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Rappel du premier message :


- La soirée des premières fois. Ce soir, le Malvoulant va apprendre à reculer.

Ces mots éructés par le capitaine Rouge ne tombèrent pas dans les oreilles d'un sourd.
Flist...
Nazca...
Et maintenant Ymiron...
Mais pendant combien de temps encore vont-ils continuer à entacher son blason ? Une coulée de rage à l'état le plus primaire se déversa dans ses veines, éliminant toute pensée cohérente remplacée par l'unique envie de massacrer. Ses envies meurtrières poussées à leur paroxysme éclatèrent sous forme d'une onde qui souffla les vitres du manoir et se propagèrent dans les rangs ennemis. De la fenêtre du salon qui avait autrefois appartenu à Gekko Moria, le Malvoulant vit des silhouettes informes chuter, les consciences les plus faibles balayées par l'essence de la peur. Mais il n'avait d'yeux que pour l'homme au premier rang.

Flip... flap... flip...

Il pleuvinait. Des gouttes aussi noires que les abysses insondables de l'âme du Malvoulant, aussi épaisses que les torrents de sang qu'il fit couler, jadis. Qu'il continuera de faire couler en faisant un exemple ce soir. Mais même lui détestait cette immonde pâte anthracite qui tombait de temps à autre du ciel quand une fureur innommable le tenaillait. La dernière fois c'était à cause de Nazca... Les rangs ennemis s'éclaircissaient, les regards de ceux qui avaient résisté à sa petite vague de terreur tournés vers cette inquiétante mélasse qui gouttait. Mais il y avait pire qu'une petite et curieuse pluie. Avec lui, même les morts n'étaient pas morts...

La terre trembla. Le cadavre sans tête du géant se releva. Doucement. Un pied après l'autre. Titubant. Son poing mastoc s'abattit. Le Château vibra dans ses fondations. Avant l'onde de choc, des lézardes apparurent, se propagèrent rapidement vers l'ennemi, désagrégeant leur point d'ancrage. Le reste fut noyé par un rideau de poussière. Il perçut un envol de dragon, poursuivi par le géant sans chef. Les coups de feu reprirent, avec des candidats autrement plus sérieux que la chair à canon qui avait été disposée aux avant-postes. Des trophées arrachés aux possessions de Toreshky. Le fier peuple des Yeti de Winter Island.

- Capitaine, Maria semble bien vouloir s'amuser avec Ymiron. 'fin, ce qu'il en reste. La seconde ligne  passe à l'assaut.
- Souligne pas l'évidence. Tu restes là, une autre vague approche. Et je sens Mona Lisa.
- Vous préférez pas vous en occuper ? Le Rouge, je peux me le faire.
- Ymiron aussi m'avait dit la même chose. Flist également. Fais ce que tu veux de Lisa et prouve-moi que tu mérites de remplacer Crochet. Quant au Rouge, c'est mon affaire. Avec lui, je vais redéfinir la souffrance.

Ploc... ploc... ploc...

Le clapotement sa jambe de bois semblait filtrer à travers la cacophonie de la bataille. Canonnades, hurlements et toujours cette pluie noire qui continuaient de tomber. Anecdotique dans ce chaos. Négligence. Sous leurs pieds, le sol -du moins la partie restée intacte après la salve du sans-tête- se couvrit de petites bosses. Juste d'infimes renflements au début. Comme ceux qui, dans les champs, annonçaient une germination future. Puis les pousses grandirent, se muèrent en de monstrueuses formes de vie végétales dotées de canines et d'autres excroissances mortelles. Elles émergèrent de la terre, s'emparèrent des ennemis qu'elles distinguaient aisément. Elles étaient toutes habitées par le Mal, marionnettes de sa volonté. Sur le parvis, les ronces enveloppèrent le Malvoulant. Comme Maria, il choisit l'armure. Avant de déterminer qui était réellement digne qu'il pose un doigt sur lui.

Armored Teach



Spoiler:


TORESHKYYY !! P’TIT ZIZIIII !!

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L'hydre se débattait entre les allées et les couloirs d'une aile entière du château, mi-hurlant mi-geignant. Elle se tordait et crachait, l'estomac chamboulé, probablement hors service, avec la crainte terrible de vomir. Ses yeux ne jetaient que regards paniqués et pleins de haine. Elle dévora d'un coup de croc inadvertant deux pirates planqués dans un placard à balais. Yoru avait bien fait de décamper sans qu'elle ne le voie.

Et ce ne fut pas la seule chose qu'elle ne vit pas. Dans les cieux, à plus d'un kilomètre de hauteur, la Valkyrie voltigea une dernière fois avant de se précipiter vers le sol d'une dizaine de geppou consécutifs avec la puissance d'un soru. Aucune de ses têtes ne se tourna vers les nuages noirs et vers la pluie si spécifique à Thriller Bark. Aucun œil ne perçut la forme que même un aigle n'aurait su voir. Mais lorsque le pied s'abattit sur son corps avec l'impression d'avoir assisté à la collision entre la lune et la terre, l'hydre toute entière le sentit passer.

Pilon Météore.

L'énorme corps comme une tique enflée fut presque réduit à une crêpe, de quoi en briser tous les os de la colonne vertébrale jusqu'aux pattes, mais la résistance de ses écailles, même face au haki de la Colonel, lui permit de se remettre debout en crachant son nuage toxique. Une patte brisée par la chute, elle perdit en vitesse mais non moins en rage. Et Mona Lisa qui se relevait sur la tour voisine, exposant son côté gauche, fut la cible de morsures à distance. L'attaque fut tellement furtive et inattendue venant de la part d'une bête à moitié morte qu'elle encaissa deux morsures dans le bras et la jambe avant de se carapacer derrière son haki et son tekkaï salvateur. Les trous étaient profonds, mais les blessures légères. Elle esquiva une mâchoire d'air qui visait sa jugulaire et s'élança, poing en avant, dans la garde d'une créature qui s'attendait à une guerre à distance. Elle put pourtant décocher un coup de patte qui s'enfonça dans le côté droit de la Colonel. Son bras en quatre parties subit de nouvelles lésions, probablement irréversibles, mais brisa toutes les griffes du monstre. Et avant qu'elle n'ait finie de rouler dans la poussière, une bête de plus de trois tonnes lui tombait dessus. Les pieds de la Valkyrie craquèrent sous le poids, mais personne ne les entendit jamais sous les hurlement du navire soumis à tant de pression.

Il y eut un instant, comme suspendu dans le temps, où de nombreuses têtes exhalèrent et reprirent leur souffle, incapables de se savoir vainqueur ou vaincue. Le glapissement à en donner des frissons aux nuages donna un semblant de réponse. Le bras de la Colonel d'élite était maculé de sang : elle venait de transformer le finger gun en un terrible « arm gun » qui venait de percer au moins un organe interne à la créature.

Pourtant, et même si l'horreur multicéphale avait perdue trois têtes dans l'affrontements, qu'elle avait une patte trainante et des crocs et des griffes en moins – autant d'armes perdues face à la valkyrie – cette dernière avait perdu un bras, quelques côtes et ses pieds. Incapable de tenir debout, elle était dorénavant à la merci de la chose. Car bien qu'affaiblie, elle pouvait encore se mouvoir. Et attaquer.

Thanatophobie allait dorénavant être à double tranchant.


°°°°°


Pour la triosième fois, le coquillage étêté de Maria s'enfonça dans le corps du marin comme dans du beurre, et pour la troisième fois elle n'y gagna guère plus que des brûlures. Le cracheur de feu – car le sumo n'était qu'un passe-temps – n'avait qu'à attendre qu'elle se rapproche pour l'arroser à loisir. Et de l'autre côté, comme un chien de berger, Aoi frappait par derrière et lui assénait de puissantes attaques dévastatrices que Maria préférait éviter en attendant de trouver une meilleure tactique.

Il lui fallait éliminer les faibles en premier, et ce marin n'était qu'un faible avec une défense qu'elle ne pouvait pénétrer : pour une étrange raison, elle perçait son énorme ventre, et même sa poitrine, mais il ne ressentait ni douleur, ni gêne. Pire encore, il ne perdait pas une goutte de sang. À croire que rien à part de la graisse ne composait ce corps.

En vérité, grâce au retour à la vie, il plaçait toute sa graisse autour de lui et s'en servait comme d'une armure. Et bien sûr, en cas d'attaque, il gonflait ses poumons bien au-delà de ce qu'un humain normal pouvait faire et soufflait ainsi de véritables traits de flammes dignes des meilleures armes de la marine. Oh, et il aurait pu mettre tout ses muscles dans un seul bras si jamais il avait dû porter une attaque physique, ce qui lui avait valu quelques soucis avec sa supériorité hiérarchique.

En revanche, s'il n'avait pas pu grimper l'échelle sociale, ce n'était pas en rapport avec son insubordination. S'il avait une parfaite maîtrise du retour à la vie, notre sumotori régional n'avait clairement par la force ni la flexibilité d'esprit pour un combat. Contre Maria, le combat sera de courte durée.

Lors de sa cinquième attaque, et incapable d'infecter le Logia de la lave, Maria perfora une quatrième fois la ceinture graisseuse du marin, mais cette fois, pour esquiver l'attaque, elle se liquéfia instantanément et infecta le corps de l'obèse. En quelques secondes ce fut réglé : elle força son nouvel hôte à boire cul sec le contenu de l'un de ses tonneaux de cracheur de feu, puis se retira de son corps pour le laisser dépérir tranquillement.

La sabreuse du démon fit alors en enfin face à Aoi. L'une comme l'autre n'était pas réellement épuisée, mais chacune avait déjà donné de sa personne en jetant leur énergie dans la guerre entre Teach et ses adversaires. Maria peut-être plus, mais elle n'en restait pas moins la sabreuse du démon. Et de son crochet, elle comptait bien éventrer la pirate au magma. Elle partit d'un rire dramatique à souhait, évita un geyser de magma et se précipita d'une course effrénée contre Aoi. Magma ou pas, elle avait son sabre au clair et les idées nettes. Son fruit du démon était inutile contre elle. Mais sachez quoi : elle n'en avait pas réellement besoin !
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La colère.
On ne savait jamais vraiment comment prendre l'apparition de cette émotion sur le visage ennemi. Plus encore sur un lieutenant de Teach.
Allait-elle le trahir et le forcer à faire un faux pas ?
Allait-elle le desservir au point d'exacerber ses faiblesses ?
Ou allait-elle faire de lui une véritable machine à tuer qui ferait regretter à Rachel la frêle Nazca ?

Hihi. Aucune chance.

Dans un regard plein de haine, Gardens leva le bras vers Lin et les trois marins en train de lever le camp précipitamment. Le jeune garçon porta la civière à bout de bras dans laquelle se trouvait Lin et le médecin aux cheveux dressés en balais à brosse, visiblement un longue-jambes, suivait en prodiguant d'autres pansements et soins divers. Rachel perçut la voix de Lin qui hurlait des ordres qu'elle ne compris pas. Ils s'enfuyaient, et Gardens claqua des doigts.

Nessy, le monstre du Loch Ness, en version végétal et garni d'épines, perça les dalles et la terre pour foncer vers les marins d'élite. Rachel s'élança sans réfléchir pour s'interposer et trancher d'un coup de sabre le serpent géant de lianes et d'écorces, le tout dans une pirouette maladroite qu'elle regretta instantanément. De l'épaisse lignée, de minuscules tentacules de ronces lui portèrent l'estocade. Elle aurait apprécier connaître les secrets du Kami-e, en cet instant.

Les tentacules se retirèrent avec la vivacité de fouets, laissant  trous en entailles sanglantes dans le buste et la robe de Rachel. Évitant la seconde salve, elle recula d'un bond, le souffle court et la tête chancelante : son cœur s'emballait. L'une des baïonnettes d'épines avait manqué son cœur à pas grand chose, et elle s'étonnait de pouvoir respirer normalement. Elle courut se mettre à l'abri, et vérifia son état. Là où se trouvait le poumon, un trou large comme une bille. Dans sa cage thoracique, elle sentit le fourmillement familier d'un organe qui se déplaçait.

Le retour à la vie avait vraiment de très gros avantages.

Notre faucheuse sortit de sa cachette de pierres et de bois – ancienne remise quelconque – lorsque deux pirates qui s'affrontaient la réduisirent en cendres subitement. Loin vers le château, des bâtiments volaient et des ailes explosaient. Mais face à Rachel, un homme de trois mètres, un bras et une jambe en moins, se tenait droit et inflexible. D'un mouvement d'un bras mort et d'un pouvoir inconnu, il dressa entre lui et son adversaire marine une prairie d'herbes hautes. Puis, il se drapa une nouvelle fois de sa cosse en caoutchoutier. Et soudain, la commandante d'élite partit d'un petit rire nerveux et involontaire. Son regard s'embrasa et derrière elle, la grande faucheuse, napée de brume et drapée de ténèbres, fourbissait sa faux fantomatique.

-Tu espères vraiment arrêter la faucheuse avec un champ de fougères ?

Elle assura sa prise sur son sabre. Dans le champ qui la séparait encore de Gardens, elle décela la présence de nouvelles plantes carnivores. Qu'elle idée elle avait eu de laisser les corbeaux aux soins des blessés ! Elle en aurait eu grandement besoin comme première classes à sacrifier : le vol est super efficace sur les plantes, paraît-il.
À défaut de merle, on mange des grives. Ou l'inverse.

Une gueule hérissée de crocs jaillit de l'orée des herbes, bien décidée à croquer le second bras de Rachel. Ce fut le moment de réagir comme un éclair. Sa lame se planta dans le palais de la plante. D'un revers de pied, elle l'en retira avec assez de force pour arracher la mâchoire supérieure. Elle virevolta dans les airs et d'un même mouvement, elle atterrit sur le sol bosselé et créa une lame d'air à en faire pâlir n'importe quel Zorro des temps modernes. Sur cinq mètres, le blé haut fut fauché. La voie vers Gardens s'ouvrait petit à petit.

Sans plus attendre, elle s'engouffra dans la travée qu'elle venait de créer, réservant ses Soru pour plus tard. Le sol se mit à onduler immédiatement et elle sentit d'énormes racines ondoyer sous la surface. Elles cherchaient à la déséquilibrer, à rendre le sol moins sûr. Mais pour une fille de l'eau, née sur un navire moins stable qu'un cheval de rodéo, ce ne fut pas bien compliqué de garder équilibre et cap. Et lorsque les racines jaillirent du sol pour s'attaquer à ses pieds, ce ne fut pas compliqué de les éviter de pas rapides ou de minis Rankyaku précis.

Rachel avait enregistré le schéma des déplacements des plantes.

Une plante carnivore surgit d'entre un parterre de blés (ou quelque chose qui y ressemblait beaucoup) et tenta de la gober de sa gueule aux réflexes effrayants, mais elle ne se referma que sur le vide.

Rachel n'accordait plus un regard aux plantes.

Les automatismes étaient là. Les douleurs dans ses chevilles et son genou se faisaient sentir, mais elle les ignorait superbement. Elle savait quand réagir et comme se mouvoir. Les hautes herbes ne gênaient qu'à peine sa perception.
Là haut dans le ciel, elle avait conscience de ses corbeaux. Avides. Loin dans le château, elle savait la présence de Red plus ténue que jamais. D'un coup de talon, elle dévia une volée d'épines qui clouèrent deux plantes carnivores supplémentaires.
Son regard se fit perçant
ses yeux étaient comme deux phares
Gardens n'était plus qu'à cinq mètres d'elle et de sa sentence et sa raison le poussa à s'abriter derrière un mur de ronces et de lierre et Rachel n'en fut pas ralentie pour autant.

Rachel savait où frapper.

Sabre au clair, assombri par le haki de l'armement, le fil de l'estoc traversa le premier mur de ronces comme du beurre. Elle lâcha la garde de l'arme qui continua sa course et perça dans sa lancée le bouclier fait du caoutchoutier légendaire.
Et si notre commandante ne pouvait voir Gardens à cause de ses protections, le contraire était aussi vrai. Il se crut à l'abri de la faucheuse jusqu'à ce que la lame s'enfonce brutalement dans sa cage thoracique. Dans un étrange sursaut, presque une dernière toux, il parvint à ériger une main de ronces qui prit notre brune à revers.

Il serra le poing, comme une convulsion, et les épines formèrent des phalanges. Des phalanges garnies de pointes qui empalèrent notre marine contre le mur.
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Toujours, j'ai été à la recherche de celui qui serait capable de me tuer...

L'hydre se répète en boucle sa maxime, peu enclin à croire qu'il est enfin tombé sur un adversaire à la hauteur, de ce côté-ci de Grand Line... Elle est vraiment puissante la Valkyrie, a du répondant au-delà de tout ce qu'il avait envisagé. Trois têtes mortes, en voilà un beau score. Mais totalement inutile ; si l'Hydre est une créature mythique, c'est bien pour une raison...

Auto Cannibalisme !

A cette colonelle, il faut montrer la vraie terreur. Les cinq têtes valides s'attaquent aux mortes qu’elles déchiquètent dans une frénésie d'avidité et de violence qui laisse la colonelle plus que dubitative. C'est un trait, parait-il, de l'équipage du Malvoulant de faire fi de la douleur mais à ce point... ? Les têtes sont arrachées, ne laissant que des moignons sanguinolents. Soudain, Mona Lisa redoute le pire et entreprend de se tenir debout pour faire face à l'inéluctable.

Les têtes d'Hydre, ça repousse.
Évidemment...


Neuves, trois nouvelles têtes jaillissent des moignons. Elles hument l'air avec espoir, claquant des dents. Leurs sinistres rugissements se répandent sur tout Thriller Bark. La Valkyrie voit le maigre avantage qu'elle avait sur le monstre réduit à néant, ou presque. « J'aime la couleur de ton sang, Mona Lisa ! » tonne la voix d'outre-tombe. « Je ne saurais terminer ce combat sans te montrer le visage de celui qui t'aura vaincu. »

Petit à petit le monstre hideux rapetisse devenant de plus en plus humain. Un Long-bras est-il, de taille moyenne avec une peau laiteuse ; il arbore une longue queue de cheval tressée. Un de ses bras à double articulation compresse un trou quelque part au niveau du nombril, où l'Arm Gun de la colonelle l'a perforé. Au moins, en voilà une blessure qu'il ne saurait régénérer. Mais avec ces gens-là, sait-on jamais... Le zigue n'est pas du tout impressionnant. C'est presque une déception pour la Valkyrie. « Mettons fin à ce combat qui n'a déjà que trop duré. » lança-t-il.

- Yamata no Orochi !

De la base de son cou émergent huit têtes serpentines, versions réduites -mais aussi grande qu'un cobra royal- de celle de l'hydre. Gueules ouvertes, elles fusent sur Mona Lisa totalement à leur merci.

Rachel

Même sous acide, Gardens sent la lame lui fulgurer la poitrine. Des filets de sang dégoulinent de ses dents crispées. Il refuse l’inéluctable dénouement de ce combat. Et dans le pire, toujours emporter son adversaire avec soi. Les piques qui l'empalent ne sont pas de simples coutelas végétaux et cela la Faucheuse s'en rend compte trop tard. Gardens rigole, gargarise au fur et à mesure que la plante se déploie. Il lui a fallu du temps pour la faire pousser, une plante difficile à invoquer que c'est. Un de ces rosiers blancs sanguinaires qui raffolent du sang des surhommes.

Aussi fines que des aiguilles, aussi molles que des mollusques, des tentacules naissent des épines et ciblent le réseau de veines et d’artères de Blacrow. Ils s'y plantent et commencent à en aspirer le précieux liquide cramoisi à un rythme affolant. Le bruit de succion qui en émane est jouissif pour Gardens. A mesure que la plante hématophage lui pompe le sang, son unique rose blanche se teinte d'écarlate. Elle sera toute sanguine, d’un éblouissant rubis à la fin du processus, dans moins de deux minutes.

Inutile de penser à les arracher de tes veines, Blacrow, ils ont fusionnés avec elles ! D'ailleurs, n'y aurait-il pas moyen d'accélérer la procédure ? Oui, cette blessure à la cage thoracique concédée plus tôt, au plus près du cœur. De quoi la tuer d'un coup, s'il parvient à y planter un tentacule en guise de dernier geste... Obéissant à la volonté de son jardinier, le rosier darda un tentacule vers la plaie suintante. Tes minutes sont comptées Blacrow ! Rendez-vous en enfer !

- Gar ! Gar ! Gar ! Gar !


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-TRAINEZ PAS ! PLUS VITE !

Lin avait beau être allongée sur une civière et parodier Achile, trempée dans une cuve de biafine par le médecin urgentiste (cheveux en balais brosse et teinture rouge en forme de croix), elle gardait ses proverbiales cordes vocales intactes. Elle était transportée par le gamin de seize ans aux épaules de bodybuilder qui la soulevait comme si elle n'était qu'une plume sur son chapeau, et escortée par la tireuse d'élite aux sept monocles et quart. Elle les exhortait tous les deux d'aller plus vite pour rejoindre Rachel qu'ils avaient tous pu voir se faire empaler par un poing de ronces et ne plus bouger depuis.

De sa main libre, le bodybuilder (qui portait effectivement Lin avec une seule main) abattait sa hache sur sa droite à chaque tête de pirates qu'ils croisaient tandis que la tirailleuse dégageait le passage droit devant et écartait les rouges sur sa gauche d'un petit calibre dont le canon ressemblait à un tromblon. Quand à lui, le médecin laissait inopinément tomber quelques fioles qui faisaient fondre le sol sur leur passage, incitant subtilement les poursuivants à changer de proie. Ils furent ainsi, à eux quatre, auprès de Gardens et de Rachel en moins de temps qu'il n'en fallut à Lin pour reprendre sa respiration entre deux ordres hurlés.

Ce qui en fait aurait pu prendre de plus longues minutes.

-Elle est consciente, clama la snipeuse, première arrivée auprès de la commandante aux cheveux noirs.
-Reculez ! Il doit être encore en vie !
-Il nous aurait déjà attaqué.
-Tu sais que j'ai horreur de ton assurance, jugea bon de ponctuer le garçon à la hache.
-Écartez vous.

La tireuse d'élite sortit d'une poche une énorme cartouche qui ressemblait autant à une fusée de détresse qu'à une bombe fumigène. Elle l'a décapsula d'un mouvement du pouce et versa généreusement toute la poudre qu'elle contenait autour de la silhouette de Rachel.

-Vous êtes coincée, c'est ça ?
-Oui, confirma Rachel avec un détachement feint. Elle avait l'impression que la tête lui tournait.
-Attention ça risque de...
-ATTENTION !

Les deux filles relevèrent la tête en harmonie au doux son de la voix de Lin. D'entre le cocon de lianes et de racines, le visage de Gardens jaillit, comme directement issu d'un terrifiant cauchemar. Ses cheveux blancs tâchés de sang, son visage tordu par un rictus entre joie fulgurante et colère hurlante et ses lèvres éclatées lui donnèrent l'air d'un cadavre ambulant. La tirailleuse bondit en arrière mais déjà une gorgone de lierre jaillit de la carapace ligneuse et ligotait les chevilles et les jambes des trois marins ayant les pieds au sol. Lin bondit sur sa civière pour reprendre le combat là où elle l'avait laissé mais le médecin la plaqua d'une main comme s'il n'avait pas conscience de tout ce qui se passait autour de lui.

Gardens au gar-gar-ismes très agaçant repartit dans un fou rire à lier, interrompu par un coup de feu qui claqua à leurs oreilles comme si la foudre s'était abattue non loin de là. Le visage de Gardens fut projeté en arrière, frappé d'anathème. Une douille tomba aux pieds de Rachel dont les cheveux s'étaient déjà mis en action lorsque l'artificière rechargea son arme. Une fleur au milieu du front, gardens revint planter son visage à quelques centimètres de celui de Rachel. La fleur d'un bleu métallisé recracha la balle réduite en purée sans autres ambages.

-Je l'avais dit que ça servirait à rien.
-Raaahhh !

Une hache passa à un centimètre du nez de la commandante Blacrow et trancha en deux le cocon du lieutenant de Teach. Dire que ce dernier cherchait juste une seconde de répit pour planter une tige dans le cœur de Rachel. Il y avait de quoi devenir fou.

Son sourire devint encore plus effrayant : son regard perdit toute humanité.

Son bras gauche entièrement fait de plantes fusa depuis son demi bouclier vert et prit pour cible le bodybuilder sans arme. Sans compter sur Rachel, il aurait embroché le jeune garçon. Mais notre commandante se propulsa d'un Soru contre Gardens. Elle était toujours collée contre la paroi de la coque du lieutenant, aussi fut-il percuté par sa propre barrière. Ils terminèrent leur course contre e mur en pierres de taille qui composait un jardin à étages.

-Fais nous brûler ! Maintenant !
-Mais commandante, vous êtes...
-C'est un ordre !
-JE T'INTERDIS DE ME FAIRE LE MOINDRE REPROCHE APRÈS ÇA RACHEL ! Hurla Lin qui réussit à se redresser dans sa civière.

La marine fit craquer une espèce d'allumette avec ses dents et alluma le long canon d'un petit pistolet, comme le bec d'un colibri. Sans émettre la moindre protestation supplémentaire, elle tira directement sur les restes du cocon qui s'embrasèrent instantanément. Il y eut même de petites explosions à cause des restes de poudre qu'elle y avait préalablement déversé.

La chaleur était insupportable mais Rachel, à l'abri derrière son haki, était protégée contre les brûlures et les explosions. Il ne put empêcher ses lèvres de gercer en revanche, mais c'était un bien faible prix à payer pour éliminer cette tige, ce géant vert.
C'est là qu'elle remarqua quelque chose d'étrange. Le halo noir qui la recouvrait était imperméable. Certes. Et il était présent sur tout son corps.

Même là où aurait dû se trouver son bras manquant.

Elle n'eut pas l'occasion de s'émerveiller de cette découverte. Elle se sentit soulevée, elle et le reste de coque de noix, et projetée loin en arrière. Elles roulèrent dans les cailoux et la poussière, réduisant un peu plus la coquille et son poids. Mais elle était toujours en train de brûler et Rachel se trouvait dessous, haki à sec.
Le hurlement qu'elle poussa aurait dû ressembler aux cris de Jeanne d'Arc.

°°°°°


Il paraît que tu n'as peur de rien...

Mona Lisa ne fit pas un mouvement de fuite. Ni même de riposte. D'un geste fluide, elle se contenta de soulever son cache-œil. Il y eut un flash comme si elle avait pris une photo et toutes les paires d'yeux furent en mesure d'admirer l'œil parfaitement normal de la Valkyrie. Même les serpents marquèrent une hésitation au moment où elle retirait son bandeau. Mais il ne masquait pas une orbite vide, ou ne recelait pas un trou béant donnant sur une autre dimension. Pas même un petit scolopendre rampant hors de l'iris. Simplement un œil banal qui les scrutait et semblait lire au plus profond de leurs âmes.

Rien de bien effrayant. Les têtes reprirent leur course.

Une mangouste.

Les têtes se figèrent, tétanisées. Devant elles se tenait une mangouste géante à l'air affamé. Une patte griffue en saisit une et lui perca les yeux. Elle s'apprêtait à saisir les autres, mais elles s'enfuirent et disparurent dans le col du long-bras, interdit par l'étrange réaction des cobras face à Mona Lisa.

-Qu'est-ce que vous faîtes ? Retournez-y ! Dévorez-lui les entrailles et faîtes les pourrir !
Teach.

L'inquiétude face à la réaction de son propre fruit du démon laissa la place à la terreur de découvrir soudain face à lui l'Empereur Teach. Le Malvoulant. Le Seigneur du Mal. La Terreur incarnée. Et dans une colère noire qui plus est. « Tu n'es même pas capable de t'occuper d'une vulgaire Colonel » tonnait-il. « Je vais te montrer comment on se débarrasse d'un gêneur ! ».

Les bras comme des serpillères, il tomba à genoux devant Mona Lisa, totalement à sa merci.

°°°°°

Le sumotori obèse du royaume Dézoizo roula sur le côté et força son estomac à se retourner. Il vomit ainsi le mélange d'alcool et de pétrole dont il se servait pour cracher des flammes. N'importe qui aurait pu – et dû – mourir après l'ingurgitation d'une telle quantité d'un tel mélange, mais notre énorme pnj était habitué à en avaler régulièrement. Il y résistait mieux que quiconque ; assez pour pouvoir tout vomir sans séquelles en tout cas.

Il se redressa tant bien que mal sur ses jambes – en roulant sur le dos puis les genoux – et admira les échanges de coups entre Aoi et Maria, à la fois impressionné et effrayé à l'idée de revenir mettre son doigt dans cet engrenage.

Il ramassa cependant sa casquette d'officier où toutes ses médailles brillaient, et sa détermination se raffermit.

Il saisit deux des briquets de sa ceinture et ralâcha tout le gaz que l'un contenait au creux de sa main. Du second, il embrasa le gaz concentré. Il tenait alors une boule de feu de la taille d'un ballon de basket. Une boule de feu qu'il s'empressa de lancer dans le dos de Maria, trop occupée avec Aoi, avant de s'activer pour en créer une seconde.
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Il y avait trop de flammes dans ce pays. Pourquoi diable existait-il si peu de personnes capable de créer de l'eau ? Pauvre Gardens, il devait régulièrement être acculé en vérité. Tout ce que Rachel aurait voulu, là, tout de suite, c'est un bain. Eau douce, eau de mer, eau des glaciers, peu lui importait : elle brûlait et n'aspirait qu'à ce que sa peau soit refroidie. Heureusement que les flammes brûlèrent les restes de cosse et qu'elle se détacha de Rachel d'elle même, mais elle avait malgré tout l'impression de se consumer de l'intérieur, d'avoir des braises dans les veines. Si elle avait su pour la fleur blanche, elle aurait probablement compris, mais elle n'en avait même pas eu le temps de s'apercevoir du sale tour que Gardens lui avait joué. Et pour l'heure elle s'en fichait.

Que n'aurait-elle pas donné pour échanger sa robe contre une tenue ignifugée de la gamme Sea Wolves.

Passa par là la silhouette qui enterre les vivants. Elle était à côté de Rachel ; et elle aurait pu s'en rendre compte si elle n'était pas en train de se rouler par terre dans l'espoir d'éteindre les flammes. La silhouette donna un coup de pelle dans la terre meuble et creusa instantanément un trou de la dimension parfaite pour notre commandante. D'un coup de pied, elle la fit rouler dans le trou sans se formaliser des cris de la brune qui ne s'aperçut de rien. Finalement, elle finalisa son œuvre d'un dernier coup de pelle qui recouvra entièrement Rachel et l'ensevelit. Il n'y eut soudain plus d'air pour les restes de flammes et seules des braises persistèrent quelques secondes, mais la silhouette s'en moquait, elle avait déjà disparue avant que Lin n'ait réussi à guider sa montagne de muscles jusqu'à sa collègue éternelle.

Un bras à la manche attaquée par les flammes jaillit de la terre meuble quand Lin et le jeune garçon à la hache arrivèrent à son niveau. Le haut du corps se redressa comme l'aurait fait un zombie dans un mauvais film Z, puis elle extirpa ses jambes tant bien que mal. Elle regarda Lin et sa monture, interloquée.

-J'ai pas compris...
-Nous non plus... De la biafine ?
-Volontiers.
-On a un souci, Commandantes. Laureen a réussi à lui mettre une balle dans la tête mais il continue de marcher et de combattre, c'est ennuyeux non ?
-On dirait le gardien d'un pont en armure noire. Il lui manque un bras, une jambe, il a un poumon percé voire le cœur, il a une balle dans la tête mais il continue de se battre... Qu'est-ce qui va se passer si on lui coupe la tête ?
-Il pourra plus trop bouger son corps.
-Mais il restera ses plantes, non ?
-Faudrait la foutre à l'eau !
-Bonne idée. Où est... euh... Laureen ?
-Il l'a tuée...

Rachel se redressa et étira ses chevilles tandis que le médecin aux cheveux en balais brosse lui appliquait de la biafine par couches généreuses sur ses brûlures les plus lourdes. Douloureuses mais guère incapacitantes. Elle s'en tirait plutôt bien jusqu'à maintenant. Combien de temps cette situation allait-elle durer ? Ha. Elle n'arrivait même pas à être touchée par la mort d'une marine sous sa protection. Ça devenait grave ; il faudrait qu'elle aille voir un psy. Plus tard.

-Il faut que notre prochaine attaque soit décisive.

Personne n'eut l'envie ou le besoin d'ajouter une parole. Le garçon pleurait en silence son amie disparue et Lin se débattait aux mains du médecin urgentiste. Ce dernier n'avait de toute façon pas décroché une parole depuis le commencement.

-Mais au fait, où est-il ?

Sous leurs pieds, le sol craqua et un tournesol géant surgit. Les marins s'écartèrent d'un bond mais la plante tournoya et projeta sur tous des pétales au premier abord dangereux. Rachel eut le temps d'être impressionnée par la façon dont le médecin évita chaque assaut sans y prêter attention. Le jeune garçon jeta la civière à laquelle Lin était attachée haut dans le ciel pour l'en préserver. Rachel parvint à esquiver la salve et à parer les rares projectiles qui l'atteignirent. Mais lorsqu'elle se retourna, elle put observer l'intérieur du ventre du bodybuilder, arraché par la poigne ligneuse du lieutenant de Teach. Sans personne pour la rattraper, la civière alla s'écraser plus loin dans un cri pathétique que la tigresse poussa, rouvrant probablement la flamme de ses blessures et de sa hargne.
Gardens n'avait plus rien d'humain. Toute la moitié de son corps était remplacé par des plantes, des fleurs et des épines galvanisées à la chlorophylle. Du trou dans son sternum, l'épée de Rachel dépassait encore mais elle était dévorée par une plante qui se développait sur le métal. Au milieu de son front, là où la balle de l'artificière l'avait atteint, un rosaire sanguin se développait et de petites tiges sortaient de ses sourcils et même de ses yeux. On aurait dit un parasite installé dans le corps de l'homme. Ses trois mètres et sa posture courbée sur ses membres arboricoles lui donnaient encore plus l'apparence d'un cadavre ambulant. Peut-être était-ce ça le souci. S'ils n'arrivaient pas à le tuer c'était peut-être parce qu'il était déjà mort. S'il ne parlait pas, également.

-En fait il me faudrait juste du désherbant...

Ses membres ligneux s'allongèrent soudainement. En une fraction de seconde, Gardens avait le poing au niveau de la tête de Rachel qui eut tout juste le réflexe d'y opposer le genou. La puissance du coup et la différence de poids envoya voler notre commandante jusque dans la forêt à plusieurs dizaines de mètres de là. Trois arbres s'écroulèrent avant qu'elle ne s'immobilise dans le lichen imprégné de sang.

-Arghh...

Le visage émacié du lieutenant était de nouveau là. Une fleur blanche à moitié rouge à son pourpoint. C'était la seule tâche de couleur qu'elle put voir avant qu'un arbre se torde soudainement en un swing inquiétant et ne la cueille au côté, la propulsant une nouvelle fois vers Gardens en un home-run à lui faire cracher du sang. Le bras titanesque la saisit au visage et l'encastra dans la terre trempée de cette pluie noire et pâteuse qui tombait sur Thriller Bark depuis le début de la journée. Rachel hoqueta, le souffle coupé, et cracha une motte de terre. Son regard se posa sur le pied vert qui prit l'aspect d'une fourche. Mais surtout, elle avisa la garde de son sabre, toujours planté dans son corps, quelque part au niveau de son plexus. Même à moitié mangée, il fallait qu'elle s'en saisisse. D'un Soru qui ressembla presque à un Geppou, elle se propulsa hors de la portée de la fourche qui fissura le sol et créa un mini canyon que Rachel fut heureuse d'avoir évitée.

Elle se remit debout aussi vite qu'elle le put, en prêtant attention à tout son environnement : dans la forêt de Thriller Bark, Gardens avait bien plus que l'avantage. Ses pieds la faisaient souffrir, mais elle serra les dents. Elle sentait de fines coulées de sang dans son dos et le trou qu'elle avait dans la poitrine palpitait douloureusement. Rachel inspira profondément et se mit en garde. Gardens attaquait de nouveau.

Son bras s'allongea à la manière d'un chewing punch mais Rachel réagit au quart de tour. D'un Soru, elle fonça vers le bras et passa juste à côté. Elle saisit une liane qui s'entortillait dans et autour du bras gauche du quasi élémental et poursuivit sa course. Rebondissant d'un arbre sur la droite du lieutenant puis sur un autre à ses sept ou huit heures, la liane s'enroula autour de sa gorge avant qu'il n'ait pu réagir. Du coin de l'œil, elle vit le bras revenir vers elle, mais elle avait trop d'avance. Son regard s'embrasa d'une lueur verte et le sol à ses pieds vibra de cette onde que seule la chaleur sur une surface brûlante peut créer. La liane dans sa main se couvrit d'une couche noire de haki et lorsqu'elle tira sauvagement dans un hurlement de rage, elle espéra qu'une seule chose, que sa tête se décroche de ses épaules.

Trois plantes carnivores jaillirent à ses pieds et bondirent sur la liane pour la trancher et sur le bras et la jambe de Rachel. La première se brisa les dents végétales sur la corde, recouverte de haki jusqu'à l'épaule de Gardens, tandis que les deux autres s'enfoncèrent profondément dans la cuisse et le bras droit de la marine. Elle accusa le coup mais garda sa prise. Malheureusement, Gardens se ressaisit et se jeta sur elle. Déséquilibrée, elle ne put que présenter son dos à l'assaut qu'il donna. De son énorme pied, il visa les reins de Rachel à la manière d'un rhinocéros, l'envoyant ricocher loin sur les rochers et les racines de la forêt. Elle réussit à se remettre debout dans un long dérapage avant de heurter le quatrième arbre et tomba à genoux en hurlant. Elle se tenait difficilement son côté droit où une ou plusieurs côtes flottantes s'étaient brisées net. Le Lieutenant déboula d'entre deux buissons de six mètres de haut, le bras armé pour l'écraser comme une vulgaire araignée. Son torse était presque entièrement recouvert de lianes et de racines. Elle esquiva d'un demi-tour vers la droite le poing de géant qui creusa un puits dans le sol, puis d'un demi-tour supplémentaire suppléé d'un Soru qui lui donna le tournis, elle abattit la pointe de son pied droit directement sur la nuque de son adversaire. La douleur fulgura dans toute sa jambe et elle crut que sa cheville s'était cette fois brisée. Entre son dos et ses jambes mal en point, elle manquait cruellement de force. Pire, en atterrissant, elle aperçut que Gardens n'avait rien fait d'autre qu'ériger une armure d'écorce. Elle avait certes volé en morceaux, mais la gorge du lieutenant était toujours immaculée.

Du coude vert, un bourgeon naquit puis explosa soudainement. Une centaine de graines fumantes fulgurèrent vers une Rachel épuisée et haletante. D'un Soru qui relevait plus du réflexe que de la raison, elle s'éloigna en arrière du danger. Avec la vitesse, elle eut énormément de mal à esquiver le piège à loup en mousse et de lichen qui tenta de la happer toute entière, obligée de s'échapper d'un bond providentiel vers les hauteurs et la cime des arbres. Avec la vitesse et l'énergie que les coureurs de fond réservent pour le sprint final, elle décolla si haut qu'elle crut avoir réalisé un Geppou, ce qui n'était pas vraiment loin de la vérité.

Comme toutes les techniques des six formes, elle connaissait la théorie, mais elle était loin de maîtriser la pratique. Et au vu des centaines de ronces qui s'extirpèrent du couvert des arbres en la prenant pour cible, elle regretta d'avoir sèché les cours du Geppou et du Kami-e.

Il y eut de nombreux croassements au milieu du capharnaüm de la guerre. Une volée de plumes tourbillonna autour de la marine alors qu'elle commençait à chuter, incapable de garder les hauteurs. Les becs et les griffes s'attaquèrent sans vergogne aux ronces, les déviant de la trajectoire de Rachel, certaines largement, d'autres juste assez pour qu'elle évite les épines, mais beaucoup écorchèrent son visage et ses vêtements. Pauvre robe. Elle allait finir en culotte avant la fin de la journée.

-Il est là-bas.

À la manière d'un acrobate parachutiste, elle se pencha en avant pour se diriger, un corbeau accroché dans le dos pour lui permettre de garder le contrôle. Elle le vit du coin de l'œil, le bras planté dans le sol, préparant une contre-attaque qui la laisserait sur le carreau. Elle pouvait l'atteindre en passant par la trouée que des arbres arrachés ou déracinés avaient créé. C'était sa chance. Depuis les airs et avec sa vitesse, elle serait capable de l'avoir.

Le corbeau sur ses épaules l'abandonna en croassant. Suivi d'une dizaines de confrères, il prit Gardens pour cible.
Du sol autour de lui, d'énormes bulbes apparurent et déversèrent un épais nuage de spores et de pollen. Les corbeaux se détournèrent de l'homme-tige pour détruire les bulbes, mais Rachel ne pouvait plus changer de direction. Elle s'enroula sur elle-même, et après quelques tours, elle déversa sur le Lieutenant de Teach deux de son plus puissant Rankyaku, le Jugement Corvidé. Mais sans le hurler pour ne pas révéler sa position. Les ondes tranchèrent le nuage de spores et deux corbeaux périrent ainsi, diminuant un peu plus le nombre de ces oiseaux à ses ordres. Ils allaient finir par ne plus revenir. Déjà que leur confiance ne tenait qu'à un fil.

Elle crut, espéra, mais en vain. Elle n'avait pas touché le sol, à peine dépassé le ramage des arbres, que le pied vert apparut au niveau de sa tête au regard encore fuyant à cause de ses saltos répétés. Le sillon qu'elle creusa entre deux rocs ressembla à s'y méprendre au tracé d'un météore au milieu d'un bois calme. Elle resta allongée dans ce lit bien plus longtemps qu'elle ne l'aurait voulu.

Il apparut au-dessus d'elle. Rachel éprouvait des difficultés simplement à relever la tête pour l'observer. Elle voyait flou d'un œil et avait du sang plein la bouche. Son arcade était salement ouverte et elle sentait du sang suinter d'une blessure à la tête. Sans mentionner toutes les autres blessures accumulées jusque là. Et lui, droit comme un i, il lui manquait le bras végétal et un morceau de son torse, tranché net par une coupure propre dont son jugement corvidé semblait responsable. Elle remarqua seulement que sa jambe restante était complètement retournée sur son axe, visiblement déboitée ou brisée à plusieurs endroits. Comment pouvait-il encore tenir debout ? Il ne lui restait que son bras droit qu'il leva avec lenteur ; il semblait lui peser une tonne.

Des serpents verts sortirent lentement de terre de droite et de gauche et ligotèrent Rachel en commençant par sa gorge qu'elle s'empressa de garnir de haki. Elle ne fut pas blessée et fut libre de respirer, mais elle ne pouvait plus bouger. Ceux qui enserraient son thorax la firent toussoter de douleur. Gardens se laissa descendre jusqu'à elle et elle s'empressa de faire pleuvoir sur lui des mini rankyaku que ses pieds libres purent créer. Il ne chercha même pas à éviter. Il se pencha simplement au-dessus d'elle, du sang goutant de ses lacérations comme s'il n'en avait même pas conscience, et de son bras gauche, il attrapa la rose blanche, à moitié peinte en rouge et la planta dans le trou qui ornait la poitrine de Rachel comme une énième médaille.

Elle put entendre ses articulations craquer et geindre. Elle était persuadée de voir une entaille profonde le long de sa gorge, là où aurait dû se tenir sa carotide, mais au lieu de sang, une espèce de sève verdâtre s'écoulait lentement. Ses yeux étaient vides, mais ils la regardaient comme s'il avait observé, avec une curiosité morbide, un chat mort sur le coin de l'autoroute.

Rachel paniqua. Devant cet air mort, devant son obstination à se relever même tranché de toutes parts. Elle garnit son corps de haki dans un sursaut d'espoir, croyant que ça empêcherait la rose de rentrer dans sa plaie. Mais si la tige fut ralentie une seconde, bloquée par une barrière invisible, Gardens déploya une force insoupçonnée et les épines écorchèrent la plaie en pénétrant au plus proche de son cœur. Une place réservée à Red. Elle se débattit, remua son bras immobilisé, attaqua de ses ongles et de ses dents les rares serpentins qu'elle pouvait atteindre, sans succès. Elle vit la rose blanche se teinter un peu plus de rouge et elle redouta la finalité de cette technique. Ses forces la quittaient. Elle remua les pieds, le bassin, la tête. Tout la faisait souffrir. La chute depuis le plus haut de la cime des arbres l'avait brisée. Elle chercha désespérément du regard quelque chose à atteindre, essaya de déboiter ses épaules grâce au retour à la vie, tenta de déplacer ses veines pour qu'elles ne soient plus à même de se faire aspirer par la fleur, mais c'était trop lent. Elle voulut arrêter son cœur de battre, mais au bout de quelques battements manqués, elle faillit perdre connaissance.

Et soudain, comme frappée par l'évidence, elle concentra son haki dans son bras gauche. Celui qui avait été tranché. Le halo noir prit la silhouette grossière d'une excroissance qui ressemblait à un bras. Elle ne réfléchit pas plus. Il n'était pas entravé et elle frappa sur la garde de son sabre qui dépassait du corps de Gardens.

Il fut projeté à terre. Le sabre se planta à quelques pas de lui, un peu plus loin. Les liens autour de Rachel se liquéfièrent et partirent se réfugier dans la terre comme un mauvais rêve. Lui, il ne bougea plus. La marine se redressa méfiante, le sang lui battant aux tempes. Elle arracha violemment la fleur de sa poitrine et l'effeuilla brutalement. À genoux, elle tendit le cou pour regarder Gardens étonnamment immobile. Où donc se trouvait le truc de ce gars ? Elle se laissa tomber sur les fesses en grognant. À sa droite le corps inanimé de Gardens.

À sa gauche, une masse ligneuse de trois mètres à la silhouette tout de même vachement humaine.

-Non mais...

Un arbre derrière elle se déracina tout seul, elle tourna la tête pour voir un Ent lui décocher un coup de ce qui devait se référer à un pied. Le tronc lui fit voir des étoiles et obscurcit sa vision. Elle qui s'était crue à l'abri se retrouvait soudain dans une merde noire. Elle termina son roulé-boulé dans un nuage de poussières et de feuilles mortes, tant et si bien qu'elle se redressa sur ses genoux pour forcer ses poumons inspirer un air qu'ils refusaient de prendre. Elle toussota et cracha jusqu'à ce que l'oxygène réintègre son corps.

À côté d'elle, la cosse vide de Gardens était étendu. Il n'était plus qu'une marionnette désarticulée et sans vie. Ses membres d'arbres avaient disparus, des nombreuses plaies ne s'écoulait pas une goutte de sang et aucun souffle de vie n'habitait son torse mortifié.

-Bon sang. C'était qu'un hôte ou... ?

Un mouvement. Elle roula sur le côté pour esquiver une lance en bois qui perfora le sol là où elle se tenait l'instant auparavant. Elle parvint à garder ses genoux au sol pour ne pas blesser ses côtes inutilement.

Un éclat. Son sabre était là. Il était brisé mais la pointe restait tranchante et acérée, même matrice d'une étrange substance verte et visqueuse. Elle s'en saisit dans le même mouvement et recula pour éviter un brocoli qui aurait gagné le premier prix au concours agricole du plus gros légume. Et derrière l'arbre, Gardens – ou ce qu'il était devenu – bondit sur elle, toutes branches dehors. Sûr qu'elle se ferait embrocher.

Ses cheveux, las de rester passifs, s'activèrent presque de leur propre volonté. Une gigantesque masse capillaire érigea un bouclier massif qui absorba toute la puissance du coup. Si bien qu'il resta interdit de l'autre côté, comme surpris. Saisissant cet ultime atout qui ne tirait sur aucun de ses membres endolori, Rachel fit fondre sur son ennemi un million d'aiguilles capillaires. Quasiment à bout portant. Et la seule chose qu'il fit, c'est dresser un gros champignon au niveau de son cœur. Enfin, de là où aurait dû se trouver le semblant de cœur sur tout être vivant ordinaire. Peut-être une boule de sève ? Toujours était-il qu'il marqua le coup pour une fois. Percé comme il l'était, même par de simples cheveux, son champ d'action s'en trouva complètement diminué. Non pas que Rachel possédât une force surhumaine dans ses cheveux, mais tous ensemble, plusieurs millions, ils avaient assez de pression sur l'ensemble du corps ligneux pour le ralentir sensiblement.

*T'as intérêt à réfléchir très vite ma vieille !*

Première étape, il fallait qu'elle sorte de cette forêt, même si elle n'avait aucune chance d'y parvenir avec ces plantes à contrôler partout. En en l'air, elle pourrait pas s'orienter et sûr que les lianes la rattraperaient plus vite que la première fois. Il lui faudrait feinter une sortie à la limite. Ça pourrait fonctionner. C'est lui qui la poursuivrait, comme depuis le début. Il fallait qu'elle l'attaque par derrière, il ne s'y attendrait pas ; il menait la danse et la poursuivait sans craindre de véritable contre-attaque depuis sa métamorphose en Ent.
Pourtant, il fallait qu'elle se débarrasse en priorité du champignon : il semblait protéger son point faible et une fois ôté, elle serait capable de viser là où ça fait mal. Et pour une fois, ça n'était pas les parties sensibles du bonhomme. De toute façon, elle ne s'était jamais abaissée à ça.

Fin des courtes secondes d'équilibre. Dans son dos, un tourbillon de liane et de ronces bondit dans le dos de Rachel pour la lacérer. La même attaque qui avait déchiqueté la langue du marin plus tôt. Problème, si elle relâchait Gardens – ou ce qui devait être lui – pour se protéger du nouvel assaut, elle serait à la merci du lieutenant. Qu'à cela ne tienne.

D'un coup d'œil pour parfaire son timing, elle enserra Gardens de ses cheveux puis se laissa tomber sur le ventre. Puis comme on agite un hochet, elle balança la tige humaine contre son attaque dévastatrice, le lâchant contre le tourbillon sans autre forme de procès. Il y eut un son affreux, comme un caillou coincé dans une tondeuse à gazon, mais Rachel ne gâcha pas sa chance à regarder. Elle s'enfuit ventre à terre, persuadée qu'elle serait rattrapée très rapidement. Il lui faudrait improviser, malgré ses douleurs dans les côtes et les chevilles. Elle oublia le Soru et préféra un itinéraire avec des rochers et de la terre plutôt que les buissons et les arbustes. Sur Thriller Bark, la guerre semblait incessante et les hurlements déchiraient toujours le ciel et la pluie.

Derrière elle, le son de pas gigantesques se rapprochaient. Elle esquiva une branche sortie de nulle part et trébucha volontairement sur une racine qui tenta de l'entraver. Elle ralentit sensiblement en accentuant sa démarche boitillante. S'il restait une once d'humanité dans cette chose verte et blanche, elle espérait le leurrer ainsi. Son sabre bien en main, elle se retourna au dernier moment face au marteau gigantesque fait de fleurs et de terre qu'il brandit, prêt à la clouer sur place – et probablement définitivement. Pourvu qu'avec son sabre brisé elle arrive à reproduire les lames d'air courbes qu'elle avait l'habitude de produire avec sa faux.

De ses cheveux, elle para l'attaque descendante d'un bouclier assez sommaire qui ne put amortir la totalité de l'attaque titanesque dont elle fut la cible. L'onde de choc fit s'écrouler deux chênes dans son dos et elle s'enfonça dans le sol jusqu'aux tibias, manquant de la faire crier de douleur à cause de ses chevilles. Elle ne pourrait bientôt plus marcher, mais si elle se débrouillait bien dans les prochaines secondes décisives, elle n'en aurait plus besoin.

De son sabre, elle fit de courts et rapides moulinets qui créèrent des lames d'air courbes. Trois frappèrent directement le tronc de l'homme arbre, mais deux le contournèrent à la manière d'un boomerang. À son tour d'être pris entre deux feux.
Il bondit.
Les lames d'air passèrent juste en dessous de lui et prirent Rachel pour cible. Et avec ses pieds dans le sol et la massue qui l'y encrait par au-dessus, elle ne pouvait pas les éviter. Tant pis, c'était de bonne guerre, et il fallait bien sacrifier des pions pour vaincre.

Rachel sourit.

Les lames la frappèrent sous les côtes et au niveau de la poitrine dans une gerbe de sang qu'elle ignora superbement. Le haki aurait déployé trop de forces et de concentration pour la suite des opérations, et de toute façon, la meilleure défense restait l'attaque. Et maintenant qu'il était en l'air, il était une cible parfaite.

Les cheveux de Rachel fondirent sur le corps ralenti de Gardens. Ils prirent la forme d'un gigantesque corbeau. Uniquement pour le style, s'entend. Le bec fait des cheveux de Rachel tressés par le retour à la vie empalèrent le corps de Gardens comme une vis à bois dans un arbre. Le second bras gigantesque se tendit pour s'encrer dans le sol et le rabattre à terre et son premier se changea en la fourche vue plus tôt. De cette nouvelle arme, il se dégagea des cheveux de la commandante. Cependant, tandis qu'il armait son bras en direction d'une Rachel vacillante, une pincée de cheveux se tendit comme une lance pour viser ce cœur qu'il cherchait tant à protéger. Surpris, il fut contraint de marquer un temps d'arrêt pour bloquer l'attaque de ce champignon qu'elle avait déjà eu l'occasion de voir. Ses genoux flanchèrent et elle dut s'aider de son sabre pour ne pas s'écrouler.

Une vision qui ravit Gardens. Il ouvrit une gueule hérissée de ronces et grouillante comme un nid de serpents, tout prêt à la dévorer. Il ne vit pas l'ombre noire qui fusa depuis le ciel ni le bec qui happa le champignon à la volée. Instinctivement, il se tourna vers le ciel pour chercher d'autres corbeaux à foudroyer avant qu'ils ne le fassent, mais l'attaque vint de Rachel.

Le sabre brisé, chargé de haki, vola une nouvelle fois et se ficha profondément dans le cœur de Gardens. Il y eut deux secondes de flottement durant lesquelles Rachel se préparait à tout, et surtout à une énième réplique. Qui ne vint jamais. Il agonisait dans un cri silencieux puis s'écroula à genoux.

Toute sa forme fondait. Sa composition florale et ligneuse se dénouait en sifflant. Les lianes et les ronces rapetissaient. Sa taille redevint plus normale.

Et soudain, le visage de Gardens apparut de nouveau. Bouche grande ouverte, yeux révulsés, elle ne put dire s'il était déjà mort ou pas. Le corps qu'il s'était construit se désagrégeait, laissant apparaître une gorge puis un torse, un bras puis un second, une jambe puis la deuxième. Gardens. Mort, mais entier. Alors l'autre n'était vraiment qu'une cosse vide pendant que lui se cachait là-dedans pour plus tard... Elle l'avait vraiment échappé belle.

Lentement, elle se laissa aller en arrière et s'assit sur un rocher. Pour la secondes fois – et espérait-elle la dernière – elle savourait une victoire compliquée et limite. Ses cheveux ondulèrent obligeamment jusqu'à elle pour reprendre leur coiffure initiale. Avec moult brindilles et poussières.

-Juste... quelques minutes de pause...
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- Musclor ? OÙ EST MA MONTURE !

- Il est dans une état critique commandante...

-...

Lin se sentait bien conne, elle comptait ruiner sa monture en l'engueulant, mais elle se sentie tout de suite plus mal quand elle vit son fidèle larbin au sol avec un trou immense dans le ventre.

*Putain il m'a sauvé ce con...*

Elle prit quelques secondes pour réfléchire allongée dans sa civière avant de donner de nouveaux ordres.

- Hé Jackson.

- Je m'appelle Henry en fait.

- Tu sais où est partie Rachel ?

- Oui elle affronte Garden plus loin.

- ALORS QU'EST-CE QUE T'ATTENDS ! HOP HOP HOP JE VEUX DEUX PERSONNES POUR ME PORTER ET DEUX AUTRE POUR ESSAYER DE STABILISER MUSCLOR ET QUE ÇA SAUTE !

- Mais Commandante c'est dangereux...

- Je vais t'en foutre des dangereux moi...

Agacée la commandante se releva, son corps souffrait le martyr.

- Faites pas ça vous allez rouvrir vos blessures.

- J'ai une amie qui risque sa vie plus loin, hors de question de rester dans ma civière si vous avez pas les couilles d'y aller ! J'VAIS VOUS MONTRER CE QUE C'EST LA MARINE D'ÉLITE MOI !

La rouquine piquât deux tubes de biafines au médecin au passage.

- À moi !

La commandante marchait de travers, elle sentait la douleur parcourir tout son corps, mais c'était pas important pour l'instant. La vérité c'était que Lin s'en voulait, elle se sentait inutile encore une fois. En plus elle s'était mise en danger pour rien vu que cette ordure de Garden était encore en vie ! Et ça foutais grave les boules à la tigresse.
Quelques minutes plus tard Lin s'enfonçait un peu plus dans la foret, très vite elle entendit le vacarme que produisait le combat de Rachel. La jeune femme se planqua immédiatement, tentant d'observer la situation, elle assista à la fin du combat.


*Bordel Rachel !*

La faucheuse semblait à peine tenir debout mais malgré tout elle continuait à se battre comme jamais, une véritable ex-sea wolves ! Pendant un instant Lin voulue la rejoindre pour l'aider mais elle se rendit vite compte en regardant son état qu'elle serait inutile et risquerait même de gêner sa collègue.
C'est alors qu'arrivèrent les marins que la rouquine avait laisser sur place.


- Ben alors Jackson ça y'est vous avez des couilles ?

- Je m'appelle... Bon, non on pouvait simplement pas laisser une femme blessée aller à la mort comme ça.

- Tu me rappelera de te casser la bouche quand j'irai mieux pour ta remarque sexiste...

- Euhh... Comment se débrouille la commandante ?

Lin jeta un oeil vers le combat, Rachel était affalée sur un rocher et Garden semblait raide mort.

- Ramenez moi les médecins de terrains, on va avoir besoin de soins là.

- Bien commandante.

Alors que Jackson faisait marche arrière pour aller chercher du renfort la rouquine s'avança en boitant vers sa collègue. Elle regarda le cadavre de Garden et laissa échapper un rire mesquin.

- Et beh ! Quelle sale gueule !

La commandante s'affala au sol à côté de Rachel.

- Les médecins de terrains arrivent, avec MA civière et de quoi te faire les premiers soins.


Elle sourit et tendit un tube à la faucheuse, tapotant son épaule avec.

- Hé, biafine ?
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On perd facilement la notion de temps et de l'espace dans un champ de bataille. Mon combat contre Maria me semble être une éternité alors que ça ne fait que quelques minutes. Je n'imagine même pas ce que ça doit être pour Red et le Malvoulant ou pour la Colonelle d'Élite. Pendant quelques secondes, je perds de vue Reyson. Quant à Izya, même si je ne la vois pas réellement, je sais qu'elle est dans l'action. Il est difficile de ne pas s'apercevoir qu'un dragon crache des flammes en continue sur nos adversaires depuis le début. Pour ce qui est du sumotori, je sais qu'il n'est pas loin. D'ailleurs, je suis impressionnée par ses compétences, et surtout, par la manière dont il a survécu deux fois à deux attaques mortelles.

Pour ce qui est de la Sabreuse du Démon, elle commence à m'agacer. Même affaiblie, elle reste une Lieutenante de Teach sacrément redoutable. Mes précédents Némésis ont été du pipi de chat à côté de la puissance de Maria. L'Hespéride Anti-Fruit de la Brigade Scientifique n'a été qu'une boîte de conserve rouillée. Mogaba n'a été rien comparé à ce que je fais face maintenant. Ao Novas n'a en définitif que le nom malgré ses incroyables techniques de combat du Cipher Pol. Et Devon McSmith n'a été qu'un vulgaire instrument ridicule de dernières minutes. Et malgré leur insignifiance, ils m'ont tous donnés du fil à retordre. Si je ne veux pas mourir et prouver ma vraie valeur, je dois surmonter l'épreuve qui est de tuer la Commandante de la Seconde Flotte.

Préférant être brûlée çà et là par le feu du sumo, Maria évite mes assauts magmatiques répétés. Pour l'instant, mes tentatives en attaque direct ont été des échecs, mais ça ne m'empêche pas de continuer à sécréter autant de lave sous le champ de bataille. Mon Armageddon s'épuise et j'ai besoin de me préparer à une éventuelle démonstration plus meurtrière de mon pouvoir. L'atmosphère est mêlée de rouge et de ténèbres. De feu et d'obscurité. D'ardeur et de cupidité. Une sorte de brouillard s'élève. La pluie noirâtre et froide de Thriller Bark entre en condensation sous l'effet la chaleur insoutenable que je dégage.

La présence du Maître des Peurs hante chaque survivant, ennemi comme allié. Plus Maria s'en prend à l'obèse, plus elle reprend des forces. Je n'arrive pas à saisir l'occasion de lui en mettre une. J'ai besoin de Reyson. Et là, la Sabreuse du Démon semble bien vouloir me perforer avec son crochet. J'ignore si elle sait utiliser le Haki de l'Armement, mais à son niveau, le contraire serait étonnant. Cela dit, avec ou sans, je préfère garder mes distances. Sur Armada, Marcel, le Maître des Poings Divins, m'a presque tué sans. Il m'a perforé de son doigt sans se soucier du magma qui me compose. Juste en déplaçant rapidement son index et en plusieurs points stratégiques autour de mon cœur, il a été capable de me maîtriser. Et trois respirations après, sans l'intervention salvatrice de Red, la Mort me cueillait dans ses bras. Depuis, ma vigilance est des plus affûtée.

D'une propulsion soudaine, Maria s'élance vers moi, le crochet en avant. Je parviens avec difficulté à parer l'attaque alors que mon sabre n'est qu'à moitié sorti de son fourreau. Son arme incurvée est contre ma lame. Pendant une micro seconde, on évalue vainement la puissance de l'autre. Un choc retenti au alentour. Je peine à rester sur mes appuis. D'un geste vif, j'écarte mon adversaire qui est obligé de faire un bond de côté. Elle évite de justesse un jet de flammes du sumotori qui laisse entrevoir son dos. Sa peau est rougie et l'entaille encore maculée de sang est visible.

Très occupée par un obèse qui lui crache du feu et par une femme-magma, la Lieutenante de Teach a de quoi redoubler d'effort pour se concentrer. Une seule intervention de mon camarade métamorphe devrait suffire pour la neutraliser définitivement. Seulement, encore faut-il qu'il arrive à saisir le créneau. À chaque que l'un de nous trois tentions quelques-choses, ça échoue. Soit par une maîtrise parfaire de contre-attaque ou d'esquive de la part de notre adversaire, soit par une intrusion extérieure...

Il est temps de changer de tactique. Je sollicite l'aide de Reyson.

C'est quand tu veux, Reyson!

Pendant que l'obèse occupe Maria, l'ex-Saigneur réalise sur moi sa fameuse technique. T'es plus grand? Attend voir. Plantant ses ongles dans ma chair, il m'injecte une nouvelle hormone. De croissance, cette fois. Ce n'est pas pour améliorer simplement un muscle. Toute la partie de mon corps qui est touchée voit son volume augmenter. Il peut évidemment faire grandir tout mon corps, mais il y a une limite de taille. Je deviens en quelques instants un monstre magmatique démesuré. Tel un volcan naissant, je m'élève de toute ma hauteur. Mon seul œil valide s'habitue à sa nouvelle perception. Maintenant ayant la mensuration de la moitié d'un Géant adulte, ma force se voit décupler également. Ma masse aussi.

Tout le monde autour de ma zone de combat peut me voir, plus terrifiante que jamais. Je suis une montagne pâteuse incandescente luisant dans les ténèbres, prête à faire éclater des parties de mes membres à la manière de grosses projections magmatiques lors d'une éruption.

D'une œillade furtive avec Reyson, je lui fait comprendre qu'il doit prendre son envole en n'oubliant pas le sumotori. Maria ne semble pas effrayée par ma taille et de ce que je lui réserve. D'un rire diabolique, elle enduit ses armes d'une aura noire et m'entaille les jambes avec son épée, son crochet et sa jambe en coquillage. Elle couple ses attaques par des séries de lames d'air dévastatrices visant diverses parties de mon corps. Étant évidemment trop lente, je ne peux pas esquiver au niveau de mes membres inférieurs. J'assène donc en m'avançant droit sur ma cible, l'air complètement menaçante. Je ne me préoccupe pas de la douleur. Le poing droit en arrière entièrement fait de magma dégoulinant, je me concentre pour donner tout ce que j'ai.

— Titanic Strike!!

Mon bras s'abat violemment droit sur mon adversaire. Des lames d'air viennent me blesser aux phalanges, mais je passe outre. Une seule chose m'importe. Écraser de tout mon poids. Déchaîner une puissance digne d'un Titan. Balayer le champ de bataille d'un revers de main. Tel un météore, mon membre percute dans un terrible fracas le sol déjà fragilisé par mon magma présent depuis le début. Jugeant probablement trop dévastateur et trop difficile à bloquer, la Sabreuse du Démon préfère esquiver. Elle échappe non sans mal à la collision en quelques bonds, laissant alors la frappe s'enfoncer davantage dans la terre. Sous la force de mon poing, le parterre se creuse pour former un cratère profond, fissurant ainsi sur une petite dizaine de mètres les entrailles de Thriller Bark. Des débris aussi grands que des maisons sont projetés de partout. Une onde colossale souffle la zone sur plusieurs centaines de mètres. Puis, à la surface, de gros blocs de roches s'élèvent à l'autre bout du point d'impact sous l'effet du choc. De l'épicentre jusqu'aux abords de la forêt, jusqu'au-devant du château et de l'endroit où j'ai combattu tantôt brièvement l'être qui fait pousser des plantes, là où se trouve un nombre conséquent de pirates et de Marines, le sol se craque et laisse apparaître de la lumière rouge émaner des abîmes. Ainsi, sous l'effet des vibrations, la terre s'émiette en plusieurs morceaux. Ces éclats se mettent alors à dériver dans un océan de lave pour finalement s'y engouffrer. Toutes les personnes sur le champ de bataille sont déstabilisés. Semblable à l'Enfer qui s'ouvre, de nombreux combattants sont aspirés comme instantanément dans mon magma.

— Call of Hell!!

[HRP: Les premiers paragraphes sont là pour justifier le fait que je n'ai pas répondu en temps et en heure, alors désolé s'ils sont redondants sur ce qui a déjà été dit par d'autres. Notamment, par Rachel...]


Dernière édition par Nakajima D. Aoi le Mer 17 Mai 2017 - 2:15, édité 5 fois
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Les jambes imbibées du Haki de l'Armement, Maria se tient en parfait équilibre alors que tout le monde s'engouffre dans mes abîmes rougeoyants. Elle rigole à gorge déployée, car je viens de lui mâcher involontairement son travail en décimant une grosse partie les pirates de Red. Mais comme la seconde grosse partie concerne les forbans de Teach, je n'ai aucun remords. Au-devant du château, il n'existe très peu d'endroit désormais de réellement palpable pour le commun des mortels. Les quelques zones rocheuses dérivent sur ce qui ressemble maintenant qu'à un vague cratère et un océan de rouge liquéfiant quiconque s'y trouve. Au-delà de ce que j'appelle la première couche des Neuf Enfers, l'orée de la forêt et tous lieux végétales se mettent à flamber malgré la pluie constante de Thriller Bark. Le brouillard y est plus grandissant.

J'ai pensé sincèrement enterrer vivante cette garce de la même manière que ce que j'ai fait pour Devon... Me voilà obligée de rectifier ma très méga erreur tactique. Fort heureusement, je suis dans mon élément. La Sabreuse du Démon, non. Arborant alors un sourire sournois, je me prépare à lancer d'autres hostilités. Tant que je bénéficie des hormones que Reyson m'a donné, j'ai intérêt à économiser mon temps pour exploiter tout le potentiel. Ne serait-ce pas palpitant de pouvoir reproduire la technique ultime du célèbre Amiral Commandant-en-Chef Sakazuki Gensui? Dommage que je ne puisse être une Géante de Magma, mais seulement une demi. Je lance alors des séries de poings magmatiques semblables aux éjections d'un volcan en furie.

— Eruption!!

Un déluge s'abat alors vers ma cible. La Lieutenante de Teach, bien que protégée par une grande maîtrise du Fluide, cherche un moyen d'échapper à l'Apocalypse qui lui tombe dessus. En effet, mon camarade métamorphe ne se tourne pas les pouces. Ayant le sumotori sur le dos crachant un jet de flammes, dopé par son pouvoir, l'ex-Saigneur réalise un bon nombre d'attaques aériens. C'est alors que Maria plante sa jambe faite en coquillage sur le défunt Ymiron pour la seconde fois. Étant volumineux, son corps est bien le seul a ne pas avoir été englouti par mon magma. D'ailleurs, quelques personnes ont désespérément trouvé un instant de répit sur son ventre, mais se doivent malheureusement quitter leur navire de fortune. Maintenant parasité, le Commandant de la Troisième Flotte du Malvoulant se redresse pour la énième fois, l'air plus imposant que jamais. Grâce à son pouvoir, Maria fait muter cinq bras supplémentaires et les imprègne du Fluide. Et d'une rotation parfaite, elle fait souffler un vent gigantesque qui vient pourfendre les lames d'air de Reyson et le jet de flammes. Mes projections sont déportés à droite à gauche, détruisant alors quelques éléments du château ou tombent dans mon océan de magma. Ceux qui chutent dans la mer de lave produisent des pseudos raz-de-marée.

Maria me fait face et glousse. Fière.

Niark, niark, niark. Laisse-moi te montrer ce que c'est un vrai Géant, Nakajima.

Forcément...

Impassible, je ne réagis pas à sa remarque. Il y a bien une faille dans son pouvoir. Elle a bien une faiblesse. Ymiron finira bien par être totalement consumé au bout d'un moment. Je pense que nous avons plus de chances de la vaincre si elle garde sa forme humanoïde, Reyson et moi. Ce n'est que le début du combat en réalité. J'ai d'autres atouts dans la manche et je connais les fabuleuses techniques de mon compagnon. Maria se lance alors contre moi, les sept bras en avant. Elle me donne un coup de poing sur la droite et deux sur la gauche avec un intervalle de quelques secondes entre. J'en dévie un, puis un deuxième. Le troisième me percute en plein dans la mâchoire. Le reste m'assaille à divers endroits du corps. Je décolle alors sur quelques mètres, le dos courbé par la douleur au ventre et au torse. Ramassant l'arme fracturée de son défunt compagnon d'équipage, la Sabreuse du Démon en profite pour faire un saut dans ma direction, prête à me taillader.

Je me défends tant bien que mal, mais j'ai l'assurance que mes deux autres collègues en profite pour bombarder Maria d'attaques meurtrières. À première vue, elle n'a pas le Haki de l'Observation. À moins qu'elle se fiche de s'en prendre plein la face parce qu'elle n'est pas dans son propre corps? En y réfléchissant, en lui privant son hôte, le parasite ne peut survivre.

Les gars, il faut déchiqueter ce corps au plus vite!

Les lames d'air de Reyson entaillent pour l'instant la montagne de chairs putrides sans réellement découper les membres. Se dopant alors de nouveau, il réalise alors une série d'attaque plus dévastatrice. Pendant ce temps, Maria m'assène de nombreux coups chargé de Haki. J'encaisse tant bien que mal. J'ai de nombreux hématomes. La douleur est vive. Je crache du sang à chaque coup reçu. Je pense que je vais me retrouver sous ma forme initiale bientôt et ça me fait peur. En colère, je m'explose littéralement.

— Solar Eruption!!

Je projette de la lave sous forme de sphère partout autour de moi. Rien d'extraordinaire en soi, puisque que la Sabreuse du Démon se contente de mettre quelques bras au niveau de son visage afin de ne pas perdre la face. Seulement, en cet instant, c'est tout juste ce qu'il me faut pour réaliser un geyser gigantesque sous elle. Je rassemble une énorme quantité de magma issue de mon océan pour la propulser verticalement. Le liquide rouge vient pourfendre alors de l'entre-jambe d'Ymiron jusqu'à son épaule gauche. Si ce dernier était encore en vie, cette attaque lui aurait été fatale. Même si aucun hurlement de rage, de peur ou de colère sort de la bouche du géant, je sais que Maria ne supporte pas l'idée d'avoir perdu une bonne moitié de son hôte. Alors que la partie du zombie s'effondre dans ma mer de lave, je constate que la Lieutenante de Teach peut encore contrôler ce qu'il reste. Elle parvient à se tenir bien droit sur la seule jambe valide.

Ton Fruit du Démon est inutile sans rien à parasiter!! Tu es faible!!!

Énervée, Maria balance ses nombreux bras en arrière, chacun main imprégné de l'aura noire. Elle étire le tout de toute sa force et vient me frapper au niveau de la tête. Retentissant comme un grondement titanesque de mille orages, l'attaque de mon adversaire est sur le point de me décapiter tant la violence du coup est surpuissante. Par réflexe, je tends mes bras face à moi, paumes en avant. Je désire plus que tout pouvoir moi aussi utiliser le Haki de l'Armement, mais rien ne vient. Je l'ai découvert dans un moment critique face à Ao Novas à Alabasta. J'accueille alors tant bien que mal les poings qui viennent me broyer impitoyablement ma chair magmatique. Je vacille en arrière l'espace d'un instant, mais je tiens bon. Je me concentre davantage. L'impact crée une onde impressionnante qui souffle la zone. Des gouttes suent le long de mon front et de mes joues. J'y mets tout ce que j'ai dans les tripes, toute ma conviction, toute ma force d'esprit et toute mon âme. J'y crois dur comme fer. Alors que Maria me domine et s'apprête à me repousser, je sens venir ce que je désire le plus en cet instant. Mes yeux s'illuminent. Le bouclier noir se met à recouvrir mes mains dans un dernier espoir.

À ce moment-là, des lames d'air colossales imprégnées de Haki de l'Armement découpent tous les bras du Géant au niveau du coude. Pendant que les morceaux viennent se perdre dans mon océan de magma, Maria et moi titubons d'un coup. Retrouvant la première l'équilibre, je fais grossir mon bras droit et je le projette en arrière. Décupler grâce à ma taille de demi-géant et par la réalisation de ma technique, mon membre supérieur équivaut maintenant à celui d'un vrai titan.

— Titanic Strike!!

Je lui assène alors un coup digne d'un météore s'écrasant sur terre. Mon poing vient non seulement percuter de plein fouet le corps d'Ymiron au niveau du cœur, mais il le traverse totalement tant la force de l'impact est violente. Son cadavre vole alors en direction d'une tour qui s'est effondrée dans mon océan rouge. Je sens mon corps diminuer de volume. Je redeviens normale. Les effets des hormones n'agissent plus. Tant pis, même sous ma forme originelle je reste puissante. Je me lance alors sur Maria avant qu'elle ne se remette. Pathétiquement allongé, la masse énorme du Commandant de la Troisième Flotte du Malvoulant se redresse avec difficulté. Autour, il n'y a que désolation. Il n'y a rien à parasiter. J'y suis presque! De ma lame, j'exécute des lames d'air. Ridicule. Elles entaillent à peine la chair de l'être maintenant informe.

Tu es morte, Manson!!!!

Bientôt, cela dit.

Reyson redouble d'effort et réalise les mêmes lames d'air surpuissantes que précédemment. Maria protège alors le torse troué et le ventre d'Ymiron sous son Haki de l'Armement. Elle sait que s'il lui reste plus rien, elle sera obligée de se battre sous sa vraie forme. Sa défense est mise à l'épreuve. Retombant à la renverse, Maria faiblit. Quant à moi, je me prépare à réaliser ma prochaine technique. Et pour cela, je rassemble un maximum de magma que je sécrète pour réalimenter mon océan rouge. Alors que Maria résiste tant bien que mal aux assauts répétés de mon camarade métamorphe, j'effectue alors une nouvelle fois un geyser de lave titanesque. La gicle ardente perfore le dos du géant au niveau des cervicaux. Mon magma recouvre totalement ce qui reste du défunt "Chanteguerre". Poussée par une sorte de peur, Maria tente de faire pousser des excroissances de dernières minutes, mais il est trop tard.

Sentant que pour lui c'est l'heure d'entrer en action et ému par notre esprit combatif, l'obèse nous fait part de sa dernière volonté.

— 'Oubliez pa' mes paroles, 'ous deux. Si j'peu' descendr' Maria, alor' je l'f'rai avec bon'eur.

Saisissant l'occasion, il saute du dos de Reyson et fonce en plein sur Maria qui sort à peine de la tête du géant.

— Kamikaze!!

Avec son dernier tonneau de poudre, le sumotori se sacrifie pour emporter avec lui la Commandante de la Seconde Flotte du Malvoulant. L'explosion est impressionnante, car le souffle déchiquette le corps entier d'Ymiron. Il est difficile de voir si l'utilisatrice du Fruit du Parasite a survécu tant il y a de la fumée.

[HRP: Rachel, j'espère que tu ne prévoyais pas un grand avenir pour le sumotori^^]


Dernière édition par Nakajima D. Aoi le Mer 17 Mai 2017 - 3:00, édité 2 fois
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Sortant des décombres du château qui ne sont pas encore submergés par mon océan de magma, plusieurs pirates de Teach se lancent dans une frénésie aveugle pour m'attaquer. Vraisemblablement des fidèles à Maria. Je suis impressionnée de voir qu'il y a encore du menu fretin avec de l'espoir. Ces derniers disposent avec eux deux énormes tuyaux. J'ai une sensation de déjà vu... Je sens le pire arriver. Comme d'une évidence, sous la puissance de la pression, deux tirs en continue d'eau filent droit vers moi. Par instinct de survie pour avoir déjà vécu une expérience similaire sur Whiskey Peak, je préfère éviter et je dresse pour cela une muraille de lave entre.

— Return of Damned!!

Probablement un dispositif de secours du célèbre Corsaire Gecko Moria pour lutter contre ses zombies en cas de non obéissance de leur part et qui n'aurait jamais servi... Il faut que je me débarrasse d'eux avant qu'ils ne me noient mon océan de magma. Je sens l'air légèrement iodé.

— Tenez bon, Dame Manson!

Ils viennent l'aider, mais leur tentative est vaine. Reyson s'occupe de les en empêcher d'un coup grâce à son Haki des Rois. Ayant survécu à la terrible explosion, la Sabreuse du Démon revient sur le devant de la scène, l'air plus furax que jamais. Partiellement calcinée, le dos meurtri et le visage ensanglanté, elle se redresse doucement à manière d'un mort-vivant sortant d'une tombe. Elle titube un peu. Elle a probablement usé toutes ses forces pour s'imprégner de son bouclier noir totalement. Je suis surprise.

Kof! Kof!! KOF!!! Il en faut plus pour me vaincre, bande d'imbéciles!! Niark, niark, niark. Kof!

Je veux bien la croire. Seulement, j'en n'ai pas fini avec elle. Et Reyson a lui aussi d'autres cartes dans sa manche. Guidé par une vengeance extrême de me faire perdre l'avantage de l'environnement, Maria récupère l'un des tuyaux et me vise. J'évite. Elle traverse ma muraille de lave qui nous sépare. Autour de moi sur quelques mètres, le contact entre l'eau et la lave crée des vapeurs bouillantes. Mon magma se solidifie ça et là. Je me bats en retraite tout en continuant à sécréter mon précieux liquide. Quand mon compagnon métamorphe tente la prendre par derrière, elle réplique en l'expédiant au loin. Heureusement que le Geppou soit bien pratique. Déterminée à me mettre en pièce la première, elle s'avance vers moi en couplant son tire continue d'eau par des lames d'air noires. Je réplique à mon tour avec mon sabre pour en faire aussi. Les lames d'air de chacun se heurtent à mi-parcours et disparaissent.

À chaque pas que fait Maria, elle gagne en puissance et en assurance. Je perds du terrain. Plus elle se rapproche, plus ses attaques sont véloces. Je n'ai plus le temps de tout contrer. Je me concentre sur ce que Red m'a dit quand je lui ai dit que je voulais apprendre le Soru. Je frappe rapidement du pied avant de m'élancer enfin sur le côté.

— Soru!!

Depuis le temps que je cherche à réaliser cette technique! Ça doit bien faire plusieurs années. Depuis mon duel contre l'agent du Cipher Pol Davy Douglas. Cela dit, durant ma fuite, une lame d'air m'a entaillé une partie de mon bras gauche. Je grimace. Je souffle un peu. Maria me nargue.

Ce n'est pas vraiment impressionnant. Kof! Kof!

Alors que je me redresse, elle disparaît à son tour, abandonnant le tuyau.

— Soru!!

Profitant de la vitesse, elle apparaît devant moi et me plante son crochet dans mon abdomen. Je crache du sang. Un large sourire se dessine sur son visage. Pour m'humilier, elle me chuchote à l'oreille.

Niark! Niark! Ne sens-tu pas la douce présence de la Faucheuse?

Je sens surtout son halène insoutenable à faire faner des fleurs. Je ressens un certain mal, mais je ne réalise pas tout de suite. Je commence légèrement à trembler. Le regard sévère, je plante mon index dans son cœur avant qu'elle imprègne son corps du Haki de l'Armement.

Shigan!!

J'ouvre la bouche pour rigoler, mais mon sourire se transforme en un rictus grinçant. J'ai mal. Maria semble elle aussi capable de changer ses organes de place ou je ne sais quoi, car elle continuer à ricaner sans se soucier de son état. À croire que je ne lui fait rien, car il n'y a pas de sang qui coule au niveau du trou. Puis, d'un coup, je suis prise par une violente quinte de toux. Je recrache. La Sabreuse du Démon prend plaisir à me voir souffrir.

Revenant à la charge, Reyson s'apprête à planter son Meitō dans le cœur de Maria, mais elle se retourne. La lame de mon compagnon s'enfonce alors dans l'épaule droite de la garce. Profitant de son élan, le pirate métamorphe expulse notre adversaire avec ses pieds. Je tombe à la renverse pendant que la Commandante de la Seconde Flotte de Teach valse au loin dans mon océan de magma.

Reste avec moi, Aoi!!

Sans attendre, il me plante ses ongles de sa main gauche et m'injecte des hormones pour réaliser sa technique. Mue. Il s'agit d'une accélération de la régénération de la peau. Ainsi, l'ancienne tombe pour laisser place à la nouvelle qui couvre même les plaies. Cela dit, elle ne soigne pas les blessures faites à l'intérieur du corps, ni les vaisseaux sanguins éclatés. Comme j'ai du poison qui commence à ronger mon épiderme et que je ne peux avoir un garrot, Reyson a eu un bon réflexe, car il vaut mieux le changer rapidement. Dans mon cas, j'aurais intérêt à voir un docteur immédiatement, mais je n'ai malheureusement pas fini mon combat.

De son autre main, ses ongles m'injectent encore autre chose. Encore une autre technique. Un coup de vieux? Reyson me donne une hormone baissant la fréquence cardiaque. Ainsi, je vois mes mouvements ralentis. C'est un mal pour un bien, car le moindre effort me provoque un mal au cœur. Comme le flux sanguin est ralenti, cela permet aussi de ralentir la progression d'un poison dans mon corps le temps d'avoir un remède ou de pouvoir l'extraire.

Après avoir repéré du regard un groupe de médecins de la Marine en route pour la forêt, aussi délicatement que possible, Reyson m'emporte avec lui pour m'y amener. La Sabreuse du Démon ne semble pas être d'accord. Bien qu'elle soit encore loin, elle effectue des séries de lames d'air. Mon compagnon évite tant bien que mal les vagues de vent meurtrières, puis, finalement, parvient à l'orée du bois. Visiblement, deux Commandes d'Élite y reçoivent des soins intensifs. Plus loin, j'aperçois le cadavre du Lieutenant de Teach de tout à l'heure. J'imagine qu'au moins l'une des deux Officières Supérieures y est pour quelque-chose. Je n'arrive pas à croire que mon collègue m'abandonne aux pieds des Bleus. Cela est bien étrange, car l'ex-Saigneur déteste les militaires du Gouvernement Mondiale et leur demande un service. Mon cas doit vraiment être critique pour qu'il en arrive à ce point...

Occupez-vous d'elle. J'ai une folle à combattre.

Avant de repartir, il injecte d'autres hormones dans une barre de céréale énergisante. Il s'agit encore de l'une de ses techniques. Tu as testé ce que tu manges? Quand les docteurs m'auront sauvé, il faudra que je mange cet aliment afin d'inverser ce qu'il m'a injecté pour que mon cœur rebat normalement. Je ne suis pas vraiment convaincue d'être entre de bonnes mains...
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Après deux minutes accordées aux médecins, Rachel se remit debout et articula ses chevilles. Ils venaient de les bander pour limiter la douleur et elle vérifiait que ça ne la gênait pas trop. Elle continuait de refuser qu'ils lui fassent de rapides points sur la poitrine où sa lame d'air l'avait proprement entaillée, mais elle ne put les repousser quand ils lui bandèrent l'abdomen pour maintenir les deux côtes flottantes en place. Le retour à la vie avait beau faire des miracles et réduire les fractures à sa convenance, elle ne pouvait pas ressouder les os. Elle devrait faire montre de patience. Par ailleurs, grâce à cette capacité, le trou dans sa poitrine ne saignait déjà plus. Et si elle avait eu des connaissances en couture, elle aurait certainement pu reprendre sa robe grâce à ses cheveux.

Lorsque Reyson débarqua une Aoi pas en super état, Rachel s'était déjà remise debout et se battait contre les médecins pour repartir sur le front. Certains marines avaient certainement besoin d'aide, et puis elle était inquiète pour Red.

Reyson. Un pirate au CV aussi long qu'accablant. Un rouge de la pire espèce, qui soutenait Aoi, elle aussi bien renommée, surtout à cause de son fruit du démon ; et pourtant assez mal en point pour que l'homme aux hormones la confie aux médecins marins. Diantre que Red avait su s'entourer. Des pointures qui ne brillaient que pas leurs poings et leur absence de cerveau.

Rachel regarda Reyson s'en aller avec l'envie de lui jeter des couteaux dans le dos, puis glissa un regard glacial à la femme magmatique. Maria devait être un sacré morceau. Déjà que pour Gardens elle en avait bavé, alors pour la première lieutenante de Teach...

Les médecins n'avaient pas vraiment les mêmes pensées que Rachel. Eux se demandaient pourquoi aider des pirates et ne pas les laisser mourir sur le champ de bataille, mais ils gardèrent le silence en présence de deux Commandantes d'élite. Cela dit, notre brunette était du même avis qu'eux et s'ils n'avaient pas été d'une aide précieuse, en particulier de redoutables pirates comme Izia, Clotho ou cette Aoi, elle aurait consenti à la laisser se vider de leur sang, la bouche ouverte, au milieu du champ de bataille, à s'abreuver directement à la pluie noire du Malvoulant.

Mais une alliance n'était rien d'autre qu'une tactique durant la bataille. Et des batailles, elle comptait bien en mener encore de nombreuses.

-Faîtes le nécessaire pour qu'elle ne s'écroule pas. Pas plus.
-Je dois avoir une dose de cyanure quelque part si vous préférez, commandante.
-Pas besoin non. Gardez-la à l'oeil. Au cas où.
-Je pratique encore la saignée, s'il faut la mettre au calme.
-Faîtes simplement ce que je vous dis. (puis se tournant vers Aoi). Tu as intérêt à te tenir tranquille.
-Où allez-vous ? Demanda le marin qui doit se faire casser la bouche plus tard tandis que Rachel commençait à s'éloigner.
-Continuer le combat cette question. Vos barres énergétiques font des miracles.
-Ce n'est que des sucres rapides, commandante, vous n'êtes pas guérie.
-Je suis encore loin d'être inutile, Sergent ! … Par contre, si vous aviez de la morphine en gélules...

*****

Comme il était facile de tenir ce genre de discours face à un sergent plus médecin que combattant. Et comme il était facile de lui rappeler son rôle et grade avec une figure sépulcrale qui le scrute par dessus la tête de Rachel.
Mais Rachel n'avait qu'une envie, trouver un lit et dormir. Elle sentait la douleur dans son dos et ses jambes. Elle ne marchait que difficilement, et ne tenait debout que grâce à son mental à toute épreuve. Au moins, avec les premiers soins était-il plus facile pour elle de marcher et n'avait plus à se concentrer sur douze blessures à la fois pour ralentir le saignement ou réduire les fractures continuellement grâce à son retour à la vie. Et n'ayant qu'une seule chose à laquelle penser, elle avait l'esprit clair.

Il fallait terminer cette guerre au plus vite. Elle ne savait pas où en était Maria et Reyson, mais elle n'espérait qu'une seule chose, c'est qu'ils s'entretuent. Rachel, elle, devait retrouver Mona Lisa et prier pour qu'elle et Red aient pu détrôner Teach. Alors qu'elle franchissait l'esplanade qui séparait la forêt du château à proprement parler, elle nota que les combats se tarissaient çà et là, et que les derniers signes ressemblaient à ces braises encore rouge dans l'âtre, qui se démènent pour lécher les charbons déjà complètement brûlés, et qui restent vivaces que grâce à la chaleur du brasier passé. Elle aurait beau souffler dessus, elle ne parviendrait pas à les éteindre, alors elle se contenta de passer au travers en les ignorant. Les temps finirait par avoir raison de ces derniers remparts de violence dont les ultimes fracas rebondissaient contre les murs encore debout et la voute nuageuse qui planait au-dessus de Thriller Bark.

Ce n'est qu'alors que son regard se perdait au-dessus des tours qu'elle se rendit compte avec une brutalité qui l'ébranla que le dôme de ténèbres avait disparu. Le ring de Red qui avait isolé le combat de l'Empereur du reste du monde s'était évaporé.

Le cœur de Rachel se serra et elle hâta le pas. Car ça ne pouvait signifier qu'une seule chose : le combat était fini. L'un des deux devait être mort ou en passe de l'être. Un énorme sentiment de malaise grandit en elle. Elle oublia ses douleurs et se trouvait à la limite de la course quand elle dépassa une aile du bâtiment pour contourner le château.

Mais surprise, elle tomba sur la scène d'un combat titanesque où des pans entiers du château étaient arrachés et où des cratères aux dimensions surréalistes constellaient le terrain. Avec un peu sur sa gauche, Mona Lisa effondrée à côté d'un homme aux longs-bras, lui-même étendu de tout son long. Elle était à genoux et son corps penchant dangereusement vers l'avant, dans un équilibre plus que précaire. Notre commandante se mit brusquement à courir pour la rejoindre. Elle s'immobilisa à ses côtés dans un dérapage qu'elle termina sur ses genoux.

La Colonel faisait peine à voir. Elle avait les pieds brisés, comme si chaque os avait soudain été munis d'une articulation supplémentaire ; et son bras était dans le même état. Et les rares morceaux de son armure qu'elle portait toujours étaient tellement défoncés que Rachel aurait pu croire que la Colonel d'élite était passés toute entière sous le marteau d'un forgeron d'Erbaf.

-Colonel !
Hhhh...
-Tenez bon Colonel !
...J'ai froid...
-Non non non ! Tenez bon je vous emmène voir les médecins !
… J'ai la tête qui tourne … Je ne … sens plus rien. Du poison ?

Rachel avait recouvert les épaules de Mona Lisa de son manteau d'officier et s'approchait d'elle pour la porter comme elle le pouvait. Elle vit les yeux de la Valkyrie se révulser et la vit basculer tête en avant. Elle la rattrapa par réflexe et l'allongea. Mais le doute n'était pas permis. Elle était partie rejoindre le Valhalha.

Respirer devint douloureux. Le sang qui parcourait ses veines devint du feu. Et toute autre énergie l'abandonna. Ahurie, Rachel regarda autour d'elle pour chercher de l'aide, les yeux embués, mais elle ne put voir que le corps sans vie du long bras, en croix, dévasté par de terribles lacérations et étendu comme une souris pour une dissection. Les litres de sang en plus.

L'espace d'une minute, elle en oublia Red. Elle se laissa aller sur les fasses en enfouit son visage dans sa main.
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- Sors de là !
- Inutile de résister, ton corps est à moi !

La voix cassée de Maria résonne au plus profond du Métamorphe.
Seul miraculé du carnage et de l'enfer ayant dévasté cette partie de Thriller Bark, le soldat Yeti Acupluthyi regarde avec anxiété le nouveau terrain sur lequel ces deux phénomènes ont aventuré leur confrontation. Plus de lames d'air gargantuesques, plus de lave en fusion, plus de mutations cauchemardesques. Enfin... relativement.
Quelques minutes auparavant, l'ex-Saigneur se planta en face de Manson après avoir sécurisé Aoi Nakajima. Tous deux semblaient tacitement d'accord pour écrire le dernier acte de ce combat. Tous deux étaient au bord de la rupture à vrai dire. Maria saignait de presque partout, lacérée, usée par l'abus à outrance de son pouvoir et du Retour à la vie. Comme pour excuser l'état de son capitaine, Yeti Acupluthyi se dit que même pour quelqu'un de son calibre, enchainer les gros monstres qu'étaient Clotho, Nakajima et Reyson n'était pas une sinécure. L'autre pirate n'était pas au summum de sa force également. Halètement, tremblements incontrôlés et rictus de douleurs étaient siens. Mais il était somme toute bien mieux loti.

Et Maria Manson le savait. Aussi, échafauda-t-elle rapidement un plan de la dernière chance pour venir à bout de son adversaire. Se coulant dans les lézardes issues des combats et des fossés de lave, Yeti Acupluthyi réussit à se glisser derrière le Métamorphe aux sens altérés par son état de fatigue avancée. Ainsi dans son angle mort, il abattit à sa nuque la crosse de son énorme fusil enrobé de l'Armement, le faisant vaciller face contre terre. Pas assez pour tuer quelqu'un de son envergure mais assez pour le sonner au bord de l'inconscience. Tout ce dont avait besoin Maria. Se liquéfiant sous les yeux ronds de l'abominable homme des neiges, la Sabreuse du démon s'inséra dans le corps de Reyson D Anstis par la bouche et les orifices nasals. Son plan était d'une simplicité enfantine : posséder le Métamorphe. Yeti Acupluthyi s'était alors retiré à une raisonnable distance de sécurité pour "observer" le combat intérieur qui avait lieu.

De son point de vue, la lutte ressemble à une séance d'exorcisme. Des voix de tonalités diverses fusent de la même bouche, parfois en même temps. Reyson se roule sur le sol, sans cure de la lave toujours présente, gesticule, vomi, tape du poing, de la tête, tente de se mutiler. Quand son bras droit aux griffes confinant à des serres se dirige ostensiblement vers sa gorge, l'autre main l'arrête. Ça dure depuis dix minutes et nul ne semble avoir le dessus. Yeti Acupluthyi s'inquiète pour sa cheffesse car il sait qu'elle pousse là les limites "physiologiques" de son pouvoir. Il est de notoriété qu'elle ne peut posséder que les macchabées et les personnes consentantes. Ce viol en règle de l'esprit du Métamorphe s'avéra-t-il concluant ? Après tout, les limites sont faites pour êtes dépassées. C'est ainsi que sont nées  les Maudits dits "Éveillés" qui transcendent les barrières naturelles de leurs malédictions. C'est ainsi que naissent les légendes... Et Maria Manson en est une de cette ère.

Reyson était adolescent... Il courrait sur un chemin de montagne qui bordait une vallée luxuriante... Nichée au cœur des dénivelées, un lac aux eaux diamantines reflétait les rayons de ce soleil estival... Un village sur pilotis s'y épanouissait tels des roseaux sauvages... Pourquoi était-il là ? Vers où courrait-il ? Quel était son but ? Les questions diffuses se multiplièrent tandis qu'il continuait ses foulées... Le chemin serpentin semblait interminable... Soudain, le lac en contrebas se teinta d'écarlate... Les flashs se succédèrent dans l'esprit du jouvenceau... Une ile quelque part... rasée par des Marines... Un fruit aux propriétés étranges et drôles parfois... Une vie de sanguinaire... Impel Down... Armada... Le lac explosa en gerbes cramoisies, le village fut gobé par un visage laid et ricanant. Les flashs se firent plus intenses.
« Tu sais ce qu'on dit Reyson ? A l'approche de la mort, on voit sa vie défiler ! »

Il se souvenait de tout maintenant, de son présent, du combat en cours. Mais pourquoi était-il enfermé dans ce corps d'adolescent ? Parce qu'à cet âge s'était déroulé l'événement qui dicta doute sa vie. Et aujourd'hui qu'elle était plus que jamais en danger, quelque chose, un mécanisme d'auto-défense, l'y avait renvoyé. Mais cette trainée s'y était aussi immiscée ! Comme elle s’était introduite dans son corps et désirait le posséder. C'était pire que mourir, elle voulait le condamner à une longue existence où il serait prisonnier de son propre corps, tout en la regardant commettre mille et une atrocité avec. « HORS DE QUESTION ! » éructa le Métamorphe, émergeant du monde imaginaire au paysage montagnard pour plonger dans un autre. Le combat de volonté était une chose ineffable, impossible à décrire. Un peu comme tirer à la corde mais avec des fils de volonté... La démone essayait de le tirer vers elle et lui, le contraire. Une ligne de démarcation les séparait, celui ou celle qui aura le malheur de la franchir serait vaincu. Et Reyson n'était qu'à un pas de cette délimitation.

Elle rigolait Maria Manson, monstrueuse à souhait. Dans cette "dimension spirituelle", sa forme n'était pas humaine, plutôt composée d'un amas informes de milliers de visages agonisants. Tous les gens qu'elle tua au cours de sa longue carrière de bourreau. Ses puissants appendices tiraient la corde qui ramenait inexorablement Reyson vers elle. A sa chute. De toutes ses forces, il résistait. Si cette action s'était déroulé dans le monde physique, ses chevilles se seraient rompues, ses genoux aurait éclaté, ses os réduits en miettes sous la pression qu'il leur infligeait. Mais ce n'était pas une histoire de physique mais de volonté. Et question volonté, Reyson se dit qu'il avait le meilleur réservoir qui fût, mû par le Haki des Conquérants. Manson ne l'avait pas, ce pouvoir capable de changer le monde. C'est à cette force interprétée de différentes manières (conquérir, contrôler, diriger, convaincre...) que le Métamorphe fit appel comme jamais auparavant. Pour lui, à cet instant, son pouvoir signifiait la détermination. Celle de ne jamais abandonner. De résister à l'envahisseur. Comme il l'a fait toute sa vie.

Il se sentit irrigué, nourri par une énergie indéfinissable. Il se sentit luire dans les ténèbres, galvanisé par une puissance qui allait au-delà des hormones qu'il s'injecte habituellement pour se doper. Maria ? Une vague plaisanterie qu’elle lui parut dès cet instant. Plus rien ne lui était inenvisageable, le Pouvoir de Conquérant tutoyait l'impossible. D'un coup sec, il tira. Estomaquée, épouvantée, ne pouvant croire à ce retournement, Maria vola vers lui tel un petit bout de fer attiré par le plus géant des aimants. Sa résistance fut vaine. Elle franchit la ligne imaginaire et se retrouva à la merci de son adversaire dont la volonté l'écrasait. On devait ressentir une pression pareille au plus profond des abysses. Elle se sentit diminuée, ratatinée. Elle ne pouvait plus rien n'y faire, quelque chose s'était rompu en elle. Elle n'était qu'une fourmi et lui, un diplodocus. Un combat de volonté contre un de ces élus était la pire des idées qu’elle n’eût jamais eu, se dit-elle avec haine et dépit, mais c'était trop tard. Elle était fichue.

« Globule blanc, tu connais ? »
Via cette technique inventée sur le tas, Reyson venait de maximiser sa capacité immunitaire. Le corps étranger fut assailli de toute part à la fois par les défenseurs naturels (et dopés) du système immunitaire mais aussi par d'autres choses plus incongrues, comme des hormones de défenses. Rongée, dissoute, atomisée, Maria Manson tira ainsi sa révérence après un supplice infini. Reyson arrêta le processus de cannibalisation quand il ne resta qu'une infime partie du parasite. Une autre dose d'hormone plus tard, un grain de beauté apparut sur la joue droite du Métamorphe. Comme un dernier hommage à cet adversaire repoussant mais acharné. A moins que ce ne fût une ode à l'incommensurable pouvoir de la volonté.


- Il n'bouge plus... marmonne Yeti Acupluthyi. Ah !

Le pirate se relève doucement, époussette avec nonchalance ses vêtements puis rengaine son meitou qu'il ceint à sa taille. Les minutes qui suivent, il fait craquer ses articulations, fait des étirements et contemple ses mains comme s'il ne les avait jamais vues auparavant.
Comme le ferait quelqu'un dans un autre corps ou quelqu'un content de retrouver sa mobilité ? Qui est-ce ? Maria ou Anstis ?
« Tu vas rester longtemps caché, Acupluthyi ?! » crache le pirate. Le Yeti sursaute. Ce ton désagréable, autoritaire, c'est bien son capitaine ! Alors il émerge de sa cachette et se rue vers elle. Enfin il ou elle... Ça va être compliqué de lui donner un genre maintenant, se dit-il. Peut-être qu'elle ne gardera pas longtemps ce corps. « Fél'c'ta'chion captain ! Z'êtes la beste ! »

Il lui sourit. De toutes dents. Pas de ce sourire sardonique et cruel mais chaleureux. Le même qu'ont arboré Gol D Roger ou Monkey D Luffy sur leurs affiches de recherches. « C'est donc toi l'enfoiré qui m'a surpris par derrière hein ?! Avant d’absorber cette pétasse, j’ai eu accès à ses pensées ! » Les griffes du Métamorphe se figent dans la peau poilue et lui injectent une dose massive faite d'un cocktail d'hormones neurotransmetteurs qui surchargent son cerveau de fausses informations de douleurs. Reyson s'éloigne les mains profondément enfouies dans les poches sous les hurlements de l'abominable homme des neiges.


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Thriller Bark s'enfonce sous les eaux. Par débit important, la mer s'infiltre par le trou géant qui a cristallisé l’affrontement des deux monstres. Le massacre s'est déroulé à huit clos, derrière un suaire de ténèbres. Quand il se dissipe enfin, les rares survivants constatent le dénouement. De chaque côté du gouffre fait dans la coque, les deux adversaires dérivent dans la masse d'eau qui se déverse par saccade. Red aurait dû couler mais s’il flotte, c’est que le démon des Ténèbres s’en est allé. Et Le Rouge avec lui. Son adversaire est le premier à donner signe de vie. Horriblement mutilé et bien qu'il lui manque plusieurs organes vitaux, le Malvoulant darde un index vers le ciel. Le geste semble lui coûter ce qu'il lui reste de force. L'immonde pluie noire s'arrête alors de tomber. En fait, elle se met à tomber à l'envers à présent ! Comme si quelqu'un rembobinait la cassette des événements, les pâteuses gouttes anthracites affluent du sol vers un point du ciel. Tous sont hébétés par ce phénomène déroutant et les mêmes les plus téméraires restés en badauds observateurs prennent la fuite, de peur être happés dans le sillon de la pluie à l'envers. Ils craignent que le Malvoulant ne prépare une dernière attaque dévastatrice.

- Adam Wood, Reborn ! qu'il susurre.

Petit à petit, une masse prend forme au-dessus de Thriller Bark. Une forme de vie végétale nait de l'agglutinement des graines contenues dans les pâtes noires. C'est un arbre tout simplement, mais aussi grand que le moitié du navire. Il chute et quand il s'écrase, c'est Thriller tout entier qui tremble. Rien de comparable avec les secousses induites par les affrontements passées. Le château finit de s’effondrer intégralement. De l'héritage de Gecko Moria, il ne reste plus rien. Vivantes, les racines de l'arbre s'enfonce dans la coque terrestre de ce qui fut jadis le plus grand bateau pirate au monde. C'était il y a cent ans. Les tentacules végétaux désagrègent la structure même de Thriller à grand fracas, serpentent dans sa croûte. Seul un point de vue aérien aurait permis de comprendre l’œuvre que réalise l'arbre géant sous les ordres du Malvouvant. Quand les Marines et pirates alliés à Red s'en rendent compte, il est déjà trop tard. Leur seule échappatoire : se sauver pour éviter de finir à la flotte. Les racines détachent plus de la moitié du bateau qu'elles unissent dans un ensemble cohérent autour de l'arbre-mère. Sous leurs yeux ébahis par tant de puissance absurde, Le Malvoulant a créé une ile volante, verticalement propulsée par de monstrueux courants d'airs.



Tandis que l’ascension du nouveau domaine du Maitre des Ténèbres continue à travers les cieux, filant vers les mers célestes à l'abri de ses ennemis, un Mannfred D. Teach agonisant repose dans un trône sculpté de bois blanc. Tout autour de lui, plantés dans sa chair, des appendices végétaux l'irriguent et nourrissent son corps en principes actifs chargés de lui redonner l’aplomb tout en compensant la perte de ses deux reins, d'une grosse partie de son foi et de plusieurs mètres d’intestins ; sans compter les litres de sang versés comme en témoigne sa peau laiteuse. Peu d'hommes peuvent survivre à de semblables ravages mais le Malvoulant n'est pas un homme. Il a gagné, il gagnera encore, malgré la perte de tous les siens. Un équipage, ça se reforme. Le plus important, se dit-il au fond de son inconscience, c'est lui, lui et lui seul. Il est l'élément fédérateur, d'autres hommes et femmes aussi terribles que ceux qu’il vient de perdre dans cette bataille se réuniront autour de lui. Mais pour ça, il faudra revenir plus fort qu'avant, car sous peu, les mers territoriales des îles sous sa coupe ne tarderont pas à transformer en mer de sang. La rumeur de cette guerre se répandra telle une trainée de poudre et tous les presque-empereurs qui attendent leurs tours dans le Nouveau Monde se jetteront sur ses possessions telles les hyènes affamées qu'ils sont.

Il reviendra affermir sa position et sa suzeraineté sur le quart du Nouveau Monde. Et sur les autres Empereurs qui ne perdent rien pour attendre. Hier, le Seigneur d'Ivoire. Aujourd’hui, Red. Demain, Kiyori ou Ravrak.

Ce n'est qu'une question de temps.


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Au bout de quelques temps, après un combat mental contre la folie, je retrouve mes esprits. Le poison de Maria est fort, mais grâce aux techniques de Reyson et à l'antidote des médecins, je suis encore vivante. Ces derniers m'ont lâchement abandonné pensant que j'allais quand même mourir. Ils ne m'ont même pas donné de la morphine ou soigné mes plaies. J'ai besoin de repos, mais je lutte pour refaire marcher mon corps. J'ai encaissé le plus gros. Toutefois encore endolorie, je ne fais pas attention à la douleur, mais je ne peux pas pousser mes jambes au-delà de leur limite. À chaque pas, je titube. J'entends au loin quelqu'un s'approcher de moi à grande vitesse.

— Capitaine!! Ah... Kof! Vous êtes là. Kof! Kof! Attendez, je vais vous aider.
Il faut partir d'ici au plus vite. Kof! Kof! Kof! Et Reyson, où il est?

C'est un membre de mon équipage qui a survécu. Il a pas mal d'entailles sur sa peau, mais les coupures ne sont pas profondes en comparaison avec moi. Il semble moins amoché que moi et il ne halète pas plus que moi. Par contre, il a une sale trogne. Il semble avoir quand même beaucoup souffert.

— Je ne sais pas, Capitaine.

Mon énorme cratère n'est rien face au trou béant causé par l'affrontement entre Teach et Red. Thriller Bark s'engouffre sous une quantité astronomique d'eau. L'île est vouée à être engloutie. Et dire que je pensais récupérer ce navire géant... Voilà maintenant que je dois fuir pour éviter de couler comme une enclume. M'appuyant sur l'épaule de mon nakama, je me dirige vers mon navire en retraçant le chemin inverse lors de mon arrivée. D'autres pirates ayant la chance d'être encore debout aident ceux qui sont à bout et filent droit vers les navires. Je perds conscience en route. Après, plus rien. Je ne sais rien. Je sais juste que Red n'est plus parmi nous. Je sais juste qu'on a perdu. Les Lieutenants de Teach sont peut-être tombés, mais tout est à recommencer...
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Les pirates amènent un soldat de la marine. Pourquoi ne pas l'avoir tué ? Pourquoi me l'amener ? Je suis crevé, fatigué, arraché, épuisé, sans la moindre once d'énergie.

« Vous ne pouvez pas agir d'ici? Je veux dire, je connais vos pouvoirs. Vous ne pourriez pas faire tomber des météorites de terre ou enfermer tous les pirates de Teach dans son château et les y sceller ? Il y a une forêt, vous auriez assez de terre non ? Je sais que je parle beaucoup, mais je rêvais d'avoir votre fruit du démon quand j'étais enfant. Alors je connais tout de lui et tout de vous aussi.
Si tu connaissais tout de moi, jamais tu ne serais venu sur ce navire me parler. Jamais. » Même sans force, je reste un logia, un capitaine pirate réputé et craint dans le monde entier, un trouble à l'ordre mondial. Une menace pour le monde entier. Ma menace fait reculer le pauvre hère de quelques pas. « Il existe une différence entre vouloir et pouvoir. Je veux aider, mais je ne peux pas. Mon esprit n'est pas aussi aiguisé que je le pensais. Mon corps est brisé. Mon rôle n'a jamais été de battre Teach. Je devais juste dégager le terrain pour lui. J'ai fait mon rôle. Je n'ai plus rien à faire ici.
Alors vous allez abandonner ? Je ne vous savais pas lâche !
Modère tes propos, gamin.
Pourquoi ? Vous allez me tuer de toute façon. Alors autant vous dire ce que tout le monde pense. Vous êtes un lâche qui fuit le combat juste quand on a besoin de lui. Vous n'avez pas les couilles de continuer. Vous vous prétendez redoutable, un monstre. Rien n'est vrai. Vous n'êtes qu'un couard qui a une grande gueule. »

Un sabre jaillit sous la gorge du matelot. Mes hommes ont compris. Mais ils attendent mon ordre quand même. Ils sont bien éduqués.

« Je me fou de ce que pense les autres. Je suis un mercenaire. On m'a payé pour un job, pas pour autre chose. Le contrat est rempli. Ma mission est finie.
Alors vous allez abandonner vos amis ? Vos camarades ?
Je n'ai bu ou signé de pacte qu'avec Red. Je me fou de ce qui peut arriver aux autres.
Vous êtes lâche, égoïste, froussard. Vous criez que vous allez devenir empereur. Mais quand vous en avez un en face, vous avez peur de l'affronter.
Il y a une différence entre avoir peur et connaître ses limites. Je ne suis pas près de pouvoir abattre un empereur en solo. A quoi servirai de mourir stupidement ?
Alors vous préférez vivre lâchement ?! Vous n'êtes qu'un immonde pirate.
Assez de compliments. Je devrais te tuer sur le champ. Mais te laisser errer sur l'île sera un sort bien pire. Jetez le. »

Mes hommes ne se font pas prier pour exécuter mon ordre. Le supplice de la planche, vous connaissez ? Ils font monter le soldat, puis le force à sauter dans l'eau, dans les flammes, dans le sang, dans la guerre. Démerde toi, marin, j'suis pas un sauveur. Je suis un tueur. Je n'ai rien à prouver à personne. Je suis Clotho ! Je suis moi ! Je suis un Dieu ! Je deviendrai empereur pirate ou mourrai en y parvenant ! Je ne suis pas une merde ! JE SUIS MOI putain de bordel de merde ! Depuis le pont du navire sur lequel je suis, j'observe les différentes scènes. Un seul mot peut les qualifier, FOLIE. Cratères, lave en fusion dont certaines parties refroidissent, la pluie noire qui s'arrête, la bulle de ténèbres qui disparaît. Le combat s'est terminé. Personne n'échappe à ça. Impossible de le rater. Les deux corps flottent, Red est mort. C'est la seule explication possible. L'eau gagne rapidement le centre de l'île, anciennement fier château qui traîne aujourd'hui par-ci, par là. Les flots dominent rapidement le bateau-île. Teach n'est pas mort. J'avais l'espoir secret de le voir achevé. Raté. Voyons le point positif, j'aurais ainsi ma chance dans quelques mois.

Loin d'être mort, cet enfoiré prépare un truc défiant les lois de la physique. Quel monstre. Je l'admire pour ce côté, j'avoue, et ça me coûte. Il crée un putain d'arbre, faisant de cette île une île non seulement réparée, mais en plus volante. Avant que l'île ne disparaisse, j'ai encore un dernier tour à faire. Je me relève, à la surprise de mes hommes. J'avance à la proue, montant sur la figure. Je tends mes bras vers la terre. Je l'appelle à moi. Mon corps vibre. Puis il déverse les dernières ondes de ma puissance. Un trait jaillit de mes mains et frappe le sol. Une vague de terre, de quelques centimètres de haut surgit. Elle rampe, elle grandit, capturant tout ce qui vit, tout ce qui est mort, tout ce qui pousse et bouge. Earth's Age, Travelator & Jail. Puis elle roule et entraîne chaque homme vers moi, vers la mer, vers la vie. Aucune distinction qu'ils soient marins, pirates ou serviteurs survivants de l'empereur. Ils sont ramenés vers moi. Mon pouvoir se stoppe quand la mer commence, malédiction de mon pouvoir.

« Chaloupes à la mer. Repêchez tout le monde. Confinez les mouettes et les noirs, puis offrez leur le choix, nous rejoindre ou périr. On reste vingt minutes. Après, toute voile dehors, on dégage. Canardez les navires qui nous bloquent, pas de quartier. On survivra les gars.
A vos ordres capitaine ! »

Red est mort. Que va-t-il advenir d'Armada ? J'ai placé des billes là bas, je les surveillerai toujours. Red est mort. Teach est vivant, mais à quel prix. Il a perdu tout son équipage ou presque. Ses lieutenants gisent ici et là. Il lui faudra une nouvelle force. Tahar à rejoint Ravrak. Équilibrons les choses. « Teach, on se retrouvera dans le Nouveau Monde. C'est une promesse. » Et cette fois, je sombre dans l'inconscient. J'ai dépassé mes limites. J'en paie le prix.

Spoiler:


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- C'EST QUOI CE BORDEEEEEEL !

Lin était là, en train de hurler dans sa civière, transportée en toute hâte par des soldats de la marine en trains de fuir vers les navire alors que l'île s'effondrait sur elle même, tandis qu'un arbre géant prenait son envol.
Le sol tremblait, tout s'effondrait autour d'eux et les vaillant marins d'élite couraient comme ils le pouvaient pour éviter de finir écrasés sous les décombres !


*Bordel Rachel grouille toi !*

Lin pensait à sa coéquipière partie retrouver Mona, elle espèrait que les deux femmes allaient bien et surtout qu'elles allaient trouver un moyen de se barrer de cet enfer.
Certains soldats chancelaient, d'autres étaient heureusement là pour aider, face à tant de camaraderie la tigresse décida de rassembler ses dernières forces pour héroïquement donner encore plus d'ordres allongée dans sa civière de fortune !


- ALLEZ LES GARS ON Y EST PRESQUE ! VOUS POUVEZ LE FAIRE !

Un peu qu'ils pouvaient le faire ! C'est presque en catastrophe que le groupe s'écrasa sur les barques qui leurs avaient servis pour arriver ici. Plus loin les cuirassés de la marine encore en état de marche s'activaient déjà pour éviter de finir submerger aussi. La tigresse frémissait, ce serait con qu'elle tombe à l'eau dans son état !

- RAMEZ BORDEL ! RA...

Une grosse flaque d'eau de mer vint s'écraser sur elle dans la petite embarcation.

- Ca va commandante ?

- Gnn....gaaaaahhh.

Déjà qu'elle avait plus de force la pauvre, maintenant elle était carrément apathique.

- Laisse, au moins pendant ce temps elle nous hurle pas dessus.

Épuisée par tout ça Lin tomba dans les pommes, incapable d'en faire plus de toute façon.


Elle se réveilla plusieurs heures plus tard, couverte de bandage et allongée dans un lit.

- Évitez de bouger, vos blessures risquent de se rouvrir.

La commandante ne disait rien, elle pensait à la mission qui était plus que surement un échec, à Teach qui s'était sans doute enfui et...

- ET RACHEL ?!

- RESTEZ ALLONGÉE ! Quand vous serrez remise vous aurez tout le temps de lire le rapport officiel.

Tiraillée par la douleur encore présente elle se rallongea, espérant que Rachel et la Colonel s'en étaient sorties.
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Rachel était avachie aux côtés de Mona Lisa, à moitié sur les fesses, à moitié sur les genoux. Dans sa main, inerte, celle de la Valkyrie. Son visage, inexpressif, était levé vers le château qui s'écroulait comme un jeu de cartes. Au ralenti, les pierres tombaient et roulaient comme le tonnerre. Un à un, les mètres de couloirs s'affaissaient en dominos. La fontaine qui ornait la face se souleva avant de se faire engloutir par la terre et les herbes. Une démolition orchestrée comme une terrible symphonie. Du coin de l'œil, il semblait que certains des arbres les plus gros se déplaçaient pour unir leurs racines à celles de l'Yggdrasil flottant.

Et dans le même temps, la pluie tombait à l'envers. « The rain is dry and falling up ». Lentement, l'étrange pluie noire qui n'avait cessé de tomber sur Thriller Bark remontait vers cet arbre volant, emportant des morceaux de pierres, des morceaux de corps, des bouts de sentiers.

Rachel avait conscience que ce monde n'était régi par des règles claires que pour laisser la place libre aux exceptions et aux excentricités. Mais celle-ci avait le haut du tableau. Les mystères et les beautés du monde en une seule vision. Un tableau de destruction ; sombre, cataclysmique. Le paroxysme de la beauté selon Rachel. Rachel dont l'esprit vide de toute pensée était absorbée par le flux et le reflux des briques en lévitation. Et lorsqu'un pan du sol chercha à emporter la pâle Mona Lisa, Rachel tira sur son bras de peur de la voir s'éloigner.

Et soudain, la carcasse de Teach passa dans le ciel pour rejoindre son arbre. Il était reconnaissable entre mile, et le trône ligneux ne laissait aucune incertitude. Le malvoulant prenait la fuite.

Depuis le ventre de Rachel, la glace se répandit insidieusement. Alors que la silhouette de Teach refluait vers l'arbre géant, notre commandante eut l'impression d'être plongée dans une cuve d'azote liquide. Et ce froid était celui de la peur. Sans le comprendre de suite, elle fut terrifiée à cette vision. C'était un échec : ils avaient été incapable de tuer Teach. Mona Lisa était morte pour rien. Pourtant, ils avaient réussi à mettre hors d'état de nuire ses lieutenants et son île partait en fumée. D'où lui venait cette frayeur ? Même Teach s'enfuyait.

Après une défaite ... ou une victoire ?

L'électrochoc fut aussi brutal que douloureux. Elle se tourna vers le lieu où la sphère de ténèbres avait été présente durant tout le temps de l'assaut. Rachel trébucha en se relevant précipitamment et laissa en plan le corps de la Colonel. Avec difficulté, elle s'élança sur les sentiers morcelés. Dérouler les jambes des talons jusqu'aux hanches la faisaient souffrir, mais ce n'était plus que le cadet de ses soucis.

Red.

Un étrange fourmillement dans le bras gauche, elle parcourut la distance en moins d'une minute malgré les obstacles et les cahots. Un morceau du navire s'arracha au sol et s'envola, accroché à des racines et une vague d'eau de mer s'engouffra depuis les entrailles de Thriller Bark. Rachel passa outre sans grandes difficultés : soudainement, Thriller Bark devenait un navire comme les autres, soumis au roulis. Et s'il y avait bien une chose que Rachel savait faire depuis toute gamine, c'était courir sur un navire même en train de chavirer.

Elle s'arrêta en haut d'une butte creusée par le combat. En contrebas, un cratère si profond qu'il avait lézardé le pont de Thriller Bark. Depuis cet épicentre, il tombait en miettes et aurait probablement coulé même sans l'arbre géant. La fissure s'élargissait de seconde en seconde et bientôt le navire tout entier serait coupé en deux.

Il était là. Son corps était là. Étendu de tout son long. La respiration rapide de Rachel fut soudain saccadée. Le chapeau de Rossignol gisait non loin de lui. Il était sec et figé dans une position étrange ; courbé et cassé et tranché. Il n'était plus de ce rouge qu'elle lui avait toujours connu. Maintenant, il n'était que rouge sang. Les yeux de Rachel s'emplirent de larmes ; elle hoqueta. Pas besoin de descendre dans le trou pour s'en assurer. Red était mort. Red était mort. Red est mort.

Incapable de bouger, notre commandante pleura debout. Elle ne hurla pas à la mort. Elle ne sanglota pas silencieusement pour autant. Et chaudes larmes d'essuyer nerveusement sans signe de tarir.

Et puis un corbeau lui percuta le visage.

*****


Sur l'un des trois cuirassés qui avaient débarqué les marins et étaient restés en retrait de la guerre, les chaloupes pleines de survivants étaient récupérées une à une. Les rescapés qui aidaient les autres, les médecins débordés, les blessés portés ou traînés ; tous montaient à bord à la force des bras ou par un jeu de cordes et de poulies. Les regards anxieux se tournaient trop souvent vers Thriller Bark et vers cet arbre géant qui emportait tout vers des cieux probablement plus cléments. Tous cherchaient un signe de vie de la Colonel que personne n'avait revue depuis le débarquement ou l'assaut sur le château.

Après plusieurs longues minutes d'attente, et après avoir récupéré tous les marins à la mer, vint le moment pour les maîtres d'équipages et boscos de prendre la décision qui s'imposait. À une lieue, l'ancien navire de Moria sombrait. Du moins tout ce qui n'avait pas été aspiré dans les airs par cet arbre volant dont peu à bord parvenaient à en détacher leurs regards.

-LEVEZ L'ANCRE ! ON RENTRE !
-Attendez ! Regardez là-haut !

En haut d'une des murailles d'enceinte du bateau se tenait la fine et frêle silhouette de la commandante Blacrow. Elle y resta immobile presque deux longues minutes durant lesquels les marins l'épiaient, incrédules. Puis elle leva le bras et une mini horde de corbeaux l'entourèrent pour la soulever. Elle se laissa porter et planer jusqu'au navire où elle fut déposée presque en douceur et les regarda s'éloigner sans mot dire. Autour d'elle, un groupe se forma très vite, mi-médusés, mi-impatients.

-Commandante !
-Commandante.
-Com-commandante !
-Et la Colonel ?
-Certains ont vu Teach s'enfuir...
-J'ai... (elle se tut un instant, le temps que les voix se calment) J'ai constaté la mort de Mona Lisa et le décès de Rossignol Edward Désiré ainsi que la fuite de Teach. (Il y eut de longues plaintes qu'elle écarta d'un geste de la main). Nous rentrons à Marie Joa. Que tout le monde reprenne son poste et que ceux qui n'ont rien à faire s'occupent des blessés avec les médecins. Et faîtes passer le mot aux autres cuirassés.

Il fallut dix minutes de plus pour que tout le monde cesse de se masser autour d'elle et reprenne son rôle à bord. Et même après, les discussions étaient toujours vives sur le pont où tout le monde était valide et en bonne santé. Puis Rachel, devenue capitaine de la flotte de Mona Lisa en sa position de seconde, réalisa qu'elle devrait écrire un rapport. Consciente qu'elle en était incapable pour le moment, elle alla se poster à la proue pour profiter des embruns sur son visage et renouer avec la navigation. C'est là qu'un officier assez haut gradé, au courant de toutes les histoires, s'approcha d'elle.

-Comman... Capitaine ?
-Hum ?
-Vous êtes certaine ? Pour la Colonel...
-Oui, fit-elle en se détournant de lui.
-Pour Red également ?
-Vous remettez déjà mes paroles en doutes, officier...
-Dugart. Et non capitaine, ce n'est pas mon intention... mais... Nous étions au courant... pour vous. Et Red.
-Ce n'était pas un secret, répartit-elle plus cassante qu'elle ne l'aurait voulu. Elle se redressa, et même si elle était bien plus petite que lui, il eut un mouvement de recul en croisant son regard.
-Je ne faisais que m'enquérir de votre état. Capitaine.
-Vous en faîtes pas, ça va aller. (elle se retourna vers l'horizon) Après tout, j'ai le Tekkaï.
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