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Un bout de vie dans un océan de haine.

Elles sont restés dans une petite chambre, au fond d'Alabasta, elles y seront plus en sécurités qu'ici, mes deux femmes. Parce que là, avec toutes ces têtes primées autour de moi, je me demande comment j'ai encore pu éviter de me faire tuer. Et ce ne sont pas des petits, ici. A peine là depuis quelques heures, j'ai déjà entendu le nom d'Elize, vu la gueule de Stephen Torper, croisé la jambe de bois du vieux Abe. Ce sont des centaines de millions de berrys de prime qui se baladent auprès de mon six coups. Mais eux, ces gens là, ces sales raclures qu'ont choisi le mauvais côté de la voix, eux là, avec leurs vieilles gueules, leurs sales drapeaux noirs et leurs frusques de pirates, ces gens là osent se promener comme s'ils étaient libre. Parce qu'ici, c'est qu'un repère de mécréants, qui croient que le monde leur apprtient. Cette île là, où coule autant le sang des morts que l'alcool des ivrognes, cette île là leur appartient.

Et moi, au milieu de tout ça, assis au pire des comptoirs, je mire leurs sales gueules se venter de leurs exploits comme s'ils étaient invincibles. Qu'est ce qu'ils se trompent héhé, qu'est ce que ce serait facile d'en faire tomber quelques uns sans même que les autres n'aient le temps de réagir. Une balle dans le cou du premier qui finirait sa roule dans le torse du second. Une autre balle, juste tirée quelques millimètres plus à droite, qui se logerait sur le crane d'un troisième.

10 000 millions de berrys en moins d'une seconde. Trois petites frappes qui se feraient descendre sans avoir rien vu. Ce serait trop facile. Héhé. Mais ce bar est comme cette île. C'est pas plus difficile d'y entrer que dans une pute à 1 000 pièces. Aussi facile, aussi immonde, plein de puces, de crasse et de haine de la vie. Non, ce qui est dûre, c'est d'en sortir vivant. De pas se faire avoir par le maquereau voulant te vider les poches, pas te faire descendre par tous ces pirates qu'auraient envie de sang. Parce qu'ici, le premier coup de feu sorti en entraîne forcément 100 autres derrières. Il n'y a pas besoin d'attendre, aucune chance d’espérer le contraire. Suffit juste d'ouvrir grand les yeux et de mirer cette envie de violence qui se ressent sur chacun de ces hommes.

Avec mon bras tout de métal, ils ne prennent même pas peur. Avec mes deux pétoires de visibles, ils ne prennent pas peur. Ils auraient même presque envie que je m'en serve. Et mon Dieu ce que ça peut me démanger de les sortir !
    -Qu'est c'que tu m'veux ?

    Il a l'oeil qui part de travers, ce pirate, et sa gueule qui se penche vers moi pue la gnôle, et son poings qu’enserre le canif planté dans la table me peigne pas. Me plaît pas, même, mais peigner ça me fait penser au peu de tifs qu'il a et qui se battent en duel au milieu de son crane plein de pustuls.

    Comme quoi les erreurs, ça sert.



    -Hein ?! Qu'est c'que tu m'veux ?

    Il le répète, non, vraiment, comme si je n'avais pas compris, comme si sentir une seule fois son haleine puante avait pas suffi.

    -C'est toi qui vient me chercher des noises, et c'est toi qui te plaint ?

    -T'oses dire que j'me plains ? Tu m'prends pour une femmelette ?

    -Rhoo... Ca va, prends pas la mouche. Et puis j'me demandais...

    -Tu t'demandais ?!

    -Oui, c'est bien, t'as compris. Je me demandais. Si j'ai tout suivi, ici, sur cette île, c'est divisé en trois, non ?

    -J'crois bien, ouai, mais pourquoi qu'tu me dis ça ?

    -On est d'accord, il y a ceux du malvoulant d'un côté, ceux du roi d'Ivoire de l'autre et les neutres au milieu. TU es d'accord, hein ?

    -T'veux en v'nir où ?

    -Et bah, je me demandais, tu vois... A ta tronche je t'aurais directement mis du côté du malvoulant, parce que t'es trop laid pour être fan d'éléphant. Et bien oui, l'éléphant, c'est beau, c'est grand, et puis surtout, ça a une grosse trompe. Donc, le malvoulant. Sauf que les fans de ce con, ils s'trouvent sur un côté. Et toi, vu que t'es au centre, ça veut juste dire que t'es tellement faible qu'aucun des camps n'a voulu d'toi, c'est ça ? Dis moi si j'ai juste, ça m'intrigue.

    -Tu t'fous de ma gueule ?!!

    -Bien joué l'ami. Tu permettes que j't'appelle l'ami ? Donc oui, je me fous de ta gueule. Et puis quoi ? Tu vas pas te facher, quand même ? Tu sais bien que personne ici voudra te défendre et que t'en as pas d'assez grosses pour me faire quoi que ce soit. Et puis, allez, soyons fous ! Tu tentes de me tuer, il se passe quoi ? Hein ? Parce que là t'as plus trop le choix vu comment tout le monde se fout de ta gueule autour. Et tu le sais. Tu t'écrases ou je t'écrases. C'est tout.

    -Qu'es...Qu'es...

    -Oh non, en plus tu bégueyes. Allez, vas y, prends ton temps ; Souffle un peu, je t'écoute. Tu peux le faire. On croit en toi.

    -Tu sais qui j'suis ?

    -Ah ? Ahah. Qui tu es ? Bien sûr l'ami. Bien sûr que je le sais. Tu crois vraiment que j'oserai te dire tout ça si je savais pas que t'es que Bobby Fixe. Le vieux Bobby Fixe et tes 2 pauvres petits millions de primes en plus de dix ans de piraterie. Allez, vas t'en maintenant. Tu m'as amusé mais là tu fais tourner ma bière avec ton haleine. Vas t'en que je te revois plus.
      Il part la queue entre les jambes qu'un autre se ramène déjà. La gueule aussi laide. Il a la jambe gauche qui se finit par un bout de bois et un couvre chef plein de crasse. Y'a marqué « je suis un pirate » sur sa gueule et pourtant, sa gueule à lui, elle me dit rien. Pourtant j'ai bien appris mon cours, hein. J'ai relu mes fiches et surtout les leurs, de fiches de prime. Mais cette trogne là, non, elle me revient pas. Alors je le lui dis, avec plein de jolis mots en bouche, et toute la gentillesse que je peux y mettre.

      -Ta gueule à toi, je la connais pas.

      -La tienne non plus, gamin.

      Il m'a traité de gamin, le con. Et le lecteur est témoin. Ce genre de chose, ça se paye. Mais vu que je suis sympa et surtout que j'aime pas me mettre à dos les inconnus, je prends sur moi. Comme un grand. Et je réplique. Comme un grand là aussi.

      -Tu veux un autographe, l'ami ? Ça se revend cher, il paraît.

      -Tu t'fous de moi et j'aime pas ça.

      -Oh moi non plus j'aimerais pas. Mais vu que tu n'as pas de réparti j'en profite. C'est humain. Et si t'en avais plus l à dedans t'en profiterais aussi. Tu sais, c'est même parfois plutôt rigolo. On se marre bien et avec peu quand on a de la répartie, tu sais.

      -Ecoute gamin. Pas que me laisser insulter me plaise pas, mais j'ai d'autres choses à faire, tu vois.

      -Ah, bon, bon. J'ai vexé monsieur. Mais je note, c'est une jolie phrase que t'as sorti là. Double négation et tout. C'est du propre. T'aurais presque l'air plus intéligent que l'autre. Mais bon, c'est facile, hein. On aura toujours l'air plus intéligent que le plus idiot. TU comprends, au moins ?

      -Tu me laisses finir ou tu continues ?

      -Oh, j'ai encore coupé Monsieur. Navré, navré.

      -Tu vois, dans les choses à faire, y'en a une ou deux qui me bottent plus que les autres.

      -Ah, mince, tu ne t'ennuies pas.

      -Hein ?

      -Bah c'est que si tu t'ennuyais, et que si t'avais eu le temps entre deux trois tournées, je t'aurais bien demandé un service. C'est que Jaya, c'est plus ce que c'était. Les rues sont sales, pleines de crasses. Et la crasse, mes bottes elles n'aiment pas trop. Alors elles auraient bien besoin d'un coup de cirage. Regarde ça. Tu as vu toute ces saletées ? Regardes là, là, là.

      Oh, il s'énerve et sort sa lame.

      -Gamin, la chose que j'aime le plus faire, c'est claquer les clapets trop ouverts.

      -Bon, tu n'as pas de répartie, mais t'as la gueule d'un pirate, les guibolles d'un pirate et la lamelle d'un pirate. Mais tu vois... Oplà ! Moi j'ai la pétoire d'une pétoire. Oui oui celle là même que t'as au milieu de la gueule. Et donc, j'en étais où ? Ah, oui. Toi t'es un pirate mais toi tu m'interesse pas. Parce que toi t'es le genre de moustique que j'écrase de la semelle en me levant le matin. Mais moi je cherche du lion. Tu sais où je pourrais en trouver, du lion ?

      -Bsddfbghgreb.

      -Hein ? Je comprends pas ? TU veux pas me dire où je peux trouver du vrai pirate ?

      -Bdfbgbgbfd.

      -Ah oui, j'oublais. T'es pas du genre à parler avec une pétoire dans la gueule.

      -Ah....

      -Oui, bon, tu peux respirer mais faut parler, hein. J'ai la détente facile et le temps pressé, moi.

      -Mantle ?

      -Mantle Shoma ? Oui, pourquoi pas.

      -[...]