J’écope la flotte dans la cale avec difficulté. Maudite eau salée qui me lacère les quelques plaies mal cicatrisées. J’ai toujours eu une morphologie propice aux récupérations rapides, à l’époque de Bylly j’en avais déjà pas mal bavé. Depuis que l’aventure de groupe a commencé, c’est devenu l’unique rançon de la gloire. J’ai jamais aussi peu bouffé que depuis cette désastreuse entreprise. On s’engage pas dans ma piraterie pour manger à sa faim et je suis pas le premier à me plaindre. Mais gageons que depuis l’épisode d’Amazon Lily, j’ai becté un poulet, une dizaine de tranches de lards et une paire de joues arrachées à même la tronche d’un ancien comparse porcin. Que demande le peuple mon bon Tournebroche ? Zagaha.
Je galère avec mon système de seaux et de poulies suspendus au mât. Je remplie le récipient, tire sur la corde, monte par l’échelle qui a été rafistolé par les occupants indésirables lors du mauvais épisode de Bliss et, enfin, vide le tout dans la baille. Ce serait plus simple si les deux autres responsables du pont se sortaient de leur torpeur. Pour Beateman, je peux comprendre. Il s’est drogué le gamin, mais pour Blackness… Une dizaine de plombs dans le bide ne devrait pas mettre au tapis un gueulard pareil. J’ai pas hâte de vieillir, parbleu ! En même temps, je vais clamser dans moins de deux piges selon les dires de la vieille Amazone.
Par tous les diables, sors de cette mêlasse qui t’occupe la brouillasse Tournebroche et concentre toi sur le présent. Concentre-toi sur cette barre bloquée en direction du Sud, sur cette salope d’anguille de Bikaros qui squatte les zones sombres de Saint Urea avec un morceau de la carte de Bylly Brandson. Ce cambusier qui pouvait trouver de l’eau dans le désert sans même prendre la peine de creuser. Une autre paire de manches que le défunt Boll, une sale race d’homme-poisson. Puissant, électrique et fourbe à souhait. J’ai jamais eu peur de beaucoup d’autres gars que Bylly, mais je ne connais pas un troufion qui se serait vanté de ne pas se pisser dessus en pénétrant sans torche dans les cales où opérait Bik’. J’ai hâte vieux camarade. Zagaha.
« Hmmm ? »
Bordel. Lequel des deux se réveille ? Si c’est l’ancêtre et qu’il découvre qu’il n’y a rien à grailler, on passera par-dessus bord. Je claudique avec ma jambe de sabre, il va falloir que je me retaille une guibolle dans un morceau de bois, je penche à bâbord, c’est gerbant.
« Par toutes les saintes ! Capitaine Beateman ! Sacré numéro s’il en est que celui que vous nous avez sorti hier ! Zagaha »
Oué, une pleine journée que ça roupille messieurs. Il regarde tout en haut du mât en fronçant la caboche. Je lâche un sale rire gras en me grattant le nombril.
« C’est une de mes idées pour entretenir le moral d’équipage ! Les drapeaux sont mis dans l’ordre des primes ! Monsieur Beateaman, vous êtes le plus haut des Grognards ! Zagahaha ! »
« Grbrbr… »
SBOAF POC
Coup de poing réflexe dans le kayak en bois de Totem qui traîne sur le pont, il tourne sur son axe et s’explose contre le crâne de Blackness qui retombe aussitôt dans l’inconscience.
« On n’a plus rien à grailler, il vaut mieux pas qu’il s’éveille… »
Parbleu.
Je galère avec mon système de seaux et de poulies suspendus au mât. Je remplie le récipient, tire sur la corde, monte par l’échelle qui a été rafistolé par les occupants indésirables lors du mauvais épisode de Bliss et, enfin, vide le tout dans la baille. Ce serait plus simple si les deux autres responsables du pont se sortaient de leur torpeur. Pour Beateman, je peux comprendre. Il s’est drogué le gamin, mais pour Blackness… Une dizaine de plombs dans le bide ne devrait pas mettre au tapis un gueulard pareil. J’ai pas hâte de vieillir, parbleu ! En même temps, je vais clamser dans moins de deux piges selon les dires de la vieille Amazone.
Par tous les diables, sors de cette mêlasse qui t’occupe la brouillasse Tournebroche et concentre toi sur le présent. Concentre-toi sur cette barre bloquée en direction du Sud, sur cette salope d’anguille de Bikaros qui squatte les zones sombres de Saint Urea avec un morceau de la carte de Bylly Brandson. Ce cambusier qui pouvait trouver de l’eau dans le désert sans même prendre la peine de creuser. Une autre paire de manches que le défunt Boll, une sale race d’homme-poisson. Puissant, électrique et fourbe à souhait. J’ai jamais eu peur de beaucoup d’autres gars que Bylly, mais je ne connais pas un troufion qui se serait vanté de ne pas se pisser dessus en pénétrant sans torche dans les cales où opérait Bik’. J’ai hâte vieux camarade. Zagaha.
« Hmmm ? »
Bordel. Lequel des deux se réveille ? Si c’est l’ancêtre et qu’il découvre qu’il n’y a rien à grailler, on passera par-dessus bord. Je claudique avec ma jambe de sabre, il va falloir que je me retaille une guibolle dans un morceau de bois, je penche à bâbord, c’est gerbant.
« Par toutes les saintes ! Capitaine Beateman ! Sacré numéro s’il en est que celui que vous nous avez sorti hier ! Zagaha »
Oué, une pleine journée que ça roupille messieurs. Il regarde tout en haut du mât en fronçant la caboche. Je lâche un sale rire gras en me grattant le nombril.
- Haut du mât:
« C’est une de mes idées pour entretenir le moral d’équipage ! Les drapeaux sont mis dans l’ordre des primes ! Monsieur Beateaman, vous êtes le plus haut des Grognards ! Zagahaha ! »
« Grbrbr… »
SBOAF POC
Coup de poing réflexe dans le kayak en bois de Totem qui traîne sur le pont, il tourne sur son axe et s’explose contre le crâne de Blackness qui retombe aussitôt dans l’inconscience.
« On n’a plus rien à grailler, il vaut mieux pas qu’il s’éveille… »
Parbleu.
Dernière édition par Scab Tournebroche le Sam 5 Avr 2014 - 10:11, édité 3 fois