Adri ?
Oui ?
Il y a beaucoup de monde…
Oui. Ça te dérange ?
Un peu…
Et bien, allons nous balader un peu.
Tu veux bien ?
Évidemment.
Et c'est ainsi qu'Uran et moi, on s'est éloigné du Bel Espoir. On s'est éloigné de tout ces Étrangers qui s'affairent et qui se racontent leurs premières aventures sur l'ile. On s'éloigne aussi de ces gens autrefois enchaînés qui s'habitue avec toujours autant d'hésitation à la vie sans liens, sans chaînes pour leur interdire ce qu'ils voudraient faire. Des vies qui s'émancipent. Des vies qui communiquent. Et tout ce beau monde forme une impressionnante masse de gens qui va et vient. Pour un inconnu, ça peut paraître impressionnant, presque oppressant. Pour Uran, qui n'est encore qu'une enfant, c'est très oppressant, presque inquiétant. Elle s'habituera. Il faudra bien. Si elle veut toujours partir avec moi, il faudra s'habituer aux Étrangers. Aux moins. Mais je ne me fais pas de soucis. Elle y arrivera. Elle a réalisé un grand sacrifice pour me suivre, elle arrivera à surmonter ses peurs et, elle aussi, elle s'épanouira.
Pour l'heure, je préfère qu'elle se sente bien. Même moi, je la connais depuis peu et même si le courant passe bien entre nous, il y a encore une certaine retenue entre nous, même si j'estime être la principale responsable. S'occuper d'une enfant n'est pas une tâche aisée et j’ai peur de trop faire. Mal faire. Ça serait horrible. Je ne peux me le permettre. Ainsi, partir en forêt avec la petite Uran, c'est probablement l'occasion de resserrer nos liens naissants. Pour l'occasion, on part promener Gnuh. La dernière fois, c'était Jevta qui s'en était occupé et parait-il que ça s'est mal passé. Le bestiau semble plutôt content de se dégourdir un peu les jambes. Et c'est un véritable plaisir pour Uran qui s'amuse à se servir du Tapir comme monture. Son rire cristallin m'arrache un sourire satisfait. Gnuh fait toujours plaisir aux enfants.
Au bout d'une grosse demi-heure de promenade en forêt, le tapir s'est clairement dépensé et s'écroule pour roupiller. L'heure pour nous de s'arrêter aussi et de parler. Nos sujets de conversations sont nombreux, parfois futiles, parfois très sérieux. On parle encore de mon passé. Pas du sien. C'est une blessure encore grande dans son cœur. Et je finis encore par parler d'Endaur, de ses arbres bien plus majestueux que ceux qui nous entourent. Et Uran se révèle à nouveau comme un public captivé et motivé. Les questions fusent, nombreuses ; il est bien temps de se poser. Gnuh lui sert de coussin tandis que l'intéressé ne s'en aperçoit même pas. Assise à côté, je lui parle. Encore. Beaucoup . Avec la passion qui m'habite. Parler me permet de ne pas penser à mes douleurs physiques. Mes récentes blessures se guérissent lentement, mais surement.
Et c'est dans ces moments-là que je m'imagine qu'Uran est un peu comme moi quand j'étais gamine. Elle a le truc pour sentir les arbres. Et elle a envie d'apprendre. Lorsque je lui pose des questions comme pour la tester, elle répond toujours comme je l'aurais fait. Peut-être que je l'ai déjà un peu formaté à ma façon de penser. Non. C'est trop récent. C'est juste que nos deux esprits raisonnent en harmonie. Et plus on constate ses ressemblances, pour le ton devient encore plus amicale, presque fraternelle. Des petites piques. Des moqueries pour faire semblant. Pour finir par lui sauter dessus et lui asséner le châtiment haï de tous les enfants. Les chatouilles. Ça dérange un peu Gnuh qui se tourne vers nous, battant des oreilles. Uran tente de détourner mon attention, mais ça ne marche pas. On me la fait pas à moi.
Nos rires s'arrangent. Les alentours n'ont plus aucune sorte d'importance. Juste du bonheur. Simplement.
Oui ?
Il y a beaucoup de monde…
Oui. Ça te dérange ?
Un peu…
Et bien, allons nous balader un peu.
Tu veux bien ?
Évidemment.
Et c'est ainsi qu'Uran et moi, on s'est éloigné du Bel Espoir. On s'est éloigné de tout ces Étrangers qui s'affairent et qui se racontent leurs premières aventures sur l'ile. On s'éloigne aussi de ces gens autrefois enchaînés qui s'habitue avec toujours autant d'hésitation à la vie sans liens, sans chaînes pour leur interdire ce qu'ils voudraient faire. Des vies qui s'émancipent. Des vies qui communiquent. Et tout ce beau monde forme une impressionnante masse de gens qui va et vient. Pour un inconnu, ça peut paraître impressionnant, presque oppressant. Pour Uran, qui n'est encore qu'une enfant, c'est très oppressant, presque inquiétant. Elle s'habituera. Il faudra bien. Si elle veut toujours partir avec moi, il faudra s'habituer aux Étrangers. Aux moins. Mais je ne me fais pas de soucis. Elle y arrivera. Elle a réalisé un grand sacrifice pour me suivre, elle arrivera à surmonter ses peurs et, elle aussi, elle s'épanouira.
Pour l'heure, je préfère qu'elle se sente bien. Même moi, je la connais depuis peu et même si le courant passe bien entre nous, il y a encore une certaine retenue entre nous, même si j'estime être la principale responsable. S'occuper d'une enfant n'est pas une tâche aisée et j’ai peur de trop faire. Mal faire. Ça serait horrible. Je ne peux me le permettre. Ainsi, partir en forêt avec la petite Uran, c'est probablement l'occasion de resserrer nos liens naissants. Pour l'occasion, on part promener Gnuh. La dernière fois, c'était Jevta qui s'en était occupé et parait-il que ça s'est mal passé. Le bestiau semble plutôt content de se dégourdir un peu les jambes. Et c'est un véritable plaisir pour Uran qui s'amuse à se servir du Tapir comme monture. Son rire cristallin m'arrache un sourire satisfait. Gnuh fait toujours plaisir aux enfants.
Au bout d'une grosse demi-heure de promenade en forêt, le tapir s'est clairement dépensé et s'écroule pour roupiller. L'heure pour nous de s'arrêter aussi et de parler. Nos sujets de conversations sont nombreux, parfois futiles, parfois très sérieux. On parle encore de mon passé. Pas du sien. C'est une blessure encore grande dans son cœur. Et je finis encore par parler d'Endaur, de ses arbres bien plus majestueux que ceux qui nous entourent. Et Uran se révèle à nouveau comme un public captivé et motivé. Les questions fusent, nombreuses ; il est bien temps de se poser. Gnuh lui sert de coussin tandis que l'intéressé ne s'en aperçoit même pas. Assise à côté, je lui parle. Encore. Beaucoup . Avec la passion qui m'habite. Parler me permet de ne pas penser à mes douleurs physiques. Mes récentes blessures se guérissent lentement, mais surement.
Et c'est dans ces moments-là que je m'imagine qu'Uran est un peu comme moi quand j'étais gamine. Elle a le truc pour sentir les arbres. Et elle a envie d'apprendre. Lorsque je lui pose des questions comme pour la tester, elle répond toujours comme je l'aurais fait. Peut-être que je l'ai déjà un peu formaté à ma façon de penser. Non. C'est trop récent. C'est juste que nos deux esprits raisonnent en harmonie. Et plus on constate ses ressemblances, pour le ton devient encore plus amicale, presque fraternelle. Des petites piques. Des moqueries pour faire semblant. Pour finir par lui sauter dessus et lui asséner le châtiment haï de tous les enfants. Les chatouilles. Ça dérange un peu Gnuh qui se tourne vers nous, battant des oreilles. Uran tente de détourner mon attention, mais ça ne marche pas. On me la fait pas à moi.
Nos rires s'arrangent. Les alentours n'ont plus aucune sorte d'importance. Juste du bonheur. Simplement.