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Plouf plouf ! Ce sera toi qui chopera le méchant au bout de trois ! Un, deux, trois !

C'était sa première mission en tant que membre du Cipher Pol. Le numéro cinq. Les polyvalents. Détail qu'il craignait, d'ailleurs ; il pouvait effectuer n'importe quelle mission, et sa première était symbolique, pour lui. Il voulait pas se retrouver à faire n'importe quoi.

Mais il s'en sortait bien, pour un début. Une traque. Un homme avait, par tout hasard, trouvé quelque chose qu'il n'aurait pas dû découvrir. À lui seul, ce quelque chose dont il est question ne lui servira à rien. Il s'agissait d'une carte. Rares étaient ceux qui savaient à quoi elle menait. Mais si le gouvernement avait envoyé un membre du Cipher Pol l'intercepter ce n'est certainement pas pour rien. L'homme recherché avait été sur cette île pour diverses raisons : recherché par la Marine, il avait bien plus de chances de rester dans l'ombre en ces terres. À Las Camp, la pègre dominait, et personne n'était au courant qu'il possédait cette carte. De plus, il y avait là-bas bon nombre de fous assez costauds et vicieux pour accepter d'accompagner le possesseur de la carte. C'était la seconde raison de sa venue. Se trouver un équipage.

En tout cas, c'étaient les déductions qu'avait faites Gabi. D'après son enquête, le pirate qu'il recherchait n'était pas originaire de cette île. Il n'y était pas spécialement connu non plus. Il n'avait donc aucune autre raison d'être venu ici. Aucune possibilité de plus n'était à écarter, mais les probabilités n'étaient pas non plus négligeables.

Fraîchement arrivé sur l'île, Gabi décida de faire un petit tour de reconnaissance. Habillé en civil comme à son habitude, il se promenait avec sa démarche habituelle, lui donnant des airs de caïd, puisqu'il était un ancien délinquant. Mains en poche, joint aux lèvres, il se doutait qu'il n'allait pas croiser par pur hasard l'homme qu'il cherchait ; les chances étaient minces. Il arpentait durant une bonne demi-heure les sales rues pleines de crachats, de bouteilles d'alcool brisées, parfois au beau milieu d'une flaque, où quelques bastons, courses poursuites, et deals, n'étaient que monnaie courante, devenant presque un décor banal. Non loin d'un port, son regard se posa sur une grande caisse en bois. Qu'est ce qu'elle foutait là ? Il n'en savait rien. Il s'en foutait ; tout ce qui comptait, c'était qu'il puisse poser son cul.

"Putaaaain. J'suis défoncé. Et j'ai la daaaalle..."

C'était la flemme qui le prenait. Il ne connaissait rien de cette île avant d'y aller mais il avait vite compris que ça allait être chaud pour retrouver son homme. Il allait avoir besoin de chance. Il observait l'horizon au large qui s'offrait à lui depuis qu'il s'était assis face à la mer. Il remarqua qu'un bateau de la Marine venait de s'amarrer. Plus encore, quelques hommes en étaient descendus. Par réflexe, il sortit le petit pochon qu'il avait dans la poche de sa veste et le glissa dans son caleçon, entre sa verge et ses bowls. Mais à son grand étonnement, les Marines lui passèrent sous le nez sans même lui porter le moindre intérêt, malgré les yeux rougis et les cernes qui lui marquaient le visage, preuve qu'il consommait à l'instant même des substances illicites. Quelques hommes se séparèrent du peloton principal et s'éparpillèrent pour placarder des nouveaux avis de recherche. Et surprise ! Sur l'image qui allait avec l'avis, c'était la trogne de celui que Gabi recherchait ! Furax, il se releva.

"Non mais attends ! C'est ma proie ! Pas touche !"

C'est alors qu'un membre de la Marine croisa sa route. C'était un bonhomme poiscaille. Un homme-poisson. Il crevait la dalle. Alors il eut l'eau à la bouche. Mais lorsqu'il se passèrent l'un à côté de l'autre, il sentit que ce n'était pas un soldat comme les autres. Il semblait avoir au moins son niveau. C'était son instinct qui lui dit. Il le regardait d'un air de dire : "c'est moi qui l'aurait". Il n'était pas décidé à le laisser lui piquer sa cible.

Dès que cette personne passa, Gabi se mit en marche dans le sens inverse, avant de faire demi-tour et de le suivre. Peut-être qu'ils étaient plus informés que lui, il devait donc les surveiller ! Il n'avait pas d'autre solution. C'était la merde. Maintenant que la Marine était là, l'autre n'allait pas se pointer dans la rue, c'était sûr ! Lui qui comptait faire semblant d'être un pirate du coin et se faire recruter par le type-à-la-carte pour ensuite le capturer... il allait avoir du mal ! Enfin... c'était ce qu'il croyait ! Jusqu'à ce que, sur une grande place, où venaient de passer quelques soldats pour mettre des affiches, il y eut une grande explosion. C'était une fusée de feu d'artifice qui avait été tirée contre la statue - déjà bien délabrée - d'une fontaine, au centre de la place. L'attention de tous était attirée. Surtout celle des Marines et de Gabi. C'était leur homme ; amusé par l'arrivée de la Marine il riait aux éclats, avant de leur hurler de l'arrêter s'ils le pouvaient. Il déploya alors ce qui ressemblait à un parapluie sans toile. Seulement, une fois ouvert, ses pâles se mirent à tournoyer, faisant office d'hélices avant de le sur-élever au-dessus du sol, lui permettant de s'enfuir par la voie des airs. Une armée d'au moins quarante malfrats sortit de nulle-part (surtout de la foule déjà présente) et obstrua les rues qui donnaient sur le lieux où se rendait l'homme-hélico.

"Comment peut-il avoir un tel entourage ? Les a-t-il juste enrôlés en quelques heures en leur promettant la Lune grâce à sa carte, ou connaissait-il du monde qui l'a rejoint ici ? Ou alors serait-ce mes informations qui sont erronées ? Quoi qu'il en soit, je me dois de l'arrêter !"

Il jeta des coups d’œil à droite à gauche. Pas moyen de forcer le passage. Cependant, il avait un avantage. Habillé en civil, l'attention des "videurs" était donc sur les Marines, et pas sur lui. Il pouvait donc couper ! Il balaya la zone du regard. Bingo ! Il se dirigea dans une petite ruelle, sur sa gauche. Toute étroite, elle était clôturée par deux bâtiments de tailles différentes. Celui de gauche possédait cinq étages tandis que l'autre seulement deux. Du côté du grand bâtiment, il vit une petite porte ; c'était l'arrière d'un bar. Autour, des déchets, dans des caisses. Gabi les empila et les grimpa tant bien que mal avant de sauter le long du mur, afin de s'accrocher au rebord d'une fenêtre. Les doigts crispés, l'adrénaline lui suffisait pour avoir assez de force le temps de ramener son buste en arrière, tendant donc les bras, afin de plaquer ses cuisses contre son buste après avoir replié les genoux. Là, il détendit les jambes comme des ressorts, se propulsant tant en hauteur qu'en arrière, se projetant à 45° par rapport au sol. Il fit un demi-tour une fois dans les airs, et put atterrir souplement sur le toit du petit bâtiment. Il voyait l'homme volant au loin. Il commença par le suivre par la voie des airs. Il était sûr de ne croiser aucun de ses alliés, ni même la Marine, ni même personne. Et puis c'était plus rapide. Rares étaient les bâtiments qui faisaient plus de deux étages ici, il n'avait donc aucune difficulté au niveau du parcours. Mais était-il seul à avoir pu se frayer un chemin afin de poursuivre le détenteur de la carte ?
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Lieutenant Kamina... Nous arrivons. Préparez vos hommes.
Ouais.
Comment ça, ouais ? Exécution !
Euh, ils sont déjà prêts. On a juste à placarder ces affiches non ? C'est quelque chose que je pourrais faire tout seul. Je pense pas que ces types que vous m'avez affectés me seront d'une grande utilité, commandant...

J'avais été dépêché sur ce navire et sous les ordres de ce commandant après avoir reçu l'ordre de mission le plus chiant du monde. Descendre à Las Camp, un trou à rat puant à souhait, placarder les avis de recherche d'un fugitif partout sur les murs de la ville, et retourner toute la merde de la cité pour trouver sa cachette. Il était recherché, apparemment, à la fois par la marine et par le gouvernement. Je ne savais pas pourquoi ils le traquaient, et je m'en fichais. Je suis certain que si j'en savais plus, je serais plus tenté de défendre cet énième pauvre type harcelé par le gouvernement mondial pour des raisons "top secrètes" que de l'appréhender... Comme il s'est planqué dans cette ville minable et labyrinthique, j'vais surement devoir y séjourner quelques jours avant de le débusquer. Et éviter de me faire égorger par un dealer ou de me faire mettre une prime sur la tronche par la mafia du coin. Que du bonheur...

Moi, et un petit groupe de matelots incompétents que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam mais qui ont été placés sous mes ordres, au port de Las Camp, pour commencer l'enquête, en plus de trois ou quatre autres détachements du même acabit. Et pendant ce temps, le commandant de l'opération... supervise. C'est à dire, il reste sur le bateau à rien foutre et à m'engueuler. Mon équipe était rassemblée dans un coin du navire, des jeunes recrues bien insouciantes qui semblaient pas vraiment se rendre compte que Las Camp était du type "Bon vieux cimetière de jeunes recrues marines affectées ici parce que les vieillards veulent pas se prendre la tête avec cette ville de dégénérés". Non, eux ils riaient, ils plaisantaient, ils semblaient de bonne humeur, ils m'avaient répété une cinquantaine de fois les bons vieux classiques de blagues sur les homme-poissons sur le trajet. Troupe de bras cassés.
Ils font descendre le pont, on va débarquer. En route pour ce genre de mission qui m'auraient fait réfléchir à deux fois avant de m'engager dans la marine à l'époque.

Cet endroit est un véritable coupe-gorge pour un marine solitaire. Je ne veux en aucun cas que vous abandonniez vos hommes. Vous me retournez ce trou à rat et vous me le trouvez avant qu'il ne quitte l'île. Compris ?
Compris.
Lieutenant ! On est prêts ! me hurla un des matelots avec un espèce de sourire niais.
Non, vous êtes pas prêts. Vos armes ?
Ah merde !
Attendez nous, on va les chercher !

Belle bande d'andouilles. Dans un coin aussi malfamé, j'aurais tant qu'à faire voulu être bien accompagné. Enfin... Je quitte le navire et m'engage sur le pont, mains dans les poches, sous un soupir du commandant. Je regarde un peu autour de moi. Puant, laid, humide, chaotique, la ville parfaite quoi. Quitte à joindre l'inutile au désagréable, je pourrai peut-être passer quelques accords avec la pègre locale. Non, en fait non. Ils possèdent déjà cette ville, ça reviendrait à me jeter dans la gueule du loup. Peut-être que...

On commence à coller les affiches lieutenant Kramino !
... hein ? Ouais, ouais. Et c'est Kamina...

Faut que je les suive quand même d'un oeil pour m'assurer qu'ils font pas n'importe quoi. Ils foncent en direction des murs et se dispersent, placardant les avis. Quelques uns de ces demeurés se regardent et se fendent la poire, comme s'ils se croyaient dans un camp de vacances. Ils doivent pas avoir vraiment conscience du genre de coin où on est... J'avance un peu pour les rejoindre. Les autochtones sont tous aussi louches les uns que les autres, certains me fixent. Parce que je suis un marine ou parce que je suis un homme-poisson ? Ils me mettent mal à l'aise ces enfoirés, tous aussi louches les uns que les autres. Je suis sûr que je pourrais tous les faire arrêter au hasard et faire un méga coup de filet. En commençant par cet espèce de junkie qui vient de me passer devant, là... On dirait qu'il me défie du regard. S'il me cherche, il va me trouver. J'suis vraiment de sale humeur.

Voyant que les matelots avaient terminé leur besogne, je leur fais signe de me suivre pour continuer dans les ruelles de la ville, en direction de la place du quartier. Je remarque que le drogué est encore derrière nous. Soit je suis paranoïaque, soit très susceptible, mais on dirait qu'il nous suit. Ce type est pas dans son état normal. Hum. Il doit être dans son monde. MERDE. C'était quoi ce boum. Un rigolo vient de défoncer la fontaine de la place. Ah, mais qui c'est que v'là ?

EH ! C'est bibi et sa cacarte que vous cherchez ? Vous croyiez que je comptais me planquer ? Essayez donc de me chopper, bande de chiens ! Ayant apparemment repéré que j'étais le leader du petit détachement, il se tourne vers moi et me lance un Le poisson ça pue, bwahaha !

Ouais, c'était bien lui. Un abruti avec un sens du spectacle et un humour vraiment agaçants. Comme d'habitude, tous les problèmes du monde allaient me tomber dessus. Il sort un espèce de parapluie gadget qui tourne... et il s'envole en riant, youpi, par dessus les bâtiments, tandis qu'une partie des badauds sort des armes ainsi que des sourires carnassiers. Une embuscade, une mise en scène, un plan de fuite ? Tout en même temps ? Poisse, j'suis pas qualifié pour ça moi. On m'avait pas prévenu que ce guignol avait un hélico intégré. Les sorties de la place sont bloquées par les bandits, tandis que le combat s'engage déjà entre eux et mes hommes. Bah. Perdu pour perdu... Je charge en direction de la rue que la cible avait survolé, et j'essaye de me frayer un passage à coup de marteau et de mâchoire. Je vais pas laisser ce type me narguer et me faire passer pour un con. Ses gars sont nombreux, mais faiblards. Je passe plus facilement que prévu en distribuant mes mandales, forçant leur barrage et les faisant bisquer un coup. Voilà, je suis en route pour descendre le drôle d'oiseau, que j'aperçois toujours au loin... tout en laissant les matelots en arrière. Bah, ils se débrouilleront très bien sans moi. Hum. J'espère. Non je m'en fiche en fait.

Je vais avoir du mal à le suivre en restant cloué au sol, mais je suis bien trop lourdaud pour monter sur les toits. Puis pas question de me séparer de mon marteau. C'est l'heure du sprint. Je fonce à travers les ruelles, bousculant des gens au passage, qui m'insultent pour le coup. Moi je suis juste le glaive de la justice qui passe, j'y peux rien s'ils se poussent pas. Tant que je le perd pas de vue, je suis sûr que je peux le rattraper. Les bâtiments sont pas très hauts alors il échappera pas à mon regard d'aigle, et les nombreuses ruelles me permettent de filer relativement droit sans faire trop de détours. Ouais. Tu vas manger, enfoiré d'hélico.

J'aperçois un type qui semble se faire un parcours d'obstacles sur les toits pendant ma course, alors que je lève les yeux au ciel. Il ressemble au junkie de tout à l'heure. Je dois me faire des idées.
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Courir sur les toits, c'est classe. Plus que de voler le gadgeto-chapeau d'un célèbre inspecteur et de se la péter comme le faisait l'autre ordure qui se faisait la malle, au grand dam des deux représentants de la loi, qui lui couraient après. Qui donc ? Craig Kamina, lieutenant de la Marine locale qui n'avait, à la base, posé pied à terre uniquement pour foutre des affiches ; ainsi qu'un certain Gabinato, membre du Cipher Pol, et donc directement envoyé par le gouvernement pour récupérer un certain objet en la possession du fugitif. Pas de bol pour eux, le sort a voulu qu'ils lui courent tous les deux après, et en même temps. Et comme si cela ne suffisait pas, c'était ce jour là que l'homme-hélico avait décidé de se donner en spectacle.

Et comme le gouvernement est bien fait - et que leurs agents sont très malins - plutôt que de faire une mission commune, ils devront la mener chacun de leur côté pour éviter d'avoir un rapport de mission pourrav' - et, disons-le, pour gonfler leur ego. Une chose est sûre : y'a de la compétition dans l'air.

Gabi poursuivait donc l'homme qu'il pistait depuis quelques jours. Il avait eu du pot, c'était certain. Mais il l'avait trouvé. Et il ne savait pas qu'il le poursuivait, là était sa chance. Mais il n'aimait pas l'idée de le poursuivre en se planquant, afin de le choper par surprise, il préférait que son adversaire sache bien à qui il a à faire. Il sautait donc de toit en toit sans se soucier que celui qu'il poursuit puisse se retourner et le remarquer. Ce qu'il ne savait pas en revanche c'était qu'un lieutenant de la Marine était juste derrière lui, et poursuivait le même homme. Il avait d'ailleurs certainement compris qu'ils avaient la même proie. Et ce n'est qu'après avoir été contraint de reposer pied à terre, à cause de plusieurs immeubles trop grands ou trop éloignés, qu'il put remarquer l'homme-poisson qu'il avait déjà vu plus tôt. Il le reconnut. Un homme-poisson chez la Marine, c'est pas monnaie courante. Et puis c'était rare de croiser le chemin de quelqu'un qui dégage une impression aussi imposante.

"Encore lui. Nul doute possible. Il est là pour les mêmes raisons que moi. Je dois faire quelque chose. Il y a un prédateur de trop ; c'est le requin ou l'cuistot !"

Alors qu'il n'était plus qu'à quelques dizaines de mètres derrière le fugitif - dont on n'a toujours pas cité le nom, il s'arrêta. Il ne faisait même plus attention à l'homme au parapluie volant. Il s'était retrouvé sur la route de Craig, tourné face à lui, les mains dans les poches. Gabi balaya la zone du regard en un instant. La situation était telle : il était au croisement entre deux ruelles. Pile poil au centre. Le coin était étonnamment désertique, personne ne passait. À une demi-dizaine de mètres devant lui se dressait l'homme-requin. Entre les deux, rien, si ce n'est les pavés mal foutus de la chaussée. Dans le dos du cuistot, à quelques pas seulement, sept marches d'escaliers donnaient sur une chaussée un peu plus en hauteur. Sur sa droite, un immeuble comme ce qu'il y a de plus normal. Mais une vingtaine de bûches de bois sont entreposées les unes sur les autres le long du mur, jusqu'à l'escalier. Il y avait également une petite brouette. Il était au bout : tout ça ne lui serait certainement d'aucune utilité.

Il posa le regard sur l'homme-poisson qui se tenait devant lui. Il le trouvait étrange. Mais il était mal placé pour juger : il portait un sweat bleu foncé à la capuche revêtue par-dessus lequel il portait une doudoune sans manche, verte, ainsi que d'un pantalon noir souple, et avait les yeux explosés, rougis et cernés par le psychotrope qu'il venait de consommer. Impossible pour le lieutenant de deviner qu'il s'agissait d'un membre du CP5. Et bien que "stone" Gabi n'en était pas moins lucide. Il préférait que les choses soient claires. Il prit de suite la parole.

- J'ai le regret de vous annoncer que votre intervention s'arrête ici. Je suis membre du CP5, envoyé ici spécialement pour arrêter cet homme. Je préfère vous prévenir, si vous tentez quoi que ce soit, je serais contraint de vous mettre hors-jeu.
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Les bonds du junkie sont épatants pour un... bah, pour un junkie. Il gagne de la distance sur moi. J'ai l'impression qu'il poursuit aussi le crétin en hélico. Peut-être un chasseur de primes ? Il a la dégaine pour. Mais c'est pas un de ces bouffeurs de flouze qui ira me semer moi, futur amiral de la marine. Nope. Ou peu importe qui il peut être... Dès le début la tête et le comportement de ce gars ne m'étaient pas revenus, je suis sûr qu'il cache quelque chose. L'instinct, ce doit être ça. Ou l'habitude de voir des mecs louches tout le temps. En tout cas, c'est qu'il convoite la proie d'un marine ce cochon. Si je veux devenir un amiral surpuissant un jour, j'ai pas intérêt à me laisser doubler par un espèce de chasseur de primes-junkie-branleur de mes noix.

Je redouble de vitesse, quitte à être essoufflé à l'arrivée. Quitte à laisser sur le carreaux deux-trois passants que je percute en fonçant aussi. Rien ne freine ma justice. Enfin, "justice". Je sais pas trop ce que c'est, là. Orgueil ? Ouais ça passe mieux déjà. Pas envie de raconter au commandant que j'ai pas pu interpeller ce type sans nom parce qu'il s'était envolé avec un parapluie-hélico, et que c'est un mec shooté qui a fait le boulot à ma place. Je continue à travers les petites ruelles puantes, marchant indifféremment dans les flaques d'eau crasseuse et les excréments. Je suis pas réputé pour mon apparence impeccable, alors pas grand chose à faire de revenir tout boueux devant le boss. Tant que je reviens victorieux.

Finalement, une avenue. Surement une artère de la ville, dont sortaient toutes ces ruelles chaotiques. Le mec volant est tout droit, cette rue est comme une voie royale. Et comme il y a peu de monde et que la route est large... Plus vite, toujours plus vite. Le pavé est un peu calamiteux mais c'est pas ça qui va m'arrêter. Je commence à m'essouffler un peu, mais l'idée d'arriver au bout de la course me file un regain d'énergie. Le drogué est là aussi... Devant moi. Il se tient au milieu de la ruelle et me fixe. D'accord. C'est confirmé, c'est un ennemi. Je vois pas quel genre d'allié sain d'esprit ferait ça. Je me stoppe à quelques mètres devant lui, impatient qu'il me cause de ce qu'il est réellement.

"J'ai le regret de vous annoncer que votre intervention s'arrête ici. Je suis membre du CP5, envoyé ici spécialement pour arrêter cet homme. Je préfère vous prévenir, si vous tentez quoi que ce soit, je serais contraint de vous mettre hors-jeu."

Oh, j'aurais pas pensé que ce type soit capable d'aligner une phrase bien construite. Le CP5, ici ? Du mal à le croire. Il a une sale tête de mec louche, et ça m'étonnerait pas qu'il soit de mèche avec le guignol en hélico pour tenter de me berner. D'un autre côté, que le gouvernement envoie un agent s'occuper de l'arrestation pour ne pas que des informations "confidentielles" arrivent aux oreilles de la marine et des civils... Plausible. Il pourrait très bien être un faux drogué infiltré, avec un maquillage hyper réaliste... J'en doute, il a vraiment l'air gavé de psychotropes. Mais dans tous les cas, j'ai pas envie de jouer son jeu.

Membre du CP5 ? Te fous pas de moi. Avec cette tête de drogué et ces fringues sorties des poubelles de ce trou à rat, j'dirais plutôt que tu dois être un ami de ce clown. Tu veux que je t'enferme aussi ?

Je viens de me souvenir que je déteste les types du gouvernement ! J'en rajoute une couche.

Bref, charlot. Je suis un représentant de la justice ici. Peu importe qui tu es, si tu fais entrave à la justice, elle te bouffe. Compris ?

Je place ma main sur le manche de mon marteau dans mon dos quand même, pour le sortir vite au cas où si ce type passe à l'attaque. Quoiqu'il soit, il a l'air rapide, mais le terrain semble propice au full contact. S'il me cherche vraiment des crosses, les dommages collatéraux ne devraient pas gêner le commandant. Ca fait partie de ma mission, hein ? Hum. Puis je hais les arrogants. Envie de lui faire ravaler son air de suffisance avec ses yeux vitreux.
Pendant ce temps, la cible volante est en train d'atterrir derrière le junkie, au sommet d'un escalier, et il semble nous regarder en se marrant. Je m'en fous, quelque soit son plan, une fois débarrassé du pseudo-CP5 je le retrouverai et l'ajouterai à mon tableau de chasse.
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- Bref, charlot. Je suis un représentant de la justice ici. Peu importe qui tu es, si tu fais entrave à la justice, elle te bouffe. Compris ?

Gabi esquissa un sourire. C'était le genre de discours qu'il tenait, généralement. C'était amusant de voir un stupide poisson bipède qui essayait de se la jouer classe. Il s'était vu avec ses yeux de merlan frit, à essayer de se la péter ? Pas crédible tout ça... Pas aussi crédible que Gabi, qui sortit la main gauche de sa poche pour tirer sur le col détaché de sa veste, ouvrant le haut juste assez pour que le badge accroché sur son t-shirt au niveau du pectoral gauche soit visible. C'était quatre boules qui formaient un carré, avec une autre boule en son centre. Le symbole du Cipher Pol. Il répondit :

- La justice ? Haha. Ecoute-moi bien mon p'tit pote. La justice, ici, c'est moi.

Il savait. La situation l'obligeait : ils allaient devoir trancher, entre eux deux, lequel pourra chasser l'homme-hélico. Et comme il n'était pas du genre à débattre - et il supposait qu'il en était du même pour l'homme-requin - il était certain qu'il allait finir par se battre. Alors il se mit en condition. Chez lui, le mental prime. La détermination peut tout faire. C'est pourquoi, parfois, il se met dans des situations délicates ; elles le poussent à se dépasser. Parfois, il jurait qu'il se punirait de manière assez exagérée s'il échouait. Pour ne pas avoir à se punir et se détester, il devait réussir. Ici, il avait simplement mis son honneur en jeu. Il parlait à son interlocuteur comme s'il valait cinquante fois plus que lui, se permettait presque de lui cracher à la gueule, et comptait même en rajouter une couche !

- Et n'oublie pas que le poisson avarié finit à la poubelle.

En fait, Gabi n'avait pas apprécié qu'on compare ses fringues aux déchets. Mais il avait repris cette idée pour dire qu'il allait lui mettre la misère. Suite à ses mots, il vit Craig mettre la main sur le manche de son marteau. Ayant déjà vu l'énorme arme dans le dos du Marine plus tôt, il savait à quoi s'attendre. Il avait donc un léger avantage.

"Bon. Le terrain n'a pas l'air d'être propice à l'improvisation. Aucun ustensile utilisable autour. La rue est large, il peut manier son marteau. Tout se jouera sur nos niveaux respectifs, l'environnement ne pourra avantager personne. C'est équitable, au moins. Il n'aura pas d'excuse quand je lui aurai mis la pâtée."

Il plissa légèrement les yeux lorsqu'il pensait cela. Il se penchait légèrement en avant, comme s'il se laissait tomber. Soudainement, il entreprit une course rapide. Il se déplaçait en diagonale, tant vers l'avant que sur sa droite, afin de raser le mur de l'immeuble le plus proche. Il entrait bientôt dans la portée du marteau de Craig. Les choses devenaient sérieuses...
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"La justice ? Haha. Ecoute-moi bien mon p'tit pote. La justice, ici, c'est moi."

En me montrant son badge, il veut me prouver qu'il est agent gouvernemental du cipher pol. Donc, un dégénéré infiltré chez d'autres dégénérés. Pas une mission compliquée, hein ? Le gouvernement a mis un agent sur le même coup qu'un régiment de la marine. Vraiment pas organisés, les boss. Ou alors ils ont vraiment peur qu'on tombe par hasard sur leurs petits secrets calamiteux. Peu importe, je tabasserai leur agent le coeur léger. Il m'a cherché le premier, c'est lui le fautif...
Je pense que mon objectif de base va vite me sortir de la tête, mais j'ai pas trop le temps de revoir mes priorités là. De toute façon j'ai juste à le dégager de ma route et à continuer... Si j'ai bien compris. Et je ne vois pas ce que j'aurais pu mal saisir, ce type m'avait, dès qu'il m'a croisé sur le quai, défié. Alors il allait l'avoir sa raclée, c'était inutile de se lancer plus de vannes verbales. Avec ce genre de mec, la fessée était le seul remède à un surplus d'arrogance. Par contre, j'ignore toujours comment ce genre de gars se bat, mais je l'imagine mal être plus fort que moi. Je veux dire, moi, je suis un homme-poisson. Et la force brute, ça reste une valeur sûre. Lui, c'est un maigrichon avec une tête de dealer.

"Et n'oublie pas que le poisson avarié finit à la poubelle."

Huhu, qu'est-ce qu'il croyait ? Je m'attendais à ce genre de piques. C'est toute l'histoire de ma vie depuis que je suis remonté à la surface. S'il veut me provoquer, m'intimider ou me blesser, il devra réessayer. Je dégaine mon marteau, je le serre dans mes mains. Puis je le fixe. Juste, je le fixe. Lui donne un avant-goût de ce dont je suis capable, juste avec les yeux. Mon regard de tueur. Ca n'a pas l'air de grandement affecter l'agent aux yeux rouges et cernés. Il se penche en avant, il se baisse. Par réflexes, je me prépare à riposter. Je la joue plus défensive face à un ennemi que je ne connais pas, normal. Quoique tu prépares, tu m'auras pas, foutu junkie.

Le voilà parti. Il court vite. Je m'y attendais. Il avance rapidement dans ma direction en diagonale, je peux peut-être essayer de l'intercepter lorsqu'il entrera dans ma portée. A moins que ce soit ce qu'il attende ? Ce type doit être un tordu, comme tous les autres agents du cipher pol. Faut pas que je raisonne, faut que je sois imprévisible. C'est l'heure de lui montrer que manier un gros marteau m'empêche pas d'être mobile... et que ça m'empêche pas d'avoir des réflexes non plus. Je reste fixe, je le suis des yeux durant sa course, et j'attends qu'il s'approche de moi.

Alors qu'il n'est plus qu'à quelques mètres, je me décale brutalement sur ma gauche pour essayer de lui faire croire que je tente de faire une esquive en prévision d'une éventuelle attaque... Mais j'essaye en fait aussitôt de débuter les hostilités par un coup de marteau dans le ventre. Voyons à quel point tu es vif, le branleur.
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Alors que Gabinato partait sur sa droite afin de raser les murs, son adversaire se décala également, restant face à lui. C'était prévisible, un homme-poisson était assurément plus fort qu'un simple homme et pouvait se déplacer aisément malgré le fait qu'il porte un puissant marteau... et c'était la raison pour laquelle il ne s'était pas dirigé directement vers son adversaire ! En effet, un simple humain armé de son marteau n'aurait pas pu faire un tel déplacement, en tout cas, pas aussi rapidement. Et la suite du plan de Gabi n'aurait pas pu fonctionner... !

Pour ne pas laisser Gabi imposer son rythme, l'homme-poisson avait évidemment agi de son côté. Il s'était déplacé latéralement, pensant pouvoir feinter le membre du Cipher Pol, ou au moins lui faire croire qu'il tentait une esquive. C'était tout autre, puisqu'il s'était en fait rapproché pour venir frapper Gabi au niveau du buste. Mais alors que le coup qui partait si bien semblait arriver comme prévu, Gabi s'arrêta net. La main droite appuyée contre le mur, comme si elle pouvait l'aider à freiner, il avait stoppé sa course, laissant passer l'arme massive juste devant lui, avant de s'écraser contre le mur qu'il longeait précédemment.

"Bingo."

Il ne comptait en fait pas attaquer. Seulement, il savait que son adversaire avait la possibilité de se déplacer plus aisément qu'un simple humain, et donc qu'il pourrait l'attirer près du mur ! C'était pourquoi il avait fait un tel déplacement. Le marteau, qui avait manqué sa cible, s'encastra inévitablement dans le mur de l'immeuble qui se trouvait sur sa trajectoire, emporté par son élan. Sans perdre la moindre fraction de seconde, Gabi effectua un souple bond ; levant une jambe après l'autre, il posa la droite en premier à la base du manche (du côté de l'extrémité dans le mur bien sûr) puis la gauche plus au centre du manche, le tout en dégainant une des deux dagues qu'il portait à la taille. Il espérait avoir créé l'effet de surprise. En effet, Craig qui semblait croire que Gabinato lançait une attaque s'était trompé, puisque celui-ci attendait justement d'être attaqué pour tenter quoi que ce soit.

De suite après avoir posé le pied gauche sur le manche de l'arme, il décocha une frappe du pied droit, visant droit le menton de Craig. Du moins, c'est ce qu'il tenta de lui faire croire ! Car d'un coup de rein il dévia la trajectoire de sa jambe quitte à perdre légèrement en puissance, de manière à juste venir balayer avec fracas les poignets de l'homme-requin, bien qu'il n'y ait que peu de chances qu'il subisse une fracture. Ce mouvement avait pour but de forcer le lieutenant de la Marine à lâcher son arme, plutôt que de profiter de sa position pour le frapper sous le menton dépourvu de garde : Gabi savait que Craig avait une mâchoire dangereuse et préférait éviter d'y foutre les pieds.

- Anti-Manner Kick Course !

Dans la continuité de son kick, il tendit la jambe droite vers le haut avec une souplesse déconcertante. Malgré sa position désavantageuse, il avait tout de même réussi à désarmer son adversaire et avait la main droite armée d'une dague qu'il n'hésiterait pas à utiliser si son adversaire tentait une quelconque approche.
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Oh, c'était donc bien un feinteur. Je pouvais me douter qu'un type de ce genre devait avoir des réflexes. Défonçant le mur sur la trajectoire de mon marteau, je reste une ou deux secondes coincé avant de parvenir à le déloger, mais ça lui suffit à monter sur son manche et à tenter quelque chose. Bon acrobate. Il prépare un coup dans le menton ? C'est débile, je vais le bouffer à l'arrivée. Mais c'est mes poignets qui souffrent finalement. Il a l'air de savoir déguiser ses mouvements, c'est bien. Mais il en faudra plus pour que je lâche prise... Ma masse glisse un peu, mais je parviens à la ressaisir comme il faut avant qu'elle ne me tombe des mains. Toujours en l'air, il va sûrement enchaîner sur autre chose... Mauvais, je suis pas assez stable pour le punir s'il se rate.

Ah, non. Comme ce type semble de nouveau attendre que j'attaque pour contrer, j'en profite pour faire une roulade sur le côté, le temps de bien me replacer, de m'éloigner un peu de lui et de bien reprendre mon arme en main, et aussi afin de le faire redescendre. Il a l'air à l'aise dans les airs. J'aurai des bleus au poignet, mais ils se verront pas sur ma peau grise, alors qu'est-ce que j'en ai à foutre. Je remarque qu'il a sorti une arme, une dague. Je ne l'ai pas vu faire, il doit l'avoir dégainé pendant qu'il me frappait les mains. Je croyais que les agents du cipher pol utilisaient pas d'armes. Peu importe, elle ne me fait pas peur, j'ai plus d'allonge avec mon marteau. Et s'il arrive à se faufiler au niveau du manche... J'ai mes dents. Il a pas l'air d'avoir une grosse allonge et une bonne force de frappe, mais il est rapide, agile et apparemment... malin, ce que j'aurais pas deviné du premier coup en l'apercevant la première fois. Néanmoins, être malin sert à rien si on est trop confiant. Et ce type m'a déjà montré qu'il se prend pas pour de la merde.  

S'il a besoin que j'attaque pour faire ses cabrioles, je vais lui donner ce dont il a besoin. Je lève mon marteau, comme pour m'exposer. Puis je le rabaisse aussitôt pour me remettre en garde. Faudrait que je lui fasse croire que j'ai compris la leçon et que maintenant, j'hésite. Si je m'arrange pour flatter sa confiance, je suis sûr qu'il commettra une erreur. Je ne le regarde plus dans les yeux et je ne tenterai plus rien avant lui. J'attends de voir s'il est autant à l'aise dans les initiatives que dans les ripostes.

... oh. Puis les civils dont j'ai défoncé le mur de leur baraque gueulent. Je crois que c'est pas grâce à moi que la marine se fera une meilleure réputation dans le coin, décidément.
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Gabinato préparait encore un ultime contre. Mais Craig décida de rebrousser chemin et s'écarta, laissant le cuistot reposer pieds à terre souplement. Il le fixait droit dans les yeux. Mais le regarde l'homme-requin était évasif. Gabinato était immobile.

"Il est bon. Vraiment bon. Il a ouvert les hostilités un peu bêtement, mais il a vite compris l'attitude que j'adoptais. Il a deviné qu'il ne devait pas profiter de ma mauvaise position et a préféré reculer. Sage décision..."

Il restait encore immobile. Quelques secondes passèrent, Craig avait simplement levé son marteau un instant avant de se remettre en garde.

"J'ai l'impression qu'il hésite... c'est pas normal. Depuis le début, je sens chez lui une capacité hors du commun. Il doit analyser la situation aussi bien que moi. Son précédent recul en est la preuve. Je dois redoubler de prudence. Je ne pense pas qu'il soit rentré dans mon jeu. Enfin, j'peux pas en être sûr. Mais mieux vaut prévenir que guérir..."

Les deux adversaires faisaient face, mais aucun des deux ne semblait bouger. Ils allaient décrypter le moindre geste de l'opposant. La tension était maximale. L'adrénaline parcourait le corps de l'agent du Cipher Pol. Il sentait sa force décupler. En fait, c'était juste qu'il allait être à fond.

Dans le doute, Gabi ne voulait plus continuer le combat de la même manière. C'était un risque trop important. Non. La contre-attaque était très efficace mais pas contre des adversaires aussi expérimentés et réfléchis. Craig avait le recul nécessaire pour rivaliser avec Gabinato et ce n'était pas avec des petits tours de passe-passe que le cuistot allait terrasser son requin terrestre. Qu'allait-il faire, maintenant ?

"Mhm... Gauche, droite, face ? Difficile de choisir... Attends... je sais !"

Il avait promené son regard partout autour de son adversaire. Sans le quitter des yeux, il avait observé chaque détail et semblait bien les exploiter. Il remarqua que l'homme-requin, au milieu d'un carrefour, avait une ombre. Il se trouvait là où les immeubles ne le cachaient pas du soleil. Il remarqua également que son ombre partait dans son dos. C'était nickel, il était dans le bon angle - dans le cas contraire, il aurait simplement dû contourner son adversaire. Il dégaina une seconde dague. Il les tenait pointes vers le bas, lames vers l'extérieur. Mais contre toute attente, plutôt que d'entamer une simple course il effectua un incroyable bond ! Haut d'au moins quatre ou cinq mètres, il prit de la hauteur dans une trajectoire en cloche, c'est à dire qu'après le point culminant qui se trouvait à mi-chemin entre les deux combattants, il semblait retomber juste devant Craig. Accroupi dans les airs, il profita du soleil éclatant dans son dos pour tenter d'amenuiser la vue de son adversaire. Ce dernier put s'apercevoir qu'avant d'être à portée du marteau, l'agent du CP5 avait lancé un projectile. Il s'agissait en fait de ses dagues jumelles qu'il avait reliées entre elles par le manche de manière à créer une arme ayant une lame de chaque côté du manche. Lancé à la manière d'un shuriken (mais avec seulement deux branches), il fusa en direction de l'épaule gauche de l'homme requin.

Bien qu'il n'y ait que très peu de chances que son plan fonctionne, il espérait que la notion de surprise liée au léger aveuglement et surtout à la manière dont les dagues sont utilisées forcent le réflexe chez Craig, laissant d'autres ouvertures à Gabinato, notamment en utilisant le marteau pour dévier l'arme, ce qui laisserait le champ libre à l'agent du CP5 pour attaquer à son atterrissage.
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Le CP5 reste bien passif. Je suppose que je l'ai déstabilisé, d'une façon ou d'une autre. Parce que je bouge plus, l'empêchant de tenter quoique ce soit sans s'exposer à une contre-attaque pas piquée des hannetons, parce que j'ai réussi à me faire passer pour hésitant alors qu'il y a trente secondes je suintais de confiance par tout les pores, ou parce qu'il essayait d'analyser mon comportement ? Quoiqu'il en soit, ma patience à des limites. Je prendrai plus d'initiatives inutiles mais je vais pas non plus rester planté comme un piquet à mater les godasses de l'adversaire. J't'en prie, CP5, essaye de faire avancer les choses... et dis moi où est passée ton assurance ?

La tension est palpable, mais je cuis en plein soleil, ça me déconcentre un peu. D'ici à ce qu'il décide de se sortir les doigts du cul, j'aurais le temps de me faire chauffer un oeuf. J'évite toujours de croiser son regard. J'aimerais qu'il me prenne pour un gros bourrin pas fute-fute, mais ça doit pas être le cas, sinon il m'aurait déjà foncé dessus. C'est fou la vitesse à laquelle toutes ces pensées parasites s'incrustent lors d'un vide de quelques secondes en combat sous un soleil cuisant. Bon. Qu'est-ce que tu fous ? C'est quand même pas la préparation d'une technique tordue ? J'ai toujours autant envie de te poutrer pour le moment, mais il faudrait voir à pas me faire perdre mon temps...

Ah ! Enfin ! Il montre qu'il n'est pas cérébralement mort, et il fait quelque chose. Il vient de sortir une deuxième dague, il a maintenant une lame dans chaque main. Ca complique les choses, surtout s'il sait frapper rapidement, ce dont je ne doute pas, mais j'ai toujours la meilleure portée. A voir comment il va s'en servir... Pour changer, plutôt que de courir, le voilà reparti dans les airs, dans un saut vertigineux. Maintenant, je n'ai plus aucun doute dans sa capacité à bondir partout sur les toits. Il a une sacrée détente dans les jambes... Mes poignets s'en souviennent toujours. Je le quitte pas des yeux, bien sûr, je repère grosso modo là où il va atérrir. Sa trajectoire est prévisible, mais dans le ciel, il passe devant le soleil, qui en plus d'être brûlant, est éblouissant. Nooon... C'est quand même pas ça ton plan, junkie ?

Il me lance un truc. Par réflexes, je gigote un peu mon marteau, pour essayer d'intercepter la chose. Le manche du marteau le percute, et ça fait rebondir cet espèce de shuriken ailleurs. Oh. Ce truc ressemble à des dagues jointes entre elles. Il est désarmé alors ? Ca peut pas être aussi facile ? Il me tombe dessus. Surement que quelques secondes avant qu'il ne tente quelque chose, je sais pas quoi. Mais mon marteau est trop mal placé pour que je l'utilise pour une interception. Son shuriken est parti ailleurs, et il a effectivement l'air de ne plus avoir ses dagues en main... Qu'est-ce que je risque ? Je reste en dessous de lui, et je donne des petits coups de mâchoire brefs au dessus de moi pour essayer de le croquer au passage. Sans rester la bouche ouverte trop longtemps, on sait jamais... Juste de quoi lui mordiller les mollets s'il n'avait pas calculé ça, le temps que je redresse mon arme pour frapper plus brutalement.
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Ce qui semblait être le dernier espoir de Gabinato s'effondra, accompagné d'un tintement du à la collision entre les dagues et le marteau, puis contre le sol. Serait-ce déjà la fin ? Comment un agent du Cipher Pol pouvait se jeter littéralement dans la gueule du loup, ou plutôt, du requin, aussi bêtement ? Serait-ce de la pure folie ? Ou est-ce un piège ? La situation était à l'avantage de Craig depuis le début. Mais Gabinato avait bien prouvé qu'il pouvait renverser le destin : la première offensive le prouvait. Craig n'était pas exempté de tout danger. Ils avaient lancé une offensive chacun. Celle de l'homme-poisson avait foiré, et avait laissé la possibilité à Gabinato de contre-attaquer. Rien de bien grave, si ce n'est la fragilisation des poignets de Craig. Mais si le combat se terminait maintenant, ce détail n'était plus important...

En pleine chute libre, l'agent CP avait les jambes repliées, les cuisses plaquées contre le buste, les bras écartés, afin d'améliorer son équilibre... il était comme accroupi. Son adversaire pouvait ne faire qu'une bouchée de lui. C'était d'ailleurs ce qu'il comptait faire. Le mordiller pour l'accueillir. Mais Gabi avait une courte longueur d'avance. En effet, il détendit les jambes de toute ses forces. Il venait d'effectuer un bond de plus de quatre mètres. Il avait de la force dans les gambettes. Craig, qui comptait lâcher quelques coups de crocs à son adversaire, n'eut qu'à peine le temps de commencer son mouvement avant de prendre deux plats du pied sur le bout du nez. Les pieds de Gabinato le percutèrent avec un terrible fracas, suffisant pour l'envoyer valdinguer, avec son marteau, sur plus d'un mètre en arrière. Le coup pouvait être dangereux, surtout vu la manière dont il était encaissé. Tout en frappant, Gabi put prendre appui pour faire un petit salto arrière, avant d'atterrir souplement, en position accroupie, à proximité de son arme qu'il venait de perdre.

- Spring Skewer !

L'erreur qu'avait faite Craig avait été de négliger le repli des jambes de Gabi. En même temps, par en-dessous, et ajouté à cela la mauvaise visibilité due au soleil, ce n'était pas évident. C'était en un court instant, et puis, il avait dû contrer une arme de lancer. Cela faisait trop de choses à la fois ! Quoi qu'il en soit, à peine était-il retombé au sol qu'il chopa sa paire de dagues, avant de sauter à nouveau comme s'il avait rebondi ! Il ne voulait pas perdre de temps. Après son saut, il effectua trois saltos en avant ce qui lui conféra un redoutable élan. Et espérant que son adversaire n'ait toujours pas récupéré sa lucidité suite à un tel coup, qu'il expédia son talon droit de haut en bas à la manière d'une guillotine. Son pied fendait l'air. Il frappa Craig juste au-dessus du nombril, avant de l'encastrer légèrement dans le sol pavé de la rue.

- Concassé !

En se réceptionnant, il recula de deux petites foulées. Il n'aurait jamais fait ça en temps normal mais le recul s'imposait quand on savait que les dents de son adversaire pouvait être des armes à elles toutes seules.

"Il est peut-être encore conscient. Les hommes-poissons sont du genre résistants. J'espère au moins l'avoir assez amoché pour pouvoir prendre le dessus si jamais il se relevait..."
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La détente de jambes du CP5 me surprend encore, je viens de me prendre un joli coup dans les naseaux. Il est rapide, décidément. Et son jeu de jambes... Donc il savait aussi prendre l'initiative. Ma principale ressource reste dans la surprise. Je suis certain qu'il ne peut pas tout prévoir... Il est redescendu, je me sens un peu sonné. Ca va pas durer longtemps, mais faut pas que je baisse ma garde où il va en profiter pour m'enchaîner.

Mon nez saigne un peu, je secoue la tête pour retrouver mes esprits. On m'en a déjà collé des pires, mais je devrais arrêter de me laisser surprendre comme ça. Il revient à la charge, et me fout encore un coup de pompe, dans le ventre cette fois. Ca me fait reculer, mal au bide. Mon armure a encaissé le gros du choc, mais... merde. Qui va me payer les frais de réparation ? La voilà bien fissurée. Foutue camelote. Je peux encaisser, mais je dois pas abuser. Lui par contre semble très porté sur la vitesse et l'esquive. Si j'arrivais à le toucher, lui, juste une fois. Je pourrais peut-être le mettre KO en un coup. Il a l'air bien maigrelet. Gah, j'ai toujours détesté ce genre d'ennemis intouchables qui sautent partout. J'ai la constante sensation qu'ils se foutent de moi à chaque patate qu'ils arrivent à me caser, tandis que je galère à les attraper. Juste une sensation... pour la plupart. Orgueil, orgueil. Au moins lui en coller une, un bon coup, ou le mordre pour qu'il comprenne sa douleur, ça me suffirait. Je considérerais qu'on est quitte. Mais je lâcherai pas l'affaire tant qu'il aura pas pissé sa part de sang lui aussi...

Je me relève assez rapidement, grâce au marteau que j'utilise comme appui. Bilan : Bleus au poignet, saignement de nez, armure endommagée. Faut que j'arrête les frais. Il me regarde, il a un peu reculé entretemps. Et ses dagues sont revenues dans ses mains. Quand est-ce qu'il les a récupérés ? J'ai du manquer quelque chose. Je sais pas à quoi il pense, mais j'en ai plus grand chose à faire. Si j'veux jouer la carte de l'imprévisibilité, autant que je débranche mon cerveau et que je me fie à mon instinct et à mes réflexes. Jusque là, ce sont toujours eux qui m'ont assuré la victoire dans mes batailles.
J'ai une idée. Il m'a choppé parce que je pouvais pas gérer trente-six attaques à la fois. L'heure de lui rendre la pareille. Je prends mon marteau, regarde l'ennemi fixement. Je marche à vive allure vers lui tout en faisant mine de préparer une frappe "normale", mais au lieu de ça, je projette mon marteau avec férocité dans sa direction... Au vu du poids du machin, il va pas aller très loin, mais juste pile poil assez pour pouvoir toucher le CP5 s'il bouge pas ou se laisse surprendre, ce qui m'étonnerait. Juste derrière, sans perdre de temps, je saute par dessus l'ancienne trajectoire pour essayer de lui fondre dessus et de le mordre. S'il essaye de sauter par dessus mon arme, je le chopperai en l'air, à condition qu'il s'envole pas trop haut. S'il s'est pris le marteau quand je l'ai lancé, c'est du tout bon, mais ça serait trop beau. S'il se contente de se décaler... Je l'attaque aussi. Dans ces conditions, je dois profiter de l'effet de surprise jusqu'au bout.

Je ne perds pas de vue ses mains, qui portent ses dagues, ni ses jambes, qui font mal à la tête. Je suis prêt à changer de plan en cas d'imprévu, de tentative de riposte. Mais si ça marche, je lui mordrai le premier membre qui me viendra sous les dents... Faut pas faire le difficile. Si je parviens à réduire sa mobilité si gênante, il ne pourra plus m'esquiver.
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L'atmosphère est différente à présent. Après un premier échange où les deux combattants ont fait preuve d'une très grande capacité d'analyse ainsi que d'une expérience difficilement égalée, ils se sont faits face quelques instants avant d'entamer une sorte de second round. Et si Gabinato avait légèrement eu l'avantage au premier en fragilisant les poignets de son adversaire, il l'avait largement pris au tour suivant. C'était difficile pour Craig. Mais puisque Gabinato partait légèrement perdant, ça ne faisait qu'équilibrer la balance. Quoi que, pas tout à fait.

Psychologiquement, Craig ne lâchait rien. Il était déterminé à vaincre son adversaire. Plus rien d'autre ne comptait. C'était œil pour œil, dent pour dent, brûlure pour brûlure, morsure pour morsure. Il n'allait RIEN lâché. C'était sûr et certain. Craig semblait avoir cerné parfaitement son adversaire : fin, agile, rusé, c'était le genre de mec qui tuait son ennemi à petit feu, et qu'on avait du mal à toucher. Mais lorsque l'on faisait mouche, c'en était fini de lui... il avait tout de même un atout : ses kicks. C'était comme son attaque ultime, mais peu de chance qu'il ne se laisse avoir une troisième fois. Il en avait déjà subi deux fois les conséquences...

"J'y suis presque, encore un effort."

Ils avaient fini de dévoiler leur art progressivement. Désormais, ils devaient y aller à fond. Ne pas laisser passer quoi que ce soit, au risque d'y passer. Craig se sentait pousser des ailes, il ne comptait pas laisser son adversaire imposer son rythme et décida de passer à l'action. Il avait su réfléchir vite, sans omettre le moindre détail du combat. Seulement, Gabinato ne voyait pas les choses de la même manière. Craig passa à l'attaque. Il avait une idée derrière la tête. Il fit mine de juste déplacer son marteau pour un futur déplacement, avant de littéralement le lancer sur son adversaire. C'était bien pensé. Encaisser le marteau était difficile pour Gabi. Sûrement allait-il esquiver. Et c'était pour ça qu'après avoir lancé son arme, l'homme-requin avait bondi en avant, dans le but de détruire son adversaire en retombant. Mais à peine avait-il quitté le sol que Gabi lâcha quelques mots avec un sourire machiavélique lui étirant les lèvres.

- Je t'ai eu.

La fin de phrase semblait soufflée ; Gabinato avait déjà commencé à se déplacer. Il recula d'un mouvement vif tout en se décalant afin d'éviter le marteau, qui lui passa de très près. Ce dernier vint percuter une nouvelle fois le mur qui se trouvait derrière Gabinato, creusant un trou à proximité du premier. Dans la continuité de son mouvement, l'agent du CP5 vint percuter de l'épaule la partie du mur encore présente entre les deux trous, afin de l'enfoncer, faisant passer le reste de son corps dans les deux autres trous, y allant de profil. Il s'était formé un passage au travers d'un mur que Craig allait devoir s'embêter à creuser pour suivre son adversaire. Voulait-il se dissimuler pour attaquer subtilement ? Rien n'est certain si ce n'est le fait qu'il avait profité du bond de son adversaire pour le prendre par surprise et filer.

Craig pouvait entendre les cris des habitants de l'appartement dans lequel Gabinato venait d'entrer par effraction juste un instant. En leur passant à proximité, il les assomma, avant de sortir de l'appartement. Il grimpa par l'allée principale les étages de l'immeuble avant de grimper sur le toit en toute discrétion pour ensuite filer sur le toit de l'immeuble adjacent, toujours sans aucun bruit. Il partait dans la direction qu'avait prise l'homme-hélico.

"J'étais légèrement plus rapide que lui. Mais maintenant que je l'ai blessé, et qu'il s'est épuisé, il ne devrait pas me rattraper avant un moment. Surtout s'il attend avant d'entrer dans l'immeuble. Cela me laisse une chance de choper l'autre criminel."

Hélas pour Craig, Gabinato n'avait pas perdu de vue son objectif principal : réussir sa première mission. Il retrouverait ce requin de malheur volontiers pour un combat un peu plus loyal, mais il n'avait pas le temps. Seulement, son objectif était atteint : mettre Craig hors-jeu. Ceci fait, il pouvait poursuivre sa proie sans problème. C'était fourbe, mais bien joué.
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"Je t'ai eu."

Hu ? Mon offensive avait encore échoué, il était passé par le trou formé par mon marteau dans le mur. Encore un trou. Encore des cris, évidemment. Quoiqu'il en soit, le CP5 semblait s'être enfoncé plus profond dans le bâtiment. Quel enfoiré. Je suis sûr qu'il m'attend là-dedans pour me tendre un piège. Je récupère mon arme. Je constate qu'il a frappé les habitants. Je prends vite fait leur pouls, un à un. Ils sont tous vivants, mais KOs. Quel enfoiré ! Ca plus le trou dans le mur, tout va me retomber dessus, c'est évident. C'est le méchant homme-requin de la marine qui a vandalisé une maison et maltraité ses habitants pour le plaisir, hein ? Un abus de pouvoir tout trouvé, avec un bouc-émissaire de mauvaise race idéal. Je suis sûr qu'il avait ça en tête. Connard. La prochaine fois, je te louperai pas.

Enfin, maintenant, j'suis un peu lassé. Je sais pas ce qu'il trame là-dedans, mais je lui ferai pas le plaisir de marcher dans son jeu. Il fait que bouger, sauter, et fuir. C'est chiant, merde. C'est peut-être le moment de me souvenir de ce que j'étais venu foutre ici... Ah oui ! L'hélico ! Va au diable, junkie. Une promotion m'attend si je récupère ce clown. Et une prime de risque si je leur dis que c'est lui qui m'a fait saigner du nez, haha. Il faudrait peut-être que je m'occupe des habitants... Bah, ils sont pas morts, c'est le principal. Et dire que ma mission de base, c'était coller des affiches et appréhender ce type sans faire de grabuge... Un beau ratage. J'espère que le commandant m'en voudra pas trop pour ces dommages collatéraux. Faudra que je lui explique aussi pourquoi j'ai abandonné les matelots...

En attendant, je sors d'ici, et me dirige vers l'escalier. La dernière fois que j'ai vu l'hélico, il était sur la chaussée en haut. Il s'y était posé... Il peut pas être bien loin... Il se serait pas posé si sa voie de secours était pas dans les parages. Il s'était peut-être caché dans un immeuble, ou il a emprunté cette avenue pour aller quelque part. Il était sous mes yeux tout à l'heure... Il peut pas être loin.

Cette rue-là est plus peuplée. Je crois que je passe pas inaperçu. Toutes ces mauvaises graines me lancent de sales regards. Je comprends, cette ville est déjà assez malfamée sans qu'on ait besoin d'y ajouter deux chiens du gouvernement qui se frittent pour se prouver mutuellement qu'ils ont la plus grosse. Faut plus que je fasse attention à eux, et que je me concentre sur mon objectif. Je tourne la tête dans tous les sens, mais aucun indice évident ne me saute aux yeux. Le fugitif doit être déjà loin...

Oh, mon nez s'est arrêté de saigner en fait ! Cool.

Eh... Tu sais sur quel territoire tu es au juste, marine ?

Un gros mec louche avec une bande de mecs louches. Bah, au point où j'en suis...

Vous avez pas vu un... type volant, avec un parapluie à hélices ?
Quoi ?
J'te payerai bien si tu me dis où il est. J'suis... vice-amiral, une véritable élite de la marine. Je suis, euh, plein de thunes. Huhu...

Ils tirent une drôle de tronche. Je pensais que je les aurais fais sourire, au moins. Qu'ils se seraient un peu détendus. Mais ces gars-là sont sérieux. Le gros sort une épée... ses collègues aussi, du coup. Fais chier...

Ok, tu vas raquer, homme-poisson. Cent mille berrys, et on te laisse la vie sauve.

Je lui fous un petit coup de marteau au niveau des boules, ça le fout à terre, et il vomit un peu sur mes pompes. Il s'attendait pas à ce que ça soit moi qui engage les hostilités apparemment... Puis c'est le genre de coup bas qu'un mâle s'attend pas de recevoir d'un autre mâle. Bah, pas besoin de causer davantage à quelqu'un qui commence à vous menacer de mort, hein ? Putain. Comment j'vais expliquer cette odeur au commandant ? En plus de me faire saigner du nez, le fugitif m'a vomi dessus ?
Je recule avant que les gars du bandit n'aient l'idée de m'encercler. Ils sont beaucoup, et ils ont l'air féroces. Quelques badauds prennent la fuite. Je fais de même... J'ai perdu assez de temps comme ça sans avoir besoin de lutter contre plus fort que moi. Les bandits aident leur leader à se relever, tout en compatissant à sa douleur. Le temps que "Purée de noix" soit en état de leur hurler de se mettre à ma poursuite, je serai loin.

Tout en déambulant dans l'avenue et toujours bousculant les gens sur ma route car on ne change pas une méthode qui marche, je regarde partout autour de moi pour repérer l'endroit où aurait pu se faufiler le fugitif. Pas la moindre trace du CP5 dans les parages, en tout cas. Soit il est discret, soit il est ailleurs... J'espère qu'il va pas chopper le type avant moi. C'est de sa faute, tout ça... Agent du gouvernement, arrogant, violent, shooté. Presque comme moi, mis à part le dernier point. S'il m'avait pas provoqué, j'aurais largement eu le temps de mettre la main sur l'hélico. J'aurais pas du répondre aux provocations de ce branleur... Ma maigre consolation dans cette histoire, c'est qu'il a, du coup, perdu autant de temps que moi.

Je crois que j'ai fais le tour du quartier, me voilà revenu au port... J'ai perdu beaucoup de temps avec les bandits et le CP5, mais le mec au parapluie est peut-être encore par ici, s'il s'apprêtait à quitter l'île... J'ai plus vraiment espoir, en plus de fatiguer, mais je m'arrête sur le quai et j'ouvre l'oeil. J'en profite aussi pour souffler un peu.
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Après tant d'aventures, nous avons droit à un bilan. Gabinato et Craig s'étaient croisés au port principal de Las Camp, où ils avaient l'un après l'autre débarqués. Ils recherchaient la même personne, et sûrement pour les mêmes raisons. Bien que la traque s'annonçait difficile, la proie s'afficha d'elle-même et demanda à ce qu'on l'attrape. Elle voyait la vie comme un jeu ! Ni une ni deux, les rivaux prirent d'assaut leur cible commune. Mais ils savaient qu'il y avait un tigre de trop sur la colline (proverbe chinois tavu). Ne souhaitant pas laisser quelques miettes de gâteau à leur adversaire, les deux décidèrent de s'affronter, pendant que le fugitif, volant à l'aide d'un parapluie, atterrit avant de se faire la malle par la voie du sol. Suite à un affrontement des plus exaltants, la tension était incomparable. Craig et Gabinato s'étaient tout deux provoqués, à tel point qu'ils iraient jusqu'à faire n'importe quoi pour emmerder l'autre, quitte à bien l'amocher, mais aucun ne comptait céder l'homme-hélico.

Le plus provoqué des deux était sûrement Craig. Après avoir échoué sa première attaque, il subit une légère blessure aux poignets. Ceux-ci fragilisés, ils ne l'empêchaient pas de continuer mais menaçaient de céder s'ils prenaient de nouveau des dommages et ce même durant les semaines à venir. Il eu cependant la justesse de s'éloigner de son adversaire, adoptant une nouvelle stratégie, ce qui aurait dû déstabiliser Gabinato. Fidèle à ses instincts, il réussit tout de même à tromper son adversaire et à le blesser, le frappant violemment au visage puis au buste. Et pour couronner le tout, alors que Craig lançait enfin une attaque sérieuse, son adversaire s'éclipsa aussi subtilement que possible. C'était le pompon sur la pomponnette. Où était-il passé, d'ailleurs ? Il était parti dans la direction que semblait avoir pris le fugitif. En même temps, la rue dans laquelle il avait atterrit était longue et sans croisement, donc aucune difficulté pour la filature. À moins que ça ne soit un piège...

À la base, il comptait esquiver des Marines. Du coup, il avait préparé plusieurs pièges pour eux, comme l'embuscade sur la place principale, ainsi que cette rue où il atterrit en souhaitant qu'on le suive. Malheureusement pour lui, Gabi était en civil. Il détestait les uniformes et il n'en portait qu'en cas de cérémonie (pas le choix, il était encore à l'essai). Il passait certainement pour un type du coin, surtout aux yeux des témoins du combat qui devaient penser qu'il s'agissait d'un malfrat voulant se farcir un représentant de la loi. Il n'eut donc aucun problème à passer cette rue qui s'annonçait être un véritable parcours du combattant pour Craig. Au bout de l'avenue, une autre place. Plus petite cette fois-ci, elle était tout de même imposante. Encadrée par des immeubles tous aussi grands les uns que les autres, il ne valait mieux pas se pointer ici avec un uniforme de Marine. À chaque fenêtre, des fusils pointés vers le centre de la place. Au pied de l'immeuble qui fait face à l'avenue, le fugitif. Enfin. Le revoilà ! Les pâles de son parapluie-hélicoptère repliées, il le pointait face à Gabinato en ricanant.

- Gnéhéhé. Alors comme ça tu as su arriver jusque là. Pas étonnant, tu n'as pas une tronche de poulet... D'ailleurs, que viens-tu faire ici si tu n'es pas membre de la Marine ?

Oups. Bien qu'il semblait fier de l'annoncer devant Craig, Gabinato n'osa même pas s'imaginer leur dire qu'il appartenait au Cipher Pol. Rien qu'à l'annonce de l'organisation du Gouvernement mondial, il savait qu'une rafale de plombs allait pleuvoir sur sa mouille et le cribler de trous et ce, depuis tous les angles. Et puis il sentait quelque chose d'anormal avec le parapluie. Outre le fait qu'il fusse motorisé et qu'il permette de voler, sa pointe est orientée vers lui et possède un... trou ? Merde ! Il se décala d'un pas sur le côté. Il eut des frissons. Une balle de flingue venait de l'effleurer. Elle provenait du parapluie, et l'homme qui le tenait ne semblait pas content !

- Eh oh ! Réponds quand j'te parle, connard !

"Merde."

C'est tout ce qui traversa l'esprit de Gabinato. Comment pouvait-il se retrouver dans une situation aussi merdique ? Bon au moins, il pouvait se faire passer pour un truand. Et il n'était pas près de revoir l'autre face de poiscaille. S'il revenait, il serait aussitôt remarqué. Peut-être même qu'il n'aurait même plus à l'affronter ! Et puis tant qu'à faire, autant éviter la baston directe avec l'homme-hélico, surtout ici. Il devait ruser pour s'en approcher. Et voilà comment il comptait s'y prendre : intégrer son groupe, afin de pouvoir être seul avec lui, ou du moins, sans trop d'hommes de main qui puissent lui venir en aide.

- Hum, et bien j'ai accès à un réseau d'informations très large et généralement très sûr... J'ai appris que tu possédais quelque chose, et la Marine aussi apparemment... Mais je ne suis pas venu pour te foutre derrière les barreaux, contrairement à eux. Je pense que ma force peut t'être utile. Et que notre butin pourrait devenir succulent...
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Toujours posé sur le quai, je regarde frénétiquement dans toutes les directions tout en récupérant mon souffle. J'en profite aussi pour ranger mon arme dans mon dos... Je fais déjà assez flipper comme ça. J'espère enterrer la hache de guerre aux yeux des criminels du coin. Le fugitif a pas l'air d'être dans les environs. Il s'est trouvé une planque quelque part... Mais je pourrai pas retourner cette jungle corrompue seul... Si seulement...

Lieutenant Konami !

Je reconnais cette voix salvatrice... Les matelots sont là. Apparemment aussi nombreux que quand je les ai quittés... C'est surprenant, ils ont même pas l'air d'avoir été blessés par les sbires du malade au parapluie.

Enfin, vous voilà ! On a cru que vous vous étiez allés vous faire tuer quelque part... Vous vous êtes battu, lieutenant ? Contre la cible ?
Hum. Oui. Rien de grave. Vous, ça va ? J'vois que vous vous en êtes tous sortis...
On a mené une bataille formidable ! On a défait ces criminels, mit les civils en sécurité puis on s'est lancés à votre recherche ! Protéger et servir !
Te fous pas de moi...
Non, en fait on a tous fui dès qu'on en a eu l'occasion... Alors on a pas de blessés. On a perdu les affiches aussi... On continue quand même les recherches ?
Bien sûr. Ce type est forcément quelque part dans le quartier. On fait le tour du port, pour commencer, puis on remontera par les rues que j'ai pas fouillé ensuite.
Compris lieutenant Konami !
Kamina.

Ca me fait bizarre d'être "le boss" maintenant. D'avoir une escouade sous mes ordres. C'est que le pouvoir me monte vite à la tête... Ce qui me ramène sur terre, c'est qu'aussi plein de bonne volonté que puissent être ces gars, ils n'en restent pas moins des empotés sans expérience. Z'ont jamais du traîner les pieds dans une guerre, eux. Ou on a jamais du leur demander d'exécuter un sale boulot pour le bon plaisir d'on ne sait quels nobliaux enfermés dans leurs palaces. La marine, c'est la merde. Merde. Merde ! C'est pas le moment pour mes remises en question fadasses quotidiennes.

J'ai toujours mon fugitif à retrouver. Si je tombe dessus, j'espère qu'il sera pas trop bien accompagné... Ma bande, c'est plus de la quantité que de la qualité. Ceci dit, je vais au moins pouvoir patrouiller plus en confiance maintenant que j'ai une escorte, aussi faible soit-elle. Le commandant avait raison, cette cité est un coupe-gorge pour un marine qui fait dans le solo. A une quinzaine, on est déjà plus imposants, faute d'être intimidants... Quelques bandes de loubards qui nous provoquent quand on passent en face d'eux, mais aucune pour oser passer à l'action.

On erre quelques minutes sur le port, puis on s'engouffre au hasard dans une autre avenue... Je me cache pas que j'ai complètement perdu espoir, mais un coup de bol peut vite arriver dans ce genre de moments. Je m'assure de temps en temps que les soldats ouvrent autant l'oeil que moi... Et étonnamment, oui, ils ont l'air plutôt concentrés, tous. Ils sont capables d'être sérieux alors, malgré leur légèreté. Bah, c'est pas du haut de ma vingtaine que j'peux me permettre de leur donner des leçons de maturité, hein... Surtout pas après mes exploits d'aujourd'hui. L'un des soldats me tape l'épaule, je me retourne vers lui.

Y avait une bande là-bas, menée par quelqu'un qui ressemblait au suspect !

Il pointe du doigt le bout d'une ruelle sombre sur le côté, qui mène sur une rue adjacente. J'aperçois effectivement quelques traînards qui semblent suivre un groupe de l'autre côté. Ils doivent être beaucoup. Puis c'est peut-être pas eux. Un pari bien risqué tout ça...

T'es sûr de toi ?
J'ai pas bien vu... Mais oui, je crois que c'était bien lui à leur tête. Une bande de sales types armés jusqu'aux dents, et quelques drogués...
Ils se dirigeraient vers le port. C'est sûrement eux !
On perd rien à aller vérifier... Faites gaffe, et essayez d'être discrets. Enfin, autant que possible...

On s'engage dans la ruelle, moi en premier bien entendu. Les matelots sont tendus, je comprends bien... J'ai pas intérêt à me planter. Une partie de moi espère que c'est bien mon gars à la tête de ce gang, tandis que l'autre partie me hurle de pas aller provoquer un tel groupe avec une si maigre force de frappe. Je fais signe à l'escouade de rester en arrière, le temps de m'avancer un peu sur la rue désertée et mater la composition de cette bande. Si c'est bien l'homme-parapluie qui les mène, ça voudra dire que j'ai réussi à doubler le CP5... Haha, pourtant je m'y suis vraiment pris comme un pied.
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- "Notre" butin ? Haha ! Je vois que tu es ambitieux, pour un gamin !

L'homme-hélico dont on ne savait toujours pas le nom se moquait de Gabinato. Il n'avait que faire des petits branleurs qui se disaient assez bons pour mener telle ou telle quête. Mais il avait tout de même bien vu qu'il n'était pas un être humain ordinaire. Il avait des capacités hors normes et il serait fou de les négliger. Loin de lui l'idée de le refouler, seulement, il voulait bien faire sentir à Gabinato que c'était lui le patron.

- Bien ! Je ne cherche pas un entourage d'hommes dégonflés de toute manière. Ta détermination et ton toupet m'amusent, et me donnent envie de te mettre à l'essai.

Gabi, les phases d'essai, ça le connaissait, apparemment. Actuellement en mission d'essai au CP5, il était désormais en phase d'essai dans le réseau d'un truand pour l'arrêter. C'était un signe ! Réussir un des tests équivaudrait à réussir au second. Il ne devait pas laisser sa chance passer. Suite aux propos de son futur employeur, il resta silencieux. D'ailleurs, il poursuivit.

- Nous allons devoir nous entretenir.

Les dizaines de canons précédemment pointés sur Gabinato, de toutes provenances, disparurent. Ils baissèrent tous leurs armes sans même que leur "chef" n'ait à le leur dire. Ils sortirent tous des immeubles de la place et formèrent un grand groupe. L'homme-hélico prit les devants et demanda à Gabi de le suivre. Nous étions à la tête du groupe. Il semblait avoir une idée derrière la tête. Comme l'agent du CP5 ne connaissait pas le coin, il ne reconnaissait rien. Mais son bon sens de l'orientation lui susurra qu'ils retournaient en direction du port d'où il provenait. Il se demandait ce qu'il allait faire. Mais il ne posa pas de question. Le silence valait mieux que de dire une connerie... Après quelques minutes de marche, l'homme-hélico prit la parole, encore une fois.

- Y'a une bande de gugusses qu'on voudrait faire gicler de notre île. Ils foutent leur nez dans nos affaires et ça, ça me plaît pas. Je suppose que si tu veux traiter avec nous, te débarrasser d'eux t'arrangerait aussi, ça t'éviterait d'avoir des ennuis avec la "Justice"... D'après certains de mes hommes, y'a un sacré groupe de Marines qui sont par là-bas. Nous sommes deux fois plus nombreux et plus armés, on a du pot. Mais comme on est pas des putes on va leur laisser une chance. On va leur demander de faire combattre leur plus puissant homme contre toi. Si tu veux être au courant pour... "ça", t'as intérêt de gagner.

Heureusement pour ce pauvre con qu'il avait toute une armée. Sinon, y'aurait longtemps que Gabi lui aurait fait un deuxième trou du cul. Pour qui se prenait-il ? Il parlait comme un parrain mafieux, alors qu'il n'était qu'un petit délinquant à la tête de quelques empaumés qui se prenaient pour des durs parce qu'ils avaient des flingues ? La pègre de ce niveau n'était pas impressionnante. Du tout. Malheureusement le surnombre était un avantage certain, auquel il ne pouvait faire face. Il devait donc les suivre. Et quelle chance ! Il allait retrouver l'homme-poisson à qui il avait fait faux-bond, qui devait d'ailleurs être bien en colère. Comme quoi, le destin avait décidé qu'ils s'affrontent coûte que coûte pour choper ce fugitif.

Il espérait qu'il tombe sur un autre groupe. Avec un type moins fort, qu'il pourrait poutrer en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire et se retrouver, idéalement, seul avec son nouveau boss, pour l'assommer et partir avec. Mais malheureusement, le Père-Noël et la petite souris n'existaient pas. Désolé pour ceux qui ne le savaient pas. Et le comble du comble, des hommes du groupe ont aperçu un autre groupe les suivant, bien que discret, et il s'agissait de Marines. Il n'y en avait qu'un seul groupe sur cet île, d'après d'autres. À croire qu'il s'agissait d'un groupe hyper organisé. Quoi qu'il en soit, le groupe fit demi-tour tout en s'écartant pour laisser passer Gabi et son patron, afin qu'ils puissent se retrouver face aux Marines. Le groupe de brigands hurlait, des cris de guerre retentissaient dans tout le quartier, dans le but d'intimider les Marines qui arrivaient. Tout le groupe était tourné vers Craig et ses hommes, et la rangé libre, faisant office de couloir pour Gabi et l'homme-hélico permettaient à ces derniers de voir leurs futurs adversaires.

"Merde, c'est lui ! Et... s'il leur dit que je suis membre du Cipher Pol, je suis dans la meeeeerde ! J'aurais deux armées et un homme-requin furieux contre moi ! J'ai pas le choix."

Il profita d'être dans le dos de la plupart de ses hommes, et qu'ils soient tous trop occupés à brailler et s'agiter pour le surveiller, et assomma sans hésiter l'homme-hélico qui venait de lui passer devant, escomptant traverser la foule qui le soutenait pour faire face aux Marines. D'un coup du tranchant de la main, dans la nuque, ce fut assez silencieux, surtout dans ce brouhaha, et il put le choper rapidement et discrètement par le col avant de le hisser dans la petite rue qui se trouvait juste à côté. Trop beau. Une petite rue qui lui permettait de se cacher du regard des loubards qui, se demandant où ils étaient passés, se retournaient sans voir les deux "stars".

Le bruit s'estompa petit à petit, pendant que Gabinato jurait intérieurement : il était dans une impasse. Heureusement, les murs étaient assez proches l'un de l'autre. Alors il sauta tour à tour sur chaque paroi afin de prendre de l'altitude et ce jusqu'à ce qu'il puisse atterrir sur un toit. Là, quelques hommes l'avaient remarqués et tentèrent de lui tirer dessus, sans franc succès. Les tirs s'estompèrent rapidement, après que quelques uns eurent la réflexion pour se dire qu'ils risquaient de blesser leur patron. Ils rabattirent donc leur courroux contre les Marines qu'ils avaient en face d'eux, qui ne montraient pas des signes de sympathie face à leurs précédentes tentatives d'intimidation. Certains pensaient même que Gabi bossait pour eux.

"Propre, je m'en tire avec un fugitif sous le coude, un méchant requin bloqué dans les bouchons, et deux belles armées qui s'entremêlent pour moi. Je ne pouvais pas espérer mieux."

Pendant ce temps, Gabi se faufilait à nouveau de toit en toit, cette fois-ci accompagné de sa proie. Il jetait de vifs coups d’œil derrière au cas où, bien qu'il sache que personne ne le suivait pour l'instant. Il se dirigeait en direction du port. Là-bas, sa petite embarcation l'attendait. Il s'agissait d'un tout petit bateau, difficilement maniable seul, mais qu'il maîtrisait parfaitement. Très habile, il ne permettait cependant pas une vitesse de pointe hallucinante. Mais cette fois-ci il comptait fuir. Entre deux bonds et un coup d’œil en arrière pour surveiller ses ennemis, il balayait la zone du regard à la recherche d'objets lourds qu'il pourrait ajouter à son embarcation pour la rendre plus rapide une fois lancée. Il n'avait plus qu'à courir moins d'une demi-dizaine de minutes avant d'atteindre le port. Allait-il y parvenir ?
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Raté, ils nous ont vu. Pas grave, c'est bien la bande de l'hélico, je l'ai aperçu au bout... Il est à moi. J'ai plus qu'à me frayer un passage à travers ses hommes et je pourrai l'embarquer. Si je me ressens plus galvanisé, ce n'est pas le cas de mes matelots, qui se pissent dessus en entendant les cris gutturaux de l'armée ennemie. Certains sortent des fusils, d'autres nous foncent dessus avec les armes blanches. On dirait que ce sont les drogués qui ont écopé des fusils, parce qu'ils visent comme des pieds. Hinhin. T'es à moi. A moi.

Certains d'entre eux tirent en l'air. Ils visent un toit... au-dessus duquel le CP5, avec ma cible, se jouaient les filles de l'air. C'est pas vrai... J'suis trop près du but pour que ça finisse comme ça. J'suis  maudit, c'est confirmé. Toute la rage des hommes de main se concentre sur nous maintenant, et le combat sérieux menace de s'engager. Je recule, je fais signe aux soldats effrayés de faire de même... Oh, je vois qu'ils se sont pas privés de prendre de l'avance. Certains semblent même hésiter à déserter.

J'aimerais essayer de négocier avec ces loubards, mais c'est peine perdue. Si je veux encore avoir une chance de capturer ma proie, je vais avoir besoin d'un plan de secours. Se replier et fuir... Mais avant. Faut que les bandits sachent qui a amené leur boss.

LE GARS DU CP5 l'a embarqué !

J'insiste bien sur le fait qu'ils se soient fait berner par un agent infiltré du gouvernement, pour les remonter un peu davantage. Ces gars sont pas malins, mais forts. Il faudrait que je puisse détourner leur attention. Quoiqu'il en soit, aussitôt après, j'ordonne le repli.

ON SE CASSE !
Vous avez pas à me le dire deux fois !
On va où ?!

Pour qu'ils ne perdent pas leur temps à se poser plus de question, j'amorce la fuite en rebroussant chemin à travers la ruelle d'où on est venus. Les matelots fuyards qui m'accompagnent me crient des choses auxquelles je prête pas attention. Je suis plus focalisé sur l'endroit où je pourrai retrouver l'homme-hélico maintenant. Le port, peut-être ? Je fais un signe de main aux hommes qui me suivent pour leur signaler qu'on repart par cette rue, en sens inverse cette fois. On court, on court. Derrière, quelques tarés remontés nous poursuivent. Pas tous, je crois, certains ont du décider de lâcher l'affaire. Ils sont toujours suffisamment nombreux pour me motiver à courir un peu plus vite. Cette journée est un vrai marathon, décidemment. J'ouvre la voie à mes soldats, la voie de la justice, en bousculant -comme toujours- les civils au milieu de la route qui pourraient nous gêner.

Lieutenant... Vous avez piétiné ce gamin...
Mais il est pas mort ?
Vous avez écrasé sa main...
Donc il est pas mort. Tenez le rythme...

Nous voici bientôt au port, je me préoccupe plus vraiment des matelots qui étaient parvenus à s'échapper avec moi de la mêlée. Ils doivent être un peu déboussolés, je leur ai pas vraiment expliqué la situation. Elle est un peu douteuse de toute façon. J'ai encore une chance de chopper le fugitif... Si le CP5 n'a pas prévu un plan d'extraction trop conséquent pour son agent. Nous voici sur le port. Rien à l'horizon. Ou j'ai un peu d'avance ? ... Oh, non. Le CP5 est sur un quai, près d'une embarcation. Il s'apprête à décamper. Après tous les bâtons qu'il m'a mit dans les roues, je n'irai pas lui laisser ce plaisir. Je ressors mon arme, et me tourne vers un des soldats.

Garde moi ça, tu veux ? lui dis-je en lui posant mon marteau à ses pieds.
Hein ? Lieutenant, je... Ces malades reviennent !
Dites leur que leur patron est sur ce petit bateau qui s'apprête à partir là bas. Que c'est le cipher pol qui l'embarque.
Vous pensez qu'ils vont nous écouter ?
Bah... Je sais pas, montrez le tous du doigt, ils le verront bien. Débrouillez vous un peu, merde.
Vous allez où ?!

Sans plus tarder, je pique une tête dans l'eau du port. Froide. Au vu de ce soleil cuisant, j'aurais espéré quelque chose de plus tempéré. Le bateau du CP5 semble quitter l'embarcadère. Je vais essayer de l'intercepter en lui rentrant dedans à grande vitesse. Il n'a pas l'air bien solide, j'vais l'exploser puis repêcher mon hélico avant même que l'agent n'ait le temps de se rendre compte de ce qui lui arrive. Je ne sais pas si mes collègues arriveront à focaliser l'attention des hommes de l'hélico sur la petite embarcation, mais moi je sais ce qu'il me reste à faire. Un dernier effort, un sprint sous-marin pour dégommer la coque de noix du junkie.
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Le silencieux port de Las Camp est bien bruyant, soudainement. D'une, une horde de Marines peu doués arrivent en courant. Plus loin, une autre horde de gens pas doués arrivent en braillant. Les deux tentent d'échanger des mots dans un vacarme alarmant, pour Gabinato. Entendant un peu de bruit, il se retourna, par vigilance. Il avait raison, car c'était deux petites armées remontées contre lui qui faisaient tout ce raffut. Il remarqua un marteau de guerre, tenu par une mauviette qui arrivait à peine à le porter. Il le reconnût aussitôt. Enfin, il aurait fait cette conclusion en voyant n'importe quel marteau, avec sa parano. Mais il savait qu'il appartenait à l'homme-requin de tout à l'heure. Il le cherchait, d'ailleurs. Et il ne le voyait pas. C'était étonnant... Tout le monde savait qu'il était là, alors Craig se serait forcément approché.

"Attends. Un marteau, mais pas d'requin..."

- MERDE !

Un juron lui échappa. Alors qu'il avait foutu le corps inerte de l'assommé à bord de l'embarcation dans laquelle il comptait grimper, il comprit ce qu'il se passait. L'espèce de repas sur pattes qui lui mettait des bâtons dans les roues depuis tout à l'heure était sous l'eau ! Et bien que la bataille fut à peu près égale sur la terre ferme, il en serait tout autre s'il venait à tomber à l'eau ! Rapidement, il chopa de nouveau sa proie par le col avant de la sortir de l'embarcation. C'est là que... BOOM ! Elle fut violemment secouée ! L'embarcation commençait même à se remplir d'eau. Elle était percée ! Gabi avait vu juste. L'enfoiré, pensait-il. Il lui avait niqué son billet de retour à la maison. Gabi allait devoir piquer un bateau pas trop grand, s'il voulait s'tirer. Mais pour le moment, il allait devoir régler son compte à l'autre poiscaille. Il jeta un vif coup d’œil à la peuplade. Ils se dirigeaient tous sur lui. L'air furieux.

- C'est pas mon jour, c'est pas mon jour !

Il commença à traîner son gibier au sol après avoir entamé une course rapide. Il devait d'abord s'éloigner de l'eau, car à la moindre erreur l'homme-requin pouvait prendre le dessus. Il devait également égarer la foule, car elle ne comptait pas lui faire de fleur. Et puis, s'il voulait garder le criminel pour lui... Etant très rapide, il n'eut aucun mal à semer les troupes à ses trousses. Encore à l'eau, Craig allait avoir du mal à le pister. Mais pendant sa course, Gabi négligea un détail : l'homme-hélico avait repris conscience. Et sûrement depuis un bon moment, car il était assez lucide pour trouver un moyen de s'échapper. Il se laissa glisser dans son vêtement en profitant du fait que Gabi le tienne par le col, et se retrouva torse nu. Mais il avait choisit le bon moment puisqu'il se trouva une planque qui, apparemment, n'était connue que des habitants du coin. Vraiment douteux, car en sentant qu'il avait perdu quelque chose en route, il se retourna, mais il n'y avait plus aucune trace de son gibier. Il retourna toute la rue pendant un quart d'heure, sans franc succès.

"C'est quand même pas possible, merde ! On disparaît pas comme ça !"

Et le pompon sur la pomponnette : il croisa la route d'un Marine. Il était repéré.
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Ma charge a fait mouche, j'ai même crevé son bateau. Un bon vieux coup d'épaule des familles lancé à fond sous l'eau. Pas vraiment du karaté aquatique. Juste un bon truc de bourrin efficace. Bon, j'ai sûrement été à deux doigts de me démettre l'épaule mais c'est les risques du métier. Après cela, je me laisse aussitôt couler pour prendre du recul et voir d'un meilleur angle comment ça s'agite à la surface. Ni le CP5, ni son otage ne coulent à leur tour. Il a du sauter sur la terre ferme au bon moment... Mais, il a plus de navire maintenant. Donc je peux mener la danse. Je remonte à la surface, regarde en direction des quais. J'aperçois le junkie courir, poursuivi par la joyeuse bande de fous furieux de l'homme hélico. Mes matelots ont réussi à détourner leur attention, c'est bien... Mais, j'ai repris du retard là. Fais chier. Je m'empresse de rejoindre le bord et de grimper, mais j'ai déjà perdu de vue l'agent et ses poursuivants. Poisse...

Il était trop loin, maintenant... Je m'approche du marine à qui j'avais confié mon arme. Pendant que je la reprend, il me fixe avec des yeux de merlan frit, rapidement rejoint par les autres soldats.

Lieutenant Kanaki... Je comprends rien. S'il est du cipher pol, on est censés le soutenir non ?
Le fugitif bouge encore... On perd pas de temps.  Faut retrouver le CP5.
Vous évitez la question... ?
Il manque Martin !
C'est qui ?
Vous savez, Martin !
Ah, Martin... C'est qui ?
Le matelot de première classe !
Ah bon, vous êtes pas tous de premiè... Ah bah non, ça paraît évident. Trouvez moi le CP5 !
Et Martin ?
Et Martin.

Je crois que je suis incapable de lâcher prise... Me revoilà parti une énième fois à travers les ruelles de la cité pour trouver l'agent, qui décidemment semble toujours avoir une longueur d'avance sur moi. Ca me plaît moyen. Mon corps fatigue, mais l'envie de revanche me donne une pêche surnaturelle. Et finalement, ce n'est qu'après une ou deux minutes de course que je tombe sur le CP5 aux traits tirés. Le matelot de première classe est là aussi, tout cabossé, à peine conscient. Le CP5 se tient à côté de lui, toujours aussi fier et arrogant. Le soldat aurait essayé de l'appréhender, avant de faire tabasser ? Ou, plutôt, la vraie question pertinente serait : où a-il caché l'homme-hélico ? Il n'a pas pu le sécuriser en si peu de temps et dans des conditions pareilles. Pourtant, je le vois pas près de lui, ni dans les environs...

Tu sais que j'pourrais te faire coffrer pour avoir agressé deux marines gratuitement en moins d'une heure ? Tu les cherches les emmerdes hein. Où t'as planqué l'hélico ?

Mon escouade a l'air totalement paumé. Je crois qu'ils ont complètement perdu le fil. Ils sont venus pour coller des affiches et ils se retrouvent devant un de leur copain tabassé par un membre du CP5. De leur point de vue, je trouverais ça plutôt dingue aussi. Enfin, c'est bon pour moi, j'pourrai manipuler les faits autant que je voudrai durant mon rapport au commandant. J'vois qu'aucun de mes hommes ne se risque à en placer une de peur de passer pour un abruti ou d'énerver davantage l'un des deux fadas qui se regardent droit dans les yeux sous ce soleil de plomb.

Et parce qu'aujourd'hui, c'est la routine, je ressors mon marteau de derrière mon dos, au cas où si le CP5 me cherche encore des crosses. Mais pour ce coup, je sais pas si les vrais problèmes vont venir de lui ou de la troupe de brutes qui doit encore le traquer.
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