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Dead Mood [pv Rik]

Ca fait maintenant quatre jours que les nuages se tordent au-dessus de la ville. Il aurait pu faire plein soleil, ça n'aurait pas changé grand chose à la tronche des locaux. Ici, tout le monde tire la gueule. Dead Mood était un endroit très prisé il y a une génération ou deux. La terre était riche en minerais précieux et les concessions poussaient comme des champignons. Je te passe le détail, l'Histoire s'écrit toute seule. Croissance démographique, guerres de territoires, pillages, plaque tournante du trafic de diamants. Quand le Gouvernement a mis dans une balance le coût des pertes matérielles pour annexer l'île et ce qu'elle pourrait rapporter, Dead Mood a vite fini par se faire cribler d'uniformes blancs. La guérilla a duré un petit moment, mais j'ai eu le temps de me rendre compte depuis mon arrivée ici qu'il ne restait aucune poche de résistance. Il ne reste plus de diamants non plus d'ailleurs, alors forcément on ne croise plus un Marine sous chaque perron.

On dirait une ville fantôme. Les gens qui restent se sont réunis en une sorte de coopérative qui n'extrait plus assez des sols pour nourrir tout le monde. La rentrée d'argent se fait par le tourisme. Autant dire que presque personne ne vient. Moi, je reste pour le fourrage et parce que le maréchal-ferrant m'a promis de nouveaux fers pour Nobunaga. Ca met du temps d'en faire à sa taille, alors je tue le temps dans une taverne qui devait sentir bon le bourbon et la catin lors de son ouverture. Aujourd'hui, tout le bois a pris la poussière, le vieux piano du coin ne joue plus rien et le barman tousse tellement que si l'alcool ne butait pas les microbes je ne boirais pas ce qu'il me sert.

L'endroit est grand et vide. Hier, il y avait deux joueurs de poker menteur qui jouaient du berry à l'unité. Aujourd'hui, personne. Juste la toux du tenancier ponctuant la pluie qui vient se suicider contre le toit, de moins en moins imperméable. Les seaux à crachat ne se remplissent plus que de ce qui fuit. Ca fait une petite musique aiguë contrastant avec les tambours graves du dehors. C'est agréable malgré tout. Je regarde les traits aqueux qui chargent de haut en bas devant la vitre aux coins sales, confortablement assis sur une table ronde ramenée au bar pour me servir de tabouret. Lloyd, le barman, y a mis quelques épaisseurs de nappes pour que je m'y sente bien. Il m'aime bien je pense, presqu'autant que les berries que je claque chez lui pour sa coopérative.

C'est le premier gars que j'ai rencontré à Dead Mood. Comme il est le dernier commerçant ouvert, c'est aussi lui qui se charge de fermer la porte blindée de l'entrée de la ville. Ouais, il n'y a plus rien à prendre, mais l'époque faste a offert au lieu une muraille de plus de deux mètres et une porte en acier. Avant, ça servait à protéger le dedans de la vue du dehors. Aujourd'hui, c'est plutôt la vue du dehors qu'il faut préserver de la misère du dedans. Quand je me suis pointé, il pleuvait déjà. Lloyd a vu une gros cheval noir surplombé d'une large silhouette enveloppée dans un drap sombre, un truc calme au visage masqué par l'ombre qui lui a dit:

La comté.....Sacquet.

Le type ne savait pas bien quoi me répondre, surtout qu'en fait j'avais dit "Hey, l'confé, c'est l'troquet ?" en pointant le Gem du doigt qui semblait fermé. Le mec a fait l'effort de reprendre du service et on a papoté. J'arrive à lui faire décocher un fin sourire de temps en temps, mais il a les yeux tellement luisant à cause de sa manie de tousser qu'on dirait plus une sorte de compassion qu'on te sert aux enterrements pour te remercier d'être venu. Enfin, il y a de la viande depuis hier et de la boisson pour toute la durée de l'escale. Demain, je proposerai à tous les ex-combattants des lieux de me rejoindre. Les autochtones sont sans doute attachés à ce lieu au passé riche, mais parfois mieux vaut choisir de vivre et laisser mourir.


Dernière édition par Minos le Jeu 11 Jan 2018 - 16:47, édité 5 fois
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Ploc.

Hé merde.

La mine contrariée, mes yeux dardent le sol. Un sol sombre, malpropre. Et étalées, éparpillées à mes pieds, la douzaine de cigarettes qui viennent de s'échapper de mon paquet. Foutue idée que de le tenir renversé celui là aussi. Au moins, il m'en reste une au bec, mais le séjour dans le coin va se passer dix fois plus lentement si j'ai pas ma dose de tabac. Racheter mon lot de bonheur ici, j'y crois pas trop. Sauf erreur, dans le coin, il reste pas des masses de commerces d'ouvert, peut-être même pas du tout.

Ce blec, c'est une ville fantôme. Ça s'appelle pas Tombstone mais c'est tout comme. Il n'y a que des morts, et d'autres morts en sursis qui attendent que la Grande Faucheuse vienne leur rendre visite. Où que l'on déambule, pas un rire, pas une parole. Pas un bruit. À part peut-être les croassements des foutus corbeaux qui sont ici tout sauf par hasard.

Le bras presque ballants, sans la moindre volonté comme pour m'adapter à l'état d'esprit local, j'époussette mes trésors, évalue si certaines sont récupérables dans le lot. Mais c'est peine perdue. Tant pis, on fera sans. Changement de programme, même s'il n'y en avait aucun de vraiment défini avant. Maintenant l'objectif est de trouver un halo de vie dans ce funèbre environnement.

Le peintre de cette oeuvre devait être dans une veine dépressive le jour où il a laissé s'exprimer son pinceau. Vu l'activité qui règne dans le secteur, je pourrais tout aussi bien m'approprier une des innombrables baraques miteuses, ou en ruines qui forme le tableau. Mais l'homme est considéré comme un animal grégaire, et je ne déroge pas à la règle. Sans être particulièrement avenant ou courtois, j'aime autant tuer le temps à rencontrer le gratin local qu'à jouer les marginaux. Même si le gratin a pas bon goût. Et quitte à s'emmerder ferme. Quand on n'ennuie à deux, le temps passe déjà un peu plus vite mine de rien.

Je remonte ce qui ressemble à l'allée principale du coin, avisant les bâtisses à la recherche d'une lumière, d'un bruit, d'une odeur. La nuit commence à tomber, ma cigarette est finie depuis bien longtemps. Enfin, je croise un vieux. Étrange comme il y a toujours un petit vieux dans ce genre d'histoire, cela apporte une saveur mystérieuse à l'ensemble. Celui-là est adossé à un mur, ou peut-être est-ce l'inverse l'un ayant aussi peu fière allure que l'autre. Un ensemble qui forme le parfait parangon de l'indigence régionale.

Quand il me voit, l'homme sort un petit objet de sa poche, le porte à sa bouche. Une clope ? Non, même pas. Un harmonica. L'air qu'en tire son propriétaire apporte une touche de lugubre supplémentaire à la partition. Peut-être y décelai-je également une pointe de mélancolie, de nostalgie. Au terme de son morceau, l'homme ôte son béret, et le tend en ma direction, pour récolter peut-être un maigre salaire. J'ai connu ça aussi, dans ma période pas si loin derrière moi d'artiste itinérant, alors je respecte la démarche. Je fais miroiter quelques pièces au musicien, sans pour autant les lui offrir.


Réponds d'abord à ma question. Il y a une auberge dans le coin ?

La voix usée souffle une réponse qui m'offre ma première satisfaction depuis que je suis arrivé ici.

À deux minutes d'ici. Par là.

Mène moi-y.

Peut-être est t-il surpris par ma demande, mais le vieil homme reste imperméable. Il se contente de s'élancer, jouant un autre air de la même fibre que le précédent, avançant sans hâte. Le court trajet dans son ensemble se fait sans un mot. Seul l'air rythme notre progression. Enfin, nous arrivons. Mon guide compte rester sur le perron, mais je ne lui en laisse pas l'opportunité. Accoudé contre les battants d'entrée dans la salle, j'alerte le gérant.

Patron, une assiette et une chambre, pour moi et mon ami.

Aucun risque d'essuyer un refus, la boutique affiche sûrement plus complet depuis des siècles. Le tenancier semble déjà assez surpris comme ça d'avoir autant de client d'un coup. Pourtant, il n'y a que nous deux, et un mastodonte. Singulier personnage.

Comme supposé, la seule voix qui s'élève se plie à ma demande. Satisfait, je m'oriente vers le bar, pour commander également un verre.


Whisky, double.

Au passage, je dépose suffisamment de Berrys pour couvrir l'ensemble des frais.

Un verre généreusement rempli apparait dans les trente secondes. Petit sourire. Derrière, l'harmonica vient apporter une timide ambiance. L'air est plus joyeux que le précédent. Mon sourire s'élargit. Je suis heureux. Cet état réveille mes vieilles habitudes. Devant le peu de choix qui s'offre à moi, je lâche le comptoir et m'oriente vers le presque géant.


Vous auriez pas des clopes par hasard ? Un beau geste en valant un autre, j'vous payerai le prochain verre.
    Un petit air pas dégueulasse pour le joueur d'harmonica. J'espère que t'as du réseau. https://www.youtube.com/watch?v=fcSuJi1b0OU&feature=related

    Lloyd a raté sa chance. Quand tu vois un mec débarouler dans ton bistrot pour se tremper les lèvres avec du désinfectant, t'attends pas qu'il passe commande, tu le fixes avec un air suspicieux, genre le mec est coupable rien que d'exister, et tu lui sors avec une pointe de sarcasme dans la voix "qu'est-ce que tu bois, étranger ?". Faut que le mec sente que s'il commande de l'eau et porte un nom à la con genre Eastwood, le premier molosse venu lui filera un plan de la grand rue pour un duel avant l'heure du petit-déjeuner. Trop tard pour un retour vers le passé Lloydy, le nouveau a déjà passé commande et ses berries qui dansent sur le comptoir te font plus d'effet que le dernier corset de ta régulière.

    Le mec sapé assez classe pour aller au mariage, mais pas assez pour que ce soit le sien, a juré d'occuper le terrain en venant me trouver après s'être parfumé les dents de son breuvage. Moi, je continue à bibiner en grignotant mon bol de grills. Il vient jusqu'à moi. Pas de peur, pas d'appréhension, j'pense même qu'il est même content de me voir. Je suis sûr qu'il va vouloir manger des chips, des chips tu entends ? C'est tout ce que ça te fait quand je te dis qu'il va vouloir des chips ? Il se sent seul ou quoi ? Voilà qu'il me cause business, je dois lui filer des clopes par hasard en échange d'un verre. Des clopes...c'est quoi ce machin ? Tain, c'est pas comme si j'étais amateur d'argot moi, merde.

    Là, j'ai les rouages qui s'activent. J'ai comme une sale impression concernant la raison de la venue de brave gars. Le joueur d'harmonica à qui il paye la chambre, le fric sur le comptoir, l'allure bon chic bon genre, venir me causer comme si je lui avais manifesté la moindre envie d'échanger les haleines. Bordel, il ressemble de plus à un prostipute ce mec ! Ah non, hors de question de laisser à cet escort en manque de sensations fortes la moindre projection nuptiale. Suis là pour Bacchus, pas pour les bacchanales tu suis ? Comme je suis un peu plus bourré que je veux bien l'admettre, te biles pas si tu repères un ou deux trucs louches dans mes propos.

    Noms de dieux, il y en a plein. En vérité je te le dis, nous sommes cernés par les pédérastes! Nous avons trouvé un nid Steve! Nous sommes au-dessus de la bouche de l'enfer! "
    et j'enchaîne une ou deux conclusions hâtives et, il faut l'admettre, un brin disproportionnées, quand soudain, j'ai un éclair qui me traverse l'esprit. "Ah...attends, une clope tu dis ?"

    Ca y est, je vois ce que c'est une clope, et ça n'a aucun rapport avec le fait de se faire mettre en cloque. J'ai appris tout ça sur Grandline. Un joint, c'est un bâtonnet que l'on brûle à l'extrémité et que l'on fume, de préférence en aspirant l'autre côté. Une clope, ou cigarette, c'est un bâtonnet dont le contenu sert à compléter un joint. Le zouave au joli costard veut juste mêler les vertus en diluant son whisky dans un peu de drogue douce. Ca change tout ça camarade, je peux pas reprocher à un mec de s'envoyer en l'air tout seul. Si c'est un petit shoot qui le tente l'étranger, j'ai de quoi lui offrir un truc si fort que son premier né mettra trois ans pour tenir debout tellement ça reste dans le sang.

    De bon coeur, je vais dans ma poche préférée et je lui tape une tête de champignon sec sur le comptoir. Le bazar s'avale en une bouchée, c'est un bon hallucinogène qui te chamaniserait un cyborg tellement c'est efficace. Je m'en sers pour prier, ça me fait entendre des réponses à mes interrogations. Chacun encaisse ce truc à sa façon, j'en ai vu qui se prenaient pour des animaux ou qui se reprenaient un passage de leur passé en pleine gueule. Niveau évasion, Gaïa s'est surpassée avec ça.

    Tiens, prends ça c'est mieux. Je te conseille de n'en croquer qu'une moitié si t'es pas habitué, faut que tu gardes de la place pour ton billet retour aussi.


    Ce beau geste là il vaut carrément un autre verre. Je fais signe à Lloyd de remettre ça et de donner l'impression à l'étranger de voir double en jumelant sa consommation.

    Moi, je suis le Roi Minos, mais tu peux m'appeler Minos. Et toi, t'es quoi ? Le Duc ? Dis-moi comment je peux t'appeler et si c'est trop long conseille-moi un diminutif facile à prononcer avec une pâteuse.

    Oh Lloyd ! j'vais finir par pisser de la poudre moi.



    Eh ouais Kiki, comme on se croise pas en rp tous les jours, j'ai fait péter les références. Very Happy bon par contre désolé si l'ambiance ne fait plus très sobre, mais si tu veux que ton perso reste "série noire" ça ne me pose aucun souci.  


    Dernière édition par Minos le Jeu 11 Jan 2018 - 17:09, édité 1 fois
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    La première réaction du mastodonte m'incite à regretter mon surplus de sociabilité pour l'occasion. Payer le gîte et le couvert à un clodo, passe encore, le mec se casserait en deux si je lui éternuais dessus, le danger est minime. Mais avec lui là, j'ai ptetre fait un trop-plein de BA. Pour peu qu'il soit pas d'humeur, il a du muscle à revendre et j'voudrais pas me retrouver dans la trajectoire. Lui quand il te dit " Ne m'encule pas Tony" tu cherches pas à tenter le coup de fouine par derrière, tu dis Oui Monsieur, pardon Monsieur. Même si tu t'appelles pas Tony.

    Mais pour le moment ceci dit, rien de bien inquiétant. Le grand garçon joue juste des vocalises, baragouine une litanie improbable et confuse d'insultes à l'encontre d'une frange entière de la population. Ces doux Okama me semble t-il.

    S'il suspendait sa gueulante le temps de respirer un coup, je lui demanderais en quoi je lui évoque ces êtres particuliers plus sensibles et roses que la moyenne, parce que j'dois avouer que le parallèle établi entre eux et moi me surprend un peu, sinon me vexe. Mais quand tu vois le bestiau, tu devines aisément qu'il a assez d'air dans les poumons pour rester en apnée une heure si l'envie lui en prend. Autrement dit, me voilà contraint de prendre mon mal en patience en espérant que sa charmante tirade portera bientôt à sa fin.

    Et puis, aussi soudainement qu'il est survenu, le délirant propos se dissipe. Et là, il m'intéresse beaucoup plus, quand sa paluche taille XXL plonge dans sa poche. Clope, clope vite ! Un seul coup de tabac, c'est une portion certes plus que congrue en une soirée, mais ça va quand même être le pied sur le moment. J'ose même pas imaginer la gueule du péco qu'il doit se rouler le type quand lui prend l'envie de se faire un pti trip. Tu tires une latte dessus, toi t'y laisses tes poumons. Lui quand il souffle la fumée par ses naseaux, il doit plonger une salle entière dans le brouillard.

    Mais là, drame. Cataclysme. Fin du monde. Le sachet qu'il me sort, c'est du champi et rien de plus. Pas de roulée en vue, pas de tabac, pas de clope. Pas de clope putin ! Après m'avoir tant fait espérer. C'est le genre de trucs à pas faire à un fumeur en manque, ça. Retenez moi j'vais lui faire un malheur.

    ...

    He ben, retiens moi papy, t'es con ou quoi ?

    Je sais pas si t'as vu là, mais les lois de la physique ne jouent pas vraiment à mon avantage ici. Alors je garde gentiment ma sandalette au pied plutôt que de le découper en tranches avec. Il vous est jamais arrivé de tomber sur le genre de mec qu'il faut pas faire chier ? Ben moi j'en ai un en face présentement. Alors, tout doux, Rik.

    Et puis, après tout, la picole pour la tête, l'échange est honorable...


    À la bonne heure. Ça fait plaisir de croiser un mec bien dans un trou si paumé. Lloyd, amène carrément la bouteille.

    Je prends une demi-tête, peu envieux de m'envoler pour le monde des merveilles trop vite.

    Croc.

    Wah, c'est du solide.

    * tilt *

    J'ai rêvé ou il vient de dire qu'il était roi là ? Waah, l'est dans un grave délire celui-là.

    Enchanté Majesté. Moi c'est Rik. Je suis Pape.

    Bah, au pire s'il le prend mal, on mettra ça sur le compte des champis...
      T'as calculé ça le lecteur ? Le rongeur de volves (sans rapport avec le bouffeur de vulves, ou à la rigueur sexuel et seulement s'il le veut bien) est un héklas...hécchlésin...échlaisiat....fin un soutané personnage. Même que c'est un Pape, j'te mitonne pas, regarde il le dit lui-même un peu plus haut. Comme il est possible que toi aussi tu sois sorti de ton cratère quand t'avais fini ta croissance, je te décris un peu ce qu'est un Pape.

      Un Pape, c'est le lien direct entre l'excellentissime Dieu et le banalissime toi. Si t'as un message à passer au divin, c'est via ce mecton que t'auras le plus de chance que ton caprice soit écouté. Cela dit les chances restent aussi minces qu'un syndicaliste de Tequila Wolf, le Pape il sert surtout à passer les communications de Dieu. Et comme c'est toujours en PCV, c'est toi qui rinces les commandements. Moi, je ne crois pas au Dieu unique (ta mère va bien?), mais comme je serais pas du genre à laisser à l'état solide un type qui se fout de ma foi, je dois dire que je respecte sacrément la fonction. Je tape amicalement le dos du curton en fringues du dimanche en répandant la confession.

      Hey, Lloyd, t'entends ça ? C'mec est Roi des croyants. T'as deux invités de marque - et pas du trou - ce soir, alors trouve-nous du chapeau neuf ou on tue le chien.


      Le brave tavernier fait ce qu'il peut avec le raisin, la pomme, l'orange, le riz. La bar devient vite une salle d'expo de l'ancienne combattante, le hangar à malts de voyage pour ne manquer de rien pendant la traversée. La vaisselle s'entasse contre nos coudes, alors je laisse tomber les verrines à goutes pour téter directement le mamelon à ébriété. Un pauvre qui boit, c'est qu'une sous-merde qui se biture pour oublier la vie de con qu'il a et se donner une autre bonne raison de taper son dernier qu'a séché l'usine. Des Rois et des Papes qui boivent, c'est pas de la murge, c'est de la libation. C'est pas parce qu'on enfile les thermomètres à 40 degrés qu'on ne savoure pas. Si on ne savourait pas on couperait avec de la glace. On dirait "peu importe le flocon, pourvu qu'il y ait averse". Ben là mon Saint-bernard on ne sirote pas des trucs décents pour la gueule de bois. Il avait des trésors dans la manne à piquette le Lloyd, à croire qu'il a vraiment un chien.

      Comme je suis tranquillisé concernant les moeurs du garçon - un curton homo ça n'existe pas - j'me montre tout lustré à la Sir d'abbaye.

      Hey Sir Rik, toi qu'as Dieu dans ton escargophone, tu peux lui demander dans combien de temps ses anges auront fini de se traire la canne à prétention ? Qu'il en garde un peu pour Alabasta, ça va devenir un marais ici à ce rythme.

      Sur que l'immortel il a aussi renversé son biberon en roulant sous la table, il pleut dehors à ne pas faire sortir un fruit du démon. La drogue tobogantée par le whisky a enfin trouvé le chemin de l'estomac, j'ai les globules rouges qui embarquent du psychotrope avec l'oxygène jusqu'au sac à syllabes. Il y a une fine musique chantée par la pluie et je me mets à avoir chaud aux tempes et froid à la nuque. L'hallucinogène va bientôt me jouer son spectacle, j'espère que je ne vais pas penser que quelqu'un m'a provoqué. Je me dédouble, il y a le mec qui pense et le mec qui cause. Le mec qui cause te lâche de ces conneries, j'espère que chez Rik il y a un mec qui rit et un mec qui s'est barré.

      ...et Hitchcock ça veut quand même dire "attache-bite", alors le petit gros qu'il arrête de montrer qu'il sait cadrer des oiseaux sur un fil et qu'il réduise la dose de sel dans ses pâtes.


      Dernière édition par Minos le Jeu 11 Jan 2018 - 17:18, édité 1 fois
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      Il en faudrait plus des Rois comme Messire Minos. Un mec bien, y'a pas de doutes. Un peu plus et il me persuaderait vraiment que je suis Pape. Déjà que les champis aident pas à garder les pieds sur terre, j'dois avouer que le Royaume des Cieux, je fais plus que l'entrevoir là. J'vais tenter un coup de téléphone rouge au bon Dieu bientôt à ce rythme.

      En plus de ça, on tourne pas au pti lait. Pour rien gâcher, Lloyd nous amène rapido la suite du menu, et c'est pas de la piquette bas de gamme comme je me tape trop souvent. Tellement c'est bon, jte sirote le bazar comme pas permis. Mais boire, ça donne faim, c'est bien connu. Alors je prends l'autre moitié de mon champi pour tasser le tout. Pas ma faute aussi si c'est le seul truc solide à se mettre sous la dent sur notre table.


      Majesté, si tu permets, on va pas s'envoyer nos titres à la figure tout le reste de la soirée. Moi, j'ai pas de bleu à la fierté, on peut laisser l'égo-trip de côté un temps.

      À la réflexion, ça a une sacrée classe de balancer une réplique pareille. Pas de bleu à l'âme, ok on oublie la pomade...mais dl'huile de massage à la place, ça se refuse pas, ça non !

      J'vais t'appeler Minos, comme tu m'l'as proposé. De mon côté, je te fais grâce de mon titre.

      Hmm, ça commence à secouer sérieusement dans les écoutilles. L'avait raison le collègue, ses champis, c'est pas pour les tarlouzes. Et même si j'en suis pas une, j'ai un peu forcé la dose. Les perceptions commencent à se flouer. Sensation exquise pour le moment. Pendant que ça dure, tentons une impro-bible ( how how ) réponse. Je prends la mine de la Pythoracle, faisant mine de palper mon inexistante barbe de prophète, index tendu vers ciel, ou à défaut le plafond de la boutique.

      Actis Para Vis Ci Ectum, cher ami. Le pontificaliste Seigneur, dans sa concupiscente discursivité, gratifiera d'une douce miloperie cette contrée absconse de ses bienfaits moratoires. Amen.

      * Applau public. *

      Et ouais mon pote. Rarement Pape aura tenu si poignant discours. Les "I Love You Holly Father" sont scandés dans tout le bar reconverti en cours papale. Les dames de compagnie d'Aphrodite se battent pour se faire dédicacer les jumeaux, les trifouilleurs de gosses arrivent à la rescousse, ça sent l'orgie à plein nez et...

      Woaaaouh. Retour en flash au réel. Merde alors. Ça fout un choc de revoir la gueule de Minos. Surtout en multicolore et triangulaire. Suis dans le rouge. Mayday Mayday. Remarque, je sais pas si mon Souverain de collègue a tout compris à ce que je disais tout à l'heure, parce qu'il se met à me parler de bîtes et de pâtes tout d'un coup. Même si ses propos sont assez douteux, je suis omnicordieux et miséripotent, alors je m'offusque pas de ses propos graveleux. Sa-(lui)-tan l'habite peut-être, mais jle pardonne.

      En plus, ça donne foutrement faim de parler bouffe. Foutrement... Hahaha, je m'aime. Et Bon Appétît bien sûr.

      Bordel, ça déconne sec dans le cockpit. Cockpit... COCKpit ? Hein ?? Ohlaa, on va pas s'en sortir de ces histoires de queues et de nouilles bordel.


      Alors, Lloyd, elles z'arrivent oui, les pâtes ? ...

      Lloyd revient, il tire la gueule du mec qui est pas dans un état second. Et en plus, l'a pas les pâtes.

      Merde Lloyd, tu m'avais pas dit que t'avais des jumeaux vieille fripouille. Ramenez toutes les réserves de bouffe du coin, et z'en faites pas pour la note. Les caisses de l'Église sont inépuisables, on extorque du pognon à tout bout de champ au monde entier, j'pourrais racheter vot' boutique et toute cette île avec si j'voulais !

      Lloyd et ses frères repartent dans une symé-trique impressionnante, je me retourne vers Minos. Curieux, l'est en double lui aussi. Petit moment de flottement. Rire bête.

      Burps.

      Paf.

      J'viens de faire un gros bisou à la table moi. Jme redresse. Ça tourne dur. Y'a plus qu'un Minos, ça va mieux. J'vide d'une traite mon fond de verre et me ressers manière me m'achever une bonne fois pour toutes.

      Pourritures d'hérétiques communistes, ils m'auront pas ! Jamais ! À ta santé Minos ! Hips !
        Tain mec, tu sais ce que t'es ?

        Ca, c'est que je questionne vainement au co-pilote de la route de l'ivresse. Qui tient le volant bordel ? On part dans toutes les directions. Le curton a dû vénérer ce bon vieux Dyonisos dans ses heures de fourche, parce qu'il tient le coup niveau contenance. A moins qu'un ténia se soit logé dans son tuyau à viande, auquel cas je te raconte pas l'état du machin, à s'en décoller les ventouses pour aller voir de l'autre côté de l'anneau à fumier s'il peut y gerber une coupette ou deux histoire de reprendre du service. L'image est dégueux, mais la métaphore me fait marrer.

        T'es un putain de génie.


        Oh con, la première fois que mon moi discours direct devance mon moi discours indirect. Dis donc, si je t'emmerde à décrire la scène je peux me casser aussi, t'auras l'air bien malin avec juste tes lignes rouges pour étayer l'histoire de ta vie.

        Oh, pas la peine de monter sur ton grand cheval.

        Minos, avec toute l'affection que je porte à la création que tu es: ta gueule. Bon, ce que je viens de dire, c'est la souite de ma première réplique. Et pourquoi c'est un génie les clés s'y astiquent ?

        Parce que t'as tout compris mec, ce sont des salopards de communistes les gens ici. y a que des moustachus fumeurs de pipes pour prétendre qu'heureux qui communiste a fait un long voyage. On laissera pas ça faire Rikiki, l'est temps de purger le monde de sa racaille communiste avec l'aide de Dieu et d'une poignée de Marines.

        Et voilà, la messe est dite. Je marche comme une mannequin qui croise les jambes à chaque pas, sauf que moi j'ai pas des jambes fines comme tes poignets, je m'emmêle les jambons et j'engueule la table de me crocheter la papatte avant de filer contre le mur le temps que je me vautre. J'me suis pas vautré, c'est la planète qu'a bifurqué de nonante degrés (ou quatre-vingts dix, mais dans mon peuple souterrain on dit nonante alors merde). je pousse la planète des deux bras pour la remettre dans sa bonne amplitude. Comme je suis un peu décousu des muscles, me faut quelques secondes pour y parvenir, mais mission accomplie chef. Comme la porte a changé de place, je fore une nouvelle plus mieux avec le coude et je balance en plein milieu de la rue principale la table maoïste avec la tendre jubilation d'un Longinus qu'a bien aiguisé sa lance pour piquouzer le fils juif du dieu catholique. Je fume pas, mais je brûle, alors j'ai toujours un feu sur moi. Je te cogne habilement le silex sur le soufre et laisse les étincelles rendre le verdict du jugement. Problème camarade, ça prend pas. Dieu a fait cesser la pluie pour regarder comment on traite les vodkaliens dans nos régions, mais l'a pas asséché les sols. Foutre dieu, va falloir passer au plombé.

        Je fais une troisième porte, encore plus belle que la seconde, et invoque l'aide du Pape.

        Hey, je crois que la table a un bon avocat de la défense, tu peux amener le procureur Molotov ? Faudra bien ça pour rendre justice Padre.

        Pendant que je laisse l'inquisiteur préparer son breuvage à feux de joie, je vais chourer façon flagrant délire de la paille pour nourrir la volonté de Dieu qu'on s'apprête à imposer à cette humidité bolchévik. La table est bien barbée de foin qui lui donne de plus en plus l'évidente ressemblance de cette crevure de Raspoutine. C'est pas un spectacle pour les enfants, demain le jour se lèvera plus pur que la vieille.

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        Je...Je suis un génie ! Vierge Marie de maman spirituelle, ton fils a réussi dans la vie, c'est officiel. Un King qui te dit You're genious man, ça vaut tout l'or du monde. Tellement c'est émouvant j'ai failli en avaler mon verre de travers, mais y'a des limites à pas dépasser non plus. 'tout cas, pour sûr, sa manière d'éteindre l'incendie en jetant de l'huile sur le feu, j'ai aimé.

        L'incendie, c'est mon égo démesuré depuis que j'ai été promu Pape, et l'huile les louanges qui suivent l'affirmation de mon nouveau meilleur ami. J'explique parce que je suis pas sûr que tout le monde puisse comprendre les croustillantes métaphores glissées dans les divins propos qu'échangent un Monarche Absolu et le Maître incontesté d'une Religion.


        T'entends ça Lloyd ? Suis un génie ! Un putin d'génie mec ! Tournée généraaale !

        Lloyd est pas là. Lloyd est caché, je crois qu'il flippe un peu devant le concours de perce-murailles de Minos contre Minos. Et le perce-murailles veut faire un feu d'artifices. Yeah, du tout bon. J'fais le tour du proprio puisqu'il est plus là, et empoigne deux bonbonnes de picole sans grande valeur il me semble, les bouteilles où l'étiquette est floue sont rarement les meilleures. J'ai un petit pincement au cœur à sacrifier sur l'autel de la Gloire même si c'est pour une bonne cause.

        Empruntant la toute dernière porte créée en date, j'arrive, instrument de la Justice Divine en main, pour châtier la félonne table.


        Vos sacrifices ne seront pas vin ! Hips !

        Avant d'embraser le bûcher en ignorant les cris de terreur et les supplications de la vile table rouge, j'prends une lampée de ce doux breuvage flambant, manière de voir si le sang du pti sauveur a toujours le même goût.

        Sans doute que ça crame, mais je sens plus rien. Palet ignifugé mec. Et fort de mon Bac +8 section Sommelierie, je lâche ma sentence, d'une voix un peu crapax je dois bien avouer.


        C'est assez délicieux mon bon.

        Un raclement de gorge plus tard, je retrouve ma mélodieuse voix et peut fracasser tout sourire ma torche-verre sur l'édifice fièrement monté par Minos.

        Le brasier rougoyant se reflète dans nos yeux scintillants emplis d'un sentiment de fierté et de satisfaction mêlées...

        Non j'déconne, tout ce que je sens moi, c'est que c'est cool. J'en veux plus.


        Ami Minos, cet acte symbolique n'est qu'un commencement. Cap vers les habitations les plus proches ! Allons répandre la bonne parole, apporter le Châtiment du Juste à ceux qui osent se rebeller et sortir du chemin de la bonté, de la vérité et des lois de la physique !

        Et je sais pas pourquoi, mais j'ai une furieuse envie de flageller mon prochain viet-kong à coup de sandale, moi.
          L'a raison le Rikiki. On a cramé le chef, ça c'est sûr, mais qu'est-ce qui prouve qu'il n'a pas encore quelques vicieux renégats qui complotent déjà des représailles dans les lucarnes sombres un tesson de rouge ? Hein ? Parle pourriture. Hum, désolé lecteur, j'ai vu rouge, du coup t'as paru un poil plus communiste qu'en réalité. Faut pas m'en vouloir, suis un peu pompette. Ou alors c'est le champi qui me joue des tours ?

          Je m'emmêle les crayons parfois. Tu peux pas dézinguer un type si t'es pas sûr qu'il mértie de crever, alors j'enquête.

          Sergent Minos, ouvrez! Ouvrez au nom du Roi!

          Je tambourine un bon quatre coups sur la maison qui fait face au spectacle, mais rien. Si ça n'ouvre pas, c'est que ça a un truc à cacher.

          Je crois pas que tu puisses me faire ça à moi Shelly, après tout ce qu'on a partagé. Ca représente quand même quelque chose.


          J'ouvre mon petit coeur de mec de droite, et rien, que dalle. Ah si, j'entends un "Allez vous-en" étouffé par l'épaisseur du bois de la porte. Autoritaire la voix, Shelly a une voix de mec. Suis pourtant pas rentré si tard. Bon allez, on négocie. Je pense lui dire un truc genre "c'est un coup bas ça, Shelly, mais je comprends que tu joues à la dure pour appâter le chaland, mais calme le jeu et laisse mes couilles tranquilles". Allez, moteur, action:

          Bon, écoute, maintenant tu commences à me crisper. Ca fait deux bonnes plombes que tu me bassines et moi j'encaisse les coups avec politesse alors que je peux à n'importe quel moment exploser ta porte. Tu m'connais j'crois ? A trois je casse tout. Un. Deux.

          La porte cède. Je me baisse pour ne pas arracher deux étages sur mon avancée et je dégote un vioc qui ne ressemble pas du tout à Shelly et qui me braque avec une vieille carabine à rad'cafards dans ce qui servait avant de salon.

          Trois.

          Qu'est-ce que vous me voulez ?


          Ta gueule, je suis pas venu pour toi.

          Le vieux gars voit que je m'intéresse au meuble entouré de canapés. Bingo! Faudrait pas voir à me prendre pour une tanche, la nappe brodée ne cache pas du tout la racaille. je soulève la table complice de son chef et je la balance par la fenêtre. Je la récupère sitôt sorti et l'éjecte du pied dans le brasier. Foutre dieux, que j'aime cette odeur. J'inspecte une seconde maison. Une femme seule et qui tousse tellement que j'y mettrais pas une canne à plaisir m'accueille. Elle essaye de résister quand je lui pique ses deux tables, mais elle ne m'arrête pas plus qu'un panneau 50 sur une route toulousaine. La collection prend de l'ampleur, y avait une armada de camarades dans cette ville. Comme on a percé des trous dans tous les foyers, les gens sortent. Tu devrais voir ça, des engagés d'office au topic Zombieland. Ils ne mordent pas, mais ça ne les empêche pas d'être morts.* Je les mire, puis je mire le Pape. Pas de peur dans nos mimiques, plus un genre de malaise. On est beurrés comme des gaufres et eux ils crèvent dans la sobriété la plus indigne. Ca me révulse un truc dans le bide, j'ai les tripes qui se nouent et le besoin de gueuler.

          Réveillez-vous, bordel de vous, elle est morte votre ville. Vous voulez continuer à crever comme des cons dans vos coins ? le Clergé ne le permettra pas. Puisque vous vous accrochez à votre trou à rats comme un Oedipe à la chatoune blanchie de sa pétasse de mère, on va vous forcer le deuil mes gaillardes.

          Je me dirige vers la grange, prends autant de foin que je peux et y fous le feu. Avant de me brûler les bras, je balance le tout sur l'une des façades. Le truc cool dans ce genre de ville "western" c'est que c'est tout en bois et que les bâtiments sont collés les uns aux autres. Le vieux à qui j'ai cramé la baraque veut rentrer pour sauver des objets, mais y a plus rien à sauver depuis longtemps dans ce taudis. Je le plaque au sol d'un revers de main et laisse les flammes faire pitance. On va quand même accélérer le processus, des fois que les gens se mettent à oser un truc débile. Je reprends du foin que je compacte en boule autour d'un bouteille vide, j'allume et la dépose aux pieds du Pape.

          Si ça sainteté veut bien se donner la peine.


          * Note de l'auteur: Phrase à ne pas sortir de son contexte bien entendu


          Dernière édition par Minos le Mer 9 Nov 2011 - 23:33, édité 1 fois
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          C'qui y'a de bien avec Minos, c'est qu'on fait une bonne équipe. Un bon tandem. De fait, on est efficaces. On a une mission, on la mène à bien en veillant à respecter une juste répartition des rôles. Lui, il organise la rafle.

          Serchent Minos ! Oufrez ! Ouffrez au nom de Moi !

          Vite fait bien fait, il amène les félons au camp. Et moi, je peux leur offrir leur dernière douche de bibine à ces maudits traitres..

          Comment on les reconnait les traîtres ? Facile, les pieds de table griffus, c'est infaillible. Quand mes agneaux sacrificiels arrivent à la bergerie, j'entasse tout ce beau monde sur les braises mourantes du précédent bûcher devant le public venu nombreux assister au Chatîment Divin.

          Bien vite, le contenu de mes premières bouteilles ne suffit plus, et je suis forcé de partir en réquisitionner de nouvelles pour notre Juste cause. Mais Lloyd y veut pas. C'est sa collection perso, qu'il dit.

          Dis donc, Lloyd, c'est très suspect ça de garder une planque perso comme ça. File moi ta picole de Juif !

          Lloyd passe les bouteilles. Hmm, trop facile, ça cache quelque chose.

          Tu crois qu'je suis débile ? Tout le monde sait que les Juifs ont une fausse planque de Picole de Juif sous leur comptoir pour protéger la vraie planque ! File moi la vraie picole de Juif, Lloyd !

          Haha, jle savais. Son nez crochu l'a trahi ! Je ressors en conquérant, brandissant mon trophée à la foule interdite. Ben quoi, souriez, applaudissez ! On vous sauve la vie vous vous en rendez pas compte ? Foutu pauvres, ils savent même pas réaliser quand le bonheur se présente à leur porte.

          Ouais le bonheur qui toque chez vous il fait 6 mètres, peut vous faire plonger dans le coma éthylique avec sa seule haleine et ressemble à un homme des cavernes et alors ? Tu juges sur les apparences ? T'es raciste ? Non mais.

          D'ailleurs, le bonheur arrive, un bon gros fagot de foin en main, et le dépose devant moi. Il me presse de le cramer.

          Heil, heil, un instant. On peut pas être au four et au moulin cher ami.

          Une ptite lampée pour la route ...

          Glouc.

          ...ou ptetre même deux...

          Glouc.

          ...et le reste sert à faire flamber l'édifice entier !

          Mais ce n'est pas tout. Loin de là, ce n'est même qu'un début. Je me sens comme investi, auprès de ces gens que nous devons sauver de leur propre condition, sauver d'eux même. Alors, je me retourne et fais face au groupe entier. Certains semblent prêts à pleurer, les ignorants. Je me dois de leur rappeler la doctrine que je prêche. Picoler avec l'amour du prochain, ou un truc du genre.

          Mes amis... Je suis désolé... je ne veux ni conquérir, ni diriger personne, je voudrais seulement vous aider, aider tout le monde dans la mesure du possible.

          Sauf les juifs et les communistes, faut pas pousser non plus...

          Chacun de nous a sa place et notre terre est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Mais celle-ci est morte. Tu es poussière et tu retourneras en poussière, disait mon Père tout puissant. Vous n'obtiendrez rien à rester ici. Partons chercher les Vignes du Seigneur, ensemble, main dans la main. Mes frères, mes sœurs, partons trouver...la Terre Promise !

          Plus je parle, plus j'accompagne mes propos d'une gestuelle enflammée. Dans la foule, les sceptiques se font de plus en plus rare. Quand je me tais enfin, les applaudissements prennent le relai, de plus en plus nourris. Surfant sur la vague de la popularité, je lève un index haut vers le ciel, avant de désigner au hasard une direction. La gauche. Ou l'Est je sais pas.

          En avant !

          Lentement, la colonne se met en marche. Tandis que je me retourne vers la haute silhouette de Minos, un grand-père et son petit-fils me dépassent.

          On mange pas à la maison, grand-père ?

          Pas ce soir, non.
            Oh putain, mon cheval! J'étais tellement occupé à ponctuer le discours du Pape de quelques "à poil" que j'en ai oublié mon compagnon. En entrant dans la grange, qui commençait à cramer avec toutes braises qui n'en font qu'à leur tête, je retrouve mon bon vieux Nobu en train de placer un max de foin dans un coin. Ha ha, la baraque flambe et il protège la bouffe, ça c'est un bon gars. Je lui dis d'arrêter de se goinfrer de cette saloperie, ça va le rendre malade. Lui file plutôt un bon saucisson de canard que j'ai obtenu d'un vendeur lors d'une précédente aventure. Un type qui faisait des bruits aigus et empestait la sucette à l'Annie (tu vois l'genre).

            Nobu tient le sauciflard comme les libéraux leur cigare, ça lui donne un air foutrement spirituel. Je prendrais bien une photo si je savais que ce que c'est.

            J'te l'allumerais bien, mais j'ai pas de feu sur moi WAH! HA! HA! HA! HA!


            Ma meilleure vanne de la soirée enfantée dans la grange, je la quitte avec la brave monture pour retrouver le prêcheur qui a fait route vers le Sud-Ouest...ou Est-Sud-Est ? Toujours un peu confondu ces deux-là, mais il sait où il va le gus et c'est pas vers la Mecque. Dommage de partir si vite, il faisait bien chaud dans c'te ville, mais la mission divine n'attend pas. M'enfin, les gens on l'air content, galvanisés par les senteurs saturées au carbone des ennemis qui craquent encore sous la fureur du brasier. Trop tard pour vous. Dieu a de la pitié, nous pas. Nous, on est normâles. La table en chêne du bar de Lloyd aura toute la biomasse pour repenser au gland qu'elle m'a jeté au visage. Tiens, j'ai comme la sensation d'avoir oublié un truc....mon cheval !?! Ah non, suis dessus. Boarf, c'est que c'est pas bien important.

            Je remonte un peu la file de pèlerins pour regagner le pas divin du pas-divin. Le Papa-mobile tend toujours son bras vers là où il marche, mais comme il ne marche pas droit, sa direction est un peu approximative. Les gens filent ses directions aléatoires comme une queue de spermatozoïde. Tous vers la terre promise. Terre promise ? C'est quoi c'te machin ? Je me suis promis de regagner ma terre moi, c'est là qu'on va ? Ils se sont tous promis de rejoindre mon royaume ? Mwairf, Jean Doute. Je regagne la hauteur du perché curton en comptant sur Nobunaga pour suivre sa route imaginaire.

            Dis donc le Rikain, elle est encore loin c'te principauté promise ? Pas que je sois attendu ailleurs (si ce n'est de quelques centaines de gars) mais on a plus d'une bouche à nourir et je sais pas multiplier les pains moi.


            Enfin, pas de ceux qui laissent des dents, mais là j'm'éloigne et pas qu'au sens figuré. Le Guide (Furher si tu préfères, ami occupant) me rassure avec un argument imparable, alors j'arrête mon numéro de pisseuse et je profite du voyage.

            Lloyd, tu nous change la salive en vin s'teu plait ? Oh putain le con, voilà ce que j'ai oublié!

            Je rebrousse chemin et file vers Dead Wood. Il y a du monde à sauver.

            Tagada tagada fait Nobunaga, en cheval assumé qu'il est. Blurp fais-je de mon côté dans un vieux renvoi acide qui me donne le goût du vomis plein les papilles, sans parler de l'odeur qui ne trouve que mes narines où se réfugier. J'ai pas fini de me dégoûter de mes propres odeurs qu'on arrive en ville, et pas celle du Daniel qui bat l'avoine. J'enf.....tiens, il y a trois portes chez Lloyd. Je dois être noir, alors autant viser celle du milieu. Ca rentre, c'était fait à ma taille. En pénétrant dans le rad' qui se fait sévèrement dragué par l'incendie, je vois Lloyd figé comme une statue de cire. Devrait arrêter, la cire ça fond. Moi aussi je fonds d'ailleurs, mais sur les bouteilles. Faudrait pas qu'elles gagnent plus de degrés calorifiques que....des degrés tout court...C'est des degrés de quoi qu'on indique sur les bouteille ? J'ai tout le chemin du retour pour y songer. Tant que j'y suis, j'embarque Lloyd. On lui a vidé la banque pour pas un rond et réduit en cendre le taudis, on peut bien le taper à l'arrêt le plus proche pour compenser.

            Nobunaga bien chargé de gnôle, comme moi, on repart retrouver le groupe. Au passage, je croise des gens à poil dans la foule depuis le discours ponctué du Rikain. Y en a qui me prennent au mot, et pas sexuel alors pose tes deux mains bien à plat sur ton bureau crasseux ou ta table en verre auréolée de toutes les saloperies que t'as bues ce dernier mois. Bref, se sont désapés suite à mes injections*, la scène veau d'or. Je me moque finement d'eux en les traitant de cons et rejoins Seine Heiligkeit Riek au nom d'oiseau, bien digne d'un nid d'aigle.

            T'rends compte le Pape ? On allait gaspiller le sang de Chris et perdre notre tirebouchonneur dans la croisade. Mais j'me suis ramené en cavalier de l'apporte-calice pour que Jésus reste hémophile toute la soirée. Amène.

            Le "Amène" c'est pour Nobunaga, pas le Seigneur, encore qu'il peut venir bibiner les veines de son Fils avec nous. On lui laissera même une place assez proche pour renifler nos aisselles, en bon Pape et Roi qu'on est. La distribution commence, tant pis pour les retardataires. Lloyd, lobotomisé au milieu d'une foule regagnant vitalité, ne boit pas. Quel pro ce Lloyd, plus besoin de se demander si ça l'excitait de voir ses millésimes accumuler les couches de poussière.

            Lloyd, tu ne bois pas ?


            Je...n'ai pas très soif.

            Tu trouves que ce qui est dans ta bouteille n'a pas l'air catholique ?


            Un rire gras des nantis émane jusqu'aux cieux. Tous les gens ne goûtent pas encore à l'humour, mais c'est normal faut les réhabituer un peu. En tout cas les gosses, pour une fois, donnent l'exemple. Se sentent plus pisser d'avoir autre chose à faire qu'une bataille d'araignées mortes ou prendre des paris sur quel papounet va cracher le plus gros morceau de poumon. Pour sûr, on les a fait quitter un lieu maudit. Mieux encore, on a foutu le feu à l'enfer et ça, c'est quand même la classe.

            Au fait Pie XII, t'avais pas laissé un clodos dans une des antichambres du diable ?


            * L'auteur suppute** que son personnage voulait dire injonction, mais ne peut rien promettre.

            ** L'auteur ne t'insulte pas.


            Dernière édition par Minos le Jeu 11 Jan 2018 - 17:43, édité 1 fois
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            Le convoi des braves est lancé, et même si on craint une attaque apache, même si le sol est meuble sous mes pieds, même si le décor bouge à l'horizon, rien ne saurait nous arrêter : on y va tout droit. Les p... de quoi ? Où ça qu'on va ? Meuh dis donc, jt'en pose des questions moi ? Sale môme. Bois plutôt un peu de cette boisson, ça te Calva, t'arrêteras dme faire chier pendant qu'je soliloque. Glou. Glou. TKO. Ding.

            J'disais donc. Les pauvres qu'on vient de tirer du goulag retrouvent un peu de leur entrain, et on avance au rythme des "À...à...à la queue-leu-leu " des plus libertins qui viennent faire écho au propos de sa Seigneurie Monarchiale de Minos. Ptetre pour ça qu'on se trimballe la dose de naturistes dans le tas. Les pervers matent les miches de leur propres femmes, sifflent tous en choeur et gueulent Kwaaai, mais comme on est civilisés, j'leur rappelle l'une des règles élémentaires de la vie en société. La tolérance.

            Scylence, scylence où je fais évacuer la file ! On est pas chez les viet-kongs ici un peu d'tenue. Et c'est 50 000 Berrys par fesse à poil que vous devrez raquer. Soit 37 254 Berrys. J'vous épargne les virgules les calculs compliqués personne aime. Vous m'ferez cinq cul sec aphone pour la peine. Compagniiiie Halte !

            La colonne s'arrête. Heureusement qu'on a pillé la boutique chez Lloyd, on est équipés. Chacun sort son shooter et sa bibine et on siphone les fonds de bouteille religieusement. Moi un peu plus que les autres; comme j'suis là pour montrer le divin exemple, j'ménage pas ma peine et me ressers deux fois. Reprendre la tête du convoi après ça relève du Miracle, mais le sang du Paternel qui coule dans mes veines m'autorise bien ça. J'allais passer la 6è vitesse de la Papamobile quand Minos revient vers moi avec une question pertimanante que je gère haut la main.

            Pas de panique, un grand sage m'a dit un jour, "ici c'est un pain pour deux pralines kiki". À ce tarif là, on pourra en distribuer longtemps.

            Pour fêter la bonne nouvelle et le retour de Lloyd – l'était passé où celui-là ? - on se ressert une rasade. Mais une voix dans ma tête vient me rappeler un détail qui m'en fait presque déglutir. Pas que j'ai pas fait la vidange une fois ou deux en chemin, mais là, c'est pas pareil.

            Au fait Pie XII, t'avais pas laissé un clodos dans une des antichambres du diable ?

            Jdis ça à Minos aussi sec...

            Merde, j'ai laissé un clodo dans une des antichambres du diable !

            ...et file fissa récupérer le pauvre bougre. On abandonne personne derrière surtout pas un type qui joue aussi bien de l'harmonica. Si un jour je dois régler des duels au dé de 6 sacré, j'aurais besoin de lui pour faire le fond sonore. Je retrouve le manant au seul endroit digne de sa condition. Le saloon. Il a décidé de combattre le feu extérieur par le feu intérieur à coup de vinasse, avant de se retrancher dans les apparts personnels de Lloyd devant la charge des flammes.

            Quand il voit qu'jviens pour le sauver, le brave homme pense à s'asperger la gueule d'un truc translucide qui ressemble à de l'eau pour passer le rideau de flammes sans y laisser la vie. Manque de peau, le pauvre homme a pas de chance, et s'embrase en essayant d'échapper au brasier.

            Wah, il pète le feu ce pauvre homme !

            La justice divine a encore parler, l'eau c'est très mauvais pour la santé. La bonne nouvelle, c'est que l'harmonica est intact; la moins bonne, c'est qu'un autre sans-abri est mort en cette rougeoyante nuit d'hiver. J'demanderai au vieux de le ressusciter demain, mais pour le moment j'ai une population à guider. Un miracle après l'autre, y'a pas le feu au lac.

            J'bois une lampée de la potion qu'le défunt croyait eau en son hommage et me remet en route. Avec toutes ces conneries, j'ai pris du retard sur la file. Sur l'étiquette de la bouteille, y'a écrit "Ni trop gris Cérine". Connais pas. Mais ça peut pas être mauvais. Glouc.

            Zzzzziouuuuuf'. J'trace plus qu'mon créateur sur les rocades sudistes pour rattraper la file. J'rejoins le groupe et décide de prendre les mesures qui s'imposent.

            Les amis, prenez tous une gorgée de ce doux breuvage.

            J'ai droit à un regard interrogateur de Minos.

            Vos voeux sont exaucés ! On va rendre ce voyage un peu plus attrayant mon bon Roi !
              Mon voeu ? Quel voeu ? Rik a beau être un putain de génie de la lampée, je reste un poil méfiant quand un dévot me cause voeux. La chasteté, c'est pas possible pour un Roi et la charité, c'est dur quand t'es riche. Je peux faire voeu de richesse remarque. Ah ouais tiens c'est décidé, je fais voeu de richesse à partir de maintenant. De richesse et de violence aussi, comme ça je peux alterner. Mais revenons au Pape. Se passe un truc là, un genre de tableau qui se dessine dans ma tête. Rik, c'est serviteur de Dieu et donc genre d'avatar façon Jésus. Derrière nous, ânes et boeufs et je vaux bien trois Rois mages, de ceux qui suivent l'étoile du berger blanc. Mais oui! Toi là, le lecteur, la lectrice, le chat casse-couilles qui découvre des raccourcis clavier en marchant dessus, te foutant au passage du fait que ça coûte nettement plus cher qu'une piqure du véto, piqure à laquelle t'auras droit si tu continues à miauler si fort au matin, toi, vous, gens de tous physiques, de tous statuts sociaux (surtout prolos ascendant pauvres d'ailleurs, vous traînez sur un forum quand même), de toutes cultures (pareil), de toutes religions, toi qui te tape depuis le début des délires saucés de private jokes que tu ne peux pas intégralement comprendre, toi qui perds ton temps à nous lire pour un plaisir qu'on ne voulait ou pour une récompense qu'on exigera, toi qui espères peut-être encore qu'on va se battre, juste histoire de ne pas t'être tapé tout ça pour un putain malheureux percentil de dorikis, toi qui as depuis longtemps choisi d'accepter nos références au monde réel, méprisant totalement l'oeuvre de ce doué quoique japonais de Oda, ou qui trouves dans une ouverture toute relative de ton imagination subexistante que le délire a assez duré, qu'on a débuté à un endroit qui n'existe pas pour n'aboutir nulle part, toi qui constates que ce topic est égoïste, pure gourmandise mutuelle de joueurs qui sirotent l'humour comme leurs personnages d'alcools, c'est à dire non pas des ivrognes, pas de ceux dont on croise partout dans les rues et bars vulgaires, pas des boit-sans-soif mais des grands ducs, des princes de la cuite, des seigneurs, ceux qui laissent le commun des miséreuses éponges à leurs putasseries, à cent mille verres d'eux, à tutoyer les anges, de ceux qui reprochent aux cuitards tristes au vin petit et à la cuite mesquine de ne pas se prendre pour Dieu le Père, de ceux qui méritent de boire tant le reste des faces rubicondes doivent se faire oublier, toi qui songes à tout cela, parcours, t'enivres de mots et de leur lourdeur, avales nos idées de plusieurs traites -faute d'avoir une gueule assez large- depuis plusieurs tonnelets, voilà le pourquoi du comment de tout ça, la raison de ce que tu es en train de faire et l'aboutissement universel de ceci, de ça, de tout, en réponse surgie d'une interrogation inconsciente, un quarante-deux dont tu as pu suivre la démonstration. Dieu est vivant, unique et il a nos visages.

              Quand je dis nos, je cause de Rik et moi. Je dis ça, c'est pour éviter l’amalgame, le quiproyco minute soup. Te pointes pas demain à ton école ou ton boulot en te prenant pour Dieu, au mieux tu l'as rencontré ici. Après, comment un dieu unique peut-il avoir nos visages à Rik et moi ? Bonne question non ? Ben non, tu n'as rien compris à tout ce que viens de dire. je t'avais dit Rik, il ne comprend pas, ou elle, difficile à dire avec ce début de moustache. Je préfère revenir à l'histoire tiens, c'est plus accessible, plus logique.

              Donc, Rik buvait de l'explosif pour aller plus vite. Bon truc de grand mère au passage, tu as le droit d'essayer ça chez toi. Où tu veux en fait tant que c'est pas chez moi. Comme le bon pratiquant qu'il est est toujours pour pourvoir les apôtres en victuailles (Hitler, complète mon papy résistant), on goûte tous à la potion du druide et là, ça trace. Enfin je suppose que ça a tracé, parce que je me rappelle plus grand chose. Ben ouais ma gueule, si je t'ai tapé un mastaphrase c'était aussi un peu parce que juste dire que j'ai eu une absence, ben c'est un peu cheap comme suivi. Et si je me suis pas contenté de juste faire une éclipse sur l'absence, c'est que c'est pas un petit moment d'égarement, du truc de timide.

              Mon réveil coco, c'était pas juste un réveil, c'était un changement de décor, d'atmosphère et d'époque. Mes mirettes calibrent le net sur un plafond étincelant de loupiotes en cristaux collées à un tronc d'or rattaché à un si haut plafond que même les bras levés je pourrais pas l'atteindre. Elément pas banal, ça sent le luxe. Si je m'étais réveillé sur un fond étoilé, dans un rad' miteux ou tout lieu où suffit de gueuler pour entrer. Là, c'est du cossu, même mon costume c'est de la vraie fourrure. Ouais, suis en costume. D'après l'odeur,; c'est du singe, mais du singe albinos. Z'ont dû en butter de ces crevures pour me confectionner l'ensemble, j'ai que les pieds et les mains qui sont d'origine. C'est chaud, mais confortable, alors je suis content. Je le suis moins au moment de lever la tête. Le corps s’active, on te met cher pour t'être amusé la veille. Ou l'avant veille ? Je dis ça parce que le calendar avance d'un jour, à moins que je retarde. Ou pas en fait, c'est peut-être juste un décalage horaire. Ca expliquerait la couleur de peau des gens sur les portraits. Z'ont pas de blanc dans les teintes. Qu'on se comprenne, j'en ai rien à foutre de ça. Après tout ce que t'as dû lire, tu le sais maintenant, que je suis pas raciste.

              Bref, je me lève malgré la douleur, parce que je suis un bonhomme. Pis un un bonhomme qu'a besoin de pisser aussi. La pièce, c'est un genre de grande salle vide avec des tapis, des sièges moches aux motifs surchargés et avec pour tapisserie des gens aux peaux sombres se la pétant grave devant le roublard qui les a flatté du pinceau. Ca sent la cire, le poil de singe et le vomi. Les deux derniers c'est normal, j'en ai sur moi. Mais c'est pas ma gerboulade, pas la même odeur, puis trop peu pour se revendiquer de ma bidoche. Comme y a pas de chiottes à vue, je me soulage par la fenêtre. Beau décor. Des arbres, des lacs, des fontaines, un labyrinthe, le tout poivré de mecs zappés en gonzesses avec des perruques d'albinos et des gonzesses aux tailles de gamines dans des appliques en tissus qui leur gonfle les sacs à lait. T'as déjà vu un télétubby de VI six mètres tout blanc qui se soulage la canne à sels au-dessus d'un balcon en pierre albâtre ? Ben eux, oui. Mais s'en foutent. ils me saluent ces cons. Drôle d'ambiance. Je laisse la dernière goutte pour l'intérieur du costume et je me mets à chercher un truc qui manque. After the pee, the pope.
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              Bwah. Mal à la tête. Faim. Mais pas envie de manger. Beeurg. Ça sent la gueule de bois. Et puis ça pue la mort ici. Lève toi. Hmm. Lève toi.

              Allez, lève toi !

              Niaéh ?

              Ques aquo ? * Y'a une môme devant moi. Genre huit piges, en haillon, coiffée comme une sorcière. Flippant mes rêves. Bruyant et insistant en plus, il me tire par la manche. Ma manche ? C'est quoi ça ? J'ai un costard zébré maintenant moi ? Blanc et noir. Pas mal. Seyant ce qui faut mais c'est pas du sur mesure.

              Allez, debout debout !

              Hmm, encore cinq minutes...ZZzzz...

              IIIIiiiihhhhh !!!

              Waaah !! Bordel ma têêête !!!!

              BRAAK. Elle a failli m'exploser les tympans, cette imbécile. Knock Out la vision, bien fait. Immobile. Silencieuse. Inconsciente. Étalée par terre. Tiens, bizarre ce sol. Genre...Un ramassis d'ordures ? Je sais d'où vient l'odeur maintenant. J'suis où au juste ? Ruelle sombre, nauséabonde, étroite... Ça a l'air bien réel, n'empêche.

              Hmm. Elle a l'air vraie cette môme aussi. Elle était plutôt tangible quand je lui ai collé une beigne. Merde, je suis éveillé. Oui, mais si j'suis réveillé et que c'est réel... J'viens de dormir au milieu d'un tas de déchets. Et j'viens d'assommer une pauvre gosse. Ah ben.

              Minute, pourquoi elle gueulait au fait ? Là. Y'a un truc qui bouge à nos pieds. Gaffe. Je suis pas au bout de mes surprises. Sais pas trop ce qui s'est passé depuis l'épisode nitro avec le Roi Minos mais ça a dû être puissant. Les trous noirs c'est le signe d'une digne soirée mais si des bribes de souvenirs pouvaient revenir manière de, je serai pas contre... Iik Iik. Une souris ? C'est que ça. Elle est en train de ronger un os. Mazette, bel appétit. Un cadavre tout propre. Une carcasse de... Un carcasse de quoi, d'ailleurs ? Voyons... C'est un crâne ça ? Merde oui, c'est un crâne. Du genre humain, ça en a tout l'air. Rha c'est dégueulasse, j'ai pioncé à côté d'un macchabée. Dans le genre surprise au réveil, y'a plus fun faut avouer. Qu'est ce que j'ai foutu cette nuit ?

              Bon, occupons nous des vivants d'abord. Réveiller la petite. Ça serait pas le coup de l'avoir giflé un peu trop fort. En même temps, qu'est ce qu'elle braillait.

              Hé, gamine, ça va ?

              Un oeil s'entrouvre. Bon signe. Un deuxième, elle reprend ses esprits.

              Désolé, je croyais que tu étais une illus...

              IIIiiiiihhhhh !!!

              Tcha, arrête ça !!! **

              Ce coup-ci, je fais gaffe de pas lui avoiner la gueule, mais je braille au moins le double d'elle pour la faire taire. Et c'est efficace.

              Iii * sage *...

              Merde à la fin, c'est quoi cette manie de crier aux oreilles d'un homme qui décuve; elle veut ma mort ou bien ? N'empêche, elle a retenu la leçon on dirait. Bon, on va peut-être pouvoir discuter dans le calme.

              Dis moi petite, pourq...

              Il faut pas rester là monsieur.

              Oui, c'est vrai, on peut tout aussi bien discuter dans un endroit salubre.

              Elle me regarde comme si j'étais dérangé. J'ai dit un truc qui fallait pas ? Son doigt pointe vers moi. Quoi ? J'ai une tâche sur mon cost... ? Arf, voilà autre chose. Une chose rouge, ronde. Du sang. Une belle auréole sur tout mon buste. C'est pas le mien, j'aurais déjà senti la douleur sinon. Et puis, cette tenue ? Blanc et noir rayé, comme ça; c'est un uniforme de taulard. Taulard ? Sang ? Cadavre ?

              Pas le temps de réfléchir. Du bruit. On approche. Des voix autoritaires, plusieurs hommes. Je fixe le bout de la ruelle. Quatre hommes s'approchent, foulards devant le visage pour s'épargner la mauvaise odeur.

              Hé, vous là-bas !

              Oh,oh... Dans la série circonstances défavorables, jme classerais pas mal si j'étais arrêté ici. On va éviter de repasser par la case prison, j'ai déjà donné apparemment. J'attrape la petite par la main et détale en soulevant des masses d'ordure à chaque foulée. Limite à m'en faire dégobiller les résidus de picole de la veille. Mais chaque chose en son temps. D'abord, se tirer d'affaire. Ensuite, tirer au clair ce qui peut l'être.

              Hmm, dis moi petite, t'aurais pas une idée de ce qui se passe là ?


              * obscure locution occitane, Rik étant de South Blue, ceci explique cela

              ** on peut rapprocher cette scène d'une croustillante anecdote de voyage au ski comprenant un clic-clac, le pied nu d'un individu et le mouvement répété imprimé sur le pied nu par le dit clic-clac. Avec une aide extérieure généreuse
                Chercher un mec plus petit qu'un Oz, dans ce genre de baraque, ça devient vite un machin à te faire perdre la notion du temps. J'ai le pas vif et l'oeil balayeur, mais que des gueules de cons à perruques blanches dans les pièces. Et tous me sourient, s'irradient de ma présence comme si j'étais le messie.

                Messire !

                Je me retourne et vois à l'autre bout du long couloir aux tentures refermées par mon passage un petit machin encore plus petit que les autres. Et fin, bordel de merde il a été fait avec des restes de nerfs par le Saint Père c'est pas possible autrement. Il vient près de moi les mains l'une dans l'autre comme ces bijoutiers à accent guttural et se frotte les paumes en m'adressant un sourire éclatant.

                Sire, partout je vous ai cherchaaaaaay. Il faut vous changeay et vite.


                Sais pas si tu visualises comment un "aaaaay" se sonorise, mais imagine qu'un mec te cause en voulant te faire vérifier son haleine. Ca donne à peu près ça. Le petit truc a la voix qui porte salement et j'entends la fin de sa syllabe raisonner dans tout le couloir. L'est qui pour me parler comme ça ? En tout cas s'il sait que je suis Roi, c'est que je me suis présenté à lui. J'imagine que j'avais mes raisons.

                Hop! Hop! Hop! On se calme le rat. Qui me cherche ?

                La Cour a besoin de vous voir Sire. Nous recevons qui vous savaaaaaaay. Mais...qui a fermay ces tentures ?

                Ah ça, c'est moi ?

                Vous ?

                Ouais, trop de lumière dans votre patelin. Déjà les murs dorés c'est franchement dégueux mais en plus tous ces murs os et ce sol en marbre blanc, ça brûle la rétine et injurie le sens esthétique.


                C'est que c'est le château de Solar, Sire. Il doit être lumineux. Comme vous hé hé. Maintenant pouvez-vous me suivre pour rencontray qui vous savaaaaaay ?

                Ben non j'en sais rien et je m'en cogne, rat. L'est où le Pape ?

                Le Pape ? Eh bien il va arrivay dans la Cour. C'est lui l'invitaaaaaay.

                Ah ben voilà, il cause peu mais bien cet homme-là. Je le laisse me guider de ses petits pas à talons claquant sur le carrelage. Comme ce bruit m'énerve, j'ajoute de l'instrument à cordes.

                Au fait, je devrais peut-être pas le dire mais il y a de la chiasse derrière vos tentures. On a fait la fête ici hier soir ?

                Oui on a fêtay votre venue, mais il est encore un peu tôt pour ramassay les sanitaires. Les valays s'en occuperont fin de matinaaaaaaay.

                Euh, vous chiez derrière les rideaux ?


                Naturellement Sire, pourquoi ?

                Humpf, oh bha pour rien. Ca doit faire partie du pack chic du décor. Entre parenthèses on est où là ?

                Dans l'aile principale, nous nous rendons à votre chambre.

                Ouais ok mais c'est quoi cet endroit là ? Le château de Sable il est dans quel zone ?

                Au royaume d'Uffoy Sire. A présent voyons pour quelle toilette allons-nous optaaaaay.


                Je dois être bien loin de Dead Mood, bien loin de la civilisation en général d'ailleurs. Pendant qu'on crée des caravelles, qu'on perfectionne les prothèses et qu'on marche peut-être même sur la lune, soyons fous, ici on utilise des tentures pour se torcher et on donne le nom des gogues à un ensemble de penderie. Je capte que le pays dans lequel je suis ignorera probablement toujours ce qu'est la classe et le raffinement. Ce peuple doit siroter de la vinasse, bouffer du pain même quand c'est pas justifié et faire culture du lait fermenté, et légalement en plus. Seraient démocrates que ça m'étonnerait plus tellement tout est arriéré. Dans mon scepticisme éclairé, j'espère juste que jamais ces gens n'oseront prétendre à une quelconque compétence dans les arts culinaires, ça me ferait mal.

                Le rat vante le tailleur du château en précisant qu'il s'est dépêché de me faire un costume sur mesure et en voyant le résultat du labeur me dit qu'il n'y a pas que le tissu qu'il taille ce brave homme. Couleurs criardes, souvent dans le jaune que je déteste. Des bordures en or façon dentelle un peu partout, bas blancs collants en guise de jambières et des petites pompes brillantes avec encore des machins dorés dessus. Le truc aussi plaisant qu'un collier de macaronis pour la fête des mères. Sauf que j'ai pas l'hypocrisie d'une mère, quand c'est de la merde je le dis et j'me force pas.

                Mais c'est pas moi c't accoutrement. Où sont mes vrais vêtements le rat ? Où est Némésis ?

                Qui est Némésis ?

                Je soulève la tique du sol d'une paume de singe et je joue le numéro de king kong en colère quand la girly girl l'envoie chier.

                OU EST MON VISAGE ?

                Il trouille au point de ne pas attendre d'être près d'une fenêtre. Je l'éloigne un peu de ma gueule crispée et me dis à sa tronche qu'il en sait rien, ou qu'il y a un problème. Ses petits bras se recroquevillent en mante religieuse sur sa petite figure blanche et il se met à sangloter. Merci de m'offrir le rôle du méchant, ordure. Je vais devoir me démerder sans toi. Puis toi aussi t'iras te démerder sans moi.

                Bon, je vais me débrouiller pour les fringues. Tire-toi maintenant.


                Il gicle dehors. Je mire encore le truc jaune. Hors de question de porter ça. D'un autre côté, y aller avec de la gerbe sur le costume de singe je comprends aussi que ça se fasse pas, même ici. Plus le choix je pense.

                Quand les deux grosses portes qui refoulent le son d'un genre de réception s'ouvrent, je coule à l'intérieur de la pièce au clavecin en guise de bruit de zik d'ambiance et vois que je suis le seul que les broderies dérange. On me fixe, des pieds à la tête, souvent avec des escales. Eh ouais, suis à poil. Fallait un truc prestigieux et en la matière j'ai plutôt été bien vêtu par les dieux. La nudité a quand même l'air de les choquer. Quand je te disais que c'était un peuple d'arriérés. Ca pose pas problème à tout le monde remarque et le souci c'est que visiblement il n'y a pas mal de tailleurs dans le coin. Qu'importe, je sais défendre mon steak. Le plus important c'est de retrouver Rik et de se barrer de ce trou. Je sursaute, un mec fait claquer sa canne au sol à deux pas de moi et déclare de façon solennelle.

                Toc! Le Roi Marche.

                M'a fait peur ce con. Sa déclaration semble quand même apaiser la foule. On me sourit, on m'admire, on me dérange. Je suis malgré moi le couloir de vide entre les gens et ça me mène droit vers deux trônes vides. Un nouveau coup de canne et parmi les gens la voix s'élève à nouveau.

                Toc! Le Roi Siège.


                Bon. Comme l'idée d'avoir la raie à l'air était de toute évidence mauvaise et qu'une fois vêtu je devrai organiser une chasse aux sourciers, le me cale sur ce trône d'enfer et fixe ces courtisans et courtisanes qui me fixent aussi. Je te rappelle que j'ignore ce que je fous là, je sais juste que vu le mal de crâne que je me coltine, c'est pas un mauvais rêve. Un type sûrement noble m'adresse la parole, poli mais inquiet.

                Sire, le Pape Attend dans le couloir. Comptez-vous le recevoir dans cette tenue ?

                Toc! Le Roi Répond.

                Merci, machin. Quelle tenue ?

                Justement, aucune. Il est réputé chaste et pieux, le recevoir cul nu pourrait le choquer.

                Toc! Le roi Répond

                Aucune tenue tu dis ? Chercherais-tu à m'insulter ?

                Oh...non je disais...

                ...Tu ne disais rien, surtout dans cette couleur. Tu ne disais rien parce qu'au prochain mot, je te crucifie, je t'écartèle, je te réduis en cubes de viande et je te donne à bouffer à tes propres parents. Enregistré ?


                Euh...oui, Sire.

                Concernant ma tenue, mon pauvre sot (le mot choque l'assemblée), apprends que je porte un costume radieux, magnifique, nettement plus beau et sophistiqué que les chaussettes que t'as découpé façon patchwork pour te tailler tes draperies. J'ai un costume mon con, mais il est magique. Seuls les idiots ne peuvent le voir. Ce tissu dont je te ferai grâce du nom de la ville provenante - que tu ne peux visiblement connaître de toute façon - est si majestueux qu'il n'apparait que devant les visages dignes.

                Je me tais, ravi d'avoir rabattu le clape-merde de ce puceau arrogant. Faut pas plus de cinq secondes pour qu'un autre nobliaux prenne la parole.

                Moi, Sire, je vous trouve superbe dans cette toilette.
                - Une merveille digne de notre bon Roi.
                - Mais oui Marquis de la Vallée Poussin, vous êtes décidément peu avisé pour ne même pas déceler les coupes admirables de cet ensemble. Vous me surprenez oh ho, oh ho ho.

                Et voilà le travail. La Cour rit, s'amuse et vanne façon gentillets le Marquis. Ca a quand même l'air de le vexer. Il quitte la salle en hâte, les yeux prêts à fondre. Finalement l'est marrant cet endroit, je pense que je peux me marrer encore quelques temps. Mais l'est temps d'accueillir le bon Rik, suis sûr qu'il pourrait me rendre quelques souvenirs de la beuverie. Je demande qu'on amène sa Sainteté.

                Toc! Sa Majesté le Roi Reçoit Sa Sainteté, le Pape.

                Les portes principales s'ouvrent. Je vois les gens s'écarter du tapis en genre de satin doré (ben ouais) et la silhouette de ce bon prêcheur apparaître dans un halo de lumière qui me dérange pas. Le v'la enfin. La lumière se coupe quand les portes se referment. L'ombre découpée prend reliefs et couleurs. J'arrête de me réjouir. A la place de Rik, c'est un vieux machin avec une mitre de Saint-Nicolas et un code barre de rides sur la gueule. Rik ? Nan, peut pas être lui, ou alors il a pris cinquante balais d'un coup. Le vieux machin avance comme s'il était dans une file d'attente et lève des yeux gris et absolument inconnus vers moi. Il s'indigne. Je m'indigne. On s'indigne.

                Qui êtes-vous ? Qui es-tu ?

                Toc! Le R...

                ...Suis le Roi et t'es pas le Pape!!! Je suis le Pape et vous n'êtes pas le Roi!  


                Dernière édition par Minos le Jeu 11 Jan 2018 - 21:47, édité 5 fois
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                La bande d'aztèques qui me filent au train se lasse bien vite de la poursuite. Tu peux pas battre un homme saoul au sprint. Même quand il porte en prime une gamine sur son dos. Ben ouais, j'allais pas laisser en plan ma seule source d'informations. Alors on slalome parmi les monticules d'ordures qui jonchent les ruelles, comme un Judge sur des skis mais en mieux. On court, on court, et les tripes en fermentation me préviennent qu'il faudrait pas que le footing s'éternise sans quoi le mélange détonnant de tout ce que j'ai ingurgité hier soir risque d'emprunter le trajet inverse aussi sec vers la sortie. Come on Rik, you can win the race ! Au bout de cinq minutes, j'entends un dernier " Enculé d'ta race !" résonner au loin. Ils renoncent. Tant mieux, j'sens une espèce de relent remonter à la surface. L'est même pas impossible que j'...

                Beeergh.

                Hum. On coupera cette scène au montage. Un Pape prit en flagrant délit de décuvage sur la voie publique, c'est un coup à voir les Rabbi Jacob et les Barbus détourner des fidèles vers de plus modérés dogmes.

                Ça va monsieur ?

                Aaabsolument.

                Les effluves de lait de coco mariné dans l'alcool qui remontent me donnent presque envie de faire vœu de sobriété. Presque seulement. Même si, je dois avouer, avec tout le CH3-CH2-OH qui coule dans mes veines, ma mémoire à court terme en a pris gros sur le casque. Un squelette, une gamine, une tenue de taulard ensanglantée. Il va falloir tirer ça au clair. Au plus vite. Allez, top départ.

                Si tu me disais plutôt ce qui se passe ici, petite ?

                Il faut retrouver mon papa...

                Ton papa ?

                Oui. Il faut le retrouver.

                Mais c'est qui ça, ton papa ?

                Monsieur Rousseau.

                Rousseau ? Le nom me dit quelque chose, mais pas facile de recadrer les détails.

                Monsieur Rousseau ? Et on peut le trouver où ?

                Chez Madame Irma.

                Okay, on va chez Madame Irma.

                À défaut de meilleure piste. La gamine sait pas où elle habite. Moi non plus. Le désavantage de se trimballer en tenue de bagnard, c'est qu'on peut pas demander gentiment son chemin aux passants qu'on croise. Aussi humiliant ce soit de s'accoutrer en kosovar, je troque ma tenue contre des espèces de vieilles frusques trouvées dans le ramassis de détritus et qui m'offrent la plus parfaite des couvertures.

                Au prix d'une flopée d'insultes et de regards désobligeants – la charité chrétienne que je me suis efforcé de propager toute une nuit durant est tombée en désuétude dans ce bled – je parviens à extirper l'adresse que nous recherchons à tous ces civils qui s'empressaient de préciser avant tout "
                Je suis désolé, je n'ai rien sur moi ". Une seule obscure quinquagénaire aura fait exception à la règle, entamant la conversation de sa voix rocailleuse par un so sexy " Beaauw Chappeauw " sans que je comprenne trop pourquoi, j'ai égaré ma calotte Papale en cours de soirée.

                On arrive à destination, repère vite celle des maisons du quartier qu'occupe Irma. Au dessus de sa porte, une pancarte. Irma s'avère être une voyante. Ça sent la boutique d'attrape-couillons ou je m'y connais plus. Le genre à tirer les cartes de tarot et ta bourse dans un grand sourire en te promettant la fortune. Bwaf, une profession comme un autre. On entre. L'intérieur est coquettement décoré, avec la touche de mystique qu'il faut. Seul hic, le Visio Den Den Mushi projette une espèce de série télé dans un obscur langage local qui dénote un peu avec le reste. Un homme habillé en serveur de restaurant arrive sans tarder. Le sourire qui éclairait son visage se dissipe bien vite quand il perce sous le déguisement et m'identifie.

                Madre de Dios, encore vous. Madame !

                Je sais pas si son accent fait partie du personnage mais il a pas l'air commode. Une femme entre deux âges drapée telle un oracle entre. La propriétaire. Contrairement à l'homme à l'accent Andorran, elle a le sourire facile de celle qui flaire la bonne affaire. La voix fraîche, elle lance dans un rire :

                Sa sainteté a bien dormi ?

                Comme si on l'avait réveillée trop tôt pour ramener une petite fille chez elle un lendemain de cuite. Mais au lieu de ça, je réponds :

                Comme un charme. Sa sainteté, vous dites ?

                Vous ne vous rappelez plus ? ... Le contraire eût été étonnant.

                La voyante me fait le récit de quelques unes de mes péripéties de la nuit passée. Des tours de cartes divers et variés, les concours de picole auxquels ont succédé ceux de Shi Fu Mi, un jeu très en vogue dans la région. Des bribes désordonnées de souvenirs me reviennent. Pas que du glorieux. Mais rien qui ne justifie ma situation actuelle, que je détaille sommairement à notre hôte. Je conclue en présentant la fille.

                ...d'un certain monsieur Rousseau.

                Rousseau ? Le Douanier ?

                Pardon ?

                On le surnomme le Douanier dans le quartier. Un hurluberlu venu des îles qui écume les bars, un perroquet bleu sur l'épaule.

                Et là, ça fait flash. Le perroquet, le lait de coco, le douanier Rousseau. Des souvenirs refont surface. Beaucoup de souvenirs. Un fuyard. La prison. Une explosion. Trop de données affluent, en désordre. Et avec elles, cette étrange sensation qu'un truc louche se trame.

                Dites, ça marche vraiment vos trucs ? Voyance, occultisme...

                Oh vous savez, la divination, c'est très surfait. Vous pensez à quoi en particulier ?

                Une séance d'hypnose. Je dois me souvenir de ce qui c'est exactement passé la nuit dernière.



                - - - - - - - -

                L'auteur est fier de préciser qu'il a glissé pas moins de 15 private-joke dans son RP.

                Si vous en trouvez moins de 5 : relisez plus attentivement. Ou peut-être n'êtes vous tout simplement pas digne de partager un apéro avec le Pape, infâme païen.

                Si vous en trouvez entre 5 et 10 : c'est pas mal. S'il y a pas foot à la télé, le Pape consentira à aller se jeter un Pastaga béni avec vous, mon fils.

                Si vous en trouvez entre 10 et 14 : bravo, vous êtes un preux Templier dans la Croisade des Apéros. Vous êtes dans le carnet VIP du Pape.

                Si vous en trouvez 15 : Hallelujah mon frère. Si mon Père a créé le Paradis, tu viens d'y accéder. Profite et moque toi des ignorants, ils le méritent bien.
                  J'ai baptisé le vrai Roi, il est petit, noir de cheveux, les yeux tombants, il porte des échasses pour refléter sa grandeur et remue constamment l'épaule en parlant, ce n'est pas vous.

                  Ben dis donc, tu me confonds avec un pur produit consanguin toi.

                  Vous insultez le Roi!


                  Le Roi c'est moi, et l'ordre!

                  On se fusille du regard l'usurpasteur et moi. La Cour se suspend à nos lèvres que pour ma part j'ai fines et douces. Voilà cinq bonnes minutes qu'on défend notre identité. Dialogue de sourds, voilà que j'ai dû me résoudre à accepter l'idée du Marquis Jean Teulé de Morengeois de débusquer le coquin et de lui faire avouer sa fabulette via une questionnette de bonne augure. C'est pas de moi, mais j'ai accepté l'idée.  Elle est un poil trop démocratique à mon goût, mais j'aime bien jouer à ça de temps en temps, ça change et tout le monde participe.

                  Ce Royaume est en perdition. Il n'a qu'un faux Roi pour le représenter et aucune tenue tant au propre qu'au figuré.

                  Ah ben je préfère ma couture à tes jupes mon con, dans le genre "mate-moi les jarretelles quand je je monte les marches" tu te poses là.


                  Vous insultez la robe papale alors que vous restez sans le moindre bout de tissu pour vous couvrir. Le feu drapera les derniers instants de votre vie.


                  Aucun bout de tissu ? Dis-tu prétendu Seins Paires que tu me mires dans le plus simple et abouti appareil ? Sans rien pour couvrir ma peau royale à tes regards impies ?

                  Evidemment, vous êtes nu comme Adam et répugnant comme Eve.

                  La Cour se choque. Ils cogitent. Tous me voient sans fringues, normal vu que je n'en n'ai pas. Mais qui peut se l'avouer maintenant ? Qui commettra l'humilité d'avouer que c'est un con ? Même devant le Pape, personne ne se confesse et cet homme qu'ils savent pourtant être le vrai sera sacrifié au profit de leur légitimité. Même si le Pape avait raison, j'ai la raison du peuple.

                  Gardes, saisissez-vous de cet homme, enfermez-le dans une vierge de fer et faites-le dévaler la plus haute colline du Royaume. S'il ne survit pas, c'est que Dieu lui aura pardonné. Et s'il survit, prenez garde, c'est un sorcier. Seul le feu nous permettra d'en venir à bout. Faites ainsi car à présent j'ai parlé et il ne pourra en être autrement.

                  Ha ha, it's good to be me. Je jubile intérieurement en voyant le petit homme mesquin qui voulait la mettre à l'envers à Rik. T'auras encores quelques tonnelets pour réfléchir à tes actes. La Cour applaudit ma décision. Je suis le Roi de la soirée. Encore quelques vannes sur le moment où le vieil homme commençait à pleurer au moment de quitter la pièce et on se remet au travail. Je demande qu'on retrouver le Pape Achilia et qu'on m'apporte Némésis. On sait pas ce que c'est, alors je précise qu'elle est l'armure royale et qu'elle me sert de couronne.  Avant de partir la quérir, on me demande même si je compte enlever ma tenue avant de la passer. J'adore.

                  Le temps passe et toujours rien. Ah si, une colère de ma part quand un mec s'est amené en me posant un truc invisible sur une table invisible en prétendant que c'était mon armure. Lui ai dit que c'était pas la bonne taille et j'ai demandé à des gardes nettement moins invisibles de l'emmener dans un endroit où on ne le reverrait plus. Sinon, j'ai demandé à quelques gars des infos sur hier. J'ai été fait Roi suite à la séduction instantanée de la Reine pour ma personne. Je lui avais visiblement promis de venir ravir son coeur sous les traits du roi des singes, animal très apprécié ici. On m'a dit que j'ai échangé de longs courriers avec mon aimée, chose impossible vu que je sais pas écrire. Je me serais pourtant pointé au bal costumé et aurais séduit immédiatement ma promise. Je demande alors où est la Reine, on me répond qu'elle dort toujours, chose logique vu la quantité d'alcool ingurgité. On croit bon d'ajouter que la tâche sur mon costume partira au lavage. Le mystère s'affine.  

                  Au bout d'un moment d'attente qui se calcule en danses agrémentées de buffets servis à domiciles, on m'amène enfin mon armure.

                  Mais qu'est-ce que vous avez foutu ? C'est quoi cette couleur dorée ?


                  Ah Messire, c'ayt une merveille de notre expert en joaillerie. Trois kilos d'or plaqués sur l'ensemble de vos pièces. Vous êtes désormay le Roi Soleil d'Uffoy. J'espère que vous êtes satisfaaaaay.

                  Non, c'est moche, c'est hyper moche même ça fait tapette votre truc. J'aurai l'air d'une pièce montée avec ça.

                  Oh, je vois ce que vous reprochay. On peut demander quelques pierres précieuses en plus à sertir, ça sera du plus bell effay pour l'ornaaaaaay.

                  Mwerf, laisse tomber le rat, amène-moi ça que je l'enfile.

                  Je m’exécute, au sens second. La couleur d'origine était nettement plus virile, mais au moins cette couche supplémentaire servira de verni jusqu'à mon retour au Royaume où on me l'arrangera. Mon royaume, pas celui-ci. Je m'y amuse, mais en tant que touriste opportuniste. Sitôt Rik retrouvé et les idées claires, il me faudra chevaucher vers d'autres îles où m'attendent d'autres Lloyd. Tiens, que sont-ils devenus d'ailleurs ceux-là ? Z'ont pas pu disparaître.

                  Messire!

                  Je lève les yeux vers un privilégié qui avance si vite qu'une goutte de sueur va bientôt emporter une partie de son maquillage blanc.

                  Messire, les gardes apportent des nouvelles d'en-bas. Vous savez, la ville fréquentée par brrr, le peuple. Excusez-moi Sir, chaque fois que je parle d'eux, j'ai des images qui me reviennent. Je revois leurs mains pleines de bronzage saisir un misérable verre en terre cuite pour colorer leur haleine d'une boisson moussante. Rien que d'y repenser, j'ai l'odeur qui me revient.

                  Ouais, ouais, abrège ma gueule. Quelles nouvelles ?

                  Ah oui, j'oubliais. L'homme...le Pape que vous recherchez a été aperçu dans les bas quartiers, mort et dévoré par des rats, brrrrr. Les coupables sont un homme vêtu en costume de prisonnier et, brrrr, une enfant, probable engeance complice de ses forfaits depuis sa plus tendre jeunesse. Nous avons tenté de l'intercepter, mais le prisonnier et la roublarde se sont enfuis. Nous avons perdu leur trace à hauteur de leur couche, l'odeur infecte a empêché les soldats de continuer les poursuites.


                  S'ils ont butté Rik, la plus grosse fosse à merde ne les sauvera pas de mon courroux. Comment vous savez que c'est lui d'ailleurs ?

                  Eh bien, ce corps retrouvé, brrrr, était le seul visiblement noble et étranger. Et s'il n'avait plus aucun vêtement sur lui, c'est probablement que ces faquins les ont dépouillés pour leurs tissus précieux.

                  Ben merde alors...Rik est mort. Okay, voici les ordres de votre Roi. Désormais vous allez laisser la garde royale ici et dépécher tout le reste de l'armée en ville. Ratissez chaque quartier, chaque maison, chaque cave et retrouvez ce couple d'assassins. Je les veux tous les deux ficelés au bûcher que j'allumerai moi-même pour cuire mes merguez dès demain matin. Si vous échouez, ce sera un steak bleu qui prendra la place de mes deux crapules.


                  Brrr..à vos ordres Sir.

                  Il s'éloigne, puis revient.

                  Oh et encore une chose. Je me suis renseigné sur le prisonnier, nous avons déploré une évasion cette nuit. Nous ignorons toujours son identité précise, mais c'est un pauvre hère qui affirmait avoir rendez-vous avec la Reine.

                  Eh bien qu'il se réjouisse, il la verra demain matin, avant d'égayer le feu de joie.


                  Dernière édition par Minos le Jeu 11 Jan 2018 - 22:56, édité 2 fois
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                  La gourou connait son affaire. Je suis à peine avachi dans le fauteuil, les yeux clos, que des flashs confus se bousculent dans mon esprit, au gré des incantations que psalmodie Irma. À moins que ce soit ma gueule de bois qui refasse surface. C'est pas à exclure. En une minute à peine, je m'enfonce dans les méandres de mes souvenirs...

                  Je profite de l'occasion, pendant que Rik-ardamment tente de recoller les fragments de sa mémoire, éparpillés aux quatre vents par la grâce et les verres d'une boisson anisée à 45° dont nous tairons le nom par respect pour les mineurs innocents qui croient encore que ce forum RP est un havre de quiétude où s'épanouissent les écrivains en herbe, pour passer une solennelle annonce.

                  Aujourd'hui, 27 Mai 2012, marque les un an d'existence de ce sujet. Alors, le cœur empli de fierté, les yeux embués de larmes, les doigts enduits de chocolat à force de bouffer ses putains de cookies qui fondent toujours dans les doigts, plus particulièrement ces jours-ci avec l'arrivée des premières chaleurs sur notre bonne ville de Toulouse, je le dis : joyeux anniversaire à toi, Dead Mood.

                  J'aimerais remercier ceux sans qui tout celà n'aurait pas été possible, ceux qui nous ont inspirés, nous ont permis d'écrire toutes ces croustillantes bêtises; mais je ne le ferai pas, car au final, ceux qui ont le plus de mérite dans l'affaire, c'est nous. Ceux qui se reconnaissent dans nos lignes devraient même se sentir redevables, ils passent à la postérité grâce à notre œuvre.

                  Dead Mood, Tu fus une année riche en émotions, en éclats de rires, en égo-trip toujours plus dangereusement avancé à chaque nouveau RP posté, car avouons-le, on écrit pas avec une queue de pelle et on en est fiers, en private-jokes incompréhensibles pour quiconque ne fréquentant pas les deux artisans de ta Gloire, et, surtout, en picole. Très important la picole. Pour toutes ces bonnes raisons, nous te souhaitons longue vie, suprême sujet, puisse le meilleur être encore à venir, ne serait-ce que pour avoir un jour l'auguste plaisir de connaître la réaction du malheureux récompenseur qui, une nuit divine, dopé à la caféine, parcourra tes lignes badines mais sibyllines, et n'aura qu'une envie; dans la trombine, nous envoyer un bon coup de... bine.

                  Cet émouvant message transmis, ce RP peut reprendre son cours normalement.

                  ...

                  En même temps, maintenant que je suis lancé, j'peux pas m'arrêter en plein milieu. Okay, je fais chauffer la narration 3è personne jusqu'à la fin du post. Action.

                  C'est bien connu, tous les chamans et connerie du genre, c'est des arnaqueurs. Irma en colle pas une, mais Rik recouvre peu à peu la mémoire sur les évènements troubles de la nuit passée. Son cerveau refait surface. Tout a commencé pour le mieux : une arrivée en grande pompe dans la ville, l'auréole divine, la bonne parole et tout le toutim. Quand on le voit, la foule l'acclame. Sur son passage, un monde heureux. L'allégresse est dans la rue; la Grèce dans une impasse. Que du bon.

                  Et puis, ça se gâte. Ça devient particulièrement obscur à suivre, mais ça s'est surtout dû à la lampe basse consommation qui vient de griller dans mon appart. Le temps que je la change, Rik a atterri en prison. À côté de lui, un espèce de Robinson Crusoé à la manque, avec un perroquet bleu sur l'épaule. Rousseau. Qui raconte un truc bien trop sérieux pour l'heure tardive. Du genre kidnapping, du genre le palai royal va sauter. Rik répond que pour ça, pas de problème, il s'est déjà occupé de la Reine tout à l'heure. Qu'il va sortir d'ici pour aller la retrouver parce que son mari la mérite pas. Il est écolo. Il se passe cinq minutes à peine avant qu'un groupe armé fasse irruption dans la prison. Crée une émeute. Ça pue la diversion mais mon moi perso est encore ivre mort donc il sait pas faire le rapprochement ( à la Belge, folie folie ). Ce qu'il sait faire par contre, c'est suivre son instinct. Quand les gardiens répriment l'insurrection, lui prend la clef des champs en douce. Quiconque sachant suivre un homme à la trace du vomi qu'il laisse sur son chemin pourrait mettre le grappin sur lui, mais les fonctionnaires, manga de fiction ou non, ce sont des incompétents notoires, c'est bien connu.

                  Alors Rik s'arrache. Il a plus les idées fraîches alors il rentre dans le premier bar du coin pour remédier à ça. Commande une bière au fût parce que c'est meilleur et discute avec les serveuses. Quelque chose comme Adèle Scott, et Blanche, de Namur. Deux pintes plus loin, ça va mieux, il demande la direction vers chez la Reine. On lui colle le pied au cul en disant que la boutique ferme. Ah, c'est moche la guerre. Tant pis, faut aller boire ailleurs. Il fouille ses poches pour mesurer l'étendu du gouffre financier que va creuser cette murge mémorable dans les caisses de la chrétienté, et trouve juste une adresse. C'est pas son écriture, ça doit être celle de la Reine. C'est l'écriture de la Reine donc c'est son adresse. Il y va.

                  Le voilà devant un taudis bien glauque. Pas très protocolaire pour une rencontre entre une Première Dame de Royaume et Le Pape. Mais passons. Il cogne, on ouvre. Holly Shit. La Reine a perdu 25 ans et ses belles formes d'un coup.


                  Fin de la séance.

                  Hm, de kwé ? J'ai pas fini de raconter l'h...

                  Ça vous fera 500 Berrys.

                  Ha bah merde. Bon, c'est l'anniversaire de la petite, moyen de faire une ristourne ? Nan ? Mwarf. Bon, c'est l'anniversaire du sujet, moyen de se barrer d'ici en courant sans payer la note ? Yeah. Go, gamine, suis-moi ! On a un palais à sauver.

                  Haaa...haaa'.

                  C'est le deuxième sprint que je fais depuis ce matin. Ça fait deux de trop. La môme me regarde. À peine les joues rosies par l'effort. Han, des jours comme ça, votre égo prend cher. Mais pas le temps de se lamenter. On est devant la demeure royale. Et le temps nous est compté. J'approche d'un garde posté devant la lourde porte d'enceinte.

                  Faites moi conduire à votre Roi, je détiens une information de la plus haute importance.
                  Haan ? De quoi il s'agit.
                  Il y a une bombe dans le palais. Il faut faire évacuer l'endroit d'urgence.



                  dead mood - Dead Mood [pv Rik] 101838-1

                  HAPPY BIRTHDAAAAAAYYYY !!!
                    Bon anniversaire le topic! Emouvant, dire qu'on partait dans l'idée d'un truc sobre, sérieux, tout en retenue. Biffez la mention inutile. Je précise que je m'exprime ici en tant que Loris et non Minos, Minos et Rik fêtent l'anniversaire quelque part dans un endroit décent et envieux de leur charisme. De toute façon si ça ne te plait pas mon bon lecteur, que vas-tu faire ? Nous sucrer notre 1% de dorikis ? Ha ha ha. Le fais pas quand même, au pire considère que j'interviens en tant qu'admin car oui, maintenant moi aussi je suis admin. Et Rik aussi l'est. Avoue que le jeu n'en vaut pas la chandelle.

                    Tant qu'on y est, sache que je n'éditerai pas ce message le mois prochain pour ma réponse rp, je doubleposterai. On a déjà donné du hrp, de la private joke, insulté les juifs, communistes, homosexuels, chinois, abstinents, pauvres et catholiques, on ne va pas s'excuser d'être deux bons blancs républicains et protestants. Comme dirait un ami qui a une étrange similitude avec notre récompenseur, "foutu pour foutu" autant continuer à transgresser les règles. Je suis sûr qu'on pourrait pisser là devant tout le monde, personne ne dirait rien. Mais nous ne le ferons pas, et c'est là qu'on reconnait un bon forum, un bon topics, un exquis duo de rôlistes injustement amateurs.

                    Je tiens à remercier Marv', Pierre Desproges, San Antonio et un tas d'autres intellectuels sans lesquels Minos aurait sûrement été moins délicieux, moins tasty, moins croustillant. Je remercie aussi Toji, qui nous mena sur ce forum et dans lequel nous trouvâmes une place. Toji, ce topic est pour toi. Je voudrais aussi avoir une pensée pour Marie-Paule, la fille avec qui tu viens de te marier, et qui attend un enfant de toi.

                    Merci aussi à GM, un "petit bonhomme" qui aurait pu appelé dix fois les flics pour propos malsains de ses membres et qui pourtant nous garde, nous respecte, nous apprécie même sûrement. GM, j'ai toujours admiré ta propension à sacrifier ton propre rp pour aider ce forum à évoluer. Si un jour j'ai un fils, je l'appellerai Game Master. Je lui apprendrai aussi le full contact dès son plus jeune âge pour qu'il se fasse respecter dans les cours de récrée au moment de dire son nom. Note que vu ceux qu'on sort depuis que les prénoms de la Sainte Bible ne sont plus unique référent, il n'aura peut-être rien à craindre. Bha, il apprendra quand même à frapper, ne serait-ce que ceux qui ont prénom ridicule.

                    Merci au millénaire de torture et suprématie religieuse, sans lesquelles notre histoire ne serait sûrement pas aussi appréciable. Merci à la Seconde Guerre Mondiale dont les injustes vainqueurs continuent de nous vendre une image d'un Hitler profondément antipathique, alors qu'il faisait des tableaux magnifiques. merci aux Résistants de ne pas avoir envoyé mon grand père maternel à la mort, merci aux fascistes mussolinistes d'avoir fait de même avec l'autre. Merci pour le point Godwin. Merci aux allemands de ne pas avoir rasé ma maison et merci aux alliés de ne pas avoir rasé ma soeur.

                    Et enfin, merci au gitan qui lira et, je l'espère, appréciera ce topic. Il ne manquait que toi pour qu'il soit parfait mec, mais si on trouve le moyen de rassembler Rik, Jack et Minos, il y aura un very bad trip II. Merci à vous deux pour le plaisir d'écrire que vous m'offrez. A la santé de tous nos rps et histoires qui se mêlent, et ceci en toute amitié. Jack, ce topic est pour toi. J'ai aussi une pensée pour Marie-Paule, la fille avec qui tu viens de te marier. Et qui attend un enfant de toi.

                    Bon anniversaire Dead Mood et vive le airpaaaaaaaaaaay!







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                    Tu devineras jamais qui vient de se pointer. Rik ? Perdu, on est encore une bonne heure avant la fin de son histoire là. Je le crois toujours mort. Par contre, y a Lloyd devant moi. Tu sais, Lloyd, le barman subexistant joyeux comme une nécrose du genou? L'est pas venu seul d'ailleurs, tous les villageois sont là avec lui. Quand j'ai demandé aux gardes où ils les avaient trouvés, m'ont répondu dans la réserve d'alcool du château, une sorte de cave où tu biberonnes du château neuf de Rik par tonnelets. Suis plutôt jouasse de le retrouver, alors on cause. Et s'il s'étonne au début de constater que je suis vraiment Roi, il ne tarde pas à adapter ses manières et à présenter tous les respects qui incombent et blablabla. On est en phase archéo de la mémoire, ou qui se rappelle quoi. Le moment entre l'ingurgitation de la préparation du Pape et le comment on s'est retrouvé ici reste floue, mais certains alcooliques professionnels ont des bribes de machins qui reviennent en tête. Y a eu une bataille avec les homme-lézard sionistes, un camping sauvage avec des ours poilaires et une histoire d'Alice au pays des merveilles attaquée par un Vol-de-mort qu'ont finalement chassé une armée de Mary Poppins, mais ça y a que le bon Danny Boyle qui s'en rappelle. Sacré Dan.

                    Info intéressante qui tombe enfin, on a affronté un singe de six mètres. Je l'ai butté et j'ai piqué sa peau pour me rendre au bal costumé. Et dans ce singe, y avait des gens, dont un qu'on a fait prisonnier. Il est là d'ailleurs, j'ai chargé les villageois de le maintenir captif en attendant je sais pas quoi. Je voulais rencontrer la Reine, mais Rik m'avait précédé. L'avait pas de costume à mettre lui, il était là pour une confession et on lui a ouvert les portes. Causant du captif, il me fixe avec un regard de haine et un beau bleu sur tout un coin de la gueule. Ca, c'est signé Minos. Il a l'air d'avoir des trucs à dire, alors je lui fais ôter son baillon.

                    Si tu gueules ou si tu m'insultes, ça te coûtera une couille. Parle maintenant, dis-moi qui t'es et pourquoi je t'ai baffé.

                    Mon nom est Richard Treize de Parme, et si vous n'eussiez pas épousé la Reine d'Uffoy, j'en serais le légitime monarque.

                    Oops!

                    Ah merde, con ça. Du coup t'as voulu me faire une crise autoritaire et je t'ai tartiné la joue de phalanges pour te calmer ?

                    Si seulement, vous m'agressâtes parce que vous vouliez ma peau. J'étais déguisé en King Kong, je vins au bal pour jouer la scène de la capture de mon aimée. Ce fut un spectacle répété chacun de notre côté à la Reine et moi, nous devions nous rencontrer à cette occasion et concrétiser ce coup de foudre qui nous pris naguère lors de nos échanges épistolaires. Mais vous m'avez agressé, avez fait fuir les gens qui me servaient de support dans le costume et m'avez séquestré sans aucune forme de procès, si ce n'est celle de votre bon vouloir.

                    L'est gonflé l'autre. C'est un Roi qui va me dire qu'il faudrait voter démocrate maintenant ? J'lui offrirais bien une symétrie de coloris avec une autre baffounette, mais l'est plutôt correct. puis c'est un Roi aussi, gardons l'étiquette.

                    Bim!

                    Oops!

                    Ca t'apprendra à causer 'vec des mots que j'ai pas appris, tu crois que tu peux me mépriser et me reprocher d'usurper ta place? Suis pas un bouffon qui se fringue cent tailles au-dessus pour se donner des épaules, ni un type qui a besoin de rapturer une gonzesse pour la biffler entre minuit et les couvertures. Si j'ai séduit ta promise, c'est que tu t'y es pris comme un gland mon con. Subjonctiver les phrases et ne pas coller sa photo quand tu dragues, ça fait tantouze. La plus belle allitération du monde vaudra jamais le solide d'un corps créé pour parfaire ses progénitures. J'sais peut-être pas écrire, mais je sais faire des gosses qu'on jalouse. On tient ça de famille.

                    L'est blanc le mec depuis qu'il réalise que j'ai culbuté sa drôlesse et qu'elle a visiblement aimé ça au point de me filer la couronne. Je compatirais volontiers, aimer une gonzesse qui se fait tringler comme un sagouine par un rendez-vous d'un soir, ça doit miner. En guise d'étalage de son malheur, il ferme sa gueule, avec une élégance qu'un pauvre ne pourrait afficher.

                    Bon, désolé pour ces mots. Puis pour la baffe aussi. Tu viens me donner des infos que je cherche et moi j'te cogne. J'admets que c'est pas équitable.  

                    Je suis déshonoré.


                    Hein? Euh ouais plutôt ouais, mais tu comptes pas sur moi pour te servir d'oreille attentive j'espère? C'est un peu moi qui ai bousillé ta vie, qui t'ai tourné en ridicule, qui t'ai fait passer pour un sinistre impuissant. Tu vas galérer à t'en trouver une autre, surtout vu tes attributs naturels. P't être même qu'après cet incident tu vas te faire passer pour une Reine, là ouais y aurait moyen que tu trouves chaux sûre à ton p...

                    Pas le temps de finir ma tirade consolatrice, le mec me jette un gant dégueulasse en pleine trogne.

                    Je vous provoque en duel, mécréant. Vous aurez le choix des armes, épée ou pistolet, mais je l'emporterai pour arracher vos griffes au coeur de mon aimée.

                    Wow, tu t'es souvenu que t'avais des couilles tout d'un coup? Ok Petite tête, on va se mettre sur la gueule. Pour l'arme, ça sera pistolet. Les épées ça ruine les fringues. On se fait ça quand tu veux.

                    Il a dit dans une heure, le temps qu'il se trouve un témoin et le matos. Moi, je place les gars de Deadmood en suite royale et engage Lloyd comme témoin. Je fais aussi prévenir la Reine qu'un Roi va mourir ce soir et qu'elle est conviée au spectacle, dans les jardins du palais. Sur les dernières minutes de préparation, le Rat m'explique des machins que j'écoute d'une oreille distraite. Les querelles pour séduire la taulière sont monnaie courante, nombre de joutes et épreuves ont attendu un tas de nobliaux prêt à goûter de la promotion sociale. Aucun n'a jamais trouvé grâce à ses yeux, la plupart des vainqueurs des épreuves étant de sérieux barbares. Y en a un qui a failli à une époque, un certain Rousseau. Le mec a juré la perte de la Reine le jour du mariage, parce qu'elle a dit non. Il manquait de surprise qu'elle a dit, elle voulait un mec qu'on ne sente pas accroché à elle, rapport au fait que sa beauay soit à la plus grande épreuve de force morale à traversay. De fait, le rat me félicita pour avoir su marquer une noble indépendance vis-à-vis d'elle. Je réponds pas, c'est une congratulation que je transmettrai au moi bourré. Je réponds pas non plus quand il me demande si j'ai de la famille dans mon royaume. De fait, ça fait trop longtemps que je me suis absenté pour répondre sans mentir. Le Rat m'informe que la Reine a encore sa mère et qu'elle attendait la visite du Pape pour confesser tous ses péchés. Une femme très tournée vers le pieux, visiblement.

                    Temps du duel, on se met en place. L'autre pomme a le Marquis de la Vallée Poussin en gusie de témoin. je note que je devrai passer les mimines du traître à la broyeuse sitôt cette histoire réglée. Il sera tellement plus moignon comme ça. Tous les regards se tournent, la Reine débarque. Sont fixés dessus comme un Jésus sur sa croix. Elle elle me mate. Ah, suis plus à poil pour info. J'ai récupéré mon armure, alors me voilà enfin dans mon élément. Comme c'est la version bling bling, je reflète le soleil partout. L'autre va en chier pour m'ajuster hé hé.

                    Toc! La Reine.

                    Et en se déhanchant, tu sens la professionnelle. Plus je la vois, plus je comprends qu'elle m'ait trouvé à son goût. On a beau être dans un shonen, un mec de VI mètres qui s'adonne à la plus basique luxure avec une femme de II mètres à peine, ça peut heurter le sens logique. Mais elle doit avoir laissé un peu d'elle sur tous les arbres du périmètre cette royale salope, on était faits pour s'entendre. Pour te la décrire sans tartiner mon bon lecteur, disons qu'elle ressemble à cette garce de Boa Handcock, mais en version négresse. Ca explique les peintures d'enfant du soleil des chambres en tout cas.
                    Spoiler:
                    Je ferai selon vos désirs, belle dame.

                    Euh, c'est à moi qu'elle cause je crois.


                    Faites silence, parjure. Je ne vous ai que trop entendu. Et mettez-vous de profil que je puisse tirer le premier coup.

                    Ah, le premier coup je l'ai déjà tiré hier, Ha ha ha ha ha ha!

                    Tiny Kong n'attend pas que je me place pour tirer. La balle loupe mon armure pour se figer dans l'intérieur de la cuisse. La petite fripouille veut me vider son chargeur dans les burnes. Ou alors l'est trop petit pour ambitionner d'avoir ma gueule qui se perche sacrément haut.

                    Presque. Il serait convenu de vous laisser répliquer, mais vous n'avez aucune arme à présenter. Je m’acquitterai donc du second tire avant de passer à l'épée, et cette fois à dix pas.


                    J'ai une arme ducon.

                    Vraiment? Si c'est une supplication, je vous prie de l'employer séant.

                    Je pourrai te décaper les yeux en te crachant dessus d'ici, mais t'as visé les burnes, tu mérites une attention particulière.

                    Ma pogne arrache du sol une grosse motte de terre que je tasse bien entre les paumes après y avoir ajouté du gravier. Je pose au sol, je soulève le pied et tire mon pénalty. Ca fait crac, puis le petit homme se divise encore en deux tellement il se plie de douleur. Plus de descendance pour toi connard, ça t'apprendra à vouloir jouer au furet. La Cour a mal pour le bonhomme, j'ai un tir de Mattoy quand je m'y mets, surtout quand s'agit de heurter les piquets. Le sien lui servira plus qu'à pisser, et dans les prochains jours ça sera pratique pour évacuer le sang de ce que j'ai dévasté. Le duel est fini, Minos gagne toujours.

                    Toc! Le Roi l'Emporte. Vive le Roi.


                    Applaudissements, acclamations, débuts de moqueries pour le reconverti eunuque, l'ambiance reprend ses nobles essences. Suis en train de montrer mes sponsors à la caméra en décalant mon collier humain tout en peau de Reine quand un garde se pointe pour m'informer qu'un nouveau roturier m'attend en salle du trône. Y a des nibards sombres comme l'âme des chats qui me bloquent la vue et la concentration, mais le garde me résume que le bonhomme prétend qu'un attentat à la bombe va avoir lieu au Palais.

                    Le seul attentat que je vois là il est à la pudeur. Décolle deux secondes tes sacs à lait de ma frimousse femme, y aurait une potentielle autre bombe que toi dans les parages et c'est la seconde qui m'intéresse.

                    La sangsue détache ses moelleux et me laisse respirer. Je mire enfin le soldat qui attend mes instructions.

                    Ok, sers-lui de quoi s'asseoir. Je reconduis mon duelliste dehors et je suis là.


                    Oh, mon aimé, vous avez déjà beaucoup travaillé aujourd'hui. Votre Reine vous prie de la laisser faire parler ce perturbateur. ♥️

                    Mmh, vrai que je dois encore trouver l'assassin de mon pote. Ok femme, tu vois si le mec est crédible ou s'il faut le questionner, moi je vais faire un tour en ville.


                    Y a un autre truc que le Rat m'a dit durant ses causeries chiantes, c'est que la Reine a un caractère de merde avec tout ce qui n'est pas de sang royal. Mais au vu de ce que tu sais de la richesse des lieux, tu te doutais bien du peu de cas qu'elle faisait de la lutte des classes.


                    Dernière édition par Minos le Jeu 11 Jan 2018 - 23:39, édité 1 fois
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