Rappel du premier message :
24 Juin 1622
Assise à la table de la chambrette qu'elle louait, Lilou poussa un petit soupir. Elle regarda à la fenêtre, l'ouvrant à la suite pour laisser le vent s'engouffrait et rafraîchir l'endroit. Se retournant, elle aperçut Bee sur le lit en train de faire la sieste, et songea alors qu'elle aurait aimé en faire autant. Sauf que, non. Non, elle était au-dessus d'une feuille blanche, une plume dans une main, un encrier par loin. Et elle regardait tour à tour ces trois objets dont elle devait se servir.
Elle ne savait même pas ce qu'elle faisait là, ni à qui elle allait écrire. Elle en avait juste envie, à dire vrai. Il fallait d'abord déterminer plusieurs choses avant de s'y mettre, et sans comprendre pourquoi, la rouquine avait déjà grillé quelques étapes. Elle s'empara de la plume et minauda quelques instants en songeant à qui elle l'adresserait. Des dizaines de noms lui passèrent en tête, qu'elle associa à des événements particuliers de sa vie. Mais à chaque fois qu'elle commençait à ébaucher sa lettre, elle se devait d'arrêter.
Car en finalité, écrire impliquait trop de choses. Et sur le lot de personne à qui elle cherchait à s'adresser, aucun ne comprendrait sa démarche et ne voudrait lire le vide de son inspiration médiocre en la matière. Elle se leva, faisant racler la chaise sur le parquet. Frustrée, elle s'écarta de quelques pas avant de se figer. Il y en avait un. Un seul. Qui comprendrait. Ou pas vraiment. Mais qu'il sache ou pas n'était pas la question. Il y en avait un, c'était tout ce qui comptait.
Alors, elle fit volte-face, retourna s'asseoir et attrapa sa plume :
Et, presque fière d'elle, elle contempla sa lettre, la plia et l'envoya.
Assise à la table de la chambrette qu'elle louait, Lilou poussa un petit soupir. Elle regarda à la fenêtre, l'ouvrant à la suite pour laisser le vent s'engouffrait et rafraîchir l'endroit. Se retournant, elle aperçut Bee sur le lit en train de faire la sieste, et songea alors qu'elle aurait aimé en faire autant. Sauf que, non. Non, elle était au-dessus d'une feuille blanche, une plume dans une main, un encrier par loin. Et elle regardait tour à tour ces trois objets dont elle devait se servir.
Elle ne savait même pas ce qu'elle faisait là, ni à qui elle allait écrire. Elle en avait juste envie, à dire vrai. Il fallait d'abord déterminer plusieurs choses avant de s'y mettre, et sans comprendre pourquoi, la rouquine avait déjà grillé quelques étapes. Elle s'empara de la plume et minauda quelques instants en songeant à qui elle l'adresserait. Des dizaines de noms lui passèrent en tête, qu'elle associa à des événements particuliers de sa vie. Mais à chaque fois qu'elle commençait à ébaucher sa lettre, elle se devait d'arrêter.
Car en finalité, écrire impliquait trop de choses. Et sur le lot de personne à qui elle cherchait à s'adresser, aucun ne comprendrait sa démarche et ne voudrait lire le vide de son inspiration médiocre en la matière. Elle se leva, faisant racler la chaise sur le parquet. Frustrée, elle s'écarta de quelques pas avant de se figer. Il y en avait un. Un seul. Qui comprendrait. Ou pas vraiment. Mais qu'il sache ou pas n'était pas la question. Il y en avait un, c'était tout ce qui comptait.
Alors, elle fit volte-face, retourna s'asseoir et attrapa sa plume :
BonjourKiril,
Bonso-
SalutJ'espère que tu vas bien et que tu te souviens de moBon. On m'a dit qu'écrire des lettres faisait très adulte. C'était pour me prouver que je pouvais le faire, mais désormais, je ne suis plus très sûre que ça soit une bonne raison.
En tout cas, je n'ai rien de particulier à te dire. Je ne sais même pas pourquoi je m'adresse à toi. Je ne suis pas sûre que ça soit une très bonne idée. En réalité, je me suis juste dit que t'étais celui qui trouverait ça le moins étrange, de recevoir une lettre d'une fille que tu n'as connu que brièvement et à qui tu as attiré beaucoup d'ennuis. Sache que je ne suis pastroprancunière, je ne t'en veux plus pour Boréa.
Bon. C'est tout. Je devrais peut-être te demander si tu vas bien, si ta vie prend la direction que tu entends, si tu te marres encore ou si tu continues à gagner des trucs que je ne sais toujours pas ce que c'est. A toi de me dire ?
Je ne sais pas si tu auras l'occasion ou l'envie de me répondre. Je ne sais même pas si tu sais écrire en fait, mais j'espère pour toi que oui. Je ne sais pas s'il y a quelque chose à répondre donc tu fais comme tu veux.
Alors...BisoVoilà.Lilou
Et, presque fière d'elle, elle contempla sa lettre, la plia et l'envoya.