retrouver ton corps ? "

    L'argent ? Inutile. Je suis un pirate, si j'ai besoin de berrys je me contente d'aller dans une boutique ou une banque, mais pas une sorcière. Elles n'ont pas vraiment la réputation d'être riches… Par contre, j'ai bien quelques scénarios intéressants en tête…

    " J'ai deux propositions à te soumettre. Tu devras choisir l'une d'elles pour récupérer ton apparence… "

    J'ai hâte de savoir ce qu'elle choisira… Allez, mon imagination, fais-toi plaisir.

    " Premier scénario, tu retournes dans ce musée et tu donnes une gifle monumentale à un gradé de la marine, et cela devant toute l'assemblée… "

    Pas mal, mais peut faire mieux…

    " Seconde option, tu retournes dans ce musée et tu te déshabilles entièrement dans la grande salle… "

    Finalement, les deux se valent. Et vous comprendrez bien vite pourquoi.

    " Tu permets ? "

    Mes doigts devenus pointus, je m'approche en faisant bien attention à ce qu'elle n'appuie pas sur la détente. Délicatement, je plante mes appendices dans l'épaule de l'homme, lui injectant les hormones pour retrouver son apparence d'antan. Mais à faible dose, histoire que cela prenne du temps à se mettre en place.

    " Sitôt que tu auras accompli l'une des deux scènes, tu recouvriras ta silhouette féminine. "

    En fait, elle la retrouvera au bout d'un certain temps, mais je préfère lui faire croire que ces scénarios sont un effet déclencheur du pouvoir de mon injection. C'est… mieux. Comprenez-vous à présent ? Si tout se passe comme prévu, elle retrouvera son apparence après avoir frappé un gradé du gouvernement, devenant ainsi une criminelle. Ou sinon elle couvrira son propre corps de honte, et cela par elle-même en se dévoilant à toutes ces personnes…

    Y a pas à dire, j'ai hâte de connaître la suite... Pas vous ?
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« Alors cest ça le fameux pirate métamorphe ? Un gosse immature travaillé par ses hormones ? Si tu veux voir des filles se battre et se déshabiller, il y a des endroits spécialisés, mon grand. »

La réplique tombe, cinglante. Louise ne dissimule pas son mépris, bien que les fluctuations de sa voix tendent à diminuer l’impact de ses mots. Elle ne s’est pas attendue au marché du pirate. Elle s’est préparée à marchander, à payer, peut-être en nature, mais elle n’a pas envisagé ce jeu puéril proposé par Reyson. D’abord chevaucher un dinosaure, maintenant lui donner un gage stupide en échange de son apparence… Le terrible criminel primé n’est qu’un idiot.

La blonde en a assez de ce petit jeu. Les enjeux ont beau être importants, le défi est ridicule. Se déshabiller face à une foule ? Comme si la pudeur l’importait encore… Gifler un haut gradé ? Ce serait la fin de sa carrière de chasseuse de prime. Hors de question qu’elle perde sa licence pour un acte aussi grotesque. Elle ne deviendrait pas criminelle pour une simple gifle, mais cela lui assurerait certainement quelques jours à l’ombre. Et évidemment, quand bien même elle parviendrait à dissimuler son identité au moment du passage à l’acte, la salle est bien trop bondée pour qu’elle puisse seulement effleurer l’espoir de s’enfuir.

« Cest non. »

L’agacement est perceptible dans la voix de la blonde. Peut-être aussi sur son visage, mais, pour l’heure, elle n’a aucune idée de l’état de corps. Dans la petite ruelle où les deux protagonistes se font face, il n’y a évidemment aucun miroir. Le couvercle d’une poubelle pourrait peut-être réfléchir le reflet de Louise, mais elle n’y prête guère attention. Pas plus qu’elle n’accorde d’importance aux quelques applaudissements qui se font entendre à l’intérieur du musée. Le conservateur aura probablement fait quelque discours hypocrite afin de flatter le gouvernement et attirer les subventions.

« Donc, maintenant, je vais exposer les choses simplement, histoire que même un type comme toi puisse comprendre. »

Arme toujours au poing, la blonde recule de quelques pas, menaçant toujours le pirate. Attentive, elle surveille le moindre mouvement, le plus petit regard, prête à anticiper une quelconque action. Elle ne lui permettra plus d’approcher aussi aisément.

« Je ne vais pas prendre le risque de tuer tout de suite. Mais si cest nécessaire, je le ferai. Changer de face pourrait arranger certaines de mes affaires. »

Avec un nouveau visage, une nouvelle identité, son frère sera peut-être plus simple à approcher, moins méfiant à son égard. Du moins, une fois qu’elle aura une piste quant à sa localisation, ce qui est une toute autre histoire… Mais pour le moment, la chasseuse de prime n’en est pas là. Le pirate veut jouer, et c’est à elle de poser les règles et de dominer.

« Une menace de mort n’est toutefois pas le seul moyen de parvenir à ses fins. La douleur en est un autre, autrement efficace et nettement plus intéressant. »

Et, sans prévenir, sans un mouvement pour annoncer son geste, elle appuya sur la détente de son arme, envoyant une balle dans l’épaule de son adversaire.
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    Ou alors elle refuse. Mais je dois avouer que ce n'était pas la suite que j'attendais. La sorcière n'aimait pas jouer, du moins pas tant qu'il ne s'agit pas de ses propres règles. Garce. Moi, un gosse immature ? Un pirate. Qui sait quand ma vie se terminera ? Personne. Alors faut en profiter. De toute façon, je suis considéré comme un criminel, donc quoique je fasse j'ai déjà le statut du fautif. Coupable de tous les maux, autant satisfaire ses envies dès qu'elles pointent le bout de leur nez. Encore, j'aurais pu être plus vache. J'aurais pu t'octroyer un corps bien plus abominable. J'aurais même pu te transformer en chimère, mélange d'homme et de femme. Mais non, là voilà qui va lentement retrouver son apparence d'origine, et sans rien en échange. C'était vraiment pas prévu…

    Ce coup de feu non plus, ni cette balle qui cingla mon épaule. Le coup me fit reculer le pied gauche, homolatéral à la blessure. Mais je m'efforçais pour n'afficher aucun indice de douleur. Mon épaule étant partie vers l'arrière, la main suivie le mouvement et, cachée dans mon dos, les doigts se plantèrent dans la paume pour m'insuffler des hormones de vigueur. La comédie allait bientôt être inutile car la souffrance ne sera plus. Reprenant une posture droite malgré le sang qui commence à tacher mes vêtements, je souris à mon chasseur.

    " Certes, la douleur pourrait marcher. Encore faut-il que j'aie mal… "

    Coup de bluff au départ, les hormones rendent ce que j'avance réel. Cependant, je redoutais la réaction du bourrin : une balle ne suffit pas ? Tiens, voilà le chargeur au complet ! Devenir un gruyère ne m'enchante guère. Par contre, il y avait un autre point plus intéressant encore que notre algarade : les applaudissements s'étaient tus, laissant place au silence puis un ensemble de murmures et de questions. Evidemment, si on peut entendre des applaudissements, qu'en est-il d'un coup de feu ?

    " Encore mieux qu'une gifle sur un gradé : une balle sur un enfant… "

    On entendit des bruits de pas de plus en plus proche. Il ne leur faudra pas longtemps pour arriver ici. D'ailleurs, es-tu au courant que ton corps est presque redevenu celui d'origine ? Il ne reste plus qu'à préparer un peu le décor. Je me laisse tomber sur mes fesses, épaule indemne appuyée contre le mur du bâtiment adjacent, une main sur la blessure ensanglantée et l'air rembruni. Face tournée vers le sol et corps tremblotant. Les bruits de pas s'approchent, la scène peut commencer.

    " Me… Me tuer pas… Je… J'ai rien fait… "
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Merde ! Merde, merde, merde, meeeeerde !

Louise s’est faite avoir comme une débutante. Sur ce coup là, même un enfant aurait été plus malin qu’elle. On ne tire pas une balle à côté d’une salle mal insonorisée et bourrée de représentants de l’ordre ! Bon sang, quelle blonde elle fait !

En face d’elle, le pirate s’amuse bien. Évidemment, avec des pouvoirs comme les siens, il ne risque rien. Il voulait du challenge ? Il ne s’en impose aucun. Peu importe le regard venimeux de la blonde, cela ne change rien à ces traits enfantins dont il se pare. Et Louise ? Elle pourrait jouer aussi, imposer des règles inattendues et élaborées à ce pas de deux étrange, mais elle se trouve dans une ruelle trop étroite. Ici, son fruit est inutile, bridé par les limites physiques des murs de pierre. Pourtant, dieu sait qu’elle aurait aimé présenter ces murs au pirate, les regarder s’amouracher dans une relation fusionnelle et définitive.

Aucune chance ici.

Elle doit agir vite, sans quoi elle se fera arrêter. Aller en taule pendant quinze ans à cause d’un pirate trop joueur ? Hors de question ! Des voix se rapprochent à mesure que le bruit des pas accélère. D’une seconde à l’autre, les Marines ou gardiens du musée seront là. Tant pis, pas le temps de tergiverser.

« Tu finiras la partie tout seul cette fois, mais on se reverra. »

Sans plus de cérémonie, alors qu’une première silhouette se profile à l’angle de la ruelle, elle se met à courir à l’opposé pour regagner le centre-ville. Elle ne sait pas si elle pourra retrouver son apparence, si les fluctuations de sa voix sont le signe d’un retour à la normalité ou un effet secondaire lié aux pouvoirs de Reyson. Pour le moment, elle ne peut pas s’en préoccuper. Si elle doit continuer avec une apparence difforme, elle le fera, trouvera un moyen d’arranger les choses. Mais elle doit continuer. Alors elle court pour échapper aux soldats.

L’avantage, avec Logue Town, c’est qu’il s’agit d’une ville touristique et que la foule y est toujours dense. Il est aisé d’y semer quelqu’un et de passer inaperçu au milieu des badauds en faisant profil bas. Toutefois, Louise ne peut pas se laisser aller. Voulant lui jouer une nouvelle farce, il est tout à fait probable que Reyson ait envoyé les Marines à ses trousses.

Une fois sur la place centrale, la jeune femme ne court plus. Elle privilégie une allure rapide sans regarder en arrière, évitant d’attirer l’attention sur elle. Elle ne doit pas donner l’impression de fuir. Calmement, elle tire discrètement un foulard qui dépasse du sac d’une femme et l’enroule autour de son crâne. Elle l’arrange rapidement pour qu’il couvre également ses épaules et une partie de son dos. Si le déguisement est sommaire, il devrait suffire à fausser les pistes. Dans l’idéal, il y aurait pu avoir une attaque de pirate au niveau de l’échafaud de Gold Roger, mais c’est trop demander. Aucun événement particulier en 1622…

Il y a du bruit autour d’elle, des discussions, des exclamations, des bruits de course et de pas, mais la chasseuse de prime n’ose pas se retourner pour vérifier si cela provient des Marines ou si ces derniers ont abandonné la chasse. Contrôlant comme elle peut sa démarche gauche et sa démarche instable, elle continue à fendre la foule et à traverser la place, le plus rapidement possible, pour s’enfoncer dans les bas quartiers de l’île, vers les coins mal famés où les soldats ne mettent que peu les pieds.

Chance ou bienfaisance de la part du métamorphe, la blonde ne croise aucun représentant des forces de l’ordre. Rassurée, elle ralentit donc l’allure et se décide finalement à s’arrêter pour aller prendre un verre dans un troquet du coin. Le nom du bar est quasiment effacé sur son écriteau, et les couleurs délavées du logo de l’enseigne ne sont pas engageants, mais Louise ne s’en formalise pas plus que de mesure.

Etrangement, la salle commune est chaleureuse et paisible malgré la faune peu reluisante qui occupe les lieux. On y joue aux dés, on discute, on boit… Pas de fauteur de trouble ou de brute éméchée. L’ambiance est rafraichissante après un après-midi pareil. Sentant la tension quitter ses épaules, Louise vient s’installer au bar.

« Du rhum. »

Avec un sourire aimable, un serveur à la moustache impressionnante tend sa consommation à la blonde.

« V’là m’sieur-zelle. Pour les moustachus, La barbe qui pique fait demi-tarif. »

Pour les quoi ?

Lentement, la jeune femme tourne la tête vers le miroir derrière le comptoir. Avec horreur, elle constate qu’une moustache en crocs s’est installée confortablement au-dessus de ses lèvres.

« Je vais le tuer. »
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