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Groh Lanta

Rappel du premier message :

Chapitre 1.

Une fois ce qui restait de l'ancienne base du gang des taupes voleuses, Gura entreprit d'abord de se nettoyer, même si c'était vite dit. À cause de ses larges dimensions, c'est à peine s'il pouvait se toucher le genou ou le coude. La tête et le bide, ça allait encore. Le dos, n'en parlons même pas. Le c*l, mouais... sans commentaires !
Bref, lorsqu'on ne possédait pas de fourrure animale, la moindre saleté sur la peau était à prévoir. Quelle idée aussi de se trimballer quasiment apwal à tout bout de champ !? Le Sumo avait bien sûr fini par assumer avec le temps, mais de là à aimer se rouler dans la boue, la terre ou la poussière ! Il y avait encore du boulot mental à réaliser.

Ceci fait, Gura scanna les environs. À vrai dire, la planque, dorénavant et grandement exposée à la lumière depuis la dernière bagarre avec Runnay, n'était pas aussi dommageable que prévu. D'accord, si quelqu'un était amené à zoomer dans la colline, il verrait logiquement de grosses fesses en train de se trémousser au sommet. Sinon, la cachette décapotable permettait maintenant de voir plus en détails les différentes zones d'ombre creusées dans la roche.
Ainsi, Gura n'avait plus qu'à visiter et fouiner. Enfin, à condition de savoir traverser l'étroitesse de tel ou tel tunnel. Mais l'opération ne fut pas des plus difficiles. Il fallait juste éviter de provoquer trop d'éboulements à l'extérieur, entre autres.

Sur ce, un coup à gauche, un coup à droite, et ainsi de suite, il découvrit quelques bricoles sans intérêt après quelques fouilles. Des objets subtilisés, peut-être sacrés pour les habitants, certes, mais surtout encombrant pour le catcheur. Des tableaux ? De la vaisselle ? Des habits ? Deux ou trois véritables bijoux ? Même quelques piécettes rares ! Bon à la rigueur, s'il y avait eu un slip extra-large, ça aurait pu valoir le coup.

_ P*tain ! Mais en fait, y a que de la m*rde ici !

Sûrement le hic avec des bestioles aveugles, remarque... C'est que même en les dressant pour servir un chef, elles ne savaient pas faire la différence entre de la vraie richesse et de la pure camelote.

Gura n'hérita donc pas des plus super offrandes. Il s'obligea tout de même à chercher lors d'une seconde tentative, mais en vain. Les fouilles s'avérant infructueuses, il en conclut alors qu'il était soit pas doué, soit c'est la bande qui ne l'était pas.
En somme, plus la peine de trainer dans les parages.

Il sortit donc de ce lieu haut perché, et prit soin, bien sûr, de descendre la colline de l'autre côté. De un, on évitait les potentiels curieux urbains, et de deux, on avait parfois la chance de tomber sur un tout autre paysage.
Là, par exemple, le gros tomba nez à nez dans une zone curvée dans la falaise. En contrebas, il y avait deux gros obélisques, des vagues agitées qui tapaient dessus... mais aussi et surtout, un bâteau !

_ Ouais bah ils auraient mieux fait de s'appeler les pires taupes râtées !

Plutôt que les taupes-pirates, quoi. Du moins, c'est la seule blagounette pourrie que Gura réussit à pondre, après avoir maté le logo sur le mât. Je vous le donne en mille ? Eh ouaip, un truc à tête de mort !

En effet, puisque les taupes parcouraient visiblement West Blue, il fallait bien s'aventurer sur la mer d'une manière ou d'une autre, afin de perpétrer leurs larcins.
Quoi qu'il en soit, nouvel endroit à consulter. Avec du bol, et à défaut d'un piteux pactole au sommet de la colline, les meilleurs magots y étaient stockés. Et puis sinon, ce providentiel taxi ferait l'affaire pour regagner le large.
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Sur ce, l'instant souvenir du passé fut clos. Il n'y avait plus rien à ajouter. À part peut-être...

_ Merci.

Déplacé ou non dans un cas comme celui-là, Gura ne développa pas plus sa réponse. Le con aurait pu trouver le moyen de commettre une bourde. Alors plus sérieusement, sa curiosité était repue maintenant. Pour ne pas dire son estomac, dans la foulée.

Il se releva de son fauteuil en pierre, et se dépoussiéra les miches. Quelques primitifs s'en trouvèrent d'ailleurs intrigués. Le gros avait remodelé le rocher dans lequel il s'était avachi depuis tout à l'heure. Bon d'accord, c'était sans compter sur le nombre incalculable de gouttelettes qui y ruisselaient, mais tout de même ! Ça les avait impressionnés qu'on puisse fabriquer du mobilier Ikéa des cavernes, rien qu'avec son cul.
Par contre, les sbires de Scylla durent ensuite faire face à la vision d'horreur, lorsque Gura se palpait les bourrelets de son arrière-train. On aurait dit que le gars était une mer à lui tout seul, tellement il produisait des vagues... avant que ça ne redevienne la "platitude" de Calm Belt.

_ Hou haa ! Exprima l'un d'eux, tel un gosse émerveillé devant Mickey à Disneyland.

_ Hein, quoi ? S'enquit le colosse imberbe, au contraire sur le qui-vive. Qu'est-ce qu'il a dit ? Il veut me manger, c'est ça ?

_ Rha ! Soupira Scylla, après s'être cognée la main sur son front. Mais arrête de voir le mal partout ! Il a juste dit "wouah". En bref, il est content.

Laule. Ah d'accord. Moralité, même avec un dialecte aussi pauvre, il arrivait parfois qu'on réussisse à prononcer du jargon d'aujourd'hui.

Gura se recomposa alors aussitôt, leva son pouce en tapant la pose du héros, puis se dirigea enfin vers la sortie de la grotte. Scylla le suivit pour le raccompagner, et aussi pour lui dire adieu. Cash !
Bah oui, boudidiou ! Il faisait toujours nuit et tout le monde avait bien mérité un bon repos. La seule condition se révéla donc qu'on n'acceptait pas les gens du monde extérieur dans leur pieu familial.

_ Tu as eu ce que tu voulais, non ? Alors démerde-toi à présent !

_ Mouais. Je présume que je ne dois pas abuser des bonnes choses, quoi.

Gura déduisait toujours au fur et à mesure que ces sauvages voulaient rester à tout prix... sauvages. Ainsi, trop de compagnie et de côtoiement avec la civilisation, de près comme de loin, ne ferait probablement que dérégler leur train de vie, façon de penser, etc.

Une fois dehors, il s'éloigna donc des autres, et trouva son petit coin de paradis devant le premier feu de camp. Celui où on l'avait emmailloté. Là-bas, un ou deux loustics squattaient encore, sans doute de corvée à la cuisine ou la surveillance.
Le Sumo les rejoignit d'un pas lourd à faire trembler la terre, et se laissa tomber pour s'asseoir, puis s'allonger.

_ Bonne nuit ! Conclut-il sans demander son reste.

_ Hou ha ?

Gura l'ignorait, ou alors un peu idiot sur les bords, mais cela signifiait bien sûr "quoi" ("qu'hou-ha", grossomodo).
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La nuit se passa dans le plus grand calme. Pas même un sale moustique au bourdement criard dans les parages, pour lui pomper le sang. Au contraire, après avoir ronflé sensuellement, Gura se réveilla en pleine forme et frais comme un gardon. Il ne remarqua même pas que du feuillage, aux effets curatifs, lui avait été collé partout sur ses précédentes blessures, pendant son sommeil. Sans doute en guise d'ultime cadeau d'adieu ?
Bref, il bailla, s'étira tant bien que mal, et s'apprêta à s'en aller sans plus attendre. À ce moment-là, déjà les premières gouttes de sueur firent glisser les feuilles guérisseuses à ses pieds, mais il s'y désintéressa. À la rigueur, sa cervelle avait dû lui dire que cette île possédait un climat automnal à la nuit tombée, picétou.

_ T'es pas encore parti ? S'étonna Scylla, apparue tout à coup dans son dos.

Bien sûr, elle feintait un peu sa surprise et son énervement. C'était une façon de rebondir ensuite sur une autre question.

_ Relax, poulette ! S'excusa-t-il à sa manière. Je réajuste ma couche et tu ne me verras plus, promis.

Mouais. Il aurait pu garder ce genre de détail pour lui. Si certains étaient soi-disant des primitifs dans ce pays, d'autres pouvaient peut-être revoir leurs formules de politesse.

_ Qu'est-ce que tu as décidé alors ?

_ Je vais me rendre de l'autre côté de l'île, et trouver cette autre tribu. Qui sait ? Ils m'aideront ou me fileront carrément de quoi quitter cet endroit.

La fille écarquilla ses yeux ronds. D'après sa grimace, c'était comme si on lui avait annoncé la mort brutale d'un être cher.

_ T'es complètement débile ou quoi ? Fit la nana, presque au bord de la panique et de l'incompréhension. À ton avis, si notre grande famille a formé deux clans distincts, c'est bien parce que cette île ressemble aux deux côtés d'une même pièce ! Ou du Yin et du Yang, si tu préfères !

_ Hahaha ! S'esclaffa alors le Sumo, cherchant à calmer les ardeurs de la petite. Ok, ok. En clair, un bon et un mauvais côté, quoi. Et bah heureusement que j'ai d'abord rencontré le mauvais.

Vrai ou pas, qu'est-ce qui pouvait être pire que de finir ligoté au-dessus d'un barbecue, ou de se manger des hâches virevoletantes dans la bedaine ?

Scylla aurait bien voulu lui expliquer que son peuple avait simplement cherché à se défendre face à un étranger, mais elle soupira à la place. Le catcheur avait tellement l'air sûr de lui. À moins que ce ne soit l'extrême opposé ? Euphorique d'avoir à affronter d'autres indigènes bien pires ?

_ C'est gentil de t'inquiéter pour moi, ma belle. Mais t'inquiète... j'vais leur donner la fessée si ça tourne mal, héhé.

Gura profita alors de la situation, pour l'interpréter comme ça lui chantait. En l'occurrence, de l'amour. De quoi enchaîner sur un bon et gros câlin entre ses bourrelets suintants.

Malheureusement, la chef ne put se défendre ni se débattre. Elle prit alors son mal en patience. Oui car l'étouffement n'avait rien de romantique, en fin de compte. Résultat, seul le chauve prenait en quelque sorte son pied, en cet instant magique.
Et sur ce, l'heure de la prochaine étape du safari sonna. Il délaissa la jeune femme sur le bas-côté, tout en la faisant coulisser le long de son gros bidon, puis s'orienta vers la sortie sans se retourner.

Scylla ne le regarda pas non plus, trop occupée à se dépêtrer de cette huile visqueuse. Sauf que tenir debout d'une main avec des béquilles, et se nettoyer de l'autre, ce n'était pas la joie.
Pour la peine, d'autres congénères la rejoignirent quelques secondes plus tard. Et évidemment, ils s'appliquèrent à la tâche avec passion dès qu'il s'agissait de pouvoir frotter ici ou là. Ahem !
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Chapitre 4.

Trop bête ou trop excité d'entrevoir enfin le bout du tunnel, Gura n'avait pas pensé à demander le chemin jusqu'à l'autre camp. Ou même le temps qu'il faudrait. Bon d'accord, le concernant, il faudrait sans doute, de toute manière, multiplier encore le temps par deux.
Ah ! Ça, pour faire trembler le sol, il était balaise dans ce domaine. Pour avancer comme un long fleuve tranquille aussi, en fait. Mais avec un esprit toujours en ébullition qui ne suivait pas, imaginez le calvaire !
C'était comme avoir des pulsions pour la bonnasse à l'arrêt de bus d'en face, néanmoins le temps de traverser pour la rejoindre, elle s'était déjà barrée dans le transport, qui lui aussi s'était déjà barré.

Heureusement, Gura avait commencé sa balade très tôt dès le matin, à la première heure. Avec un peu de chance, il arriverait ainsi à bon port avant la prochaine nuit. Et donc moralité, comprendre : avant que tous ces cannibales envisagent l'idée de ligoter de la grosse cuisse à une broche, au-dessus d'un feu, pour l'heure du dîner. Par exemple.
Mais avant ça, la route dans la jungle exhibait toujours ses pièges et obstacles, à chaque tronc. D'ailleurs un peu trop silencieuse à son goût, le Sumo trouva l'atmosphère bien assez louche pour la saison. Pas d'oiseaux piaillant, pas d'insectes grésillant. Même lorsque ses larges pieds s'enfonçaient dans la terre, ou encore dès qu'une brindille éclatait, l'environnement alentour ne sembla pas vouloir envoyer de réponse à l'appel.

_ Ah tiens ! Je n'ai plus mal, au fait !

Vaut mieux tard que jamais, on dirait. En voulant se palper quelques bourrelets dégoulinants, il remarqua enfin que ses blessures de la veille avaient sacrément régressé.
Pas de bol ni de reconnaissance à prévoir pour Scylla et sa troupe, puisque le gros ne comprit pas l'astuce derrière cette énigme. À vrai dire, il y avait bien sa fétiche transpiration qui lui permettait justement de ne pas trop pisser le sang, dans les situations de ce genre. Grâce à son effet de toile-Spiderman, elle avait la faculté de coller comme un pansement.

Grrrrrrooaarrrr !!! Oups, encore que si la douleur d'une hâche n'était plus qu'un vieux souvenir, un autre malheur pouvait s'abattre dans la face de Gura. Cette fois-ci, si on s'en référait à la puissance du cri, ce devait être quelque chose d'énormissime.
En fait, le Sumo avait bien une petite idée rien qu'en découvrant l'ombre gigantesque qui le surplombait. Voilà aussi probablement l'explication d'une jungle fort sage, depuis quelques minutes. Le monstre horrible rugissant à l'accent belge devait passer pour une sorte de roi de la forêt, ou quelque chose d'approchant.
En clair, si le big boss est dans la place, tu la fermes et tu courbes l'échine.

_ Omagad ! J'ai jamais vu un truc aussi gros et moche de toute ma vie !

Vous l'aurez compris ? Gura n'avait pas l'habitude de passer une heure devant le miroir d'une salle de bains.

Plus sérieusement, la silhouette, qui faisait éclipse, n'était autre que le grondement démoniaque ayant gueulé, lorsque le chauve avait débarqué sur l'île. En bref, un gorille, lui aussi, comme ceux rencontrés précédemment. Mais avec des dimensions trop grandes pour qu'on se donne la peine de les mesurer.
Un p*tain de giga King Kong, quoi ! Voilà. À la différence que le visage de celui-là avait tendance à faire penser au célèbre Pedobear. Si si ! Une tronche de cake, un regard d'attardé, et une bouche ouverte de geek baveux en train de se palucher Popol devant Youp*rn. (cymbale ?)

_ Je reconnaitrais ce cri entre mille. Mais alors si je m'attendais à tomber sur un déchet pareil de la Nature, mouarf !

Après quoi, Gura reçut une paume de géant dans sa mouille, sans qu'il n'ait eu le temps de réagir. La lourde main gigantesque du primate mutant s'enfonça ensuite de plusieurs mètres dans la terre, et fractura les environs en plusieurs ravins.
Les arbres autour furent alors décimés en une seconde à peine, suivi d'un nuage épais de poussières embrumant la nouvelle zone de guerre.
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Moralité, ce n'est pas très sympatoche de se moquer du physique de son prochain. Par chance, Gura ne termina pas défiguré pour autant, malgré la baffe magistrale et presque mortelle qu'il venait de déguster. Enterré six pieds sous terre, voire sacrément bien plus, il cracha ses poumons dans l'obscurité la plus totale.

_ Les deux côtés d'une même pièce ? Mon c*l, ouais ! Grogna-t-il, récitant les dernières paroles de Scylla.

Ou alors ici, on était arrivé au milieu ? Sur la tranche ? Et ce gros nounours-primate opérait tel un gardien ou un arbitre entre les deux tribus ?
Bien sûr, la vérité était bien plus simple et évidente que ça. Gura avait juste provoqué un foin dans cette contrée, depuis son naufrage. Voilà tout.

Sur ce, pas une minute de plus à perdre dans ce trou à rats. Ce lieu paradisiaque mais sauvage n'aurait plus le même visage, à présent. Même que c'était ballot ! Mais comme dirait l'autre, ce qui est fait, est fait.
Le catcheur finit donc par se redresser parmi les débris, et chercha son chemin vers la lumière. La surface était facile à trouver, il suffisait juste de lever la tête... et de grimper. Ou de bondir sur les fesses, à la rigueur.

_ Hou ha ! Hou ha ! Ha ha hou ha ! Aboya-t-il fermement.

Mouais bof. Si dans ce pays, c'était pourtant les deux seuls véritables codes qui fonctionnaient entre zoulous, allez savoir ce que ça désignait dans le peu de neurones d'un singe aussi grand qu'un immeuble.

En tout cas, Gura y avait mis les formes, le ton et le poing serré. Comme pour affirmer la teneur de ses propos. Le méga King Kong n'en eut évidemment cure, ricana un truc incompréhensible, et réitéra sa banale technique de la main écrasante.
Ni une, ni deux, le Sumo décolla du sol à sa manière pour esquiver la violente attaque, et atterrit sur le dessus de la grande main poilue. Il ne restait alors plus qu'à courir le long du bras, et espérer atteindre au plus vite la grosse tête du vilain.
Mais quand on s'appelait Gura, difficile de vraiment tracer à une vitesse adéquate. Résultat, puisqu'il n'avait même pas fait la moitié du chemin, son adversaire le remarqua bien plus vite, et l'éjecta aussitôt au loin. De nouveau dans le décor.
Si seulement il pouvait exister des escadrons d'hélicoptères de l'armée américaine, dans des cas comme ça ! Un bombardement atomique ou deux, et le film catastrophe touchait à sa fin ! Mais en vain.

_ Finalement, ces culs-de-jatte en échasses... ça aurait pu m'être utile, quand on y pense...

Il était déjà trop tard pour s'apitoyer sur son sort, mais Gura le fit quand même. Sa joue et bien d'autres parties de son corps rembourrées commençaient sérieusement à picoter, et à rougeoyer. Ce qui signifiait sans doute que le sang n'attendait plus que l'ultime beigne pour gicler en flag'.

Que faire pour endiguer cette calamité ? S'habiller comme Tarzan, c'est déjà fait. Crier comme Tarzan, rien de plus facile. Se balancer au bout d'une liane, euh... ça se discute.
Le gros sac se releva une nouvelle fois, sans idée novatrice, certes, mais avec l'esprit fonceur. Après tout, il adorait ça, en découdre avec les autres, bien que ce soit habituellement pour amuser un public.

_ Hein ? Qui c'est qui a fait "crik" ? S'étonna-t-il, en sursaut.

Le pied nu du lourdeau venait d'écrabouiller un truc. Une noix de coco ? Une coquille d'oeuf ? Hmmm... de quoi avoir envie de caresser l'un de ses nibards précédemment mordu par un serpent venimeux (souvenir, souvenir !).
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Et justement, en se palpant la loche anciennement croquée par deux canines reptiliennes, il découvrit qu'à force de s'être fait malmener méchamment par le grand singe, d'autres coquilles d'oeuf y avaient élu domicile. Une sorte de soutif comme celui de Ariel la petite Sirène... sans le côté sexy des coquillages, cela va de soi.
Plus sérieusement, Gura déglutit en trombe car il s'imaginait déjà avoir été mordu de nouveau. Il transpirait aussi, mais ça, c'était déjà moins nouveau. Seulement qu'en prime, la peur-panique le faisait grimper en température. Tirant alors la grimace, et scannant tous les bourrelets possibles à la vitesse de la lumière, il pria pour ne pas retomber sur d'autres morsures.

_ Tu viens de me donner une idée, mon gros ! Conclut-il, après son auto-fouille corporelle.

Le grand chauve dégoulinant leva les yeux vers la bête, et esquissa un sourire mesquin.

En effet, puisque le big gorille démesuré venait d'avoir décimé toute une forêt remplie de ces oeufs si étranges, et renfermant des petits à la pelle, prêts à éclore, Gura le génie voyait là l'aubaine en or de se débarrasser de son adversaire, une bonne fois pour toutes.
Il lui suffisait donc de recueillir tous ces rampants dispatchés ici et là dans l'arène, puis de les balancer sur le géant poilu. Avec une préférence pour la zone pectorale. Pas forcément pour se retrouver à égalité. Mais surtout parce que les bébés venimeux n'étaient pas encore assez puissants. Leur poison ne se comparait qu'à un temporaire coma, à tout casser !
De ce fait, si Gras Double visait correctement la région du coeur, il y avait fort à parier que même le plus immense des primates n'y resterait pas indifférent.

_ Tu connais l'histoire de "paf-paf-paf, le loup" ? Eh bien, laisse tomber ! Parce que j'en ai une autre pour toi. Mais en bref, il était une fois une ribambelle de sales petites bestioles pompeuses... privées de tétines à la naissance, quand tout à coup !...

Bien entendu, pendant ce temps, le Sumo avait pris un malin plaisir à distraire le monstre, en glissant à droite, à gauche, aussi gracieusement qu'un palet de curling. Bon d'accord, en slalommant sur la patinoire grave amochée, hein !
Ainsi, quelques Toupies Booblade plus tard, pareil à un agile Candeloro (le tout, sans ses blagues de luc), il profita de récupérer au sol les petits cobras qui pleurnichaient à la sortie de leur nid endommagé.

_ ...Un gros primate dégueulasse arriva ! Continua-t-il, en insistant bien sur les mots.

Un peu comme pour annoncer la fin imminente de ce combat.

Pour preuve d'ailleurs, le comédien ne tarda pas à exécuter deux ou trois dernières chorégraphies, tandis que l'autre bougre s'impatientait en râlant. Tout se coordonnait selon le planning. Il n'y avait plus qu'à amorcer le clou du spectacle.
Gura fonça alors sur le gigantesque obstacle ambulant, grâce à sa technique du Kamik'Ass lui permettant de décoller dans le vide. Puis d'enchaîner sur une variante du Home Sweat Home... prévu d'habitude pour asperger de sueur sa victime... mais qui, au lieu de ça, reçut un listing d'anguilles affamées.

Dans le feu de l'action, King Kong ne se laissa pas faire pour autant. Le tas de graisse se mangea alors une énième gifle monumentale dans le nez. Gura regagna violemment la terre ferme, alors que le géant demeurait encore debout. Victorieux ? Pas sûr.
Le temps que la drogue injectée agisse, il y eut comme un long silence pesant. Ou un arrêt sur image. La bête se figea d'abord, puis se mit à tituber. Elle chercha à garder l'équilibre, mais ça lui demandait trop d'efforts. Elle ne comprit pas tout de suite ce revirement inconcevable, jusqu'à ce qu'une vive douleur à la poitrine lui glace le sang... et lui durcisse le téton. Si si !

_ Désolé, s'excusa le Sumo, toujours les dents dans les pissenlits. J'ai peut-être un peu forcé sur la dose.

Conclusion, l'animal massif ne put ensuite pas résister à la tentation de s'étaler, et faire un somme. Et vu sa hauteur vertigineuse, sa chute eut de quoi provoquer un tremblement de terre assourdissant.
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Voilà ! Maintenant au moins, on pouvait appeler l'endroit "une île déserte". De plus, les soi-disant deux côtés d'une même pièce auraient une meilleure délimitation, se disait Gura. Enfin, c'était surtout pour se convaincre d'avoir fait sa bonne action de la journée. En revanche, pas sûr que ça plaise quand même à tous les autochtones. Avec du bol, ce gardien gorille pouvait toujours faire le poids face à du banal touriste indésirable, cherchant à explorer ce caillou.
À ce propos, une fois remis de ses émotions, le grand chauve se remit en selle. Il examina vaguement le singe géant, histoire de confirmer que le truc n'allait pas se réveiller brusquement dans la seconde. À la place, il eut droit à un autre type de comité d'accueil. Des humains marchant sur des longs bouts de bois, pour pas changer une équipe qui gagne.

_ Hou haaaa !!!

On dirait bien que des fans avaient beuglé en choeur, là, non ?

Gura sursauta dans un premier temps, croyant que ça venait de l'ennemi précédemment vaincu. Heureusement, celui-ci dormait comme un loir. Il pivota alors vers la foule, mais ne voyant que des échasses, dut lever le regard au ciel.

_ Oh, c'était trois fois rien. Tout le plaisir est pour moi.

Apparemment, le Sumo avait décidé de retranscrire à sa guise le langage des sauvages. Mais évidemment, vu le bordel de la zone, il y avait fort à parier que les types ne venaient pas leur présenter de remerciements.
Après tout, ce singe n'avait jamais emm*rdé qui que ce soit par le passé. Et il n'avait fallu que deux jours à Gura pour casser l'ambiance. Et le paysage.

_ Hou ha, hou ha ha ha !!

_ Euh... je débute à peine, vous savez ? Répondit-t-il, à présent bien embarrassé. J'ai juste appris à dire "bonjour, merci, au revoir", quoi.

Malheureusement, comme personne n'était sur la même longueur d'ondes, un commun accord ne pouvait aboutir. Le gros sac avait bien aussi tenté de se caresser l'arrière-train, puis de chatouiller le pied du giga primate, comme pour leur dire "plutôt que de la fesse potelée, pourquoi ne pas faire cuire la chair d'un monstre tout entier" ?
En vain.

Alors puisqu'il était l'heure de prendre les armes, phoque les paroles et place aux actes ! Le catcheur avait déjà l'avantage de connaître le style de combat des adversaires, si bien que même contre des guignols plus violents que le camp de Scylla, il devinait déjà l'issue de la baston.
Sur ce... une, deux, trois salves de haches de lancer esquivées, en un tournemain. Gura n'avait déjà plus qu'à renvoyer les projectiles, mais aussi d'ajouter sa touche personnelle. Il fouetta donc les bonhommes à coups de ceinture transpirante, et hop ! Un premier groupe aussitôt anéanti.

_ J'ai survécu à des serpents, des gorilles, et d'autres ringards de votre genre ! Se vanta-til d'ailleurs. Faudra trouver autre chose.

Oups ! Gura avait, à vrai dire, parlé trop vite.

Puisque la voie des airs ne fonctionnait pas, une autre garnison d'indigènes s'amenait au pas de course... sur des roulettes. Des skateboards, plus précisément. Délire !
D'abord pris au dépourvu, Gura reçut quelques bonnes ripostes dans les jambes... et la culotte. Quand on y pense, on disait souvent que pour déstabiliser une grande personne, il fallait frapper dans les jambes. Bah voilà ! Encore que, même pour des moitiés d'hommes, il avait suffi de briser leurs échasses. Un prêté pour un rendu, en l'occurrence.

Cependant, Bibendum n'était pas né de la dernière pluie. Bon d'accord, il se vautra quand même, à cause de sa lourdeur. Pourtant, on lui avait déjà concocté ce tour des dizaines de fois, pendant ses représentations de catch.
Ce fut pourquoi, grâce à son énorme bedaine, il rebondit une fois à plat ventre au sol, et revint directement debout. Il ne restait plus qu'à conclure avec sa technique fétiche.

_ Toupie Booblade !

Aussi rapides que les battements d'ailes d'un colibri, les pectoraux coulants de Gura s'étirèrent d'un mètre ou deux, et fouettèrent la face des victimes. La centaine de baffes lâchées tonna, pareille à une mitrailleuse vidant son chargeur.

À la fin, les pauvres cibles avaient toutes valsé sur le singe. Peut-être pour lui tenir chaud ? Un peu de tendresse dans ce monde brutes, que diable !
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La vrille infernale ralentit, freina et stoppa enfin. Gura secoua ensuite la tête, un peu comme pour recentrer ses yeux en face des trous. Puis après une profonde respiration, le monde réel se redessina clairement devant lui. Il put donc constater qu'un grand ménage avait été fait, mais que des survivants gémissaient encore. Genre, des soldats qui rampaient après avoir sauté sur une mine.

_ Roberts, la tape de l'expert ! Récita le gros en se pinçant les seins, tel un slogan de pub TV.

Des applaudissements retentirent à ce moment-là. C'était la soeur jumelle en béquille, qui arrivait à la fin du bal.

_ Tu es très fort. Battre mes hommes et le monstre de la jungle...

_ Et je sais tout, ajouta-t-il, plutôt que d'y passer midi à quartorze heures. Jumelles, hâche dans les jambes, cul-de-jatte, pile ou face, yin yang, et j'en passe des vertes et des pas mûres !

_ Ah ? Tu as donc déjà rencontré ma soeur ?

_ Et je lui ai même mis une correction. Tu es la suivante... sauf si tu me refiles un navire, une chaloupe, une pyrogue, un radeau, une planche de surf. 'fin, un truc qui flotte, quoi !

La fille s'étonna de cette tournure d'événements. Mais d'un autre côté, si elle n'avait pas besoin de se frotter à cet étranger, pourquoi pas. Après tout, elle menait une petite guéguerre contre l'autre tribu. Alors si en prime, le gorille géant ne pouvait plus se relever tout de suite, ça lui donnait peut-être l'avantage de franchir la délimitation plus facilement.

C'était, bien sûr, sans compter sur l'intervention du Sumo qui finit par expliquer qu'à cause de toutes les secousses, l'île était dorénavant mieux scindée en deux. À présent, il y avait carrément un gouffre en travers, entre les deux camps adverses.

_ Ha ha ha ! Ricana la nana.

_ Si on pouvait éviter de causer le jargon du primitif, chuchota le chauve. Ça m'arrangerait.

Blague drôle ou pas, Gura ne voulait pourtant pas attirer les foudres. Il avait juste cru que son interlocutrice allait placer un "hou" quelque part, alors qu'elle s'esclaffait tout simplement.

_ On se confectionnera de plus longues échasses, crétin ! Et il nous suffira ensuite de traverser ce ravin.

Gura s'interrogea tout à coup. Il se demanda s'il n'avait pas fait pire que mieux, finalement. Si apu de gorille géant, apu de "muraille" naturelle entre les deux tribus. De plus, une large et profonde faille dans le sol ne changerait rien à la donne, puisque l'une des soeurs espèrait toujours baffer l'autre, quoi qu'il arrive. Et pire ! La gigantesque bébête poilue, qui s'avérait être le véritable obstacle à l'invasion, n'était plus en poste pour le moment.

Moralité, Scylla avait raison. Sa soeur était visiblement le pire côté d'une pièce. Cependant, Gura n'en pouvait plus de supporter ces énergumènes et leur pays sauvage. Bah oui ! Le traumatisme à sa naissance, ne pas avoir connu sa mère, ne pas avoir pu lui pleurer dans les jupes, toussa... Tout ce qu'il voulait, était de se barrer fissa d'ici.
Alors ? Les laisser s'entretuer car la Nature est ainsi faite, ou encore jouer au bon samaritain ?

_ Non. J'peux pas vous laisser tuer Scylla. C'est quand même votre famille !

_ Tu trouveras un engin ayant appartenu à mon père, près de la rive, fit la soeur jumelle, en pointant l'index dans une direction quelconque. Mon vrai père, je veux dire.

_ Marché conclu ! Céda illico le gros tout joyeux, déjà en train de serrer la main de la chef.

Oups. C'était trop tentant. Les prémices de l'impitoyable âge d'or de la piraterie ne sourcillaient-elles pas au loin dans l'horizon ? Tatatam !
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Ayé ! Adjugé vendu ! Se dirigeant déjà vers le plus proche rivage, Gura laisserait donc les chamailleries familiales se régler d'elles-mêmes, le moment venu. De toute façon, il s'en calerait sans doute profond d'ici là, car il aurait logiquement repris la voie des eaux. N'est-ce pas, hein ? Que pouvait-il lui arriver de pire encore, après tout ce remue-ménage ?
Le Sumo l'ignorait, en tout cas. Et à l'heure actuelle, il consacra bientôt toutes ses neurones à savourer le sable d'une plage, en train de lui caresser la plante des pieds. Que c'était bon ! Et presque vital, étonnamment. Sans doute le soulagement ou l'impatience de retrouver des gens normalement constitués.

_ Bon alors ? Où est ce moyen de transport providentiel dont m'a parlé cette pouf ?

Le tas de graisse avait parcouru la zone, et même entamé plusieurs allers-retours... en vain. À moins que...

À moins que cet abruti ne soit passé devant le machin sans faire attention, ou pire ! En n'osant admettre que cela se révélait être l'engin le plus inconcevable à trouver sur une île pareille ? Eh ouais...

_ Non mais je rêve ! Un pédalo ?

Sérieux !

Évidemment, dans une situation du genre, imaginez le contraste ! Gura était un type qui mesurait deux mètres vingt. Et quand bien même l'océan saurait supporter ses deux cent cinquante kilos une fois au large, comment ce porc pourrait s'insérer dans ce monoplace de manière confortable ?
Cependant, c'était ça ou rester une seconde de plus sur ce caillou de malheur. Il s'évertua alors à s'installer tant bien que mal au fond de l'appareil. Ce ne fut donc pas une mince affaire... c'était le cas de le dire.

D'abord la jambe droite, puis la gauche et inversement, rien ne semblait vouloir marcher. Il comprenait pourquoi ces culs-de-jatte n'auraient jamais pu s'en servir non plus, en fait. Mais alors si lui, avec deux jambes, n'y arrivait pas non plus, qu'allait-il devenir ?
Après quelques efforts râtés, il n'en pouvait déjà plus. C'était le pompon, comme dirait l'autre. Il commença alors à insulter le moindre déplacement de crabe, le moindre envol de mouette, puis carrément la Terre entière. Un peu comme si le plus infime pet de travers, qui ne lui plaisait pas, se moquait de sa personne ou de son incompétence.

_ Eh m*rde ! S'écria-t-il de plus belle, lorsqu'un morceau du pédalo se décrocha brusquement.

Non pas qu'il venait de l'avoir ouvert en deux, mais pas loin. Et quand on y pense, cette idée devint vite intéressante dans le fond. En clair, maintenant que le véhicule ne possédait plus son "couvercle", l'épave devenait en quelque sorte décapotable.
D'accord, le cockpit n'existait plus, et les pédales étaient exposées à l'air libre, mais au moins les bourrelets du catcheur pourraient désormais respirer. Et ça, c'était de la boule !

À présent, il ne restait donc plus qu'à trouver comment prendre la vague, enfourcher la bécane sans se vautrer ni couler, puis de prier pour que toute la rouille, accumulée au fil des années, ne décompose pas le tout pendant le voyage vers la prochaine destination.
Déjà que le fait d'activer le mécanisme faisait grincer, produisant ainsi un bruit aigü et infernal dans les oreilles, les dents et même les yeux... quel serait le dommage collatéral suivant ? Siffler après des monstres marins tout-dur, grâce à l'imitation du cri des baleines ?
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