Posté Ven 30 Oct 2015 - 23:55 par Aoi Fujita
Comme je le pensais, il s'approche de moi, prêt à m'assener un coup avec sa lame mais j'ai moi aussi prévu le coup. Je me recule à chacun de ses pas mais le sol dallé m'empêche d'aller assez vite, ma jambe me ralentit et la douleur au dos commence à réellement me faire souffrir. Utiliser mon arc ici est impossible, la pluie est trop forte et il est bien trop près : il aurait le temps de m'arrêter avant même que je puisse bander mon arc. Ma seule arme est donc la flèche que je tiens bien fermement contre ma main et, lorsqu'il me touche à l'épaule, la douleur explose en moi et, comme toujours lorsque j'atteints un seuil de douleur assez important, mon cerveau la supprime simplement. Bien sûr je sais très bien que le contre-coup va être très douloureux, mais pour l'instant je préfère m'en servir au maximum.
Tandis que sa lame s'enfonce légèrement plus dans le haut de mon bras, je profite de l'occasion pour lui planter à mon tour la flèche, que je gardais précieusement, dans le bras. Mais il avait déjà prévu le coup. Il lâche son arme qui reste tout de même dans mon épaule et retire son bras. Cependant, je réussis tout de même à lui faire une entaille assez jolie sans qu'il puisse l'éviter. Le coup de pied qu'il me donne juste après au ventre me fait reculer et me coupe la respiration, mais je ne ressens pas la douleur. J'en profite pour arracher sa lame de mon bras et la jeter par terre de manière agacé. Je sens que cette blessure va rendre l'utilisation de mon arc beaucoup plus ardu pendant un certain temps.
A ce rythme-là je vais finir par réellement me trouver dans une situation risquée, je vois bien qu'il est bien plus puissant que moi, mais pour une raison qui m'est inconnu il ne me donne pas tout ce qu'il a. En analysant la situation, je remarque qu'il cherche quelque chose sur lui, qu'il ne trouve manifestement pas et j'aperçois du coin de l'oeil un groupe de personnes arriver face à moi. Je n'ai aucune idée de qui cela peut être, ni de combien ils sont à cause de la pluie, mais je sens que je suis mal barré. Mes doutes se confirment lorsque j'aperçois leurs uniformes de la marine et leurs nombres. Ils sont huit, portent tous un pistolet et n'ont pas l'air de vouloir compter les pâquerettes.
Celui le plus en avant se met à parler au gringalet. Je n'entends pas ce qu'ils disent, pas distinctement du moins, je comprends néanmoins que le nouveau venu appelle mon opposant lieutenant. Lieutenant ?! Voilà pourquoi sa technique de combat est si bonne ! Il fait partie de la marine, ce qui explique entre autre le fait qu'il m'ait suivi après que j'ai volé la pomme. Il devait sans doute être de repos aujourd'hui, mais il faut croire que ma présence lui à quelque peu gâché cette journée. Ce n'est pas pour autant que je vais me sentir coupable, après tout il lui suffisait seulement de laisser couler pour une fois.
Ma situation devient critique lorsque je vois les hommes se trouvant à quelques mètres de moi se rapprocher. Ils veulent m'arrêter, le lieutenant leur a sans doute demandé sans que je ne l'entende. Je sais très bien qu'il ne me reste qu'une solution, car je n'ai absolument pas leur puissance et je ne suis pas assez en forme pour me lancer dans un combat que je sais déjà perdu d'avance. Je me retourne donc et commence à courir pour m'enfuir et me cacher.
J'entends distraitement quelqu'un me dire de m'arrêter, mais ce n'est pas comme ci j'allais gentiment les écouter. Le fait que je ne ressente plus la douleur me permet de courir aussi rapidement que possible ce que je fais sans hésitation, me faufilant dans les rues de la ville, tournant à l'aveugle à chaque croisement sans même faire attention à ce qui peut m'entourer, essayant de semer les quelques marines me suivant. Je ne me retourne pas, je n'en ai pas le temps, mais pour ma sécurité j'arme mon arc, jette un coup d'oeil dans mon dos et, remarquant qu'ils ne sont plus que trois et qu'ils sont à une bonne distance de moi, je leur tire dessus, un à un. Je réussis à en toucher un dans le pied, un autre au niveau de l'épaule, mais je loupe le dernier. Je me remets en course et finis par trouver une impasse. Le bout de la rue est coupée par un mur d'environ trois mètres. Je prends mon élan, profite d'un tas de boite contre le mur et saute. Je n'atteins pas le haut du mur mais j'arrive tout de même à me maintenir en hauteur puis à me hisser rapidement. Une fois en haut je me retourne, observe le marine qui c'est arrêté en bas, lui fait un geste qui n'est pas forcément sympathique avec ma main puis saute de l'autre coté.
La rue est vide, la pluie c'est enfin estompé, le vent se fait aussi moins fort et je me remets en course. On ne sait jamais, autant se cacher et faire profil bas pendant quelque temps. Les habitants se décident enfin à sortir de leurs nids et à reprendre leurs petites habitudes quotidiennes. Il va tout de même falloir que je retrouve un repas avant de dormir ce soir pour me requinquer un minimum, car je sens déjà que le contre-coup de mon absence de douleur de tout à l'heure commence à montrer le bout de son nez.
Je retrouve assez vite mon arbre qui se trouve dans une ruelle assez large, mais peu fréquenté et grimpe en haut avant de me trouver face à d'autres marines, j'ai déjà eu de la chance de ne tomber sur personne jusqu'à maintenant. Une fois en haut de l'arbre la douleur m'enveloppe tel les serres d'un rapace. Ma jambe me fait extrêmement souffrir, tout comme mon épaule que j'ai du mal à bouger. Je soulève mon haut pour constater que des ecchymoses font déjà leurs apparitions sur mes côtes, mais rien de bien méchant. Cependant, la coupure dans mon dos c'est sans doute aggravée mais je sens que ce n'est pas profond lorsque je passe doucement mes doigts dessus, me faisant grimacer à la fois de douleur et de dégout.
Je m'allonge sur le ventre contre une branche pour éviter d'aggraver mon cas tout en maudissant ce foutu marine. Il va me falloir quelques jours pour récupérer, une bonne semaine de plus pour que mes cicatrices soient totalement refermées et en plus je n'ai même pas pu manger aujourd'hui. On peut dire que c'est ce que l'on appelle une vraie journée de merde et pour ajouter un peu de comique à tout ça, je commence à avoir froid à être trempé comme ça. J'enlève mon capuchon imbibé d'eau et le pose contre le tronc de l'arbre à côté de mon arc que j'avais déposé en montant. Il va falloir que je bouge de cette ville, rapidement si possible, mais surtout que je sorte de South Blue...