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Etrangers au pays des Etrangetés.

Rappel du premier message :

Ça a commencé comme ça. Une petite rafale de vent qu'est venu faire voler les cheveux d'Adrienne. Une minuscule petite rafale qu'on aurait pu prendre pour les prémices d'une jolie journée. Et puis la rafale est devenue grande. Elle s'est étirée pour prendre en force. Elle a poussé son souffle pour commencé à faire tanguer les bouts, puis les hommes. Et enfin, le navire. Il s'est mis à cogner de tous les côtés tant et si bien, que malgré les cris d'Adrienne, malgré les hurlements de Blake, malgré les ronflements de Gnuh, la tempête gagnait tout. Elle avait gagné le bateau par son souffle immonde et détrempé qui soulevait le corps de bois au gré des rafales humides comme une vulgaire marionnette que l'on écrase entre ses doigts.

La tempête était là. Immense, à perte de vue. Les nuages avaient viré du blanc neigeux au noir des abysses en un instant. Il se mettait à tomber des bourrasques de vents et de pluie. Les éclaires zébraient le ciel à chaque seconde envoyant avec eux leurs tonnerres.

Et au milieu de ça, il y avait Ishii qui tanguait d'un bout à l'autre du bateau en fonction des vagues. Sa main tentait de tenir un bout qu'elle lâchait sous la pression des becs d'eau qui se cognaient à son corps. Ses ordres volaient pour tenter d’éloigner la coque. Sa grosse voix tentait de percer le bruit des vagues et du tonnerre. Mais il était trop tard. Le Bel Espoir fonçait vers la tempête. Vers l'énorme œil noir de cyclope où la mort était la seule iris.

Adrienne regarda un instant son capitaine, entre deux vagues se fracassant. Elle avait peur, il le voyait. Et lui aussi avait peur parce qu'à observer Shishou et Iwa se battre avec la barre, c'était la fin.

Un goût de fin, comme ça, qu'apparaissait et qui ne laissait pas le temps d'y croquer. Parce qu'il fallait se battre. Et malgré la tempête énorme, Adrienne et son capitaine sautèrent d'un même saut. Il fallait baisser la grande voile ; Elle brisait les efforts des deux hommes poisson. Les bouts étaient imbibés d'eau. La voilé déchaînée virait et revirait à chaque instant manquant d’assommer l'équipage. Mais les deux têtus tinrent bons.

-Ne laissez que la fortune carré !!!

La voix de Shishou avait réussi à percer les vagues. Ne laissait que les espoirs de réaliser les ordres. Et c’était le le capitaine qui obéissait. C'était lui avec Adrienne qui se remettait à jongler avec les bouts.
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Shishou, Iwa ! Faites quelq...

Sarah me frappe dans le dos. Je ne parlerais pas de trucs à la loyale pour le coup, parce que c'est la guerre et que la guerre n'est pas belle. L'honneur n'y a pas sa place. Il n'y a que le sang et les larmes des vaincus. Et les larmes et le sang des vainqueurs. Aussi. Car la guerre ne laisse personne indifférent. Pour le coup, elle m'envoie rouler contre le bastingage, derrière le duo d'homme de poisson qui peine à maintenir un cap, à la barre. Sous leurs pieds, le Bel Espoir tremble sous les assauts. Devant, Sarah semble être une calamité beaucoup plus dangereuse que les abîmes des flots.

Dit Shishou, tu crois que l'ile des papillons, elle est sous l'eau, comme l'ile des hommes poisson ?
Non Iwa ! C'est pour ça que tu dois garder le Bel Espoir entier !
On va faire ça, Adrienne. N'est-ce pas Iwa ?
Oui. Bien sûr.
Baka ! Si tu penses qu'elle te dit la vérité, tu te mets le doigt dans l'oeil.

Rictus sardonique. Sarah essaie de me mettre hors de moi. Elle attaque Iwa et je réagis d'un bond, frappant le poing avec le mien. On est propulsé en arrière, chacun de notre côté. Sarah est la première debout et secoue son poing, appréciant visiblement la force que j'y ai mise. Mes phalanges me font mal, mais Iwa est indemne, continuant à manoeuvrer. Mais le bois craque. Des fissures parcourent la coque. Et j'ai beau dire qu'il faut qu'on tienne, tout ça semble vain. Sarah a raison. À quoi ça sert d'essayer de s'accrocher ? J'entends cette voix. Cette vois qui me dit que c'est la fin. Pas notre fin. Sa fin. Celle du Bel Espoir. Cette petite voix me dit qu'elle va rejoindre le grand courant des âmes. Un bateau parmi les bateaux. J'ai entendu cette légende, il y a longtemps. De ces esprits des bateaux. Ça ne m'a pas surpris. Parce que les arbres ont aussi une âme et qu'un navire est fait de bois. L'âme du bateau est l'union des âmes des composants qui le constituent. Et aujourd'hui, le Bel Espoir est à son chant du signe. Il nous remercie. De le défendre contre l'adversité. Il tient pour que nous puissions perpétrer ce bel espoir. Avec lui. Et c'est le cri d'Ishii, l'appel du capitaine, qui met un terme à l'aveuglement. Fuir. Survivre.

Je m'approche de Shishou et Iwa, par-derrière, et je leur glisse doucement à l'oreille.

Pardon d'avoir menti. C'est fini pour lui.

Ils restent sans voix. Iwa semble atteint et baisse la tête. Sarah en profite, même si sur son visage, elle semble réprouver ce qu'elle fait, comme si l'instant mérite d'être préservé.

Et pardon encore, Shishou et Iwa.

D'une main, je les pousse sur le côté, vers le navire de la marine. Avec la force, il passe par dessus bord, mais ce sont des hommes-poissons, ça ne craint rien. Par contre Old Crow est surprise. Elle suit du regard le mouvement des deux Étrangers sans comprendre mon geste. Sa propre attaque est contrée par un coup de coude relevé et je frappe à nouveau dans le ventre. Sarah recule. J'enchaine plusieurs mandales, profitant de ma supériorité temporelle, puis elle finit par contrer. Balle au centre. Penché contre le justaucorps, Sarah arme son poing de Haki. Derrière, je vois la rivière des âmes. Elle s'écoule dans le ciel. Et c'est comme si le Bel Espoir, telle une voile timide, se désincruste du navire pour rejoindre les siens. Navires de légendes ayant rejoint les profondeurs, servant de demeures aux poissons.

Ceci n'est pas la fin. C'est le début de tout.

Et au loin, je peux voir que Old Crow va viser la tête. Puisement, bras dressé. Et l'instant d'après, je la vois amorcer le mouvement que j'esquive en sautant sur moi même, tête baissée. Mes deux mains viennent saisir le poing tendu qui me frôle d'un cheveu. Je me maintiens à elle, appuyant de mon poids sur son bras qu'elle maintient haut par opposition. Et de mes deux pieds, je lui frappe sèchement l'abdomen, la propulsant vers le pont non sans m'être décroché d'elle.

Au revoir, Bel Espoir.

Et sur ces mots, je m'élance vers l'un des éperons blessant à mort notre navire. Me posant dessus, je cours tout du long, en direction du Karaboudjan avant de sauter puissamment en bout, atteignant le pont du navire. L'équipage est là. Armé. Décidé à ne pas se laisser pirater. Mais l'abordage est un art que les Étrangers ont su perfectionner. L'Inferno et le navire des esclavagistes ont été des prises de choix. En forme animale, je m'élance contre les cohortes de marines. Les balles ricochent contre ma carapace et j'enfonce les lignes, libérant le côté proche du Bel Espoir. De là, les Étrangers montent au compte-goutte.

Mais pas seulement.

Une tête finit par se montrer. Une bouche moqueuse d'où coule un sang écarlate. Des yeux de mères. Et une Sarah Crow qui ne s'avoue pas vaincue.
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Une lame d'air, enfin un truc du genre, m'frôle et Elle monte sur la proue. Je tremble encore, mais cette fois c'est différent, c'est plus d'la peur, c'est plus de la colère. Pourquoi de la colère ? Pourquoi est ce que ça m’énerve qu'elle se mette en danger ? Pourquoi ? Qu'est ce que j'fais maintenant ?Trop d’interrogations, je sais qu'elles n'auront pas de réponses, non pas que je ne puisse pas y répondre, au contraire, la réponse est évidente. Ou alors c'est l'bruit des balles et des vagues qui frappent le navire qui m'empêchent d'y répondre. Allez savoir.

C'est parce que c'est Elle. Oui, Elle, ce n'est pas une elle, c'est La Elle, vous comprenez ?

J'm'tracte juste qu'à revenir sur la proue, une fois dessus je me redresse et me tiens face à Hope. C'est l'heure. Je la vois, sabre au clair, prête à faire ce qu'elle à faire. Moi aussi, je suis prêt. Je fonce vers elle, la plaque et on s'écrase sur le pont. Pourquoi je la plaque ? Il aurait été plus simple de mettre un coup de latte latéral et d'la balancer à la flotte. En plus si j'avais fait ça, son épée ne m'aurait pas charcuter l'épaule. Je pisse le sang, il imbibe mon tee shirt, le pont et la veste d'Hope. Ça fait mal, je le sais, mais je le sens pas. Je comprends pas pourquoi. Je comprends pas non plus pourquoi je souris.

-Pourquoi t'as fait ça espèce d'enfoiré ? Pourquoi tu m'as pas mis une balayette ?

Là, je réponds rien, je souris encore plus et laisse s’échapper une sorte de petit rire. Celui qui sort par les narines.

-Sale raclure, j'espère que tu souffres ! Mais qu'est ce que tu fais ! Arrête de m'enlacer.

Ça s'voit, elle ne sait plus où elle en est. Moi non plus d'ailleurs, j'agis sans vraiment réfléchir, c'est jamais simple de faire face à son passé. Je la serre dans mes bras, elle se débat, mais ça s'voit que c'est du chiqué.

- Jev.
- Mmh ?
- Qu'est que tu fais là ?
- Rien.
- Tu sais que c'est pas possible.
- De quoi tu causes ? Et t'es qui ?
- Tu le sais très bien. Toujours est-il que tu dois vite y mettre fin. Ils ont besoin de toi, pas elle.
- Comme s'ils avaient un jour eu besoin de moi, ils trouveront bien une autre personne pour nettoyer le pont.
- Regarde les.


Je les regarde. Ils sont désespérés alors que j'suis là, sur le pont. Il a raison. Qu'est ce que j'fais ici ? Ma place est là bas, j'dois être avec eux. J'dois être avec le pervers ! Avec le poulpe ! Avec Ishii ! Avec l'autre connasse moralisatrice !

-Les Etrangers, on prend le Karaboudjan II !!!

Je l'attrape par les épaules et lui colle un gros coup d'tête. Aoutch ! Elle s'y attendait pas. Ça a du faire mal. Je la lâche puis j'm'enfuis.

-Désolé


La douleur, maintenant je la sens. J'ai beau couvrir la plaie avec ma main, ça pisse le sang. Mais j'passe outre, ou plutôt j'fais avec. Je fonce sur le pont. J'suis le dernier, ils sont déjà tous partis. Faut qu'j'fasse vite si j'veux pas finir ma vie en cassant des cailloux. Ou à me faire casser par Hope. Si elle me retrouve après ce que j'lui ai fait... Je préfère ne pas y penser. Je fonce donc vers le Karamachin deux. Putain, il a déjà commencé à s'éloigner.  Sauter est une mauvaise idée.

-ENFOIRE DE FILS DE PUTE DE JEVTA COFRESI ! JE VAIS TE FAIRE LA PEAU.

La noyade sera toujours plus douce que ce qu'Elle me réserve. Alors je saute et j'arrive à agripper à la rambarde du navire. Mais elle est trempée, j'sens que je vais pas tenir longtemps, alors je cherche à attraper autre chose, peu importe ce que c'est. Cool, une tentacule.
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Sur le Karaboudjan II, les marines ne savent plus quoi faire. Avec toutes les têtes d'affiche sur le Bel Espoir, ils se sentent légèrement abandonnés face aux Étrangers sans cesse plus nombreux à bord de leur bateau. C'est à se demande qui aborde qui dans l'histoire. Mais le courage est une valeur importante chez les marines et c'est d'autant plus vrai que c'est Archibald qui a réuni ces hommes. Et c'est comme un seul homme que les marines chargent les pirates montant à bord pour les faire basculer par-dessus bord. Du courage, mais peut-être illusoire.

Car sur le Bel Espoir, l'heure n'est pas aux sourires chez les marines. Encore moins chez Archibald qui voit son Karaboudjan II se faire pirater. Comme le Karaboudjan I. Et presque comme un deal amical, on lui offre son ancien navire en retour. Ancien navire qui ne va pas tarder à sombrer. Déjà, c'est le mat qui tombe, arracher par l'énorme pince du gros navire. Les griffes censées broyer le navire font leur office. La poupe explose en morceau alors que Jevta et Hope y échangeaient des amabilités quelques secondes plus tôt.

Archibald a un peu d'espoir, il en a moins quand la lieutenante Maya est contrainte de quitter le navire, récupéré par un Nestor athlétique. Il bouillonne un instant de rage. On ne va tout de même pas lui voler son bateau pour la deuxième fois ? C'est encore bien pire que de sombrer dans Down Below à l'aide d'un navire en miette !

Nestor ! Prépare les boulets !

Son majordome s'active, sachant ce que souhaite réaliser le commodore. Il postillonne les canons du Bel Espoir, prêt à tirer. Et il tire, oui, mais il vise à côté du Karaboudjan. Et c'est ça le plan. Car attacher aux boulets, il y a un énorme filet. Le plus gros filet que peut produire Achab. Et c'est une véritable cage de filet collant qui vient entourer le Karaboudjan II. Le message est clair.

Tu ne fuiras pas, Ishii ! Je t'emmènerais dans les abysses qui t'ont vu naitre avec moi !

    Wesh, c’est la de-mer, qu’il disaient.

    Il paraît en tout cas. Parc’que l’abordage des autres fiottes était moins cinglant qu’ils l’aurait pensé. Moi, j’ai jamais eu peur, c’est clair. Hé ! J’suis la Reine, quoi. Susu ! Et puis, là tout d’suite, j’suis en train de traverser le pont en long et en large sur Gnuh. C’est pas mal la classe. J’lui tape sur le postérieur, et il pète des balles, tu vois. Et puis, d’temps en temps, j’fais un flare ou quoi. En mode gymnaste sur un ch’val d’hérisson, là. Un pur mix de style et d’efficacité. Jackie in da place quoi.

    Et puis quand Ishii donne l’ordre de la contre-attaque, j’suis à donf sur l’coup parc’que j’commençais à m’emmerder. Et puis les épées plantées dans ma jambe de bois, ça m’semble un bon plan pour défoncer encore plus. J’étais pas sûr que c’était possible, mais ouaip. Là, c’est clair, taper des lames dans ma jambe-maillet, j’aurais dû l’faire depuis des plombes.

    Et du coup, J’dirige ma monture vers la rambarde, et like a bowss, j’lui maque sur l’arrière-train juste au bon moment. D’quoi faire un pet du tonnerre. Haha ! D’une part, ça laisse un trou dans l’plancher d’not’ vieux rade, et surtout, ça tape un bon coup d’boost qui permet d’jumper sur l’navire d’en face. Ouais, il est plus haut que l’nôtre, leur pont, tout ça, tout ça. Mais c’est l’pouvoir du tapir, ça. Ha !

    Bon en vrai, on n’arrive pas vraiment sur l’pont. Plutôt dans un hublot qu’on détruit au passage, tu vois. Mais c’pas la question, hein. On s’en bat les reins comme si c’tait un album de Tintin. Wesh.

    Et puis, bon, ça a l’air drôle là où est tombé. Y’a plein d’machines bizarres. Des trucs qui sont pas trop swag, vu comme ça. Y’a pas ça dans l’tier-quar. J’sais même pas à quoi ça sert. Et puis, y’a aussi deux gars qui touchent à des leviers. Enfin, qui touchaient. Forcément, quand j’débarque, j’catche leur attention avec autant de staaaïïïle. Ils en sont carrément bouche bée.


    - YOZYVAZETESQUISPICEDIACHABARBOUNIONS ?!

    - Hein ?!


    Vlan ! In their mothafuckin’ faces les leviers qui sortent d’nulle part ! Ha ! J’adore toujours c’pouvoir. La super classe.

    J’fais un signe à l’autr’ animal qui leur tire un mini-boulet dans la face ce qui achève de les mettre k.o. Ouh yeah ! Double knockout au premier round ! J’me frape la poitrine et j’lève les bras en signe de victoire dans c’command post. Gnuh parade avec oim. Et nos fans seraient en délire s’ils voyaient ça. Ha !

    Du coup, l’adrénaline r’descend, tu vois. Puis viens toute mon intelligence légendaire. Si i’a des boutons et des leviers partout, c’est sans doute pour une bonne raison. P’t-être même que c’est une arme. Du coup, j’essaie un peu d’toucher les manettes, les boutons, tout ça. Et v’là qu’deux des leviers commencent à bouger tout seuls. En haut, en bas, en haut, en bas, tu vois, et genre quand un est en bas, l’autr’ en haut. J’suis pas sûr qu’tu visualise. Sans un veau-cer comme l’mien, ç’doit pas êtr’ simple. J’comprends.

    Mais bref, j’ressors la tête par le hublot qu’on a défoncé pour voir c’qui fait qu’le bateau a l’air de tanguer encore plus qu’avant. Genre la tempête qui serait encore plus forte qu’avant ? Ouataaah. Neni hein. Trop d’la balle. I’a les pinces géantes, qui ont arrêté d’broyer not’ vieux navire. Au lieu d’ça, elles sont en train de taper l’eau comme un gosse taperait l’eau avec ses mains pour éclabousser tout. Wesh, j’sais pas qui a provoqué ça, mais bordel, c’est funky. Mais pas l’temps d’niaiser ici. C’qui est marrant rapporte pas d’blé. Faut jarter les gars du navire pour les voler et s’barrer avec l’Karaboudjan II.

    Du coup, j’sors d’la salle qu’aura quand même prouver servir à qued et être un peu chiante sur les bords…

    Et j’remonte sur le pont ou la tempête fait rage, clairement… Mais pas que…




    Cette zik de meeeeeeeeerde ! J’sais pas c’qu’elle a, mais j’crois que j’saigne des oreilles. Comment j’l’arrêêêêêête ? Poutaingue ! Et pourquoi tout l’monde danse sur le pont comme si de rien n’était ? Sérieux… Pourquoi ? Les marines, Ishii… Ouais, ça c’est drôle. Adrienne… Ca aussi… Blake… C’est horrible. Monster… Fun… Et même l’boss des marines sur l’aut’ navire.

    J’essaie d’mater autour… Et j’y arrive pas. J’contrôle plus rien. Et c’pas comme quand j’surkiffe une vibe ou quoi, tu vois. Zéro rapport. Ici, j’comprends qued, mais mains, mes bras… Tout commence à bouger pour faire une danse ultra-stupide. Raaaaaah ! Comme j’ai tellement pas le swag !

    Et puis, en dansant, j’me retrouve face à un putain de clown sorti de nulle part. Le genre super flippant, tu vois. Il a tout du clown. Sauf qu’en aucun cas un zigue pareil doit se r’trouver ici. Jamais. Et encore moins s’il fait danser tout l’monde.

    Et puis, son horrible tête quoi… BAAAAAH !

    Etrangers au pays des Etrangetés. - Page 2 Chuck_Oberstein_Dots_Clown

    C’sourire de délinquant quoi ! Et c’chapeau qui tourne sur sa tête dans un cliqu’tis surbizzare. Qui c’est, bordel ?

    Et d’un coup, le chapeau dont j’te parlais s’arrête de tourner. Et la musique s’arrête enfin… Tout l’monde s’regarde, i’a comme un flott’ment, wesh. Et l’clown sourit encore, immobile, comme tout l’monde. Et l’temps que j’cligne des yeux pour lui défoncer sa gueule, il a disparu.

    Bordel.

    Et à c’moment, tout l’monde recommence à s’mettre sur la gueule autour d’moi. Personne n’a compris, et tout l’monde s’en fout. A part moi, et mes oreilles qui saignent. Sérieux.

    Et j’crois qu’on a un souci. Y’a un filet géant qui recouvre le bateau. Ouais, vraiment géant l’filet. Et c’pas un filet d’poulet. Badum Tschhh… Haha ! Elle est bonne hein, celle-là ?

      Tu ne fuiras pas, Ishii ! Je t'emmènerais dans les abysses qui t'ont vu naitre avec moi !

      Les abysses où le Monstre est né ? Le foutu marine doit sûrement parler de l'île des Hommes Poissons. Mais le foutu marine ne sait pas que le Cachalot n'y est jamais allé. Et puis le Monstre a beau vouloir y passer, il se dit que ce n'est pas forcément le bon moment. Et qu'à bien y réfléchir, il préférerait attendre quelques jours de plus, tout au moins.

      Et c'est au moment où il se dit tout ça que ses jambes se mettent à danser, ses oreilles à saigner et son cerveau à se demander, et bien, pourquoi est ce qu'il se retrouve encore dans une situation aussi ridicule. Pas que celle où Adrienne l'avait défiguré lui avait suffit mais presque. Il se dit un instant que ce doit être la faute de Jackie, puis de Jevta (parce que dans le doute, c'est la faute de Jevta) et puis il voit ce foutu clown. Et la drôlerie s’arrête. Comme elle avait commencé, brusquement.

      Alors se deux pieds se remettent à plat, à supporter les remous de la coque qui penche d'un côté et de l'autre. La tempête qu'aurait presque augmenté en violence et la bêtise de Jackie qui n'améliore pas la situation. En face, le Marine tente lui aussi de trouver ses repères dans le monde en mouvement ; Ils sont là, l'un en face de l'autre comme deux imbéciles à se démener dans tout ce capharnaüm. Ils sont là à tenter de se frapper la gueule à coup d'épées qui vole souvent trop loin, pas assez fort, trop faiblement pour ne pas être parés. Et ils se battent avec les tempes dégoulinantes de pluie et de sueur, avec le corps fatigué d'efforts et boursouflé de bleus. Mais ils continuent comme deux guerriers qu'en ont l'habitude, de ces coups. Qu'en ont l'habitude de combattre autant la mer que les hommes au gré des journées qui passent.

      Et puis il y a un instant, un infime instant où l'océan envoie encore son lot de liquide dans une énorme vague renversant tout sur sa route. Elle est là, au dessus des deux hommes pire encore que la gueule d'un requin, plus violente encore que la musique de Jackie. Et quand elle se jette sur eux pour les envoyer avec elle de l'autre côté de la coque, l'énorme bec du Monstre s'ouvre en grand pour avaler son lot d'eau de mer. Et son corps valse avec du Marine dans une danse de l'eau tout à fait improvisée pour atterrir bien lourdement dans les filets collants d'un marine qu'avait pas tout à fait prévu ça.

      Ils sont là, collés contre des cordes qui ne veulent plus les lâcher. Immobiles qu'ils sont, les mains et jambes agrafés par la force de la colle. Mais quand le marine se retourne vers le Monstre, c'est un joli sourire qu'il voit. C'est une énorme gueule qui se gonfle et gonfle encore au fur et à mesure que les secondes passent. Et quand sa gueule noirâtre a doublé de volume, quand on se demande comment elle fait pour ne pas exploser, elle relâche. Tout. Et c'est une bombe d'eau qui gicle sur le marine avec toute la puissance d'une mâchoire de Monstre pour faire valser l'Achab bien loin.

      Les cordes se déchirent sous le choc et le Monstre ne tarde pas à pouvoir se délivrer.

      Il sourit, il a gagné.

      A quelques mètres du Bel Espoir, la main du Marine tente éperdument d’appeler au secours. Et c'est tout l’équipage des mouettes qui s'attache l'un à l'autre pour pouvoir secourir son capitaine.

      -Hmm. Etrangers !!! On Remonte !!
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      Le commandant tombe et avec lui les espoirs de retourner la vapeur dans cette lutte pour le Karaboudjan II. Je le vois dans les yeux de Sarah. Elle sait que même s'il arrive à me vaincre, elle ne pourra pas conquérir son propre navire tout seul. Et le temps nécessaire pour réaliser cet acte héroïque sera tellement long que le navire sera déjà bien éloigné de son petit frère ; bien trop loin d'Achab et des autres. Je sens cette légère frustration et je remarque son bref coup d'oeil vers le Bel Espoir. J'attaque. Passant sous sa garde, je lui décroche un uppercut à l'instant ou elle revient à moi. Elle encaisse en reculant d'un pas. J'arme à nouveau mon poing et je frappe. Mais elle se défend. Pas par une parade, mais elle recouvre son menton de cette substance noire. De Haki. Mon poing vient se briser contre cette armure soudaine et je sens mes phalanges trembler sous le coup. Le Haki de l'armement n'est donc pas qu'un pouvoir offensif, mais un pouvoir défensif. Pour l'offensif, Sarah m'en fait la démonstration en me labourant les côtes. Je lui rote du sang au visage. Elle se colle à moi, m'attrapant les cheveux. Je fais de même. Combat de cheveux. Combat de filles.

      On a l'air fin.

      Elle a son haki. J'ai mon fruit. Et je passe en forme semi-humaine, les cheveux disparaissent pour de la carapace. Un sourire moqueur envers Sarah qui me répond par le défi. Nouvelle frappe au visage qui me fait trembler le corps. Alors je fonce sur elle. Je la plaque contre moi et je l'emmène jusqu'à la balustrade. Elle essaie de freiner avec ses pieds, mais le sol est rendu glissant par les vagues. J'l'envoie valdinguer en avant, glissant sur ce même pont. La guigne. Et tandis que les cordes tombent sur le Karaboudjan en morceau éparse, je me redresse pour faire face à Old Crow. Se tenant fière devant moi, un boulet en main, elle le lance en l'air avant de le frapper du poing enrichi au Haki. Je peux pas l'esquiver, alors je l'encaisse de mes abdos gonflés à bloc. D'autres diront que ce n'est pas très féminin, mais ça me permet de rester en vie. Et j'enchaine sur un Zlat. Le boulet en l'air, je shoote du pied dedans. Sarah non plus ne peut l'esquiver. Et elle ne s'y attendait pas. Son Haki se forme. Trop lent. Ou plutôt, elle ne semble pas non plus maitriser son pouvoir à la perfection. La protection se développe sur le torse alors que le boulet vient se loger dans son ventre. Pas de chance. Old Crow est catapulté en arrière, fracassant la rambarde. D'en haut, je regarde par-dessus bord. Pas que j'ai envie de la voir mourir, alors que je vérifie bien qu'elle atterrit sur le Bel Espoir. Elle a au moins une chance de survie.

      Je regarde autour de moi. Le Karaboudjan II est à nous. C'est une certitude. Ishii donne les ordres et il ne manque aucun Étranger. Peut-être Monster, mais il doit être à l'eau et c'est le cadet de ses soucis. Je l'imagine bien à jouer des tentacules au milieu de la tempête. Même s'il n'est plus le grand être aux tentacules que l'on a pu voir lorsque j'ai mangé mon fruit. Un Kraken sur deux pattes, c'est sûr que ça fait peur. Je me sens bien. Mieux. La bataille est finie. Il y a de quoi vouloir se reposer. Alors, je me laisse aller. Et je me sens voguer vers le fleuve des âmes au travers de l'Empathie. Je visualise la chose. Le Maestrom est comme un le goulot d'un évier. Il a dû beaucoup tuer. Il a tué aujourd'hui. Ça serait hypocrite de se dire que des marines n'ont pas succombé dans l'affrontement. Noyé. Ils viennent nourrir cette bouche béante dans l'océan. Leurs âmes crient. Et j'ai bien du mal à les réconforter. D'autres crient, mais elles peuvent encore vivre. Achab. Crow. Et bien d'autres.

      Et une autre.

      Je blêmis. Et je tourne la tête vers le Bel Espoir. Comment ai-je pu oublier ? Comment ai-je pu ? Les images de ce que j'ai fait sur Innocent me reviennent en tête. Ce que j'ai fait à Ishii. Et surtout, son visage. Ce masque d'horreur. Cette trahison dans ses yeux. Cette peur. Cette tristesse.
      Je le sais. En cet instant, elle a les mêmes yeux.

      URAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN !

      Je reste un instant immobile, sans savoir quoi faire. Je regarde autour de moi à la recherche de quelque chose. Une idée. Je ne sais quoi. Et j'en ai une. Totalement folle. Mais je m'en fous. L'heure n'est pas aux idées raisonnables. D'ici peu de temps, le navire va s'éloigner et il sera trop tard. Et c'est Achab qui m'offre le matériel. Je me saisis d'une des longues cordes collantes qui a fait office de gros filet et je me l'attache autour de moi. Mes mains collent, mais j'arrive à m'en détacher. Par contre, les trois tours que je fais autour de moi vont avoir du mal à se décoller. Parfait. C'est ce qu'il faut. L'autre bout de la corde, je l'attache au premier truc imposant que je croise. Ça tombe sur Jouvence.

      Je te fais confiance pour m'empêcher de me noyer ! Je flotte très mal !
      ISHIIII !


      Je lui explique pas. Il comprendra. Après un temps d'hésitation, je cours sur le pont avant de sauter dans les airs. Direction ? La proue. Là où est censé être Uran. Je vois des têtes levées sur le Bel Espoir. Des marines qui se demandent ce que je fais à plonger comme ça. Pour prendre en force de pénétration, je passe en forme animale et je replie tout ce qui dépasse. J'arrive telle une bombe en plein sur le bâtiment, crevant deux étages dans un fracas assourdissant. Je manque de fracasser le troisième pont quand je m'aperçois que je suis dans le bon. Dans ma chambre. Et dans un coin, il y a Uran, les mains sur le visage, apeuré. Le bois craque sous moi. Je repasse en humaine pour, d’une, faire moins le poids, et de deux, rassurer Uran. M'apercevant, elle se redresse, lentement.

      VIENT URAN ! ON DÉGAGE !

      Elle approuve de la tête et part vers moi. Je sens la corde tirée en arrière, signe que le Karaboudjan s'éloigne. Je m'accroche à ce que je peux. Comme si je peux retenir un aussi gros navire à la force des bras. Uran fait volt-face un instant pour attraper son sac. En parlant de sac, j'ai le mien à côté. Avec ma hache. Je l'attrape d'une main et je tends l'autre à Uran qui s'approche lentement, évitant de tomber à renverse sous le roulis intense du navire. Soudain, je suis tirée en arrière. On s'éloigne beaucoup ! Je percute le mur de la cambuse et je ne jarte pas du navire que par miracle, une main me retenant à un mur. Dehors, la ficelle se tend. Et je suis quasi à l'horizontale ! Je regarde derrière. On a pas cinq secondes !

      Et quand je me retourne, je me rends compte que nous ne sommes pas seuls. Trois. Trois filles. Sarah s'est ajoutée à l'histoire. Elle se tient face à moi. Dans ses bras, il y a Uran qui se débat. Elle me regarde. Je n'ai d'yeux que pour Uran. J'y lis la peur. Le désespoir. Celui d'être abandonné. Et quand je me tourne vers Sarah. J'y lis quelque chose. Des choses complexes. Des choses qui rendent triste. Et c'est alors qu'elle dit quelques mots.

      Tu as le même regard que j'avais.

      Je ne comprends pas. J'ouvre la bouche, mais la corde me tire soudainement en arrière. Je soufre en silence, la bouche béate.

      Alors, fais en sorte de ne pas avoir le regard que j'ai. Ne lâche jamais des yeux ce qui t'est le plus cher au monde.

      Et c'est alors qu'elle lance Uran. Elle me la lance. Et je lâche à temps pour la récupérer dans mes bras. Et on part dans une rafale vers le Karaboudjan II. L'eau finit par nous cueillir, et même si l'idée de couler me traverse l'esprit en cet instant, c'est une autre image que j'ai en tête. Celle de Sarah. Et c'est yeux. Au fond, il y avait autre chose. Quelque chose d'enfoui. De cacher. Mais qui ne cesse d'exister.

      Les yeux d'une mère.
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      MRKRPXZKRMTFRZ !
      Capitaine ? Ils ont pris le bateau !
      Mille millions de mille milliards de mille sabords de tonnerre de Brest ! Et bien quoi ? On avait prévu ça non ! Faites sauter les charges !


      Et Boum !

      Sur le Karaboudjan II qui vient de changer de main, des charges préparés à l'avance explosent dans les profondeurs du navires, brisant les axes dentés qui partent des chaudières et traversent la soute et lâchant en mer les deux énormes roues à aubes qui propulsent le navire.

      Quand Achab parlait de vous entrainer avec lui au fond de l'eau ce n'est pas à l'ile paradisiaque des hommes poissons qu'il pensait, mais plutôt au terrible vortex de down Below.

      Car privé de son principal systéme de propulsion, le navire de guerre dont vous venez de vous emparer est tout a fait incapable de s'échapper de l'attraction du gouffre maintenant tout proche. Trop lourd, trop lent. Et tout aussi condamné que votre ancien esquif.

      Bougre de phénomène de moule à gaufres de tonnerre de Brest ! Et que le diable me patafiole si je passe au fond de l'eau sur autre chose que mon navire ! Chaloupes à la mer soldats! Elles sont assez légères pour rallier le Karaboudjan !  
        Être sous l'eau avec un fruit du démon dans son corps, ce n'est pas le rêve. Heureusement, je n'y suis pas tout le temps. Les coups en avant dû à la corde et les vagues de l'océan me propulsent parfois en dehors de l'eau, l'occasion de prendre une grande goulée d'air et de visualiser la situation. Plus très loin du navire, c'est tout ce qui importe. Et c'est reparti pour une nouvelle brasse coulée avec le dynamisme d'un bloc de béton. Je ne me souviens pas avoir été dans la mer depuis que j'ai mangé ce fruit du démon. Et c'est une sensation assez étrange. Une sensation de vide. Tout le corps qui se relâche. Il semble amorphe, sans force. C'est à peine si je sens mon cœur continuer à battre au milieu de cette eau glaciale ; une eau qui emprisonne les corps et encore plus pour moi. Dans mes bras affaiblis, je trouve tout de même la force de maintenir Uran contre moi. Et mon esprit est totalement concentré sur le fait de ne pas la lâcher. C'est inconcevable. Je ne la lâcherai pas.

        Sous l'eau, les bruits ne sont pas non plus les mêmes. La majeure partie est étouffée. Mais en fond, il y a ce grondement. Le Maeström. Il n'est pas loin et il semble m'adresser la parole. Il veut que je plonge dans sa bouche. Il veut m'avaler. Dommage, j'ai d'autres projets. Un autre bruit se fait entendre. Cette fois, c'est à l'avant. Vers le navire. Un instant, j'ai peur. Y'aurait-il un problème ? La corde lâche un peu et je repars en arrière sur plusieurs mètres. Puis elle se retend. Je suis inquiète. Il faut absolument que je retourne au plus vite sur le navire. Ils ont probablement besoin de moi. Et c'est là que je la vois. Dans la semi-torpeur de l'océan agité. Une structure de bois. Qui roule. Qui roule. Qu'est-ce qui peut rouler dans la mer ? Il me vient une idée farfelue. Puis cette idée se transforme en certitude en la mettant en corrélation avec le bruit que j'ai entendu. Ce pourrait-il que … ?


        Un à-coup me fait sauter en dehors de l'eau et là, je la vois. Une roue. À aubes. Une du navire. Et je suis sur sa trajectoire ! Le choc est brutal et on se retrouve soudainement avec du bois sous les pieds et au dessus de la tête, dans l'un des crans de la roue. Par instinct, je m'accroche. Et les tireurs des Étrangers entrainent du coup la roue dans la direction inverse. Ce n'est pas deux qui ont été perdu, mais qu'une. La force des Étrangers associés à mes prises solides contre le bois et c'est la roue qui revient au navire reculant petit à petit vers le vortex. Sur le pont, je vois Ishii. Je vois Jouvence. Je vois tout le monde. Ils me disent de sauter. Sauter ? Je m'aperçois que le système de propulsion est vraiment mort. On recule ! Même à l'intérieur du bateau, on va s'engouffrer vers les profondeurs ! Il n'y a qu'une seule chose à faire. Et heureusement, on a une roue pour ça !

        APPORTEZ TOUTES LES CORDES COLLANTES QUE VOUS POURREZ TROUVER ! ON VA RECOLLER LA ROUE !

        Je profite que je suis juste à côté du navire pour lancer Uran dans les bras de Jouvence qui la réceptionne sans mal. Un mouvement de tête entre nous deux et elle comprend ; il vaut mieux qu'elle trouve un coin où elle ne pourra pas être emportée par une vague, ou autre chose encore. Parce que ce n'est pas que la mer qui est dangereuse, mais aussi les marines qui souquent ferme dans notre direction. Même si le courant est fort, les bras sont forts. Mais à la différence des éléments, les bras s'épuisent. Ils n'auront droit qu'à une seule chance. Le plus rapidement possible, mais encore trop lent au goût de tous, on tire la roue vers son ancienne place grâce à moi, en me tirant alors que je sers de grappin. Une fois à côté, on fait ce qui est nécessaire pour recoller la roue à aubes à son axe. Même Gnuh s'y met, en tirant de la corde collante après lui avoir fait renifler du poivre. Rapidement, c'est une masse pas très jolie qui vient solidariser les deux éléments. Tout est rentré dans l'ordre ! On a une roue au lieu de deux et pas de système de propulsion !

        Il faut juste prendre exemple sur la marine. L'huile de coude, ça fait tout. Et de l'huile de coude, j'en ai. De mon poids, j'abaisse l’aubain auquel je me tiens et lorsqu'il va trop bas, je saute vers le suivant. En bas, c'est la mer, c'est pas très rassurant, mais si je le fais pas, la mer sera tout autour du navire. Heureusement, je suis pas toute seule et les hommes poissons viennent aider. Même s'il y a un problème.

        On va pas droit ! On tourne en rond !

        C'est ça d'avoir qu'une seule roue.

        Ishii ! Il faut que certains d'entre vous poussent le navire de côté pour qu'on puisse aller presque tout droit !

        Le capitaine comprend et c'est le premier à sauter à la mer. Avec les autres, malgré la fatigue, on continue à faire tourner la roue. Avec l'inertie, ça aide, mais c'est pas non plus très simple. Derrière, la marine nous a rattrapés même si on devine la douleur de l'effort sur les visages. Mais je vois bien d'autres choses encore. La douleur, oui, mais aussi la peur. La peur de n'avoir aucune échappatoire au vortex. La peur de ne pas pouvoir nous atteindre et de mourir, abandonné, en pleine mer. Il y a là des pères. Des frères. Des mères aussi. Sarah. À vouloir survivre, on en oublie la survie des autres. Sommes-nous différents d'eux ? Chairs et sang. Mais aussi des âmes. Ne pas aider, c'est tuer. Et c'est alors que me vient cette idée. Doucement folle, mais terriblement nécessaire. L'idée qu'on ne peut abandonner des humains, juste en fermant les yeux, en détournant le regard. Ça serait perdre notre humanité. Et ça, c'est hors de question.

        ISHII ?!
        Il faut les sauver !
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        L'Ishii, il tire la langue, fort, et il tire en même temps sur ses bras agrippés à la corde pour tenter de pousser encore plus vite, encore plus loin le bateau au poids trop grand. Et on ne donnera pas de chiffre parce que ça en ferait palir tous les bodybulders du monde, et aussi parce que l'écrivain n'en a aucune idée.

        Alors le Monstre pousse, et ses mains calleuses se mettent à saigner du frottement des grosses cordes contre ses pauvres paumes. Le sel s'infiltre entre les plaies et les gouttes de sang colorent les quelques mètres d'à côté d'un rouge carmin. Et ses grognements font écho à ceux de la mer qui gueule encore. Et les autres eux aussi, les Iwa, les Monster et même les Blake braillent aussi pour faire sentir à cette mer qui ne les lâche pas. Pour lui faire sentir qu'eux non plus ne lâcheront rien et qu'ils s'en sortiront. Encore.

        Mais il y a aussi les autres. Tous ceux que la mouette n'a pas donné d'aile et qui se trouvent à ramer contre le courant. Il y a leur grandes palmes de bois qui cognent contre le torent,il y a leurs langues pendues et leurs voix vociférent la peur, la haine, la colère et tous ces sentiments qui font d'eux des hommes perdues au fond d'une mer mortelle.

        L'Adrienne, elle, crie au sauvetage de ces pauvres hommes. Quand son énorme voix se fait entendre entre deux vagues par les oreilles du Monstre, il ne réagit pas. Peut être crispe-t-il un peu plus les dents. Ou serre-t-il encore plus fort les cordes qui lui déchirent déjà les bras.

        Et les minutes passent et les cris d'Adrienne se poursuivent.

        Et les minutes passent et la tempête fait râge.

        Mais le Monstre ne lache pas, ses amis non plus et plus le temps passe et plus le nid s'éloigne.

        Alors lorsqu'enfin la tempête se transforme en vent fort et lorsque au loin il voit marines continuer à crier de toutes leurs voix, le Monstre saute sur la coque. Là, l'Adrienne manque de lui offrir son poings. Plutôt que de répondre à sa râge, le Cachalot préfère enrouler sa corde et tandis que les autres hommes poissons continuent à braver les derniers sursauts de colère marine, lui observe les marines. Il fait voler la corde comme un lasso puis lache l'énorme ficelle qui jaillit dans les airs pour tomber à quelques mètres de la barque d''Achab.

        Le Monstre est trop loin pour voir le visage du marin. Il est aussi trop loin pour entendre les mots qui sortent s'embourber dans sa barbe. Mais quelques instants plus tard lorsque le soldat saisit la corde c'est ton son corps qu'est propulsé à bout de bras de cachalot pour atterrir sur le pont du navire.

        Il est là, à portée de sabre devant lui.

        -Hmm. Choisis. Sauve tes hommes ou tente de me tuer.
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        Il a accepté. Le grand marin à la plus grande gueule encore  a accepté de poser genou à terre et honneur avec. L'Achab a plié.

        Oh ce n'est pas pour autant qu'il a crié gloire au Monstre ou qu'il l'en a remercié de ses vies sauvées.

        Non.

        Il a maugréé dans sa barbe quelques insultes qui se sont perdues entre les cicatrices. Il a retroussé les manches et sorti un par un ses hommes qui sinon, courraient vers la mort. Le cachalot lui, n'a rien dit. Rien fait. Rien du tout. Il l'a regardé s'étriper la gorge et les bras à force de tirer de toutes ses forces sur la corde. Il l'a admiré perdre son souffle au même rythme que les battements de son cœur. Et quand le marin jettais ses yeux plein de hargne sur lui, le Monstre crachaiy des bouts de fumée. Il fumait. Tranquillement.

        Et peu à peu la coque s'est remplie de ses anciens habitants et les autres, les vilains, les laids, les mécréants. Ceux là même qui puaient, suintaient le sang et l'horreur. Ceux là même les ont entourés et braqués de leurs armes.

        Quand le capitaine eut fini de tirer ses hommes, il y eut un silence. C'était le silence où les mouettes ne savaient si elles devaient pleurer leur liberté ou rire de leur vie. C'était le silence où ils tanguaient entre l'envie d'en découdre une nouvelle fois et celle d'embrasser ces horreurs qui au fond...

        Leur avaient sauvé la vie.





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