Rappel du premier message :
Noir, rouge.
Clair-obscur, blanc sombre.
Le voile devant mes yeux se déchire pour ne pas affronter plus que mes grognements. Je les ouvre et me découvre, enfoncé jusqu’à l’aine mais pas dans le bon sens, dans un marais brun-verdâtre à l’odeur de moisi qui pose l’ambiance. Plus de jungle mais toujours des algues et du vent, du terrible vent qui me mord la tête dès que je l’extirpe de la fange, avec l’envie vraisemblable de l’arracher. De la bruine aussi, des gouttes salées qui à défaut de pouvoir me trancher le chef me le lapident avec beaucoup trop de gaité pour que ça reste notre petit secret. Je me redresse comme je peux, patauge jusqu’à l’îlot le plus proche de solidité.
Une touffe d’herbe en guise de tertre, j’expérimente le flashback dans toute sa littéralité. A chaque pas et de préférence à chacun de ceux que je loupe, une image me revient et je me casse la gueule pour recommencer.
Glissade, image. Le vaisseau serein des tréfonds de Moi-même.
Glissade. Tableau noir et frissons.
Image. Lilou, le poisson-lanterne de trois toises de diamètre.
Glissade, image. Et la trappe que je referme sur elle en la renvoyant là d’où elle vient.
A l’intérieur pour la protéger de mon abysse que je dois affronter seul. Je cherche autour de moi du regard mais je ne vois rien que du marron pisse et du violet cirrhosé. Pourtant, de là à là et même jusqu’ici si je regarde bien, c’est comme si un pélican bombardier avait joué à la luge avec son corps pour lisser un peu ce terrain hostile. Je crois bien que le pélican c’était moi, et mes épaules chuchotent dans mon cou que oui, et mes vertèbres hoquètent que oui oui. C’est bien ça, en plus je le sens, je le sais. Je pourrais croire que cette fois j’ai atteint le cloaque de mes songes, au niveau le plus bas en-dessous des constructions mentales élaborées avec spa et salle de billard, d’ailleurs je le crois encore un peu parce que quand même si j’avais eu à l’imaginer, ce cloaque, ça ressemblerait assez à ce que j’ai à perte de vue. Mais j’ai déjà le sentiment que non.
Et rien que ça, c’est révélateur ou symbolique.
Mais si je ne suis pas dans le cloaque de mes songes, ça veut dire que j’ai coulé jusqu’ici, et l’idée m’en laisse perplexe sur l’endroit où je suis. Où j’étais ? Oui aussi, un peu. Je pars à l’aventure avec ma douleur pour seule béquille. Douleur dans le dos donc, douleur dans la cuisse aussi qui se réveille. Je l’avais complètement oubliée, c’était bien. Elle se rappelle à mon bon souvenir avec toute la prévenance d’usage. Radieuse, irradiant jusque mes talons au fond des bassins de vase mouvante. Ne manquerait plus qu’un croco des ténèbres rôde par ici, qui serait seigneur de céans. Tiens, salut le croco des ténèbres.
Eh.
Je me serais bien laissé aller à voir avec lui si je pouvais toujours avoir le dessus sur sa majesté d’écailles avec mon immense potentiel de génial tataneur mais je préfère au dernier instant voir ailleurs si j’y suis pas, ça m’aiderait à m’y retrouver. Il ronfle un peu de dépit puis, quand je m’écorche à monter à une branche qui tombait fortuitement dans le coin, décide d’aller se faire une beauté dans les boues environnantes. Petit joueur.
Dans le ciel bouché il y a du vert et du bleu et aussi du jaune en phase d’intégration qui pourrait faire croire qu’il est blanc. Trois couleurs que j’aurais crues plus claires mais après tout, la version assombrie à l’extrême pour avoir l’impression de marcher sous plafond, pourquoi pas. J’atteins de l’herbe qui glisse autant que la boue mais qui ne me chatouille plus que le menton. J’hésite entre m’être fait eu ou avoir gagné au change. J’y vois moins loin mais au moins je suis sur du dur et mes côtes ricanent moins la samba.
Mettons que j’y ai gagné.
Mon œil de pisteur me fait chanter l’hallali à travers les trucs mous que je foudroie de mon corps presque agile. Je retrouve la trace un peu plate laissée par le pélican que j’ai été et remonte et remonte jusqu’au lieu d’où je suis parti. Quand j’arrive, c’est la surprise et je me fais mal à la nuque à regarder tout ce que je regarde, la tête en l’air, les mains sur les hanches et les yeux dans leur orbite. Ça alors, ça alors.
Clair-obscur, blanc sombre.
Le voile devant mes yeux se déchire pour ne pas affronter plus que mes grognements. Je les ouvre et me découvre, enfoncé jusqu’à l’aine mais pas dans le bon sens, dans un marais brun-verdâtre à l’odeur de moisi qui pose l’ambiance. Plus de jungle mais toujours des algues et du vent, du terrible vent qui me mord la tête dès que je l’extirpe de la fange, avec l’envie vraisemblable de l’arracher. De la bruine aussi, des gouttes salées qui à défaut de pouvoir me trancher le chef me le lapident avec beaucoup trop de gaité pour que ça reste notre petit secret. Je me redresse comme je peux, patauge jusqu’à l’îlot le plus proche de solidité.
Une touffe d’herbe en guise de tertre, j’expérimente le flashback dans toute sa littéralité. A chaque pas et de préférence à chacun de ceux que je loupe, une image me revient et je me casse la gueule pour recommencer.
Glissade, image. Le vaisseau serein des tréfonds de Moi-même.
Glissade. Tableau noir et frissons.
Image. Lilou, le poisson-lanterne de trois toises de diamètre.
Glissade, image. Et la trappe que je referme sur elle en la renvoyant là d’où elle vient.
A l’intérieur pour la protéger de mon abysse que je dois affronter seul. Je cherche autour de moi du regard mais je ne vois rien que du marron pisse et du violet cirrhosé. Pourtant, de là à là et même jusqu’ici si je regarde bien, c’est comme si un pélican bombardier avait joué à la luge avec son corps pour lisser un peu ce terrain hostile. Je crois bien que le pélican c’était moi, et mes épaules chuchotent dans mon cou que oui, et mes vertèbres hoquètent que oui oui. C’est bien ça, en plus je le sens, je le sais. Je pourrais croire que cette fois j’ai atteint le cloaque de mes songes, au niveau le plus bas en-dessous des constructions mentales élaborées avec spa et salle de billard, d’ailleurs je le crois encore un peu parce que quand même si j’avais eu à l’imaginer, ce cloaque, ça ressemblerait assez à ce que j’ai à perte de vue. Mais j’ai déjà le sentiment que non.
Et rien que ça, c’est révélateur ou symbolique.
Mais si je ne suis pas dans le cloaque de mes songes, ça veut dire que j’ai coulé jusqu’ici, et l’idée m’en laisse perplexe sur l’endroit où je suis. Où j’étais ? Oui aussi, un peu. Je pars à l’aventure avec ma douleur pour seule béquille. Douleur dans le dos donc, douleur dans la cuisse aussi qui se réveille. Je l’avais complètement oubliée, c’était bien. Elle se rappelle à mon bon souvenir avec toute la prévenance d’usage. Radieuse, irradiant jusque mes talons au fond des bassins de vase mouvante. Ne manquerait plus qu’un croco des ténèbres rôde par ici, qui serait seigneur de céans. Tiens, salut le croco des ténèbres.
Eh.
Je me serais bien laissé aller à voir avec lui si je pouvais toujours avoir le dessus sur sa majesté d’écailles avec mon immense potentiel de génial tataneur mais je préfère au dernier instant voir ailleurs si j’y suis pas, ça m’aiderait à m’y retrouver. Il ronfle un peu de dépit puis, quand je m’écorche à monter à une branche qui tombait fortuitement dans le coin, décide d’aller se faire une beauté dans les boues environnantes. Petit joueur.
Dans le ciel bouché il y a du vert et du bleu et aussi du jaune en phase d’intégration qui pourrait faire croire qu’il est blanc. Trois couleurs que j’aurais crues plus claires mais après tout, la version assombrie à l’extrême pour avoir l’impression de marcher sous plafond, pourquoi pas. J’atteins de l’herbe qui glisse autant que la boue mais qui ne me chatouille plus que le menton. J’hésite entre m’être fait eu ou avoir gagné au change. J’y vois moins loin mais au moins je suis sur du dur et mes côtes ricanent moins la samba.
Mettons que j’y ai gagné.
Mon œil de pisteur me fait chanter l’hallali à travers les trucs mous que je foudroie de mon corps presque agile. Je retrouve la trace un peu plate laissée par le pélican que j’ai été et remonte et remonte jusqu’au lieu d’où je suis parti. Quand j’arrive, c’est la surprise et je me fais mal à la nuque à regarder tout ce que je regarde, la tête en l’air, les mains sur les hanches et les yeux dans leur orbite. Ça alors, ça alors.