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La mort est une dette que chacun ne peut payer qu'une fois.

*** Aujourd’hui, 21h53, Méridien d’Alubarna.

Pour Shalyne, Alabasta semblait être tout droit sortie d’un compte de fée. Sur son chameau, elle marchait dans le désert, et les milles feux de la ville d’Alubarna  disparaissaient comme un mirage, comme un rêve des célèbres nuits alabastanes emplies d’encens, d’étoiles et de sentiments. Le chameau se balançait d’un côté puis d’un autre, et la jeune femme tentait de se réajuster à chaque à-coup. Elle n’était pas du tout habituée à monter sur ces animaux à bosses. Seule dans le désert, elle se sentait minuscule devant l’univers, devant son destin qu’elle venait de sceller.

Elle frissonna, mais c’était artificiel. Shalyne ne connaissait plus la peur. Elle l’a connue lorsqu’elle vit les yeux vitreux de son ancienne coéquipière se vider de toute vie. Lorsqu’elle vit l’artilleur de son ancienne unité tripes à l’air.  Mais depuis, ce n’était qu’un vague instinct de survie qui lui servait d’ersatz. Et un désir de vengeance fou. Elle allait trouver l’assassin d’Ambardil. Et elle allait lui faire regretter sa maculée conception.  Car si la vengeance était un plat qui se mangeait froid, c’est foutrement meilleur quand c’est chaud.


Lorsqu’ils virent les lumières, elle se dépêcha d’arriver au village d’Ain Jalout. Enfin, les portes. Elle accrocha son chameau quelque part, et avança vers le seul coin illuminé de la ville. L’auberge.  Le coin n’était pas sûr, et elle devait se dépêcher de rencontrer le contact. Elle prit des raccourcis, passant par des coins étroits, mais fut bousculée par des passants qui ne lui laissèrent pas le-

Bousculée ? Dans une ruelle de patelin désertique à onze heure du soir ?

Merde. Fut la dernière pensée qu’elle eut, avant qu’un éclair blanc ne fuse dans sa pensée, et n’éteigne tout.



*** Capitale d’Alubarna, quelques jours plus tôt.


Elle resta plantée devant la porte. Un vieil homme était assis sur le bureau en bois d’ébène parfaitement ciré. Malgré cela, le Colonel Khaimenon de l’armée Royale d’Alabasta (qui ressemblait à la tête de pharaon, en costume moderne noir et à la stature massive) leva les yeux et lui fit signe d’entrer.

«  Caporal d’élite Nelson au rapport, mon colonel. »


« Caporal Nelson.  Asseyez-vous donc, nous vous attendions. (il se leva pour accueillir Shalyne) Je suis le bashar Hypnos Khaimenon, ou, pour faire l’équivalent avec les grades du Gouvernement Mondial, le Colonel Khaimenon. Je suppose que vous vous connaissez déjà. »

La jeune femme sourit poliment devant l’hospitalité de Khaimenon, et s’empressa de saluer le vieil homme qui commençait à jouer avec les accessoires de bureaux.

« Bonjour... ?»


L'homme se crispa pendant un moment, avant de parler.

« Bonjour. Ça veut tout dire, et rien dire, ce mot. Et surtout, c’est mal placé dans cette situation. »


Shalyne grinça des dents. C'est pas vrai.

« Parce que si tu devais me saluer en tant que contre-amiral, continua-t-il, t'aurais fait un salut règlementaire. Et si tu d'vais m' saluer en tant que grand-père, tu devrais m'sauter au cou. Par conséquent, dans c'te situation, ton bonjour est en effet déplacé. Mais tu peux encore te rattraper en venant embrasser ton grand-père chéri... »

Il se leva de toute la hauteur de son mètre soixante, et fit un salut réglementaire. Il avait le pantalon blanc de la marine, mais une chemise verte hawaïenne qui ne lui allait pas du tout. Shalyne sourit.

« T’es trop bête. »


Elle lui sauta au coup. C’était le seul membre de la famille qu’elle avait rencontré depuis maintenant 4 ans... Le seul à qui elle osait encore se montrer. Sa seule attache. Après un long câlin, Khaimenon se racla la gorge. Shalyne se rendit compte de la situation un peu gênante pour le pauvre colonel.

« Désolé, mon colonel. »

« Il faut pas, soupira-t-il, pensif. J’ai une petite-fille, également. J’aurais souhaité qu’elle me fasse le même accueil plus souvent ! Mais, peu importe. Cette petite parenthèse fermée, revenons au sujet principal.»

« Oui. (Danforth se tourna vers Shalyne) Comme j’en discutions avec Hypos ici présent, ton arrivée coïncide avec l’apparition d’un terrible pirate, qui a décidé de raider en masse villes et villages alabastan. Le problème, c’est que j’étais venu ici en touriste, du coup, j’ai pas de renforts gouvernementaux sous la main. Du coup, c’est une bonne chose que tu sois là. Je te rejoins avec l’unité Sakazuki pour expliquer les détails.»

« Euh... grand-p- »

« Mon amiral, l’interrompit-elle sèchement. N'oublies pas que t'es en service, et que Khaimenon ici présent est un colonel de la garde Royale d'Alabasta.  Suis-moi, j'vais aller voir à quoi ressemble votre unité, si vous le permettez bien sûr, Khaimenon. »

« Je vous en prie. » fit Khaimenon, l’air un peu trop content.

Ils s’éloignèrent alors du bureau du colonel, quittant la zone en direction de l’unité de Shalyne.

« T’as appelé tes parents ? »
fit-il.

« Non, mon amiral. » rétorqua-t-elle d’un ton cassant. Il roula les yeux, soupira et préféra ne pas creuser la discussion. Arrivés dans les baraquements, il rassembla l’unité, échangeant une poignée de main avec chacun des membres de l’unité.

« C’est lui, son grand père ? » chuchota Achab.

« Ouais, répondit Cain. Le Contre-Amiral Danforth Nelson. Héros de la faille d’Hobber. »

« C’est quoi, la faille d’Hobber ? »

« Une très longue histoire, fiston,
l’interrompit l’officier d’état-major. Et vu que j’ai le temps que pour une seule longue histoire, j’vais plutôt vous expliquer votre mission.

Il sortit un papier dans une poche arrière de son pantalon.

« Dans le repère d’Ar-Rakam, y a un pirate, qui s’appelle Makaan. C’est un pirate foireux, qu’a décidé d’installer des coupes gorges sur les routes majeures, et attaquer d'front les petits villages sans protection, avec peut-être une razzia en masse d’ici la fin du mois. Pour une raison qui m’échappe, la garde royale veut pas s’en prendre à lui pour l’instant. Du coup, je veux qu'ton équipe, et toi, Shalyne, leur coupe l’herbe sous le pied, et arrête ces bandits.  Je me fiche de savoir si vous êtes venus pour une autre mission ou même pour accueillir la venue du Christ parce que je vous ai donné un ordre direct.  Pour trouver le repaire d’Ar-Rakam. Il vous suffira de suivre la route de Rainbase pendant deux jours, et vous trouverez une oasis du nom de Ain-Jalut. De là, il vous suffira de demander la route. Le salaud est plutôt connu, dans cette contrée... Je vous laisse donc quelques jours pour vous reposer : vos chameaux seront près pour lundi.  J’espère de tout coeur que cette opération montrera une fois de plus l’efficience de nos forces d’élite. Au revoir, ma puce. Prends soin d'toi.»

L’amiral les laissa sur place.  Lorsqu’il fut suffisamment éloigné, et que les autres se soient suffisament bauchés de la 'puce', Shalyne n'eut aucune vergogne à appeler directement Vanderspool, l’agent du CP9 qui l’avait envoyée sur Alabasta. Si quelqu'un pouvait régler ce problème, ça sera lui.

Sa voix grave et déguelassement séduisante répondit sans la moindre hésitation.

« Allo ? Mademoiselle Nelson, votre appel n’était pas prévu pour aujourd’hui, me trompé-je ? Même si j’admets qu’écouter le doux son de votre voix ne m’importune pas, j’ai d’autres choses un peu plus importantes à... »

« Vous inquiétez pas. C’était juste pour vous dire que Danforth Nelson m’envoie contre un pirate d’Alabasta, dans un coin près d'un patelin appelé "Ain Jalout".»

« Pardon ? » Il espérait avoir mal entendu.

« Vous m’avez bien entendu. Un certain Makaan, d’Ar-Rakam. Familier? »


« Hmm... Non. Je vais faire une petite recherche, mais ça risque de me prendre un peu de temps. Le problème, c’est que le temps nous manque.»

« Bah tiens. Vous, vous pouvez pas appeler grand père et le ramener à la raison ? »


« Inutile, et je pense que vous le savez autant que moi. Danforth est au courant pour la mission de Goa, et notre traque officielle de Rafaelo, fit-il en insistant bien sur le terme ‘officiel’.  Du coup, rien de ce que je lui dirait ne changerait quelque chose. Ce que je peux faire, par contre, c’est abattre une carte de ma main. Sauf votre respect, il y a des chances pour que vous ne fassiez pas le poids contre un capitaine pirate ayant survécu jusqu’à Alabasta. Après, je pense pas que votre grand-père vous ait mis contre trop dangereux, mais j’ai cette bizarre impression que quelque chose déconne, parce que ce ‘Makaan’ me dit quelque chose... Peu importe. »

Il s’arrêta de parler une minute, pondérant les possibilités. Un agent du CP ? Non... Il incluerait l’histoire dans son dossier personnel. Vanderspool préférait tout contrôler et tout gérer seul. L’ingérence d’un autre agent, qui plus est d’une autre division, ne ferait que rajouter un grain de sel à un engrenage déjà bien instable. Il lui fallait de l’aide clandestine. Une aide clandestine qui allait coûter foutrement cher.

« Bon... Je connais quelqu’un qui va vous aider. Donnez lui quelque jours, et il vous rejoindra à Ain Jalout. Professionnel, méthodique. Mortel. Sur ce, je dois vous laisser, mais je vous rappelerai dès que j’ai plus d’information sur ce Makaan... Et Caporal ?»


« Oui ? »


« C’est une intervention au noir. Ce coup de fil n’a jamais été passé, cet homme n’est jamais venu vous aider. Vous avez tuée ce pirate seule, sans aide. »


Il raccrocha, et alluma un cigare. Au poste de Logue Town, Il y avait un fichier avec tout les primés rangés par ordre alphabétique. Quatre ou cinq jours suffiraient tout au plus. Il était quand même étonné par le comportement de Danforth Nelson. Bordel, pensa-t-il, c’est lui qui m’a dit d’aller aider Shalyne. A quoi ça sert, si ce con s’amuse à me mettre des bâtons dans les roues ? Avait-il flairé une bonne affaire ? Ou y avait-il un stratagème derrière tout cela ?

Le CP9 secoua la tête et sourit. Il avait d'autres chose à faire. Comme appeler un vieil ami.


Dernière édition par Shalyne Nelson le Mer 25 Fév 2015 - 18:39, édité 5 fois
    Pour tes tympans ~

    Les sables du Royaume d'Alabasta sont victimes de quantité de mythes ; Prenant naissance dans les peurs primaires des hommes pour cette grande étendue arride, incapable de produire la vie, l'eau ou encore un foyer. C'est un lieu de désolation jaune, pavé d'une sechèresse indicible ; C'est donc sans mal que les hommes et les femmes qui le côtoient lui prêtent des propriétés mystiques et mythologique. Tantôt un monstre sous les sables, capable de donner la mort d'une seule blessure, tantôt d'étrange guerrier à moitié fourmis s'enterrant comme des taupes parmis les sables. On entend souvent parler des morts causés par le soleil, brûlant comme la gigantesque boule de magma qu'il est. En pire. Tout ça n'était rien comparé à ce qui m'attendait … Car le pire ennemi de l'homme dans ses contrées, c'est le désert lui même.

    Je peste contre le sable qui me rentre dans le caleçon, assez bruyamment pour que mes compagnions de voyage se dérident. Pas que je les aime pas, les bonshommes, mais j'ai l'impression d'avoir des garde chiourme plus que des partenaires ; Ils ne rient pas, ils parlent pas, et c'est tout juste si je les vois manger la nuit ! Cela fait quatre jours que j'ai retrouvé la terre d'Alabasta, et ça me fait pas plaisir. J'ai un sale souvenir de cet endroit, comme une mémoire plus instinctive que réelle qui me titille dans le bas de la nuque. La frisson remonte jusqu'à mes poings, et je sens comme le besoin de froisser quelque chose. Un honneur, un crâne ou bien toutes créature mystiques qui voudraient bien ramener son nez. Pas d'humeur le Pater, aujourd'hui. Il y'a comme un truc qui me chifonne, comme si j'avais vécu une expérience peu commune sur ses bancs de sable sans une étendue d'eau à l'horizon. La soif me rappelle quelque chose que je craignais il n'y a pas si longtemps que ça. Ressentir le manque, lorsque c'est un besoin des plus basiques qui vous poigne, c'est une sensation que je ne recommande à personne. Cette expérience m'a été bénéfique malgré tout. J'ai appris à mettre beaucoup d'eau dans mon vin lorsque cela peut être possible, si tant est que je trouve de l'eau dans cette contrée assoifée. C'est pas gagné pour m'assagir, même après toutes les expériences que j'ai vécu.
    Capturé comme un sac de sable et emporté au loin, on m'avait conduit jusqu'au Royaume de Goa. Là bas, j'avais aidé Rafaelo avec sa gueguerre ; S'en était suivi le carnage que tout le monde connait. Parfois j'aimerai pouvoir choisir les gens envers qui j'ai des dettes, mais il y'a toujours ce foutu honneur pour me rappeller que cela n'en vaudrait plus la peine. Il y'a toujours ce côté violent chez moi qui commande mes humeurs, met à terre toutes mes bonnes intentions, me poussant toujours plus du côté sombre … Celui ou je deviens artisan d'une guerrilla contre l'EMM, chose que j'avais alors soigneusement evité de faire. Surtout à cette échelle. Et vu la fin, j'avais raison de me méfier. D'un autre côté, enlevez tout espoir à un homme comme on me l'a fait, et vous verrez bien de quelle folie il est capable. Je n'avais fais que prouver cette maxime bien connu de tous les tyrans. Un tyran, c'est un mec qui décide de tout, en plus de donner de la main droite pour reprendre de la gauche. Il sait manipuler les émotions de ses gens, il sait manipuler les humeurs de la foule, il sait tempérer ou parfois même crucifier, simplement pour l'exemple. Je connais pas trop le cas à Alabasta, mais en règle générale toutes les îles appartenant à ce bon vieux gouvernement marchaient comme ça, et marcherons toujours ainsi. C'est pour ça que cette fois, voyant les conditions dans lesquelles vivaient ses hommes, ses femmes et ses enfants, j'avais appuyer la déçision de l'assassin. Pour m'en mordre les doigts une centaine de fois plus tard, mais toujours lié par ce foutu pacte. De toute façon, m'étais-je dis, t'as pas trop le choix Judas.

    Tu connais l'effet papillon ? Mais si, le papillon bat des ailes à l'autre bout du monde, et ici se déclenche un tsunami. C'est le cœur de notre histoire, et de la plupart de celle que je vis dernièrement. Tout n'est qu'action, réaction, contre temps et parfois même, lutte incessante pour ma vie. Franchement j'ai pas eu trop le temps de réflechir, et des tas de dettes me sont tombé sur la gueule. C'est pour ça que je me retrouve comme un corniaud dans un océan sablonneux. Et avec les fesses pleines de grains -humour noir s'abstenir, merci ! Pas de quoi t'réjouir, pas vrais Judas ? Tu deteste toute cette connerie philosophique sur la solitude et les dunes, sur la réfléxion que peut t'amener à avoir un désert ; Il n'y a que moi et les trois hommes de la révolution qui m'accompagnent, l'air méfiants.
    Il y'a pas si longtemps que ça, j'ai finis dans un état lamentable. Mon visage porte encore la cicatrice comme un honneur bafoué. Elle pulse les soirs de pleines lunes, demandant son quota de souffrance comme un usurier bien rodé. Mon corps entier se souvient des coups, de la guerre et des cadavres. Il y'a comme une odeur qui me quitte plus depuis que j'ai assisté au charnier ; Un peu comme une odeur funéraire, un truc comme assister au bucher d'un défunt en intérieur. Je suis imprègné, et cette odeur ne me quittera jamais. Remarque, là ou je passe, ça casse. Rien d'étonnant à ce que tout cela termine en eau de boudin, alors que j'essayais de juguler la mutinerie des chiens, qui égorgeaient les habitants comme des cochons. La science et la méthode sont deux choses différentes , c'est une leçon que je retiendrais avec pertes et fracas. Peu importe, j'ai d'autre chats à fouetter aujourd'hui.

    L'homme qui m'a tiré de l'enfer vient de me remettre dans un nouveau purgatoire. Il se dit Van de Kaps, un révolutionnaire chevronné qui lutte depuis des années. Il se dit comme investit d'une mission sacrée, un peu comme un appel reçu depuis le ciel. Il m'a trouvé dans les décombres de la bataille, juste vant que ne débarque un contingent de marine. Incroyablement miraculé, je savais juste devoir plus d'une vie à un homme du nom de Rafaelo Auditore. J'ai accepté son aide, mais ce que je ne savais pas c'est que tout coup de main à un prix. On peut pas y echapper, surtout pas avec des mecs de la trempe de Kaps. Il a le front plissé, et se coiffe avec panache. Je crois bien même qu'il met de la gomina, ce qui en dit long sur le personnage. Pas un homme que je frèquente habituellement, parce que dans ma vie on a pas forcément le temps de se coiffer dans une glace le matin. Lui, il est révolutionnaire pourtant, et je lui dois aussi une fière chandelle. J'ai comme l'impression que ce genre de comportement va rapidement m'amener des ennuis, mais je peux pas m'empêcher d'honnorer cette dette scéance tenante.
    Quand il est venu pour me « demander » de lui rendre la pareille, j'ai eu comme l'impression d'être piègé par une arraignée dans un filet. Depuis je cavale de Goa jusqu'à Alabasta, deux compagnions sur les talons. Du genre silencieux et pas franchement passionant. J'ai connu de meilleure compagnie, me dis-je en me retournant vers eux. Devant nous se tient la fin du periple, Ain Jalout . On dirait une ville qu'on a passé dans un essorage, et qui complètement lessivée, acceuille des habitants aussi lessivés qu'elle. Les gens sont absents, carrément invisible à mes sens. Drôle de sensation. Il y'a toujours un truc qui me previent quand quelque chose cloche. Retiens bien cette punchline, elle me suivra rapidement partout camarade. Et retiens bien mon nom la prochaine fois qu'on se croisera Makaan, parce que sa risque d'être le dernier que tu entenderas comme un homme libre ou vif. Ce soir, j'ai pour mission de te faire un sort, et j'ai eu pour maître un magicien de la disparition. Un maestro dans l'art du croque mort, et je parle pas de prendre les mensurations d'un cadavre.

    J'ai pas le temps d'entrer dans la ville que des hommes apparaissent au coin de la rue. Des hommes que je n'avais pas sentis. Des hommes que j'avais chercher avec les sens d'un chasseur agguéri par des années de traques et d'opérations tarabiscotées. Qui finissaient souvent en queu de poisson d'ailleurs …
    Du coup, je me dis que c'est impossible, que quelque chose cloche. Je dois découvrir par tous les moyens comment ses hommes peuvent disparaître de mon radar, sans aucune forme de procès. Drôle d'appelation tiens. Je décide alors de ne pas m'interposer entre eux et mes deux camarades qui ne se doutent de rien. On verra bien ce qu'ils ont dans le bide, j'suis pas non plus un ange. Vaut mieux eux que moi, et mon instinct me dit de faire profil bas. C'est rare, pas très bien venu, mais j'écoute toujours ce que mon instinct me dit. Toujours. Sauf si cela menace la vie d'un enfant, parce que je ne supporte pas de voir un être aussi innocent se faire salir par des requins sans foi ni aucune valeure. Mes deux compagnons me consultent du regard car je me suis arreté pendant cette réflexion, un peu plus au devant de moi ; ce regard se vide d'un seul coup quand on vient leur emboutir le crâne avec un gourdin. Je lève les bras et rabat mon cheche sur mon crâne alors que deux hommes de mains à la peau noire viennent vers moi. Je ne coupe pas à la violence, puisqu'on ne peut jamais y couper. Un coup sec vient soûler ma machoire, et un autre m'amène à l'inconscience.
    Je serre fort un papier dans ma main tout en m'effondrant sur le sol sans aucune grâce. Je préfère me laisser glisser vers une semi-inconciense cotoneuse et plus douce que la réalité. Et pendant que je pêche les poissons d'or du souvenir, goutânt pour la première fois depuis longtemps les rétrouvailles avec mon enfant, je sens qu'on me tire vers un répaire en souterrain.

    Noir total. J'écoute de tous mes sens, essayant de capter quelque chose. Il n'ya rien qui répond si ce n'est le silence. Puis tout d'un coup, vient un bruit sec. Puis un deuxième, très lent, un peu comme si l'on tirait quelque chose. C'est le cas, et je vois la lumière pour la première fois depuis deux jours. C'est pas encore ma chance. Si je reste dans cette situation c'est parce que si Kaps m'a dit d'attendre dans ce village précis l'arrivée de mon contact avant de commencer les recherches. Et vu son côté un poil machiavéliquo-narcissique, je me doute que si mon contact se précipite ici, il va suivre mon chemin et se retrouver dans cette geôle. Il ne me resterait plus qu'à donner le code, et quel code …
    Une grosse chose ramassée en boule tombe au sol devant moi et mes petits camarades. Ils bronchent toujours pas, à croire qu'ils ont pas de langue. Et pourtant j'ai vérifié. Quand j'apperçois son visage, je comprend tout de suite qu'il s'agit de la personne qu'on m'a indiqué. Ses longs cheveux noirs, son visage gracieux et cette taille fine, aucun doute. La description colle parfaitement au profil. Je me fend du bras pour donner un peu de leste à mes chaînes. J'attends patiemment. Ou pas du tout, mais cela n'avancera pas si je lui colle des claques, cela ne ferait qu'empirer. Puis elle ouvre enfin un œil, réagissant pour la première fois devant moi. La peur, l'incertitude, l'acceptation. Tout ça passe dans son regard sans qu'elle ouvre la bouche.

    Eh bah dis donc la vue est dégagée, vous en avez une paire, dis-je sans conviction.


    Je m'attends à tout sauf une bonne réaction. Ce code est vraiment débile, mais ais-je vraiment le choix. Avec la licence que m'a filé le Kaps, il y'a aussi des instructions. A moi de choisir, mais je préfère lui rendre ce service et ne plus jamais entendre parler de lui. Pour l'heure, je dois juste trouver une solution pour nous sortir de là. La belle sort une cigarette et me regarde dans les yeux tout en sortant un briquet de son soutien-gorge. Cocasse, je me demande si c'est une sorte de réponse à mon idiome. Un peu comme si on se montrait nos cartes de visite.
      La jeune femme frissonna. C’était un foutu cauchemar. Elle devait rêver. Rêver, ouais. Elle tira une bonne bouffée, bien longue, bien réconfortante, bien...Tout. L’envie de frissonner immédiatement disparue. Et elle se tourna vers l’individu. Et haussa un sourcil. Il n’avait pas l’air très convaincant. Peut-être que c’était un trait d’esprit maladroit.

      Peut-être pas. Le mec n'avait pas du tout l'air maladroit. Torse nu, massif, les cicatrices au visage et une barbe de plusieurs jours, c'était le faciès et le corps d'un guerrier. Pis encore, il avait les yeux d'un homme qui avait embrassé la mort, avait couché à ses côtés, et l'a jetée comme l'on jette la plus impure des traînées. Et la couleur écarlate de ses pupilles ne semblaient que confirmer cette hypothèse intimidante.

      Mais pour quelqu'un qui inspirait de l'air pour expirer de la haine, ce genre de considérations n'étaient que triviales. Shalyne n'avait peur que d'une chose. Et ce n'était pas cet homme.

      « Bah. Je suis certaine que vous dites ça à toutes les jolies filles que vous rencontrez. »
      fit-elle sarcastiquement.

      Il fallait réfléchir. Trouver un moyen de s’en sortir. Shalyne fouilla les poches de sa veste blanche de sous-officier. Rien.  Ils avaient pris le Den Den. Pas d’armes.

      Elle se leva, fit quelques tours dans la pièce, fit bouger ses articulations endolories, se frotta l’occiput...  Malgré le contexte, elle se sentait calme. Trop calme. Bon. Profitons en pour réfléchir.

      Comment s’était-elle retrouvée là... ?
      Oui, le rendez-vous. Bien. Donc le gars en face de moi, c’est le pote de Vanderspool. Sans doute. Et moi, je me suis fait avoir par des cons dans la rue... Et lui aussi, probablement. C’est rassurant.

      Une petite fenêtre avec des barreaux d’acier épais trônait dans un coin supérieur de la cellule sans aucun doute souterraine. Un froid de mort régnait, mais au moins, elle était sèche ; les odeurs moins fortes, et les murs moins crasseux qu’ailleurs. Mais Shalyne se doutait qu’elle n’allait probablement pas rester ici suffisamment longtemps pour en souffrir.

      Ce flux de pensées long d’une vingtaine de secondes la fit arriver à une conclusion simple. Elle s’étira une dernière fois, se mit devant la porte, et frappa de toutes ses forces de la paume de sa main. Atemi, technique signature.

      La porte ne bougea pas. Shalyne tourna alors la poignée.

      Soudain, Les jointures se disloquèrent, et la porte tomba à la renverse. Elle tendit sa main en direction de la porte, à l’attention de son compagnon de cellule.  C’était visiblement les cellules de gardes à vue locale, avec le bureau des geôliers... Qui n’étaient pas là. Elle fouilla un peu partout, tentant d’ignorer la présence oppressante et sa propre animosité. Dépêche toi, les gardes vont pas tarder... Ah. Voilà.

      Ses effets personnels étaient enfermés dans une armoire, avec plusieurs autres effets. Elle se contenta de prendre les siens, ainsi que la petite montre Den Den, qui n'arrêtait pas de vibrer.

      « Vous êtes là? »

      « Bordel. Ca fait plusieurs heures déjà que j’essaie de vous appeler ! Votre Den Den ne marche plus ? »


      « On m’a kidnappée, moi et votre pote. On nous a tout pris. On vient d’en sortir, mais- »


      Il interrompit Shalyne. Sa voix était extrêmement tendue. Bien plus tendue qu’il ne le voulait.

      « Bon. Désolé pour le mot de passe, mais j'avais pas trouvé d'autre idée et j'allais vous le communiquer, mais vous ne répondiez pas.. Peu importe, écoutez ça. Tirez vous de là, vous m'entendez? Lorsque j’ai cherché votre foutu pirate, Makaan, je l’ai pas trouvé. »


      « Rien de bien dangereux, du coup. »


      «  Et c’est bien ça, la saloperie ! Ecoutez bien. Je suis parti à Logue Town. Vous savez ce que m’a dit la secrétaire en charge des primes ?
      Qu’elle ne connaissait pas de Makaan d’Ar-Rakam... mais qu’elle connaissait un Rakham. Ca m’a foutu la puce à l’oreille,  et alors j’suis allé faire du rab’, et lire sa prime à lui aussi. 180 millions de Berrys. (Il marqua un silence pour insister sur la gravité de la chose) Mettre un caporal d'élite sur sa tête, c'est de la folie pure.»


      « Mais... Le contre-amiral Nelson m'avait dit que le pirate n'était pas très fort !»
      nia Shalyne, peu convaincue par la révélation.

      « Alors du coup, on peut envisager deux scénarios : Votre pirate Makaan, là, il s’est mit pile poil dans un endroit  dont le nom lui ressemble et qui est l’homophone parfait d’un pirate à 180 millions de berrys. C'était peut être le plan de Danforth. Mystifier tout le monde et faire croire aux gens que vous vous êtes fait un pirate puissant... OU ALORS, Makaan n’a jamais existé, on a pris votre grand père pour un con et vous allez tout droit chez Rakham lui même ! »


      Il hurlait presque. Il prit quelques secondes pour se calmer.

      « Qui est le connard qui lui a foutu cette idée de chasser du bandit au beau milieu d’Alabasta ?!»


      Elle sentait que c'était une question pour la forme, mais elle répondit quand même.
      « Le colonel Khaimenon. Un pote à mon père. »

      « Khaimenon ? Répétez, je crois que j'ai pas du bien comprendre... Quoique non, j'ai très bien entendu. Putain de merde. Khaimenon est le pire des vendus. PUTAIN DE MERDE ! J’aurais du m’en douter.»


      On pouvait entendre des trucs voler partout. Il était très en colère. Si Shalyne crevait, toute l'opération partait en couille. Seul, il ne pouvait rien faire. Il avait absolument besoin d'un assistant officieux et aveuglèment fidèle qui devait se prendre les crasses et subir l'inquisition en cas de doutes des instances gouvernementales. S'il faisait tout tout seul, il n'aurait aucune marge de maneouvre. Shalyne était la première occasion depuis maintenant 5 ans. Il ne fallait PAS la gâcher.

      « Ecoutez, Khaimenon est une putain de blague. Celèbre dans tout le Cipher Pol. La seule raison pour laquelle on a pas arrêté ce type, c’est parce que, quand un agent du CP6 veut des tuyaux sur les réseaux de la pègre alabastane, il espionne ce vendu de colonel... Vous comprenez pas, ma vieille. Toute cette histoire, c’est un foutu piège et il va vite se refermer. Vous avez jamais été sensé arrêter Makaan. »


      Mais Shalyne n’a pas pu écouter la fin de la phrase. au pied de ce qui restait de la porte de la cellule, son compagnon de geôle attendait.


      « Merde. »


      Dernière édition par Shalyne Nelson le Jeu 15 Jan 2015 - 18:23, édité 4 fois
        Marine ? La jolie brune à la veste blanche me surprends plus que j'aimerai bien l'avouer. Plutôt que de donner des réponses, elle soulève encore plus de question. Sur la mission, sur elle, sur Kaps aussi. Les informations biaisé, l'empressement dont il avait fait preuve, et même le choix de l'homme me frappent à retardement, comme une bonne claque bien inutile. Je m'suis déjà fourré dans un terreau de merde bien profond et bien puant, j'le sens d'ici. J'ai le chic pour les situations difficiles, les épreuves douloureuse et l'action en barre. C'est un quotidien que je me traîne depuis que j'suis entré dans une cage pour la première fois, que j'ai expérimenté la violence, le sang et les coups. L'adrénaline, l'alchimie de tout mon corps qui changeait à mesure que nos corps s'entrechoquaient, et puis la victoire à la fin. Depuis, cette guigne me lâche pas, cette garce de destin ayant voulu faire de moi un de ses hommes qui se reposent jamais. Je souffle en levant les yeux au ciel pendant que ma comparse répond, après quelques bouffées de tabac qui semblent lui faire du bien. La situation doit lui plaire comme à moi, avec quarante huit heures de moins à cogiter sur le but de toute cette histoire.

        « Bah. Je suis certaine que vous dites ça à toutes les jolies filles que vous rencontrez. »  Qu'elle dit la maligne, avec un sourire presque arrogant. J'aime le style, comme quoi on peut même trouver des gens bien dans les rangs de la mouette. Avec un bon spirit quoi, quelque chose qui tâche dans cet océan blanc perle. Du genre sur-couche de peinture sur un coeur noir, c'qui ne ferait qu'me rendre encore plus méfiant.

        - Thomas Fergusson, que j'lui fais pendant qu'elle se lève et fait le tour de la prison en se dérouillant les articulation, on peut savoir ce qu'une dame de votre qualité fait dans ce trou a rat ? que j'finis, histoire d'être sûr que c'est la bonne minette avec qui j'cause. Après à ce stade de l'histoire, y'a peu de doutes, les coïncidences sont trop bien ficelées pour en avoir. J'commence tout juste à trouver intêret à cette affaire, alors que j'pensais m'être embarqué dans une simple chasse à la prime. Le mec derrière tout ça m'paraissait clair, mais maintenant tout est flouté. Elle fait son petit effet la p'tite dame, et le tableau en est devenu tout grisâtre. Va falloir trier les marrons et éliminer les fausses pistes Judas, mais t'as l'habitude de ce genre d'histoire ou il faut naviguer en eaux troubles non ?

        La petite tente un one-one contre la porte de notre cellule, a vrais dire j'aurais bien essayé mais j'ai toujours les mains attachées. Prudent l'gêolier qui sait reconnaître une bête à muselée quand il le faut. Au début je rigole doucement vu le gabarit de la poupée, mais au final une bonne vieille règle repointe son tarin ; Faut jamais juger quelqu'un sur son apparence. Alors quand elle me fait son son sourire satisfait, j'peux que montrer mes quenottes encerclées de fer pour toute réponse. Regarde, moi aussi j'souris ! Pas aussi beau à voir mais tout aussi efficace, elle aussi, à croire que quand on sait passé les menottes, on sait aussi foutrement bien les enlever. Du coup, je laisse les deux zigotos sur leur paillasses, parce qu'au final ce sera pas forcément des copains.
        Pendant que la brunette va chercher des effets, j'commence à explorer la ronde. Des tunnels, des tunnels glauques, des tunnels sombres, ah tiens, encore un tunnel : Un foutu fromage qu'on devrait explorer comme les grand fans de produits laitiers que nous sommes.
        Encore toute une aventure que j'me dis, me tenant les mirettes par le bout des doigts. Je laisse passer la vague, j'inspire à fond. Prêt à retourner vers la donzelle. Ce qui m'a choqué dans tout ça c'est pas la géométrie, c'est plutôt le silence. On dirait qu'un mort pourrait faire plus de bruit, et un pet pour reveiller un mort dans ce bordel. J'ai pas confiance, quand c'est trop calme sa pue généralement. Dans le genre piègeux et franchement crasseux.

        J'reste de l'autre côté du battant quand j'entends des voix qui s'parlent par escargo'. Deux vois, deux que je connais bien. Les deux qui m'on foutu dans ce merdier de mon point de vue enfaîte. J'capte pas grand chose au pourquoi du comment j'me retrouve embarqué là dedans. Ce que je vois, c'est l'opportunité. Une carte de chasseur, une marine et un mec un peu louche rencontré dans le mauvais camp ? Pleins d'ingrédient pour se faire des thunes, et tirer à max profit de tout ce que vous offrir le gouvernement des Dragons. Petite pensée pour toi Rafaelo, que tu sois mort ou vivant (j'essaye de pas trop écouter les bruits de couloirs, une histoire de génétique y parait) régale toi spectacle. J'reste à l'écoute, et j'entends plusieurs éléments important comme "secrétaire du bureau des primes" et plein de blabla politico-dramatique que seuls deux mecs de st'univers peuvent échanger. Ah, l'histoire commence à se démêler mais tout reste encore trop flou, il faut que j'prenne le taureau par les cornes. Et là c'est la petite le taureau dans cette histoire.

        Je pousse la porte et un juron m’accueille séance tenante, tandis que la taulière se raidit. Je lève un sourcil et fait le tour du bureau.

        - J't'ai surpris sur un truc important p'tite ? que je commence en souriant (pas franchement rassurant croyez moi, vu le lascar)... Dis donc, tu voudrais pas m'faire un topo ? Parce que j'ai un peu été parachuté moi, et franchement j'capte rien à tout ce bordel ! Le tout en essayant de rester rassurant. Facile pour Judas ... mais si mais si.

        Pour l'heure, sans réponse, je fouille le coin et cueille toutes les armes, cartes et autres accessoires qui pourront nous servir dans notre futur escapade en tête à tête.

          Village d’Ain Jalout, An 1626, Minuit et quart.

          Dans l’auberge du petit village d’Ain Jalout, les rires fusaient de partout et se chevauchaient. La bonne humeur était au rendez-vous et l’alcool coulait à flots. Encore une fois, les pirates du célèbre Makaan avaient frappé un grand coup. La bourgade était tombée en seulement une heure. Tout ou presque avait été pillé, emporté. Pour Rakam, pirate dont la prime s’élevait à 1,8 Millions de berrys et cadet du célèbre Makaan du désert, ce raid ou plutôt cette razzia constituait un nouveau record dont il n’était pas peu fier ! Il se voyait déjà faire l’unanimité dans tout l’équipage et prendre la place de son ainé, et ce dans un futur assez proche. Bien évidemment, tous ses hommes de main avec qui il avait attaqué Ain Jalout le soutenaient dans cette funeste perspective. Ce qu’il ne savait pas par contre, c’est que très bientôt, sa propre faction et toute la bande de son frère allaient être annihilées…

          - « BWAHAHAHAHA ! Tant qu’on en parle, tu t’rappelles du dernier vieillard que j’ai liquidé ?! Sa tête faisait trop marrer quand j’approchais mon arme vers sa gorge ! »

          Là, les blagues étaient plutôt dégueulasses. C’était à qui avait commis la plus grosse atrocité en cette matinée. De quoi amuser Rakam qui se bidonnait comme un bossu, et pas que. Mais alors que tout allait pour le meilleur des mondes, une masse percuta violemment l’entrée de l’auberge et finit sa course à même le sol, au beau milieu de la salle qu’ils occupaient. D’un seul coup, l’allégresse fit brusquement place à un silence mortuaire. Rakam flaira rapidement l’embrouille lorsqu’il vit que ladite masse n’était autre que le corps sans vie d’un des gardes qui menaient la ronde autour du périmètre au cas où. Il fit alors signe à ses nombreux hommes qui troquèrent aussitôt leurs verres de vin et de bière pour leurs différentes armes. Des gourdins, des épées et même des armes à feu. Autant dire qu’ils étaient armés jusqu’aux dents et qu’ils comptaient se défendre comme il faut contre n'importe quel ennemi du coin.

          - « Tout le monde reste calme… Medhi, avance-toi doucement et va voir ce qui se passe… »

          Medhi était le plus grand, le plus gros et certainement le plus puissant en termes de force brute. Mais c’était là sa seule qualité, comme le veut tous les clichés. Souriant plus que jamais et avide de combat, le gros bêta, armé de son gourdin, s’avança jusqu’à l’entrée et s’immobilisa précipitamment. Il voulut reculer, s’enfuir pour une raison inexpliquée, mais à peine avait-il effectué un pas en arrière que sa tête vola jusqu’aux pieds de Rakam. Il n’en fallut pas plus pour ameuter les tireurs qui se mirent à mitrailler furieusement l’entrée. Les tirs et autres pétarades durèrent deux bonnes minutes avant que toutes les munitions et cartouches ne s’épuisent. L’écran de fumée qui s’était formé suite à leurs coups de feu, finit par se dissiper peu à peu. Plus rapidement d’ailleurs quand le corps de Medhi, perforé comme un gruyère, tomba lourdement sur le sol et laissa alors place à un homme.

          - « Pouaaaaaah ! Vous m’avez fait flipper les gars ! Encore un peu et j’étais mort ! Heureusement que votre pote m’a servi de bouclier, parce que franchement… »


          Ma voix était joyeuse, presque chantante. L’homme qui avait tué et balancé le corps du garde anonyme, qui avait décapité Medhi et qui s’était protégé avec son corps lors de la fusillade n’était autre que moi-même. Et c’est le sourire aux lèvres que je fis mon entrée dans l’auberge, armé d’un simple sabre et vêtu comme n’importe quel nomade d’Alabasta. Ma grande taille et ma prestance éblouirent un instant Rakam et ses sbires, avant que l’un d’eux ne commence à paniquer : « C-Capitaine… Ce… Ce h-homme ! » Un peu étonné, je penchai la tête sur un côté et observai avec attention le petit gars qui me pointait du doigt en tremblant comme une feuille. Aussitôt, tous les visages se décomposèrent en un instant. La peur s’installa progressivement dans le camp de Rakam. J’eus alors un petit rire en les regardant flipper comme de vraies fillettes. On aurait dit qu’ils voyaient un fantôme !

          - « C’EST LE CONTRE-AMIRAL FENYANG ! SAUVE QUI PEEEEEEEEEEUUUUUUUUT ! »

          Débandade générale ! Je n’avais même pas réussi à bouger le moindre muscle, que tous les potes de Rakam avaient décampé ! Si certains se hâtèrent de filer par l’arrière, d’autres se défénestraient carrément, me laissant sur place, l’air pantois. Puis je soupirai lourdement en rangeant mon arme. Il faut dire que même avec ma barbe et un turban attaché autour de ma tête, j’étais loin d’être méconnaissable. Je gonflai mes joues comme un vrai gamin, avant d’entendre un hennissement plutôt bruyant puis des galops ! Me précipitant à l’extérieur, je vis Rakam s’enfuir sur un cheval en prenant un chemin opposé à celui de ses hommes. Un sourire fendit alors mon visage. Quelque chose me disait qu’il ne décampait pas vers le repère de son frère, mais plutôt vers un autre endroit où il serait susceptible de de pouvoir m’échapper plus facilement. De quoi me donner l’envie de le suivre, lui.

          Moktar avait finalement raison. Makaan s’amusait à foutre le bordel un peu partout. Et il était temps de mettre un terme à ses agissements.
          Spoiler:
          • https://www.onepiece-requiem.net/t13084-ft-de-salem
          • https://www.onepiece-requiem.net/t606-alheiri-salem-fenyang-achevee#6727
          Repaire d'Ar-Rakam, une demi-journée plus tôt.


          Khaimenon n’était pas content du tout. Ce maudit amiral et son imbécile de fille allaient tout faire foirer. Et Makaan n’avait pas hésité à exprimer son mécontentement.

          « Tu étais sensé courir ma présence, Khaimenon. Pourquoi viens-tu me dire qu’un caporal d’élite, la fille d’un contre-amiral de surcroît, vient droit dans mon repère déterminée à me tuer ? »



          « Ce n’est pas vous qu’elle veut tuer, mais votre petit frère, notre troisième associé, le bandit du désert. Elle ne sait rien. Ni elle, ni son abruti d’amiral, qui n’a toujours pas appelé de renforts du gouvernement mondial. Il pense sérieusement qu’elle mettrait un terme à cette opération, seule. »


          « Et tu ne flaires pas le piège ? Je te pensais bien plus sagace, Colonel Hypos.»


          « Le contre-amiral est une blague connue dans toute la marine galonnée à cause de sa fille. Tout cela découle d’un désir veule de vouloir se racheter une conduite à lui et sa fille. Il n’est venu ici qu’en vacances. Le temps qu’il ne découvre le pot aux roses, et que des renforts dignes de ce nom viennent accoster sur Alabasta (mes unités ayant l’ordre formel de ne pas bouger des grandes villes), vous serez déjà loin. Et vous pourrez réclamer une rançon pour la fille. »

          Il y eut une petite latence, au bout du fil. Juste le temps pour qu’un sourire se forme sur la bouche fine du bretteur pirate. Il continua de sa voix rocailleuse.

          « Je vois que je ne me suis pas trompé sur le choix de mes amis, Khaimenon. C'est bien. J'aime ne pas me tromper. Néanmoins, je voulais m’assurer d’un petit détail.»


          « Oui, capitaine Makaan ? »


          « Il y a deux jours, mes hommes ont capturés un homme. Certains, originaires de North Blue, mentionnent le nom de ‘Judas’. Avec une peur non dissimulée. Si vous pouviez trouver la raison de la présence de cet infâme personnage, je vous en saurais gré. »


          « Vous l’avez interrogé ? »


          « Non. J’attendais la petite-fille Nelson. Je compte le faire...
          (il admira son meitou un instant) Moi-même.

          Makaan, terminé. »


          Et sans autre forme de procès, l’homme raccrocha. Il appela un de ses sbires.

          « Harid ? »


          « Oui, capitaine ? »


          « Rakam était sensé me ramener les prisonniers d’Ain Jalout. Est-il parti ? »


          « Depuis une dizaine d’heure, capitaine. »

          « Bien. Lorsque leurs deux misérables vies seront entre mes mains, dis aux hommes de se réunir. Nous suivrons l’itinéraire programmé afin de piller chaque village de nomades, réputés pour leurs trésors de famille. Et alors, nous marcherons sur Rainbase.»



          ***

          Quelle conne.

          Préoccupée parce que s’est dit durant la conversation téléphonique, Shalyne avait complètement oublié l’autre.

          « Donc, vous êtes bien le mec que Vanderspool a envoyé ? Ben le truc, c’est qu’on a un problème. C’est un primé de 180 millions de berries sur le cul. Et j’ai pas une foutre idée de comment l’attraper. »

          Elle déglutit, cherchant un moyen de désamorcer la situation. Ce genre de comportement ‘alpha’ était monnaie courante dans l’élite, entre marines du même grade qui voulaient savoir qui avait la plus grosse.

          Shalyne remit le petit denden dans la poche intérieure de son manteau blanc de marine, se leva et s’approcha de Judas.

          Elle tendit la main.

          « Sergent d’élite Shalyne Nelson. Contente de vous avoir à mes côtés. »

          Mais alors, la porte de sortie s’ouvrit, laissant apparaître un homme (desc). Il ferma la porte, et s’appuya sur elle de tout son poids, comme s’il voulait la bloquer. Il était essouflé, regardant le sol, clignant des yeux plusieurs fois comme s’il venait de vivre un cauchemar. Et alors, il leva les yeux vers le couple qui l'observait d'un air étonné.

          « V-Vous... »


          Sa peur s’était muée en rage. La rage du désespoir.

          « C’est vous qui l’avez amené ici ! Mais il est trop tard, maintenant. Mon grand frère a terminé son voyage sur Grand Line... Et il vient pour vous !»



          Il grogna alors et sortit son sabre. Shalyne dégaina son pistolet.

          « Nan. C'est moi qui viens pour vous.»

          Elle pointa l'arme vers lui, mais l'homme à ses côtés l'abaissa.

          « Laisse, poupée. »


          Shalyne eut un sentiment de pitié pour l’homme qui, semblant pourtant savoir se servir d’une épée, se faisait éclater à grands renfort de coups de poings dans diverses parties du corps. L’homme avait l'air solide, et même dangereux, répondant sauvagements aux coups de Judas, mais c'était peine perdu contre la masse de muscles et de haine qui accompagnait Shalyne. Elle détourna la tête lorsqu’elle entendit des os craquer. J’ai bien fait de pas lui parler mal. Les mains trempées de sang, il fit une caricature d’un salut militaire.

          « Enchanté, ‘sergent’ Shalyne, fit-il avec un sourire sarcastique. Moi, c'Judas. »

          Le couple improbable sortit alors dans la rue. L’air froid, sec et pur, s’engouffrait dans le nez de Shalyne. Elle sortit son sabre de sa main droite, sa main gauche prête à dégainer son pistolet, descendant la pente de boue jalonnée de cailloux qui formait une des nombreuses rues d'Ain Jalout. Par delà l'odeur de la nuit, on pouvait sentir une odeur de feu. Un bûcher? Un incendie ? Brusquement, elle s’arrêta et leva son poing. Mise à part les deux respirations, pas un seul bruit se faisait entendre.

          « Personne. Aucun bruit. Qu’est ce qui s’est passé ici?»


          Mais à mieux écouter, on pouvait en entendre un. Des bruits de pas.

          Juste derrière nous.

          Selisona Pi by E.S. Posthumus on Grooveshark
          Et, en bas de la pente, quelqu'un montait. Il était gigantesque. Trois mètres, deux mètres et demi, pas moins. Armé d'un sabre, il se déplaçait avec assurance, montant la pente sans aucun effort. Il montait, malgré le fait que Shalyne se tenait en position de garde, manteau marine d'élite sur les épaules, et épée à la main. Nelson pointa son arme vers lui, mais rien n'y fait. C'est alors qu'il passa devant un lampadaire.

          Jetez-moi dans un baril d’huile bouillante, mettez moi dans une cage avec Tahar Tahgel et déclarez un Buster Call dans ma tronche...

          Choquée, elle laissa tomber son pistolet. Puis elle rit doucement... Avant de s'allumer une cigarette et de rejoindre le meilleur sabreur de la marine ressucité sous ses propres yeux.

          « Sergent d’élite Shalyne Nelson, au rapport, mon amiral. Sauf votre respect, vous tombez à pic. On avait bien besoin d’un héros, aujourd’hui. »


          Dernière édition par Shalyne Nelson le Jeu 15 Jan 2015 - 18:22, édité 1 fois
            ...
            C'est le bruit qui précède une tempête. Qu'elle soit interne, naturelle ou bien martiale, elle reste un moyen de tout détruire. Des certitudes, des habitations et des gens. C'est ça, le vrai pouvoir d'un ouragan, qui au delà de sa puissance destructrice, peut balayer d'un revers tout ce que l'on croyait juste, bon ou bien pensé. Toutes nos valeurs peuvent disparaître en quelques secondes et ne jamais revenir, tous nos biens peuvent bien disparaître, et tous nos amis meurent un jour ou l'autre. La seule chose que l'on peut faire, c'est se battre pour ce qui reste. On n'enlèvera jamais une idée, elle est invisible, indivisible et invincible. On ne peut pas faire saigner une idée, on ne peut pas la blesser avec des balles ou des mots. Elle restera toujours là, dans le coin d'une tête, prête parfois à tuer ou à blesser pour elle.
            La vie n'est qu'une suite d'idée qui nous pousse toujours plus loin à des actes parfois terrible. Je pense, je suis, et puis à la fin on regarde tout ce que l'on a pu faire pour une simple idée, et on regrette un peu. Seulement il vaut mieux vivre avec des remords qu'en ayant jamais rien fait. Ses regrets là, on ne peut pas les combattre. Alors je fonce sur ce maudit pirate qui tend son sabre vers moi, alors j'étend mon poing contre les vilains. Selon mon idée, y'a toujours des mecs capable d'utiliser la force pour contraindre les faibles et les blesser. Selon mon idée, je suis la force au service d'un bras plus faible, un bouclier protecteur capable de casser des os, et des bouches. Parce que y'aura toujours des mecs capable de l'ouvrir et que personnellement je préfère régler sa poing par poing.
            Son sabre chuinte, et passe tout près de ma joue. Il aurait pu passer à des kilomètres, tant son mouvement est lent pour moi. Je me répète les mots que l'Auditore m'avait fait rentrer dans le crâne par des coups : Ce n'est pas juste force. C'est Vitesse, Force et Précision. Mon poing s'étend en ligne droite, comme un jab sorti depuis mon torse. Seulement sa puissance est pas à la manque, et son épaule craque quand je touche la jointure. Il recule d'un pas en me toisant avec un regard de chien battu. C'est déjà ma victoire, je lis dans son regard l'impuissance d'un homme qui se croyait au dessus des autres auparavant. Il réplique fébrilement, comptant par là sa propre perte. Le compte a rebours de la fatigue est lancé, jusqu'à quand vas tu t'épuiser à essayer de me toucher alors que c'est impossible ? Je souris devant sa passe de sixte, et je me fend comme un épéiste devant sa lame, mon poing se détendant comme une arme. Moins lourd, et provoquant plus de légat aussi. Au délà du sang, c'est son esprit que je frappe en ce moment. Ma grande calotte termine sur son nez, et il recule encore une fois. Il frappe, j'arrête sa lame avec mes deux mains et casse son sabre en deux. Mon coude vient abattre encore une deuxième fois ses défense, et son nez se casse en quatre. Mon deuxième gros poing vient terminer de lui refaire un portrait façon Picasso.

            Je refais un salut à la petite, façon militaire. Déjà, établir une confiance factice entre nous, c'est la première étape pour découvrir ce qui se trame vraiment sous mon nez. Je lui lâche mon surnom comme gage d’honnêteté réciproque. J'attends pas grand chose d'elle, mais de celui avec qui elle discute au téléphone, beaucoup plus. C'est encore une carte à jouer, comme m'aura apprit Rafaelo pendant sa guerre.
            L'important c'est pas d'être le meilleur, mais le plus informé tout en donnant l'impression d'être naïf. Ça, c'est la vie qui me l'a apprit. On sort dans la rue sans rencontrer de résistance. Pour la première fois depuis quelques jours, l'air frais me pique la gorge. J'aime à retrouver les sensations qui étaient miennes, la sensation du vent sur ma peau, l'odeur de crottins laissé par les cheveux, tout me semble meilleur qu'avant. Même ma compagnie.  Je souris une nouvelle fois et attrape l'un des cigares que j'ai récupéré. On est de retour dans les affaires, et y'en a qui peuvent payer.

            ***


            Hein !!? Quoi !!? Bordel de merde c'est pas possible !

            Y'a des moment sa m'arrange de pas voir ma gueule. Le silence est là, et lui aussi. Lui dont j'ai entendu des tas d'histoires, lui dont Rafaelo me parlait constamment. Lui !? Alheiri Fenyang, contre amiral de la marine, et principal rival de l'assassin. L'enfoiré devait être mort ! Et je sens que mon jeu commence à devenir dangereux. Si jamais il est impliqué, est-ce que l'autre le sera aussi ?  Je sers les dents. Ce n'est pas le genre de rencontre que j'aimerais recommencer une deuxième fois, surtout en si peu de temps.

            - Heu, salut... Thomas.

            Joue la finaud Judas, tu dois faire le sourd muet, passé pour l'abrutis dont se sert Vanderspool, et tout restera sous contrôle. Voilà, sert lui la paluche, non pas qu'avec le bout des doigts ! Joue ton rôle d'abrutis honnête et peut être que tu seras en vie à la fin de cette histoire. Mais dans quoi j'me suis encore embarqué moi ? La guigne. On se toise un peu avec Salem (j'apprends qu'il s'appelle Salem) qui me dépasse d'une petite tête. Je commence sincèrement à détester cet homme, malgré qu'il nous ait "sauver". Bon, sa simplifie largement la suite mais sa pue vachement maintenant. Et pas forcément pour le côté mouette de la force.

            - Alors vous êtes en ballade ?

            Le vent bat le sable, et pas un bruit ne vient déranger le silence de la nuit. Je suis fatigué et j'en ai marre. Marre des surprises qui n'arrêtent pas de pleuvoir sur ma tronche. Il fait chaud et sec, mais je sens une chape lourde et humide me coller à la peau. Heureusement que j'ai laissé les deux qui me collaient aux basques derrière les barreaux ...

              Quelques minutes plus tard, à 800 mètres de la taverne.

              Ma surprise fut totale et c’était peu de le dire. Rencontrer l’une de mes anciennes subordonnées, là, en plein désert, relevait vraiment de l’incroyable. C’est bouche bée et les yeux écarquillés que je la contemplais alors qu’elle se tenait devant moi, presque joyeuse, soulagée même. Un héros qu’elle disait ? Vraiment ? Avais-je encore cette carrure, moi qui étais fringué comme le pire des bédouins ? Faut croire que oui, vu sa mine toute rayonnante. J’eus un alors un sourire affectueux en lieu et place de mots, avant que je ne porte toute mon attention vers celui qui venait d’arriver. Son compagnon d’armes, sans aucun doute. Si son physique était plutôt impressionnant, ce fut plutôt son regard qui me captiva. On aurait dit que j’avais affaire à « lui », si bien que j’eus un frisson étrange. Mais bien élevé comme j’étais, je serrai chaleureusement la main qu’il m’avait tendue, avant de remarquer qu’elle était légèrement maculée de sang. Et vu dans quel état ils étaient tous les deux, il ne me fallut pas bien longtemps pour comprendre un peu l’affaire. Ces pauvres gens avaient été écroués, et sans doute par les hommes de Rakam.

              - « En ballade ? Allons bon ! Tu as peur que je te pique la prime de Makaan, Thomas, c’est bien ça ? »

              Je lui fis un sourire. Sur sa mine, l’inquiétude et la lassitude se lisaient carrément, malgré l’air con qu’il voulait se donner. Il ressemblait à un combattant bien trop expérimenté pour être un vrai imbécile. Mais bon, là n’était pas le plus important. Le plus urgent, c’est que je ne sentais aucune présence aux alentours de ce village. Ce qui revenait à dire que ces deux-là étaient seuls. Cela expliquait le soulagement apparent de Shalyne. D’ailleurs, je passai une main fraternelle sur sa chevelure que je me mis à ébouriffer gentiment. Elle avait mûri, c’était clair. Cependant… « Soit vous êtes suicidaires, soit vous avez sous-estimé Makaan… Vous pensiez faire quoi à deux ? Et qui vous a donné l’ordre de l’attaquer sans aucun renfort ? » Là, je les observai d’un air un peu désappointé. C’était évident qu’ils étaient là pour la tête de Makaan. L’homme avec Shalyne s’était sans doute occupé de son petit frère Rakam, d’où les quelques gouttes de sang sur sa paluche. Mais vu qu’ils ne daignaient pas le transporter et toucher la prime qui allait avec, je supposai qu’ils visaient un gros poisson et la logique voulait qu’il s’agisse donc de ma cible. Drôle de coïncidence, vous conviendrez…

              - « Enfin bon, on y peut rien. Même si je vous disais de lâcher l’affaire, vous ne m’écouterez certainement pas hein ? Du coup, va falloir vous accrocher mes cocos. J’ai fait fuir tous les hommes de Rakam tout à l’heure. Et s’ils parviennent à lui dire que je suis dans les parages, il va se ruer vers moi comme un fou. D’autant plus que son cadet est toujours dans le c… »


              Soudain, des feux d’artifices éclatèrent et illuminèrent le ciel. Sans doute pour faire office de feux de détresse. Ce fait brusque me coupa la parole et obscurcit mon visage. Et puis, je sentis sa « voix », sa « présence » sur la toiture de la baraque en terre cuite d’où était sorti celui qui accompagnait Shalyne. Rakam, le visage amoché bien comme il faut, se tenait là, d’un air victorieux. On pouvait lire sur sa sale tronche défoncée l’expression « Avoir plusieurs cordes à son arc ». L’homme était plutôt prudent. Avec ça, il n’y avait plus aucune raison pour que Makaan ne débarque pas dans le coin, bien accompagné. Après tout, les hommes que j’avais fait fuir pouvaient facilement se perdre sous la peur et le stress, d’autant plus qu’ils ne maitrisaient pas vraiment cette région d’Alabasta et qu’il faisait nuit noire. Par contre, cela voulait également dire que le repère de leur big boss n’était pas très loin de ce village et qu’une cinquantaine d’hommes pouvaient apparaitre à tout moment. Une cinquantaine d’hommes au bas mot, contre trois petites personnes. Eh bien, eh bien… Que de tracas. C’était pas comme si je n’avais jamais décimé un équipage entier, m’enfin…

              - « Par le passé, j’ai déjà battu Makaan, mais il a réussi à s’enfuir. Avec cet idiot d’ailleurs. »


              Je pointai calmement un doigt vers Rakam sur la toiture, qui faisait des grimaces dans notre direction comme un gosse pourri. Décidément, ce gars était un con fini. D’ailleurs, c’est tout seul qu’il fit un mouvement brusque avant de basculer du toit et de se ramasser la gueule trois mètres plus bas. De quoi le sonner pour de bon. Un vrai comique, je vous jure. « Alors, s’il entend mon nom… Je suis prêt à parier qu’il viendra à nous, l’air assez furax. » Après quoi, je me mis à sourire comme un gamin. Un duel entre escrimeurs dépassait toujours le cadre des factions. Aussi, au-delà des idéaux, chaque bretteur voulait se faire un nom et une place de choix dans ce monde sans merci. Je n’irai pas à dire que jusqu’à dire que je n’étais pareil, ce qui serait mentir, mais ma lame était tout de même au service de la justice, de la veuve et de l’orphelin. Makaan devait donc payer pour toutes ses exactions. Cependant, la situation, telle qu’elle se présentait, pourrait ne pas arranger les deux personnes devant moi. Plutôt qu’infiltrer, ils allaient devoir riposter. Peut-être. Parce les pirates étaient des personnes aussi lunatiques que malignes qui pouvaient faire fi de leurs sentiments.

              - « Cela étant dit, je suppose que vous avez un plan non ? Si oui, j’aimerais bien savoir lequel. »


              Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Ven 16 Jan 2015 - 11:40, édité 1 fois
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              Free ~
              Le dénommé Salem est pas du tout comme son grand-pa', plutôt du genre bonhomme et fine fleur de la Marine que gros bourrins qu'on peut manipuler. Son laxisme ? Son meilleur allié contre la corruption des gars d'en haut. Plus il parle et discute avec Shalyne et moi, plus j'sens le gars honnête. Seulement j'me rappel tout ce qu'à subit Rafaelo et qu'il m'a raconté sur ce "capitaine" conduisant le fleuron de la marine, le Léviathan, jusqu'à l'Amiral en Chef. Alors franchement j'ressens aucune empathie pour lui. Un bon gars du mauvais côté. Ou des mauvais gars du bon côté. C'était ça aussi la Marine. Un paradoxe dont je venais tout juste de saisir l'ampleur, et qui faisait naître en moi un sentiment de rage. Autant pour ceux qui font le mal sous l’étendard du bien général, que pour ceux qui sont bons et s'esclaffent du côté des mécréants. Parce que c'est trop facile, parce que certain agissent en tout impunité. On se sert la paluche et je laisse rien transparaître. Je me souviens que derrière moi, plane l'ombre de Samedi. D'ailleurs, quel jours on est ?

              - Fergusson, Thomas Fergusson. Ouaip', tant qu'on me laisse toucher les billets, on a un deal. qu'je lui dis en mentant comme un arracheur de dent. C'est ça mossieur, ça ne va pas faire mal du tout.  

              Je l'regarde. Pas un plan, juste une méthode. La fameuse méthode.

              - Et toi tu te balladais et tu t'es dis "tiens j'vais me faire du pirate au p'tit dej aujorud'hui" nan ?

              Nouveau regard.

              - Franchement plus il sera fort, et plus je vais me marrer. Alors compte pas garder tout le fun pour toi mon grand !

              Une explosion fait face au discours de Salem. Ah. Tant pis pour le répits. Un homme sort de la cachette en trombe, la main sur sa mâchoire endolorie et le visage goguenard. A croire que mes droits ne font plus autant d'effet. Va falloir sérieusement remettre un coup d'huile dans le moteur, et décrassé les pistons. Tombe bien qu'il ait sonné la baston générale. C'est vrai que mon style c'est plutôt être duelliste, et faire des combats d'honneur et d'argent. Seulement avec les années, j'ai quand même dû évoluer et savoir faire avec le numéraire. Même friser et m'amuser avec, comme les limites que j'peux avoir. Alors qu'ils soient dix ou vingt changera rien a la fin de l'histoire ; Un homme avec des convictions peut en valoir bien plus que l'on ne le croit. C'est pas le nombre qui compte, c'est la qualité.

              Et avec l'Amiral, je sens qu'on tape dans le boeuf de qualité. Il a les bras comme le corps de Shalyne, et même moi à côté j'fais petit. Pas qu'il soit plus grand, mais on sent que ce mec pourrait m'exterminer d'une pichnette. Alors j'fais profil bas, comme avec ce qui me dépasse depuis l'début. Ce mec c'est juste le destin qui vient me rire au nez. On sait jamais ce qui va arriver, Judas, qu'il dit le destin. Parfois une carte comme celle là est dans une main que tu ne contrôles pas. Et qui dit Salem, dit possiblement le débarquement d'autres Fenyang ? Il faut que je le prévienne. Alors la lueur qu'il voit dans mon regard, Salem, c'est simplement celle d'un homme qui réfléchit à toute vitesse.

              Moteur, action.

              Attends, Makaan c'est le big boss c'est ça ? Non parce que Rakam, Makaan, ça me perd cette histoire. En gros y'a deux empaffés qui sèment la panique dans tout Alabasta comme si c'était facile ? Comme si jamais personne ne viendrait botter leurs fesses ? Eh bah, là, ils se sont fourrés le doigts dans l'oeil. Alors j'comprends que le mecton en face est plutôt costaud, plutôt du genre survivant et agguéri. Pas comme le dit Rakam. Lui il fait trop le malin alors que j'ai encore le temps de... Ah non, il est tombé sur une tuile. Je détends mes muscles, alors que j'étais prêt à bondir. Tant pis pour l'apéro, on allait directement passer au plat de résistance.

              - Sincèrement niveau plan ça restait assez basique vu qu'on vient de se rencontrer ... Trouver Makaan, l’éliminer quand il serait seul, et ressortir le plus rapidement possible en évitant de tomber sur toute la troupe.


              Je m'arrête pour tâter le sable. On se croirait un peu dans mon arène, mon terrain de jeu, toujours sablonneuse pour aspirer le sang des combattants. Je le regarde en souriant.

              - J'propose qu'on se mettent sur les toits. Toi, tu te pose en appât  comme ça on verra si l'fameux Makaan va se ruer sur toi en premier. Et à ce moment là nous on sort et on lui tombe dessus. Après on verra bien ... ?

              Il fallait bien ébaucher un début de quelque chose. Moi t'sais je jette des idées mais de toute façon, j'les suis jamais beaucoup, les plans. J'préfère laisser sa aux architectes.

              Toute façon, on va bientôt tous avoir nos réponses, parce qu'au loin un nuage fumée commençait à monter dans les airs. Le village était composé d'une seule rue à sa fondation, et il l'est encore aujourd'hui. C'est le genre de truc qui bouge pas avec le temps et reste intacte contre la vie moderne. C'est la parfaite illustration de l'immobilisme de certains peuple. Aujourd'hui le peuple opprimé nous aidait à assurer la défaite du mécréant. Comme quoi y'a une justice.

              - Heu ... alors on monte ?
                Shalyne était hébétée par la bêtise de Thomas, qui l’avait devancée devant le contre-amiral. Sérieusement, si c’est pour proposer des plans foireux comme ça, t’aurais pu rester chez Vanderspool. Et me voilà à passer à nouveau pour une conne devant lui. Comme si ces cinq années de la honte à Shell Town n'avaient pas suffit...
                Mais au milieu de ses pensées rageuses, elle remarqua la poussière, au loin.

                « Eh,  regardez-ça... »

                Elle sortit sa longue vue. Deux chameaux, galopants à toute vitesse. Des vestes blanches.

                « Des marines ? constata Shalyne. J’crois que c’est mes gars... je leur avait dit pourtant de rester là... Bon. Ca m'étonnait que Makaan puisse arriver aussi vite, de toute façon. J'ai vu la carte, et ils sont quand même à quelques heures. Le temps qu'ils se préparent, et qu'ils arrivent, on a bien quelques heures devant nous.  On devrait faire installer un feu de camp en attendant. Je vous rejoins tout de suite.»


                Elle descendit l'unique rue principale du village, pour arriver à leur encontre.

                « Bah alors, Mallory, Achab, qu’est ce que vous foutez là ? »


                le soldat Achab, cadet de l'unité Sakazuki,  prit la parole.

                « Ben, on voulait pas vous lâcher. L’amiral n’avait pas dit qu’on avait pas le droit de vous suivre, ni vous d’ailleurs. Et vous êtes partie sans crier gare... Alors on vous a cherché toute la journée, et quand on a compris que vous vous êtes fait la malle, ben on a pris la route pour Ain Jalout. Du coup, on est venu vous ramener.»

                « Me ramener ? »


                It all starts with a horse by Joshua Ralph on Grooveshark
                « Ouais, il y a eu du nouveau,

                expliqua Achab. il y a même pas une heure, ils nous ont tout raconté par Den Den. Cain et Trophée sont restés sur Alabasta, pour venir avec les renforts du gouvernement. Et alors, Cain a reçu un coup de fil. De notre pote de Goa, là, Vander machin. Visiblement, toute cette histoire est une grosse escroquerie. En fait, Makaan, il est frère d’un gars qui s’appelle Rakam. Sauf que Makaan il est primé à 180 millions, et pas Rakam. Ou alors c’est l’inverse. Enfin je sais plus ,mais bref. Pour continuer dans la confusion, ils ont récemment achetés deux propriétés, qu’ils ont appelés Ar-Rakam (pour Makaan) et Ar-Makaan pour Rakam. L’administration alabastane a pas été dupe, ils étaient au courant de l’attaque massive des bandits, et ont donc doublés les gardes dans les grandes villes et ont demandés des renforts du gouvernement. »

                « Sauf... »

                « Sauf que le seul gars représentant le GM à grande échelle, c’était votre grand-pè... L’amiral Nelson. Et en plus, c’était parce qu’il était en vacances pour un safari.»


                Elle roula des yeux.

                « Passez les détails, je vous en prie... On s'en fout un peu de ça, non?»


                « Euh, c’est pas un détail madame,reprit Mallory. Le truc, c’est que le mec avec qui vous avez parlé là, Khaimenon... Ben c'est un gars qui a fait à ami ami avec votre père qui était au courant de rien, et lui a conseillé de vous envoyer sur Alabasta régler le problème de Rakam, et écoper de la popularité qui va avec, en lui faisant croire que le pirate était vachement craint, pour pas grand chose (avec sa prime de 1,8 millions). Sauf qu'à la place, vous tombiez sur le mec à 180M qui vous lattait la gueule.»

                «C’est un traître, m’dame. Il comptait vous envoyer dans le piège, et dès qu’il aurait su que vous étiez capturée, ils auraient demandé une rançon. La tête de la petite-fille de l’amirale. Pas aussi stéréotypée qu’la fille du gouverneur, mais tout aussi profitable. (Il eut un léger fou rire) A ce qu’il paraît, lorsque Cain est allé voir l’amiral, il avait ouvert ses yeux grands comme des phares, et qu’il a tabasser le colonel Khaimenon à en plus finir. Et après, il s’est mit soudainement à pleurer comme un bébé parce que vous étiez partie et que vous étiez foutue... Quand les deux gars m’ont appelé, ils ne lui avaient pas encore dit qu’Achab et moi étions parti. M’est avis qu’il est déjà sur la route, à l’heure qu’il est. Vaudrait mieux revenir sur nos pas. »


                Shalyne était assez choquée par l'histoire. Que son grand-père se fasse arnaquer comme ça relevait du scandale. Mais avec les nouveaux facteurs en jeu... C'est peut être jouable.
                « Négatif. On tient la position, et on arrête Makaan. »

                « Euh... Madame ? l'avertit Mallory. J'vous rappelle qu'il est primé à 180 Millions.  Le commandant Blacrow est à une île de Grand Line d’ici. En plus de l'amiral Nelson qui va probablement prendre la route. C'est eux, les pointures capables de l'arrêter. Ma solde est pas assez haute pour ce salopard. »

                Shalyne commença à monter la pente pour rejoindre Judas et Fenyang.

                « Le temps que l’un d’entre eux arrive, il sera trop tard. Vous avez vu les feux de détresses tout à l'heure ? C'est le signal que l’armée de Makaan va piller tous les coins du désert sans protection, et prendra ses cliques et ses claques bien avant que la marine ne puisse le rattraper. Je veux que vous partiez avertir l’amiral. Vous êtes pas obligé de rester ici. Ca risque d’être très chaud, même pour des marines d’élite. »


                Caleb haussa un sourcil, dubitatif.

                « Euh... Juste chaud ? Vous voulez dire impossible non? »


                « Disons que j’ai une ou deux cartes dans la main qui pourrait bien faire tourner l'affaire en notre faveur. Voyez-vous même. Mon amiral, voici les soldats d'élite Caleb Mallory et Killian Achab. Membres de l'unité Sakazuki... Mon unité. Des durs à cuire, des vrais. »


                Ce qui faisait peu crédible, alors qu'Achab ouvrit les yeux démesurément. Mallory, d’une carrure pourtant massive, semblait être comme un nain devant l’amiral. Il enleva sa casquette, se grattant l’occiput, révélant son crâne rasé.  Il fit un pas en arrière... Et pointa son arme.

                « Wow. Euh... Attention, soldat Mallory. Faites pas une connerie que vous risquez de regretter. Baissez votre arme. »

                « Désolé m’dame, mais ça peut pas être lui. Il est mort. J’l’ai vu à la télé. Funérailles. Les Rhinos en deuil. »


                Il s’adressa à Fenyang. « Qui êtes-vous ? Et pourquoi vous êtes-là ? »

                C’est vrai que Shalyne ne savait pas trop quoi penser, mais elle était déjà assez contente de sortir vivante de l’embuscade, la vue d’un homme comme Salem , avec l’intention de leur filer un coup de main l’avait un peu trop enthousiasmée. Mais maintenant, le doute et l’inquiétude s’installaient insidieusement dans sa tête.


                Dernière édition par Shalyne Nelson le Mar 20 Jan 2015 - 3:17, édité 1 fois

                  - « Alheïri Salem Fenyang, 39 ans, fils de Keegan Fenyang et contre-amiral de la marine. C’est bon, tu es content ? »

                  Ma voix trahissait une certaine lassitude. L’homme pesta à ma phrase, mais se pétrifia lorsque je dégainai mon sabre. On aurait pu croire que je voulais riposter, mais non, pas du tout. Je me tournai vers l’une des maisons qui encadraient la rue dans laquelle nous étions, avant d’effectuer un mouvement de coupe dans le vide. En un instant, une simple onde tranchante fendit la baraque en deux, avant qu’elle ne tombe en miettes dans un bruit assourdissant. Un important nuage de poussière se forma aussitôt et s’éleva dans les airs, à l’endroit même qui avait subi mon attaque. Pour moi ce geste d’une terrible nonchalance n’avait pas été grandiose, mais pour les deux soldats qui s’ajoutaient au groupe, le mouvement avait été démentiel. Je vis Mallory ravaler sa salive en me regardant les yeux grands ouverts. Il semblait ne pas y croire, mais la réalité était indéniable. J’eus finalement un sourire pour lui, tandis que je rengainai tranquillement mon arme. A quoi bon foutre une raclée à un bleu quand vous pouviez l’épater autrement ?

                  « Je ne suis pas mort ce jour-là. J’ai juste été repêché et sauvé par des gens biens. C'est aussi simple que ça. Quant aux raisons qui m’ont poussé à rester ici pendant tout ce temps, elles ne regardent que moi. D’ailleurs, tu dis avoir vu l’enterrement à la télé, mais est-ce qu’au moins tu as vu un cadavre dans le cercueil ? Si ça avait été le cas, tes soupçons seraient fondés. Ceci dit, je comprends ta réaction. Je pense que j’aurai eu la même attitude que toi, si n’importe quelle pointure de la marine supposée morte sortait comme ça, de nulle part. Tu pourrais faire un bon marine à l’avenir… » Je me tournai ensuite vers Thomas, le sourire aux lèvres. Il faut dire ce qui est : Ce mec me faisait bonne impression. Son caractère, son franc-parler… Un homme vrai, à ceci près qu’il me faisait bizarrement penser à mon pire ennemi. J’avais également fini par comprendre qu’il n’était pas marine. Sa façon d’être n’était pas non plus celle d’un habitant de cette île. Que faisait Shalyne avec ce type, du coup ? Très bonne question que voilà, tiens.

                  - « Makaan a fait deux erreurs depuis qu’il a commencé ses forfaits dans le désert. La première a été de s’attaquer à la caravane des personnes qui m’ont sauvé de la noyade. Cela remonte à neuf mois environ. Inutile de vous dire que j’ai anéanti plus de la moitié de son équipage et que j’ai failli le buter lui-même. Il en garde une cicatrice sur le visage. Ça explique aussi pourquoi j’ai fait fuir tous les soldats qui étaient présents ici, y compris vos geôliers hahahaha ! »

                  Ils allaient finir me par me prendre pour un taré. Lancer une telle nouvelle le tout en me marrant, c’était pas commode. Mais pour moi, l’histoire était drôle. Non pas parce que j’étais un psychopathe fini, mais bien parce que la coïncidence avait voulu que je foute des bâtons dans les roues d’un semeur de trouble dont l’armée du royaume ne s’occupait même pas. Le hasard dans ce monde n’existait pas et mon accident avait été le fruit de la providence divine. Mon séjour à Alabasta m’avait ouvert les yeux sur plusieurs aspects de la vie et j’en ressortais fortifié, vraiment. « Sa deuxième erreur a été sa négligence. En s’attaquant à des villages, il oubliait parfois ceux qui étaient à l’extérieur, dans des champs. Quelques-uns ont pu fuir et ont été recueillis par la caravane de mes bienfaiteurs, avant de nous expliquer comment ce connard s’attaquait aux villages avec un équipage reformé. Et vu que l’armée ne réagit pas depuis, j’ai décidé il y a quelques temps de me charger moi-même de ce type. Ce qui explique ma présence ici. »

                  Je fis ce récit tout en fixant chacun d’eux, tour à tour. Ce que j’avais raconté concernant la raison de ma présence en ces lieux était la stricte vérité, mais ils étaient libres de me croire ou non ce qui m’importait peu. Pour moi, une seule chose comptait plus que tout : Tuer Makaan. Ou le maitriser convenablement de sorte à l’emprisonner, dans le meilleur des cas. Mais alors que je me perdais lentement dans mes pensées, j’entendis un léger bruit métallique, comme si on chargeait une arme. L’instant d’après, je vis l’autre soldat se tourner vers Thomas. Il était à quelques mètres de lui, à sa gauche. Contrairement à son pote, il s'abstint de mettre en joue le civil. Il était un peu plus prudent. Je haussai alors un sourcil, avant de sourire. Cette affaire ne me concernait pas, mais alors pas du tout. Le sniper lui, arbora la même mine que son pote lorsqu’il m’avait attaqué. Faut croire qu'ils s'inquiétaient vraiment pour Shalyne. Pas très étonnant quand on savait à quel corps d’armée ils appartenaient. Des gars soudés, pour de vrai. Je croisai alors mes bras musclés sur mon torse nu barré par quelques cicatrices. La suite promettait d’être intéressante.

                  - « Alors ? Qui t’es toi ? »



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                  Au jeu du "qui a le plus grand des kikis", le champion incontesté du domaine est Salem parmi nous. Lui, il fait comme si c'était facile, mais d'une seule main il vient de défoncer une maison qu'un habitant, a mit des mois à construire. Déjà, cela me fait mal pour le pauvre vieux, deuxio sa ne fait qu'entériner ma vision du monde selon laquelle l'homme est plus doué pour la destruction que la construction.
                  Les deux marines d'élite restent bouche bée, moi aussi et Shalyne ricane. Elle est un peu lunatique non la fille ? Un coup elle te foudroie du regard, un autre elle fond pour la puissance brute de décoffrage, un autre elle se triture les cheveux, ah non ça, sa reste cohérent. Keegan Fenyang hein ? Encore un autre putain de monstre. Encore un putain de marine que je voudrais pas croiser à l'avenir. Alors j'sers les dents et j'croise les doigts. Je ronge mon frein et atteint avec patience (j'la connais pas trop celle là). Veindra bien le moment ou l'équilibre des forces changera, ou on aura ce fameux "Vanderspool" devant nous, et que je pourrais lui poser des questions. Personne ne reste silencieux quand c'est moi qui les pose. Déjà, parce que mon père m'a bien élevé et que je dis toujours s'il vous plait à la fin d'mes phrases. Ensuite, parce que je sais faire passer l'envie de se taire, alors si 'est pour ouvrir ta gueule autant que ce soit pour baver quelques verités non ? C'est la question que pose mon regard aussi cramoisie que ton sang, aussi profond que tes enfers, et mes mains plus grosse que bien des têtes.
                  Bref, des alliés de poid dans ma quête de vérité. Sauf que là, la roue a tourné. J'me retrouve entre le marteau (Salem) et l'enclume (Vanderspool). Il va falloir te faire tout petit, Judas, sinon tu vas encore faire le clou qui dépasse. Et quand tu dépasse les autres, y'a le marteau du destin qui vient sceller l'entente tacite entre toi et la vie ; Pas assez galéré Thomas ! Va falloir te payer aussi les sous fifre ! Et ça fait le bruit d'une arme tirée hors de son fourreau. Moi j'étais carrément à fond dans l'histoire de Salem, parce qu'en plus il sait bien la raconter, son histoire. Et là j'me retrouve avec une tête plus neutre, ça s'appelle la suisse. Et l'autre qu'à une face d'énervé et toute rouge commence à articuler une phrase.

                  C'est bien, communiquons dans la joie et la bonne humeur !

                  - Alors ? Qui t’es toi ?

                  ... Putain mec tu viens de ruiner toute ma bonhomie. Sérieusement ? Tu crois que j'serais là à fanfaronner avec ta pote si j'étais un ennemis ? Quel intérêt ? Décidement dans la mouette, l'élite c'est vraiment le haut du panier ... des connards ! On touche presque des sommets. Tu menaces souvent des civils qui sont la pour donner des coups de mains ? Non parce que là c'est ma main qui va finir dans ta tronche dans cinq minutes ... j'commence à m'chauffer doucement quand l'autre s'approche avec son air de ... de ... Marine ! Il me jauge, il me juge, il fait son "analyse" tant vantée par ceux de son espèce. T'as une sorte de radar à connard ? Il devrait pas biper en permanence avec ta propre connerie ? Trêve de rhétorique, il prend son air de cow-boy. Un peu comme s'il mâchait un chewing-gum et un épis de maïs en même temps, les deux yeux grands ouverts.

                  - Parce que t'as l'air louche ... Qu'il fait en me pointant de son arme. Je déteste ça.

                  Je recule d'un pas, mais pour lui sa fait deux mètres de moins. Pas si facile à toucher que ça, malgré qu'il soit gros, le Judas. J'met mon index devant sa figure comme si j'grondais un gamin.

                  - Si t'arrives à me toucher une seule fois, j'te réponds à toutes les questions que ton esprit tordu pourra bien inventé ... que j'fais pour l’appâter. Le deuxième voit la lueur inquiétante de mon regard. Décide de suivre l'instinct qui lui tordait les tripes depuis deux minutes. Faut pas énerver ce mec là. L'autre plonge sans hésitation.

                  - Vendu, j'espère que t'as de la salive ... Qu'il fait, sûr de lui. Franchement.
                  Tu.Commence.à.me.gonfler.

                  A peine le temps de dire cette phrase, que le combat commence déjà. En me mettant en position, je frappe très fort de mon pied d'appuis, faisant partir un nuage de sable tout autours de nous. Je bondis. Une charge brute, rapide par la force que j'ai mis dans mes appuis. Une charge de plus de cent kilos sur le museau. Une locomotive en route que rien peut arrêter. On se percute alors qu'il a toujours les mains devant les yeux et son sabre avec. Le vieil acier m'égratigne même pas le cuir de la peau. Foutue bleusaille.

                  On percute un mur. J'arme mon poing. Tout le monde se met à flipper, ptet même que Shalyne devient toute rouge. Le mur cède sous la pression de ma force. J'entend craquer toute mes articulations tandis que des pierres s'écrasent sur le sol par milliers. Mouai, en me retournant, je ne manque pas de me tourner vers Salem. Juste à côté de moi, un petit cailloux blanc qui n'a rien à y faire me dis pourquoi c'est le mur qui est tombé.
                  Le marine d'élite se mettra peut être à croire en des bondieuseries, et arrêtera de faire n'importe quoi avec n'importe qui. J'me range dans un coin, pas boudeur, mais songeant à ce qui se passerait ensuite. Je ne manque pas de scruter l'horizon à la recherche de signe de vie. On devrait inventer un truc pour mesurer le niveau des mecs en face, histoire de m'éviter de la main d'oeuvre inutile.

                  Et à elle, on lui demande pas qui c'est ? Putain de marine.
                    Tant Caleb Mallory avait vite regretté d’avoir pointé son arme sur les deux protagonistes... Tant Achab l’avait bien senti passé.

                    « Baisse ton arme ! »


                    Mais il était trop tard. Judas avait piqué une crise monstre, et l’avait écrasé contre un mur. Achab était tombé dans les pommes.

                    « On est personne, vieux. Juste des marines. J’vous dirais tout ce que vous voulez savoir, mais d’abord, j’voudrais qu’on mange un morceau. »


                    Mallory aurait peut-être pu encaisser un coup pareil, mais Achab n’était qu’un tireur d’élite, pas vraiment le genre à être physique. Elle posa une main sur l’épaule musculeuse de Mallory, qu’elle sentait crispé et prêt à reprendre les hostilités.

                    « Inutile de virer à la surenchère. Aussi taré que ça puisse paraître, ces gars-là sont venus pour nous aider. Et la prochaine fois, ne pointez pas vos putains d’armes sans que je ne vous en aie pas donné l’ordre, bordel. Regardez le résultat, merde.»

                    Elle secoua la tête. La horde n’allait pas venir de sitôt, et elle avait besoin tant de l’amiral que de l’autre. Et ça commençait vachement mal.

                    « Mallory, vous aviez de quoi manger, sur le chameau ? »


                    « Oui, bien sûr. »


                    « Ramenez-le. J’vais faire un feu de camp en attendant. Essayer de calmer le jeu, de réanimer Achab et de faire tenir tout le monde tranquille. »


                    Shalyne ramassa de quoi allumer le feu. De l’amadou d’abord, puis des brindilles et du gros bois ensuite. Elle ne s’embarrassa pas de scoutisme, sortant un briquet de son soutien gorge. La jeune femme cambriola quelques chaises, des couverts, des épices et du sel d’autres maisons. Les infortunés propriétaires probablement mort, elle pensait à tout ce qui dépérirait en même temps qu’eux. La nourriture d’abord. Les épices... Les animaux de compagnie. Puis les maisons, les histoires, les trésors de familles. La ville elle même effacée des traces de l’histoire.

                    Elle disposa des herbes et du sel un peu n’importe comment sur la viande sechée que lui apporta Mallory. Il fut un temps où elle cuisinait pour son père, faisait la vaisselle. Rentrait le blé dans les silos. Puis il y a eu la marine. Peuh... Une permission me ferait vraiment pas de mal.

                    Mallory réveilla Achab, et se posa à côté de Shalyne qui faisait la popotte.

                    « Rien de cassé ? »

                    « Beaucoup plus de peur que de mal. Je crois qu’il a surtout fait dans le spectaculaire. »


                    Shalyne a repensé aux craqués de Rakam. Ohh oui, se dit-elle en frissonnant. Il aurait pu salement l’amocher. Il avait beau l’air salement pas malin, Vanderspool choisissait bien ses potes.

                    « Bon. C’est prêt... »

                    Elle sortit un petit poignard, en entreprit de découper la viande tout en essayant de ne pas se brûler les doigts  dessus. La marine haussa la voix :

                    « J’ai préparé de la bouffe, si vous voulez. »


                    Shalyne posa les assiettes autour du feu.

                    « Maintenant... Thomas ? Je vais répondre à votre question. »

                    Elle mit un morceau dans sa bouche. La viande séchée  c’était pas trop mal, mais cuit et assaisonné, c’était un luxe rare, dans l’élite. La jeune femme soupira et leva les yeux au ciel, repensant à tout ce qui venait de se passer depuis Goa. Elle posa son assiette à coté d’elle et s’alluma une cigarette. La nuit allait être froide et longue. Autant se réchauffer comme on peut.

                    « Tout a commencé il y a 6 ans. Mais comme on a pas 6 ans devant nous, on va dire que l’histoire commence vraiment il y a un mois, avec un homme du nom d’Alvaro Vanderspool.»
                    Winter Contingency by Martin O'Donnell Michael Salvatori on Grooveshark
                    *** Port de Rainbase, une semaine plutôt.***


                    Le Den Den avait sonné à la seconde ou Shalyne avait posé le pied sur le ponton.

                    « Bienvenue à Alabasta, sergent d’élite Shalyne Nelson... Et félicitations pour votre promotion. »

                    Shalyne grogna. La voix de Vanderspool, aussi joyeuse que fausse, lui tapait sur les nerfs.

                    « C’est assez chiant, de vous voir faire le gars qui sait tout sur tout tout le temps. »


                    Elle put entendre un rire à l’autre bout de l’escargophone.

                    «  C’est mon boulot, mademoiselle. Il existe sur Alabasta un réseau, nommé le Théâtre, qu’il aurait été utile de mettre à disposition pour avoir des informations sur... Disons, un homme qui aurait une fâcheuse tendance à fumer par tous les pores de son corps. »

                    « "Aurait-été" utile ? »


                    « Bonne... Question, si on peut appeler cela une question. En effet, il y a eu un léger contre-temps. Le rapport de mon opération sur Goa étant peu concluant –n’ayant pas trop l’interêt d’expliciter ma piste au sujet d’Uther, on m’a foutu au placard. Visiblement, une autre opération de nettoyage, plus conséquente et autrement plus décisive, est en attente. Parmi les grands noms de l’affaire, j’ai cru entrevoir un ‘Morneplume’. Et à en juger par l’expression inquiète de l’escargot, vous le connaissez plutôt bien. »


                    «  Peu importe. »


                    « Comme vous dites. Mais du coup, j’ai un débriefing de fin de mission que je dois à mon supérieur, et je suis pris à Logue Town. Je ne pourrais donc pas vous suivre... MAIS, j’ai une bonne nouvelle pour vois. Le colis est arrivé, et scellé par un cachet en cire azurée tamponnée d’un aigle, casier 21 de la poste navale de Rainbase. Précisez bien le numéro à l’employé, il comprendra. (il rit) Si vous saviez le nombre de relations que j’ai du jouer pour faire ça... Bon. Une fois que vous trouverez le destinataire, vous lui donnerez en mains propres, accompagné de la lettre. Rappelez moi une fois le colis réceptionné.»


                    Shalyne suivit les instructions à la lettre. L’employé à la poste semblait légèrement alarmé de voir Shalyne demander le casier 21, appelant son patron. L’un dans l’autre, elle put mettre la main sur le  colis. Elle vérifia alors les scaux, mais quelque chose frappa son attention.

                    « L’aquila à l’engrenage... C’est le sceau de Vegapunk et de la division scientifique !  Comment vous avez pu vous dégotter ça ? »


                    « C’est un peu compliqué. Jetez un coup d’oeil dedans.»

                    Elle ouvrit le colis. Il y avait une arme ordinaire, et une balle. Elle tint la balle entre ses doigts. Légèrement grisée, elle semblait être fait d’une espèce de roche dure et lourde...

                    Ooooooh putain.


                    « Du granite marin... ?!»


                    « Exactement. »

                    « Mais pourquoi ? »


                    « Le pourquoi du comment, remonte à l’opération, il y a 5 ans avec votre ancien supérieur (et amant?) Ambardil. J’ai fait mes recherches, là dessus. Depuis un moment djéà. Il y a eu beaucoup de flou, dans cette affaire. »


                    « Pas pour moi. On est arrivé sur île avec mon ancienne unité, où l’équipage du capitaine pirate Itoh, notre cible, nous a pris par surprise.  Itoh a tué Ambardil. On a retrouvé le corps d’Ambardil, mais pas celui d’Itoh. Itoh a survécu, et se planque quelque pa- »


                    « Mais êtes-vous seulement sûre qu’il s’agissait d’Itoh ? Rappellez vous l’opération. Il n’y avait rien de bizarre ? »


                    Si. Deux choses.

                    « La première : Ils étaient beaucoup, beaucoup plus forts que nous. Bien trop fort pour des gars des Blues. La deuxième, c’était une embuscade. Alors que c’était une mission sensé être secrète. Il n’y avait que nous, et Véhachez, sur le coup.»


                    « Et pourtant, Itoh était au courant. D’ailleurs, vous êtes vous jamais demandé pourquoi cette question était secrète ? »


                    Shalyne commençait à être agacée par le comportement de cet homme qui la prenait de haut avec toutes ses foutues questions. Elle n’avait pas le temps pour ça.

                    « Cessez de parler en énigme. Allez au fait, Agent Vanderspool. Vous êtes le cerveau, je suis les mains, Non ? Alors dites-moi tout et gardez les réflexions pour le cerveau.»


                    Il eut un long soupir, faussement triste que son jeu se termine aussi prématurément.

                    « Soit. Je vois que vous n’aimez pas jouer, et bien triste, ma foi. Donc, ni une, ni deux,Je suis celui qui est responsable de cette embuscade. J’ai filé un renseignement à mon frère Ambardil et au colonel Véhachez, comme quoi Uther s’était arrêté dans une île en endossant l’identité d’une de ses anciennes cibles, un pirate esclavagiste du nom d’Itoh. Petit bémol, quelqu’un a balancé l’info à Uther, qui alors suriné mon frère Ambardil, et vous a fait entrer dans un état mental végétatif pendant 5 ans. Voilà ! Vous en savez autant que moi. »


                    « Et quel est le rapport avec Rafaelo ? »

                    « Le rapport est simple. Lors de mon court séjour à Goa, et notamment grâce à votre mission, j’ai compris quelque chose d’important. Il y a deux factions au sein d’Umbra même qui sont en opposition, et il apparaît qu’Uther en mène une, tandis que Rafaelo mène l’autre. La faction d’Uther ne pose que peu de problème au Gouvernement Mondial. Celle de Rafael, par contre a une tendance révolutionnaire dangereuse. J’ai réussi à avoir de mes chefs la mission de tuer Rafaelo, mission, qui, au fond, ne m’intéresse que moyennement, et est peu réalisable avec les moyens du bord. Tuer Uther est donc une partie de manches qui nécessitait un minimum de réflexion, et beaucoup de marge de manoeuvre, marge qui me manque cruellement, tandis qu'il me fallait opérer un lien entre les deux. Et vu que de la marge de manoeuvre, à l'élite, vous en avez plein, c’est vous qui ferez le lien. Avec la balle en granite marin.

                    Trouvez Rafaelo, donnez lui cette arme, et ramenez le sur East Blue. Il saura comment l’utiliser. Appelez moi quand vous le trouverez ! Bises. »



                    ***

                    « Et voilà toute l’histoire. C’est un peu long, vous avez peut-être pas tout compris, mais c’est bien l’entièreté de l’histoire. Si vous voulez être honnêtes à votre tour, libre à vous. Sinon, ben... Y’a encore du gigot, si vous en voulez. »


                    Affrontant les regards de tous, elle s’approcha involontairement du contre-amiral, et s’assit à côté de lui.


                    Dernière édition par Shalyne Nelson le Dim 1 Fév 2015 - 23:44, édité 1 fois

                      Houlà ! Qu’est-ce qu’il a le sang chaud le Thomas ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’aime pas qu’on lui marche sur les pieds le mec ! Marine ou pas, il cogne sec et sans se poser de questions ! Un pugiliste dans toute sa splendeur ! D’ailleurs, je regardai le mur qu’il avait bousillé avec un sourire un peu inquiet. C’est clair que j’avais pas envie de me manger l’une de ses droites. Lorsqu’il s’éloigna quelque peu en ronchonnant presque, je jetai un regard amusé au pauvre qui a failli faire les frais de la force de Thomas, tout en me demandait si ce dernier savait que taper un marine était un délit passible d’une peine d’emprisonnement. Même que si les soldats sous les ordres de Shalyne étaient de gros bâtards, ils pourraient faire un rapport sur la brutalité de ce civil, de sorte à ce qu’il ne touche aucun berry lors de la remise des primes. Heureusement que j'avais usé avec malice dudit petit caillou blanc pour dévier la trajectoire de son poing destructeur.

                      Puis la jeune femme du groupe vint tempérer les ardeurs. Avec un peu de retard, mais l’action avait le mérite d’être souligné. Comme quoi, elle avait vraiment mûri. Et un feu de camp s’organisa un peu rapidement. Assis dans un coin, je m’amusais à scruter la lame que j’avais avec moi. Séparé de mon meitou depuis ma supposée mort, je me demandais parfois qui en était l’heureux propriétaire. De quoi me distraire pendant un moment. Jusqu’à ce que la voix de Shalyne vienne à briser le silence pour raconter une histoire. Pour ma part, je ne l’écoutai que d’une oreille discrète. Sauf lorsqu’elle mentionna « Rafaelo ». Ce nom eut pour effet de me faire sourire et d’éveiller mon intérêt. Je prêtai attention à l’oratrice jusqu’à la toute fin de son récit. Mais alors qu’elle laissa la parole aux autres, ses soldats tournèrent immédiatement leurs têtes vers moi, non sans l’air curieux qui allait avec. De quoi me faire hausser les épaules, carrément :

                      - « J’ai raconté tout ce que vous deviez savoir. Au risque de me répéter, ma vie privée et les motivations qui m’ont poussé à rester à Alabasta durant tout ce temps ne regardent que moi. »

                      J’eus un sourire avant de faire sortir une clope de mes vêtements. La bouffe ne m’intéressait pas vraiment. Je tournai ma tête dans tous les sens, à la recherche d’un quelconque briquet, avant de me rappeler d’où Shalyne avait sorti le sien. De ce fait et sans aucune pudeur, je levai mon bras vers son buste avant de fourrer ma main baladeuse dans son décolleté, carrément. Je le fouillai allègrement, presqu’avec un air pas du tout intéressé avant de choper le briquet pour allumer ma clope. Mais à peine avais-je profité de ma première taffe que je vis l’expression des deux soldats, carrément rouges de gêne. J’eus alors un sourire moqueur avant de pousser le bouchon plus loin en rangeant le briquet où il était. Là, l’un deux, le cadet, se mit à verdir de colère en me fixant comme un fou. De mon côté, je me moquai ouvertement. C’était pas ma faute s’il était coincé hein, parce que moi dans le temps, je me tapais mes supérieures les plus belles !

                      - « Oui je sais, il y a le feu du camp, mais c’était trop tentant ! »

                      Et bim ! Une phrase qui fait mal, histoire d’enfoncer le clou. J’allais me faire détester ? Rien à foutre. Que valait l’avis de deux soldats d’élite sur un homme supposé mort ? Et puis, c’était pas comme si quelqu’un ici ne connaissait pas ma réputation d’homme à femmes. C’était pas vraiment glorieux pour un haut-officier, mais on me pardonnait volontiers mes écarts à ce niveau-là. Après tout, séduction ne rime pas forcément avec cruauté ou méchanceté. De quoi prouver définitivement que j’étais Alheïri Salem Fenyang. Le vrai. L’unique. Je me tournai ensuite vers Thomas, toujours avec mon air joyeux et un brin joueur. Mais c’est à ce moment précis que j’entendis des voix, des voix lointaines. Mon mantra n’était pas encore parfait, mais je pouvais sentir un nombre conséquent de personnes qui filaient droit vers notre position. A plus de cinquante kilomètres. Ils seraient ici dans un peu plus d’une heure. Plus rapides que prévu. Mais pour le moment…

                      - « Et toi Thomas ? Comment ça se fait que tu aides Shalyne ? Tu as une dent particulière contre Maakan ? Ou c’est juste pour l’argent ? »
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                      Franchement, rien de mieux qu'un bon petit repas sur le pouce pour m'remettre la sympathie en place. Bien joué, femme, tu viens de sauver ma soirée. Un bon pugilat sur fond de sauce maison, et une soirée chaude et étoilée. Que demander de plus ? Peut-être de revoir ma fille, sa mère et retourner à ma vie tranquille ? Je crois bien que la voie sur laquelle j'me suis engagée va pas trop coller avec ma vie de famille ... C'est un sacrifice que j'vais faire, parce que faut bien que certains aient le courage de se lever pour que d'autre suivent. La prise de conscience, c'est rien d'autre qu'un manque d'originalité.
                      Pierre qui criait au loup, lui, c'était un visionnaire. Un incompris. Puis après tout le monde tombe sur les fesses quand un loup dévore le troupeau. Franchement pourquoi tant de surprise ? C'est pas comme si vous étiez pas prévenu ... Simplement, vous ne savez que regarder le factuel, alors forcément le concept philosophique, sa vous effraie. Réaction classique. Compréhensible. Surement pas la meilleure, mais c'est toujours mieux que de faire le poireau d'la soupe. Tout ça pour dire que j'écoute avec beaucoup d'attention ce que débite Shalyne. Y'a des trucs que je savais déjà, ou que j'avais capté devant la tournure des événements, y'en a d'autre qui me trou l'derrière pour être poli... Van de Kaps devenant un agent chevronné du CP, Rafaelo devenant une sorte d'agent provisoire afin de venger la mort d'un anonyme. Au final, plus je passe ses informations en revue, plus j'me pose des questions.

                      Réfléchis pas trop, mon grand, sa brouille la compréhensive.

                      C'est en cherchant la petite bête que tu vas trouver des trucs qui te plaisent pas. Du genre, mais pourquoi utilise-t-il Shalyne ? Comment ça se fait qu'elle se retrouve dans cette galère pile au moment ou elle se rapproche de notre amis en gris ? Alors, si tu reste sagement là à faire la bête qu'on lâche à la poursuite des méchants, peut -être que t'arriveras à sauver les meubles. Et pour clarifier les choses, j'parle surtout de sauver la face devant Hebisio. Lui c'est pas le genre que t'invites à ton mariage, mais plutôt qui fait lui même les avis de décès. Même Fenyang à côté, il me fait pas peur. Et vu comment Rafaelo à pas taris d'éloge à son sujet, tu peux imaginer la puissance du suivant de Vendetta. Bref. Je réfléchis très vite, et je choisis mes mots avec soin pour clore les débat et répondre à Salem.

                      - Et il y gagne quoi là dedans Vanderspool ?

                      Je regarde un à un les gens autours de moi. Sont-ils digne de confiance ? J'en doute, et certains son même inconnu au bataillon. Je décide de garder mes secrets pour moi. C'est vrais quoi, un secret, à partir du moment ou tu le partage ne serait-ce qu'avec une personne, ça devient une rumeur. Et il y'en a certaine qui sont mieux au placard, dans l'ombre de l'histoire connue. Un peu comme les assassins au final. L'hémoglobine en moins.

                      - A la base, j'suis qu'un mercenaire moi. Je loue mes services en échanges de pognon ou d'autre trucs ... Pour m'engager, il m'a fait miroiter ça. Que je fais, tendant le permis de chasser établis à un faux nom. J'peux ramasser tout ce qui a une prime et l'garder pour moi. Shalyne à les honneurs, moi les trébuchantes... Gagnant-Gagnant ...

                      Je m'assois et triture l'os à moelle qui traine dans mon assiette.

                      - Maakan ? Jamais entendu parlé. Uther Dol par contre je le connais bien ... Première surprise. Je lis sur le visage de mon auditoire qu'ils ne s'y attendaient pas. Pareil pour l'Auditore, j'ai déjà croiser sa route ... Et là, je prie pour que sa passe. Vous savez, dans notre secteur l'monde est tout petit alors ...

                      Je regarde Shalyne dans les yeux. Non, l'autre paire roh ! Pour la peine je plonge la main dans son débardeur pour allumer mon cigare. Le mec sur qui j'ai frappé fais les gros yeux et va pour pousser sa geulante, mais son pote l'arrête en lui montrant l'état du mur une dernière fois. J'allume mon dernier cigare, et range le permis dans ma poche arrière.

                      - ... Alors je pense savoir comment l'retrouver, vot' bonhomme. Que j'fais dans un clin d'oeil super trop sexy-chou.

                      Bon, et sinon c'est quand qu'on commence ?
                        Shalyne ouvra grand ses deux yeux d’étonnement. Ça, c’était une très bonne nouvelle.

                        « Oh. C’est bien, ça. C’est même très bien... Mais j’ai appelé Vanderspool tout à l’heure, et il semble pas vouloir décrocher. Du coup, je pense qu’on peut remettre ça à plus tard,  et discuter du plus grave à très court terme ? Parce que... Euh, je crois que j’ai un plan. »

                        Le sergent d’élite commença à dessiner sur le sable, deux gros rectangles symétriques.

                        « Voilà grosso modo notre petit village. En première approximation, une grande rue au milieu, et deux rectangles représentant les pâtés de maisons. On pourrait utiliser les ruelles pour combattre, mais disons que ça sera notre plan B. »


                        Shalyne avait cogité sur cette histoire depuis un sacré moment. Depuis l’opération avec Morneplume, elle s’était documentée sur le sosie de Luffy maintenant emprisonné depuis trente ans, ‘Monkey D.’ Saloude, dont le génie militaire, contrairement à l’original, n’était pas à mettre en doute.


                        « J’sais pas si vous connaissez l’histoire, mais il y a une quarantaine d’année, un gars, du nom de Saloude s’était pris pour notre bon vieux Chapeau de paille, en prenant l’apparence et la mentalité tout en conservant un peu de bon sens. Arrivé sur Grand Line, Il a attaqué une base militaire d’Hobber de front et a réussi à la chopper avec 6 personnes, avec un principe très simple. C’était réglé au poil de cul, et même aujourd’hui, on se demande pourquoi il s’était merdé. »

                        Sauf qu’en réalité, Shalyne savait bien pourquoi. Saloude n’a jamais pu réussir à réussir la partie la plus importante du plan, parce qu’un jeune colonel de l’époque a réussi à faire gagner suffisamment de temps à la marine pour piéger ses nakamas et à les tenir en otage, le forçant à se rendre. après avoir lu deux ou trois fois le rp, le nom de ce colonel ne vous sera probablement pas inconnu

                        « Voilà donc le plan. Je vais me poster ici, à l’entrée de la ville, avec Mallory. Vous, fit-elle en désignant Judas du bâton, vous allez vous planquer un peu plus à droite du village, derrière une dune... Vous attendez que toute sa petite armée ait chargé vers ma direction avant de les attaquer par le flanc droit. Ça devrait rompre leur formation et foutre un bordel monstre, rajoutant davantage de diversion pour la partie la plus importante du plan. »


                        Elle se tourna vers l’amiral Fenyang, captant son attention avec une légère appréhension.

                        « Mon amiral, permettez-moi de vous attribuer le rôle de Saloude (ou de Luffy, en gros, trouver un moyen de se faire le chef en duel) C’est pourquoi je vous planquer discrètement sur le flanc gauche, et d’attaquer l’ennemi par derrière. Vous y trouverez certainement Makaan. Pourquoi ? Parce qu’il vous a déjà affronté par le passé, et qu’il réfléchira à deux fois avant d’aller au front sans vous avoir attendri un minimum. Achab, tu couvres l’amiral au sniper. Il faut qu’il traverse un maximum d’ennemi le plus vite possible. »


                        Elle posa son assiette.

                        « Une fois Makaan neutralisé, normalement, la charge de Jefferson, qui avec un peu de chance rompra la formation des ennemis, devrait suffire à sonner une retraite. Sans leaders, les pirates n’ont aucune chance pour se repérer dans ce désert, et normalement, on devrait constater nos premiers renforts dans une journée ou deux. Si vous êtes d’accord, je pense qu’on pourrait se mettre en place le plus tôt possible. Le temps de trouver les bonnes cachettes,
                        (elle eut un rictus amer) faire la paix avec soi-même...»


                        Dernière édition par Shalyne Nelson le Ven 30 Jan 2015 - 5:01, édité 1 fois

                          - « Nfufufu ! Et si jamais il y a une deuxième vague, hm ? Voire même une troisième ? Comment est-ce que tu les gères ? Et qui est-ce qui te dit que te dit que son armée est petite ? Après tout, son frère avait plus d’une trentaine de personnes avec lui dans ce village ! Makaan peut avoir plus de cent hommes. »

                          Son plan était bon, mais il ne se basait que sur une seule charge de l’ennemi, ce qui était en soi… Mauvais. Baser toute une tactique sur un seul plan était un enjeu très risqué. Beaucoup trop risqué même. D’autant plus que l’exemple qu’elle avait choisi pour illustrer ses propos était bien différent de la situation qu’on vivait. Un désert, c’est beaucoup plus vaste et beaucoup plus libre qu’un fort. Une bataille, même à petit échelle, n’avait rien à voir avec une infiltration calculée à l’avance. Si nous étions encore à l’école de la marine, je lui aurais administré, non sans joie, quelques coups de ceintures sur le cul. Cette pensée un peu cochonne me fit ricaner, avant que je ne me lève.

                          - « Je suppose qu’on a pas beaucoup le choix, non ? Hahahaha ! »

                          Cela dit, elle avait fait ressortir un point crucial de son plan et de son exemple : La qualité des hommes d’une armée. En soit, ce Thomas et moi faisions toute la différence, ce qui expliquait l’audace de son plan échafaudé à la va-vite ; d’autant plus que la perspective d’être utilisé par un sergent d’élite était plutôt excitante, ma foi ! Pour des champs de bataille de cette envergure et bien plus, la stratégie est bien souvent la clé. Cependant, la force brute pouvait parfois surpasser l’usage de ladite stratégie. En cela, son idée n’était pas seulement pleine d’audace. Elle était complètement judicieuse. Pourtant les chances pour qu’elle porte ses fruits étaient minces. Mais quand bien même…

                          - « D’ailleurs, l’ennemi est à moins de vingt kilomètres d’ici… »


                          Leur progression était fulgurante. Grâce à mon mantra incomplet, j’arrivais quand même à les sentir non loin d’ici. Makaan devait être bien enragé pour se déplacer aussi vite. Serait-ce l’appel de la lame qui le faisait autant vibrer ? Ou était-ce tout simplement cette cicatrice que je lui avais infligé qui lui faisait encore mal ? De très bonnes questions, même si je n’avais le temps de m’y pencher correctement. Je tirai une dernière taffe de ma cigarette avant de jeter le mégot plus loin. Achab voulut se lever, mais je lui fis signe que non, sourire aux lèvres.  Si comme je le pensais, il pouvait y avoir plusieurs vagues et que je me retrouvais coincée entre elle, ce petit pouvait bien m’être utile, mais…

                          - « Tu seras plus indispensable à notre bon ami Thomas. Je suis tout juste un peu rouillé, mais je pourrai me débrouiller tout seul, ne vous en faites pas ! »


                          Sur ces bonnes paroles, je rangeai mon arme avant de commencer à me déplacer vers la position qui m’était assigné. Mais à peine avais-je effectué quelques pas seulement que je levai la main vers le ciel : « Tâchez de ne pas crever, sinon tous les honneurs me reviendront, mwahahahaha ! » Après quoi je m’éclipsai vite fait dans les ténèbres des décombres du village dans lequel nous étions. C’est quelques mètres plus loin que je sifflai et que mon cheval avec lequel j’étais arrivé dans ces régions se montra. Je le caressai tout doucement pendant un bon moment avant de grimper habilement sur son dos. Les cavaliers de Makaan étaient tout proches. Le sol en tremblait même. C’était l’heure de vérité !
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                          Green ~

                          On était tranquillement assis à notre table, les cartes tournaient et la chance aussi. Les sous changeaient de mains aussi rapidement que nos femmes. Autours de nous, une immensité désertique en forme de havre pour nous autres bandits. On fait partit de la flibuste des sables, notre océan à nous on pourrait s'amuser à le compter grain par grain. Ça ne change rien à nos activités, ça change rien à nos méfaits. On est comme des pirates, sauf que la terre nous a recueilli lorsque la mer nous à recraché de ses lames de fond.
                          Alors quand les astres du soir se sont voilés, on n'a pas pu s'empêcher de sursauter et de jeter un regard en dehors de la tente. S'en suivit un capharnaüm, les sons étant bien moins rapide que la lumière. Nous savons tous ce que cela signifie, et on bondit comme un seul homme sur nos pieds. Ce soir, quelqu'un avait déclaré la guerre, et le sable serait rouge sang pour laver l'offense. Pas par sens de la famille, ni par honneur. Juste pour passer un avertissement. Personne ne peut s'opposer à Makaan, notre chef. Sinon, il sait ce qui l'attends ... Visiblement, ceux qui s'amusaient ce soir n'était pas de cet avis. Grossière erreur.

                          Notre chef sonne le départ, et nous attrapons tous nos armes au pas de course. Des centaines d'hommes répétant le rituel inlassable de la guerre. Des centaines d'homme recouvrant leurs peau d'une pâte faite de sable, d'ocre et d'épices. Des centaines d'homme creusant deux sillons dans chacune de leur joue, comme pour se donner du courage, et inspirer la peur. Nous sommes prêt à lever le camp.

                          Nos chameaux à l'étrier, le sable volant derrière nous, provoquant une tempête annonciatrice du massacre. Je sentis alors comme un poids sur mon cœur, et l'envie de crier me prit en même moment que tous les autres. L'appel à la violence règne sur nos âmes, que Yallah y veille.


                          ***

                          C'est à mon tour de m'esclaffer, dévoilant mon profil à la lueur de la lune. Un sourire féroce nait sur cette face pleine d'ombres. Je croise les bras comme un poseur. Maximum classe.

                          - Parce que tu vas m'dire que cent second couteaux valent ton meitou d'première  classe ? Qu'ils soit dix, vingt ou cinquante si sa les amuse. Ils viendront abattre sur nous comme la brise et les vagues sur un rocher.

                          Je montre du pouce vers l'arrière, comme un coup de cuillère à pot. Je me retourne en faisant claquer mes habits, signifiant par là au sniper de me suivre. Je lui pointe du doigt un bâtiment, mais lui regarde mon doigt. Seigneur, qu'ais-je fais ? Avec la marine tout devient brusquement plus compliqué.

                          - Poste toi là bas, sur le toits, et dégomme tout ce qui ressemble à un bédouin.

                          Je quitte la scène en me frottant les mains. Au loin, un nuage de poussière comme un essaim de sauterelle prêt à dévorer le monde m'indique qu'ils sont plus très loin. J'entends juste retentir l'avertissement de Salem dans mon dos et lève le poing comme un signe de victoire prématuré.

                          C'est quoi déjà le plan ?
                          Aucune foutue idée de tout ça. Plus rien n'a d'importance, je me laisse emporté par un flot d'émotion, et mon visage se transforme. Même dans sa lunette, le marine d'élite doit frémir. Je suis plus qu'un bloc de haine pure, plus de deux cents kilos de muscles et de dents prêt à tout détruire sur son passage. Je contourne le village par la droite, puisque les autres arrivent plutôt sur la gauche. Excentré ainsi, je peux devenir un sacré élément de surprise. Surement qu'il devait y avoir quelque chose comme ça dans le plan de la gamine. Comment ne peux utiliser ma force autrement ? Comment ne pas utiliser la brute pour enfoncer des portes ? (Qu'elles soient ouvertes ou fermées). Je prend de la hauteur, dominant un peu le village sur une dune, mon petit poste avancé. Au loin, je commence à voir des capes et des chameaux. Je discerne mal les visages, la nuit faisant son oeuvre. Je regarde les étoiles, et passe ma main dans le sable. J'en attrape une poignée et la lance dans les airs. C'est mon tour de jouer. J'espère que les autres se souviennent de ce qu'il y'a faire, je vais me contenter d'être le fer de lance, j'espère que la lame et les mains sont prêtes à faire leurs office.

                          - Bon, Judas ... On y va ? Que je lance cyniquement. Personne répond.

                          Je commence à courir dans la pente, c'est dur, mes pieds s'enfoncent dans le sol meuble. néanmoins, sans mes gétas j'ai perdus quelques kilos, et ma vitesse prend le dessus. Arrivé en bas de la pente, je me met à remonter un peu alors que les chameaux sont bientôt arrivé dans l'avenue principale qui borde le village. C'est l'heure du retour des dettes, avec les intérêts. Je sombre dans la folie de la violence.
                          C'est un oiseau, c'est un deltaplane, non, c'est un Judas qui arrive à tout berzingue. J'ai sauté, et Makaan me voit lui passer au dessus sans rien pouvoir dire. Surprise. Puis c'est la rencontre de deux objets qui n'aurait jamais dû se rencontrer. De deux forces allant à une vitesse trop irraisonnable pour se percuter. Moi et la masse de soldats qui accompagne le pirate. C'est la débandade. Des hommes cris et se tords de douleur sous leurs montures. Un tir de sniper atteint l'un d'eux qui se relevait et avait voulu me faire un sort. Je remercie le sniper d'élite d'un petit salut militaire. Je continue mon oeuvre en attrapant tout ce qui me vient sous la main, désorganisant totalement le petit groupe par ma simple prestance.

                          - VOUS... NE PASSEREZ...PAS !

                          Chacun des soldats le prend pour un affront personnel, et ils ont bien raison. Même si certains ont eut le temps de me passer sous le nez, la majorité se presse alors au pas de ma porte. Tant mieux, j'aurais pas besoin de vous chercher dans tous les coins du village.

                          Un chameau me passe trop près, et j'attrape son conducteur par le col, alors qu'il ne me depasse pas de plus d'une tête. Il finti sa course dans le sable, un trou dans la poitrine. Les autres, attirés par les coups de feu, commencent à se diriger dans la direction de mon soutiens. Montant d'un bond sur la monture du mort, je me met à la hauteur de mes adversaires. Je lance la bête à toute vitesse sur le groupe qui me fait face (moins ceux qui ont réussit à passer, et ceux partis chercher le marine d'élite). Debout sur la selle, je bondis une nouvelle fois. Ce soir, je vais être très acrobatique et m'agiter dans tous les sens. Y'a qu'une façon de vaincre le numéraire ... Donner l'impression de pouvoir être partout à la fois. Quand je pars pas une lance avec mon bras, j'écrase un crâne avec ma main. Quand mon pied droit chevauche un chameaux, l'autre casse une mâchoire. Un ballet mille et une fois répété pour arriver à bout de la petite armée de Makaan.

                          Et la peur commence alors doucement à changer de camp.

                            « Euh... M’dame, constata Mallory. Les indigènes sont pas contents. »


                            C’était près d’une centaine d’hommes qui chargeaient le village. Shalyne ne put s’empêcher de déglutir. L’amiral avait –fatalement- raison. Mais son plan avait quand même des chances de marcher. Il suffisait de taper plus fort.

                            De toute façon, aucun plan ne survivait à la réalité d’une bataille, et ça, Shalyne l’avait bien compris en voyant Judas charger le front gauche comme un dératé, bien trop tôt. Mais au moins, l’attaque de judas eut l’avantage de dériver une partie de la charge initiale sur lui. Depuis un toit, Shalyne pouvait voir Shalyne couvrant Achab, avant de fixer l’entrée du village. Les bandits étaient aux portes.

                            « Il faut qu’on se fraye un chemin au travers pour le rejoindre. Où il va se faire tailler en pièces. »


                            A sa gauche, Mallory s’était équipé de ses deux poings, gravés ‘Love’ et ‘Hate’. Shalyne haussa un sourcil. Elle n’avait jamais vu ces armes dans la main de Mallory, mais elle reconnaissait le fabriquant. C’était des Patchett.

                            « C’est Panach’ Service, ça, non ?»


                            « Vous connaissez ? »

                            Pour toute réponse, elle arma de son poing gauche le Mahach Cinq du même fournisseur. La jeune femme tira de sa main droite son sabre d’abordage et se prépara au pire.

                            Lorsqu’elle vit la petite armée se diriger vers le village, Shalyne frissonna. Le ciel lui paraissait bien plus bleu, plus beau. Elle enserra le poing métallique de sa main gauche, et fit le vide dans son esprit, avant de s’élancer à toute vitesse vers la masse de mort en face d’elle.

                            Achab était positionné sur un toit, regardant le massacre que Judas lâchait sur ses ennemis. Attaquant perpendiculairement à la charge initiale de l’ennemi, il était en train de la couper court, descendant la plupart des ennemis grâce à l’effet de surprise.
                            Fallait aussi dire qu’avec des gens pareils, peu importe la stratégie, ils en emporteraient un paquet avec eux de toute façon.

                            Judas sauta juste au dessus d’un gars qui ressemblait étrangement au signalement sur la fiche de prime. Etait-ce Makaan ? Dans le doute, il détourna sa lunette. Il avait reçu l’ordre exprès de ne pas le toucher tant que le contre-amiral Fenyang n’en avait pas fini avec lui. Mais au milieu de sa réflexion, il vit un des hommes au sol sortir son arme de poing. Elle partit en fumée, en même temps que sa main. Sans quitter son viseur, Achab leva un pouce, et se tourna pour voir ce que faisaient Shalyne et Mallory.

                            Mallory, comme à son habitude, était parfaitement calme et méthodique. Il parait un coup de sabre, enfonçait des poings dans les crânes, fracassaient deux ou trois mâchoires, et usait de ses pieds lorsqu’il était un peu trop débordé. Il couvrait les arrières de Shalyne, qui faisait de même réciproquement.
                            Son style à elle était plus nerveux et rapide, mais tout autant maîtrisé que celui de son coéquipier. Son visage était un vrai théâtre d’expressions, grimaçant à chaque feinte, souriant à chaque estoc. Avec son poing à pointes, elle bloqua un coup, et fit partir une des piques qui enflamma le torse du guerrier, qui s’éloigna en tapotant sur le feu. Voyant qu’ils s’en sortaient, il continua de soutenir Judas.

                            Shalyne ne s’arrêtait pas, ni de marcher, ni de frapper, mais éviter les frappes simultanées des 5 ennemis en face d’elle, c’était juste impossible. Ils durent s’arrêter. Puis reculer, tandis que les ennemis continuaient à se masser. Mallory et Shalyne avaient beau frappé de plus en plus vite, les premières estafilades se firent voir ; un uppercut violent aveugla Shalyne et la sonna, manquant de la déséquilibrer. Un petit malin tenta alors de la plaquer. La mettant à la merci des guerriers Mallory ne tardèrent pas à céder non plus. Un des hommes leva son épée pour embrocher les deux marines d’élite, mais un autre leva la main.
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                            « Le chef les veut vivants. Vous autres, occupez-vous du troisième, celui qui nous a chargé.»

                            Ils la trainèrent par terre, son dos, bientôt meurtri, raclant chaque aspérité du sol. Sa dernière pensée fut pour Judas et Alheïri. Une pensée de dégoût et de frustration.

                            Je n’ai pas été à la hauteur. Désolé, les gars.

                              - « Nfufufu ! Vivants ? Il est vraiment gentil pour quelqu’un qui s’amuse à ravager de petits villages depuis un an… »

                              Ma voix goguenarde et le hennissement vibrant de mon cheval glacèrent le sang des quelques forbans qui trainaient Shalyne et son compagnon au sol, derrière eux. Et lorsque lesdits forbans voulurent se retourner pour me regarder, j’avais déjà agité mon épée dans le vide de sorte à former de légères ondes tranchantes qui les décapitèrent aussitôt. Le reste des pirates, un peu hors de ma portée (C’est ce qu’ils pensaient) se mirent à fuir. Mais contre toute attente (Surtout la mienne) leurs têtes volèrent également dans les airs, avant qu’un cavalier sur le dos de son chameau ne s’arrête à quelques mètres de moi. Les traits durs, le turban noué autour de sa tête, le visage barré par une cicatrice au niveau de l’œil droit, la barbe plus touffue, plus hirsute que la mienne… Pas de doutes : Le grand Makaan se présentait à moi. Folie ou confiance absolue ? Toujours est-il qu’il était là et prêt à en découdre avec moi.

                              - « C’est quoi ça ? Tu tues tes propres hommes maintenant ? »

                              - « Hmph ! Les faibles ne m’intéressent pas. S’ils ne sont pas capables de me ramener quelques otages, ils n’ont aucune utilité ! »

                              - « Eh bah… Ravi de voir que tu es toujours le même… »


                              Devant ma mine joueuse, l’homme garda son air stoïque et continua de me fixer sans bouger. Derrière lui, Thomas devait sans doute se confronter à plus d’une cinquantaine de personnes. J’aurai pu avoir un petit remord pour lui, mais non. Vu qu’il était là pour la thune, un peu de son plein gré, nul besoin d’aller l’aider. Les soldats qu’ils affrontaient avaient l’avantage du nombre, mais ils n’en demeuraient pas moins faibles. Très faibles même. D’ailleurs, pour des gens qui vivaient sur Grand Line, ils étaient plutôt lamentables. Même des combattants venant des Blues valaient mieux. Ceci dit, je sentis quelques personnes grimper sur les toitures des maisonnées autour de nous. Un bref coup d’œil me permit de me rendre compte qu’il s’agissait d’archers. Houlala… Je ne m’attendais vraiment pas à ça. Plus d’une vingtaine de flèches qui me visaient en plus des deux autres encore en train de gémir au sol…

                              C’était pas vraiment une situation géniale…

                              - « Je suppose que je n’ai plus qu’à me rendre, hein ? »

                              Makaan leva soudainement son sabre en l’air, avant de l’abattre dans le vide pour donner le signal aux archers. Ni une ni deux, ces derniers décochèrent leurs flèches en ma direction. Ayant également levé mon katana en l’air au même moment que mon adversaire, je le fis tournoyer au-dessus de ma tête comme on le ferait avec un lasso. Le mouvement circulaire que je décrivis avec mon arme déclencha un vent violent autour de nous qui dispersa les projectiles, mais pas que. Quelques-uns des archers furent emportés très loin par le mini-tourbillon que j’avais occasionné, ce qui eut vite fait d’engendrer la peur chez les rescapés de mon attaque plus ou moins passive, dans le sens où elle ne visait personne en particulier. Makaan n’avait pas bougé. Au vu de sa mine un peu défaite, il était plus que clair qu’il ne s’attendait pas du tout à cette parade. Croyait-il que j’étais seulement bon qu’à trancher ou former des lames de vent destructrices… ?

                              - « Hmph ! Tu ne pourras pas les protéger indéfiniment ! »

                              - « Ah bon, tu crois ? »


                              Ma voix joueuse le déconcerta encore plus qu’il ne l’était. Son air interrogatif était criard. Il est vrai que si je descendais de ma monture, lui pourrait en profiter pour m’assaillir d’attaques, surtout qu’il était toujours sur son chameau qui avait l’air aussi rapide que mon cheval. Ceci dit, je gardai mon sourire avant de retirer mon turban que j’avais arboré. Là, mes cheveux se mirent à pousser, à pousser de manière folle, jusqu’à ce que quelques mèches puissent glisser vers Shalyne et son soldat, avant de s’enrouler autour de leurs tailles. Puis je les soulevai et les ramenai vers moi, toujours grâce à ma chevelure, sans utiliser le moindre muscle. Scène choquante. Pour le reste des hommes de Makaan en tout cas. Pas pour le dernier qui semblait fulminer comme jamais. Le retour à la vie devait être une capacité qu’il devait bien connaitre. Ou bien il était tout simplement habitué aux bizarreries de Grand Line, héhé !

                              - « Nfufufu ! Ceci dit, c’est vrai que ces deux-là sont un peu handicapants… »

                              Heureusement que je n’avais pas écouté cette petite sotte de Shalyne, tiens. Si j’étais parti sur le flanc qu’elle m’avait assigné, Makaan l’aurait tranquillement pris en otage avant de l’exhiber pour nous forcer (Thomas et moi) à se désarmer et à cesser le combat. Un peu comme s’il savait comment nous allions procéder. Sauf que voilà, j’avais déjoué ses plans une fois de plus. Le renard du désert n’avait plus aucun tour dans son sac. Il semblait bien que la confrontation soit définitivement inévitable. C’est dans cette optique des choses qu’il laissa tomber son épée de bonne facture. Un peu dubitatif, je ne relâchai pour autant ma garde. Ce mec était plus que fourbe. A moi, on ne m’la faisait pas. Mais ce qui suivit m’arracha une exclamation. Il avait dégainé un meitou ! Et pas n’importe lesquel ! L’un des douze ! Bien que moche, je pouvais clairement reconnaitre cette arme parmi tant d’autres. Voilà qui corsait un peu l’issue du combat à venir…

                              ***

                              Du côté de Thomas, les hommes de Makaan n’étaient plus qu’une quarantaine. Quarante « seulement ». Mais en plus du fait d’être fatigués, les gars qui l’encerclaient ne savaient pas comment l’avoir, par quel bout le prendre. C’est en cela que tous reculèrent, non pas de peur, mais pour laisser place au troisième homme de Makaan. En vérité, celui-ci était bien plus fort que le petit frère du leadeur Rakam, que Thomas avait bien bastonné d’ailleurs. Ismaël qu’il s’appelait. Un énième obèse. Encore plus gros que Medhi. Mais plus intelligent et plus perspicace que ce dernier. Lorsque son cheval s’immobilisa à quelques mètres de Thomas, Ismaël décrocha une grosse masse de son dos avant de descendre de sa monture, prêt à affronter ce trouble-fait qui osait défier l’armée du grand Makaan, son Dieu vivant ! Ses petits yeux avaient une lueur sournoise et son sourire noirci par le tabac ne disait rien qui vaille. Thomas avait un adversaire de taille !
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