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La ficelle

Que s'était-il passé depuis le dernier epic fail de Gura ? Rien. Maintenant qu'il était emprisonné au fond d'un objet d'une valeur inestimable, qui allait se soucier de son sort ? Certainement pas ce mythomane d'archéologue, ça c'est sûr !

Il ne pouvait donc qu'attendre son heure. Car tôt ou tard, emmitouflé dans sa chaude et ruisselante graisse, son temps était sérieusement compté. Le seul lot de consolation dans le pire des cas, c'est qu'il avait le choix sur telle ou telle fatalité. Mourir asphyxié ? Mourir noyé ? Mourir affamé ?
En effet, le gros ne le savait pas encore, mais son bourreau devait d'abord voyager pendant un moment, afin de voguer sur une nouvelle mer. East Blue, précisément. Alors forcément, sans coussinet à se manger dans la face, la route pouvait paraître longue, voire interminable.

À la rigueur, il y avait peut-être moyen d'opter pour un système de pigeon voyageur, mais pas sûr que ce soit la meilleure méthode. Refourguer une lampe merveilleuse, passe encore...? Récupérer son fric en contrepartie, mouais... bof !

Ainsi, le colis prit tout son temps pour arriver à bon port, mais au moins il arriva, pour sûr. L'explorateur en faisait une priorité absolue. Et ce, dans la plus grande discrétion, comme toujours. On aurait presque cru qu'il se la jouait Révolutionnaire. Le gars, tu le vois... puis tu ne le vois plus !
Le bâteau, et donc l'équipage chargé de la course, finit donc par débarquer sur l'île de Goat. Et de là, un autre transport prit le relais afin de livrer personnellement, et en mains propres, ledit paquet d'exception. Un chinois pas cher, mais fiable, suffisait amplement. En gros, le type devait tirer une charrette, tandis qu'une feignasse à l'arrière lui indiquait le chemin tout en le fouettant à coups de cravache.

Sur ce, après bien des kilomètres parcourus, le taxi-driver exténué s'écroula comme une masse devant une belle et grande maison, super bien entretenue, décorée, éclairée, et tout le toutim. Ça devait appartenir à un riche, sans aucun doute.
Shlak ! L'esclave de service reçut un dernier coup. Ce cloporte aurait normalement dû se foutre à quatre pattes sur le côté, ce qui permettait au client derrière de pouvoir poser un pied sur son dos, avant de regagner la terre ferme.

Ils avaient pourtant répété la scène des bonnes manières, une bonne centaine de fois, boudidiou ! Ah, c'est comme ça ? Bah tant pis ! Pour la peine, le pauvre détenu serait privé de dessert pendant un mois dès leur retour au bâteau, na !
Puis, ding dong ! Le tortionnaire avait sonné au portail qui lui barrait le passage. Quelques secondes plus tard, le majordome du lieu se pointa à l'entrée pour accueillir l'autre homme.

Leur échange fut quasi silencieux et bref. Juste le temps de checker la marchandise, de signer un ou deux papelards, et surtout de glisser la succulente mallette bourrée de cash.
Après quoi, pas le temps de se serrer la main ou autre chose. Chacun repartit alors tranquillement de où il était venu. Le manoir pour l'un. Le port pour l'autre... enfin, une fois que la mûle fut remise de ses courbatures et autres plaies, cela va de soi.

Voilà comment Gura s'était désormais retrouvé dans cette nouvelle péripétie. Ignorant tout pour l'instant, et bientôt sur le point d'enfler dans son étroit compartiment non prévu pour son énorme taille et corpulence.
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Depuis, une nouvelle journée commençait. Et tel un rendez-vous récurrent dans un agenda, le propriétaire de cette habitation se dirigea vers son tout nouveau, tout beau cadeau. Et ça durait plusieurs fois par jour, espacé heureusement par quelques pauses de différents types. La bouffe, les chiottes, et les séances de massage.
Fei N. Ignace, de son vrai nom, était un homme âgé, ridé, des os bloqués, et avec des rituels bien précis et spécifiques. À cause de son vécu, il avait réussi à accumuler une certaine fortune, mais avait dû trimer pour justement se le permettre. Dorénavant, ce n'était certes plus qu'un vieux gâteux, parfois même un peu simplet, mais il tentait quand même de surmonter cette condition, cette souffrance. Accompagné notamment par son fidèle majordome, et autres employés de maison sous sa botte.

Quoi qu'il en soit, maintenant qu'il avait hérité de son nouveau joujou en or, il ne pouvait donc plus s'empêcher de frotter dessus, dans l'espoir de pouvoir accomplir telles dernières volontés... avant de mourir, probablement. Le tout saupoudré de messages sympathiques, à l'attention d'un potentiel génie qui serait apparemment dissimulé dans l'objet brillant.
On n'arrête pas le progrès, hein ?

_ Génie, Sors de là ! Césame, ouvre-toi ! Esprit es-tu là ? Euh... Dragon, réveille-toi ? Supercalifragilisticexpialidocious ?

Malheureusement, vous vous en doutez, rien ne fonctionna. Et ainsi de suite, jusqu'à ce que le vioc finisse enfin par envisager la possibilité qu'on l'avait peut-être berné.

Il douta progressivement, à tel point qu'il se persuada d'avoir loupé une notice quelque part. Peut-être qu'il fallait tenir la lampe d'une certaine façon ? Dans une certaine direction ? Seulement à telle heure ? Frotter avec un gant ? De la main gauche ? La poser au soleil ou à la lune ? Chuchoter, souffler, susurrer, parler dans une autre langue ? Que sais-je encore...

_ J'en ai marre ! J'n'en peux plus ! J'ai dépensé des millions de Berries pour ce bijou, et pas une seule étincelle, une seule vibration. Simplement parfois des petits gémissements. Qu'est-ce que tout ça signifie ?

À un moment donné, le vieux avait décidé carrément de secouer la lampe dans le vide, puis de la cogner contre une table, un mur, etc. Sa brutalité l'emporta tellement fort que l'objet finit alors par lui échapper des mains. Ce dernier vola alors au loin, et se fissura d'un ou deux millimètres.

_ Juste un voeu ! Ou deux ! C'est trop demandé, bon sang ?!

Boudidiou ! Qu'il était vénère, l'ancien.

Seul dans son grand salon, car il n'aimait pas qu'on vienne le déranger pendant ces rituels, il abdiqua enfin et regarda fixement son sacrilège. Peut-être avait-il peur aussi de montrer ses mauvais côtés aux autres gens de la maison, ou à l'inverse, pour ne pas leur infliger ses sérénades de gamin. Et tant qu'à faire, si la magie de la lampe opérait, peut-être aurait-il eu à avouer en échange ses secrets les plus intimes.
Moralité, moins on n'en savait, mieux on se portait.
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Lolilol alors, dès lors que ce fut à ce moment que choisit la lampe pour engendrer de nouvelles craquelures. Est-ce que ça signifiait que le Génie allait enfin sortir pour de bon, ou au contraire, la boîte en or se brisait juste littéralement ? Les deux, en fait.
Le vieillard stressa dans un premier temps, tout excité d'avoir enfin atteint son objectif. Mais ce fut vite la désillusion. Lorsque l'objet éclata en morceaux, il dut faire face à une forme étrange et bleutée qui jaillit violemment. C'était comme après avoir lancé un pétard. D'abord, on a juste droit à une vulgaire mèche. Cependant, le grand boum qui suivait régulièrement avait de quoi tonner jusque dans le bermuda.
Tiens d'ailleurs, le bonhomme aux cheveux blancs en eut le souffle coupé, sur le coup.

_ Aaaaaaaargh ! Beugla-t-il même, pour bien insister sur son état d'affolement.

Le genre de cri d'horreur dans les films, mais avec la voix du Père Fouras, quoi.

Évidemment, ni une ni deux, le majordome déboula illico dans la pièce. Il avait hésité, parce que la fameuse chimère magique devait forcément impressionner, en quelque sorte. Mais il valait mieux commettre une boulette, que de laisser son maître mourir sans avoir rien tenté pour le sauver. Et puis bon, il fallait bien assurer aussi son salaire derrière, hein ? Mouarf.

_ Maître ! Vous allez bien ? Qu'est-ce qui se passe ?

Le mec, jeune, musclé, sapé d'un costard noir de sécurité, analysa la situation, aussi vite qu'un antivirus le ferait pour des données, et remarqua donc à son tour le truc bleu monstrueux dans un coin du salon, au milieu d'une mare de flotte et des miettes de métal doré.

Qu'est-ce que c'était que ce truc dégueulasse ? Alors c'était ça, le célèbre bonhomme condamné à devoir réaliser les souhaits des crevards toutes catégories, qui en faisaient la demande ? Bah m*rde ! On était visiblement loin du truc tout mignon qu'on pouvait lire dans certains bouquins, en tout cas.

_ Ouate de phoque !? Laissa échapper le majordome, tout en se précipitant au chevet de l'autre vieille branche. C'est euh... normal, Maître ? Tout ça fait partie de l'invocation, n'est-ce pas ?

_ Je ne sais pas trop. Je crois bien que non. Et puis, il ou elle a l'air dans un sale état, on dirait.

Et même que ça puait grave, dans la foulée.

Bref, le temps que tout le monde remette les pendules et sa cervelle respective à l'heure, il était ensuite facile et évident de découvrir qu'une silhouette possédant au moins deux bras, deux jambes, et euh... – c'est à peu près tout ce qu'il y avait à retenir – ne pouvait être, à priori, qu'un être humain normalement constitué ?
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À la différence d'un mec qu'on délivrait d'une bouteille, à peine après y avoir été enfermé dedans, Gura avait, lui, séjourné dans une minuscule jarre. Mais le pire, c'est qu'il y avait séjourné longtemps. Un peu trop. De ce fait, le champignon de Mario ne faisant plus effet, le Sumo avait alors commencé à reprendre du volume, dans sa prison.
Voilà pourquoi son corps avait chopé cette teinte bleue. On aurait pu penser qu'une bande de caillerats de la téci l'avait roué de coups, à première vue ? On aurait pu... quoique tous ses hématomes se basaient sur ce même principe.

Le catcheur repenait donc enfin vie. Il pouvait respirer et voir de nouveau. Seuls ses mouvements lui faisaient encore un mal de chien. Un peu de rééducation devrait faire l'affaire, néanmoins.
Pour le moment, un autre constat des plus flagrants avait besoin d'être réglé dans les plus brefs délais. Sous peine de vision cauchemardesque sinon. Gura était complètement nu ! Non pas que ça changeait de d'habitude... mais avec les parties intimes à l'air, ahem ahem ! On s'en passerait bien, quoi.

_ C'est la première fois que j'peux voir ma...

Comme de par hasard, il y avait justement un miroir qui servait de mur, dans les parages.

_ Ouais ouais ! Bienvenue sur Terre, l'extra-terrestre ! Moi, c'est Halah L. Fred.

Le majordome finit sa phrase en balançant une couverture sur l'entre jambe du catcheur, ramassée au préalable dans le canapé d'à-côté. Normalement réservée au grand-père lorsqu'il voulait se réchauffer devant la cheminée.
Il dut d'ailleurs tirer une mine d'excuse envers son Maître, qui faisait déjà la tronche d'avoir assisté à ce moche scénario.

_ Ah... salut... moi, c'est Gura.

Le gros sac était vraiment faible. Pire qu'un retraité qui vivait dans son manoir, malgré le personnel qui l'entrenait avec classe, pourtant.

Des heures et des heures s'écoulèrent alors, mais le Sumo sut s'expliquer sur les derniers événements vécus, avec les moyens du bord. En contrepartie, il apprit avec stupeur qu'il se trouvait très loin de chez lui, à présent. Du moins, de West Blue.
Évidemment, le scandale et l'ahurissement ne tarderaient donc pas à frapper ensuite dans l'assemblée. Cela signifiait que l'archéologue n'était qu'une belle sal*perie. Que le vieux s'était fait méchamment arnaquer, en prime de se retrouver carrément sur la paille. Ayant claqué ses derniers ronds pour ce deal, Ignace tomba des nues.

_ Et dire que cet enf**ré m'a demandé de débourser le double de la somme prévue au départ ! Lâcha le Maître, qui n'en revenait toujours pas. J'ai bien sûr accepté, au vu des dangers qu'il semblait y avoir rencontré.

Ignace expliqua ensuite plus en détails, en ressortant le journal qu'il avait archivé quelque part dans ses étagères. Un article parlait justement de la Marine, de Pirates, de temple... et même de fouet, et d'un slip taille extra-large... lors d'une expédition.
Ainsi, le vieux face à une telle preuve ne pouvait qu'accéder aux nouvelles conditions du contrat, s'il voulait toujours récupérer la lampe. Des dédommagements supplémentaires s'imposaient alors.
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_ Maintenant, je comprends tout, répondit Gura.

Bon, en fait, il n'avait pas encore résolu toute l'enquête. Mais il ne fallait pas être très fûté pour capter que, d'une manière ou d'une autre, l'archéologue et l'autre riche s'étaient contactés au sujet de cette lampe soi-disant magique. Et grossomodo, l'un est un mercenaire confirmé, l'autre un collectionneur amoureux.

Ignace recolla alors les derniers morceaux de cette belle hypothèse. Il n'y avait plus que ça à faire, de toute façon. C'était effectivement une mission du genre, sauf que c'est Mario qui avait glissé l'offre alléchante dans la boîte aux lettres du manoir. Celui-ci devait connaître les penchants du vieux, en somme. Et donc, il savait que le Maître ne refuserait pas à une telle proposition.

_ Il y a toujours un détail qui me chiffonne quand même, reprit ensuite Gura, très intrigué et confus. Comment peut-on croire une seule seconde qu'un tel objet fantastique puisse réellement exister, dans ce monde ?

_ Eh bien, c'est très simple, mon garçon. Tu m'as bien regardé ? Mes jours sont comptés, alors s'il y a bien quelque chose encore à espérer de l'avenir avant de clamser, c'est éventuellement un petit coup de pouce du destin. De la chance ? Des dieux ? Des légendes ? Ou appelle ça comme tu veux...

Donc pourquoi pas une bonne santé. Mais aussi de rouler à nouveau sur les berries, en cadeau bonus.

Gura resta bouche bée. Les traits de son visage le démangeaient, à tel point qu'il devait sérieusement se retenir pour ne pas éclater de rire. Encore qu'au vu de son état physique actuel, il dégusterait sans doute plus qu'il ne prendrait son pied.
Ce fut de toute façon à ce moment-là qu'il était l'heure de la pause. Hein ? Ce serait peut-être bien de penser à la santé du Sumo, tant qu'à faire. Cependant, le gros ne sachant pas trop se relever, on préféra finalement le laisser dormir sur le plancher. Ça laisserait en plus le temps à un sous-fifre d'aller lui acheter un pagne, une fois qu'on lui en aurait donné l'ordre. Le tout, sans que la montagne de graisse n'ait pu profiter de déambuler du fessier dans toute la baraque.
Et bien sûr, sans que Gura n'ait non plus besoin de rembourser par la suite. Une sorte d'offrande en guise de soutien et réconfort à son malheur, quoi, pourrait-on dire.

_ Je vous conduis à votre séance de massage, Maître, avait d'ailleurs annoncé le majordome avant de quitter le grand salon.

Une fois en solitaire, le catcheur plongea ensuite dans ses pensées. Il essayait de changer d'air avec des bons souvenirs d'enfance, mais des flashbacks de ce satané Indiana Jones à la mords-moi-le-noeud revenaient sans cesse sur le devant de la scène.
À vrai dire, il avait pourtant vécu une belle aventure avec, il avait bien rigolé, bien flippé aussi... mais au final, ça donnait mal au coeur de se rendre compte de la vérité.

Puis, une autre douleur bouillonna encore après ce triste instant d'émotions. Sa bedaine se mit à gargouiller. Et pas le petit grondement de pacotille ! En clair, la faim lui étreignait vivement les tripes. Mais si on ne lui distribuait pas d'assiette sur assiette sur-le-champ, il perdrait un ou deux tours de taille.
Bref, après avoir pu interpeller quelqu'un en simulant l'agonie, il inventa une excuse bidon au serveur du coin pour le convaincre de lui ramener tous les stocks du frigo.

Avant d'ajouter l'option menu à volonté...

_ Parole du Maître !
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Le proprio étant occupé à se faire malaxer la peau, les os, et la peau sur les os, le Sumo n'hésita pas à se mettre à ses aises. Les premières bouchées suffirent d'ailleurs à lui redonner force et vigueur. De quoi au moins réussir à s'asseoir, dans un premier effort.

Plusieurs repas engloutis plus tard, et hop ! Les bourrelets manquants avaient ressuscité. Que c'était bon et réjouissant de tous les retrouver ! Gura retrouvait en quelque sorte sa petite famille nombreuse. Pareils à des gosses partis trop longtemps chez le conjoint divorcé, on n'attendait plus que de les reprendre dans nos bras, les embrasser, les serrer fort.
Alors, autant zieuter son bas du ventre relevait toujours de l'impossible, et ce, pour cause de bidon trop avancé et pendouillant. Autant pouvoir sentir que son envergure disgracieuse revenait à la mode, c'était aussi fabuleux qu'une femme enceinte dans son dernier mois.
Sauf qu'à défaut de donner naissance, lui faisait dans la renaissance.

_ Burp ! Aboya-t-il, pour clore l'épisode du ravitaillement.

Gura se releva ensuite tant bien que mal, mais se vautra aussitôt après. Ses pieds s'étaient emmêlés dans de la vaisselle. Sa lourdeur n'arrangeant pas l'incident, son ventre écrabouilla une bonne partie des assiettes. Oups, désolé pour le ménage en plus.

Il réitéra donc son ascension, et dut même réapprendre à tenir correctement debout. En posant d'ailleurs sa main sur du proche mobilier pour se rattraper, son regard retomba sur l'article de journal. Le gros n'en revenait toujours pas de s'être fait entuber aussi profondément qu'une quenelle de Dieudonné.
À moins qu'il ne se plaignait d'autre chose d'encore plus crucial ?

_ Mon slip fétiche ! Fait ch*er ! Comment j'vais faire maintenant ? Pas question que j'me promène avec cette couverture du troisième âge, en tout cas !

Enfin, pour le moment, il fallait se résoudre à se la jouer comme DSK qui sort de la douche. Et tant pis si une femme de ménage tombait en flag' sur de l'anatomie qu'elle n'aurait jamais préféré voir.

Sur ce, le Sumo se remit en route et quitta le salon. La maison était grande, avec des longs couloirs, des larges pièces meublées, des chambres à foison, des statues, des tableaux, de l'architecture de ouf, et tout ce qu'un riche pouvait se permettre car il ne savait plus quoi faire de son fric. Pour le coup, toute cette étendue lui rappela même un peu le temple, lors de son dernier périple. Les pièges en moins, bien entendu.

_ Tu m'étonnes que ce vieux essaie par tous les moyens de chercher à vivre encore quelques années de plus, pensa-t-il tout haut. Refiler son héritage à je-ne-sais-qui après sa mort... pareil aussi, j'hésiterais.

Gura s'était arrêté devant une nouvelle salle, porte verrouillée à double tour. Contrairement à la plupart des autres déjà visitées, celle-ci ne comportait pas de vitre aux abords. Ça permettait pourtant d'avoir un premier coup d'oeil de ce qui se tramait à l'intérieur, à défaut d'y installer un panneau, une enseigne, ou une plaque.

Que contenait-il donc derrière ? Le Sumo s'interrogea avant de titiller la poignée délicatement, du bout des doigts. Avec du bol, il se disait que le propriétaire avait dû installer un système d'alarme ou quelque chose du genre.
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_ Je vois que tu n'as pas perdu de temps, sonna une voix.

C'était bien sûr la voix du majordome. Gura la reconnut aussi vite qu'il sursauta, comme s'il n'avait pas la conscience tranquille peut-être.

_ Hein ? Euh... oui, je...

_ C'est le musée personnel de mon Maître, reprit-il en tendant les nouveaux vêtements pour le Sumo. Et enfile ça dans la foulée, s'il te plaît.

Génial, le pagne ! Le gros laissa alors tomber la couverture et s'entoura de sa nouvelle robe. À vrai dire, ça lui rappelait une anecdote. Celle sur l'île des culs-de-jatte. Des sauvages de là-bas portaient aussi ce truc moisi autour de la taille.

Désolé pour le petit strip-tease, évidemment. Encore que... bleu, blanc, rouge, ou bien d'autres couleurs, tout le monde ou presque avait déjà pu apercevoir le gros dans le plus simple appareil. Alors de l'intimité, même en bonus, n'avait plus aucun secret pour personne maintenant.

_ Bon bah je suppose que ça fera l'affaire, râla-t-il entre ses dents. Enfin, tant que ça tient.

_ J'en suis navré. Il n'y avait pas de modèle avec de si larges mensurations dans les placards. Nous avons donc dû en confectionner un à la va-vite. À partir d'un drap.

Pendant ce temps, l'homme en costard en avait profité pour insérer la clé dans la serrure. Il ouvrit ensuite la porte et la marche, puis invita son hôte à le suivre tout simplement.

Une fois à l'intérieur, Gura découvrit alors tout un palmarès d'antiquités foireuses, mais qui apparemment devaient tout de même coûter un max. Il apprit que le papi avait accumulé tout ça pendant ces dernières années notamment. Depuis que sa santé se dégradait, en somme. Bref, des artéfacts en veux-tu, en voilà. Soi-disant uniques en leur genre. Et bien entendu, soi-disant magiques.

Par exemple, sur le premier piédestal, il y avait un livre de sorts qui aurait appartenu à un célèbre sorcier, Harry Beauterre. Mais arnaque ou non, si on n'y connaissait rien dans ce domaine, on ne savait pas comment faire fonctionner le bazar. Donc même en lisant bêtement, on l'avait dans l'os.
Posé sur le suivant, visiblement un miroir, lui aussi avec son lot de surprises. D'après ce qu'on racontait, il devait afficher le temps restant à vivre à la place du reflet dans la glace. Malheureusement, là encore, ce fut une belle blague.

_ Une cuillère ? S'interrompit le chauve, tout à coup devant l'objet suivant encore. Ah, je sais ! Il a cru qu'il suffirait de touiller des mixtures avec cet ustensile bien spécifique, et ça lui préparerait des potions de force. J'ai bon ?

Le majordome hésita à répondre, car il sentait bien qu'au plus la promenade évoluait, plus Gura déduirait qu'il devait sérieusement manquer une case au vieux. Ça, ou un sacré désespoir.

_ Non, tu as tout faux. Ce devait normalement être un couvert avec comme capacité, le fait de se tordre. Enfin, en théorie. Mais tu t'en doutes probablement ? Ça n'a jamais marché. Grossomodo, ça devait l'aider à libérer son esprit. Ainsi, la transe acquise lui permettait d'oublier sa douleur physique.

Bah voyons ! Pour la peine, Gura plissa les yeux, fronça des sourcils, et se chatouilla la lèvre inférieure. Complètement abasourdi par la naïveté du grand-père, il se disait qu'on aurait surtout mieux fait de l'envoyer dans un établissement psychiatrique.
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Sur ce, la visite arriva quasiment à son terme. Les deux hommes ne firent pas long feu devant une simple boule de cristal, tout ce qu'il y a de plus classique. Puis après, on arrivait dans le rayon ennuyant des religions. Idem, des objets de valeur, certes, mais à part apprendre que ça servait à prier devant une croix ou sur un tapis, mouais bof.
Du moins, Gura n'était pas de ce bord-là. Et puis quand on prenait un malin plaisir, depuis des lustres, à montrer ses pires rondeurs en public, on avait sûrement déjà pêché au centuple. De quoi traumatiser n'importe quelle divinité, et de se faire virer avant d'avoir pu s'agenouiller.

Quoi qu'il en soit, puisque le colosse se prétendait libre comme un Pirate, il avait bien assez d'autres centres d'intérêt que tous ces bidules pour vieux de la vieille désespérés. Et justement ! Le dernier article ne le laissa pas indifférent.

_ Han ! Han ! Han han ! Jubila-t-il, en sautillant devant la vitrine qui protégeait le prix ultime.

Un Fruit du Démon, eh ouais ! Carrément.

_ Hé oh, ça va ? S'inquiéta brusquement Fred. Si tu veux, il y a peut-être un des artéfacts qui fonctionnera sur toi.

Mais Gura l'ignora. Il calina le couvercle en verre, et tenta même de l'enlever. Néanmoins, comme c'était scellé, il pleurnicha presque tout en se frottant la joue sur la vitre.

_ Un Fruit du Démon ! Oh p*tain ! P*tain, p*tain, p*tain ! C'est un Fruit du Démon, quoi !

Il se recula, tout émoustillé et rougissant. Il regarda alors le majordome, puis le Fruit, et ainsi de suite. Et là, cuillière qui se tord ou pas, rêve ou réalité, le gros tas retenait juste qu'il faisait face au truc qui l'avait tellement hanté, depuis son enfance.
C'était comme si une fan venait de croiser son chanteur préféré, et qu'il lui adressait un clin d'oeil. Et ce, même si en vérité, le gars avait juste attrapé une poussière dans l'oeil, ou s'était juste pris un sale flash inattendu de caméra dans la tronche.

_ Bon alors déjà, tu vas te calmer ! Ordonna le garde du corps, après avoir baffé la montagne de graisse. Et euh... oui, c'est supposé être ce type de Fruit si rare et si puissant. Mais il faut que tu saches qu'il est déjà entamé. Et donc, inutilisable désormais.

Gura décompressa enfin, reprit sa respiration, et s'attrista de cette nouvelle. Tandis que les gouttes de sueur mouillaient le sol après sa dernière excitation, il laissa choir son menton sur le torse, déçu de ne pas pouvoir hériter d'une potentielle capacité extraordinaire.

_ Mon Maître a longtemps hésité avant de croquer dedans. Il avait peur que ce soit pire que mieux, au final. Que son corps faible ne réussisse pas à encaisser la puissance du pouvoir enfoui. Puis il s'est enfin décidé... sauf qu'en mordant dedans, la première bouchée s'est bien sûr décrochée... mais son dentier avec !

Laule. Cymbale, non ?

Moralité, il est dit que seul le premier morceau du Fruit confère le fameux pouvoir. Et qu'ensuite, le reste redevient juste de la bouffe normale... et immonde, par-dessus le marché. Alors qu'arrivait-t-il dans le cas où on ne réussissait pas, d'une manière ou d'une autre, à avaler ladite nourriture pourtant grapillée ?
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Bon bah là, Gura tomba sur le cul et roula par terre en s'esclaffant, hein ! Il se tordait tellement de rire, sans pouvoir ni vouloir s'arrêter, à tel point que le majordome décida de traîner son énorme carcasse hors du musée. Dans un premier temps, en tout cas. L'opération fut relativement facile, vu qu'il n'y avait plus qu'à faire glisser le porcin dans sa propre traînée de transpiration.

Une fois sorti de la grand salle, Gura remarqua quand même qu'il y avait été un peu fort. Et aussi, qu'en se marrant trop bruyamment, il n'avait pas capté tout de suite qu'il se trouvait ailleurs. Même pas dans le couloir de tout à l'heure, qui plus est.

_ C'est bon, t'as fini ? Pesta le majordome, qui avait évidemment du respect pour le vieil homme de ce manoir.

_ J'ai cru que j'allais m'étouffer, continua-t-il sur le ton de la plaisanterie.

_ Ouais ouais. Et comme de par hasard, tu t'es pas plaint non plus de souffrir de tes autres blessures, en fait, hein !

Ah, c'est vrai, tiens. Le corps du Sumo gardait tout de même une teinte bleue, mais pas moyen de se rappeler d'avoir ressenti des maux.

_ Bon bah qui sait ? Dit-il en se relevant toujours difficilement pourtant. Peut-être que je suis trop balaise. Ou alors c'est ça d'être jeune, hahaha !

Il se mangea de nouveau une mandale dans les dents, pour l'occasion. Pas de doute qu'il se moquait encore de l'âge très avancé du proprio, pour la comparaison.

_ Je vais maintenant t'amener à une séance de massage. À ton tour de découvrir comment on résorbe des hématomes ici, lorsqu'aucune quincaillerie supposée magique ne porte guère ses fruits.

Gura se figea tout à coup, l'air intrigué. Depuis quand quelques malaxages, certes, bien appuyés et intenses, prodiguait des soins de guérison ? Bon d'accord, il ne s'y connaissait pas plus que ça, mais en toute logique, à part des médocs, des crèmes et du repos... on ne pouvait rien faire de plus, n'est-ce pas ?

Quoi qu'il en soit, le traitement réalisé sur Ignace semblait effectivement donner des résultats plus que satisfaisants, malgré les années qui lui restaient à tirer dans le monde des vivants.

_ Oh, j'voudrais pas abuser de votre hospitalité, hein... répondit-il, histoire de changer de conversation. Et puis j'ai hâte de pouvoir me choisir une couche-culotte digne de ce nom. Parce que là, franchement, ça le fait pas !

Fred ricana brièvement, car il connaissait bien ce type de bassesse. L'autre avait tout bonnement les chocottes, picétou !

Résultat, il essaya de négocier avec des arguments tous plus intéressants et attractifs les uns que les autres, puis finalement il le poussa. Bien entendu, c'était vite dit. Et plutôt que de ronchonner tout là-haut de ses deux mètres vingt, le gros bébé finit par se résigner.
L'agent à tout faire prit ensuite la main du râleur au pagne, et tous deux s'éclipsèrent vers une nouvelle aile de la grande maison. La section spa et bien-être, on va dire.
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Gura venait de se faire déposer devant l'entrée d'un nouveau lieu. Quel était donc ce parfum si enivrant qui se dégageait de ce nouvel espace ? Une combinaison d'effluves de plantes exotiques, évidemment ! Bref, une atmosphère paradisiaque qui donnait direct envie de se désaper sur-le-champ, et de courir nu, chasser des papillons, rire comme une gonzesse ivre, toussa toussa. Oups, ah non mince ! Aphrodisiaque, plutôt.

Après avoir gambergé dans l'encadrement, Le Sumo avança enfin plus en amont. D'un pas hésitant encore, tout de même. Et déjà le binz louche lui pendit au nez. La grande pièce était tout bonnement vide. À part la table prévue pour s'y allonger, en tout cas. Mais peut-être que c'était justement ça, le deal ? S'étendre sur la planche à plat ventre, et seulement ensuite, quelqu'un déboulait de nulle part pour peloter du bourrelets à tort et à travers ?

_ Ohé ? Je suis venu pour me faire...

Gura n'osa pas finir sa phrase, à vrai dire. Du moins, tant qu'il ne saurait pas à qui il avait affaire. Mais puisqu'on parle du loup...

_ Salut mon chou ! Lança une voix un brin efféminée et sensuelle. Alors, il parait qu'on a bobo ? Partout partout ?

La tête de l'inconnu – car oui, c'est bien un mec avant tout – apparut. Le coquin était occupé en train de ranger des produits sur diverses étagères. Il sortit donc de sa cachette et rejoignit Gura avec une démarche de cobra.

_ Euh... prends-le pas mal, mec ! Mais j'te le dis tout de suite, c'est non !

Trop tard, le masseur caressait déjà les premiers bouts de peau du gros, qui pendouillaient de sa bedaine. À ce moment-là, le catcheur se figea une fraction de seconde, comme électrocuté.

_ Allez, allonge-toi ! Fais pas ta difficile. On a du boulot. Un grand gaillard comme toi...

Le catcheur hésita de nouveau, consulta la porte derrière qui avait été refermée depuis, revint dans les yeux clairs et pénétrants du travelo, puis se décida enfin à s'installer sur le lit.

Par chance, le support ne se brisa pas sous son poids. Mouais bof ! Pas sûr que ce soit de la chance, en fin de compte, se disait intérieurement Gura. Au moins, s'il y avait eu moyen de l'écrabouiller, la séance aurait certainement été reportée, voire annulée.
Et puis phoque, quoi ! C'est quoi ce type, nom d'une pipe ? Un Okama ? Un garçon manqué ? Enfin... râté, devrait-on plutôt dire ? Apparemment, il n'était pas spécialement porté sur le maquillage de clown. Mais n'empêche, il ferait sans doute fureur dans un cirque.

_ Bon... raconte-moi tout, demanda le chauve en tremblottant, tandis que l'autre lui déroulait le pagne, cash. D'après ce que j'ai pigé, tu ferais des miracles. C'est bien vrai, ce mensonge ?

_ Maître Ignace est trop gentil. Je ne suis pas non plus un illuminé, un élu, ou tous ces trucs, hein. Je masse, c'est tout. Et ma foi, je suis plutôt bon. Tout ce que j'peux t'assurer, c'est que toutes tes blessures auront disparu d'ici la fin de la séance.

Bah m*rde alors ! Gura ne voulait toujours pas y croire, sous peine de tomber dans tel ou tel panneau facile. Ou peut-être que ce mec avait subtilisé un objet magique de la collection du vieillard ? Ceci expliquerait cela.
Et pire ! Du coup, en échange, voilà qu'il se retrouvait condamné à devoir agir un tantinet de la jaquette !
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_ Zohn R. Eugène, annonça le masseur, lors de la minute présentation.

_ Pardon ! S'insurgea alors le gros, qui crut mal entendre.

En plus, c'était sans compter sur les gestes de la tantouze. Comme par hasard, ses mains allaient et venaient vous-savez-où.

Bref, au vu du malentendu, le masseur se rattrapa vite en expliquant qu'on n'avait qu'à utiliser simplement le prénom. Adjugé ! Gura fit de même et ne donna donc que le sien.
Eugène raconta ensuite son petit background de l'époque, pour passer le temps. Comme quoi lui aussi venait de West Blue. Kage Berg, précisément. L'île réputée pour son concours de belles vaches.

_ Je suis sûr que ça t'aurait plu, continua-t-il, alors que le gros grimaçait d'avoir été discrètement considéré comme un bovin.

Quoi qu'il en soit, conclusion, Eugène avait donc passé son enfance dans les champs, les étables, à devoir traire des bêtes. Alors forcément, au fil des âges, il avait pu apprendre à travailler sa dextérité en pinçant des pis à gogo. Quant au lait, c'est bien connu ! C'est doux, c'est neuf, lavé avec Mirlaine. Enfin, quelque chose du genre, quoi.

Voilà pourquoi le masseur avait ensuite persisté dans cette branche qu'est la douceur, la palpation et la sensiblerie. Il avait maintenant une peau des plus parfaites et des plus lisses. Pareil pour sa tignasse étonnamment blanche comme un yaourt nature, virevoletante et si attrayante au toucher.
Depuis, il bossait donc ici à plein temps chez Monsieur Fei, qui l'avait engagé il y a quelques années. Puisque Eugène commençait à se faire connaître pour ses talents, l'info ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, à l'époque. Surtout que connaissant le principal résident de ce manoir, celui-ci venait justement de cette race de gens qui, lorsqu'il avait vent d'un trésor, dépensait tout ce qu'il fallait pour l'obtenir coûte que coûte.
Puis pour finir, c'était son majordome, bien entendu, qui avait été chargé d'aller s'acquérir du garçon sur place, par contre.

À part ça, Eugène était très beau, cela va de soi. Un visage rond, avec des yeux bleus pour charmer, une petite bouche pour piailler, un bassin docile et rebondi pour se dandiner... et quand même un semblant d'abdomen et de biceps bien entretenus, sous son débardeur rouge et très serré.
Niveau taille, il restait dans la moyenne des mâles normalement constitués, pour son âge. Donc, le jeune homme mesurait dans les un mètre quatre vingt, et la vingtaine d'années comme le catcheur, grossomodo.

_ Attention, prépare toi ! Ça va commencer ! Lâcha ensuite le masseur, sorti de nulle part.

Gura ne pigea évidemment que dalle à cette petite mascarade. En fait, l'andouille était sur le point de s'endormir au même moment.

En vérité, Eugène caressait paisiblement, certes, le corps et les bourrelets du Sumo. Quitte à devoir faire le tour de la table plusieurs fois, pour s'occuper d'abord d'une moitié, puis l'autre. Mais son vrai travail et son vrai talent ne se limitaient pas dans du simple pétrissage de peau.
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https://www.youtube.com/watch?v=z_AFLwudTnc

Impossible de s'arrêter ! Impossible de résister ! Tout le corps de Gura se détendait. De l'extérieur, on aurait pu croire à une séance de torture. Ou au contraire, de porn. Mais il n'en était rien, heureusement. Après tout, on est dans One Piece... pas dans One P*nis !
Le gros criait donc de joie et d'extase. Il hurlait de plaisir sans pouvoir se retenir. Comme on disait parfois, c'était l'explosion des sens, de saveurs. Sauf que ça ne se résumait pas juste à la bouche ou la langue, au palais, aux papilles gustatives.

En somme, Eugène avait opté pour oeuvrer avec ses techniques ultimes. Son patient était sacrément rembourré, alors le surplus de graisse servait en quelque sorte de bouclier. C'est pourquoi il dut utiliser un genre de massage un peu plus marquant. Celui où ses mains devaient pratiquement frapper, et ses doigts pénétrer. Sans lui faire mal, évidemment.
Néanmoins, la difficulté de la tâche le ralentissait d'une certaine manière. Du coup, il fallait donc mettre les bouchées doubles. Toutes ces mises en pli suintantes avaient le chic pour lui embourber et amortir les pressions appliquées.

_ C'est bientôt fini, j'espère, han ! Pas que je veux que ça s'arrête, han ! Mais han ! Si tu me relaxes autant, han ! À force, je crois que je vais finir par me faire dessus, han !

La grande classe, ce Gura, quoi. Tout dans la finesse. Il avait pu l'ouvrir pendant quelques secondes, parce que son interlocuteur se reposait. Ou en tout cas, il avait freiné pas mal pendant un instant.

Eugène devait bien admettre que le Sumo en tenait une énorme couche. Et si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, ce devait être la première fois qu'il soit chargé de se farcir un hurluberlu pareil.
Enfin, puisque c'était son Maître qui le lui avait demandé, il n'avait pas su refuser.

_ Désolé si je me suis trop donné à fond pour tes beaux yeux. Mais avec un gabarit aussi immense, tu imagines bien que j'ai dû agir dans la démesure, moi aussi. D'ailleurs, je suis crevé.

Eugène reprit son souffle et se massa ses propres bras en compote, un à un. Il avait bien dû tapoter une bonne centaine de fois chaque recoin du catcheur. Et puisque sur un hippopotame pareil, les recoins ne manquaient justement pas, faites le calcul !

_ Mais c'est quoi, en fait, ta recette ? Interrogea le gros, même exténué d'avoir rien foutu. Tu me fais des guilis en me mitraillant du bout des doigts ?

Voilà, c'était à peu près ça le principe. Comme un joueur qui pianoterait sur son clavier pour rédiger un RP. Ou une poule sur un mur qui picorait du pain dur.

_ J'ai appelé ça le Planta Finger. Parce que mes doigts peuvent s'enfoncer comme dans du beurre, une fois la peau et les muscles détendus.

Sur ce, Gura s'endormit brusquement. Le choc et le nirvana de cette séance électrique avaient réussi par avoir... sa peau.
Eugène, lui, signa son oeuvre d'une dernière tape sur la fesse du client, et décida de quitter les lieux. Pour ne pas déranger l'autre goret en train de ronfler.
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_ Encore deux ou trois traitements de choc avec la même intensité, et il pourra de nouveau courir comme un lapin. Euh... j'veux dire, comme un pingouin, hahaha !

Eugène faisait son rapport devant Maître Fei et le majordome, tandis que Gura persistait à roupiller dans l'autre pièce.

De quoi rêvait le Sumo, à vrai dire ? Disons que si quelqu'un venait surveiller maintenant, le numéro se montrait sérieusement compromettant. Toujours allongé sur la table d'opération et sur le ventre, ses grosses lèvres pulpeuses bécotaient bruyamment un oreiller. Ses bras, eux, calinaient les côtés du lit. Quant au reste du corps, il glissait quelques va-et-vient. Ahem !
Décidément, le toucher du masseur n'avait, semble-t-il, pas que des effets qui agissaient pour la guérison et l'apaisement. Ou alors, ça ne s'appliquait qu'à cet unique patient ?
La dextérité vibromassante de l'un, combinée à la chaude graisse de l'autre, peut-être que...?

Bref.

_ Alors comme ça, il est bientôt prêt, déduisit Fred. Tant mieux. Plus on attend sinon, plus on perd du temps.

_ Tu vas d'ailleurs l'accompagner, ajouta le Maître. Je pense que vous formerez un sacré duo.

_ Mais... Maître ! S'inquiéta Eugène. Qui va prendre soin de vous après ?

Ignace rit brièvement. Il expliqua ensuite que son jeune employé avait assez travaillé pour le compte d'un vieux crouton, et qu'il était temps de s'émanciper.
Et vraissemblablement, puisque le catcheur avait tout l'air du gars qui vivait déjà des aventures extraordinaires, il était donc logique de lui emboîter le pas, par exemple. Ou tout du moins, une opportunité pour commencer, quoi.

_ Eugène... avec cette affaire de lampe magique, j'ai tout claqué ce qu'il me restait. À croire qu'aucun remède n'existe contre la vieillesse, héhé. Bref, je vais donc bientôt me retrouver sur la paille et sous la terre. Je ne pourrai donc plus payer tes services. Je te libère donc de ce fardeau qui dure depuis bien trop longtemps.

Évidemment, le masseur en question avait largement eu le temps de se prendre d'affection pour son Maître. Tel son propre père, grossomodo. Il s'en fichait alors pas mal du fric, même s'il admettait dans le fond ne pas pouvoir vivre sans. Mouarf !

_ Qu'est-ce que j'dois faire alors ?

_ C'est toi qui vois, mon garçon, reprit Fred, avant que tout le monde ne se mette à chialer d'ici les adieux inéluctables. Mets ton savoir-faire à l'honneur, je ne sais pas, moi...

_ J'veux surtout retrouver le salaud qui vous a donné de faux espoirs ! Coupa Eugène, sur un ton insistant, poing levé et serré.

Les deux autres hommes éclatèrent doucement de rire, car ils décryptaient avec facilité la fougue dissimulée du jeune garçon, qui n'attendait plus qu'à s'exprimer et exploser, en fin de compte.

Alors pour l'encourager à partir dans cette voie, ils acquiescèrent cette décision. Qui sait, avec du bol, le gosse finirait par penser à autre chose que la vengeance d'ici là.
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La discussion dura plus longtemps que prévu, au final. Il faut dire qu'apprendre d'une minute à l'autre qu'on se faisait pratiquement jeter à la porte, ça laissait pas mal de questions en suspens. Surtout pour Eugène qui devait se démerder à prendre désormais sa nouvelle vie en main, en le lâchant ni plus ni moins par-delà les mers.

_ J'ai râté quelque chose ? Intervint Gura, soudainement.

Le gros avait terminé sa sieste agitée mais plus que plaisante. Du coup, à peine découvrait-il à son réveil qu'on l'avait laissé tout seul dans son coin, normal qu'il cherchait ensuite à retrouver un brin de civilisation. Celle de la maison, tant qu'à faire.
Et puis, c'est qu'on était bien servi aux petits oignons dans cette baraque, sans déc' !

_ J'vais déjà beaucoup mieux, enchaina-t-il, étonnamment énergique. Merci encore pour tes divines caresses, mon pote ! Je suis paré pour casser de la mâchoire.

Était-ce vraiment à cause du massage et du sommeil réparateurs que le Sumo pétait autant la forme ? Sans doute. Mais aussi et surtout, à son tour, il avait une dent contre le fourbe qui avait lâchement abusé de sa personne.
De quoi devenir tout bleu, et même y perdre son slip ! Peut-être même le pêché le plus impardonnable dans toute cette sale histoire ! Laule.

Il le fit d'ailleurs savoir à son public, qui avait déjà un peu deviné depuis son imposante apparition dans le salon du manoir, au début.

_ Si tu crois ou non au destin, mon cher, on doit pouvoir t'arranger ça. Comme tu le sais déjà, tu as précisément atterri sur l'île de Goat. Et beaucoup de pirates y ont donc fait escale par le passé.

_ Oh non ! Ils ont pillé tous les marchands de vêtements, ça veut dire ?! Réagit-il à côté de la plaque, car il appréhendait aussitôt le pire.

_ Euh... bloqua Ignace, pris au dépourvu.

Le majordome se permit alors un peu d'aide pour corriger le tir.

_ Maître Fei t'explique qu'il est suffisamment au fait de la situation de l'île pour prétendre connaître l'existence d'un trésor.

Et ce n'était pas le musée visité un peu plus tôt qui contredirait ce genre d'info, qui plus est. Oui, bon, d'accord ! L'inutilité des objets exposés supposait surtout que le vieux possédait un grain à la place du ciboulot.
En clair, ce fameux trésor se révélait donc n'être qu'une simple rumeur de plus. Génial !

Cependant, quand on parlait de trésors à Gura, c'était avant tout un rapport à l'or ou à des berrys dans un coffre. Pourtant, suite à sa dernière et malencontreuse aventure, qui s'était conclue par de la prison diabolique, le goût des bonnes choses brillantes avait tout de même de quoi lui irritait la pomme d'Adam.
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~ Deux semaines plus tard... ~

Gura et Eugène faisaient donc la paire. Toujours sur l'île de Goat, ils avaient dit au revoir au vieil homme du manoir et à son lèche-botte fidèle, afin de continuer leur aventure. Celle qui les mènerait à un soi-disant trésor ayant appartenu à une célèbre pirate, Alvida. Du moins, c'était ce qu'il se racontait depuis des lustres et perduraient même encore de nos jours.
Quoi qu'il en soit, de rumeur en rumeur, on avait fini avec le temps par délimiter la zone de recherche. Le collectionneur, en tout cas. Mais fallait-il réellement s'y fier pour autant ? Gura ferait comme si au début, pour le moment ou en attendant de trouver de meilleurs pistes ou indices.

Mais après tout, si on partait du principe que les pirates n'étaient jamais les bienvenus, ils allaient donc forcément stationner leurs navires dans un coin tranquille ou isolé. Et si jamais ils ressentaient ce besoin de frimer, ils leur suffisaient juste de se faire remarquer... en général, en foutant la merde dans le bac à sable des pauvres innocents.
Conclusion, à partir de là, il était plus ou moins facile de retracer encore les anciens parcours des vieux de la vieille. Et puis, on pouvait également compter sur de la nouvelle génération de pirates, au fil des années, qui n'aurait donc que ça à glander de leurs journées. Merci Gold Roger et autres poujins de sa trempe, sans doute !

Bref, trève de blabla. Le Sumo et son comparse furent amenés à descendre dans telle ville du pays, connue justement pour ses affres du passé. Sur place, les riverains devaient avoir vécu toute sorte de menaces, et ça se lisait souvent sur leurs visages dès qu'un étranger ou autre clampin trop bizarre se pointait.
Encore que, même pour un cambré du fion tel que le masseur, ça pouvait à la rigueur passer. On devait croire qu'une tordue du poignet ne ferait jamais le poids. Par contre, une montagne de graisse en pagne, et qui faisait trembler les meubles après chacun de ses pas, là il y avait tout de même un peu de quoi claquer des dents.

_ Bonjour ! S'écria soudain le gros joyeusement, en pleine rue. Vous avez déjà entendu parler du trésor de Alvida, par hasard ? Si oui, c'est de quel côté ?

Kilécon !

Facepalm de Eugène dans la foulée pour la peine, tandis que dans les environs ça marmonnait dans un autre registre. Le genre de discussion qui signifiait qu'une autre tête de mûle s'était mise en tête qu'on gagnait mieux sa vie en piochant dans le fric des autres, plutôt que d'aller bosser soi-même... à la sueur de son front. Ahem !

_ Mais t'es malade ! Réagit enfin la tantouze. C'est le meilleur moyen de se faire repérer !

_ Par qui ?

_ Bah... tout le monde. Même la boulangère de quartier est susceptible de dégainer son fusil de chasse. Ou alors d'autres pirates aussi friands que toi de gagner quelques piécettes pour s'acheter un...

_ S'acheter un slip ? Reprit direct le catcheur. Meuh nan. En ce qui me concerne, c'est un peu exceptionnel, voyons...

_ ... Un navire, des armes, des services, et tout un tas de trucs qui leur donnerait de la renommée !

Ah ouais ! C'est sûr, dit comme ça, il aurait mieux valu tourner sa langue sept fois dans sa bouche, pour éviter de baver des questions inutiles.
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Ainsi, ce qui devait arriver, arriva. Après avoir fait voler des clients d'un bar au travers de la fenêtre, un type plutôt balaise apparut dans l'encadrement de porte de l'établissement. Probablement le sbire d'une petite équipe d'Agence Tous Risques, quoi. Il aurait pu être le capitaine, mais vous savez ce qu'on dit ? Tous dans les muscles, rien dans la tête. Enfin, quelque chose comme ça, quoi. En somme, s'il ne savait pas commander des hommes un chouïa, il avait au moins sa place en tant que bras droit.

_ T'as parlé de trésor, j'ai bien entendu ? Fit-il avec sa voix super grave, et un sourire mesquin.

Le gars n'était pas aussi vertigineux que Gura, mais il avait ce petit truc dans le regard. Le genre d'étincelle qui te sommait de coller ton menton sur le torse, ou encore de longer les murs pour te faire la malle discrétos.

D'ailleurs, c'est ce qu'entreprit la faible foule de gens dans les parages. C'était un peu une seconde nature chez eux, un réflexe. En clair, "tire-toi fissa, et tu survivras !"

_ Ouais, c'est bien moi ! Répondit le Sumo, en faisant style de zieuter un oiseau dans le ciel. Tu peux me renseigner ?

Là, Eugène regretta d'avoir dû courber l'échine devant les dernières paroles de son Maître. Suivre ce gros porc dans ses aventures ? Du suicide, sans déc' !
Pour le faire pâlir un peu plus, des craquements de phalanges résonnèrent ensuite, provenant bien sûr de l'autre armoire à glace.

_ T'inquiète, mon pote, continua-t-il, en guise de réconfort peut-être. Avant, je travaillais dans un cirque. Tu t'en souviens ? Donc, je l'étale d'abord et on va poursuivre les recherches ailleurs.

Bah... euh... ok. Super.

_ Alvida...? S'interrogea l'autre pirate costaud, pendant ce temps. Ah, je vois. T'es de la famille, c'est ça ? Un cousin éloigné ou quoi ?

Gura ne comprit pas où le mec voulait en venir. Du coup, on finit par lui expliquer que la personne en question -une femelle pirate du siècle dernier, quoi- était ni plus ni moins qu'un gros thon, à une époque. Il éclata alors de rire et considéra même l'explication comme un compliment.

Par contre, ce ne fut pas du goût du baraqué. Il espérait avoir tapé dans le mille grâce à son raisonnement. Alors apprendre qu'il était surtout carrément à l'Ouest, ça ne l'enchanta guère. De quoi le faire fumer des oreilles, vexé pour peu qu'on semblait se moquer de son piètre quotient intellectuel.

_ C'était pourtant une question pertinente, bordel ! Râla ce dernier. J'suis sûr qu'elle possédait autant de bourrelets que toi, en plus ! Mais puisque t'as osé me rabaisser, j'vais te le faire payer sur-le-champ !

Résultat, ce clown sortit aussitôt ses deux flingues, un dans chaque main, et les brandit vers ses deux cibles. Bon d'accord, Eugène n'avait rien demandé, mais pour le même prix, il serait quand même sur la liste.

Et sur ce, avant d'envisager d'appuyer sur les gachettes, il se présenta en guise d'adieu... même si pour les ôtages, ça sonnait comme le dernier nom qu'ils emporteraient avec eux en Enfer, par exemple. Bref, il s'appelait donc Ted Deuneu... comme par hasard ?
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_ Ah bravo ! Se plaignit Eugène. Et dans ton cirque, j'parie que t'as aussi appris comment éviter les balles ?

Gura, quelque peu désamparé, se tritura ses grosses lèvres et s'interrogea. C'est vrai que son partenaire n'avait pas tort. Au catch, il n'y avait pas d'armes à feu autorisées sur le ring. À tout casser, peut-être une chaise, une batte ou autre outillage dans la même veine, mais sinon...

_ Bah et toi alors ? Fit Gura, pour sa défense. Tu peux pas aller lui mettre une petite main au panier pour qu'il s'endort ?

La tafiole ne sut quoi répondre, à part peut-être un long soupir. Un souffle qui signifiait que son interlocuteur était parfois vraiment irrécupérable.

Néanmoins, le Sumo n'avait pas tout à fait répondu à côté de la plaque, dans le fond. Car s'il y avait seulement moyen de s'approcher à bonne distance de l'exécuteur, alors l'occasion de pouvoir glisser quelques douces caresses permettrait de prendre un avantage certain sur le vilain. Soit le choix de lui ramollir les membres, soit de les lui raidir. Et ainsi, trop détendu ou paralysé, le mec n'aurait plus que ses yeux pour pleurer.

_ Fermez-la ! Gueula l'homme armé, avant qu'on l'ignore un peu trop facilement. Ce n'est plus le moment pour prier, haha ! Personne ne vous sauvera ici.

Après quoi, il s'apprêta à presser la détente de ses pistolets, mais chose étonnante... le catcheur venait de fouetter son pote sans prévenir, grâce à son attaque de la vrille furieuse, Toupie Booblade. Shlak, quoi !

Un long silence, une fine rafale de vent, et un ange passèrent ensuite. Ouais voilà ! À la queue-leu-leu, on pouvait même pratiquement dire. Pourquoi ce revirement soudain de violence ? Gura prit son temps pour l'expliquer, en tout cas. En clair, s'il avait bien retenu une leçon lors de ses combats, c'était que quand on n'y arrivait pas, il fallait toujours tenter de ruser. À force de taper des gens et de s'en prendre plein la poire, cette leçon était devenue en quelque sorte sa devise, avec l'expérience.
Et puisqu'avec l'âge d'or de la piraterie, on vivait de surcroît dans un monde sans foi ni loi, autant ne pas se gêner, hein ? Bref, rien de tel qu'un bon petit coup de p*te bien placé, et la gagne pouvait changer de main.

_ Mais j'suis toujours là, crétin ! Se manifesta l'autre enfoiré de pirate.

En effet, l'ennemi faisait toujours face au Sumo. Mais pendant ce temps, en arrière-plan, Eugène, lui, avait fini de réaliser sa bonne action.

_ Fap Fap Twist ! Énonça-t-il, légèrement désynchro et aussi mou qu'un pochetron trop plein.

À vrai dire, à l'origine il n'avait pourtant pas l'intention de se la jouer décalage "façon Japanimation". C'était surtout parce qu'en se mangeant deux gros tétons fulgurants dans la joue, "out of nowhere", son visage avait aussitôt sacrément enflé et lui déformait donc désormais sa façon de s'exprimer.

Vous l'aurez compris ? Gura avait ainsi profité de l'effet de surprise et de confusion pour éjecter son compère sur leur adversaire. Puis grâce à un mix de sensuelles et vigoureuses caresses, ce dernier découvrit la sentence donnée sur ses bras. En l'ocurrence, les tordre de manière à lui coincer finalement le canon de ses revolvers vers sa gorge.
Et si par malheur, quelqu'un passant par là avait la lubie ou la pulsion de lui chatouiller l'oignon, la victime ne pourrait éviter de se tirer dessus.
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_ Voilà ! Nous ne sommes plus menacés maintenant. Merci qui ?

Gura tapa la pose du vainqueur, et tendit l'oreille vers son assistant. Manque de bol, celui-ci ne tint pas très longtemps sur ses jambes, puis se laissa choir comme une crêpe, au sol.

Le Sumo patienta encore un peu, au cas où l'autre simulait une farouche vengeance avec un fourbe coup du lapin, par exemple... mais ouf ! Rien de tel ne se dévoila à l'ordre du jour. Eugène avait véritablement dégusté. Mettons ça sur le compte de sa sensiblerie, allez !

De toute façon, au même moment, le pirate prisonnier toujours présent n'avait pas dit son dernier mot. Non pas qu'il comptait récidiver ou fuir, hein, alors que seuls ses bras ne pouvaient plus bouger. Il avait justement bien trop peur de faire le pas de trop qui lui ferait sauter la cervelle, quoi.
Alors bien au contraire, le dernier mot... dans le sens où il pouvait toujours parler et avouer ce qu'il savait, au risque sinon de finir éparpillé. D'ailleurs, l'abruti tremblotait comme une feuille, appréhendant le pire.
Et qu'est-ce qui était pire que deux plombs dans la cervelle ? Une montagne de graisse dégoulinante, capable d'envoyer paître son propre copain dans le décor, pardi !

_ Bon allez, j'ai été gentil tout à l'heure, mec. Donc ok, t'as cru que t'étais fait pour devenir pirate, et là aujourd'hui, tu découvres que tu n'es plus qu'une loque. Ça arrive de faire le mauvais choix, tu sais... et je compatis. Mais promis, si tu me lâches des bons tuyaux, tu garderas ta dentition intacte. Tope-là !

Ah non mince, il ne valait mieux pas que le gars s'essaye à l'esbrouffe ou le geste inconsidéré.
Gura s'excusa alors avec des grands gestes dans le vide, croyant déjà qu'il avait tout foutu en l'air pour la suite de l'aventure. Résultat, l'ôtage eut également les chocottes et poussa des petits cris de dinde.

_ Tu disais ? Renchérit le Sumo, avec un brin de moquerie dans la voix. Alvida... le trésor... il est caché... patati, patata...

Pour mettre un peu plus d'huile sur le feu, le gros tas se mit à pincer ce qui pendouillait à son torse, tout en fredonnant un petit air à la con de son enfance.
Bon d'accord, ça faisait un peu beaucoup musique d'ascenseur aussi. Mais une fois la mélodie écoulée, ça signifiait du même coup que le mastodonte arrivait en limite de patience.

_ Ok, ok, j'vais tout dire, abdiqua le Monsieur Muscles, en train de ruisseler du front. Enfin juste ce que je sais. Et c'est pas grand chose.

Sur ce, malgré la pauvreté des renseignements, ce fut le grand déballage. Comme quoi son équipage était stationné plus loin dans telle direction, et que s'il était en solitaire dans cette zone, c'était pour essayer d'en savoir plus auprès des habitants. Malheureusement, les bougres trop tacites ou ignards ne sachant baver la bonne dose de scoops, Ted comptait tout saccager en échange. C'était ça ou rentrer bredouille devant le patron, qui plus est. Donc bof bof !

Et là, réglé comme une horloge, ce fut de nouveau au tour du masseur de participer un peu. On aurait dit qu'il n'attendait que ça, le saligaud ! Conclusion de l'interrogatoire donc, il bondit aux lèvres du pirate bloqué des coudes, et... euh... ahem... l'embrassa carrément. Si si ! Sur la bouche, quoi. Comme ça, cash !
Alors oui, on pouvait admettre que la piraterie avait une certaine forme de virilité dans le métier, mais là, comment dire ? Le catcheur resta bouche bée, tandis que Ted tombait à la renverse, évanoui.
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_ Bah quoi ? J'lui ai évité de faire une connerie, au moins. Ma maman me disait toujours : "un bécot et au dodo". Enfin, j'ne me souviens plus très bien. Peut-être que c'était mon papa.

_ M'en fous ! Aboya illico le grand chauve, yeux écarquillés et la bouche toujours grande ouverte. En route vers le bâteau, et euh... tu passes devant, hein !

Eugène sourit et remercia son compagnon d'une voix sensuelle. Il considérait sa réponse comme de la galanterie, mouarf ! Ainsi, pour appuyer cette politesse, il ouvrit la marche sans oublier de balancer du derche, tel un pendule de voyante.

Gura déglutit une dernière fois avant de lui emboîter le pas, -voire même, lui laisser deux ou trois mètres d'avance aussi, sait-on jamais- puis, en avant vers le nouveau lieu ! Au final, plus la balade s'éternisa, plus le Sumo trouva le moyen d'être hypnotisé par le déhanché de son acolyte. Rien de plus facile alors pour ne pas se perdre ou rêvasser en chemin, le gars suivit son guide comme un bon petit toutou... bien dressé. Juste l'animal, hein ! Pas l'autre truc !
Pendant ce temps, Eugène en avait profité pour malaxer sa figure gonflée plus tôt, et hop ! Ce fut très vite un retour à la normale, comme si de rien n'était. Il ne resterait ensuite plus qu'à s'enduire d'une crême pour peau de bébé, afin de retrouver tout son éclat. Un truc à base de lait de vache, sans doute.

_ On n'est encore loin ? S'étonna Gura, après avoir cru parcourir des kilomètres depuis leur départ. J'commence à en avoir marre. On aurait dû louer une trottinette ou quelque chose...

_ Tu es fatigué ? Tu as mal aux pieds ? Tu veux te reposer ? Tu veux... te faire masser ? Tu peux compter sur mon... doigté !

Aww ! Gura se figea net et se ressaisit en un éclair. L'autre avait annoncé ça comme un commercial d'une pub TV. Encore un peu, et il affichait même le prix, avec une réduction de plus de cinquante pourcents, à cause des soldes de l'été.

Du coup, le Sumo fit mine de toussoter mais ce fut pire que mieux. Il put d'ailleurs sentir dans le regard de l'autre efféminé que ça lui offrait une occaz' en or de prendre de ses nouvelles, et pire ! De proposer encore ses services gratos ou à un prix d'ami.
Résultat, le gros montra les dents et se vanta d'être le chef, du haut de ses deux mètres vingt. Quelques bourrelets plus bas sinon, sa poitrine pendouillante convulsait, histoire de montrer qu'au moindre geste brusque, elle était parée pour déglinguer de la Conchita Wurst rasée de près.

_ Bon, écoute-moi bien ! Conclut-il, en durcissant le ton, et les tétons. On trouve ce trésor, comme ça j'peux m'acheter un bâteau, pis j'me casse sur Grand Line !

_ Ou on peut peut-être essayer de piquer celui de l'équipage pirate ? Rétorqua Eugène, avec un peu de jugeotte à la clé.

_ On peut faire ça aussi, s'inclina alors direct Gura, soudain émerveillé. Comme ça avec tous les Berrys, j'pourrai m'acheter Ze Slip de riche !

Bras levés au ciel, voilà comment on passait de la petite colère à la vision du paradis.
En revanche, concernant le professionnel de la caresse, c'était complètement différent. Il se disait qu'avec autant de fric, qu'importe la somme totale, ce serait pour le rendre à son Maître qui avait tout perdu. Renflouer les caisses d'un riche à l'agonie ? Mouais bof, chacun son truc, quoi.
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Finalement, la promenade perdura jusqu'à ce que les deux pipelettes arrivent en bout de parcours. Gura avait passé son temps à vanter les mérites de porter un sous-vêtement de marque, en or, qui clignote, qui fait de la musique, avec ou sans braguette, système d'absorption anti-sueur, stationnement assisté en marche arrière, et tout le toutim d'options inimaginables. À tel point que même un Noble de Marie-Joie n'aurait pas été en mesure de pouvoir se l'offrir.
Évidemment, quant à son pote masseur, il n'avait que faire de tous ces aspects à propos des fringues. Au contraire, son truc à lui, c'était plutôt de les baisser jusqu'aux chevilles. Alors à quoi bon s'encombrer avec du textile trop voyant, alors que la vraie beauté se trouve apparemment une fois le corps mis à nu ?

En tout cas, le duo l'avait tellement ouvert, qu'une fois à destination, le reste de l'équipage pirate s'était également farci toute la fin du speech. De ce fait, d'abord amusé par de telles paroles étranges, les types avaient cru à une sorte de blague. Et qui plus est, leur cachette étant soi-disant parfaite selon eux, comment des gêneurs auraient pu s'introduire jusqu'ici ?
Mais en voyant les silhouettes des deux hommes, leur grimace ne fut plus la même. À la rigueur, peut-être des pauvres mendiants errants, ou des vagabonds un peu simplets ? Bref, il était tout de même plus judicieux de rester en alerte. Surtout pour des rebelles un peu noob sur le marché de la piraterie, dira-t-on.

_ Ohé, les guignols ! Vous n'avez rien à faire là ! Dégagez où on vous bute sur-le-champ !
_ Et puis, comment vous avez réussi à venir jusqu'ici, au fait ? C'est supposé être bien à l'écart !

Près de la mer donc, leur bâteau de petite taille campait à quelques mètres de là. Ancre plantée, grande voile remballée, une petite douzaine d'hommes à peine épiait les deux intrus sur la rive en contrebas.
À part ça, si on excluait les deux plus couillus qui venaient de jacter leurs griefs de pacotille, le reste du comité d'accueil paraissait n'être que des figurants en CDD, à vue de nez.

_ Euh... sans doute parce que vous êtes nuls, et que c'est difficile de l'admettre, mouhahaha !

Fier de sa provocation, Gura pivota vers son comparse car il envisageait de lui taper dans la main. Mais à peine celle-ci tendue, l'autre claqua la sienne sur sa grosse fesse. Génial ! Il y avait encore du progrès à faire, question synchronisation et symbiose, hein ?
Résultat, le Sumo jouit brièvement en le menaçant de lui coller une mornifle dans l'oeil, avant de se souvenir que la fois précédente, Eugène était tombé dans les pommes quelques secondes, la tronche défigurée.

_ Bon d'accord... reprit-il tandis que des insultes se mirent à bourdonner dans son oreille, à l'étage supérieur. C'est votre nakama en ville qui nous a tout avoué. Une vraie petite balance, sans déconner !

_ Je confirme, ajouta Eugène, index levé. Belle musculature pourtant, cet homme savait s'entretenir.

L'équipage se refusa bien sûr à croire ces sornettes au début, et rejeta alors la faute sur le catcheur et sa compagne mâle en débardeur moulant. Néanmoins, après des échanges tous plus vulgaires qu'inutiles, chaque partie commença à ne plus avoir d'alexandrins de rappeur du neuf-trois en stock à se postillonner dessus.

Et donc, la conclusion tant attendue et inévitable s'imposa d'elle-même. Ça se finirait avec les poings d'ici la prochaine poignée de secondes.
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