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Morphée tire la tronche

    Morphée tire la tronche. Ou c’est moi qui la lui tire ? Tout cela remonte à une époque que mon esprit refuse d’accepter, comme si la prison n’était qu’un mauvais rêve, comme si l’enfer n’était qu’illusion. Peut-être était-ce ce qui me préservait ? Peut-être…

    Toujours est-il que l’histoire de ce marchand de sable reste un problème. Il n’est pas passé depuis bien trop longtemps. Depuis l’évasion, en fait. Non pas qu’un lit soit moins confortable que ma cellule, loin de là, mais je n’arrivais tout simplement pas à m’endormir. Mon esprit avait trouvé la rouerie pour me sauvegarder mentalement, mais le physique déclinait. Car oui, c’était de sa faute si je n’arrivais pas à fermer les yeux. En publique, j’affiche un air serein, ou, tout du moins, je dissimule mes fantômes. Mais sitôt dans un lit, mon corps tremble comme une feuille en proie à un vent infernal.

    Éveillé, c’est le conscient qui décide, qui commande. Mais endormi, c’est le subconscient qui reprend les rennes. Alors que l’un a décidé de nier ces images, l’autre pourrait très bien me les renvoyer en plein visage. Et cela, l’esprit le refusait. Je le refusais ! Vivre une fois l’enfer était bien suffisant ! Les autres arrivent-ils à trouver le sommeil ? Je l’ignore, je n’ose pas demander… Et si j’étais le seul dans ce cas ? Le seul qui n’arrive pas à relever la tête, le seul à être si fragile et vulnérable…

    Au début, j’ignorais tout simplement ce besoin primaire qu’est le repos. De toute façon, je n’arrivais pas à m’y résoudre, mon corps refusait de fermer les yeux. Ainsi, trois jours se sont écoulés. Trois jours que je passais à travailler, à mettre le projet d’Armada en place pour ne pas penser. Trois jours que je pousse mon corps à rester debout à force d’injections d’adrénalines. Trois jours que je manque de cette donnée nécessaire qu’est le repos. Cependant, manquant chuter, je remarquais à cette baisse d’équilibre que quelque chose n’allait pas, que ma malédiction ne me permettra pas de rester indéfiniment dans cet état. Je voulus, ou plutôt je devais, ressayer de fermer les yeux. Mais pas au sein d’un lit. Ce nid rappelle directement le sommeil et donc la possibilité de revoir cet enfer. Une suite bien trop évidente qui continue de provoquer des frissons.

    Ce fut alors à même le sol que je fermai les yeux, au pied du lit, comme un chien, comme l’animal que j’étais au fond de sa cage. Une vie de chien. Pire même. Mais là au moins, mon corps ne semblait pas pris d’autant de spasmes, et la fatigue était plus grande qu’à la première tentative. Je pus garder les paupières closes plus longtemps. Les secondes défilaient et je ne bougeai toujours pas. Peu à peu, je pensais de moins en moins, libérant lentement mon cerveau. Morphée, c’est toi ? C’était comme si j’abandonnais mon corps, si je me détachai l’espace d’un instant, que je me mettais en pause. Une pause, ne plus rien ressentir, ne plus réfléchir, et ne plus rien faire. Juste laisser le temps s’écouler. Juste… Hum ? Mais je ne peux pas faire ça ! Je vais geler sinon ! Si je reste trop longtemps sans bouger, je vais mourir ! Ce sera une pause éternelle et non éphémère, sans reprise ! Je rouvris les yeux dans un sursaut, récupérant mes sens où je les avais laissés. La respiration rauque et irrégulière, mon regard furetait autour de moi. Des murs en bois, aucune trace de blanc, de neige. C’est vrai, je ne suis plus là-bas… J’avais à peine abandonné mon esprit à Morphée que le subconscient retournait dans cet enfer, avec ces habitudes que j’avais plusieurs mois durant. D’un air apeuré, je regardais l’heure. Je n’avais fermé les yeux que depuis une dizaine de minutes… Un échec cuisant qui me rappela de mauvais souvenirs. Des souvenirs du temps de cette tenue de prisonnier, tenue que je porte à cet instant. Pourquoi gardais-je ce tissu rayé ? Certainement pas pour me vanter d’être l’un des évadés. Plutôt que cela, j’aurais préféré pouvoir dire ne jamais y avoir été. Tant de temps passé dans cet accoutrement, peut-être est-ce devenu comme ma seconde peau ? Peut-être est-ce l’un de mes rares repères encore présent ? Cette tenue était tout ce qui me donnait chaud, ma seule bénédiction parmi les démons…
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    Les jours et les nuits défilèrent. Le soleil et la lune se succédaient. Dans la lumière, il n’y avait pas tant de problèmes. Comme toute l’île était éveillée et en effervescence, je n’avais que l’embarra du choix pour focaliser mon esprit sur une affaire. Mais la nuit, l’astre pâle était le seul à observer ma déchéance. Si je restais trop longtemps immobile, je craignais que Morphée ne me sourisse comme la dernière fois. Ainsi, j’errais entre ces navires, observant le trajet de la lune, me plaignant de sa lenteur. Soleil, revient, et avec toi tous ces gens et ces soucis qui me permettent de détourner mes pensées !

    Mes cernes gagnent du terrain chaque jour. Un hublot attire mon regard. Il y a du mouvement là dedans ! Je m’y précipite dans l’espoir de rencontrer un autre insomniaque, mais c’était une scène toute autre qui se déroulait sous mes yeux. Un lit, avec un bambin allongé, et une femme, probablement la mère, penchait sur lui, posant un délicat baiser sur son front avant de remonter la couverture sur ses épaules. Mon visage se défigura alors qu’elle s’en alla, laissant le jeune enfant sombrer dans le repos. Machinalement, ma main s’était posée sur les planches du navire, s’éraflant en arrachant des brindilles. Si je m’écoutais, je pénétrerais cette pièce pour réveiller, voire tuer le petit ! Si je ne parviens pas à dormir, pourquoi toi tu y aurais droit ? Je frappais du poing cette injustice, mais lorsque le bruit sourd fit rappliquer la mère, je n’étais déjà plus là.

    Ce n’est pas bon, cette fatigue me rendait à cran… Combien de temps avant qu’on ne remarque ma situation ? Mais pourquoi l’autre parvenait-il à sommeiller… A cause de la mère ? A cause du baiser ? Si j’avais ces choses, j’y arriverais également ?

    Me voilà qui commence à délirer… Ma mère n’est plus… Et pour baiser… J’en ai eu un d’Izya ! Grâce à mon fruit, notamment ! Enfin une malédiction positive. Mais cela ne suffit pas à accepter Morphée. C’était donc la mère ? Dans ce cas, je ne risquais pas de guérir… A moins que je ne me fasse adopter ? Mais qui voudrait d’un fils pareil…

    Je commence à dire n’importe quoi ! J’ai eu une mère, et je ne la remplacerai pas ! J’ai eu une famille et un foyer ! Omyage… Ils paieront ! Tous ces justiciers ! Autant qu’ils sont ! Et Red… Il a beau avoir retourné sa veste, il était des leurs… Il approuvait donc leurs méthodes… Et si… Et si je pénétrais dans ce bâtiment devant moi ? Il dort probablement d’un sommeil profond à cette heure… Il dort… Encore un pêché de plus !

    La fatigue gagne la bataille contre la raison ! Mais pas la guerre ! Non Morphée, tu ne m’auras pas. Tu ne m’attireras pas dans ces images glaciales entourées de barreaux ! Le repos c’est pour les faibles ! Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, dit-on. Alors pour ceux qui ne se couchent pas, c’est l’univers qu’ils possèdent ! Haha ! Je possède l’univers ! Et toi, sale mioche, qu’as-tu ? Rien ! Tu es couché, inerte et vulnérable ! Alors que moi, je suis là ! Je suis debout, érigé face à mon destin, embrassant le temps de tout mon être ! Alors ? Qui est le plus grand ? Qui est le plus heureux ? Qui est le plus vivant ?



    Mais de qui je me moque ? Il n’y a que mon esprit que je trompe. Mais mon corps est là pour le rappeler qu’il se meurt à petit feu… Petit feu… Rêve inatteignable, espoir futile de ma cage de glace… Cage ? Non ! Les défenses de mon esprit commencent à s’affaisser ! Mais le soleil commence à se lever au loin. L’aube. Réveillez-vous ! Vite ! Revenez distraire ma raison avant qu’elle ne se perde dans les méandres de la folie !
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    Ce fut un jour plus agité que les autres. Et pour cause, Tortuga se transformait en Armada. Les navires redécouvrirent la sensation de flotter sur les flots. Les marins se mirent à étudier les courants… marins. Le gosse embrasse sa mère comme les navires la mer. En fin de compte, c’était un conte bateau. Ou un récit de bateau ? Dans toute cette agitation, ce fut vers ces jeux de mots que se tourna mon esprit pour perdre de vu le reste.

    Armada hissa la grande voile tandis que Tortuga poussait un grondement désespéré derrière nous, comme si la perte des insulaires signifiait la déchéance de l’île. A moins que ce ne soit le volcan qui se réveille ?

    Oui, c’était le volcan. Lui était resté endormi si longtemps, et moi éveillé trop longtemps. L’esprit était accaparé par ce spectacle pyrotechnique. Une scène qu’on ne voit pas tous les jours. Une scène qui clôture habituellement la pièce de nombreuses vies. Si on était resté plus longtemps, on aurait eu le feu au cul, dans tous les sens du terme.

    Mais alors que l’esprit s’occupe, le corps rappelle. Il rappelle ses besoins et ses manques. Il rappelle sa faiblesse… Mes jambes ne me tinrent plus, abandonnant le navire. Trahison ! Mutinerie du corps contre l’esprit ! Je ne pouvais continuer ainsi, et je le savais… Mais j’avais tenu si longtemps, alors pourquoi pas plus ? Jambes qui m’avaient porté jusque là, pourquoi m’abandonnez-vous à présent ? Seul, au pied du mur vous me laissez. Vous. Tahar, Curtis, Rimbau, les Saigneurs, les évadés, … Ma famille depuis bien longtemps, mes jambes à présent. Le choix ne m’appartenait plus. On ne peut vaincre Morphée.

    Des hommes m’aidèrent à atteindre mon logement avant de s’en aller. Mon regard se posa sur le lit, puis sur le sol. J’optais pour le sol, encore une fois. Mais pour être sûr de guérir, je dus me résoudre à utiliser mon don contre ma personne. L’hormone du sommeil. Une grosse dose, qui m’empêchera alors de fuir le marchand de sable. Il ne fallut que quelques secondes pour que mon esprit abandonne ses derniers remparts.
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    Des barreaux et du blanc. Surtout du blanc. Du blanc partout. Pour m’assurer du lieu où je me trouvais, je regardais la paroi, les mots qu’on y avait gravés à même la glace. Le journal d’un prisonnier, le journal de Reyson. Oui, ce froid ne pouvait venir que d’ici… Je fermais les yeux en me recroquevillant sur moi-même, me disant qu’il me suffira d’attendre quelques heures pour retrouver la réalité, ma liberté, et un corps reposé.

    Mais mon subconscient ne l’entendait pas de cette oreille.

    Des bruits de pas me firent relever la tête. Dehors, trois gardes. Que faisaient-ils ici ? Ils ne venaient que rarement à ce niveau, et encore, ce n’était que pour nous apporter le pauvre potage hebdomadaire. Mais ils ne tenaient aucun bol. Juste les clés de la cellule, mais je doutais qu’ils venaient pour me libérer.

    " Paraît que tu as tenté de t’échapper… "

    Ils entrèrent dans la cellule et brandirent des matraques. Matraques électriques auxquelles j’avais suffisamment goûté pour connaître leurs effets. Je me levais face à eux. Je n’allais pas me laisser faire ! Sauf que mes poings restèrent dans mon dos. Des menottes ? L’effroi traversa mon regard tandis que la première arme vint gifler ma joue. Un choc électrique me parcourra l’échine et me renvoya au sol. Un mince filet de sang coulait sur mon visage avant que la plaie ne se change en engelure. La douleur semblait si réelle… Pourquoi ne me réveillais-je pas ? A cause de la surdose d’hormones ?

    Tandis que je restais coi, face contre neige, les gardes prolongèrent cette rixe à sens unique. Leurs pieds frappaient avec véhémence, n’accordant clémence à aucune partie de mon corps. Je crachais du sang en me demandant pourquoi mon subconscient me faisait endurer ça. Cette algarade m’était douloureuse. Véritablement. Ce ne semble pas être une illusion, mais la même chose que lorsque j’étais en prison…

    Lors d’un énième hurlement, je me demandais si le rêve n’était pas la réalité, si la liberté n’était pas l’illusion. J’avais souhaité si fort retrouver le soleil, que mon esprit m’avait convaincu de l’évasion ? Or, j’étais en cellule, les horions me le rappelèrent suffisamment bien. Et la participation de Curtis ? Dans cette solitude hivernale, mon rêve s’était tourné vers le retour de cet ami d’enfance ? Etait-ce le déclin du mental ? Le corps, lui, était meurtri et décharné depuis bien longtemps.

    Une fois calmés, les gardes s’en allèrent, le sourire satisfait, laissant derrière eu un homme blessé. Même pas, ce n’était pas un homme, juste un bout de peau baigné de rouge qui gèle peu à peu. Quel est la réalité du rêve ? Si c’était un rêve, pourquoi souffrais-je autant ? Pourquoi avais-je si froid ? Pourquoi ne me prend dans ses bras comme le gamin dans son lit ?

    Souvenir ou réalité, passé ou présent, rêve ou vie, Impel Down se grave partout, s’immisce dans tout ton être jusqu’à te ronger de l’intérieur. Lentement mais sûrement, il a raison de tout. Du physique comme du mental. Cet homme, cette chose allongé par terre, elle l’a comprise à ses dépends. Le froid finissait son œuvre, et ce fut dans un dernier soupir qu’il ferma les yeux, espérant que là où il se rendait, il n’y aurait plus de barreaux.
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    Plus de menottes à mes mains, plus de meurtrissures sur mon corps, plus de froid, plus de neige. Je me lève dans l’incompréhension et la question. Où suis-je ? Autour de moi, du noir sur tous les horizons. Du vide partout, personne nul part.

    Soudain, une allée de flamme apparaît, m’indiquant la voie. Mais pourquoi devrais la suivre ? Et si c’était un piège ? Mais une voix résonna, me sommant d’avancer, précisant que je n’avais plus rien à perdre de toute façon, pas même la vie.

    Qu’entendait-il par là ? Que je n’étais plus en vie ? Alors, ici c’est… Le paradis ? Soulagé de ne plus ressentir aucun mal, je me mis même à parcourir le chemin en courant. Cette nouvelle me rendit plutôt heureux. Plus de barreau ! Et comme l’autre enfant, j’allais de nouveau avoir une mère qui me bordera !

    Là-bas, les flammes se terminent. J’accélère encore la cadence, pressé de tous les revoir, ou les voir pour certains. Ma mère, mon père, le maire d’Omyage… Embrasser la première, faire des bras de fer avec le deuxième, et échanger un verre avec le dernier. Et surtout, surtout, connaître mes parents par moi-même, et non par les récits du maire qui m’avait adopté jadis. Voilà pourquoi, dans mon rêve de liberté, il était histoire de Tahar et de sa fille. Parce que je souhaitais moi-même retrouver ma famille ! Et les voilà !

    Hum ? Pourquoi il n’y a rien ? Du noir, du vide, comme au début. Qu’est-ce que ça signifie ? La voix résonna une nouvelle fois.

    " Comme tu as pêché, tu ne peux rejoindre le lieu où repose ta mère. Ton père, pirate, est aussi un pêcheur, mais il séjourne en enfer… Quant à toi, ayant expié la moitié de tes crimes dans l’enfer terrestre, tu te trouves à présent entre les deux, dans le vide séparant ces lieux d’errance. "

    Que voulait-il dire ? Que j’allais errer dans ce vide éternellement, sans rien ni personne ? Pas assez bon pour être avec ma mère, et trop bon pour être avec mon père ? Au fond de moi, je me doutais qu’avec la vie que j’avais menée, je n’avais que peu de chance de les revoir… C’était pour cela que je me donnais corps et âme pour atteindre mon but, sachant que je n’avais rien à perde ! Et ce but… je ne l’ai même pas atteint ! Mort pour rien, et vie vécue pour rien ! Mon existence se résumait-elle à ça ?

    " Réveillez-vous ! "

    Hein ? Qui parle ?
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    Encore une fois, je rouvris les yeux. Je me levais bien plus souvent que je ne me couchais. Mais avec toutes ces scènes qui se succédaient, je ne parvenais plus à entrapercevoir le vrai du faux. Où étais-je encore ? Le rêve ou le réel ?

    " Vous n'arrêtiez pas de cri… "

    Machinalement, je repoussais l'homme avec véhémence. Ses mains se trouvaient sur la manche de ma tenue de prisonnier, seule source de chaleur au milieu de l'enfer glaciale, seul moyen de survivre. Il voulait me tuer ? Encore un garde ? Mes yeux étaient aveugles au décor environnant, mon hérésie ne se focalisait que sur l'individu. Celui-ci portait l'uniforme des membres d'équipage de Red. L'uniforme de ces justiciers injustes… Ils revenaient se défouler sur ma pauvre carcasse endolorie ?

    L'homme s'était relevé, mais il y avait comme un éclair de frayeur alors qu'il lisait une haine profonde gravée dans mon regard. Les rôles s'inversaient ? On ne rigole plus en brandissant fièrement la matraque hein ? Que ce soit un songe ou le véritable, le monde des morts ou des vivants, je n'allais plus me laisser faire ! Avant de rendre mon dernier souffle, il me fallait accomplir ma vengeance ! Si j'étais condamné à errer seul, qu'au moins je parvienne à quelque chose dans ma vie ! Survivre, survivre jusqu'à l'assouvissement de ce désir ! Et là, tout de suite, ce désir n'est que fureur, envie meurtrière dirigée vers l'homme en face de moi.

    Celui-ci comprit qu'il ferait mieux de ne pas rester ici, comme si son instinct animal l'incitait à prendre la fuite. M'érigeant à mon tour, je ne comptais certainement pas le laisser s'en aller ! Il voulait porter atteinte à ma personne ! Il voulait me dépouiller, me laisser agoniser dans le froid glacial sans aucun tissu pour me protéger !

    " Tu n'iras nulle part ! "

    Une affirmation qui résonna comme un ordre vociféré. Une promesse qui glaça le sang de l'homme qui se figea sur place, sur le seuil de la porte. Comme au ralenti, son visage se tourna dans ma direction. Voulait-il voir à quoi sa fin allait ressembler ? Nos regards se croisèrent, et le mien plongea dans le sien, s'engouffrant au fond de son être, le faisant frissonner voire trembler. Tu vois la mort approcher ? Moi je la vois, je vois la faux s'abattre lentement sur tes épaules ! Et l'instant d'après, tu tombes lourdement sur le sol, sans même chercher à te rattraper, dans un coma léthargique. Pourtant je n'avais pas bougé, je demeurais toujours là, debout, sans voir ce qui m'entourait, rien d'autre que cet homme gisant sur le sol. C'est moi qui ai fait ça ? Et bien, je ne le regrette pas ! D'ailleurs, ce n'est pas encore assez ! Ma main glisse vers le lit, s'emparant de ma lame qui se reposait dessus.

    Alors que je dégainais lentement Shusui, me délectant de ce premier pas vers l'anéantissement, des bruits de pas se firent entendre. Encore un garde ?

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Mais… Où est Alfred ?

Oui, Alfred. L’homme qui déjoue à chaque fois mes plans machiavéliques nocturnes de vol de nourriture mais qui est après bien obligé de me faire à manger parce que Red le paye pour ça.

Ça fait trois jours qu’on vogue avec Armada, et trois nuit que la routine est lancé. Alors cette nuit, où est-il ?
Je sais qu’il m’espionne tous les soirs. Je sais très bien qu’il a placé un Denden de surveillance devant ma porte et dans la cuisine. Oh, je fais mine de pas le voir, ce Denden, mais je sais qu’il est là, juste au dessus du placard à gâteau.

Mais alors… Où est Alfred ?

Déjà une minute de retard. Ce n’est pas normal… Peut être s’est-il endormi ? Hm…
Et si je fais un peut de bruit ? Par exemple en faisant malencontreusement tomber cette casserole…

BLANG

Oups…



Non ? Toujours pas là ? Roh, quand même Alfred ! Tu vas pas me dire que je vais devoir me démerder toute seule ce soir ! Ce serait trop cruelle ! Et totalement indigne de toi !

Et si je te taquine ? Tu rappliques ? Juste pour me montrer que j’ai tort ?

Ah ! Finalement je vais ENFIN être tranquille ce soir ! Bon appétit !

Joignant les gestes à la parole, j’ouvre le placard à gâteaux et commence à en sortir quelques paquets. Je vais même jusqu’à les ouvrir !
Mais non ? Toujours rien ?

Je regarde le Denden qui m’observe de haut.

Bah alors, qu’est ce que tu fous ?

Mais je n’obtiens aucune réponse. C’est quand même pas croyable ça ! Si ça se trouve il se moque de moi derrière son projecteur ! Ah le fumier ! Je vais lui apprendre moi à se foutre de ma gueule !

Je sors de la cuisine sans demander mon reste, oubliant complètement ma faim. De toute façon je serais nourri quand je l’aurai tiré à son post par la peau des fesses !  Non mais !

Et bien entendu, sur le chemin, je ne le croise pas. Cependant, quand je commence à me rapprocher de sa chambre, des cris commencent à se faire entendre. Ma colère disparait pour laisser place à de l’inquiétude. Je ne sais pas ce qui se passe, mais avec ce genre de cris, c’est forcement mauvais ! Alors je fonce dans la direction. Pauvre Alfred, si ça se trouve, c’est pour ça qu’il n’est pas venu !

D’un coup, les cris s’arrêtent. Pas très pratique, je n’ai plus de son pour me guider. Et soudain, je le sens. Au bout de ce couloir, une onde vient d’être lâchée. Une onde de Haki, comme celle de mon père, comme celle de Tetsuda. Le Haki des rois si je ne me trompe pas. Et avec cette onde arrive le mal de crâne habituel. Mais plus faible que les dernières fois. Juste un peu chiant. Juste de quoi me mettre de mauvais poils.

Serions-nous attaqués ?

Je continue ma route, moins prestement. Si nous sommes attaqués, je dois être prête à riposter. Mais Narnak et mes épées sont dans ma chambre, alors je n’ai que les pouvoirs de mon fruit pour me défendre, que ma malédiction que j’apprécie de plus en plus.

La lumière de la lune perce dans le couloir par une porte entrouverte. Je m’arrête avant d’entrer dans la chambre correspondante et prends le temps de me changer, de me transformer. Je revêts ma forme hybride basique, mais efficace. Puis j’inspire, regarde mes griffes, et entre.

Reyson ?

Me voici complètement surprise. Devant moi, Reyson, l’œil noir de colère et prêt au combat, arme au point. Et sur le sol…

Alfred !

Mais je n’ai pas le temps d’approcher mon valet que la furie qui me fait face me fond dessus ! Complètement désemparée par cette situation incompréhensible, je n’ai que le temps de parer au dernier moment sa lame qui ne désire que me lacérer.

Mais arrête Reyson ! Calme toi !


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    Encore un garde ? Non, plutôt une créature, un jouet des gardes. La peau écailleuse, rouge, des griffes aiguisées et une queue touchant le sol. De toute façon, ils trafiquent souvent le corps humain ici. Peut-être était-ce une ancienne prisonnière, comme Anna, le dernier jouet cyborg des gardes. Et puis, dans les différents étages, je pus voir des créatures qui ne devraient exister que dans les rêves, ou plutôt les cauchemars. Des mélanges sordides de différents animaux, parfois même des bêtes à visage humain. La femme dragon devait sans doute être la nouvelle invention cauchemardesque de ces justiciers. A-t-elle été envoyée pour sauver celui à ses pieds ? Ou pour finir son travail ?

    Ce ne sont pas des justiciers, ce sont des tortionnaires ! Comme si cet environnement ne se suffisait pas à lui-même. Comme si voir un homme agoniser petit à petit ne les suffisait pas. Comme s’ils avaient plus soif de sang que ces pirates qu’ils traitent de criminel !

    Ni une ni deux, ma main se resserre davantage sur mon arme avant de bondir en avant. Mais la créature pare avec aisance. Elle avait de la chance, tout ce temps d’emprisonnement m’avait grandement affaibli. En temps normal, je n’en aurais fait qu’une bouchée ! Le comateux attendra, il faut d’abord que je m’occupe d’elle. Un sourire carnassier passa sur mes lèvres alors que je détaillais son expression. La surprise s’y lisait, me prouvant que j’avais ma chance. Que se passe-t-il ? Me croyait-elle sans défense ? Que ce serait une promenade de santé ?

    " Tu crois que tes écailles suffiront ? "

    Ma main libre se planta dans mon bras armé, augmentant et dopant le muscle. Tu veux voir l’effet de pénétration de ma lame à présent ? Un conseil : fais quelque chose. Ma frappe allant de haut vers le bas, une esquive permettra à Shusui de continuer son chemin jusqu’à ton camarade allongé à nos pieds. Que ce soit ton sang ou le sien, cette fois ce ne sera pas à moi de crier !

    Pourtant, au loin dans ma tête, une petite voix tentait de me dire quelque chose. Reyson. Ce nom avait provoqué un petit écho dans mon esprit. Reyson. Qui est-ce ? Ce nom se trouvait également sur le journal autobiographique gravé dans la paroi glaciale derrière mon dos. Mon prédécesseur sans doute. Peut-être même la statue à qui j’ai emprunté un orteil pour écrire à mon tour. A moins que je n’ai rien écrit ? Je ne me souviens plus. Le froid avale tout, que ce soit l’énergie vitale, les souvenirs, l’espoir, ou même l’identité. Tout, lentement et inexorablement, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Mais à l’évidence, il me reste encore quelque chose : la force de brandir mon arme pour me rebeller contre ce destin immonde !
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Je ne comprends pas ce qui se passe. Ni ce qui lui prend.

Pourquoi ?
Pourquoi maintenant ?

Qu’est ce qui peut bien se passer dans sa tête pour qu’il agisse de la sorte ?
Je ne sais pas, et c’est totalement invraisemblable.

Et dire que je l’avais presque pardonné pour l’histoire de Tortuga, l’histoire des phéromones. Mais le voilà qui m’attaque. Le voilà qui trahi. Pourquoi ?!

Et le fourbe s’en prend même au pauvre comateux Alfred. Il ne peut pourtant plus se défendre ! Alors pourquoi vouloir à tout prix l’abattre ?! Bien sûr que non je ne te laisserai pas t’en prendre à lui ! Et non, mais écailles sous cette forme ne suffiront pas. Mais ne t’en fais pas, j’ai aussi autre chose que j’arrive enfin à maitriser.

Alors oui, je me prends le coup que tu assènes, mais ma main draconique nue reste indemne. Noire de Haki, mais indemne. Et je bloque ta lame dans mon poing, t’empêchant de retenter ton action aussi longtemps que je la tiendrais.

Mais comme tu es dopé, je n’ai que peu de temps !

Qu’est ce qui te prend Reyson ?! Tu nous trahis ? Tu veux quitter Armada ?! Si ce n’est que ça : PARS ! Personne ne te retiendra contre ta volonté, tu es libre d’aller où bon te semble ! Mais tu n’as aucunement le droit de t’en prendre à nous !

BAM !

Et ouais, tu l’as pas vu venir ce coup ci hein ? ça t’apprendra à essayer de me tuer sans raison ! Non mais !
Parce que oui, moi, j’ai une longue queue de dragon dans le dos ! Et pendant que tu étais trop occupé à « écouter » et essayer de retirer ton arme de mon emprise, ma petite queue s’est glissée tel un serpent dans ton dos, et au dernier moment s’est enroulée autour de ta cheville pour t’envoyer brutalement bouler à l’autre bout de la pièce. Si le mur n’avait pas été si dur, tu l’aurais sans doute traversé… Mais là…
Enfin, tu l’as peut être traversé ? J’avoue que je ne regarde pas. Je préfère profiter de ces quelques millisecondes de répit pour sortir le pauvre Alfred de la pièce. Avec un peu de chance, l’entrée de ta chambre est aussi équipée d’un Denden de surveillance et la cavalerie ne tardera pas trop à arriver.

Mais en attendant, je suis là Reyson, et je ne te laisserai pas tuer d’innocent sans raison ! D’autant plus quand ces innocents me font la cuisine !


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    Arf, il est doué le monstre. Doté d’un cœur pour s’être interposé ? Ou bien était-elle obligée de sauver le garde ? A moins qu’elle se savait capable de parer l’attaque et n’avait même pas remarqué que le type en bas aurait pu être touché. Pas un seul dégât ? Pas une écaille fissurée ? Mais Shusui n’a rien aussi. Lequel se brisera le premier ? Hé. Rend moi ma lame !

    Reyson… Encore ce nom. Qui est-ce ?

    Mais je n’eus le temps de me poser la question plus longtemps que je volais à travers la chambre. Les planches de bois craquèrent sous mon poids, mais stoppèrent tout de même mon vol. Au moment de l’impact, je m’injectais des hormones de vigueur. Un réflexe d’antan qui étouffa la douleur dans l’œuf. Ou plutôt dans le système nerveux. Ce qui n’empêcha pas une belle bosse d’apparaître sur l’arrière de mon crâne.

    " Reyson… "

    Un murmure. Comme si je voulais créer un écho supplémentaire dans mon esprit. Ca me disait quelque chose. Mais quoi ? Mon regard se posa sur le monstre à la queue. Sa main était devenue noire un moment, et cette forme, ce n’était décidemment pas un humain ! Un dérivé du cyborg, sûrement ! Malgré l’absence de douleur, mon regard détailla la paroi en bois et remarqua qu’il ne s’agissait pas d’un bébé lézard. Elle avait cherché à me blesser ? C’est donc une ennemi ! Comme le garde ! N’ayant pas relâché la garde, ma lame s’en était allée avec moi, toujours dans ma main.

    " Monstre ! "

    Comment oses-tu me tourner le dos ? Qu’importe que ce soit pour sortir le comateux, tu me sous-estimes grandement ! Sans doute pensais-tu que c’était gagné d’avance, comme le garde avant toi ! Me relevant d’un bond, j’agitais Shusui devant moi, fendant l’air, créant des arcs tranchants se dirigeant vers ta queue dont tu semblais si fière. Avec un membre en moins, on sera à égalité ! Toi tu as ta longue queue, moi j’ai la mie… Euh, j’ai des doigts à injonction hormonale. D’ailleurs, si je te touche de ma main, tu perdras. Alors approche. J’attaque à distance, peut-être cela réussira-t-il, mais ça laisse également penser que je ne veux plus que tu t’approches, donc peut-être feras-tu le contraire ? Je n’attends que ça !
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Monstre...

En fait, ça m'attriste que tu dises ça Reyson. Tellement que je reprends sans vraiment le faire attention ma forme d'ange.

Monstre.

Venant de n'importe qui d'autre, je me serais énervée et je l'aurais envoyé boulet. Mais toi, Reyson ? Toi. Toi qui m'as forcée à t'embrasser, voilà que tu me traites de monstre maintenant.
Tu sais, ce fruit que je possède, je viens juste de m'y habituer, de l'accepter. Et même d'en trouver des bons côtés. Mais... Peut être que mon acceptation est encore trop récente... Peut être... Mais lorsque tu me traites de monstre, je ne suis pas indifférente.

Alors oui. Me revoilà ange et fragile, juste devant toi. Me revoilà femme et normale. Normale ? L'ai-je seulement un jour été ? Avec ces deux ailes qui parent mon dos de leurs plumes blanches. Et mes yeux et cheveux, rouges comme le feu.

L'ai-je été ?

Et toi, alors que je suis moi, tu attaques là où devrait être ma queue qui n'est plus. Mais tu vises large, et une de tes lames tranchantes atteint ma jambe, me faisant plier de douleur et de surprise.

Monstre...

Que j'en sois un ou pas, tu as l'air de t'en foutre. A croire que quoi que je fasse, je reste ce que je suis. Mais soit. D'accord. Tu sais quoi ? Là, tu vas morfler.
Parce que là, je suis clairement énervée.

Et tu sais quoi ? Cette forme que tu as vu juste avant, tu la trouvais monstrueuse ?

Laisse moi te montrer ce qu'est un vrai Monstre. Un qui te fera faire des cauchemars.
Un Monstre, armé de la tête au pied.
Car oui, tout ces piques ne sont pas la pour faire joli.

RAAAAAH

Un cri de rage m’échappe malgré moi.
Tu sais quoi Reyson ? En vrai, je t'avais déjà pardonné pour l'autre fois.

Mais là, ce que tu viens de faire, je ne peux laisser passer.

Je vais t'apprendre moi, à trahir tes alliés !
En garde, car c'est une furie qui te fonce dessus.

Et cette furie, elle a un tout nouvel arsenal tranchant !


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    Le monstre avait disparu pour laisser là une femme à l’aspect normal. Avais-je fait quelque chose ? Son état bestial ne fonctionnait qu’un certain temps ? Le système était encore défectueux ? Elle avait changé au moment où je l’avais traitée de monstre… Y avait-il un lien ? Héhé, je connais ton point faible à présent !

    Tiens, mais cette silhouette, elle me rappelle quelque chose… Cette chevelure rouge, ces lèvres, … On se connaît ? T’ai-je déjà vu roder devant ma cellule ? Ce cou aussi… Une légère tâche rouge en voie de disparition. Un suçon. Un nom à présent, autre que celui précédant, résonna dans mon esprit, bien que je ne sache vraiment ce qu’il représentait.

    " Izya… "

    Qui était-ce ? Une personne connue avant l’emprisonnement ? Un camarade de cellule ? Une bête à pointe ? Hein ? C’est quoi ça ? Encore plus monstrueux qu’avant ! Vite, le mot magique !

    " Monstre ! "

    Sauf que ça n’arrête pas sa course cette fois. Tant pis pour toi, je voulais que tu approches de toute façon. Par contre, une confrontation directe est bien trop dangereuse. Si je suis enfermé, c’est que je suis un criminel, et un criminel est fourbe par définition ! Ainsi, ma main libre, cachée dans mon dos, planta le bout de ses doigts dans ma chaire. Je n’attendais plus que ton approche, et hop, mon pied augmenta de taille. Pas la jambe, le pied, dont les orteils vinrent vite dans l’intention de percuter tes membres inférieurs.

    Le but étant de te déséquilibrer vers l’avant, et alors cette même main viendra pour se planter dans ton corps à toi, pour t’injecter la mélatonine, l’hormone du sommeil. Une forte dose évidemment, digne de la bête que tu es.

    Pendant ce temps, la main armée attend en retrait, prêt à intervenir si le plan tourne mal. Si mes appendices ne traversent pas l’armée de pointes du monstre par exemple. Ou s’il n’y avait pas eu la perte d’équilibre. Notons qu’elle avait pris de l’élan, et que j’étais à l’arrêt, acculé contre un mur, soit dans une position pas très favorable.

    Mais dans tous les cas, je me battrais jusqu’au bout. Un animal n’est-il pas le plus dangereux lorsqu’il fait face à la mort ? Et de toute façon, qu’avais-je à perdre ? Rien, mis à part ces quelques noms qui résonnaient en arrière fond dans mon esprit. Seulement, l’urgence du combat prenait le pas sur la réflexion. Viens monstre, que je vous prouve que vous aviez bien fait de m’emprisonner !
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Je te connais Reyson... Ou du moins, je connais tes pouvoirs. Alors je sais ce que je dois surveiller. Je sais que tes mains ne doivent pas m'approcher. Je me le suis jurée, plus jamais tu ne m'injectera quoi que ce soit.

Jamais.

Et ce n'est pas parce que je suis remplie de colère que cela va changer. Quoi qu'il arrive, tes mains ne me toucheront pas. Tes mains ne m'approcheront pas. Alors oui, j'arrive, et je vois ta main qui sort sournoisement de ton dos. Cette main aux longs doigts pointus. Tu as bien l'intention de t'en servir contre moi, ça ne fait aucun doute. Mais tu ne m'auras pas.

Car déjà, ma propre main s'approche de la tienne pour bloquer son avancé. Je l'ai dis, et je le répète, tes mains ne me toucheront pas. C'est donc ton poignet que j'enlace dans mes doigts griffus.

Mais tu m'as eue. Ton pied, je ne l'avais pas prévue et comme toi tu le voulais sans doute, je chute vers l'avant. Sauf que devant moi il y a toi. Et donc, je me rattrape sur ton torse grâce à ma seconde main, la droite. Tu penses que ces détails ne sont pas important ? Réfléchis un instant, et tu comprendras sans doute. Mais si tu ne vois pas, tu n'as qu'à lire plus bas.

Je suis dans une position qui ne me plait pas. Presque à ta merci, presque dans tes bras. Je ne tiens qu'une de tes mains et l'autre ne tarde pas à arriver avec ton fidèle associé. Pas de chance pour toi, car si je la vois, elle est à moi. Oui, j'ai encore un atout dans ma manche pour la contrer. Tu te souviens ? J'ai moi aussi un troisième membre. Et sous cette forme, c'est une pince tranchante qui le termine.

C'est donc naturellement violemment que cette pince vient bloquer l'avancer de ton bras, au niveau de ton autre poignet toujours, pour aller se planter dans le mur dans ton dos. Et je serre l'étreint juste assez pour que tu sentes le tranchant des deux lames intérieurs sans pour autant que ça te coupe.

Et pendant une seconde, nous sommes l'un en face de l'autre. Nous ne pouvons que nous regarder. J'essaye de comprendre tes actes en lisant dans tes yeux, mais rien. Ou peut être est-ce de la folie ? Je ne sais pas.

Mais une chose est sûre, pour le moment j'ai l'avantage. Sauf que, voilà, moi, je ne veux pas te tuer. Et le problème, c'st que cette avantage, je ne vais pas le garder tes longtemps. Car si tu forces un peu avec ta main à injection, tu risques fort de percer ma défense inexistante sous cette forme.

Alors Reyson ? Tu veux vraiment que ça se termine comme ça ? Toi m'injectant je ne sais quelle hormone dans le ventre et moi te plantant mes cinq griffes dans le cœur ?

Et oui. Tu te souviens de ces détails ? Ton torse... Ma main droite. Si c'est ma main droite alors c'est à ta gauche, là où ton cœur palpite joyeusement.

Et puis, tu sais, je ne suis pas sûre qu'il existe un médecin capable de sauver un cœur cinq fois transpercé...

Et je peux t'assurer que si tu oses forcer ne serait-ce qu'un chouilla sur ta main pointu je n'hésiterai pas à enfoncer la mienne aussi.

Alors si tu veux vivre, arrêtons ça maintenant Reyson.

Je te laisse faire ton propre choix. et si par malheur tu choisis de mourir, sache que ce sera ton choix.
En aucun cas ta mort sera de ma faute.
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    Ca, c’était pas prévu. Je me retrouve coincé contre le mur façon bondage. Sauf que le côté érotique a laissé sa place à l’aspect mortel de la chose. Mais bon, entre ça et avoir des rapports avec un monstre, je ne sais pas ce qu’il y a de mieux. Sous sa forme précédente, elle était bien plus attirante, et… normale ?

    Tu me maintiens peut-être au niveau des poignets, mais alors, qu’est-ce qui m’empêche de fermer simplement le poing pour injecter des hormones à travers ma propre paume ? Je pourrais te montrer que j’ai la grosse tête par exemple, au sens littéral du terme, non ? Mais ta dernière prise de parole m’arrête dans mon mouvement.

    Si je veux vivre ?

    C’est une question, ou une proposition, que l’on entend pas ici, à Impel Down. Ou plutôt c’est : si tu veux vivre un peu plus longtemps, fais-ci ou fais-ça. Mais au final, on mourra tous ici, que ce soit par les gardes, le froid, ou la faim.

    Si je veux vivre ?

    C’est une question que je ne me suis même pas posée moi-même. Tout ce que je cherchais, c’était survivre jusqu’à l’assouvissement de ma vengeance, mais pas vivre. A quoi bon vivre si l’on a pas de foyer ? Si notre repos se trouve dans la mort ?

    Si je veux vivre ?

    Ca signifie que tu n’es pas là pour me tuer. Par conséquent, je ne vois qu’une raison plausible : sauver l’autre type qu’est par terre. Tant mieux, je n’ai pas besoin de tenter le tout pour le tout. Puis, je doutais quelque part que mes hormones agissent plus vite qu’un réflexe.

    " Dans ce cas, prends ce garde et laisse moi en paix dans ma cellule ! "

    Je ne criais pas, mais le ton était tout comme. Je lui crachais ces mots comme s’ils venaient du fond de mes entrailles. Et on appelait ça des justiciers… Des justiciers qui disent avoir construit l’Enfer sur Terre. N’y a-t-il pas là une légère contradiction ?

    " Ca ne vous suffit pas de nous voir agoniser à petit feu ? Il faut encore que vous venez vous complaire de notre déchéance ? "

    Là, le volume commençait peu à peu à augmenter à son tour.

    " C’est vous qu’on devrait enfermer ! "
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Mais enfin ? Qu’est ce qu’il raconte… ?

Mais… C’est pas une cellule ! C’est une chambre du plus bel hôtel d’Armada !

Et puis c’est quoi cette histoire… ?

Et tu n’agonises pas là ?! T’as des personnes qui passent leurs temps à nous servir ! Enfin, en tout cas, à me servir, quoi que tu viens d’assommer sauvagement mon majordome…

Et puis soudain, je comprends. Le pauvre pirate se croit encore enfermer dans sa prison de glace. Mais quel nul celui-ci ! Quel nul ! Ahahah

Alors je ris. Je ris à gorge déployé, évacuant toute la tension qu’il m’a faite accumuler pour rien. Pour un songe, un cauchemar qui n’est plus. Je me moque ouvertement de lui, tout en le gardant à l’œil mais abandonnant cette apparence si menaçante pour redevenir l’ange que je suis. S’il tente quoi que ce soit, je suis prête à parer, même sans piquant.
Car dans cet état, le pauvre ne reconnait même pas ceux qui l’ont fait sortir de son trou de glace. Peut être même qu’il ne reconnaîtrait pas ses propres parents.

Mais voyant qu’il ne comprend pas vraiment pourquoi je ris autant, je m’arrête rapidement avant qu’il ne refasse des siennes.

Excuse moi Reyson, c’est… fiou… C’est nerveux tout ça !

Et finalement, je prends une grande inspiration, pose mes deux mains sur ses épaules et le regarde dans les yeux.

Reyson, réveille-toi ! Nous sommes sortis d’Impel Down il y a plusieurs semaines déjà ! Rappelle-toi ! Nous sommes libres et vivants ! Toi, moi, Red, Tahar, Maya, Rimbau, Lion, Grey !

Malgré mes mots, l’information n’a pas l’air d’intégrer son cerveau. Croit-il que c’est une ruse ? Peut être a-t-il subit se genre de chose de la part de ses geôliers ? Peut être… Je n’en sais rien.

Moi, je ne suis restée qu’une simple journée dans cet enfer, et j’avoue que ça m’a amplement suffit. Et lui ? Combien de temps est-il resté enfermé ? Combien de souffrance a-t-il enduré avant d’entrevoir enfin la liberté ?

A quel point son traumatisme est-il grand ?

Je l’ignore. Car finalement, j’ignore presque tout de cette prison. Comme j’ignore tout de ce qu’est l’enfermement prolonger. Je suis peut être une pirate, mais je suis avant tout une femme libre et ma plus grande peur serait d’être enfermée.

Mais lui a vécu encore pire que cette frayeur : il était enfermé dans le froid glacial du cinquième enfer. Là où j’ai perdu toute ma force. L’endroit le plus horrible de cette terre, sans aucun doute. Et lui, là, il a vécu la dedans. Où du moins, il y a survécu.
Rien que pour ça, j’ai d respect pour lui, et de la sympathie. Et ceux malgré tout ce qu’il m’a fait subir.

Alors, je pose sur lui un regard chaleureux et lui montre l’endroit ou nous sommes.

Regarde Reyson, regarde autour de nous : il n’y a ni barreaux, ni glace. Nous sommes libres et bien au chaud ! Loin de tous ceux qui veulent notre mort ! Ici, nous n’avons rien à craindre.
Ici, l’enfer de glace ne peut t’atteindre.


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    Elle se mit à rire… Avais-je dit quelque chose de drôle ? Elle se moquait… Typique des gardes. Ils ont un humour à part, qui leur est propre. Ils se disent justiciers mais rigolent du malheur des gens, ou plutôt des criminels. Les criminels ne sont pas des gens ? C’est peut-être ça… Je la laissais rire sans rien dire. Elle avait dit que je pourrais vivre… De toute façon, répondre ne signifierait qu’entrer dans son jeu. Et la porte de la cellule encore ouverte… Ca fait aussi parti de son jeu, de son piège. On m’a déjà fait le coup. Une cyborg t’a devancé, m’a déjà fait faire le tour du niveau et remit en cage. Presque à la morgue d’ailleurs. Je laisse donc faire, réagissant uniquement intérieurement, mais immobile à l’extérieur.

    Cependant, je tiquais sur un détail. Elle… s’excusait ? Jamais un seul garde ne s’était abaissé à cela. Jamais. Pourtant, ce n’était pas les raisons qui manquaient. Les mains sur mes épaules, elle énuméra une liste de noms. Tahar… Tahar Tahgel, capitaine des Saigneurs… Nous combattions un capitaine corsaire… Pride qu’il s’appelait. J’avais essayé de créer une ouverture pour qu’il puisse fuir, car nous étions en mauvaise posture et que j’avais une dette à éponger. La raison de ma présence ici… Etait-il parvenu à s’en sortir ? Répéter des noms que je connais, me rappeler des souvenirs qui se trouvent sans doute dans les journaux ne me feront pas tomber dans le piège !

    Red… Ce nom là m’était inconnu avant mon incarcération… Le nom d’un des hommes du rêve de l’évasion… Ou était-ce vraiment la réalité ? Résultat d’une imagination débordante ? Non, ça voudrait dire que j’ai l’espoir de sortir. Je l’ai perdu depuis bien longtemps… Alors la réalité ?

    « Ni barreaux… Ni glace… »

    J’écarte le monstre redevenu femme et j’observe mieux la pièce. Les parois rocheuses disparaissent pour laisser place à des planches de bois. Les barreaux par une porte. Le bloc de glace par un lit. Je me retourne vers ma tortionnaire. Elle s’était excusée, ce n’en était pas une. Ce n’en était plus une. Cette chevelure rouge, ces ailes blanches, ce cou délicat…

    « Izya.. ? »

    Mon regard continuait à faire le tour de la pièce, replaçant peu à peu les bonnes choses, sachant les souvenirs illusoires. Des dégâts sur le mur, un homme à terre. Je lâchais mon arme qui se planta sans ménagement dans le sol.

    « Qu’ai-je fait ? »

    Mes mains vinrent se poser sur mes yeux, comme si je ne pouvais voir ça, réaliser la réalité. Comment en étais-je arrivé là ? Je voulais… Non, je devais dormir. Oui, tout était parti de là. Conscient je vis, inconscient je revis. Quand le passé ressurgit, c’est toujours le présent qui en palie…

    « Je dois dormir, mais je ne peux dormir… »

    Une impasse. Ôtant mes mains de mes yeux, je me tournais de nouveau vers la demoiselle, les larmes aux bords des yeux. J’étais à bout. Je n’avais plus la force de luter contre ces démons, contre mes démons. J’avais épuisé toutes les possibilités, la volonté, les hormones, l’insomnie dévorait mes dernières ressources mais dormir écarte encore plus les pièces de mon esprit meurtri.

    « J’ai déjà tout essayé… »

    Mais aucun résultat, comme tu peux le constater… Dis-moi comment faire Izya. Dis-moi…
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Pauvre Reyson, il a l’air complètement chamboulé. Ou plutôt, traumatisé. Traumatisé par cet enfer qu’il a connu. Cet enfer qui le hante lorsqu’il dort, le forçant à rester éveiller. Je ne sais pas si je peux t’aider Reyson, vraiment pas. Mais peut être puis-je essayer…

Que crains-tu le plus Reyson ? Quatre murs ou le froid ?

Je le regarde dans les yeux mais il reste silencieux. Après tout, c’est un homme et les hommes n’ont pas peur hein. Ou ne veulent tout simplement pas l’admettre. Par devant une femme, pas devant moi.

En fait, peu importe. Viens avec moi.

J’attrape sa main et le tire vers la grande fenêtre de la chambre, que j’ouvre. D’un coup sec du bras, je lui fais faire un pas de plus vers le rebord puis me glisse dans son dos, me transforme et passe mon long cou de dragon entre ses jambes pour le prendre sur mon dos. Ainsi nous décollons.

Je vole quelques minutes autour d’Armada, la cité pirate flottante. Ressens-tu cet air marin Reyson ? Ce vent dans tes cheveux, cette brise légère et chaleureuse. Ressent-les et souvient-en.

Lorsque j’estime qu’il a suffisamment pris l’air pour être remis de son enfermement fictif de cette nuit, je bifurque et me dirige vers l’un des navires au centre d’Armada. Ce navire, je le connais assez bien pour y avoir travaillé plusieurs heures après mon arrivé.
Et c’est devant un château assez sombre que je m’arrête, m’allongeant sur le pont de bois pour faire comprendre à mon passager qu’il doit descendre. Et, une fois libre de son poids, je reprends ma forme angélique et me dirige vers cette porte sombre.

Bien évidement, à l’intérieur, c’est l’obscurité totale. Mais ne crois pas n’importe quoi Reyson, ici, je t’emmène dans un de mes royaumes mais pas pour ce que tu penses.
Je suis obligée de prendre ma forme hybride pour y voir un peu et trouver ce que je cherche. Et en quelques regards, je la vois. La pierre à feu.
Cet instrument en main, il ne me faut pas plus de quelques minutes pour allumer la forge dans laquelle je nous ais emmené. Et très vite, sa chaleur habituelle emplis la salle.

Peut être qu’ici, tu pourras te reposer un peu le temps que je forge. Je te réveillerai lorsque j’aurais terminé. Et si jamais tu délires encore, je t’arrêterai avant que tu fasses n’importe quoi.

Je lui lance un sourire malicieux tout en tenant un tisonnier incandescent devant moi.

Ne t’inquiète pas Reyson, je suis sur que j’y arriverai.


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    Ce que je crains le plus ? Pourquoi cette question étrange ? Surtout que la réponse ne figure pas parmi les propositions. Quatre murs peuvent certes rappeler une cellule, mais j’étais déjà dans d’autres prisons. Impel Down n’était pas une cellule avec quatre murs, c’était simplement l’enfer. Le froid ? Possible. Mais je ne crois pas que je pourrais jamais avoir aussi froid que là-bas. Une température à vous immobiliser sur place avant de vous brûler et de vous consumer lentement. L’expiration visible comme un nuage s’échappant de la bouche, comme les souffles de la vie que l’on nous prend peu à peu. Ce que je crains le plus ? Le blanc. La neige. La glace. Ce qui composait ce niveau infernal ! Le feu est tellement plus plaisant. Il brûle et te fait disparaître, il tue. Le froid n’agit pas ainsi, il te paralyse mais te maintiens conscient pour que tu puisses voir ton destin, que tu perdes peu à peu tout espoir avant de t’endormir pour ne plus jamais te réveiller. Le froid ne tue pas, il torture.

    Izya ouvre la fenêtre. Hé, elle va tout de même pas me jeter par-dessus bord ? Pourtant, l’eau s’éloigne au lieu de s’approcher, et je remarque une tête de dragon entre mes jambes. Je vois… Une telle attention, je n’en avais plus l’habitude. A Impel Down, les criminels ne sont plus des hommes, les prisonniers ne sont plus des humains. Du bétail, de vulgaires animaux dont on attend qu’ils pourrissent. Ce n’est pas une vie, c’est survivre. Nous ne faisions pas parti des vivants, mais nous n’étions pas morts pour autant. Depuis trop longtemps je mourrais de soif, sans pouvoir mourir. Je ne pouvais rien ressentir. Ni le vent sur mon visage, ni les embruns de l’océan, ni la chaleur de la chair d’une femme…

    Un vent légèrement frisquet, mais j’étais encore libre de mes mouvements. Grande différence avec la glace. Mes cheveux flottaient dans les airs au lieu d’être solides comme des stalactites. Je sentais cet air frais et salé caresser mes narines, me rappelant ce milieu qui fut le mien si longtemps et que j’avais pratiquement oublié. Et le touché de ces écailles… en sachant que c’est Izya dessous, je ne pouvais que m’en réjouir. Je me souvenais de son délicat cou sur lequel j’avais apposé mes lèvres…

    Jusqu’alors, j’étais persuadé que ma seule peur est et restera la noyade, mais je me trompais…

    La dragonne me mena dans un lieu sombre. Avait-elle oublié que je ne voyais pas dans le noir ? Mais la lumière revint bien vite, comme la naissance d’une lueur d’espoir au milieu de l’obscurité. Et Izya se trouvait au centre de cette lueur… Elle m’arrêtera si je délire encore ? Présomptueux, mais elle en était capable… Je posais une main délicatement sur son épaule, mon regard détaillant son visage.

    « Merci… »

    Pour tout. Puis je m’approchais de cette forge, de ces flammes, de cette chaleur. Je m’assis sur le côté, afin de laisser place à la demoiselle. Dos contre la roche, je jetais un dernier regard vers Izya. Pouvais-je vraiment dormir ? Pouvais-je enfin dormir ? Pourquoi faisait-elle tout ça pour moi ? Les pirates peuvent donc avoir un cœur aussi ? Si les justiciers le savaient…

    « Et pardon… »

    Pour tout également. Un murmure quasiment inaudible. Une parole qu’elle n’entendra sans doute pas de sitôt. Je m’étais comporté comme un goujat avec elle, et elle… Peut-être n’étais-je pas dans un état normal, peut-être cherchais-je n’importe quelle distraction pour oublier, pour ne pas penser, mais ce n’est qu’une excuse…

    A présent, je pouvais fermer les yeux, retourner affronter mes démons, car Izya sera là pour ouvrir ma cellule, une fois de plus…
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