Rappel du premier message :
Une petite île sur Grand Line.
« - T’es fier de toi, trou d’balle ?... Qu’est-ce que t’as foutu sur Shabondy !? me sermonne Emilie.
- L’andouille… Pardonne-moi.
- Crétin. Tu ne mérites même pas ton rang avec ce genre de conneries ! Grandis un peu. D’ailleurs, ça fait quelques temps que tu n’as pas fait de bruit, continue comme ça.
- Je n’avais pas prévu de faire de vagues au vue de la situation, tu sais…
- La ferme. C’est tout ce que j’avais à te…
- Je m’occupe de trouver Mandrake.
- Pardon ? T’as pas entendu ce que je viens de te dire ?
- Bah ? Tu m’as dit de rester discret. C’est ce que je compte faire. Et ne fais pas l'étonnée, s'il te plait, te demander de m'envoyer Kardelya là-bas, comme si tu n'avais pas fait le rapprochement... Puis Jonas est la priorité absolue, non ? Le p’tit veinard. »
Elle a simplement raccroché. Deux choses d’une :
1. Elle est d’accord avec moi et n’a pas jugé nécessaire de le dire.
2. Ma blague ne lui a pas du tout fait rire.
3. Probablement les deux motifs réunis.
Rien à faire, ma décision était déjà prise de toute manière. Et concernant Kardelya, je garde ça secret pour le moment. Mais effectivement, j'ai insisté pour qu'elle soit à mes côtés. J'ai besoin d'elle, de Suelto et Maria pour organiser mes idées.
[Une semaine plus tard.]
On frappe à ma porte, puis le rouquin entre dans mes quartiers.
« - Les hommes attendent tes ordres. Où est-ce que l’on va ?
- Là où tout ce merdier a commencé, là où Mandrake s’est fait battre ou abattre. Direction Parisse. Et attrape ça ! dis-je en envoyant un éternal pose. Marcel en aura probablement besoin pour naviguer.
- C’est donc cette chose que tu attendais tout ce temps…»
Paniqué par mon lancé, Suelto s’agite, mais l’objet de valeur fini dans ses mains.
« - Crétin… Et puis qu’est-ce que tu fais là ?
- Je lis le journal.
- Toi, Ragnar le plus grand débile de cet océan, "lire" ?
- Tire-toi de là et laisse-moi au moins faire semblant.
- C’est bien ce qu’il me semblait. »
Je comprends qu’il soit étonné de voir une telle chose. Les réprimandes d’Émilie, venant peut-être d’encore plus haut, ainsi que toutes les pertes subies par ma faute sur Shabondy, me font prendre conscience que tout est arrivé à cause de mes pulsions. Je ne suis plus le petit soldat qui combattait sur l’île aux esclaves, sous les ordres de Costa Bravo. C’est moi qui suis aux commandes maintenant, il va falloir apprendre à utiliser mes méninges et me montrer plus mature que mes hommes.
Je sors de cabine pour indiquer la suite de nos aventures à mes hommes.
« Bien ! Marcel est en place et transcrit les coordonnées sur sa carte. On va se rendre sur Parisse et enquêter que la disparition. Comme vous le voyez, y’a plus que nous, l’équipage-mère, et pas spécialement le plus imposant. On se fait tout petit, compris ? On recueille les informations et on se tire. »
Certains sont étonnés, d’autres soulagés. Je comprends les étonnés, probablement aussi affamés que moi mais va falloir changer de façon d’agir. Sous mes yeux, tout le monde s’active, on lève l’ancre et on décolle de ce petit bled bien agréable. La température ambiante était douce, les villageois très cordiaux, la discrétion à son comble pour notre sécurité… Séjour au top.
Durant notre passage sur Shabondy, les cinq jours passés là-bas, ont également servi au revêtement de notre navire pour nous rendre sur le nouveau monde. Un passage par les fonds marins et nous serons dans un univers qui dépasse tout entendement. Paraît-il que le passage sous l’eau est quelque chose d’unique au monde. En même temps, qui peut croire qu’un navire de ce type puisse naviguer sous l’eau ? Une telle chose est devenue possible grâce aux revêteurs de navire.
Le premier passage sous l’eau nous effraie tous, on s’attend à ce que l’eau envahisse le navire mais pas du tout. J’esquisse un sourire et observe notre descente dans les profondeurs maritimes. Suelto s’étonne que nous ne soyons pas dérangés par la pression. Je ne m’étais pas préoccupé de ça, disons que j’étais même pas forcément au courant qu’à une certaine profondeur on pouvait être écrasé par une pression, alors bon. Merci au rouquin pour son intervention, ça pourrait me servir à l’avenir.
Une de mes craintes réside dans l’apparition de monstres marins. On m’a averti sur le problème. Beaucoup d’équipages de criminels, que nous sommes également aux yeux du gouvernement, passent par là pour atteindre le nouveau monde. Seul bémol : peu en ressortent. La plupart se font manger comme de pauvres merdes. J’ai pas spécialement envie de finir acidifier dans les entrailles d’une bête que j’aurais pu manger en temps normal. Ici, je suis un faiblard. Mon fruit du démon m’empêche tout contact avec l’extérieur du navire.
Et quand on parle du loup… on en voit la queue. Voici qu’un énorme serpent de mer ouvre grand la gueule pour nous avaler. J’ai pas les mots. L’antre de sa bouche fait la taille d’une bâtisse, son estomac celle d’une île, c’est effrayant.
- Spoiler:
Mais si là encore on en restait là, peut-être qu’en manœuvrant un peu et l’attirer vers un piège, on pourrait s’en sortir, mais non. Un monstre encore plus gigantesque avale en deux bouchées celui qui nous préoccupait. Le problème est cette fois-ci de taille. Sans jeu de mot. Je vais vous épargner le descriptif du gros, gros, gros poisson, car ça dépasse toute conception que je me faisais des dimensions. Plus on descend, plus il existe de bêtes extraordinaires.
« - Marcel ! Combien de temps penses-tu pouvoir naviguer sans lumière !?
- Quelle est cette question ? J’ai l’air de pouvoir conduire aveuglément.
- Si je te guide avec mon haki, ça va ?
- Et l’eternal pose ? C’est lui qui me guide, connard !
- Juste le temps que la bête soit attirée par d’autres navires éclairés, m’emmerde pas ! C’est un ordre de toute manière ! C’est qui le foutu capitaine à bord de ce putain de navire !? gueulé-je en voyant l’énorme machin approcher. »
Personne ne bronche. J’en conclue que tout est ok.
« - La direction que l’on doit prendre ?
- On doit seulement descendre pour l’instant donc tout droit.
- C’est noté. Éteignez-moi toutes les foutues lumières et bougies de ce navire ! Et très rapidement si vous voulez survivre ! »
Tout le monde s’exécute. Heureux de m’apercevoir que tout le monde souhaite survivre à ce moment délicat de notre entreprise. J’aurais tendance à dire que le monstre sera attiré par les autres navires dégageant des effets lumineux ou d’autres monstres… Nous sommes dans le noir total. Au loin, on aperçoit des petites lumières qui scintillent, probablement d’autres navires qui, comme nous, descendent en quête d’un nouveau monde.
Pas d’obstacle en face de nous, le gros poisson semble toujours se diriger vers nous. Je renforce mon bras au haki et regarde au loin, en direction de notre emmerdeur. Suelto s’approche alors de moi, sentant qu’il se trame quelque chose de pas clair sous son nez. Il a du flair le con. Cependant, je ne peux perdre mon temps à débattre, on risque de se faire bouffe d’un instant à l’autre. Mon bras se liquéfie pour prendre de la longueur, puis je le durcis et le renforce de haki.
Avec une légère prise d’élan, j’envoie un énorme punch en direction de la bête, traversant le revêtement du navire. L’impact résonne, l’équipage s’agite et se demande ce qu’il se passe. Mon coup a simplement pour but de l’orienter ailleurs, pas spécialement de le mettre KO. J’ai frappé fort mais le truc est si dense que ce n’était peut-être qu’une pichenette pour ce dernier. Légèrement sonné, il s’arrête quelques instants. Le navire continue sa descente, le monstre change de direction. J’attends une centaine de mètres avant d’ordonner à ce qu’on rallume les lumières.
« - C’était quoi ce bruit ? se questionne Yumi.
- Je me le demande bien. reprend Suelto en dirigeant son regard vers moi.
- Probablement une bagarre entre monstres marins. dis-je en détournant le regard. »
La route se poursuit alors sans encombre particulier.
Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Jeu 12 Avr 2018 - 22:37, édité 2 fois