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Sous le vent d'Armada


-Lancez les machines ! En avant toute !

Venant du fond du navire le grondement sourd de la chaudière et le fracas des pièces métalliques qui se mettent en branle se répercutent rapidement dans tous le navire pendant que la cheminée se met a cracher une épaisse fumée noire. Suivant l'ordre du cuirassé les autres navires à vapeur de l'Armada se mettent un à un en marche. Partout des cordes se tendent, des câbles ripent sur des taquets d’amarrage, une vague de sinistre grincements et craquement parcourt la flotte de navires amarrés les uns aux autres pendant que partout des ingénieurs inquiets surveillent l'assemblage qui se tord et se déforme pendant que les bateaux qui le tirent lui imposent leur pression. La bas une corde lâche et va faucher un mat et les hommes qui l'entourent, ailleurs un bateau moins bien amarré que les autres est littéralement broyé quand les deux navires qui l'entourent se rapprochent subitement. Et puis comme prévu les tensions s'apaisent, et de l'avant arrive le coup de corne attendue. Le signal qui veut dire que tout fonctionne et que l'assemblage hétéroclite de navire est capable de tenir la mer et de naviguer de concert.

L'Armada avance !


Dernière édition par Red le Sam 12 Juil 2014 - 10:46, édité 1 fois

    Tortuga, deux jours avant le départ.

    -Tout est prêt Capitaine. Voila le plan.

    D'un geste, Bout de bois étale le rouleau de papier sur la grande table de la salle du conseil des Usuriers. Laissant aux participants et à Red le soin de se pencher sur le dessin pour essayer d'y comprendre quelque chose.

    Un merveille. Bout de bois et ses ingénieurs ont travaillés d'arrache pied depuis le lancement du projet pour en arriver la. Un recensement complet des navires de Tortuga, la liste de tous les navires capables de reprendre la mer, et un dessin précis des coques de chacun permettant de les installer sur le chef d’œuvre du maitre de chantier. Le plan du plus grand navire pirate de Grand Line.

    Sur le schéma couvert de symboles indéchiffrables pour le commun des mortels, Bout de bois esquisse rapidement le travail fourni pour les néophytes qui le dirigent. Le positionnement des navires les plus gros qui serviront d'ancrages à la ville, l'installation au centre des parties les plus rigides et les plus importantes de la ville, le travail et les calculs nécessaire à la transformation de l'ensemble en un bloc solide et unie. Sous les mains du vieil ingénieur se dessine déjà la cité flottante, ses artères, ses rues, ses quartiers. Une immense roue formée de navires ou se dessinent des canaux et des rues qui se déploient comme des rayons vers les zones extérieures, docks, chantiers, pêcheries, arsenaux.
    Puis bout de bois parle poids, propulsion, tension. Il parle de la vitesse de la ville, de l'endroit ou devront se trouver les trop rares navires a vapeur qui permettront de la maintenir en mouvement, il parle des voiles et des mats qu'il faudra dresser pour obtenir suffisamment de surface pour que le vent vienne en aide à la ville.

    Et pendant qu'il parle les questions s'éteignent peu a peu pour l'écouter pendant que tout les participants se font à l'idée que tout ça n'est plus juste un rêve un peu fou posé sur du papier. Mais une vraie ville qui ne demande qu'a apparaitre. La leur.

      Tortuga, deux nuits avant le départ.

      Alors que la ville toute entière ne semble pas prête à dormir, sur l'un des flancs du volcan on s'agite aussi à la lueur des torches. La bas, on a mouillé un navire à l'ancre juste a l'entrée du tunnel, de la passe dans la roche qui permet au navires d'accéder a la ville close des pirates.

      Et pendant que sur son pont on hisse hors de cales des filets remplis de lourds tonneaux, dans ses deux mats qui touchent presque le sommet de la brèche, de nombreux gabiers s'affairent a tendre un maillage dense de câbles entre les parties hautes du navire et la roche. De quoi se déplacer la haut comme des araignées suspendues à leur toiles. Et d'avoir toute la place d'effectuer le travail de la nuit.

      Préparer le placement des explosifs destinés à provoquer l'effondrement de la crête sud du volcan pour permettre aux plus gros navire de rejoindre sans risques le large...

      Et pendant qu'au niveau de la mer on fore dans la roche les trous destinés à redevoir les charges, plus haut, sur le sommet et les flancs escarpés de la crête, d'autres équipes procèdent de la même manière, repérant les fissures les plus marquées, les zones les plus faibles et les plus susceptibles de se répandre et de s'agrandir avant de faire signe aux ballons de leur descendre précautionneusement les tonneaux de poudres préparés sur Tortuga. Assez de poudre pour une explosion suffisante pour faire basculer dans la mer un pan entier de montagne. Juste assez de poudre pour n'avoir droit qu'a un seul essai.

        Tortuga, une journée avant le départ.

        -BLACK SUN !

        Dans le ciel d'Armada le soleil noir prend une nouvelle fois de l'altitude. Vortex tourbillonant de ténébres qui se fixe au dessus des têtes comme un nouvel astre. Et comme pendant une éclipse la luminosité chute soudain, plongeant la ville dans un début de crépuscule malgré le soleil pale qui se léve à l'horizon.

        -Attention, tenez vous prêts, ça va commencer !

        Partout les pirates de Tortuga se sont réunis par équipes, divisés et dirigés par les ingénieurs des chantiers, seuls à maitriser la procédure du travail en cours.

        -La ! ça commence !

        Au plus haut de la pile de navires un des bateaux vient de bouger, le trois mats de la guilde des Usuriers craque et grince, comme s'il allait brusquement basculer après des années d'immobilisme. Mais non? attiré par le trou noir loin au dessus de lui le navire se détache soudain de la structure. Et brisant un sacré paquets de lois de la Physique il décolle de quelques centimètres avant de prendre insensiblement de l'altitude vers le trou noir tout la haut.

        -Chopez le !

        Immédiatement des dizaines de mains se tendent vers les cordes dont on a maillé les coques de chaque bateau. Pas pour empêcher le navire de décoller mais pour profiter de sa soudaine absence de poids pour le manipuler comme on ferait d'un ballon. Et faire glisser et propulser cette immense carcasse comme sur des rails, droit vers l'eau en contrebas.

        D'un geste Red efface les ténèbres du ciel. Laissant le bateau de nouveau lourd plonger vers la mer et s'y enfoncer d'un seul coup comme s'il allait être englouti. Mais ce n'est qu'une mise à l'eau et déjà le navire se redresse et ressort, ruisselant de flotte mais debout. Intact.

        -J'avoue que j'ai eu un doute jusqu'au bout Capitaine... Mais ça marche...
        -Ouais, ça marche, mais il reste du boulot, beaucoup de boulot.
        -Sur. mais si la méthode marche le reste c'est juste une question de temps. Et plus les bateaux vont être bas plus ce sera facile...

        Allez les gars on remet ça. Et on en fait plusieurs d'un coup cette fois !

        -BLACK SUN !

          Tortuga, une nuit avant le départ.

          -Quand même, c'est bizarre qu'Izya ne soit pas revenu. Vous étes sur qu'on a pas pu la louper hein ?
          -C'est sur Chef, on a fait comme vous avez dit après qu'elle ait tenté de filer l'autre jour. Y'a des guetteurs sur toutes les crêtes autour de la ville. On l'a bien vu tourner autour du volcan et tout. Mais elle pas partie, c'est sur.
          -Bon...
          -Elle doit avoir des trucs de fille à faire. Faut pas chercher à comprendre Chef, elle finira par revenir de toute façon.
          -Mouais, espérons... Il se passe quoi la bas ?
          -La routine chef. Y'a un des rafiots de la zone des pêcheries qu'a coulé quand on l'a mis a l'eau. Mais les mecs veulent pas le lacher alors ils ont récupérés des palans et ils essayent de le sortir de l'eau pour le renflouer avant qu'on en mette un autre à sa place... Pis la bas c'est les types qui disent que votre trou noir a mangé une barque ou ils avaient laissé leur vieille grand mère et ils veulent qu'on les dédommage...
          -Ah quand même...
          -Bah, je l'ai vu la grand mère. Ils devraient vous remercier moi je dis... Parce que c'était pas un cadeau la vieille...

            Tortuga, jour J.

            -C'est bizarre qu'elle soit toujours pas revenue quand même...
            -C'est vrai que la c'est bizarre. Pis c'est con, elle a raté la mise a l'eau de tous les bateaux et elle va aussi rater le feu d'artifice. C'est dommage.
            -Ouais, va falloir penser à aller la chercher. J’espère qu'elle bronze pas la ou on a mis les pétards.
            -On attend alors ? Et on va vérifier ?
            -Non non. Elle s'entraine au Haki, elle pourrait même faire exprès d'aller la bas.
            -Alors on fait péter ?
            -On fait péter.
            -FEU !

            L'ordre résonne dans les den den de tous les navires équipés de canons, déclenchant une salve titanesque, un déluge de fer qui va s'abattre sur la paroi bardée de poudre du volcan pendant qu'armada disparait dans un nuage dense de poudre et de fumée. Et la seconde suivante le vacarme revient comme un écho augmenté une centaine de fois au moment ou détonent les explosifs dont les pirates ont truffés la falaise qui garde l’accès à la mer.

            Le souffle est si puissant dans la cuvette qu'il arrache les voiles des navires et renverse les gens pendant qu'une vague puissante soulevé par le gigantesque glissement de la montagne dans la mer vient secouer les navires et engloutir l'ancienne assise de la ville.

            -Mer libre Chef !
            -Hein ?
            -La mer est libre ! On est bon chef, ça a encore marché !
            -Parfait mais...
            -Mais ?
            -Mais ce bruit c'est quoi ?
            -Oh ça ? Bah, c'est l'écho...
            -Non non. Pas ce bruit, celui la !
            -Ah ben ça c'est... Euh...
            -Le volcan ! Merde !


            Lancez les machines ! En avant toute !



            -Hé chef ! Elle est revenue chef ! La haut !
            -Ah oui, ça c'est bien oui. Vraiment bien...

            Et bien que le sourire de Red soit plutôt mince et qu'on puisse facilement l'attribuer a son nouveau navire qui fend maintenant les flots tumultueux de Grand Line, effectivement, c'est vraiment bien. C'est la première fois que la dragonne part et qu'elle revient toute seule...

            Ici Izya ! Vient par ici !