Rappel du premier message :
- « T’avais pourtant bien commencé l’année à ce niveau… »
Alors que je me retournais vers Ketsuno qui me parlait, celle-ci désigna la cigarette que je grillais d’un coup de menton. Je l’observai d’un air vide pendant une bonne poignée de secondes, avant de reporter mon regard vers le ciel qui s’éclaircissait petit à petit. Bientôt six heures de mat’, quelque chose comme ça. Avec de bonnes conditions météorologiques qui facilitaient notre navigation. De bon augure. Du moins pour ma gueule. Les révolutionnaires que j’allais taper, eux, avaient du sang d’encre à se faire. Plus que la stabilité de ce coin, c’était surtout cette perspective qui m’avait emballé. L’amirauté ne m’avait expliqué les détails qu’une fois sur le chemin de Kanokuni, mais j’avais pas prêté attention aux détails. C’était toujours comme ça quand on causait de révolutionnaires. Pas la peine de tout savoir pour ma part. Le mot d’ordre est simple : Trucider ces bâtards. Et puis, j’avais cette impression presque grisante que j’allais le revoir. Le rencontrer. Le descendant maudit des Auditore. Je le sentais. Et ça m’excitait tellement que j’étais paradoxalement zen. Très zen. Trop zen même. Le calme avant la tempête, comme on dit…
- « Amiral ! Nous arriverons à Kanokuni dans moins d’une heure ! »
Un matelot sorti de nulle part s’était respectueusement présenté à nous pour nous faire parvenir la nouvelle. Ketsuno le congédia, avant de se retourner vers moi. Plus que n’importe qui d’autre, elle savait que c’était un peu le bordel dans ma tête. Je n’avais même pas établi de plan en tant que tel. La seule chose que j’avais faite durant notre trajet cette nuit était de rassembler les officiers les plus importants sous mes ordres pour qu’on écoute tous ce que l’amirauté avait à nous dire concernant la situation sur Kanokuni. Dès que j’avais su ce qu’il y avait à savoir -L’implication des revos en gros-, j’étais sorti de la salle sans un mot, sans une consigne, sans un ordre, certainement au grand dam/étonnement de la plupart des gars qui allaient me servir sur le champ de bataille. Ceux qui me servaient ou qui me connaissaient un tant soit peu ne furent pas étonnés : J’étais un meneur instinctif et non cérébral. Les décisions, je les prenais au court de la bataille et pas vraiment avant. On pouvait dire que je m’en sortais pas trop mal, sauf que ça foirait parfois. Souvent même. M’enfin… J’étais pas prêt de changer. Pas tout de suite du moins.
- « Je veux un massage… Où est Ryuko ? »
- « C’est pas ta bonniche ! Et puis il faut mobiliser les sol- »
- « Dis à Yama de le faire. Ou bien le vieux sous-amiral là… Niromachin…»
- « Niromoto ! Respecte cette personne ! Elle est plus vieil- »
- « Laisse-moi p’loter tes gros loloches ! »
- « Va te faire foutre Salem ! »
Ketsuno finit par s’éloigner de moi. J’eus un petit rire moqueur, puis je me remis à regarder le ciel d’un air vague. Instant où mon énième clope du jour se consuma entièrement. Je ressortis mollement le paquet de ma poche, avant de constater qu’il n’y avait plus aucune cigarette. De quoi m’extirper un soupir las. Suite à quoi je me levai du transat dans lequel j’étais vautré depuis je ne sais quelle heure à contempler l’horizon sur le pont de mon gigantesque navire. Il m’avait été impossible de me reposer ne serait-ce qu’une quinzaine de minutes. Le trac, l’appréhension, tout ça quoi. Pas pour ma propre gueule mais pour tous les hommes sous mes ordres. Certains allaient perdre la vie. Inévitablement. On ne livre pas une bataille d’une telle envergure sans essuyer de pertes. Néanmoins, j’allais faire en sorte de les minimiser. Tout en épurant cette île qui personnellement, ne me disait rien du tout. Le jeu politique, tout ça, c’était pas ma tasse de thé. Un militaire ne s’occupe que peu de ces choses-là. La seule politique qui pouvait me tracasser était celle d’Alabasta, mais elle ne souffrait pas vraiment de contestations. Un exemple dans ce monde pourri.
- « TERRE EN VUE ! »
Ça gueulait de partout sur le pont. Et ça avait attiré mon attention sur l’horizon.
Effectivement, on voyait de loin le coin…
Sauf qu’il semblait y avoir une couille.
La ligne qui se dessinait devant nous n’était pas normale, naturelle.
- « Hé toi là-bas ! Ramène-moi tous les officiers ici et maintenant ! » qu'avais-je dit à un matelot qui passait par là.
Un sourire se dessinait sur mon visage, pendant que déjà, les idées affluaient…
Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Ven 4 Nov 2016 - 23:00, édité 1 fois