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The World Governement Boxing Tournament

Rappel du premier message :

An de grâce 1620, faubourgs de Mariejoa, un hangar gigantesque appartenant au Cipher Pol n°8. En ce début d'après midi béni des dieux, de nombreux soldats de la Marine en permission ou pas ainsi qu'un nombre tout aussi conséquent d'Agents se dirigeaient, l'air de rien, vers ce même hangar. Évidemment, la tenue de ce tournoi était un secret de polichinelle que seules les recrues les plus récentes ignoraient. Tous les ans, un tournoi de ce genre avait lieu, les années paires à Mariejoa, les années impaires à Marineford.

Quelle était la particularité du WGBT ? Les participants étaient désignés le jour même parmi les spectateurs. Huit heureux élus, ou damnés cela dépendait de la perception qu'on en avait. C'était donc devenu un moyen de bizuter les nouvelles recrues. On leur promettait d'assister à un banal tournoi puis on truquait le tirage au sort pour voir le bizut sur le ring se faire écraser par 120 kilos de muscles. Truquer le tirage ? Des représentants de la Loi ? Et bien oui. Quand corporatisme, rivalité entre services et paris sont de la partie, il n'y a plus de Loi qui tienne.

Le Hangar était plein à craquer, plusieurs centaines de personnes avaient fait le déplacement. Des humains majoritairement même si on repérait ça et là quelques hommes poissons portant l'uniforme de la Marine. Dans un coin se trouvaient même un petit groupe de géants. Les commentaires acerbes de la part des agents du CP n'avaient pas manqué. Ces Marines étaient décidément de fieffés tricheurs pour essayer de faire inscrire un monstre de 15 mètres de haut à un tel tournoi. A l'arrivée des spectateurs dans le hangar, un numéro leur était remis. Si les nouveaux n'y comprenaient goutte, les anciens eux ricanaient.


Une fois le hangar bondé et même archi bondé, et alors que dans les travées les spectateurs commençaient déjà à s’empiffrer de chouchou, beignets et autres donuts, un speaker vint se placer au centre du ring. A en juger par son costume impeccable, il appartenait au Cipher Pol. Il s'éclaircit la gorge, tapota son micro puis sa voix retentit dans tout le hangar.

"Mesdames et Messieurs, je demande votre attention ! Merci. Hum. Braves et loyaux serviteurs du Gouvernement Mondial..."

"Parle pour toi !"

"Hum. Je disais donc... Bienvenue au septième WGBT ! Avant toutes choses, remercions chaleureusement le Cipher Pol 8 et son chef Ao Novas de nous accueillir. "

Bizarrement peu d'applaudissements répondirent à cette remarque. A croire que le CP8 n'était aimé que des membres du CP8. La guerre des nerfs avait déjà commencé et même les plus novices percevaient qu'il y avait quelque chose de louche. Après tout, aucun programme de la soirée n'avait été distribué.

"Et sans plus attendre, nous allons passer à l'évènement que vous attendez tous. Le tirage au sort des rencontres ! Chacun d'entre vous s'est vu remettre un numéro à son arrivée. Nous allons donc faire procéder au tirage au sort par une main innocente."

Hébétement des bizuts, ricanements des anciens qui doutaient de "l'innocence" de cette main. Par innocente il fallait entendre neutre dans toute cette histoire. En l'occurrence il s'agissait d'un malheureux diplomate d'un royaume obscur qui avait été réquisitionné pour l'occasion. La tension était à son comble alors que l'homme plongeait sa main dans le saladier. Bizarrement, sa main paraissait trembler, ses yeux étaient vitreux. N'y aurait-il pas quelqu'un dans le public qui tentait d'hypnotiser le diplomate ?  Mais les petits papiers commencèrent à sortir lentement.

"Le 627 et le... 139 ! Notre premier combat de ce soir opposera donc l'Agent Mayaku Miso du CP5 au Caporal Kiril Jeliev !"

"Mais continuons sans plus attendre. Numéro 537 et 208 ! Le deuxième combat verra donc s'affronter le Matelot de 1e classe Craig Kamina et l'Agent Alcéa du CP5."


Des murmures de réprobations se firent entendre dans les rangs des hommes en noir. Un homme poisson ? Ces monstres étaient forts comme dix hommes ! Ces Marines ne respectaient décidément rien.

"On arrête plus Sir Rodrick, notre main innocente ! Voici déjà le 3e combat ! Le numéro 712 contre le 465 ! L'Agent Alric Rinwald du CP5 affrontera donc le Matelot de première classe Stark Lazar".

"Sans plus attendre, notre 4e et dernier combat de ce premier tour. Le numéro 42 contre le numéro 917, l'Agent Joseph Patchett du CP5 affrontera donc... gloups, le Médecin Chef géant Rastignac."


Là pour le coup, ce furent plus que des murmures, ce fut une bronca. Deux raisons à ça, seul le CP5 avait eu la chance (ou le talent) de voir ses agents sélectionnés. Mais surtout, la Marine avait réussi à faire entrer un géant dans le Tournoi. Pensez donc, un géant de 14 mètres de haut combattant sur un ring de 3 mètres sur 3. Ce serait déjà un miracle si le sol du ring supportait son poids. Le plafond n'était même pas suffisamment haut pour lui permettre de se dresser sur toute sa hauteur. Sur le ring, le malheureux Sir Rodrick continuait à tirer des petits papiers, ses yeux toujours aussi vitreux. Visiblement l'hypnotiseur s'était planté quelque part. Mais le Speaker n'en tenu pas compte. Il était temps de lancer la compétition.

"Avant de commencer, un bref rappel des règles. Les combats se déroulent à un contre un sur le ring selon des rounds de 3 minutes. Nous fonctionnerons selon la règle du 3 Knock Down. Si vous tombez trois fois à terre durant le même round, c'est fini. Le combat pourra durer jusqu'à 10 rounds, si un vainqueur n'a pas été désigné à ce moment là, la décision sera prise par les juges. Chaque participant a le droit à trois soigneurs qui pourront l'aider dans les intervalles entre les rounds. Sur ce, si les deux premiers  combattants veuillent bien se rapprocher du ring pour se préparer. Un short, des chaussures et des gants de boxe leur seront gracieusement fournis et en attendant, veuillez accueillir nos pompoms girls du jour, l'escouade de charme du CP8 !"


Dernière édition par Joseph Patchett le Sam 8 Nov 2014 - 16:42, édité 5 fois
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Prendre ma place ? Vous gênez pas !
Ne faites pas l'enfant.
C'est que, j'avais à faire à Marie-Joie, euh...
Est-ce plus important que la bourse de vos mécènes ?

Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre qu'un galonné ait misé sur moi, putain ? Moi, si j'avais des thunes et du cran, j'aurais tout investi dans l'géant, ou dans l'clochard pinté qu'a l'air d'être un sacré lascar. C'est carrément inquiétant qu'un d'mes supérieurs puisse avoir la clairvoyance d'un hérisson glandant sur une route. Au point d'miser sur l'homme-requin pour la simple raison qu'il est un... homme-requin. Putain de préjugés, putain de tournoi. La colère et la peur mêlés me glacent, et mon squelette joue aux maracasses. Ah ouais, ça m'a bien scié les guibolles, de découvrir que même côté marine, quelques clampins étaient prêts à m'faire la fête. Ah ouais, j'm'en rends compte maintenant, j'suis tout frissonnant. J'veux fuir, et mon repas aimerait se faire la malle aussi.

Vous avez bien mauvaise mine. Si vous vomissez, n'oubliez pas de manger avant de monter sur le ring. Il vaut mieux ne pas partir au combat l'estomac vide.
Mais ces mecs, c'était qui ?
Oh, quelques racistes mal intentionnés. Rien que vous ne puissiez pas gérer, Kamina.

Hin. Le buffle avait de gros muscles saillants à en étouffer la petite tête qui les trimbale, mais le rat me semblait trop maigrelet pour être honnête. S'il avait décidé de sortir un poignard de sa veste pour me planter, j'aurais plus eu qu'à combattre les tripes à l'air. Ça aurait fait partie de la stratégie de bluff ? Considérant que ça m'aurait permis de me réveiller de ce cauchemar, j'aurai tout compte fait peut-être préféré me prendre une petit rouste en catimini qu'une spectaculaire devant le gratin des fous furieux de Marie-Joie. Ça tombe bien, me sentir forcé de remercier ce grand dadais sinistre m'aurait arraché la langue. D'ailleurs, j'me souviens pas lui avoir demandé un massage, alors j'apprécierais cordialement qu'il éloigne ses sales pattes de là.

Je suis certain que ceux qui croient en vous sauront se montrer généreux si vous portez leur espoir jusqu'au bout. Vous tenez là une formidable opportunité d'évolution.

J'ai une pressante envie... de déguerpir.

Aaaah... Attention, le grand ! Il se relève !

Juste une fraction de secondes de distraction, et je me casse loin loin, dans un coin moins dense en psychopathes. On m'arrête plus, je filoche. J'vais semer le croque-mitaine ! ...
... d'une pseudo-mandale dans la nuque, le caporal bousille mon dernier espoir d'escapade. Ce fils de vautour est plus vif qu'il en a l'air. Merde.

J'espère ne pas vous avoir fait trop mal. Et si vous partiez rejoindre votre ami homme-poisson ?

J'insiste pas et fait demi-tour tandis qu'il reste planté au milieu du couloir comme un cerbère. M'retourne de temps en temps pour contrôler sa position. Il bouge pas. Il décale pas. Il attendra. Une porte s'est fermée sous mes petits yeux tout impuissants. Et mes ennemis attendront pas que je monte sur le ring pour tenter de me réduire en filets, c'est confirmé.
Putain.
V'là le retour de l'ambiance assourdissante qui m'fond dessus. J'couve une vilaine migraine. Ma cervelle saturée. La nausée qui se balade dans le décor.
Frangin a pas bougé. Il a étalé un vrai petit atelier sur le banc derrière lui, et s'emploie à tordre des gros clous rouillés comme s'ils étaient de plastique.

Non non non. J'ai une meilleure idée que d'attendre tranquillement mon tour à l'abattoir. Outre les mauvais tours et les hurlements, la principale occupation du coin, c'est de s'empiffrer de saloperies. Suffit de se baisser pour ramasser des vieux sacs de cookies usagés. Vu ? Je vais joyeusement cracher mes tripes dedans.

EUUUUUURRRRRK !

J'ajoute un ou deux mollards de faux sang et de gerbe. Les quelques miettes de cookies qui surnagent donnent une surface granuleuse à la mixture, une genre de croûte brune répugnante. Ça shlingue à en réveiller un macchabée enrhumé ! M'avez cherché, m'avez trouvé ! Je scelle le sac boursouflé, et pourvu de ma p'tite bombe biologique, me reste qu'à trouver un moyen d'approcher la fleuriste sans me faire repérer.

Hihi. On me fera pas croire qu'elle aura encore le coeur à m'étriper une fois recouverte de cette horreur...
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Quoi ? Il est déjà K.O ? Mais elle n'a rien fait pour... Perplexe, la blonde baisse sa garde alors que l'arbitre compte. Et finalement, l'autre se relève. Encore surprise, la borgne essaie d'éviter les coups, mais elle n'est pas concentrée, son Kami-E est raté. Elle grimace. Le moins qu'on puisse dire, c'est que la femme du caporal doit pas trop aimer leur proximité, à cet instant.

Elle est légèrement sonnée quand sonne la fin du premier round. Elle saigne. Elle s'en fiche. Elle n'a pas vraiment eu mal. Secouant la tête, revenue dans son coin, à boire du chocolat dans une bouteille et une barre de chocolat dans la main, elle est remise sur pied. Elle reprend sa garde quand les cloches sonnent, fin prête.

Remontée comme une souris mécanique, elle se sert de ses enseignements pour bombarder son adversaire de coups, galvanisée par les cris de ses compagnons. Elle n’entend que vaguement les tentatives de triches de ses collègues. Par contre, quand il s'agit du feu à la réserve de chocolat, elle tourne la tête. Juste au moment où Kiril lui balance une autre mandale.

Elle recule sous l'impact, son arcade sourcilière explosant, la faisant saigner un peu plus. Elle a une tronche digne d'Halloween. Mais ce n'est pas fini. Tombée au sol en trébuchant, elle se relève derechef, secouant la tête, chassant les gouttelettes de sang de sa vision unique.


« C'est l'caporal qu'a mis l'feu Maya ! Défonce-lui la tronche ! »

Même si ce n'était pas vrai, ça suffit pour que Maya retourne son attention vers le Kiril. Elle plisse l'œil, façon menaçante, et fait rouler ses épaules. Pas très impressionnant sur une gamine borgne, mais c'est pour mieux se concentrer. Il a mis le feu au chocolat quoi ! Il mérite une bonne correction.

Elle prépare son Soru soigneusement, comme si elle s'échauffait, frappant le sol de ses pieds, et lui fonce dessus. Bang. Contre les cordes. Elle s'éloigne un peu, et frappe à nouveau. Les gants la gêne, mais tant pis. Elle frappe au-dessus et en-dessous de la ceinture. Parfaitement. Les coups bas, elle connaît. Même si elle n'est pas fan.

Elle serre les dents quand il réplique, encaissant sans broncher, dardant son œil d'émeraude un peu boursouflé sur lui. Et l'arbitre vient les séparer alors que la fin du second round est sonnée.
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- VOUS AVEZ PAS VU QU'ELLE M'A FOUTU UN COUP EN PLEIN DANS LES BOURSES ? QU'EST-CE QUI NE VA PAS AVEC VOTRE CERTIFICAT PROFESSIONNEL ? ET PUIS QUI SONT CES GENS QUI OSENT ENCORE M'APPELER CAPORAL !?

- Certificat ? Quel certificat ? Non, non. J'étais dans le troc, moi, avant de devenir arbitre. Si j'ai bien appris quelque chose de mon métier, c'est que tout est négociable ! Même une paire de...

Je retourne dans mon coin, grommelant. Cette petite est coriace. Trop. Quand on s'est mis à parler de chocolat -ouais, d'ailleurs, qu'est-ce que c'est cette histoire de réserve ?- ses coups sont subitement devenus plus fort. Je me craque le dos et les épaules en demandant qu'on me serve dans une de ces choppes allemandes. Un truc russe. Avec, le gars qu'on va appeler Luc me donne un spray au poivre en clignant des yeux. Reçu 5/5, on va pas s'attarder plus longtemps à jouer à l'honnête boxeur. On sait tous que c'est à cause de son âme vendue au Diable que Cassius Clay a chopé Parkinson. Moi, se trouve que je l'ai déjà de temps à autre. C'est à cause de la bibine. Mais ça m'empêche pas de latter des gueules.

- Dites, m'sieur Jeliev ?
- QUOI ENCORE ? JE SUIS EN PÉTARD LA !
- Non, non c'est que, votre "coach" est revenue de la salle de massage.

Je glousse. Encore ce tyran ? Si elle me voit entrain de perdre, elle va me faire la fête avant même que mon adversaire lève les fesses de son tabouret. Attends quoi, il a dit salle de massage ?

- Vous avez dit salle de massage ?
- Oui, elle a dit que cette salle était remplie d'ondes négatives -et de péteux qui sentent la merde- du coup, elle avait besoin de se relaxer...

Mais pour qui se prend ce diablotin roux...

- Elle a rajouté que vous feriez mieux d'être aimable avec elle, c'est ELLE qui a deux PNJs catcheurs dans sa vie après tout. Et c'est VOUS qui avez besoin d'elle pour faire peur aux autres participants du RP.

Deux points pour Madame. Et en parlant d'elle...
    En parlant de moi.

    Je me ramène comme prévu après le dit massage. L'odeur de crasse me saute déjà au nez, mais j'avance vers l'autre glandu que je suis censée coatcher. Je ne sais pas trop comment je me suis retrouvée ici, ni comment j'ai décroché ce job, ni pourquoi j'ai accepté, mais bon, faut assumer à un moment... Et du coup, j'assume un peu comme je peux, avec un deal très simple : il faut qu'il gagne sinon, je ne suis pas payée, et je n'ai plus qu'à lui botter les miches. Bref...

    Jeliev, ramène ta sale gueule ici !

    Il s'exécute, et je le force à m'écouter pour être sûr que la menace pèse assez lourd sur ses petites épaules :

    J'ai besoin de te rappeler ce qui va t'arriver si tu perds ?

    Non, hein. Enfin, je n'espère pas. Sachant que la description détaillée de ce que j'allais faire avec sa crête a eu de quoi lui mettre du plomb dans la tête. Je crois que je lui fais peur, un peu. J'espère.

    Et t'oublie pas hein ! Vise les yeux !

    … Je lance un regard vers son adversaire en question. Une borgne. Bon...

    Enfin, t'as compris l'idée quoi...

    Une claque sur la tête :

    Fume la !

    Je vais rester crier des menaces à côté pour l'encourager, ça fera son effet.
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    Bon, les gars : Moi je vais chercher la dame et vous, vous vous chargez de la bouteille. Compris ?

    Y’a intérêt que ce soit compris, oui. C’est des mecs du CP quand même ! Bon. Une fois qu’ils ont approuvé je file à ma propre partie du plan.
    Mais d’abord…

    Je passe par la case vestiaire.

    Bon alors, vous avez tout ce que je vous ai demandé ?
    Oui… Enfin…
    Quoi enfin ?! Ne me dis pas que t’as oublié quelque chose ?!
    Moi non, mais…
    Mais quoi ?! Et il est où ton collègue ?!
    Bah justement… A priori, il est pas encore là…
    Merci, je l’avais remarqué ! Et il est où s’il n’est pas là, hein ? Il s’est perdu peut être ?!
    Ca c’est poss… NON NON NON ! Non ! Il doit être en cuisine entrain de négocier le bout de viande j’imagine… Oui, ça doit être ça…
    Mais euh, qu’est ce que vous faites ? Vous ne.


    Une de mes baguettes de cheveux fuse à deux centimètres de son visage et se plante dans le mur derrière lui.

    Ose simplement avoir l’envie de mâter et je te transperce les yeux.

    Une grosse goutte de sueur roule le long de sa tempe pendant qu’il se tourne tendu comme un piquet vers l’entrée du vestiaire. Moi, pendant ce temps, j’enfile la robe longue fendue verticalement des deux cotés qu’il m’a dégoté puis mets les mitaines rembourrés légèrement juste sur les phalanges.

    Bon, je repasse d’ici une minute ou deux. Tâches de faire en sorte que la viande soit là à mon retour.

    Je file récupérer ma baguette en tirant d’un coup sec dessus, finissant de blanchir le teint de mon larbin du CP8, puis la replace avec les autres dans mes cheveux.

    Ou…oui…

    Et je sors, me dirigeant vers l’entrée du hangar et la femme hystérique qui tente toujours désespérément de rentrer mais que les vigiles retiennent.

    Excusez moi, messieurs.

    Yeux bleus et doux, clignement de paupière rapide, voix douce et légère inclinaison de tête sur le côté. De quoi séduire n’importe quelle brute.

    -Mademoiselle ? Que pouvons-nous faire pour vous aider ?
    Oh, vous savez… C’est que je vais bientôt devoir combattre… Mais j’ai tellement peur de ne pas y arriver… Peut être pourriez vous m’encourager ? Je suis sûre que cela m’aiderait beaucoup !

    Sourire, plissement des yeux. Mais la harpie derrière se remet à râler, du genre « Ah ! C’est qui cette nana ?! ». Les deux vigiles se retournent pour la regarder, j’en profite pour faire de même. Un regard froid, avec des yeux noirs qui reviennent très vite au bleu au moment où les hommes se retournent vers moi.

    Ce changement à suffit à lui cloué le bec sous la surprise.

    -Oh, vous savez, on aimerait bien, mais on est cloué ici…
    Oh, c’est triste… Mais peut être que vous accepteriez de laisser entrer ma meilleure amie !
    Quoi ?! Mais j’la connais pas moi cette grognasse !
    -Vous êtes sûre que vous la connaissez… ?
    Oui oui ! Elle aime bien me faire cette blague mais on est les meilleures amies du monde !

    Je la regarde avec insistance. Allez quoi, fait preuve d’intelligence pauvre tâche !

    Ouais, ouais, c’est ça. « Meilleures amies »…
    -Bon dans ce cas…

    Ils la laissent passer.

    Oh ! Merci ! Merci mille fois !

    Je leur souffle un bisou et profite de leur niaiserie pour empoigné fermement le bras de la dame pour la tirer de force et contre son gré là où je veux aller. Mais comme elle commence à être un peu bruyante, je m’explique discrètement avec elle.

    Tu voulais entrer, tu y es ! Et grâce à moi ! Alors tu m’en dois une ! Et moi, je veux faire perdre ton homme, capiche ?! Alors tu me suis sans discuter ou je te fais jeter dehors !
    Que dalle ouais ! Je te dois rien ! Lâche moi !

    Je resserre mon étreinte.

    Ne m’oblige pas à te broyer le bras…

    Je bluff, bien sûre… Quoi que. Mais le résultat est là : elle est furieuse mais elle se tait.

    Je passe vite fait voir comme promis si mes deux larbins du CP8 ont réussi leur tâche. Juste à temps à ce que je vois. Bien.

    Maintenant, je ramène la râleuse dans le champ de vision du Caporal en train de combattre.

    Youhou ! Caporal Jeliev !

    Puis je me tourne vers la furie.

    Je veux bien te lâcher que si c’est pour que tu ailles lui casser la gueule. Parce que, je ne veux pas dire, mais j’suis quasi sûre l’avoir vu tripoter la blonde en douce pendant leur échange. Et les mecs dans son genre, moi, ça me répugne.
    En plus, regarde : son coach, c’est une coache ! Et rousse ! Franchement, il est vraiment immonde de te faire ça !

    3.
    2.
    1.

    Lâchée.
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    Putain de marines, dans le genre empêcheur de magouiller en rond franchement... On fait pas mieux. On prépare un plan sympa, on s'arrange pour que tout colle, et vlan. Un crétin avec une mouette sur le tricot vient piétiner tout ça avec ses grosses bottes... Pff.

    -Franchement les gars, vous avez étés minables, et je m'y connais... Vous l'avez même pas touché.

    Je retourne du pied les deux guignols qui ne se réveillent même pas. Je sais pas encore qui est le caporal casse couille, mais il a le coup pour taper fort. Enfin... Comme dirait papa, y'a pas de petits profits. Juste le temps de récupérer mon pognon dans les poches des deux gusses, d'y rajouter le leur, et me voila de retour à la poursuite du poisson et de son nouveau pilote.

    J'assiste de loin à la séance de massage et de regonflage psy à deux berrys, me contentant de noter l'élément intéressant du moment, ma cible est un clown complétement perdu dans ce vaste monde cruel qui es mon terrain de jeu. Enfin était, parce qu'il semble maintenant bien décidé a jouer le combat avec mes règles, ce qui ne m'arrange pas des masses...

    Surtout quand il se met en tête de se lancer dans la guerre chimique. Non parce que tricher un peu, ok. Mais ça franchement, c'est vraiment sale... J'imagine pas la tête d'Alcéa se prenant cette rincée sur la gueule.

    En fait, ça vaudrait presque le coup de...

    Non. Non, c'est pas de bol, mais elle doit gagner. Et si elle doit gagner, Kamina ne doit pas l'approcher avec ce sac.

    Je me déplace dans la foule des gradins comme un saumon dans un torrent, discret et invisible. Jusqu’à me retrouver a proximité d'un pauvre type qui a le malheur d’être positionné idéalement en face du requin qui revient tout joyeux a sa place avec son seau de vomi.

    Tac, mon pouce s'enfonce d'un coup sec dans le flanc du pauvre type qui se raidit soudain façon crise cardiaque et bascule en roulant des yeux, agitant les bras pour se raccrocher à tout ce qui traine à portée. Tout ce qui traine, autant dire n'importe quoi. Comme un fond de sac à cookies par exemple

    Et Floutch le sac...

    Beah... Y'a du vomi partout, sur le type, sur le requin, sur le sol ou les gens... Immonde.

    Heureusement je suis déjà loin, j'ai un caporal casse couille sur lequel j'aimerais bien mettre un nom pour pouvoir continuer à bosser tranquille.

    Problème simple, solution simple.
      Pendant la pause, Maya mange pleins de petites Fées Réro, du nom de la gamine du fabriquant, observant son adversaire. On lui prodiguait moult conseils, sur le côté. On l'applaudissait. Viser les parties, c'était un bon point pour elle d'après eux. On lui disait de faire gaffe aussi, que l'caporal, ben il n'était pas cool quand il était vexé. Que l'coup sous la ceinture, ça devait l'vexer un peu.

      Elle tourna finalement la tête quand on lui proposa de glisser dans ses gants des rivets rouillés, pour qu'elle puisse faire plus mal en frappant. Elle refusa. C'était vraiment trop flagrant ça. Maya n'avait pas l'habitude de tricher.

      Quand la cloche marqua la fin de la pause, et le début du dernier round, la blonde était prête. Elle sourit, d'un air peu rassurant. Sautillant sur place, elle entendit distraitement une voix féminine appeler son adversaire. Elle tourna la tête, et aperçut une collègue du Cipher Pol et une autre femme. Pas très contente, la seconde femme, par ailleurs. Mais la borgne se retourna bien vite vers son adversaire, prête à réitérer le coup de taureau enragé. Elle frappait déjà de son pied sur le sol du ring, espérant ne pas se planter dans l'exécution du Soru. C'est qu'elle était encore débutante, hein ?

      Elle allait s'élancer quand une main agrippa sa cheville alors qu'elle prenait appui sur les cordes. Une voix mécontente lui interdit de l'approcher, arguant qu'il était à elle. Trébuchant sur le côté, Maya se libéra d'une secousse, fronçant les sourcils.


      « Eh, on ne touche pas Maya ! »

      Son oeil unique fixait l'étrangère au combat avec mauvaise humeur.

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      Personne ne m'a remarqué, je suis plutôt bon pour passer inaperçu. Rassuré, je me relève, observant les alentours, à la recherche d'un coin sombre à regagner. Il me faut une chance de rester planqué jusqu'à mon combat, et si possible, de faire des crasses en douce. Une cachette, n'importe quoi. J'en repère une, pas loin de l'entrée des vestiaires, le coin idéal pour s'attaquer aux compétiteurs quand ils partent se préparer. Je me bouge les miches, pressé. Mauvais pressentiment qui me gagne, j'ai l'impression qu'on me colle aux basques. Je me retourne brusquement, pour surprendre le malheureux, rien. J'ai des doutes, peut-être que j'hallucine, ou peut-être qu'ils sont bien dissimulés. Je continue.

      Slalome entre les gens, évite de les bousculer, la boule au ventre. Je voudrais pas qu'un de ces consanguins me rentre dans le lard. Encore ce sentiment étrange qui me prend aux tripes, j'suis suivi. Et cette fois, je vais pas regarder derrière-moi. Changement de plan, je m'enfonce dans les vestiaires, direction celui du requin sanguinaire. Ils feront moins les malins en face de ce tueur né. Le bruit de mes pas est couvert par ceux des types derrière-moi. J'accélère, histoire qu'ils s'imaginent que je fuis. Ils foncent aussi, c'est parfait. Bifurque à gauche, prend la porte de droite, tourne à gauche, traverse le long couloir sombre, m’engouffre à travers la porte.

      Les vestiaires du squale !

      Salut toi. C'est sympa de venir nous voir, hin hin hin.
      Oh putain...


      Un costume, un air mauvais sur la tronche, les jointures des poings qui craquent, et quelques potes autour pour assurer la réussite de la prise, c'est bien eux. Cipher Pole, toujours dans le respect des règles d'un compétition hein... Je suis armé, prêt à les recevoir, à boxer en avance. Oui, ce serait beau de réagir de cette manière hein. Bah c'est pas le cas. Je manque d'abord de m'évanouir en remarquant être pris au piège, tombe sur le cul en voulant reculer, et évite par miracle de cette manière l'agent derrière qui voulait m’attraper. On s'empare de mes chevilles, je me débats violemment, en panique. Il se trouve que l'un de mes poings ganté s'écrase sur le nez de l'un d'eux, et le brise sur le choc.

      Le sang gicle et tache murs comme porte.

      Non ! Foutez-moi la paix sales rats !

      Ils cognent dur, les salauds. Je suis rué de coups, poings comme pieds, pour me réduire au silence le temps de me transporter loin d'ici. Comme ils disent, un combattant Marine de moins, c'est une victoire du CP en plus. Ils opèrent vite et bien. En moins de deux, ont quitte la salle. En moins de trois, on se trouve à l'extérieur, on me saucissonne avec une corde, me bâillonne et me cale dans un endroit sombre. Un dernier regard à mes ravisseurs, des yeux de démons plein de malice, et la porte se referme sur moi...

      Dernier post pour moi, je me retire du tournoi ! Désolé, je vais pas pouvoir assumer deux personnages finalement et j'ai dû faire un choix sur lequel abandonné. Bon rp les gens !
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      S'occuper de la bouteille... Dit comme ça, ça semblait facile mais les propos d'Alcéa ne reflétaient nullement la difficulté de la tâche. Verser un somnifère dans une boisson alcoolisé était l'enfance de l'Art pour tout agent du Cipher Pol digne de ce nom. Cependant, comme dans toute mission, le contexte avait une importance cruciale et cette fois, il ne jouait clairement pas en la faveur des agents Patchett et Rinwald. Leur cible était un géant de quatorze mètres de haut, comme si cette difficulté seule ne suffisait pas, le dit géant avait décidé de venir avec tous ses amis de la division géante, soit sept autres montagnes sur pattes de plus. Les huits natifs d'Erbaf s'étaient rapidement attroupé du côté de la buvette où ils restaient assis et s'entraînaient au levé de coude.  Il faut dire que le plafond du hangar était trop bas pour qu'ils puissent se tenir debout. Ah si seulement ces guignols du CP8 avaient eu l'intelligence de choisir un hangar plus bas de plafond...

      La mission allait être complexe. Ils devaient réussir à rejoindre les géants de l'autre côté du hangar, se faufiler derrière la buvette et droguer toutes les boissons (ou plutôt directement les tonneaux) d'autant de litres de somnifères pour Rois des Mers qu'ils pouvaient. Vu la taille du bestiau, ce serait sans doute nécessaire. Minute... Les tonneaux... Vu le rythme que tenaient les géants, les gars de la buvette n'allaient pas tarder à devoir se réapprovisionner. Un sourire mauvais apparut sur le visage du Crack, il venait d'avoir une idée.

      "On n'arrivera jamais à s'approcher assez de la cible sans se faire repérer. Trop d'ennemis dans les parages. Not' meilleure chance de mener ce plan à bien c'est de contaminer directement la source. T'as ce qui faut comme tranquillisants ? J'avais prévu lla dose mais j'pensais pas tombé direct sur le gros. Aucune chance qu'une seule piqûre fonctionne sur le gros, va falloir mettre le paquet.

      Après avoir troqués leurs costumes, fort reconnaissable, contre des habits civils bien plus discrets (concrètement Joseph s'était contenté de tomber la veste), les deux hommes parvinrent à l'extérieur du hangar. Il semblait au Crack que l'autre Agent avait profité de la pause pour s'équiper lui aussi. Ces débutants, ils n'anticipaient pas assez. Enfin, lui même n'avait pas anticipé le géant donc...

      Une fois dehors, nos deux loyaux serviteurs du Gouvernement Mondial firent le tour du bâtiment aussi discrètement que possible pour rejoindre la porte qui donnait directement sur l'arrière de la buvette. A l'abri derrière une caisse, les deux hommes observaient la scène. Pas de doute, ils y étaient. En bons agents du Cipher Pol, ils avaient été formé à repérer des détails aussi subtils que ces deux chariots flanqués d'un logo "Taverne de la Dernière Erreur" ou d'une file de tonneaux que plusieurs manutentionnaires s'empressaient de décharger et de faire rouler vers l'intérieur. Sans parler du détail le plus insignifiant mais d'une importance capitale à leurs yeux: la présence d'un sous officier de la Marine, dans le rôle du contremaître, qui hurlait à s'en arracher les poumons.

      "Plus vite ! Mais plus vite bon sang ! Déchargez moi ces putains de tonneaux ! Ils sont en train de descendre tout le stock et croyez moi, vous n'avez pas envie de voir des géants en manque !"

      Désormais, ils atteignaient la partie la plus difficile de la mission. Si Rinwald n'était agent de catégorie 2 que depuis peu, le Crack lui, avait d'avantage d'expérience. Il savait comment se comporter dans pareille situation. Il fit signe à l'autre agent de le suivre et de faire comme lui puis il sortit de son abri, entrant ostensiblement dans le champ de vision du Marine en adoptant la démarche lente et contemplative de l'oisif n'ayant rien à faire de sa journée. Trois pas très lent, je m'arrête et je regarde le ciel, deux pas de plus et je me penche pour refaire mon lacet, et ainsi de suite.

      "Hey vous là ! Les deux glandus ! Plutôt que de rien branler, ça vous dirait de gagner un peu d'argent ?"

      Lentement, très lentement, Joseph se tourna dans la direction du sous officier. Il cligna des cils à plusieurs reprises, rentrant à fond dans son rôle de benêt puis il leva la main droite et frotta son pouce contre son index, bien en évidence. Signe universel signifiant "combien ?"

      "J'vous donnerai 10.000 berrys de l'heure à chacun si vous nous aidez à rentrer ces putain de tonneaux. Hey ! Vous pouvez pas vous garer ici bordel ! Comment ça vous ramenez le buffet ? Mais la bouffe c'est de l'autre côté ! Faites le tour !" Bon Dieu, faut tout faire ici. Alors ça vous va ? 'tention, si j'vous prends à tirer au flanc, vous aurez que dal' ! Maintenant au boulot, allez, allez. Ils vont pas se descendre tous seuls ces putain de tonneaux."

      Le pauvre sous officier paraissait débordé. Il faut dire qu'il venait de houspiller violemment un charretier qui avait tenté de glisser son chariot ni vu ni connu entre celui de la Taverne et la porte d'entrée. Mais tout ça jouait en faveur des hommes du CP5. Aussi, le Crack hocha-t-il la tête et, remontant ses manches de chemise, il monta à bord du chariot s'apprêtant à décharger les tonneaux. Caché sous ses vêtements, une bouteille entière d'un tranquillisant d'ordinaire administré aux Rois des Mers ainsi qu'une seringue hypodermique. S'il aurait sans doute été impossible de piquer Rastignac avec, percer un tonneau de bière et déverser ses tranquillisants dedans serait sans doute plus jouable. D'après ce qu'il savait de ce produit, quelques centilitres suffisaient à endormir un roi des mers. Avec toute une bouteille, il avait de quoi faire dormir le groupe de géants pour plusieurs heures et ainsi faire manquer son match au toubib. Qu'il était malin quand même.
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      Ce qu'il y a de bien quand on est au Cipher Pol depuis longtemps c'est qu'on connait plein de choses, en particulier les combines et les agents.
      Alors quand on croise trois débutants qui s'esquivent en ricanant des vestiaires on tique. Particulièrement quand deux d'entre eux portent un tapis roulé à l'air trés lourd et que le premier avance devant avec des airs de conspirateur en s’arrêtant tout les dix mètres pour faire signe aux suivants d'avancer.

      -Salut les gars...
      -Euh... Salut Red...
      -Alors ? On est venu voir le tournoi ?
      -Euh ouais. Ouais c'est ça, bien sur héhé, quoi d'autre hein ?
      -Oui, quoi d'autre ?
      -Ben du coup euh... Rien ?
      -Hum. Et le tapis ?
      -Hein ?! Oh... Le tapis ? Ben euh... C'était une affaire, y'avait euh, une brocante a l'entrée et euh... On savait pas ou le poser tu vois.
      -Joli tapis. Surtout les bottes.
      -Merde il a vu les bottes !
      -Chuuuut !

      -Les bottes ?
      -Bon les gars. Y'a qui la dedans ?
      -C'est euh... Stark.
      -Le marine ? Celui qui se bat contre Alric ?
      -Ouais... On voulait aider quoi... Fallait pas ?
      -Oh mais si. Au contraire. Bien joué les ptits gars. Mais filez plutôt par la, y'a moins de monde.
      -Cool. Merci Red. Allez les gars, on bouge !
      -Go go go !

      Et une victoire par abandon pour Alric. Pour Alric ? Hum... Ou alors...

      Et une minute plus tard, Red est en pleine discussion avec les arbitres du tournoi.

      -Allergique au poisson ?
      -Ouais complétement. C'est un problème cardiaque, elle touche un poisson et paf, c'est l’asphyxie direct. Et puis la morgue.
      -C'est pas très régulier tout ça. Si elle ne peut pas se battre alors c'est un abandon. Les règles sont claires.
      -Évidemment. Et ce serait tout à fait normal. C'est le jeu. Mais du coup on lui a trouvé un produit pour compenser l'allergie ok ?
      -Alors pas de problémes ?
      -Ben, il met un certain temps pour agir. Du coup elle pourra pas combattre tout de suite. On avait pas prévu qu'il y aurait un homme poisson dans le tournoi, et on est allé chercher les médocs un peu tard. Alors ce qu'on propose, c'est juste un changement d'adversaire pour son premier combat. Vous mettez Alric contre Craig, et Alcéa contre Lazar. ça ne change quasiment rien, et quand ils se croiseront plus tard au moins on aura un vrai combat plutôt que la meilleur agent de l’administrateur Scorpio sur le billard.
      -La meilleure agent de l'administrateur Scorpio ?
      -Scorpio oui. René Scorpio. Alcéa c'est un peu comme sa fille...
      -Comme sa fille ? Ah oui...
      -Alors ? C'est bon comme ça ?
      -Hum...
      -Allez, faites un geste, je suis sur que monsieur Scorpio vous en sera reconnaissant...
      -Bon c'est d'accord. Je vais faire l'annonce du changement d'ordre.
      -Parfait. Merci beaucoup !


      Et hop. Parfois quand le destin passe a la table à coté il faut savoir lui faire un petit croche patte pour le rappeler à l'ordre...

      Et désolé Alric, rien de personnel mais, c'est le boulot.


        Et en avant pour le troisième et dernier round du premier combat de la WBGT ! Mayako Miso a su rester debout tandis que l'alcool a renversé le Ca.. Kiril Jeliev ! Ce round décidera du premier vainqueur du tournoi, ouvrez les clignots !

        ça y est, je sens comme un fluide bouillir en moi. Quelque chose du type chakra ou haki royal ou quoi qu'est-ce qui fait un peu classe. Mes poings bougent tout seul, mon souffle est chaud, rempli de rage et de désir de victoire ! Et de peur, un peu de l'harpie qui me regarde, vers mon coin du ring... Mes phalanges se rejoignent, maintenant, elles serrent mes os de mouton brillant de splendeur. Je suis prêt. Et je vais la dégommer.

        T'façon t'es obligé, du con !

        Arrête de lire dans mes pensées, démon ! ... Enfin, les projecteurs m'éclairent, je sue à grosses gouttes. Tant d'efforts tandis que les rats hors du ring ne cessent d'essayer de tricher ou d'utiliser des subterfuges de lâche pour gagner. Mais on ne se bat pas avec des ruses, on se bat avec ses poings ! Avec sa volonté, sa force, son mental ! Les astuces et les stratégies, ce sont les sales mufles qui les utilisent !

        C'est ce que je me dis tout en agitant mon spray au poivre sur la blonde qui avait l'air déconcentrée à ce moment là. J'en profite, et vise les yeux !

        Oh mais qu'est-ce qu'il vient de sortir là ? On a rien vu avec la lumière !
        Il est sérieux le présentateur, là ? Dites plutôt qu'il regarde pas!
        En tout cas, l'attaque spéciale du.. de Kiril à l'air d'avoir déboussolé Mayaku !

        C'est le moment ! Je ne voulais pas l'utiliser si tôt dans le tournoi... cette technique meurtrière et assassine que j'ai appris au mont fuji avec un taré qui se promenait par là (il s'appelait Kenshiro) mais ils ne m'ont pas laissé le choix...

        FUS...

        Oh ! Mais quel est ce sentiment ! C'est comme si ... Comme si le vent commençait à se lever !

        RO...

        Je sens que cette technique va être dévastatrice !! Certains des spectateurs ne tiennent déjà plus, la pression est trop forte !

        D.. MANDALE

        Oh !
        Oh !
        *Oh ! complet du public*

        Il vient... de se prendre... une claque ?!

        Argh ! La seule femme contre qui je ne peux pas me battre est apparu : Lana ! Des yeux rouge de haine, ses cheveux en l'air comme un Super Saiyan ! Mais que fait la sécurité ? Elle va me tuer ! Et en parlant de ça...

        BIM ! BOUM ! BOUM ! SCHKRCHHH ! BIM ! BIM ! BIM !

        Ses coups, destructeurs, me brisent les os un par un jusqu'à ce que...

        Sécurité ! Les règles sont formelles, c'est deux sur le ring ! Mayaku Miso ayant bénéficié de l'aide d'une tierce-folledingue-personne, elle est éliminée immédiatement propulsant alors le Caporal Jeliev au second tour ! Du moins, si ses blessures le permettent...

        Lana, amenée par les Big Bobby, quitte la salle en me proférant des menaces de mort. Autant dire que je préfère me faire écraser par Rastignac que de rentrer chez moi ce soir...

        C'est donc la première vic..euh, ouais, victoire de ce soir !
          J'reste coincé dans le déni quelques secondes, puis j'bafouille, la voix plaintive, celle d'un gosse à qui on aurait chapardé son jouet :

          Mon... Mon vomi...

          Et l'abruti, venu raser ces fragiles chances que j'en chais à rassembler de mon côté, il est raide comme un cadavre et brûlant comme un nouveau né, il s'échauffe sous mon museau renfrogné :

          Put-Putain ! Mais qu'est-ce que tu fichais avec... ça, poiscaille ?!
          Il... Il y avait mon espoir dans ce sac...
          Non, y avait de la gerbe ! J'en ai partout ! J'en ai...

          Résonne le gong qui m'appelle à la frite. C'est fini. Le poivrot a gagné. Ça va être à moi. De manger des pains. J'en veux pas. Veux pas avoir mal. Veux pas avoir honte. Veux pas décevoir, je, j'ai, ... à peine la force de me réinstaller droit sur mes deux pattes tremblantes. Je tombe en tailleur, mes mirettes s'enlisent dans le marécage de gerbe.

          Tu... Tu fixes quoi, là ?
          Euh... Mon... vomi. Voilà. Mon vomi.
          Mec, ça shlingue, je vais... J'vais dégueuler, beurps...
          Attends ! Prends un sac ! Fais ça dans un sac ! S'il te plaît !
          Lâche moi, foutu fétichiste ! Bordel ! C'est du sang que tu as sur les... Taré ! Taré ! T'approche pas !

          Il m'abandonne, file, en me surveillant d'un sale oeil, de l'oeil qui scrute une abomination. Mais est-ce qu'un homme-requin couvert de faux sang et de ses propres remontées gastriques n'a à ce point aucun droit au moindre regard compréhensif ? Ma bombe désamorcée par la maladresse de ce connard, j'ai plus aucune carte à jouer. J'me couche. J'capitule. J'baisse la tête. Si j'continue à affronter les puissants projecteurs du hangar de face, ils me mettront KO avant ces dingues. Déjà assez mal au crâne comme ça.

          J'tapote fougueusement le sol, aplanit le dégueulis, trace dedans quelques smileys souriants, et me perd dans leurs petits yeux creux, tout ronds, si petits, si réconfortants, si amicaux, des copains éphémères mais fidèles. Le courage, ils m'inspirent le courage, c'est ça. Les amis imaginaires me suffisent à me sentir mieux accompagné. Qui dit mieux accompagné, dit plus assuré, c'est l'assurance qui éclot difficilement dans mon jardin intérieur. Et en reconnaissant ce sentiment, j'esquisse un sourire béat à la manière des smileys, que j'colore d'un petit rire coquin.

          Bande de psychopathes ! Vous êtes tous plus répugnants que mes amis en vomi. Ouaip. Bien fait.

          Et devant moi y a l'grand frère qui avance lentement, éclipsant la lumière des affreux projecteurs. Reste où tu es, frangin, c'est super. Besoin d'ombre.

          Tu fais quoi ?
          Je me préparais mentalement.
          En dessinant des tronches dans... ton vomi ?
          Oui.
          Hum. Craig... On te regarde...
          Dis, et si tu te faisais passer pour moi ? J'aurai jamais le temps de prendre une douche. J'vais pas monter sur le ring dans cet état, hein ?
          Et pourquoi pas ? Changement de programme, c'est pas la fleuriste que tu vas te faire en premier, mais le maigrichon en costard. Un agent lambda, quoi. Tes gants !

          Boursouflés et hérissés de petites pointes, porter de telles armes au bout des palmes me fait frémir d'anxiété. J'risque pas de le tuer, avec ça ? Tu m'attrapes par-dessous les bras. J'me laisse relever comme un pantin. Mes guibolles sont pas très stables et menacent de riper sur le sol gluant. La tête dans le cul, la foule en délire tabasse en plus mes tympans. L'avantage quand la migraine envahit le crâne, c'est qu'elle a tendance à écrabouiller les émotions négatives.

          Bon. Je sue toujours autant qu'un porc qu'on balance à l'abattoir, hein. C'est juste que ma cervelle en purée ne pane plus pourquoi.

          N'oublie pas ta tête de méchant ! J'veux même pas savoir comment tu as réussi à t'couvrir de gerbe, mais c'est top. Avec le faux sang, ça dégouline, ça shlingue, ça t'donne un look de...

          Créature des marais ascendant clebs constipé ? J'crispe ma gueule tout en acquiesçant, te prouve que j'oublie pas tes cours. Tout dans le bluff. Faire croire à l'ennemi que mon regard est assez acéré pour transpercer son esprit comme un putain de haki royal, alors qu'en fait, il effleurera à peine ses pupilles.

          Tant que tu ne lui montres pas ta peur, j'suis sûr qu'il restera sur la défensive. C'est ce que font tout les animaux. Et même s'ils ont des costards, les CP restent des animaux.
          Hmm. Et je dois me battre comme un animal.
          A toi de jouer !
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          J’suis sorti avec l’agent Joseph Patchett pour foutre du tranquillisant modèle roi des mers dans les tonneaux de la buvette. L’plan s’est déroulé sans anicroches. Du coup, avec un peu d’bol, le géant de la marine sera totalement endormi et déclaré comme forfait. Et tout le monde sera content au CP. En plus, devrait être dur de nous incriminer, avec la descente de malades que les géants ont, qu’ils s’endorment serait même pas si surprenant. J’m’allume une clope. La satisfaction du devoir accompli.

          M’reste plus qu’à m’occuper de mon bonhomme, pour le troisième combat. Déjà, faut que j’trouve de qui il s’agit. Puis que j’le trouve, que j’l’enfume pour gagner, si possible sans combattre. J’retourne dans le hangar dès que le contremaître regarde ailleurs, avec Joseph. Maintenant qu’on a balancé tout notre poison, on n’a pas de raison de jouer les manutentionnaires.

          Au moment où j’rentre dans la pièce surchauffée par la foule qui s’y presse, j’entends l’annonceur prendre la parole.
          « En raison de problèmes de santé, la composition des matchs va changer, chers spectateurs ! Mais ne vous inquiétez pas, à la fin, il n’en restera qu’un ! »
          J’dresse l’oreille, curieux. Le géant est déjà K.O. ? Puis le ring est vide, tiens. Le premier combat doit être fini, j’connais même pas le résultat. Mais j’ose pas demander au type debout à côté de moi, ça risquerait de m’faire louper la suite de l’annonce.
          « Nous aurons donc Craig Kamina contre Alric Rinwald, puis Alcéa contre Stark Lazar ! Que les participants du deuxième combat se préparent, le match commencera dans cinq minutes ! »

          Hé, quoi ?! On s’absente cinq minutes et v’là qu’on revient et qu’on est contre un putain d’homme-requin ? C’est dégueulasse, comment ça s’fait ? Ca doit être une magouille de la marine. J’veux pas avoir l’air de dénigrer Alcéa, mais elle doit avoir l’air encore moins dangereuse que moi. C’est des putains d’sexistes dans la marine, en fait.

          Chiasserie. Sale histoire, putain.

          J’reçois une bourrade dans l’épaule, qui m’met en branle pour que j’aille dans la zone de préparation. J’réfléchis. J’ai dû croiser le poiscaille, mais pas moyen de m’souvenir à quoi il ressemble exactement. Il était menaçant, j’crois. Sûrement. J’mets mon short de boxe et mes gants sans y penser après m’être dessapé, aidé par le préparateur. J’ai pas de coach, tiens. Faut un coach, non ?

          Au moment où j’monte sur le ring, j’me rappelle quelque chose. J’connais pas trop les règles de la boxe, en fait. Y’a pas le droit aux pieds et aux prises, ou quelque chose comme ça ? J’improviserai, l’arbitre est là pour ça.
          En tout cas, maintenant que j’suis là, j’peux bien mirer mon nouvel adversaire. Un homme-requin du genre énervé, les yeux exorbités. Y’a du sang sur lui. Et d’autres trucs, ça pue un peu. J’ai limite pas envie d’y toucher, mais y’a les gants, donc ça devrait aller.

          L’arbitre nous fait signe d’approcher, nous fait taper les poings l’un contre l’autre. J’ai oublié, tiens, ça, de customiser mes gants. Puis il nous renvoit dans nos coins respectifs. Quand la sonnette retentit, j’avance de deux pas, garde levée lâchement, léger sur la pointe de mes pieds. J’suis ptet pas calé en boxe, mais j’sais m’battre quand même, faut pas déconner.
          Pas que ça soit pas son cas, hein. Mais bon, un homme-poisson, paraît que c’est plutôt violent de base. Alors le modèle requin, j’suis pas sûr de vouloir savoir. Déjà qu’ils sont plus forts de base que les humains normaux. J’vais pas cracher mes dents pour un tournoi à la con.

          Ouais, j’vais jouer défensif, prudent au début.


          Dernière édition par Alric Rinwald le Mar 18 Nov 2014 - 17:33, édité 2 fois
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          Le stress copule avec mon fumet de poisson mort, mangé et vomi, donnent naissance à ce bâtard de vertige, qui m'essore de nouveau les tripes. J'ai du pot, j'ai plus rien à dégobiller.

          J'me plie aux conseils du frangin, j'lâche pas des yeux le tordu qui m'fait face. Sa cravate et ses godasses cirées présagent rien d'bon, c'est quelque chose que l'expérience m'a fait avaler : plus c'est propre en apparence, plus c'est pourri à l'intérieur. Surveiller sa gueule, ses gants, ses expressions faciales, ses mimiques, ses gestes et ses regards, comprendre ses plans avant même que son esprit ne les envisage. C'était le cours de Frangin, comme s'il voulait m'initier au haki. Mais j'suis un putain d'analphabète quand il s'agit de lire dans les intentions des gens, moi !

          Bordel, j'ai du pot. Timoré, comme moi. Il est en garde, comme moi. Il grimace, comme moi. Sauf que mes grimaces à moi font peur. Il fout rien, comme moi. On fout rien.

          Dingue dingue dingue dingodingue dingue. J'entends des trous du cul scander mon nom dans les tribunes, non, profaner mon nom, qui se mêle au patronyme de c'type, "Alric", que j'ai jamais vu de ma vie et que je dois tabasser, ainsi qu'à une ribambelle de vannes originales sur les poiscailles. J'ai la honte qui s'entasse dans mes joues, mais, j'ai du pot, j'suis tellement maquillé de gerbe et de sang que personne remarquera que je rougis comme une tomate bien mûre.

          J'ai du pot, décidément ! Avec un peu de chance, on continuera à s'tourner autour comme deux danseuses étoiles jusqu'au prochain coup de gong. On tue bien une ou deux minutes à sautiller partout joyeusement sans frapper. Ça m'plait, et j'espère qu'il prend son pied aussi, j'aimerais bien qu'au fond, il ait aussi peu envie que moi de distribuer des gnons. Et rien à battre que le public commence à s'impatienter, j'suis pas ici pour leur servir de l'hémoglobine à volonté. J'suis ici pour quoi, en fait ?

          AH !

          Il est venu m'plier l'oreille de son poing. J'ai du pot. J'ai du pot. C'était ma gueule qu'il visait, m'suis écarté à temps. Faut pas que j'prenne peur. Pas que j'lui montre, au moins. J'montre les crocs, je rive mes mirettes aux siennes.

          HMMF !

          L'autre poing a suivi le premier pour venir me fissurer les gencives. Pas peur. Pas. Peur. J'vais saigner un peu, c'est juste un peu de sang. J'en ai six litres qui m'gambadent partout dans le corps, j'peux bien en verser quelques millilitres... centilitres ?

          WAK !

          Est-ce qu'il avait le droit de me viser l'entrejambe ? Non, merde, doit y avoir une convention contre ça. Mais l'arbitre bronche pas, alors j'me contente de soupirer bruyamment, délivrant mon haleine fétide. J'me suis décalé à temps avec la souplesse d'une anguille obèse sur ma gauche, c'est pas passé loin, j'ai l'coeur qui tambourine dans sa cage.

          Ooooh !

          J'vous en foutrai des Oh, bande de malades ! J'veux rentrer chez nous, Tark ! Fais chier, j'étais si bien installé au fond d'ma cage dorée ! Penser à la maison me barre la gueule d'un rictus nerveux flippant. On a plus de maison ! Juste la marine et un putain de ring ! Bouffe ma frustration, Altruc ! Y a mon instinct de conservation qui m'ordonne de mouliner en direction de ta gueule de CP ébouriffée. Alors je mouline de mes deux gros poings épineux qui puent la gerbe et la ferraille. JE MOULINE. Une salve de phalanges éclate tout azimuts devant moi, éclaboussant par la même occasion le secteur d'un vomi presque sec. Y a bien au moins un coup qui te touchera, hein ?

          Pardon !

          Navré, c'est toi ou moi ! Toi ou moi, putain, mec ! J'relâche pas la sauce mais j'cause entre deux halètements :

          Tu-vou-drais-pas-qu'on-ca-pi-tule-tout-les-deux-dis ?

          Et qu'on s'en aille en paix chacun de notre côté gambader heureux dans nos prés fleuris respectifs ? Je kifferais qu'une faille spatio-temporelle apparaisse, là, sur le ring, de suite, et me téléporte dans un pré fleuri. J'veux rentrer chez moi... Tark, j'suis malade... J'crois que c'est la fièvre... Papa et Maman sont toujours pas revenus ? Mais j'ai personne pour me prendre ma température...
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          On s’est tourné autour pendant quelques temps, puis j’ai attaqué mollement, pour tester mon adversaire. Voir ce qu’il avait dans le ventre. Dans le bas-ventre, aussi, mais il avait esquivé. Quand il a riposté, j’voulais dévier souplement, mais il a cogné plus fort que prévu. Ma garde a volé, j’ai encaissé dans l’épaule. M’a éraflé l’oreille, aussi. M’suis écarté.

          Puis il m’a demandé qu’on abandonne tous les deux. L’a pas l’air bien gaillard, le poiscaille, en fait. Mais il frappe fort quand même. S’il est pas motivé, j’ai un regain de bonne volonté. Autant j’avais peur du grand méchant requin blanc, autant si c’est une lopette que j’affronte, j’vais ptet pas lui faire de cadeau.

          Mais j’exclus pas que ça soit une feinte pour me faire baisser ma garde et ensuite me mettre K.O. d’un seul coup de poing ravageur. Une saine paranoïa m’habite. On survit pas sans ça dans mon métier. Du coup j’laisse ma garde en place. J’pare. J’esquive. j’danse autour de lui, j’frappe mollement dans sa défense. Je teste les eaux du poisson. Il frappe pas si mollement dans la sienne.

          Putain, il était sérieux, à vouloir abandonner ? Ca fait un moment qu’on mouline, et l’public commence à tirer la tronche. J’admets pas être follement enthousiaste, mais pas au point de saloper le boulot. Trop peur des retombées. Ptet que son chef est un laxiste.

          Pas le mien. Si l’info sort que j’ai tiré au flanc, et elle sortira à coup sûr, Scorpio va m’tomber sur le coin du museau. J’pourrais ptet même écoper du babysitting du vieux Pludbus Celdéborde. L’injure, la punition ultime. Pire que l’Amerzone, il paraît.

          Du coup, j’commence à appuyer un peu plus mes coups. Lui, il garde, maintenant. De temps en temps, il balance une molle contre-attaque. Molle, trop molle. J’encaisse le coup droit à la pommette. La ferraille dans ses gants laisse échapper un petit cling que je suis seul à entendre. Ca m’fait mal.

          Mais ça valait le coup. Son attaque me permet de passer sa garde, de lui coller un bon gros crochet du droit. Mes gants sont pleins d’doigts, à défaut d’autre chose. M’enfin ça suffit pour le taper fort. Il est sous l’choc, j’crois, j’en profite pour glisser deux-trois autres torgnoles. J’me rapproche tellement de lui que quand il essaie de reculer, il tombe sur le cul.

          Par réflexe, j’lui saute dessus au sol. Pas laisser à l’adversaire le temps de s’relever. De s’remettre. Avant même que j’aie pu mettre un coup par terre, l’arbitre se met entre nous deux, m’écarte. Bon, visiblement, c’est pas dans les règles. D’ailleurs, ça compte comme un genre de K.O., ça ? Faudrait que j’me renseigne.

          Sur un signe du gars en polo à rayures noires et blanches, j’vais attendre dans mon coin du ring. Je halète un peu. La foule est en délire, on dirait. Le brusque échange a réveillé les passions un peu endormies par notre combat soporifique.

          La chute de la brusque poussée d’adrénaline m’fait prendre conscience que j’ai mal à la pommette et aux cervicales. Il cogne putain d’fort, le requin. D’ailleurs, le v’là qui vient de se relever. J’me prépare à retourner au contact, tout gaillard, hâte d’en finir, quand la sonnette décrète la fin du premier round.

          J’vais m’en faire des sashimis, et adieu les couches de l’ex-amiral en chef !
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          Quelqu'un veut bien me dire ce qu'IL SE PASSE AU JUSTE ?!
          Votre adversaire a changé ?
          CRÉTIN ! J'ai remarqué ça ! Mais pourquoi ?! BORDEL ! POURQUOI ?!
          Et POURQUOI DIABLE FAUT-IL QUE JE PASSE EN DEUXIÈME POOL ?!

          Mais... C'est que... Je sais pas...
          TROUVES ! TOUT DE SUITE !

          L'agent à ma solde file hors du vestiaire où je suis allé pour me préparé après que la p'tite blonde est perdue. Foutu arbitre tiens. Je vais lui faire sa fête à lui aussi. Et c'est qu'une fois dans les vestiaires que ces deux incapables du CP8 m'ont annoncé la chose : mon adversaire change, et surtout. SURTOUT : mon numéro de combat change.
          Ce qui veut dire que, là, si je gagne, et ça ne fait aucun doute que je vais gagner même si je n'ai aucune idée de qui est mon adversaire, et que le géant gagne contre Joseph, je me retrouverai direct contre le géant. Et ça c'est mauvais. Trèèèès mauvais.

          Je dois à tout prix faire en sorte que Joseph gagne. Et s'il peut gagner en étant déjà amoché, c'est que du bonus.

          Mais d'abord... On laisse pas tomber les "copains"...

          Je choppe la petite table roulante où repose un gros plat avec une cloche en métal par dessus que m'ont ramenée les agents-larbins et me dirige vers le bord du ring. Ring qu'ils ont pris la précaution de mettre en cage histoire d'éviter tout autre incident du genre qu'il s'est passé entre l'alcoolique de gradé et bouclette.

          J'm'approche, disais-je, au plus prêt du requin. Et là, j'ouvre la cloche laissant apparaître un énorme bout de viande sanguinolent. Et direct, j'vois une tête d'un autre homme requin qui se tourne dans ma direction, sentant l'odeur du sang.
          J'me dépêche d'en coupé un bon morceau avant qu'il arrive vers moi et le lance direct sur le ring pendant que l'arbitre regarde ailleurs.

          ça devrait déconcentrer l'adversaire suffisamment longtemps pour qu'Alric le mette K.O. une deuxième fois et remporte la partie. J'espère qu'il se souviendra de mon geste.

          Mais je prends pas le temps de regarder mon oeuvre : je dois trouver Joseph.

          Il a l'air un peu moins désespéré que tout à l'heure, mais quand même. Je le comprends. Je voudrais pas devoir affronter un géant. Et c'est bien pour ça que je vais le voir maintenant.

          Bon, Alric à l'air de s'en sortir pas trop mal, hein. Après, ce sera à moi, puis à toi. ça laisse largement le temps au géant de s'endormir...

          Je passe dans son dos et commence à lui masser tranquillement les épaules et la nuque.

          Et si il est pas endormit à temps, fait juste en sorte de gagner suffisamment de temps pour que j'aille voir avec Scorpio si y'a pas moyen de t'aider.

          Je lui tapote doucement l'épaule.

          Allez, t'en fais pas, tu vas gagner. On va te faire gagner. Alors donne tout ce que t'as !

          Parce que sinon, je te jure que je t'achèves à la sortie du ring.
          Oui, il est hors de question que j'affronte un géant.
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          J'ai le museau éclaté, flasque et aussi esthétique qu'un pif de nasique. Et à force de laisser rebondir ma cervelle dans tous les coins d'ma boîte, j'crois qu'elle s'est tassée et aplatie. J'ai des étoiles aux couleurs bizarres incrustées plein les mirettes, et l'esprit qu'a préféré fuir toute cette violence plutôt que d'y succomber. Même pas remarqué cette immense cage qu'ils ont abaissé pour m'enfermer avec la brute en costard, c'est dire... C'est de pire en pire ! Sous la pluie de coups, j'me suis accroché férocement à ma conscience pour lui éviter la chute vers un doux coma. J'aurais du m'laisser faire ! Ko, défaite, humiliation, oubli ! Mais j'avais si peur qu'ma pauvre cervelle s'en remette jamais et qu'ce merdier me laisse des lésions irréversibles en souvenir ! C'est pas normal, frangin. J'devrais pas avoir peur de crever face à des collègues.

          Je sue des fleuves par chaque écaille. Et lent, j'me sens si lent, l'adrénaline doit m'avoir mis la réalité sur pause le temps que je capte bien ce qui m'arrive. Un escargot, ouais, baveux et mou, paniqué sans sa coquille, voilà ce qu'ils m'ont forcé à devenir. Et qui sent la gerbe, aussi. Ça me paraît pas improbable, un escargot qui pue le vomi.

          La cerise sur le gâteau, c'est cette odeur de charogne qui vient m'effriter les sinus. Comme si on saignait pas assez sur le ring... Faut que des cinglés s'ouvrent les veines dans le public ! Non ? Ça vient d'à côté du ring. Qu'est-ce qui shlingue comme un bambin tout fraîchement éventré, sérieux ?

          Eh !

          Qu'il m'interpelle à travers la grille. C'est Tark, au taquet, s'excitant là-derrière en grimaçant de toutes ses dents, me martelant de l'imiter sur le ring pour intimider Altruc. Ouais, la gueule de méchant, ouais. Ouais, c'est la pause, Tark, le second round va bientôt commencer. Laisse moi finir mon goûter avant d'y retourner. Pourquoi mon goûter pue la bidoche, Tark ? Tu sais combien je hais la chair. Puis bon. On voit trop de corps déchiquetés dans notre métier pour aimer mordre dedans hein ? Hihihihihi ! Vivement ce soir, que tu me lises mon histoire puis que je m'endorme, puis que je fonce au pays des rêves en bousculant négligemment les souvenirs de cette affreuse journée !

          J'aimerais bien relire le dernier opus de Fisher Tiger knight of peace, Tark. Celui où il bousille l'amiral et libère les esclaves.
          Hein ? Concentre-toi, merde ! Ça repart !

          Gong. Deuxième round. J'décolle mon cul humide du tabouret, moi éponge à sueur, punching-ball du malheur. Non sérieusement. Qu'est-ce que je fous là ? Cette question m'trotte dans la tête depuis une petite heure et fait un sacré boucan.

          Wow ! M'approche pas, toi !
          Hummf !
          Une droite dans le vide. Suivi d'une gauche. Y avait le fonctionnaire qu'avançait d'façon trop déterminée à mon goût vers moi. Fallait un moyen de le surprendre. Genre des coups en vrac qui partent là où ils veulent, sans crier gare, sans autre objectifs que foutre la trouille et flatter le public. De vrais branleurs.

          Ça pue l'hémoglobine, putain ! Ça me lacère les sinus, comme si on m'enfonçait de fins rasoirs dans le pif jusqu'au fond des narines. J'me frotte mon nez arrondi par les poings de cet enfoiré. Juste une fraction de seconde, mais il en profite ! Sa frappe s'enfonce dans mon bide, mon estomac n'apprécie guère. Il explicite son mécontentement en m'faisait cracher quelques plaquettes de gerbe à la face d'Alrouze. Bien fait ! J'appuie les doléances de mon estomac en envoyant mon poing dans sa gueule.

          Geuh !

          Ouais ! En plein dans la gueule ! ... Merde !

          Euh, je t'ai pas trop fais mal ?

          La honte germe en moi comme une mauvaise herbe, je l'arrose en plus de culpabilité. J'suis plus à ça près, merde. Sérieux, quel génie a eu l'idée de consumer l'énergie de ses collègues en les faisant s'entretuer dans un hangar pouilleux plutôt que face aux pirates et aux connards ? Ça me met hors de moi !
          Faut qu'il recule, le temps que j'prépare ma figure à devenir menaçante. J'continue à brasser du vent comme un moulin pour tenter d'lui moudre la tronche. Il campe sa garde, sonné par ma riposte. C'est bien, reste où tu es !
          Tronche de méchant !

          Gnn. Rrrg.

          Le grognement s'est invité tout seul à l'orgie d'mes muscles faciaux qui s'enchevêtrent et se figent dans la plus horrifique des mimiques.
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          La cage autour du ring, c'était vraiment une bonne idée. Déjà ça éviterait les intrusions intempestives. Non parce que maintenant le truc était connu. J'envois un pote à moi me taper dessus sur le ring et hop mon adversaire est disqualifié. Fallait pas déconner avec le Cipher Pol, le même tour ne marcherait pas deux fois ! Petit bonus très appréciable du point de vue de Joseph, la cage ne montait pas jusqu'au plafond, le géant serait littéralement plié en deux s'il voudrait tenir dedans.

          A croire que la chance commençait enfin à sourire à Joseph. En même temps, pourquoi douter ? Après tout, Alcéa, sa déesse de la Victoire était là, le soutenant comme la corde soutient le pendu. Le Crack n'était pas dupe, elle servait ses propres intérêts en le soutenant. Cela dit, il était agréable de se faire masser, ça éloignait la perspective de finir en crêpe. Après il fallait être rationnel. Si le Géant parvenait à monter sur le ring, la meilleure chance de Joseph serait de lui courir autour. Une victoire aux points devait toujours être possible... Parce que bon, compter sur une hypothétique aide de Scorpio pour le sortir de la merde... C'était pas près d'arriver ! Certes, le Boss avait sans doute misé gros et ne laisserait pas ses poulains se faire massacrer sans bouger mais qui disait que Crack Joe était celui sur lequel l'éminence grise du CP5 avait misé ?

          Bon... Il ne servait à rien d'avoir peur. Vu la quantité de somnifère modèle "Roi des Mers" qu'ils avaient injectés dans les tonneaux, toute la division géante devrait bientôt ronfler comme un seul homme. D'ailleurs, ce ne serait pas des ronflements (ou plutôt des grondements façon tellurique) qu'on entendait depuis l'autre côté du hangar ? Visiblement le produit commençait à faire effet. Parfait ! Allez Joseph, c'était le moment d'impressionner la dame. Sourire colgate total, blancheur extrême, pousse levé dans la pose dites "du Winner".

          "Je ne m'en fais pas, je sais que je vais gagner ! Avec ce qu'on a mis dans leur alcool, ils vont pas tarder à ronfler tous autant qu'ils sont. Et s'il monte quand même sur le ring ? Et bien je lui ferai sa fête ! Ouais, pour de vrai. J'vais leur montrer ce qu'un agent du CP sait faire à ces idiots de la Navy !"

          Et voilà, le Crack s'enflammait encore. Quelques compliments, les mains douces d'une belle jeune fille qui le massent et il se prenait pour un crack du CP9. Enfin, au moins il semblait ne plus avoir peur. Bon... Plus qu'à regarder l'Agent Rinwald faire des sashimis à partir de son adversaire. Comme si un homme-poisson pouvait avoir le dessus sur un humain.
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          Deuxième round. Le requin a repris du poil de la bête. Son attitude se fait plus menaçante, et une simple attaque de ma part déclenche une riposte démesurée. Il me crache du vomi dessus. Quel connard dégueulasse, quel fils de bigorneau neurasthénique, quelle putain d’enflure cracherait du dégueulis ?
          Il me cause, il s’excuse, j’l’ignore. Il se vexe, son faciès se fige. Là, je flippe. La peur toute rationnelle du grand requin blanc. Le fait qu’en plus il se mette à cogner, se place sur l’offensive, m’touche, m’retouche la gueule avec ses poings blindés de clous et autres ferrailles. A chaque coup qu’il me porte, ça fait cling, cling dans ma garde.

          Autant j’pensais échapper aux couches de l’ex-amiral en chef Celdéborde facilement au premier round, autant là, ça se corse. Mon adversaire est sur un temps fort, sa face de grand carnassier est figée dans un rictus haineux et le plat de barbaque posé à côté de la cage suffit pas à le distraire. Ou alors c’est ça qui l’a mis dans un état pareil, j’sais pas. Mais si c’est l’cas, merci les copains, super indispensable, votre aide.

          Il cogne à répétition dans ma garde. J’ai les poings serrés juste sous mes yeux, les coudes près du corps. Mes avant-bras encaissent l’avalanche, faiblissant de plus en plus imperceptiblement à chaque attaque. Un dernier coup et j’la laisse voler en éclats, bondissant en arrière dans les cordes, avant d’utiliser le rebond pour arriver juste devant le marine.
          Le mouvement, rapide, et la suite de coups dont j’ai été victime me font perdre brièvement mes repères. J’balance un coup de poing faiblard qui atterrit dans l’épaule de mon adversaire. Gros stratagème, gros succès. Un homme-poiscaille, aussi, putain, c’est d’la triche.

          Mes actions bizarres ont au moins eu le mérite de surprendre mon adversaire au point de le faire reculer un peu. Il ouvre la bouche, bafouille. J’capte pas c’qu’il raconte. Puis ça serre les crocs et revient au contact. Mazette.
          Va p’tet être temps de mettre à profit les atouts dans la manche, le rokushiki. Ca fait un peu sale, mais j’ai pas tellement l’occasion de l’utiliser en mission non plus, donc c’est pas plus mal, en fait. Ca me changera des entrainements. Non, faut que j’vois ça comme un entrainement. Pas de morts, juste des gnons. Pas de rancunes, juste des hématomes.

          Au moment où ma décision est prise, j’vois une canette du coin des mirettes. Elle tourbillone, tourne sur elle-même en l’air. J’crois reconnaître un logo rouge, un blason. Peu importe. Elle rebondit bruyamment sur la cage. L’arbitre regarde brusquement dans cette direction. Le requin tressaille perceptiblement.
          J’l’ai loupé la première fois, pas la seconde. Mon pied droit décolle direct vers son genou gauche. S’il perd ses appuis, ça devrait le calmer un chouïa et me laisser le temps de souffler, de le taper, de gagner. J’ressens à peine l’impact dans mes chaussures. Sa jambe a volé sur le côté. Il a dû basculer son poids sur l’autre jambe en voyant mon attaque.

          Raté, mais j’me démonte pas. Maintenant qu’il est sur une patte, j’me rapproche à une longueur d’avant-bras de mon adversaire, en l’fixant droit dans les yeux d’un air méchant. Une gambette en l’air, l’arbitre mate à nouveau. Mes deux premiers coups de poing, des directs gauche-droite, tapent dans sa garde.
          Pas grave, ça l’déséquilibre. Un direct de la sénestre au même endroit, un crochet du droit dans les côtes. Fort. J’sens que si j’pousse un peu, il va chuter. Ca serait bon pour moi. J’gagnerais, j’gagnerais pas ? J’connais pas bien les règles. Enfin, pour ce qu’on se soucie des règles jusque-là, hein…

          Mais mon dernier crochet l’a rabattu vers la gauche, vers sa jambe déséquilibrée. Mauvais calcul de ma part, j’aurais dû faire l’inverse, j’crois. Enfin, il se serait p’tet rétabli quand même. Quand il s’y met, il est coriace. Son instinct de grand chasseur qui prend le dessus ? J’ai jamais chassé de requin, moi, alors qu’il a p’tet déjà traqué de l’humain.
          Chiasserie, j’pense à des glauqueries. Remis sur ses petits petons, son direct passe ma garde inexistante et s’encastre droit sur mon tarin. Mon assaut est stoppé net. Pas le sien. Les coups s’enchainent à nouveau, et j’recule, j’recule. Au point de tomber à mon tour sur le fion.

          Putain ! Nous v’là ex aequo !

          J’me relève. Rokushiki, pas rokushiki. J’hésite. La fin du round est proche, de toute façon, j’crois vaguement savoir. J’peux toujours faire diversion. De toute façon, avec les patates que j’viens de prendre, j’suis un peu sonné. Pas dit que j’arrive à faire quelque chose de potable. Genre un tekkai bien placé. J’suis foutu de chier dans la colle et d’finir à terre, encore, à l’hosto, après, à changer les couches, plus tard.

          J’danse autour du marine. J’écarte légèrement ma garde. C’est vraiment une idée à la con, venue sous l’inspiration du moment. Ca fera diversion, j’espère. Puis j’agite mon têton gauche, d’une manière que j’espère rythmique. P’tet que ça va l’hypnotiser ou quoi, on sait jamais.

          Putain, j’me suis vraiment fait trop cogner pour penser à ça, j’crois…

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          J'ai. Les pupilles qui s'accrochent au téton de ce type et le remue-ménage dans ma tête qui redouble. Ça pourrait être un piège, dit la tête, c'est une invitation, disent les poings, et ils lui rentrent dans son lard, guidés par l'instinct qui parle plus fort que tout le monde. Et à part un craquement strident qui lui sort des cottes, les rires du fer qui squatte secrètement ma paluche, et les gémissements du Alchose, rien ne se passe. Pas de tours magiques de CP, rien de palpable en tout cas. Mes mirettes livides mettent une seconde à décrypter c'qu'elles lisent sur la face du type, derrière la douleur.

          ...
          J'lis rien du tout. Alors j'écris moi-même sur sa tronche, d'un nouveau coup de poing, un peu plus déterminé que l'précédent, mais pas d'là à transformer sa tête en chou-fleur ! Et quand il s'affale à terre, l'air d'admirer les étoiles qui lui gravitent au-dessus du nez, le p'tit fond de férocité qui m'avait dégouliné sur les poings s'évapore aussitôt.

          Il est mort ?!

          Sa poitrine arrive encore à s'gonfler, c'est qu'il respire toujours. En tombant sur mes genoux et en plaquant mon oreille esquintée contre son torse, j'entends le coeur rebondir là-dedans. Pas mort. Juste sonné comme la cloche qu'il est. J'ai pas d'sang sur les palmes, pas encore, juste quelques morceaux d'os. L'arbitre se met à réviser ses chiffres à côté d'moi, après une pincée de secondes à vérifier que j'me penchais pas au-dessus du bonhomme pour lui faire subir des sévices sales d'homme-poiscailles, hein ? Que j'me mettais pas à le boulotter ou à signer mon nom sur son corps avec mes crocs. Connard ! T'crois que j'ai la tête à ça maintenant ? M'regarde pas comme si j'étais un charognard à écailles qui convoite la viande morte de son prochain !

          Hmm. 1... 2...

          Ça m'rend dingue. Ma tête se transforme en girouette, qui tournoie dans tous les sens pour trouver c'qui pue l'hémoglobine comme ça. Cette connerie s'superpose à mes sens saturés, j'surcharge et menace de rentrer en fission. J'trépigne, les nerfs transformés en guirlande d'orties, qui m'foudroient tout l'corps jusqu'à l'âme.

          4... 5...

          Et j'aimerais foutre une pêche à l'arbitre, à toutes ces enflures qui comptent en coeur, puis à l'univers aussi. C'est de la logique des plus basiques, une tête de gouvernemental se prend suffisamment de coups sans qu'on en rajoute par-dessus, merde !

          Aidez moi !
          6... 7...

          Tu lèves pas les yeux au ciel quand j'te parle, sale zèbre suceur de sang. J'te ferai bouffer ton pyjama rayé avec ton sifflet, tes godasses cirées et j't'arracherai ton visage, ce vieux masque peint d'un teint de bureaucrate décrépit oublié par la lumière du jour. T'étais quoi avant d'échouer par ici, gratte-papier ? Me mate pas comme ça !

          8... 9...

          J'vais gagner.

          KO !

          J'ai gagné. Comment c'est arrivé ? Le zèbre m'empoigne la palme et la soulève au-dessus de moi, me relevant d'force. Les ovations fusionnent avec les huées dans un brouhaha fulminant qui éjecte pour de bon mon esprit loin, loin, ...

          ... loin...

          Victoire de Craig Kamina !

          Et maintenant, j'aurais envie d'un bon bol de chocolat chaud. Avec les rouleaux d'algues, tu sais, celles croustillantes, Tark, qui craquent sous le croc et fondent dans la gorge. Tu m'apportes ça dans ma chambre ?
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