Jean, Chapitre 7...Verset 24.

[...]
Jésus répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau.

Plic-ploc enculé.
Plic-ploc.

Tu crois vraiment que d'leur raconter ces conn'ries ca va comme qui dirait "leur faire sauter l'mal de dent" ? Ben accroche toi a ton slip Jeannot parc'que v'la une super nouvelle :

Que. Dalle.

Que dalle vieux con. En v'la un paquet qu'auront plus jamais mal aux g'noux. Et ça j'te l'signe sans faire d'histoire.

Bordel mais qu'est-ce que tu fous a génuflexer dans la merde?
T'entends pas qu'ca coule ? Qu'ca pisse ? Qu'ça a déversé sévère ? T'es sur de toi?

...

Ouais r'marque. Putain. Ouais qu't'y crois, comme fer hein?
J'suis toi, qu'est-ce tu pensais hm ? T'as oublie qu't'en a sans doute envoyé plus que ça chez l'Grand Barbu. Et pi laisse moi t'dire que t'as moins fait d'courbettes.

Merde, pourquoi j'm'emmerde encore avec ca?

Ouais, bon, d'accord.
LUI.

[...]
Et le Fils leur dit :

Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. Et la prière de la foi sauvera l'homme même dans la mort car son âme elle, est immortelle, et le Seigneur le relèvera; et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné.

Et si les premiers seront les derniers alors, tel Pierre et Jean, j’appose sur vous mes mains. Recevez le Saint-Esprit et soyez pardonnes. Rejoignez le Royaume des Cieux et soyez délivrés de l'Abime du Diable.

[...]

Me répond pas surtout.

In nomine Patri, et fili, et ferme-ta-gueule-spiritus-sancti.....

Dialogue interne.
Dialogue de sourd.
Monologue de cons.

Scène de cauchemar.
Scène de merde et de sang.
Scène de vie, tout malheureusement.

Il s’était pointé comme un poil pubien dans l'potage. Voyageur lambda cherchant juste le gite et le couvert pour une nuit sans pleurs et sans souffrance avant de reprendre la mer sur le premier navire en partance pour Dieu-Voulait-Bien-Ou....pour trouver l'endroit mort.

Au sens propre.

Bourdonnement de mouches, atmosphère de tragédie, silence de fin du monde.

Scène connue, moment mille fois vécu : il n'avait même pas dégainé, même pas mit pied a terre. Non, il avait mené le vieux canasson au pas en suivant l'odeur et le bruit. En sachant déjà qu'ici, Dieu avait fait les valises en laissant les clés sur le contact et le lait sur le feu pour donner place au Démon.

D'Ouest en Est, vers la cote, il avait remonte ce qui devait forcement être la Grand'Rue vu la taille des autres avant de tomber dessus.

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Le hangar a poisson, sorte d’énorme grange ou l'on faisait sécher les morues : bourdonnant des nuées de Belial se repaissant des cadavres pendus au plafond, cloues au mur. Les tripes a l'air ou la gorge décorée d'un collier de corde.
Certaines sont nues, certains sont encore figes dans la douleurs....et d'autres n'ont pas dix ans.
Tout le putain de bled.





Un homme seul? Non, plusieurs. Dix? Vingts?
Ils s’étaient amuses les salaud, et avaient pris leur temps. Au premier coup d’œil jeté de l’extérieur, encore monte, il en voyait qui devaient bien être cannes depuis deux ou trois jours de plus que les autres.

Vocation ? Sacerdoce? Foi ou compassion?
Peut-être tout a la fois, allez savoir vous. Il avait laisse sa bête quelques dizaines de mètres plus loin avant de revenir, barda a l’épaule.

C’était le rôle du Prêtre, du Pasteur, du Maitre ou du Gourou que d'emmener ses ouailles jusque dans leur dernière demeure.

Les armes avaient été déposée, l'attirail lâche, le galure humblement retire puis il était tombe a genoux, mains jointes et avait commence a prier...apportant aux trépassés les derniers sacrements et l’extrême-onction. A chacun. Et ça prenait du temps.

Déjà deux heures.
Restaient encore les hommes adultes.

Si l'autre arrêtait de lui briser les noix deux minutes et que rien ne venait lui en coller une...il irait chercher une pelle.

....Amen.

Tire toi gamine....

Le ton de la réponse a ses premières questions était las. Il y avait quelque chose de sale dans cet môme qui décapitait quelqu'un avant de demander a bouffer quelques minutes plus tard. Quelque chose de pourri. Dans la situation, dans le monde, au fond.

Qu'elle se tire, qu'elle foute le camps. Qu'elle dégage bordel !
Elle lui rappelait trop que tout dans cette putain d'vie clochait méchamment et qu'il en etait aussi autant le fruit que la cause.

Puterie.

Elle le protégerai ? Ah ! Si elle continuait sur le chemin des fous qui prenaient gout au sang sans s'en rendre compte, il lui en collerait une entre les deux yeux un jour prochain
Aller !
Baste !

Il restait du boulot.

Et il avait creusé, après le départ de Laia. Creusé a s'en arracher les épaules et a s'en déchirer les mains. Saccageant la terre comme pour se venger du reste, donnant chaque coup de pelle comme un coup de poing a l'existence , comme autant de coups frappés a la porte du malheur.

Il avait transforme la bourgade en cimetière, pavant les rues de tombes. Une pour chaque défunt.
Et il avait fallut retrouver des bouts, et il avait fallu reconstituer les familles autant que faire se pouvait, avant la mise-en-terre. Envoyer les pauvres de l'autre cote en leur donnant la paix qu'il pouvait...en chargeant sa pelle de haine.

Il avait fallut trouver du bois, et en faire des croix. En récitant les Mots des Morts.

Comme Lui : il avait travaillé, hurlé, prié et pleuré sans relâche six jours et six nuits dans le boucan de sa propre douleur. Dans le silence des fosses.

Et au matin du septième, il avait repris son canasson, a moitie conscient....et avait repris la route.