Logue Town, en l'an 1618.
Sergent Ansèth, Sergent Gillian, je serai bref. Voici le portrait d'un criminel qui nous vient tout droit de Grand Line, et qui a récemment cru intelligent de venir continuer ses crimes dans notre ville. Cid Ney, dit Prince des flammes. Ancien artificier de talent pour un royaume indépendant à l'entrée de la route de tous les périls, il a perdu la notion du bien lorsqu'il s'est fait virer. Voilà l'énergumène que nous récupérons. C'est à vous de le neutraliser, le plus tôt sera le mieux, il a déjà réduit en cendres un bâtiment de fringues après s'y être gratuitement servi. Commencez là-bas. Vous pouvez vous retirer.
Les deux sous-officiers ne se font pas prier et la porte du bureau de leur supérieur se refermer derrière eux. Ils ne perdent pas un seul instant pour prévenir leurs hommes de la mission qui vient de tombe. Que chacun se tient prêt à partir d'une minute à l'autre. Hillson n'accorde qu'un regard au blondinet qui supervisera à ses côtés l'opération. Un gars qui sort de Grand Line, un type qui a de la bouteille, un bonhomme avec des burnes. Enfin, un inconnu quand même. Le malheureux doit pas s'attendre à être tombé avec le partenaire le plus imprévisible de la 14ème division. Ou même de la 87ème. Par ailleurs, il n'aurait pas pu mieux trouver que le déplumé pour défendre les intérêts de la justice. Croyez en la justice, qu'il n'a de cesse de répéter à ses hommes.
Dix longues minutes de préparation plus tard, ce n'est pas moins d'une trentaine de soldats qui déboulent dans les rues de la ville, en rang serré et fusils en mains. A leur tête, deux hommes. Deux étranges personnages. Deux défenseurs du bien, luttant contre le mal nuits et jours. Leurs pires ennemis ? Un manque flagrant de concentration pour le dégarni, allié à une stupidité inquiétante par moment et un armement de vannes toutes plus mortelles les une que les autres. Pour le second, réfléchir avant d'agir n'a jamais été son point fort. Sauf quand il s'agit de mettre une femme dans son lit. Le tabac pourrait finir par l'emporter dans la tombe, un jour. Tout comme l'alcool. Quels sont leurs atouts ? Une motivation en béton armé. Autrement dit, ils n'en ont quasiment aucun.
C'est ici qu'a eu lieu la déflagration. Owoooo ! C'est que ce n'est pas un petit bâtiment qu'on a l'a ! Ou devrais-je dire, que nous avions là ! Ce Prince des flammes, il sait comment faire monter en température une pièce !
Il se tourne vers ses troupes, la larme à l’œil, faciès déformé par le rire, bruyant et ridicule, espérant avoir déclenché l'hilarité générale dans les rangs. La triste réalité s'abat sur son crâne entièrement nu. Il n'en est rien. Pas même un sourire. Juste des visages consternés par un humour si médiocre. Ce qui a pour conséquence de fermer le clapet du Sergent aussi vite qu'il s'est ouvert. Sa mine réjouie s'efface, une accablée par le chagrin et l’incompréhension s'y installant en maître. Elle était pourtant bonne, celle-là, qu'il pense tout en se rapprochant des décombres du magasin de vêtements. L'entrée a été sécurisée, tout comme le périmètre pour qu'aucun civil ne soit en mesure d'entrer. Pas même la propriétaire, ou ancienne propriétaire.
Attendez-nous là, nous allons passer au peigne fin l'intérieur avec le Sergent Gillian. Nous vous promettons, soldats, que nous ne ressortirons pas avant d'avoir mis la main sur un indice ! Croyez en la justice !
Et il s’engouffre par une porte d'entrée manquante, le bois ayant été dévoré par les flammes de l'incendie. Une fois à l'intérieur, il se hâte de vérifier qu'il n'a pas ôté ses gants, réajuste le col de sa veste, passe une main sur son caillou et finalement, adresse un hochement de tête à son partenaire. Un qui signale qu'il est fin prêt à débuter l'enquête. Désormais, le temps presse. Il faut rapidement mettre la main sur un début de piste qui leur permettrait de savoir où débusquer le criminel pyromane. Le voilà qui renifle chaque élément cramoisi de chacune des pièces, qui colle un œil pas le moindre du monde expert sur des objets quelconques. Qui examine la moindre trace visible, pas fichu de savoir ce qu'elle représente.
Finalement, au bout de quarante interminables secondes, notre protagoniste se retourne vers son équipier, une moue encré sa figure.
Dis, tu ne connaîtrais pas un moyen d'aller plus vite ? C'est trooooop graaaaaand pour qu'on puisse tout examiner à l’œil seulement tous les deux ! C'était une très mauvaise idée que t'as eu, partenaire ! Je ne voulais pas te contredire devant tout le monde, mais qu'est-ce que c'est une très mauvaise idée ! Bolololo...