On troquait le temps sec et froid avec un temps humide et chaud. Les journées étaient plus longues, plus éprouvantes et on finissait souvent avec une épouvantable odeur de sueur. Le jeune contre-amiral Levi, raffiné, parfumé et toujours bien coiffé n’existait plus. À présent, c’était un homme toujours de petite taille, reconnaissable grâce à sa longue chevelure descendante jusqu’au niveau de ses pectoraux, son cache-oeil et son fusil. Son vieux fusil n’était plus, on nota une arme de précision bien plus sophistiquée, et ce, ne serait-ce que sur le système de visée. Il échangea ses costumes et chaussures hautes gammes contre des bottes noires en cuir, un pantalon slim de la même couleur en cuir également et une chemise blanche. Lorsqu’il faisait un peu plus frais, il portait une veste noire entièrement accordée au reste de sa tenue, puisqu’elle était aussi en cuir. Tout de noir et de cuir vêtu, Ethan était en quelques mois connu de tous sur l’île.
Le trio légendaire foulaient les terres de Tetsu Island en seigneurs, chevauchant les prairies et traversant les villages au dos de leur monture. On leur avait attribué une petite armée pour assurer leur devoir envers la nation. Globalement, si ce n’étaient les bagarres tardives en sortie de bringue, l’île était assez calme. Ils évitaient néanmoins de se rendre à Medelin, lieu dans lequel s’étaient probablement retranchés les rebelles, mais ils ne voyaient pas l’intérêt de les chatouiller tant qu’ils restaient dans leur coin. En résumé, le trio s’emmerdait et en avait ras-le-cul de faire le tour de l’île. Ethan, songeur, se disait que les habitants craignaient tellement l’impératrice qu’ils se tenaient d’eux-mêmes à carreau. Mais il savait aussi que ce genre de dictature rassemblait secrètement des hommes et des femmes voulant renverser le pouvoir en place. C’était à cette réflexion qu’il eut une pensée pour son camarade, Yamamoto, qu’il n’avait pas revu depuis de longs mois.
Un messager arriva soudainement à la rencontre de la partie armée.
- Messire Gokuba ! Un message du temple !
- Serait-ce là notre bon de sortie de cet ennui ? dit nonchalamment Ethan en recoiffant ses cheveux.
- Ne t’emballe pas trop, tempéra Benjamin. On a déjà eu ce genre de missive auparavant, regarde donc où nous-en sommes.
Le troupe s’arrêta et fit une pause improvisée, pendant que les trois pirates écoutèrent avec attention ce que le messager avait à leur dire.
- Messire Steeve met fin immédiatement à votre mission en cours. Vous êtes priés de retourner au temple.
- Et pourquoi est-ce qu’on retournerait dans ce foutu temple ? demanda le chef de troupe en s’agaçant un peu.
- Me-messire Steeve…
Gokuba saisit le messager par le col avec force.
- J’crois que t’as pas bien compris ma question.
- L’impé… L’impératrice a contacté le temple. Si messire Steeve vous convoque, c’est…
- Te fatigue pas davantage, lâcha subitement l’ex-supernova. Vous avez entendu les gars, ça sent bon pour nous cette affaire !
- On n’a pas eu le temps d’écouter le messager, fit Benjamin en restant calme et stoïque.
- On s’en tape !
Ethan resta comme à son habitude silencieux, nettoyant tranquillement son arme. Les deux autres avaient pris l’habitude de le voir ainsi absent. Sans perdre un seul instant, la petite troupe s’en alla en direction du temple où Steeve les attendait. Gokuba, le chef de meute, était plus excité que jamais. Il sentait un nouveau tournant dans son ascension. L’officier de la marine aimait se fier aux ressentis de l’ex-supernova qui, étonnamment, ne se trompait que rarement. Il n’était pas forcément le plus fûté, ni même un fin stratège, sans pour autant être un gros débile, mais son instinct semblait lui dicter des choses assez fiables et cohérentes. Les souvenirs d’un temps lointain rappelaient un cours que suivait Ethan, quand il n’était encore qu’un jeune soldat, où l’instructeur présentait les plusieurs types de leaders. Il lui avait semblé entendre parler d’un type « instinctif ». Était-ce une forme de haki de l’empathie développée à son maximum ? On l’ignorait.
Sa seule certitude était qu’en se perdant dans ses songes, le voyage jusqu’au temple parut passer en un clin d’oeil. Les portes s’ouvraient face à eux.
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Le stade de non retour -
Comme je m’en doutais, les choses ne sentent pas bon, je n’y avais pas fait attention jusque-là, concentré sur mon art, mais une menace rôde tapie dans la forêt. Au niveau de ma planque… ils ont donc fini par la trouvé, c’est regrettable, mais c’était à prévoir. Ce qui est aussi sûr, c’est qu’ils ont sans doute prévu de me prendre en embuscade, la main dans le sac. Navré messieurs, mais tout ne se passera pas comme vous le souhaitez. Je fais quelques rapides calculs, c’est l’heure de plier les goals … et les types dans la forêt vont me permettre d’arriver à mes fins. Bien que ne l’appréciant guère, j’ai un mode d’opération qui me traine dans la tête depuis quelques temps. Cela va à l’encontre de mes méthodes habituelles, mais à la guerre comme à la guerre… je n’ai pas la possibilité d’exhiber mes plus glorieux palmarès, alors je m’appuierais sur mes plus sanglants.
C’est une vieille méthode, apprise auprès des Ghost que je vais mettre en place, l’antithèse de la méthodologie des Swift. Au lieu d’être un symbole luisant à la vue de tous, je créerais un symbole invisible et oppressant.
Je prépare un paquetage rapide, genre baluchon de voyage, facile à transporter et je planque au mieux le reste, les superflus. En gros, tous ce qui faisait la personne du forgeron que j’interprétais. Takamura Kogoro n’était plus, Yamamoto Kogaku est de retour. J’en profite aussi pour donner sa liberté au renne qui nous avait accompagné, avec un peu de chance, Minoel le reprendra auprès de lui pour sa prochaine tournée, il ne peux plus m’accompagner. J’enfile une tenue sombre, et me ceints de mes armes, poignard, Tsubame et couteaux de lancers. Pour finir mon accoutrement, j’emprunte une technique dont m’avais parlé Ethan, un truc utilisé par le Cipher Pol, porter un masque. Et il s’avère que j’avais mis la main sur un masque en bois, à l’effigie d’un démon lors d’un festival. Pour un temps, je ne serais plus un symbole de lumière, je serais un démon des ombres. Bordel, faudrait un jour que j’arrête de penser à des trucs comme ça, on dirait presque un gosse… hé….
Entre temps, la nuit était tombée, je pénètre alors dans les bois, avec le « pas du chien », je me dirige sans bruit, comme une ombre, les feuilles ne crissent pas sous mes pas, les branches ne cèdent pas, franchement, je n’aurais jamais cru que ce truc des Dogs me servirait tant. Il n’y a que le bruit du vents et des animaux pour troubler le silence. Il y a en tout huit personne, une escouade sans doute, ils sont répartis lascivement dans les bois ou réunis autour de ce qui est sans doute un feu de camps. En gros, ils sont là depuis un bout de temps, et se pensent assez doués pour ne pas avoir besoin de prendre trop de précautions. Je me glisse en direction du premier, un gars qui fait le guet de manière à prévenir les autres de mon arrivée et leur laisser le temps de se positionner. D’un soru je passe sous ses yeux, et me glisse dans son dos. D’un geste précis, je lui tranche la gorge, un travail net et sans bavure, un travail de soldat. Les autres sentinelles connaissent le même traitement. Il ne reste donc plus qu’à m’occuper d’un dernier groupe de trois. Je me tapis à l’orée de la lueur du feu de camp et dégaine mon nouveau sabre, la lame goûtera son premier sang.
Je m’approche de celui qui me tourne le dos et d’un simple sifflement dans l’air, presque irréel, je décroche sa tête de ses épaules… j’ai le sentiment de ne jamais avoir manié rien d’aussi tranchant. Ses deux comparses interloqués me regardent sans comprendre, et je les comprends. Un forme humaine habillée de noir, maculé de sang, portant un masque, sabre au clair les dévisage. Je leur donne pas plus de temps et les envoie de vie à trépas d’une attaque rapide. Peu à peu, l’odeur du sang remplace celle de l’humus. Mon travail n’est malheureusement pas terminé. A vrai dire, jusqu’ici c’était presque la partie agréable. Ma visite du pays m’a conduit à une estimation très simple, le peuple vit sous le joug des envahisseurs, alors il faut leur montrer qu’ils ne sont pas invincibles. Je réunis les cadavres et décapite ceux qui avaient encore leurs têtes sur les épaules. Je m’adonne alors à une boucherie macabre, dans les goûts de l’impératrice. Elle avait laissé Salem à moitié mort, le corps couvert d’entailles formant des insultes et autres insanités. J’allais donc utiliser cette méthode contre elle, c’était contre mes principes, mais Ethan à raison, mes principes sont un frein à la réussite de notre mission.
J’avais taillé une cave dans la falaise, afin d’y entreposer des armes en d’en faire une base arrière, malheureusement, elle avait été pillée par les pirates, tant pis. Je sais maintenant qu’il faudra trouver autre chose. Je laisse un corps dans la caverne, et tel un petit poucet démoniaque, je sème les cadavres et les membres arrachés jusqu’au village. Mais mon méfait n’est pas fini, j’abandonne les têtes dans le village. Il s’agit de la première page d’un combat sanglant.
Je récupère mon baluchon et me mets en route vers ma prochaine destination, un petit poste de garde plus loin sur la route, on y trouve principalement des réservistes, des pirate et une série de villageois qui ont décidé de rejoindre l’envahisseur. Cette nuit, ils rejoindront les rangs de mes victimes. J’avais dit par le passé à un révolutionnaire qu’un massacre n’était pas une manière d’adresser un message, j’avais partiellement tort. A une échelle globale, cela n’a aucune incidence, mais à une échelle locale, le sang appelle le sang… et je suis bien le premier à le savoir pour l’avoir vécu, cette fois ci, toutefois, je suis celui qui tient le couteau de boucher.
C’est une vieille méthode, apprise auprès des Ghost que je vais mettre en place, l’antithèse de la méthodologie des Swift. Au lieu d’être un symbole luisant à la vue de tous, je créerais un symbole invisible et oppressant.
Je prépare un paquetage rapide, genre baluchon de voyage, facile à transporter et je planque au mieux le reste, les superflus. En gros, tous ce qui faisait la personne du forgeron que j’interprétais. Takamura Kogoro n’était plus, Yamamoto Kogaku est de retour. J’en profite aussi pour donner sa liberté au renne qui nous avait accompagné, avec un peu de chance, Minoel le reprendra auprès de lui pour sa prochaine tournée, il ne peux plus m’accompagner. J’enfile une tenue sombre, et me ceints de mes armes, poignard, Tsubame et couteaux de lancers. Pour finir mon accoutrement, j’emprunte une technique dont m’avais parlé Ethan, un truc utilisé par le Cipher Pol, porter un masque. Et il s’avère que j’avais mis la main sur un masque en bois, à l’effigie d’un démon lors d’un festival. Pour un temps, je ne serais plus un symbole de lumière, je serais un démon des ombres. Bordel, faudrait un jour que j’arrête de penser à des trucs comme ça, on dirait presque un gosse… hé….
Entre temps, la nuit était tombée, je pénètre alors dans les bois, avec le « pas du chien », je me dirige sans bruit, comme une ombre, les feuilles ne crissent pas sous mes pas, les branches ne cèdent pas, franchement, je n’aurais jamais cru que ce truc des Dogs me servirait tant. Il n’y a que le bruit du vents et des animaux pour troubler le silence. Il y a en tout huit personne, une escouade sans doute, ils sont répartis lascivement dans les bois ou réunis autour de ce qui est sans doute un feu de camps. En gros, ils sont là depuis un bout de temps, et se pensent assez doués pour ne pas avoir besoin de prendre trop de précautions. Je me glisse en direction du premier, un gars qui fait le guet de manière à prévenir les autres de mon arrivée et leur laisser le temps de se positionner. D’un soru je passe sous ses yeux, et me glisse dans son dos. D’un geste précis, je lui tranche la gorge, un travail net et sans bavure, un travail de soldat. Les autres sentinelles connaissent le même traitement. Il ne reste donc plus qu’à m’occuper d’un dernier groupe de trois. Je me tapis à l’orée de la lueur du feu de camp et dégaine mon nouveau sabre, la lame goûtera son premier sang.
Je m’approche de celui qui me tourne le dos et d’un simple sifflement dans l’air, presque irréel, je décroche sa tête de ses épaules… j’ai le sentiment de ne jamais avoir manié rien d’aussi tranchant. Ses deux comparses interloqués me regardent sans comprendre, et je les comprends. Un forme humaine habillée de noir, maculé de sang, portant un masque, sabre au clair les dévisage. Je leur donne pas plus de temps et les envoie de vie à trépas d’une attaque rapide. Peu à peu, l’odeur du sang remplace celle de l’humus. Mon travail n’est malheureusement pas terminé. A vrai dire, jusqu’ici c’était presque la partie agréable. Ma visite du pays m’a conduit à une estimation très simple, le peuple vit sous le joug des envahisseurs, alors il faut leur montrer qu’ils ne sont pas invincibles. Je réunis les cadavres et décapite ceux qui avaient encore leurs têtes sur les épaules. Je m’adonne alors à une boucherie macabre, dans les goûts de l’impératrice. Elle avait laissé Salem à moitié mort, le corps couvert d’entailles formant des insultes et autres insanités. J’allais donc utiliser cette méthode contre elle, c’était contre mes principes, mais Ethan à raison, mes principes sont un frein à la réussite de notre mission.
J’avais taillé une cave dans la falaise, afin d’y entreposer des armes en d’en faire une base arrière, malheureusement, elle avait été pillée par les pirates, tant pis. Je sais maintenant qu’il faudra trouver autre chose. Je laisse un corps dans la caverne, et tel un petit poucet démoniaque, je sème les cadavres et les membres arrachés jusqu’au village. Mais mon méfait n’est pas fini, j’abandonne les têtes dans le village. Il s’agit de la première page d’un combat sanglant.
Je récupère mon baluchon et me mets en route vers ma prochaine destination, un petit poste de garde plus loin sur la route, on y trouve principalement des réservistes, des pirate et une série de villageois qui ont décidé de rejoindre l’envahisseur. Cette nuit, ils rejoindront les rangs de mes victimes. J’avais dit par le passé à un révolutionnaire qu’un massacre n’était pas une manière d’adresser un message, j’avais partiellement tort. A une échelle globale, cela n’a aucune incidence, mais à une échelle locale, le sang appelle le sang… et je suis bien le premier à le savoir pour l’avoir vécu, cette fois ci, toutefois, je suis celui qui tient le couteau de boucher.
Le contre-amiral comprenait que trop bien l’excitation de son capitaine. Difficile à dire et à admettre, mais Gokuba était bien son capitaine pour l’heure. La convocation du Temple signifiait forcément qu’une mission serait confiée à cette unité prometteuse. Pourquoi ? Il s’agissait du seul élément qu’Ethan ne pouvait anticiper. Connaissant un peu mieux son acolyte, Benjamin, il se posait très certainement les mêmes questions. Quoi qu’en poussant un peu plus sa réflexion, l’infiltré réalisa que s’il s’agissait bien d’une mission, elle s’effectuerait forcément sur cette île pourtant si calme… Il n’était pas impossible que son compagnon de toujours, Yamamoto Kogaku, soit finalement passé à l’action. Un léger sourire se dessina au niveau de la commissure de ses lèvres, mais il fallait tout de même éviter les conclusions hâtives.
- Qu’est-ce qui t’fait sourire le borgne, demanda Gokuba.
- Simplement l’idée qu’on va enfin pouvoir faire quelque chose d’intéressant. Et j'ai un nom...
- Ne soyez pas trop impatients, camarades, tempéra le cerveau de l’équipe. Rien ne nous dit qu’on partira à l’aventure. Leur organisation me rappelle brièvement celle de la marine… Et c’est très long…
Ethan dévia sa tête à l’opposé de ces derniers pour tirer une tronche assez mécontente. En effet, Benjamin souleva un détail assez juste concernant l’administration au sein de la marine. Trop de paperasse tuait la paperasse.
- Dans combien d’temps est-ce qu’on arrive ? s’interrogea le chef de la meute, visiblement très impatient.
Ethan sortit sa longue-vue pour observer l’horizon et la hauteur du soleil.
- Au coucher du soleil. Peut-être à l’heure du souper, estima le tireur d’élite.
Gokuba resta songeur quelques instants avant de conclure.
- Ils ont intérêt de nous préparer un festin.••••••••••••••••••••
Le Temple était visible à quelques lieux de leur position. Le soleil se couchait comme l’avait prédit Ethan un peu plus tôt dans la journée. Tous les trois trépignaient d’impatience à l’idée de savoir ce qui les attendait. Steeve, le formateur et responsable de cette base militaire, les accueillit aux portes de cette immense batisse avec un grand sourire. Il fallait dire qu’il affectionnait toujours ses pépites, et là, il en avait trois pour le prix d’un. Il les invita à le suivre jusqu’à la salle de réunion dans laquelle ils n’avaient encore jamais mis les pieds. Seuls les officiers du coin venaient à y être conviés, puis évidemment l’impératrice et ses généraux quand ils étaient de passage. Cette salle laissa nos protagonistes sans voix. Même Ethan, grand habitué des salles de conférences et de réunions, ne se rappelait pas avoir déjà vu si belle architecture. Une gigantesque table ronde, des chaises d’un beau bois sculptés de manière très élégantes, de grandes statues d’hommes derrière le majestueux siège de l’impératrice. Que représentaient ces statues ? Des ancêtres ? Nulle ne le sait autour de cette table, sauf peut-être Steeve.
- Alors l’ancien, dis-nous ce qu’on fout ici, commença Gobuka, à peine installé.
- Comme vous avez grandis les enfants, s’enthousiasma le formateur. À peine arrivés, déjà prêts à repartir.
- J’aimerais tout de même un bain et un bon repas, messire, rajouta Benjamin.
- L’objet de ces retrouvailles, messieurs, ponctua la jeune Levi. C’est uniquement pour ce motif que nous sommes ici. Nous t’écoutons, Steeve.
Il ne perd pas l’nord celui-ci, j’adore, pensa Steeve.
- Hem, so good. Esteban a raison. Je commence. Des attaques ont eu lieu au saint de la cité. Beaucoup de nos hommes sont morts par une ou des personnes, subitement, discrètement, sans que l’on puisse en dire quoi que ce soit. Un rapport à été envoyé à l’impératrice qui vous réquisitionne. En effet, elle suit beaucoup l’évolution de ses futurs soldats et elle vous suit particulièrement de près. Elle transmet un ordre de mission : découvrir les auteurs de ce massacre et les éradiquer publiquement pour que cela serve de leçon. Ses diverses missions à travers le monde l’empêchant d’être sur place, vous êtes son ultime recours.
- Et voilà qu’on doit s’taper le sale boulot de la vieille.
- La sale besogne incombe toujours aux subordonnés, Goku’, reprit Benjamin avec beaucoup de lucidité. Nous ne sommes rien pour l’instant. Et la déesse est assez jeune selon les rumeurs...
- Je rejoins le collègue, enchaîna Ethan, si ce n’est gravir les échelons en effectuant la sale besogne, nos possibilités restent minimes.
- Héhé. Exactly. J’y viens les mômes, j’y viens. Si vous parvenez à neutraliser cette gangrène, une récompense de taille vous attendra. L’impératrice souhaite combler les trous qui se sont agrandis au fil de ses quêtes. Sa cinquième et troisième flotte se reconstruisent, la première et la seconde restent intactes, mais il lui manque une quatrième flotte. Si votre mission est couronnée de succès, la quatrième flotte est à vous et vous serez libres d’agir selon vos désirs, enfin presque. Gokuba, j’imagine que tu prendras le capitanat, hein ? Après tout, tu es le seul supernova ici. Benjamin était déjà ton second et Esteban ne semble pas intéressé à l’idée de diriger qui que ce soit.
Ethan acquiesça sans l’ombre d’une hésitation. Il connaissait parfaitement la troisième et cinquième flotte. Il apprit néanmoins qu’Elizabeth Marsh était toujours en vie, ce qui n’arrangeait pas ses affaires si elle était amenée à le reconnaître. Foutu Yamamoto ! Pas capable de finir le boulot quand il s’agit d’une gonzesse. On croirait voir Salem, pensa le contre-amiral. En réalité, il n’était absolument pas inquiet. Ethan ne ressemblait en rien à l’homme qu’il était. La coupe de cheveux, le style de combat, l’oeil borgne, son caractère… Même son regard changea. Il a toujours été un personnage assez froid, mais ses yeux laissaient tout de même paraître une petite braise. La braise n’était plus. Son regard est à la fois vide d’espoir et avide de sang. Le contre-amiral Ethan Ragglefield Levi n’était plus qu’un type effrayant et sans aucune pitié.
- Qu’en est-il des premiers relevés sur place ? demanda Benjamin.
- À l’évidence un travail de pro. Les types n’ont pas été capables de réagir, égorgés ou décapités.
- Qui a retrouvé les cadavres ?
- Une autre unité qui n’avait plus de nouvelle et qui est donc venue jeter un coup d’oeil. Et…
- Et ?
- Hem, well. Le coupable a semé les membres et les têtes jusqu’au village le plus proche.
L’infiltré resta songeur. Une main tenait son menton, l’autre son coude, il réfléchissait.
- Quelque chose te dérange p’tit gars ?
- Pas plus que ça. Sauf peut-être la précision des coups décrits. Cela ressemble fortement à des coups utilisés par les shinobis, peut-être du côté de Wanokuni ? Bref, à mon humble avis, l’idéal serait de s’y rendre et d’y jeter un oeil. Je ne suis pas particulièrement friand des conclusions hasardeuses.
Le chemin que tu empruntes est semé d’embuches et de sang, Yama’, pensa Ethan. Cela ne faisait pour lui aucun doute. Une telle précision dans les coups, une dispersion des membres pour laisser des traces… Un message aussi théâtral ne pouvait venir que de lui. Nous avançons tous les deux, chacun de notre côté, dans une quête aussi obscure qu’impossible. Comment allons-nous en ressortir ? Vifs ou morts. Dans le premier cas, j’ai bien peur que nous ne soyons déjà plus les mêmes qu’autrefois.
Des pensées poignantes mais réelles. Sous ses airs de gentil bonhomme, Yamamoto était un remarquable assassin qui tentait d’enfouir en lui ce mauvais penchant. Devoir de nouveau remettre cela sur le plateau ne devait pas l’amuser. Bien au contraire. Il devait être constamment aux aguets, vigilant, sous pression… Il ne pouvait plus être laxiste, paisible et cool. Non. Le commandant d’élite allait devenir le type le plus dangereux sur cette île. Le plus dangereux que cette n’ait jamais vue avant l’amiral Fenyang.
J’avais passé la journée lové dans la cime d’un arbre, et c’était une très mauvaise idée, j’ai mal au dos maintenant… Je pense que je suis trop rentré dans le rôle de la menace fantôme… bon, au moins, personne n’aurait jamais eu l’idée de me chercher la, mais c’était pas forcément nécessaire. Au moins j’aurais testé et ça sera une stratégie possible pour éviter lorsque ça sera un peu plus chaud dans le coin. En tout cas, mon haki m’a permis de percevoir la tension monter dans la zone, un mélange de terreur, d’indignation et de contentement, cette petite guérilla n’aura pas vraiment de quoi réellement mettre à mal le régime, mais il aura l’avantage de semer les graines de la sédition et de l’espoir dans les cœurs des colonisés.
Au cours de mon voyage d’affaires, j’avais fais le tour d’une partie du territoire ce qui m’avais de marqué une série de cibles, des gens a buté, des trucs à cramer, les grands classiques de la guerre d’intimidation comme on l’apprend au Ban. Après tout, le but du jeu est de persuader qu’il existe un démon qui traine dans le coin, un démon qui en veut directement à l’impératrice. Et un démon directement tiré des mythes de l’île. Une créature humanoïde au visage figé dans un rictus cadavérique. Un démon qui porte avec lui les flammes de l’enfer, des flammes si froides qu’elle gèle l’eau et font fondre les rochers… pour le coup, j’avoue je pige pas trop comment ça fonctionne, mais bon c’est une légende quoi…
L’affrontement de ce soir, sera plus compliqué que ceux de la vieille, cette nuit j’affronte une petite garnison crée suite aux agissements de Salem, leur mission, patrouiller aux abords du territoire barbare. On y retrouve quelques fortes têtes, lesquelles, je ne sais pas, mais j’imagine qu’il doit au moins avoir des primés dans le tas. Je passe donc les quelques heures de trajets qui me sépare du lieu-dit à peaufiner mon plan et non sans éliminer les pirates qui ont le malheur de me demander ce que je fais dehors à cette heure tardive de la nuit. Le baraquement aurait été un ancien bâtiment fortifié qui aurait servi lors de guerres remontant à plusieurs siècles, ce qui en faisait un véritable piège à rat. Après tout, l’ennemi viens d’en face pas de derrière, donc toutes leurs défenses jouent contre eux.
Je sens une trentaine de présences à l’intérieur, la plupart sont trop faibles pour être simplement mentionnées, mais dans le tas, il y en a bien deux ou trois qui risquent de me causer problème… s’il m’attaquent de concert. Je me louvoie donc vers l’entrée, profitant de la nuit sans lune pour ne pas trop être visible. Le premier groupe de pirate est rassemblé, serré autour d’un braséro juste devant l’entrée, de garde à l’extérieur, mais plus occupé à causer se moquant de la non-menace constante plutôt que de faire la garde consciencieusement. Je dégaine ma lame, sans bruit, et active le dial de froid incrusté dans la garde, avec un chuintement, une radiation gelée émane de la lame. Je réduis la distance qui me sépare d’eux d’un soru et en tranche deux avec l’inertie résiduelle de ma course. Normalement, leur corps devrait porter aussi bien les stigmates de ma lame que du froid qui en émane. Je me ramasse sur moi et d’une torsion finit les deux derniers pirates qui auront à peine eu le temps de dégainer. Franchement les gars, vous m’insulter, essayer au moins d’avoir le panache de m’offrir une défense symbolique… « heureusement » un groupe de gars déboule dans ma direction sortant du bâtiment, ils ont du remarquer ma petite exaction. Le premier me fonce dessus sombre en avant, ma main gauche quitte le pommeau de mon sabre et viens faire écran entre lui et moi d’une décharge de haki, la « main du capitaine ». Il est déstabilisé, et je le tranche d’un coup fluide. Juste à temps pour que le second arrive à m’attaque, j’intercepte sa lame de la mienne, mais d’un duel de force, je dévie sa lame et prends sa vie dans la foulée. Etrangement, la lame me semble… plus lourde ? ma danse macabre se poursuit avec les suivants, jusqu’à l’arrivée d’un pirate que mon haki reconnait comme passablement dangereux. Néanmoins, quelque chose m’étonne, il se fige, tétanisé. J’avance dans sa direction, et après une passe d’arme complexe, je parviens à le trancher. Mais il ne s’agit pas d’une coupe chirurgicale, il s’agit plus d’une attaque digne d’un couteau de boucher qui tranche autant qu’il arrache.
C’est alors que je remarque quelque chose, comme une sorte de mirage, à cause du froid sans doute, ma lame, et mes bras par la même occasion sont entourés d’une sorte de brume qui donne l’impression de les grossir, un petit peu comme la diffraction d’un miroir courbé. Fait curieux au cette brume semble s’épaissir, au long du combat au point même, que certains ennemis commencent à se comporter anormalement, parlant de démons, semblant tenter d’intercepter mon coup avant même qu’ils ne les touchent, avant de se faire déchiquetés comme s’ils prenaient l’attaque d’un géant. Une coupe qui n’a rien de net, et qui propulse les corps tranchés bien plus loin que cela ne devrait… je ne frappe pas comme un sourd pourtant… je ne comprends pas… mon massacre s’arrête avec le dernier, un jeunot qui tremble serrant trop fermement son arme. Il sera mon messager, alors je mets un peu plus de force dans mes coups et frappe rudement sa lame, la faisant éclater, comme si elle était frappée par un marteau de forge… cela n’a aucun sens… en plus il se jette à terre comme s’il était touché alors que ma lame n’a fait que le frôler. Il se tâte le corps sans comprendre, il semble persuadé d’avoir été tranché… il se passe quoi putain ? C’est le froid qui fait ça ? il faisait pas ça avec la hache… je pige rien… je désactive le dial de froid, au profit de celui de feu. Il commence à me supplier à genoux avant de tenter de s’enfuir. D’un bond, je lui tranche alors une jambe et un bras d’un coup montant, cautérisant ses plaies aussi vite qu’elles sont créées. Le choc l’assomme, mais il devrait rester vivant assez longtemps pour raconter à ceux qui arriveront qu’il a vu un démon massacrer ses collègues avant de s’occuper de son cas. Alors, pour en finir avec ce combat, concentrant toute ma force et mon haki dans ma lame et mes bras, je tranche le bastion en deux d’une coupe diagonale. Avec un bruit terrible, le bâtiment s’effondre sur lui-même, les parties en bois prenant feu par la même occasion… oups… j’avais oublié de désactiver la flamme… tant pis.
Mon méfait accomplis, je me remets en route vers ma nouvelle planque, celle-ci encore plus reculé dans la partie sauvage de l’île, il est certain qu’avec ce coup d’éclat, les recherches vont s’intensifier…
- Quel taff de merde ! Moi, un grand supernova indépendant, réduit à faire le sale boulot de cette merdeuse !? Attendez un peu que j’vous l’étripe, on va voir ce qui le larbin !
- Calme-toi, Goku’. Beugler ne te servira à rien, dit calmement Benjamin pour calmer les choses.
- Quoi ? Ça pose problème à qui ? Les autres guignols sont loin derrière nous, y a que nous trois là. Ça t’pose un problème Estebanez ?
- Les seules choses qui me dérangent, monsieur le supernova, ce sont ton volume sonore et la manière avec laquelle tu écorches mon prénom. Au-delà de ces éléments, je n’ai absolument aucun problème avec tes ambitions, rétorqua sèchement Levi.
- Ah oui ? Vraiment, Esteban ? Notre capitaine t’annonce qu’il souhaite buter celle pour qui nous travaillons mais tu ne bronches pas ? Alors, soit t’es complètement con et auquel cas je me serais trompé sur ton compte, soit tu souhaites également détrôner l’impératrice et là nous avons un sérieux problème… Par pitié, sois le pilier intellectuel dont j’ai besoin pour tenir, aide-moi.
- Je bossais tranquillement avec mon mentor dans un commerce que nous avions monté ensemble. On m’a sollicité pour intégrer cette armée, pas forcément en me laissant le choix car je sentais que le vieux Steeve causerait des soucis à mon mentor, donc autant te dire que si notre valeureux capitaine souhaite dégommer l’impératrice, je le suivrai certainement dans la mesure où c’est réalisable. Je tiens un peu à ma vie et notre situation pourrait être pire.
- Tcheh ! Tu vois, Benji, il en a dans l’ventre celui-là ! J’te l’ai toujours dit sale trouillard ! Mouahahaha !
Quel ennuyeux personnage, pensa Ethan. Ce ne fut pas la seule chose à laquelle il pensa à cet instant. Notamment la ressemblance frappante entre ce type et l’empereur Teach. Ce n’était cependant pas l’heure de penser à ce genre de détail. S’allier à un type tel que Gokuba était épouvantable pour une personne telle que le contre-amiral, mais il s’agissait d’une alliance pourtant nécessaire pour parvenir à son but. Des alliés comme la relève du pire criminel que ce monde n’ait jamais connu, de son bras-droit aussi fin que puissant, c’était du pain béni pour l’infiltré. Puis il ne perdait pas espoir dans la quête de trouver d’autres alliés dans cette armée constituait d’hommes soumis par sa force.
En arrivant au village où les crimes ont eu lieu, l’officier reconnut évidemment le village où ils s’étaient installés avec Yamamoto. À l’heure à laquelle ils arrivèrent, tous dormirent déjà paisiblement. Seuls quelques ivrognes trainèrent encore dans les rues désertes. La plus grande crainte du jeune homme était évidemment de croiser le poissonnier chez qui ils eurent pour habitude de terminer les journées. Il vit une lumière allumée en passant devant chez cet homme, à l’affût de toute agitation, les yeux rivés au bon endroit, les oreilles laissées où il fallait écouter.
- Je connais ce village, dit Ethan en arrêtant sa monture en face de la maison du poissonnier. C’est ici que commença ma formation de forgeron. Et c’est ici que mon enquête commencera. Avancez, je vous rejoins dans quelques instants.
Comme s’il était un de ses plus fidèles soldats, Gokuba ordonna de continuer l’avancée en accordant toute sa confiance à son homme. Benjamin, lui, un peu plus inquisiteur, finit par détacher ses yeux de ceux d’Ethan et de continuer sa marche. D’ailleurs, une fois ses camarades partis, il frappa à la porte en attendant qu’on la lui ouvre. Elle s’ouvrit presque aussitôt.
- Esteban ! Quelle joie de te revoir ! Viens donc, mon petit, viens donc, dit-il à la fois heureux et inquiet.
Après de bons verres de cet alcool fort et puant, qu’Ethan ne supportait toujours pas, accompagnés d’une bonne heure de discussions diverses et variées, il était temps de passer aux choses sérieuses.
- Ok, camarde. Maintenant, dis-moi tout ce que tu sais, dit Ethan toujours aussi sèchement.
- De quoi parles-tu !? Je n’ai rien vu ! Rien du tout !
- Calme-toi. Ressers-nous un verre et détends-toi. T’es un ami, Fitch. Ma présence n’a pas pour but de te mettre en danger. Tu sais comme j’aime ce village et je ne souhaite pas que des criminels nuisent à votre bonheur.
- Mais… Esteban… Tu n’y es pas du tout, malheureux. Ce… Celui derrière tout ça, c’est… C’est ton maître !
Le soldat de l’armée de Kyori fit semblant d’écarquiller les yeux, un long moment, le temps de réaliser ce que venait de lui annoncer son interlocuteur. En réalité, la nouvelle ne l’étonna pas le moins du monde. Ils savaient tous les deux que les forces de l’impératrice enquêtaient activement et qu’ils seraient un jour démasqués. Il fallait simplement le temps à Ethan d’intégrer l’armée et à Yamamoto de faire le tour de l’île. Choses faites. Chacun des deux menait maintenant sa barque. Fisth expliqua donc à son ami ce qu’il vit au cours de la dernière nuit. Il entendit d’abord des bruits, des coups de feu, des lames s’entrechoquer, puis il vit le démon noir, Tamakura (Yamamoto), quitter la forge et décimés les membres de ses victimes dans la rue. Après de brefs adieux, Ethan rejoignit ses camarades au niveau de la grotte, qui était inexplorable car rebouchée à cause d’un effondrement. Malin, pensa le contre-amiral.
- Le destin s’acharne, camarades, dit Ethan. L’auteur de ces faits semble être mon mentor, Takamura. Un bon épéiste. Je le savais bon mais au point de… décapiter autant d’hommes.
- Je comprends mieux tes aptitudes. Soit l’élève à surpasser le maître, soit ce type est vraiment monstrueux.
- Il est monstrueux. Je ne l'ai jamais battu en 1000 duels.
- J’espère qu’il est monstrueux ton mentor ! J’veux m’le faire !!
Ethan leva rapidement la tête en direction de son capitaine, exaspéré de ses réactions enfantines. Rapidement, le trio fut interpellé par un messager qui vint en urgence.
- Messieurs ! On m’envoie à dix lieux d’ici ! Un nouveau massacre a eu lieu ! Une garnison entière. Complètement décimée.
Ethan se releva et observa l’horizon.
- Capitaine… Ceci n’est pas ton combat. S’il y a un homme qui doit abattre cet individu qui nuit au royaume de la Déesse, c’est moi et uniquement moi.
- T’as pas oublié qu’on doit s’la faire au moins ?!
Pour la première fois depuis longtemps, le jeune Levi esquissa un léger sourire avant d’enclencher la marche avant.
Dernière édition par Ethan R. Levi le Lun 30 Nov 2020 - 21:42, édité 2 fois
La vie de fugitif est presque plaisante, après une période assez longue à ne pas être dans le feu de l’action, ce retour dans une situation de danger constant, avec ses piques d’adrénalines me fait un bien fou. Je sais que je joue un jeu dangereux à mener ainsi ma guérilla solitaire, j’ai confiance en ma capacité de m’en tirer dans pas mal de situation par la victoire ou la fuite, mais je connais la dangerosité de l’équipage de l’impératrice ou de la masse de son armée. Je me souviens de comment par une combinaison de pouvoir, Salem a été réduit à une situation d’impuissance et c’est quelque chose que je préfère éviter. Pour l’instant je décide où et quand je mène mes combats, mais dés que je serais considéré comme une menace suffisante pour mériter un corps d’expédition, je risque d’être désavantagé. Je pourrais tenter de me créer des lieux piégés pour mes ennemis, mais ce n’est pas ma stratégie, je préfère tout faire reposer sur mes déplacements.
Et pour se faire, cela passe pas réduire les déplacements des autres. Je me suis donc débrouillé pour faire tomber des arbres sur les chemins, y creuser des tranchées, y précipiter des rochers ou amener tout autre obstacle qui demanderait du temps et de la force pour rétablir les voies de communications. Et pour se faire, le couvre-feu joue à mon avantage, combiné à mon haki de la perception, je sais percevoir les zones à éviter et les zones à prendre d’assaut. Bien entendu, mes actions en définitive, n’ont qu’un impact très minime, ralentissement de livraisons, déplacement de troupes pour des travaux de terrassement et j’en passe. Le tout en continuant à couvrir le plus de distances possibles entre mes divers méfaits… ce qui est facilité quand je peux faire des trajectoires en ligne droite en ignorant tous les obstacles. Je n’ose pas imaginer l’efficacité d’un agent du CP disposant de tout l’éventail de techniques et de connaissance en voyant comment je me débrouille personnellement.
J’ai néanmoins au cours de la semaine écoulé réduit le coup trop voyant, laisser des cadavres sur la route est pour le moment suffisant. Je compte ainsi continuer à semer le doute avant de faire mon assaut final qui se conclura par prendre le maquis, normalement, mes actions seront parvenues aux oreilles des résistants et je n’aurai pas trop de soucis à intégrer leurs rangs. Il ne me reste donc plus qu’à éliminer une figure puissante des troupes de l’impératrice, et ce tout en me débrouillant pour ne pas être confronté à plus fort que moi. Juste de quoi présenter ma valeur à mes futurs alliés pour pouvoir les commander et pourquoi pas, déjà leur dévoiler ma véritable identité.
Le but du jeu à présent est de jouer au chat et à la souris jusqu’à sentir des gens sur mes traces, jauger leur dangerosité et choisir comment m’occuper de leur cas. Jusqu’ici ce n’était que des petites patrouilles de pirates qui ne vaudraient pas plus de 50 millions de berrys, ce qui avec l’effet de surprise n’est pas trop complexe à affronter. Après tout, bien que j’aie pu apercevoir des affichettes portant le nom de mon identité de forgeron ou mentionnant mon masque et ma tenue, personne n’a encore réussi à deviner que j’étais une menace ou du moins pas avant qu’il ne soit trop tard. Surtout que j’ai pris le soin de me raser la barbe, abandonner mes fausses lunettes et permis à mes cheveux de pousser à nouveau. A présent, le risque est que l’on me reconnaisse comme le capitaine Kogaku, mais jusqu’ici, je n’ai pas encore recouvré l’apparence sous laquelle les gens me connaissent.
Et pour se faire, cela passe pas réduire les déplacements des autres. Je me suis donc débrouillé pour faire tomber des arbres sur les chemins, y creuser des tranchées, y précipiter des rochers ou amener tout autre obstacle qui demanderait du temps et de la force pour rétablir les voies de communications. Et pour se faire, le couvre-feu joue à mon avantage, combiné à mon haki de la perception, je sais percevoir les zones à éviter et les zones à prendre d’assaut. Bien entendu, mes actions en définitive, n’ont qu’un impact très minime, ralentissement de livraisons, déplacement de troupes pour des travaux de terrassement et j’en passe. Le tout en continuant à couvrir le plus de distances possibles entre mes divers méfaits… ce qui est facilité quand je peux faire des trajectoires en ligne droite en ignorant tous les obstacles. Je n’ose pas imaginer l’efficacité d’un agent du CP disposant de tout l’éventail de techniques et de connaissance en voyant comment je me débrouille personnellement.
J’ai néanmoins au cours de la semaine écoulé réduit le coup trop voyant, laisser des cadavres sur la route est pour le moment suffisant. Je compte ainsi continuer à semer le doute avant de faire mon assaut final qui se conclura par prendre le maquis, normalement, mes actions seront parvenues aux oreilles des résistants et je n’aurai pas trop de soucis à intégrer leurs rangs. Il ne me reste donc plus qu’à éliminer une figure puissante des troupes de l’impératrice, et ce tout en me débrouillant pour ne pas être confronté à plus fort que moi. Juste de quoi présenter ma valeur à mes futurs alliés pour pouvoir les commander et pourquoi pas, déjà leur dévoiler ma véritable identité.
Le but du jeu à présent est de jouer au chat et à la souris jusqu’à sentir des gens sur mes traces, jauger leur dangerosité et choisir comment m’occuper de leur cas. Jusqu’ici ce n’était que des petites patrouilles de pirates qui ne vaudraient pas plus de 50 millions de berrys, ce qui avec l’effet de surprise n’est pas trop complexe à affronter. Après tout, bien que j’aie pu apercevoir des affichettes portant le nom de mon identité de forgeron ou mentionnant mon masque et ma tenue, personne n’a encore réussi à deviner que j’étais une menace ou du moins pas avant qu’il ne soit trop tard. Surtout que j’ai pris le soin de me raser la barbe, abandonner mes fausses lunettes et permis à mes cheveux de pousser à nouveau. A présent, le risque est que l’on me reconnaisse comme le capitaine Kogaku, mais jusqu’ici, je n’ai pas encore recouvré l’apparence sous laquelle les gens me connaissent.
Un énième massacre. Ethan reconnut aisément l’oeuvre de son camarade dont les actes de barbaries s’intensifiaient. Le supernova s’impatientait de plus en plus et se sentait de plus en plus inutile. Benjamin faisait de son mieux pour le contenir mais il était vrai que poursuivre Yamamoto était une pénible épreuve. Il était temps d’accélérer le processus. Le contre-amiral lâcha un léger regard en-dessous de son gant où était inscrit « 1M 20D at mdln ». Traduction : rendez-vous dans un mois et vingt jours à Medelin. Cela faisait maintenant un mois depuis leur séparation, plus que vingt malheureux jours à tenir. Le plus dur n’était pas pour l’officier Levi, mais bien pour son camarade qui agissait seul et qui assassinait des soldats du Royaume.
Les vingt jours suivants furent longs et pénibles, à traquer un type dont on ne put recueillir d’information, excepté peut-être son mode opératoire. Ce pauvre Benjamin continuait de se triturer les méninges pour y comprendre une quelconque logique, trouver LE détail qui permettrait d’avoir ne serait-ce qu’une journée d’avance sur lui… Niet. Nada. Rien du tout. Yamamoto était trop bon. Cependant, voir le bras-droit du supernova cocher, sur une carte, le nouveau village attaqué par l’assaillant inconnu effraya Ethan, qui sentit à cet instant que son camarade devait cesser ses attaques sous peine de se faire prendre. Il n’y avait pas moult villages dans le royaume. En pleine expansion, certes, mais pas encore extrêmement développée.
Plongé dans ses songes, l’infiltré fut instantanément réveillé par ses sens en alerte. Il eut le temps de réagir en une fraction de seconde, arrêtant le poing de son capitaine avec la paume de sa main bionique, puis en pointant son fusil sous le menton de ce dernier avec son bras de libre. Assez décontenancé, Ethan soupira en voyant le visage heureux et toujours agressif de son agresseur. Il se pensa tiré d’affaire quand il s’aperçut que le poing de ce dernier commença à s’illuminer. Une explosion suivit et un nuage de fumée se forma pour se dissiper rapidement par des gestes énergiques de Gokuba. Il se retrouva seul dans ce cratère que son explosion forma. Le contre-amiral reprit sa marche en direction d’un lointain horizon, d’une marche tranquille, au dos de son capitaine qui vit rouge. Le soru le sauva cette fois-ci mais cela ne fonctionnerait plus une seconde fois. Sa couverture était maintenant plus en danger que jamais.
- OÙ EST-CE QUE TU VAS !? ON N’A PAS FINI TOUS LES DEUX !
Ethan s’arrêta. Ni Gokuba ni Benjamin ne purent le voir, mais dans son visage s’exprimait une expression de terreur, pour la première fois depuis longtemps. Ce type était bien fort pour l’infiltré qui devait absolument rejoindre Yamamoto.
- Laisse-le, Goku’. À quoi bon te battre contre quelqu’un de plus faible que toi ? Viens donc t’entraîner avec moi, tempéra Benjamin en se relevant et en dégainant sa lame. File t’entraîner Esteban, la faiblesse est contagieuse.
Bon… La dernière phrase fut peut-être de trop, mais elle lui sauva les miches et il en était reconnaissant. Il monta sur fidèle destrier et s’en alla. Robuste et puissant le cheval galopa presque d’une seule traite jusqu’à leur destination. Après quelques heures de voyage, les voici qu’ils arrivèrent à l’Est du Pays, aux confins de celui-ci, sans trop s’y approcher : Medelin. À peut-être un kilomètre de l’entrée de cet enfer, un homme se trouvait adossé à un gros rocher qui le camouflait. Ethan s’en approcha sans l’ombre d’une hésitation, descendit de sa monture resta silencieux. Ils restèrent tous deux silencieux.
- T’as plutôt bonne mine pour un assassin, balança Levi en esquissant un vieux sourire mesquin.
Il est à présent l’heure d’enclencher la dernière partie du plan, ou du moins l’avant dernière. Je pense avoir suffisamment foutu le bordel pour ne plus être laissé tranquille bien longtemps. Il ne me reste à présent plus qu’à attendre Ethan. Je me suis donc glissé dans un recoin, de manière à avoir la vision sur tout ce qui m’entoure, mais sans que cela soit vrai pour l’inverse. C’est alors que je le vois arriver, sur une monture, c’est vrai qu’avoir un canasson c’est pratique pour se balader dans ce genre de coins, c’est plus rapide que la marche, bien que limité aux sentiers. Après un temps qui paru une éternité, il arrive enfin à ma hauteur, et me régale d’une de ses petites piques si caractéristiques. Je lui réponds donc avec un sourire, cela fait des lustres que je n’ai plus eu d’alliés à mes côtés.
-Je préfère le terme fonctionnaire d’état, ça sonne mieux sur un C.V.
Ma voix sonne étrangement à mes oreilles, comme si je n'étais plus habitué à l'entendre. On reste tout deux silencieux pendant quelques minutes, on parle un peu du beau temps, on fait un topo rapide sur nos situations respectives. Comme si on voulait conjurer le moment où il faudra en venir au plus important, et à nouveau se séparer pour retourner dans un monde uniquement composé d’altérité. Mais, on a pas vraiment le luxe d’avoir le temps, donc j’embraie sur la raison de cette entrevue. Je prends une longue inspiration, et lui explique la suite des évènements d’une voix lente.
-Je vais bientôt rejoindre les barbares, du moins essayé, mais avant, je veux faire un coup d’éclat… est ce que tu pourrais m’indiquer une cible, me faut quelqu’un d’assez facile à abattre sans que je prenne trop de risque, mais assez important pour que ça fasse beaucoup de bruit… t’as quelqu’un en tête, ou la possibilité de me l’offrir sur un plateau ? si ça nous sert à tout les deux, c’est encore mieux.
- Purée, pesta le jeune officier. J’en oubliais presque nos anciennes fonctions. Des putains de fonctionnaires, merde. C’est exactement ce que nous sommes.
Pour la deuxième fois depuis son arrivée, on eut l’impression de voir Ethan sourire. Ce court moment partagé avec son camarade lui rendit certainement un grand service.
- Ton identité étant révélée, dit Ethan en se tenant le menton, j’ai peut-être une cible de renom pour toi. Facile, elle ne le sera pas, mais elle sera à ta portée si elle se trouve seule. Si tu parviens à l’assassiner, même après un combat acharné au péril de ta vie, cela arrangera grandement nos affaires.
Le contre-amiral esquissa alors un sourire.
- Notre avancée dans notre quête va prendre un gros tournant. Gokuba voue une haine envers la déesse qui l’a clairement humiliée. Il ne semble pas particulièrement coopératif et fait juste le nécessaire pour gravir les échelons. Finalement, c’est lui qui me mènera à Kyori, peut-être même qu’il terminera le boulot à notre place. Plutôt bien tombé ce supernova, fit-il en esquissant un sourire. Bref, je m’égare.
Il reprit son sérieux.
- Ce que je veux dire, camarade, c’est qu’avec la mort de Steeve, Testu Island va sombrer. C’est à ce moment-là que tu devras intervenir avec les barbares. Ce sera le moment pour eux de prendre leur vengeance. Nous ne resterons pas passifs, nous avons une place de choix à mériter, mais vous aurez le temps de saccager un bon bout. Tu es sans doute la plus grande puissance présente sur l’île, mais tu ne pourras résister à l’ensemble des forces actuelles sur l’île. Leona, Shazu, des types dont on a épluché les dossiers avant de venir. En ajoutant Gokuba, son bras-droit, moi... Tu n’auras qu’Horus comme allié de taille, et encore, ça dépendra s’il t'accepte ou non.
Steve donc… c’est une idée, c’est vrai que le vieux du temple possède une certaine réputation et une certaine influence. Il est adulé par certains et honnis par d’autres. D’après ce que j’ai compris c’était un chef de garde de l’ancien régime qui est devenu la suite l’un des chiens de l’impératrice. Il a privé pas mal de familles de leur progéniture dans l’espoir d’en faire des armes ce qui n’a pas plu à grand monde. Donc le supprimé ferait un grand coup aussi bien sur le recrutement des soldats d’élites que sur la volonté des gens de se rebeller, ou tout du moins, cela rendrait heureux pas mal de monde. Ensuite, c’est une assez grosse cible, qui d’un sait se battre et de deux, est souvent entouré de gens qui savent aussi le faire…. Donc c’est une cible très risquée, mais très profitable. Par contre, le souci c’est qu’il ne quitte que très rarement le cœur de la ville, si ce n’est quand il a des candidats en tête. Sans doute avait il eu des gens pour jauger la puissance d’Ethan… comme quoi les enseignements du BAN et des Ghost sur l’infiltration sont de bonne qualité.
-Va pour Steeve, par contre t’as un plan ? Il sera pas simple à pincer le bougre.
En y repensant… ça serait assez symbolique que je flingue son maître… et qu’Ethan me « flingue » en retour. Il gagnerait sans doute un certain prestige et serait présenté comme un gars fidèle à la cause et capable de battre un gars capable de battre son mentor, bien que son mentor est celui contre lequel il se battra… ah oui la on en arrive à des haut niveau de symbolisme, la presse va adore. Par contre j’aurais besoin de sa collaboration pour le coup, et faudra aussi voir quand il me « bute »… et ça sera la partie la moins fun.
-Va pour Steeve, par contre t’as un plan ? Il sera pas simple à pincer le bougre.
En y repensant… ça serait assez symbolique que je flingue son maître… et qu’Ethan me « flingue » en retour. Il gagnerait sans doute un certain prestige et serait présenté comme un gars fidèle à la cause et capable de battre un gars capable de battre son mentor, bien que son mentor est celui contre lequel il se battra… ah oui la on en arrive à des haut niveau de symbolisme, la presse va adore. Par contre j’aurais besoin de sa collaboration pour le coup, et faudra aussi voir quand il me « bute »… et ça sera la partie la moins fun.
Un plan ? Poser cette question était presque une insulte.
- Ne te surestimes pas, Yama’, c’est la mort qui t’attend au temple, dit-il en souriant machinalement.
Un plan oui, aussi léger soit-il, Ethan avait bien un plan pour permettre à son camarade de mettre à profit ses talents d’assassin.
- Dans trois jours, ni dans quatre ni dans deux, Leona et Shazu partent en visite sur l’île pour s’assurer que tous les trouffions de l’île vénèrent bien la Déesse. Ça me fout la gerbe, t’as pas idée. Sans ces deux-là et leur unité respective, c’est presque les portes de saloon au temple. Goku’ ne veut plus y foutre un pied et Benjamin s’en carre l’oignon. Tu me suis toujours ?
Le contre-amiral s’assura que son interlocuteur suivait bien la conversation d’un regard insistant.
- Bien. Globalement, l’île est tranquille depuis le passage de Salem. Même s’ils étaient sur les nerfs un long moment, la sécurité s’est renforcée et maintenant certains se laissent un peu aller. Mais oublie ce que je viens de te dire, on s’en tape. Faut être méticuleux.
Maintenant, c’était autour de ses doigts de craquer, comme pour se remobiliser.
- À l’entrée du temple, t’as toujours quelques gardes pour la protéger. À vingt-et-une heure, tout le monde est au pieu à l’intérieur. Dans la journée, je passerai voir Steeve quelques temps, il m’apprécie alors ça lui fera plaisir. En partant, au coucher du soleil, je ferai boire les gardes qui n’attendront que ça. Autant te dire qu’il y aura de quoi coucher un cheval dans ma gourde. Mais ils ne s’endormiront pas immédiatement. Lentement mais sûrement. Toujours là ?
Il claqua des doigts pour réveiller le commandant d’élite, mais ce fut en réalité lui-même qu’il tenta de ramener. En effet, le sommeil manquait cruellement et même Ethan commençait à le ressentir. Lui, qui d’ordinaire ne dormait que très peu, avait aussi besoin d’un peu de repos.
- Tu entreras par la porte principale que je laisserai entrouverte. Logiquement, à part quelques connards qui ont besoin de vider leur vessie de fiotte, t’auras juste à t’avancer discrètement vers cette foutue arène. Dans les tribunes, comme souvent, Steeve sera certainement en train de contempler les étoiles en fumant sa pipe. Pourquoi ce rituel ? Ne demande pas. Mais je suis quasiment certain qu’il se branle en pensant à tous ces héros qui sont passés par lui. Quel crétin ! J’ai hâte que tu le crèves. J’aimerais tellement le faire à ta place. Bref, je m’égare.
Effectivement. Il s’égarait.
- La suite ? Ça dépendra de comment tu t’en sors. Mais l’alerte sera forcément lancé. Votre combat fera du bruit. Alors tu devras le finir rapidement. Tu devras évidemment t’enfuir. Un petit conseil : chope sa tête en guise de trophée. Tu te souviens du révolutionnaire, Ragnar, qui avait envoyé la tête du roi de Jaya à la marine ? Ça fait toujours effet. Horus te verra comme un dieu si tu lui ramènes la tête de Steeve. Apparemment, il est encore très fort maintenant, mais c’était un véritable monstre autrefois. Et enfin...
Il se gratta l’arrière du crâne.
- … La chasse. Je te poursuivrai jusqu’à Medilin, ici même. Je serai très certainement accompagné de mes nouveaux camarades. Goku’ voudra certainement franchir ces portes, mais Benjamin et moi le retiendrons. Je ne sais pas trop comment la Déesse réagira mais cette partie inviolable de l’île va certainement se faire inonder de toute l’armée présente en ce lieu. Prépare-les à une rude bataille. On va certainement l’emporter mais la victoire devra être amère. Suffisamment pour que l’on retienne que Goku’ et ses hommes ont été les sauveurs de Tetsu Island.
Un bâillement suivit et il scruta son camarade.
- Alors ? T’en penses quoi ?•••
Juste après leur entrevue, Ethan appela Daniel en utilisant le denden relié uniquement à celui de son fidèle compagnon, réseau sûr et sécurisé : Daniel Mattfield.
- C'est le moment. On compte sur toi.
- Bien reçu, fit la voix du sergent-colonel.
Malgré les longues semaines sans nouvelle, les deux hommes savaient pertinemment qu'ils ne pouvaient perdre du temps en bavardages. Il fallait agir et vite. Ils limitaient les échanges aux maximum. De simples mots, sans identité, sans manœuvre annoncée. En effet, l'officier Mattfield était chargé de communiquer avec les plus hauts-officiers de la marine, afin de déclencher un buster-call. Il devra ainsi révéler la position du contre-amiral et du commandant d'élite, les raisons de leur décision, leur stratégie... L'amirauté pourrait totalement, et à juste titre, refuser de leur venir en aide. Avoir agi sans les prévenir était considéré comme une terrible faute professionnelle. Néanmoins, si l'on regardait les choses d'un peu plus près, c'était également une occasion de se défaire d'un empereur. Si elle parvenait à s'en sortir, elle serait certainement affaiblie, pensa Ethan.
Dernière édition par Ethan R. Levi le Mar 2 Mar 2021 - 20:23, édité 7 fois
Je dois le reconnaitre, pour la première fois depuis pas mal de temps, je suis assez anxieux. Cela fait des mois que je ne me suis pas exposé au danger de telle manière. Je prends une profonde respiration et enfile mon masque. On était le jour J, une lune blafarde contemplait la ville. J’étais seul, dans une ruelle, non loin du temple, et c’était stressant. J’étais en plein cœur de l’armée de Kyori, une simple erreur et je me ferais entourer par des dizaines d’ennemis, pour la plupart plus fort que moi. Putain, pourquoi j’ai accepté de suivre ce plan, c’est insensé… Mais la machine est lancée et il est trop tard pour reculer. Je me suis assuré une vingtaine de fois que mon équipement était près. Je commence alors à faire le vide dans mon esprit, comme je l’avais appris des années plus tôt. Pour affronter la mort, il faut se vider de toute substance. Ou quelque chose comme ça, j’ai toujours eu du mal avec les discours du vieux Gharr, mais il faut avouer que cela fonctionne.
Je sors de mon abri, comme convenu, les gardes à la porte sont tous en train de buller, certains encore debout appuyé sur leurs lances, les autres affalés contre le premier obstacle à disposition. Je passe devant eux, sans bruit, mon esprit complètement cloisonné, comme pour interdire à mes pensées de s’échapper, tous mes sens aux aguets. Ethan avait raison, c’était calme, tout autour de moi, je sentais la présence des dormeurs, tous plongé dans un sommeil lourd et sans rêve, un sommeil d’épuisement. Ethan m’avait assez bien décrit le lieu pour que je puisse m’y repérer, et effectivement, c’était un temple, pas une forteresse. Le lieu n’était pas fait pour égarer le visiteur ou le ralentir. Je ne saurais dire si c’est un excès de confiance ou juste une absence de nécessiter de se protéger. Après tout qui serait assez fou pour attaquer un tel lieu ? Si ce n’est un chien fou de la marine probablement. D’après ce que j’ai compris le lieu servait initialement à former des sortes de moines guerrier, si bien qu’il était constitué en un hémicycle autour de ce qui se fait appeler l’arène.
C’est un grand espace réhaussé et pavé de forme carrée entouré de quelques rangées de gradin, cela me fait un peu penser aux places de tournois de l’île du karaté. Et effectivement, il y a une présence solitaire qui attends. Je ne parviens pas à lire son esprit, si ce n’est un certain état de relaxation mais teintée d’une certaine mélancolie. Ce n’est pas la première fois que je sondais son esprit ni la première que je sentais son odeur. Ce type était l’archétype même du héros de guerre sur le déclin, qui a troqué la ruse contre la force les années venant. Dans ce lieu, le gars semble même se doter d’une aura qu’il ne possédait pas à nos précédentes rencontres.
Je m’approche de lui par l’arène, pas le choix, je peux difficilement le contourner et il n’est pas dit qu’il n’ait pas senti ma présence, j’appréhende un peu cet instant, Ethan m’a assuré qu’il avait un sens de l’honneur qui lui était propre, mais je ne sais pas à quel point je peux me fier à ça. Mais en tout cas, je sens la présence du petit gars dans les environs, au moins si ça tourne mal, j’aurai un allié, ou quelque chose qui s’en rapproche. D’ailleurs, je lui ai filé une cloche qu’il doit utiliser si ça tourne mal, normalement, bien frappée, elle devrait réduire en miette toutes les armes sabotées que j’ai préparé pour le temple.
Le vieux m’observe, il prend une taffe et se lève. Vu comme ça, il semble presque frêle, mais il va sans dire qu’il s’agit sans doute d’un guerrier prodigieux.
-Bonsoir étranger, que viens-tu faire ici ?
-Je suis venu te défier vieil homme.
-En quel honneur ?
-Pour celui de mon poissonnier, tu l’as privé de son fils.
-Oh… on ne me l’avais jamais faite, celle-là… allez tire-toi avant que ça ne finisse mal.
-Tu as peur l’ancêtre ?
-J’imagine que t’es celui qui fout le bordel dans la région… c’est ça l’accoutrement du démon ? risible.
Alors, il dégaine sa lame et saute presque gracieusement sur le ring. Je dégaine ma propre arme. Il se tient parfaitement droit, comme si le poids des âges s’était tout à coup retiré de ses épaules. Il se met dans une posture assez classique, c’est manifestement pas le genre de gars à avoir des trucs. Le genre de guerrier qui repose tout sur sa technique, plutôt que le coup bas. Je reconnais d’ailleurs le katana qu’il tient en main, j’ai moi-même travaillé dessus pour réarranger la garde et affuté la lame. Une arme de bonne facture, et sans doute fidèle, mais c’est en quelque sorte une antiquité, il doit l’avoir depuis des années… Il suffirait d’assez de choc violent pour sans doute la rendre inutile. Bien sûr, sa technique lui permet sans doute d’absorber assez les attaques pour éviter que je ne tranche l’acier de sa lame, comme je le ferais pour un mauvais combattant, c’est pour ça, qu’il faut avoir une autre approche.
Je souris sous mon masque, pour la première fois depuis quelque temps, je vais pouvoir me donner à cent pourcent. Je couvre ma propre lame de haki et active mon dial de feu. Je me propulse alors dans sa direction et lui décroche un coup dénué de toute finesse, un coup de battoir violent destiné à jauger sa force. Il l’intercepte du plat de la lame, et je ressens dans sans yeux une certaine surprise. D’un geste élégant, sa lame passe sous la mienne et je l’évite de justesse tandis qu’elle effleure mon masque.
Il contre attaque directement et je chasse sa lame d’un coup ample qui lui ouvre totalement sa garde. Il fait un pas en arrière et je reviens tout de suite à la charge d’un coup d’estoc qu’il évite d’un pas sur le côté. Son contre est fulgurant et m’arrache mon masque, non sans m’entailler assez méchamment la tempe. Je me propulse en arrière, je l’avais pas vu venir ce coup, il se débrouille bien, ok, il frappe vite. D’un air conquérant, il pose sa lame sur son épaule en fanfaronnant.
-Alors c’est vraiment toi, le mentor d’Esteban ? me disais bien qu’il était doué… une fois que j’en ai finis avec toi, je m’occupe de son compte.
C’est à présent à son tour de mener la danse, il me lance une série de coups que j’évite d’un jeu de pas rapide. Il change alors de stratégie et me fait un coup ample que je dévie d’une « main du capitaine », en projetant une décharge de haki depuis ma paume. Je contre directement d’un coup de taille qu’il évite de justesse. J’en profite donc pour reprendre l’avantage et lui assène une série de coups plus rapide que puissants, après une énième passe d’arme, ma lame effleure ses cotes… et embrasse sa tunique… je m’y attendais pas à ça. Étonné il recule de quelques pas, mais je ne lui laisse pas le temps de se reposer, je lui assène un coup violent qu’il intercepte en couvrant son corps de haki. Cela le projette cependant sur quelques dizaines de mètres et il en profite pour arracher son haut.
Pour ma part, j’enclenche mon second dial, qui embaume ma lame d’une radiation glacée. Par nos échanges, sa lame a été chauffée et mes coups répétés ont fragilisé sa structure interne, avec une série de coups bien placé et une différence de température, sa lame devrait se fendre. Cette stratégie n’est pas très noble, mais je n’ai pas le temps de me battre avec honneur à chaque secondes qui passent, le risque que des nouveaux ennemis arrivent, augmentent. Je reprends donc l’initiative et notre ballet mortel reprends, et à nouveau j’ai comme l’impression qu’à chaque coup porté, ma lame s’alourdit. Pas que son poids ne s’amplifie, mais comme si la force qui imprégnait l’arme gagnait en intensité… je ne saurais comment décrire cela.
Nos assauts deviennent de plus en plus violents et le vieil homme finit par pousser un juron interloqué, comme s’il ne comprenait pas non plus ce qui se passait. C’est alors qu’un nouveau coup fais mouche, et cette fois-ci, sa lame vole en éclat.
Quel malade... Je ne pensais qu’il aurait les couilles d’y aller, pensa Ethan en esquissant un vilain sourire. L’assaut commença. Il était l’heure à laquelle Yamamoto devait arriver. Néanmoins, le contre-amiral ne pouvait actuellement soutenir son camarade comme il l’envisageait. Tu devras t’en sortir sans moi, camarade. En effet, le dernier de la famille Levi se trouva face à un Gokuba plus décidé que jamais à l’affronter.
- Qu’est-ce qui t’fait sourire, le borgne ?
- L’idée même un borgne puisse te mettre en difficulté m’amuse.
La réalité était toute autre. Gokuba frappait plus fort, plus rapidement et anticipait mieux les coups de son adversaire. Avec un fusil et sans utiliser les techniques du Rokushiki, Ethan se mettait grandement en difficulté mais c’était pour le bien de sa couverture. Ce combat permettait de sa familiariser avec son nouveau style de combat. En temps normal, il devrait servir de couverture à ses alliés avec des tirs longues distances. Néanmoins, un tireur d’élite était parfois contraint de se retrouver face à des adversaires proches... très proches. Souvent, leur point faible était donc le combat rapproché et il suffisait de repérer le sniper pour l’abattre et ainsi se retirer un poids gênant.
Ethan ne voulait pas être ce fardeau, à la fois utile et dangereux pour ses partenaires. Sa chance était qu’il était quasiment aussi habile avec un fusil qu’avec des dagues. Yamamoto lui avait forgé de belles dagues orientales inspirées de celles aperçues sur El Jezada. Même renforcées avec son haki de l’armement, le jeune gardé de la marine ne parvenait à briser les défenses de son adversaire. Il parvenait à le toucher grâce à ses mouvements imprévisibles, mais à part infliger des égratignures, ses nombreuses attaques étaient inutiles. Il prit alors ses distances pour tirer des balles renforcées au haki. Mais là encore, il lui suffisait de les esquiver pour simplement de les réceptionner, et ce, malgré des effets dans les trajectoires des balles.
- T’es vraiment un adversaire emmerdant, l’abruti, pesta Ethan en chargeant son fusil.
- Et toi, tu bouges trop, le borgne. Si j’t’attrape, t’es mort.
Le pire c’était qu’il ne rigolait pas. L’infiltré eut comme un frisson. Pas un frisson d’excitation, non. Le corps du supernova, qui s’approchait doucement, commençait à produire des étincelles. Mais le destin était clément avec les faibles en cette douce soirée. L’escargoradio sonna comme pour interrompre ce combat à mort. Ethan s’en approcha le premier sans se fier à l’aura menaçante du pirate qui le rejoignit.
- Ça vient du temple, fit Ethan en se retournant vers son capitaine.
- Fait chier ! Les autres connards sont partis en tournée. C’est pour nous. Allez, on s’tire. T’as d’la chance le borgne. Et Benjamin ? Où est-ce qu’il est ?
- Tu me demandes sérieusement où se trouve ton second ? Tu fais un bien piètre capitaine, Goku’.
“Le borgne” détourna le regard pour sourire discrètement. Ils partirent ainsi en direction du temple qui n’était pas très loin de leur position. L'absence de la tête pensante du groupe suscitait forcément des interrogations. D'ordinaire, Benjamin était le seul à ne justement pas disparaître et à rester avec les autres. Étonnamment mais pas particulièrement étrange.•••
Au temple, la situation se compliquait un peu pour le commandant d'élite. En effet, un tel affrontement ne pouvait passer inaperçu et les gardes se réveillèrent pour s'y rendre. Les apprentis quittèrent également le dortoir en saisissant leurs armes au passage. Alors qu'une petite armée s'apprêtait à franchir le seuil de l'arène, des poutres cédèrent et blocs de gravats tombèrent, écrasant certains fidèles au passage. L'accès leur était impossible pour quelques temps. Au sommet de la pile de débris se trouvait un homme, assis confortablement, rengainant son épée à son dos. Steeve, les yeux grands ouverts, crut voir le désespoir en face de lui. Ce n'était pas son disciple qui l'effrayait, mais plutôt que sa présence signifiait.
- Alors toi aussi... T'es dans le coup ?
Le second de Gokuba sourit.
- Pas tout à fait. Je suis trop fidèle à Goku' pour manigancer des choses dans son dos, mais il laisse la liberté d'agir librement pour ses intérêts. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis. Je ne connais pas ce type qui t'affronte, mais il semble proche d'Esteban, alors disons que nous formons une alliance non-officielle. Qu'en penses-tu le faiseur de trouble ?
Yamamoto ne répondit pas.
- Dépêches-toi d'en finir. Je n'interviendrai absolument pas. Mes deux camarades vont arriver d'un instant à l'autre.
Hé bien, voila qui est inattendu, un allié providentiel, mais pas celui que j’attendais. De plus, ma cible semble connaitre le nouveau venu, il y a de fortes chances qu’il s’agisse même d’un de ses étudiants. Je suis donc utilisé à mon insu, le meurtre du vieux l’arrange. Le gars a aussi éliminé une partie des disciples, et il est probable qu’il s’occupe des autres et me fasse porter le chapeau. La seule question qui reste est si je vais devoir me charger de lui ou non après. En tout cas, ça fait plaisir à voir ce genre de trahisons, cela signifie que les graines de la sédition ont germé et germeront dans les rang de la déesses. Jusqu’ici, la possibilité que personne ne suive le mouvement existait, mais là on a la preuve que mêmes les subalternes de Kyori sont prêts à lui mettre des bâtons dans les roues.
Steeve lui nous lance des regards effarés, il semble avoir pris une dizaines d’années en quelques instants son regard va de moi, lentement il réalise que l’œuvre de sa vie s’écroule sous ses yeux, et sa vie avec. J’empoigne fermement ma lame et entame une attaque pour le décapiter, façon exécution de la marine, néanmoins, il parvient à bloquer l’attaque avec le moignon d’acier qui tient encore au pommeau de son arme. Il tente une contre-attaque désespérée, mais l’arme qui l’affectionnait tant le trahit une dernière fois, elle n’est plus d’aucune utilité cette fois-ci. Sa lame ripe contre mon corps couvert de haki, je tente de lui asséner un nouveau coup qu’il esquive agilement. D’un rictus, il se débarrasse de son arme inutile et dégaine un poignard.
Notre combat reprend avec plus d’intensité, si jusqu’ici, il se battait avec une certaine forme de morgue, cette fois-ci, ses coups sont chargés de désespération, de rage et de frustration. Ses attaques ont beau manquer de finesses, elles sont néanmoins dangereuses et déclenchent des lames d’air à chaque coup m’obligeant à parer, ou me forçant à faire des esquives. Comme quoi la meilleures défense, c’est l’attaque, il ne me laisse absolument aucune opportunité pour lui porter un coup fatal. Cela dit, je remarque à nouveau cette sensation étrange qu’au fur et à mesure que le combat progresse, mes impacts semblent de plus en plus atteindre le vieil homme, qui finit même par recule pour me regarder les yeux plissés. Il se passe quoi là ? la fatigue et l’âge lui font perdre la vue ou quoi ? Il m’attaque à nouveau d’une profonde estocade, que je dévie et contre d’un puissant revers diagonal qu’il garde à deux mains. Son corps frêle est propulsé à quelques centimètres du sol. Ce qui me donne un Momentum pour reprendre l’offensive, je lui assène alors un violent torrent de coup tous les plus puissants les uns que les autres, comme si ma lame réclamait de plus en plus de violence. Je commence alors à remarquer qu’une sorte de brume étrange qui embaume mon épée, ou plutôt qu’une brume, quelque chose de semblable aux dilations de l’air au-dessus d’une flamme. Un peu comme si mon corps était couvert d’une sorte de couche d’air vibrante qui distants les proportion… c’est vraiment étrange. De son coté le vieillard, semble de plus en plus déséquilibré à chaque impact, chaque coup lui fait pousser un grognement et ses mouvements sont peu précis, comme s’il méjugeait la distances qui séparait nos lames de quelques centimètres, ce qui continue à lui donner un faux rythme.
C’est alors que d’un nouveau coup rageux, son bras est balayé et son poignard se perds dans la distance. Alors, prestement, ma lame trouve sa nuque. Un flot de sang jaillit, son corps titube et s’écroule dans un râle. Je récupère sa tête, la tenant fermement par les touffes de cheveux qu’il lui reste. Son visage affiche une expression d’effroi et une profonde tristesse, manifestement, sa légende ne l’a pas sauvé. J’expire profondément, ce combat m’a ponctionné plus d’énergie que j’étais prêt à en offrir. Ses coups étaient précis et puissants, la moindre blessure de sa part et c’était la mort assuré. Quelques secondes passent et c’est comme si ma lame devenait plus légère et comme si l’air qui m’entourait retrouvait sa stabilité normale.
J’enfonce rapidement son crâne dans une besace à ma ceinture, elle pèse plus lourd que je ne le pensais. Bordel que je déteste ce genre de choses, buter des gens passe encore, mais se balader avec un bout de cadavre sur soi, c’est pas franchement ce que j’appelles un sentiment plaisant. Un peu comme si le poids des culpabilité se trouvait d’un coup matérialisé. Mais je n’en suis pas à mon premier meurtre, ni à mon dernier, tout ça c’est pour la justice. Je me demande comment réagirait ceux que j’ai bassiné avec mes idéaux pendant des années. Leur sortant des grandes histoires sur comment chacun peut changer ou des conneries du genre. Ca me fait chier de l’admettre après tant d’années, mais parfois, il est nécessaire que les gens meurent.
Je fais un signe du chef à l’inconnu qui vient d’ailleurs de supprimer deux gars qui étaient parvenus à escalader l’éboulis. On échange un regards, quelques secondes, d’un geste il me fait comprendre qu’il ne compte pas m’affronter. Il avait parlé de deux personnes, sans doute qu’il s’agit d’Ethan et du troisième larron qui l’accompagne, son nom me revient pas, mais c’est pas des plus important. Je rengaine ma lame, et récupère mon masque ébréché, il en manque un morceau, mais ça suffira. Je m’étire rapidement et m’élance alors que le cris de mes poursuivants commence à se faire entendre.
Bretteur extrêmement habile, Benjamin n’eut aucun mal à se défaire des quelques curieux qui souhaitaient défendre leur maître. Pas le moindre mal. Aucune empathie à voir ces corps avec lesquels, pourtant, il s’entraînait des heures par jour. Une parfaite maîtrise de son sang-froid et des exécutions habiles. Ethan craignait presque plus Benjamin que Gokuba. Il y avait de quoi à le voir se battre. Aucun de ses mouvements n’était inutile. Un seul coup suffisait à trancher une dizaine d’adeptes. Yamamoto termina par récupérer la tête de sa victime
En parlant d’Ethan, ce dernier arriva sur les lieux, peu de temps avant son capitaine, en passant par les hauteurs du temple et ainsi éviter la route barrée. L’instant suivant, le mur de rochers fut explosé par la simple main de Gokuba qui, sans étonner personne, arriva en colère.
- Vous voilà enfin, dit calmement Benjamin.
- La ferme ! J’étais en train de mettre une dérouillée à la tireuse !
- Mytho, rétorqua sèchement Ethan.
Alors qu’ils étaient tous les deux prêts à reprendre leur combat, l’homme le plus censé de ce groupe reprit la parole.
- Steeve est mort. Sa dépouille traîne là-bas, sans tête, dit-il en pointant le cadavre de son doigt.
- On s’en branle, non ?
- Assez d’accord avec l’abruti, reprit l’officier de la marine.
- C’est qui l’abruti ??
Benjamin s’interposa une nouvelle fois.
- Estebàn. Ton ancien mentor est plutôt bon. C’est lui l’auteur de tout ce merdier. Il s’est enfui par le Nord, en direction de Medellin. Plutôt judicieux. Je propose que l’on parte à sa poursuite.
- Qu’est-ce qu’on en a à foutre, Ben ? C’est pas notre problème.
- Alors, t’as rien compris l’abruti. La déesse compte sur nous pour assurer la sécurité sur l’île. Avec la mort de Steeve, c’est un peu toutes nos chances d’avoir sa confiance qui viennent de tomber à l’eau. Tu piges ? La moindre des choses serait d’aller voir où se type s’est planqué, confirmer son affiliation avec les rebelles et mettre un terme à leurs foutus projets.
- Au moins un qui réfléchit, fit le cerveau du groupe d’un air soulagé.
Le chef de cette troupe étincelait. Il détestait plus que tout qu’Ethan osât lui parler de la sorte. Grâce à une patience sans faille et des mots très bien choisis, il finit par se calmer et repensa de nouveau à la mission qui leur incombait à présent. Les trois chevaliers de la déesse sautèrent sur le dos de leurs fidèles destriers et s’en allèrent à la traque.
Bordel. Gokuba est clairement contre l’impératrice mais il est clairement trop con. Sa seule chance de réussir, c’est son second qui pose assez bien les choses. Si je veux avoir une chance de mener ma barque, va soit falloir que je me mette Benjamin dans la poche, soit que je manipule l’autre crétin. Quoi qu’il en soit, le plan suit son cours. Une fois la tête de Steeve à Medellin, un rassemblement aura lieu au quartier général et une grande purge s’en suivra.
Conforté dans cette idée, Ethan galopa dans ses routes sinueuses et sombres aux côtés de ses deux acolytes. Finalement, la plus grande erreur de Steeve au cours de sa carrière, aussi minutieux soit-il, aura d’avoir mis ensemble des individus pareils. Sa mort était chronométrée et déjà inscrite dans les agendas. Là où elle se trouvait, Kiyori pouvait certainement ressentir la perte d’un être proche. L’infiltré connaissait bien l’itinéraire puisqu’il empruntait le même quelques jours auparavant. Après les vastes de plaines entourant le Dojo, les trois cavaliers entrèrent dans une forêt où l’obscurité était totale. Benjamin comptait sur ses talents de pisteur pour guider la troupe, mais aussi surprenant que cela puisse paraitre, Gokuba prit les devants et indiqua de le suivre en prenant bien soin de “fermer sa gueule”. La messe était dite.
Je prends une inspiration et commence à courir. Ethan m’avait rapidement décrit la géographie du lieu, l’entrée de l’arène était bouchée par des débris et une armée de combattants. Donc je devais partir dans la direction opposée, mais ce qui me forçait à traverser le temple dans sa longueur pour en sortir. J’avais face à moi deux possibilités, soit je grillais une bonne partie de mes réserves en utilisant le geppou et le soru pour me déplacer assez vite pour ne pas laisser l’opportunité aux disciples de tenter quoi que ce soit. La second consistait à le traverser à la « régulière » quitte à trancher tout ce qui passait à portée de ma lame. J’ai une énorme distance à parcourir, donc face à un marathon, je dois économiser le plus d’énergie possible et éviter au maximum la moindre blessure. Je n’aurais pas forcément le temps de me soigner et le temps que je mettrais à soigner une plaie, sera un temps que mes poursuivants gagneront sur moi.
Je gravis les gradins en de grandes enjambées et saute dans le vide, je me réceptionne d’une roulade. Déjà, une série de combattant me pointent du doigt. Je leur décoche une puissante lame d’air, il n’est pas certain que cela suffira à m’en débarrasser, mais ça devrait les tenir à distance suffisamment longtemps. Je me propulse alors d’une série de soru consécutif et me propulse sur un toit. Mon atterrissage déloge une série de plaques d’ardoises qui me déstabilisent et me font perdre quelques précieuses secondes. Je me rattrape in extrémis et comprends que c’est une assez mauvaise idée que de passer par les toits, je suis contraint à passer par le sol ou par les airs… Ou alors… D’un poing couvert de Haki, je traverse la toiture pour atterrir dans un vaste dortoir, vide à l’exception de quelques gars plus lent, ou moins pressé à s’occuper de l’assaut. Ils ne sont pas armés et je m’en débarrasse assez rapidement. Dans un même mouvement, d’une puissante estocade, je crée une tranchée à travers tout le bâtiment… Je m’y élance et retourne au plancher des vaches. Ce « raccourci » aura au moins eu le mérite de désorienter les disciples présent aux alentours, la nuit est mon alliée.
Bien sûr, comme le lieu grouille de disciples, je suis assez vite repéré et repris en charge. Des cris d’alerte sont donnés, juste de quoi attirer l’attention sur ma nouvelle position. Bon, j’ai intérêt à changer de stratégie, je pourrais difficilement m’occuper de tout les poursuivants et j’ai encore moins envie de me retrouver poursuivi par une telle foule. D’une puissante impulsion, je me propulse dans les airs « Celestial Step », une méthode de déplacement que je voulais être la méthode phare de Swift… mais qui par sa difficulté d’exécution et son nom absolument minable n’a jamais vraiment décollé. C’est une forme de geppou boosté avec le soru qui consiste à se propulser en l’air. Je l’utilise pour prendre le plus de hauteur possible avant de profiter de mon inertie pour gagner de la distance par chute et propulsions alternées. Une méthode de déplacement terriblement efficace qui permet de parcourir une grande distance assez rapidement, mais au prix de mon endurance.
Cela me permet d’atterrir dans les rues de la villes, sous couvre-feu et n’ayant pas encore reçu l’alerte de mon attaque, à moins que ses défenseurs n’aient pas eu le temps de se disposer dans les rues. J’en profite donc pour diminuer suffisamment mon allure pour récupérer tout en profitant de mon haki de l’observation pour prendre le chemin le plus sûr. Je passe ainsi un temps qui me parait incroyablement long à sinuer dans les rues d’une ville que je ne connais pas vraiment, à esquiver mes poursuivants que je sais sur ma piste. Mais il ne s’agit la encore que de la partie facile en quelque sorte, à présent, je sais que j’ai des gens dangereux à mes trousses. J’ai encore une bonne longueur d’avance, mais je commence à fatiguer et la route est encore longue… et surtout, ils semblent être manifestement à cheval.
J’arrive enfin à émerger hors de la ville, après avoir traversé un dernier de pâté de maison coupé par des champs. Peu à peu la ville s’étends, on remarque même plus de marques de déforestation à l’orée de la foret que j’en avais remarqué en arrivant ou en voyageant. La ville s’étends et avec elle le pouvoir de l’impératrice. C’est alors qu’un frison traverse ma colonne vertébrales et je fais un grand saut vers l’avant, pour laisser passer in extrémis une flèche qui se plante profondément dans l’un des arbres. Ils son juste derrière moi un groupe de cavaliers, dont Ethan. Je m’élance en avant, mais ça commence à devenir complexe, peu à peu ma capacité respiratoire devient de plus en plus limitée. Une nouvelle série de flèches se plantent dans les arbres. La forêt m’offre une relative couverture ainsi qu’un terrain qui ralentit les montures. Je sais que je ne peux pas les distancer, mais qu’un combat serait sans doute trop risqué, donc soit je tente le tout pour le tout avec un sprint aérien pour parcourir les derniers kilomètres qui me séparent de la grande porte… soit… soit je sais pas… Je pourrais tenter de passer par les branches ? un tir arrache un gros bout d’écorce, j'avais oublié ce qu'était un flingue dans ce pays d’arriérés… je pense que je vais juste courir.
Je gravis les gradins en de grandes enjambées et saute dans le vide, je me réceptionne d’une roulade. Déjà, une série de combattant me pointent du doigt. Je leur décoche une puissante lame d’air, il n’est pas certain que cela suffira à m’en débarrasser, mais ça devrait les tenir à distance suffisamment longtemps. Je me propulse alors d’une série de soru consécutif et me propulse sur un toit. Mon atterrissage déloge une série de plaques d’ardoises qui me déstabilisent et me font perdre quelques précieuses secondes. Je me rattrape in extrémis et comprends que c’est une assez mauvaise idée que de passer par les toits, je suis contraint à passer par le sol ou par les airs… Ou alors… D’un poing couvert de Haki, je traverse la toiture pour atterrir dans un vaste dortoir, vide à l’exception de quelques gars plus lent, ou moins pressé à s’occuper de l’assaut. Ils ne sont pas armés et je m’en débarrasse assez rapidement. Dans un même mouvement, d’une puissante estocade, je crée une tranchée à travers tout le bâtiment… Je m’y élance et retourne au plancher des vaches. Ce « raccourci » aura au moins eu le mérite de désorienter les disciples présent aux alentours, la nuit est mon alliée.
Bien sûr, comme le lieu grouille de disciples, je suis assez vite repéré et repris en charge. Des cris d’alerte sont donnés, juste de quoi attirer l’attention sur ma nouvelle position. Bon, j’ai intérêt à changer de stratégie, je pourrais difficilement m’occuper de tout les poursuivants et j’ai encore moins envie de me retrouver poursuivi par une telle foule. D’une puissante impulsion, je me propulse dans les airs « Celestial Step », une méthode de déplacement que je voulais être la méthode phare de Swift… mais qui par sa difficulté d’exécution et son nom absolument minable n’a jamais vraiment décollé. C’est une forme de geppou boosté avec le soru qui consiste à se propulser en l’air. Je l’utilise pour prendre le plus de hauteur possible avant de profiter de mon inertie pour gagner de la distance par chute et propulsions alternées. Une méthode de déplacement terriblement efficace qui permet de parcourir une grande distance assez rapidement, mais au prix de mon endurance.
Cela me permet d’atterrir dans les rues de la villes, sous couvre-feu et n’ayant pas encore reçu l’alerte de mon attaque, à moins que ses défenseurs n’aient pas eu le temps de se disposer dans les rues. J’en profite donc pour diminuer suffisamment mon allure pour récupérer tout en profitant de mon haki de l’observation pour prendre le chemin le plus sûr. Je passe ainsi un temps qui me parait incroyablement long à sinuer dans les rues d’une ville que je ne connais pas vraiment, à esquiver mes poursuivants que je sais sur ma piste. Mais il ne s’agit la encore que de la partie facile en quelque sorte, à présent, je sais que j’ai des gens dangereux à mes trousses. J’ai encore une bonne longueur d’avance, mais je commence à fatiguer et la route est encore longue… et surtout, ils semblent être manifestement à cheval.
J’arrive enfin à émerger hors de la ville, après avoir traversé un dernier de pâté de maison coupé par des champs. Peu à peu la ville s’étends, on remarque même plus de marques de déforestation à l’orée de la foret que j’en avais remarqué en arrivant ou en voyageant. La ville s’étends et avec elle le pouvoir de l’impératrice. C’est alors qu’un frison traverse ma colonne vertébrales et je fais un grand saut vers l’avant, pour laisser passer in extrémis une flèche qui se plante profondément dans l’un des arbres. Ils son juste derrière moi un groupe de cavaliers, dont Ethan. Je m’élance en avant, mais ça commence à devenir complexe, peu à peu ma capacité respiratoire devient de plus en plus limitée. Une nouvelle série de flèches se plantent dans les arbres. La forêt m’offre une relative couverture ainsi qu’un terrain qui ralentit les montures. Je sais que je ne peux pas les distancer, mais qu’un combat serait sans doute trop risqué, donc soit je tente le tout pour le tout avec un sprint aérien pour parcourir les derniers kilomètres qui me séparent de la grande porte… soit… soit je sais pas… Je pourrais tenter de passer par les branches ? un tir arrache un gros bout d’écorce, j'avais oublié ce qu'était un flingue dans ce pays d’arriérés… je pense que je vais juste courir.
- Dis Estebàn, ton maître ne court pas un peu trop vite ?
- D'aussi loin que je me souvienne, rares sont ceux qui ont pu prétendre le vaincre à la course.
- Dites-le si vous voulez bosser avec lui aussi, pesta Gokuba d’un regard assassin.
- Maintenant que tu le dis...
Avant que les esprits ne s’enflamment, Benjamin pour une énième fois, se plaça entre les deux hommes focalisa leur attention sur leur cible. Des disciples tirèrent pour tenter de l’atteindre, mais leurs tentatives furent vaines. Un homme aussi aguerri que Yamamoto utilisait évidemment l’environnement à son avantage. Un chemin non tracé, des directions aléatoires, des obstacles quasiment systématiques... Seuls des tireurs de très hauts niveaux pouvaient espérer quelque chose.
- Pourquoi ne tentes-tu pas ta chance ? Fit Benjamin au tireur du groupe.
- Parce qu’il est difficile de tirer dans une position instable, notamment à dos d’un cheval, et qu’il n’y a rien de pire pour un sniper que tirer dans une chose couverte d’éléments gênants.
- Minable, marmonna le capitaine.
- Je te trouve un poil présomptueux quand je vois ton utilité, rétorqua sèchement l’officier de la marine.
Avant même que l’impulsif puisse s’agacer une nouvelle fois, il s’arrêta immédiatement en voyant l’état de concentration dans lequel se trouvait actuellement Ethan. À l’aide de son empathie, il localisa la position de sa cible. Son œil aguerri l’averti des différents arbres sur le chemin. Il plaça ensuite minutieusement son arme contre son épaule, puis il prit le temps de viser. Instinctivement, Benjamin prit les rênes de son cheval pour éviter une mésaventure. Au moment qui lui sembla opportun, Ethan tira simplement. Un tir à l’apparence habituelle, qui alla pourtant impacter un arbre, mais qui changea aussitôt de direction. La balle envoyée le fut avec un en anticipant les obstacles sur son chemin. Quand la balle arriva finalement sur le sprinteur, celui-ci coupa simplement la balle en deux avec sa lame.
- Tst, fit-il en se mordant les lèvres de colère. Rajouter de l’effet ralenti mes balles. C’est trop simplet pour lui.
Au fond de lui, l’infiltré espérait plus que tout ne pas toucher son compagnon. Il souhaitait que ces quelques kilomètres soient avalés le plus rapidement possible. L’endurance. Tout n’était plus que question d’endurance dans cette épreuve. Les chevaux entraînés du Dojo contre Yamamoto. En termes de vitesse, léger avantage pour l’officier d’élite, mais les chevaux avaient l’avantage de garder le même rythme de manière plus régulière et plus permanente. Yamamoto, lui, usait évidemment du Soru qui n’était pas régulier par son utilisation et demandait beaucoup d’énergie musculaire.
- Archers ! Poursuivez les tirs ! Si on ne l’atteint pas, on aura au moins le mérite de l’épuiser, dit Ethan en se préparant à son second tir.
Au moins, ça le décrassera un peu, pensa le contre-amiral avant de tirer une nouvelle balle à effet. Cela ne lui plaisait pas forcément, mais le silence de son nouveau capitaine l’angoissait. Il savait qu’il pouvait utiliser ses Jet Dials pour tenter de rattraper sa proie. Mais d’ordinaire impulsif, s’il ne l’avait pas encore fait, c’était parce qu’il avait pris en considération les explications de ses alliés. Yamamoto était en quelque sorte un allié et tout ce qu’ils firent n’était que comédie.
Je pense que je vais tout bientôt atteindre un état d’anaérobie, peu à peu mon corps va lâcher, crampe, manque d’oxygène, je ne serais ni en position de fuir ni en position de combattre. Je ne tiens pour le moment que par ma seule volonté, pour ne pas dire ma désespération, pour tout dire, j’évite de penser aux conséquences, une seule chose compte l’objectif, arriver vivant à la porte de Medelin. Je suis quelque peu surpris par la facilité avec laquelle j’échappe à mes poursuivants, donc soit ils veulent jouer avec moi et en finir lorsque j’atteins un état de fatigue tel que je ne serais plus une menace, soit, ils veulent tout simplement m’acculer. Après tout, c’est une méthode de chasse assez courante ici… Je me demande même s’ils ne seraient pas plus dangereux à pied…
J’en suis arrivé à une situation où ma seule manière de gagner du temps est de commencer à utiliser des trucs…le tout est de jauger si ces truc me sauveront ou me couteront plus d’énergies… mais après tout, je suis dans un état où si je ne tente rien, je perds… Je me propulse en air d’un geppou, qui fait traverser à mes jambes une douleur vive… j’ai déjà trop tiré sur la corde et je risque une rupture des ligament ou je ne sais quoi d’autres… j’ai toujours écouté d’une oreille les formations sur les limites du corps humain et ses blessures, persuadé que j’étais au-delà de ça.
Je retourne en l’air et d’un coup puissant qui me donne une nouvelle fois l’impression que mes poumons vont juste se ratatiner comme des raisins secs, je propulse une puissante lame d’air qui provoque la chute d’une série d’arbres créant un enchevêtrement complexes de tronc qui demandera à mes poursuivants de perdre du temps à les contourner. J’atterris durement sur le sol, l’humus amortissant à peine ma chute. Je glisse et tombe les mains en avant, merde, je sais même plus si j’aurais la capacité de me relever.
Je sens alors une présence à mes côtés, accompagné d’une langue râpeuse sur mon visage. Je cligne des yeux, pour la première fois depuis longtemps, je le regardais à nouveau, Théodore, notre renne. Quand on était arrivé, c’était un petit animal, presque chétif, aujourd’hui c’était un beau spécimen, puissant, aux bois bien développé. C’est fou comment on remarque certains changement qu’après une séparation, jusqu’ici le renne était juste un compagnon d’aventure malgré lui, et une sorte de fardeau. Je m’accroche à son échine et me hisse péniblement sur son garrot et je lui pointe une direction du doigt, il cligne des yeux, il comprends… après tout… c’est un renne magique ou une connerie du genre, un animal offert par Minoel… le fait qu’il sache compter et faire des omelettes aurait du me mettre la puce à l’oreille quand j’y pense… peut être que j’étais trop concentré sur mon travail, ou trop fermé après la perte de mon précédent compagnon à quatre pattes pour m’en rendre compte…
L’animal prend de grandes enjambée, à chaque fois que ses sabots touchent le sol, une douleur sourde traverse mes jambes, j’ai jamais été cavalier, et je doute que les rennes fassent de bonnes montures, mais face à la situation, c’est une planche de salut. Quelques tirs et flèches viennent encore dans ma direction, mais la course imprédictible de l’animal et son faux rythme suffisent à faire de nous une cible compliqué, de plus, j’y mets aussi mon grain de sel en déviant les projectiles qui s’approchent trop. Si y’a pas de légendes ou je ne sais quoi qui naissent de cette situation, je ne sais pas ce qu’il faudra alors…. Un démon qui chevauche un cervidé poursuivi par des canassons, on dirait presque le genre de truc qu’on entendrait dans l’une ou l’autre mythologie.
On finit enfin par quitter la forêt et arrivé dans le défilé qui mène à Medelin une sente sinueuse entre les montagnes qui mènent à une grande porte en pierre. Depuis ma petite guérilla, le lieu est encore plus abandonné qu’à l’accoutumée, le lieu est réputé maudit, si bien que les civils ne s’en approchent pas. Les autres, sont au courant que la région est remplie de barbares si bien que la frontière de Medelin est devenue un sorte de No Man’s Land où il ne fait pas bon de s’aventurer seul. De nombreux cas de disparitions parlent de ce lieu, de mon point de vue, il s’agit plus certainement de personnes qui tombent sous les coups de l’un ou l’autre camp, mais on est jamais sûr de rien. Après tout, j’ai connu une île habitée par un monstre capable de ravager une ville par erreur…
Par chance, les attaques ont cessé, comme si mêmes mes poursuivants n’osaient pas troubler le lieu avec des détonations ou des claquements sec. Ou alors, ils se disent que c’est inutile, que la où je vais, il n’y aura qu’un cul de sac, une porte inamovible et vide de tout portier, alors, il ne me restera nulle part où fuir… j’espère vraiment que mes agissement auront suffi pour intéresser les barbares par l’arrivée d’un nouveau fauteur de trouble…
J’en suis arrivé à une situation où ma seule manière de gagner du temps est de commencer à utiliser des trucs…le tout est de jauger si ces truc me sauveront ou me couteront plus d’énergies… mais après tout, je suis dans un état où si je ne tente rien, je perds… Je me propulse en air d’un geppou, qui fait traverser à mes jambes une douleur vive… j’ai déjà trop tiré sur la corde et je risque une rupture des ligament ou je ne sais quoi d’autres… j’ai toujours écouté d’une oreille les formations sur les limites du corps humain et ses blessures, persuadé que j’étais au-delà de ça.
Je retourne en l’air et d’un coup puissant qui me donne une nouvelle fois l’impression que mes poumons vont juste se ratatiner comme des raisins secs, je propulse une puissante lame d’air qui provoque la chute d’une série d’arbres créant un enchevêtrement complexes de tronc qui demandera à mes poursuivants de perdre du temps à les contourner. J’atterris durement sur le sol, l’humus amortissant à peine ma chute. Je glisse et tombe les mains en avant, merde, je sais même plus si j’aurais la capacité de me relever.
Je sens alors une présence à mes côtés, accompagné d’une langue râpeuse sur mon visage. Je cligne des yeux, pour la première fois depuis longtemps, je le regardais à nouveau, Théodore, notre renne. Quand on était arrivé, c’était un petit animal, presque chétif, aujourd’hui c’était un beau spécimen, puissant, aux bois bien développé. C’est fou comment on remarque certains changement qu’après une séparation, jusqu’ici le renne était juste un compagnon d’aventure malgré lui, et une sorte de fardeau. Je m’accroche à son échine et me hisse péniblement sur son garrot et je lui pointe une direction du doigt, il cligne des yeux, il comprends… après tout… c’est un renne magique ou une connerie du genre, un animal offert par Minoel… le fait qu’il sache compter et faire des omelettes aurait du me mettre la puce à l’oreille quand j’y pense… peut être que j’étais trop concentré sur mon travail, ou trop fermé après la perte de mon précédent compagnon à quatre pattes pour m’en rendre compte…
L’animal prend de grandes enjambée, à chaque fois que ses sabots touchent le sol, une douleur sourde traverse mes jambes, j’ai jamais été cavalier, et je doute que les rennes fassent de bonnes montures, mais face à la situation, c’est une planche de salut. Quelques tirs et flèches viennent encore dans ma direction, mais la course imprédictible de l’animal et son faux rythme suffisent à faire de nous une cible compliqué, de plus, j’y mets aussi mon grain de sel en déviant les projectiles qui s’approchent trop. Si y’a pas de légendes ou je ne sais quoi qui naissent de cette situation, je ne sais pas ce qu’il faudra alors…. Un démon qui chevauche un cervidé poursuivi par des canassons, on dirait presque le genre de truc qu’on entendrait dans l’une ou l’autre mythologie.
On finit enfin par quitter la forêt et arrivé dans le défilé qui mène à Medelin une sente sinueuse entre les montagnes qui mènent à une grande porte en pierre. Depuis ma petite guérilla, le lieu est encore plus abandonné qu’à l’accoutumée, le lieu est réputé maudit, si bien que les civils ne s’en approchent pas. Les autres, sont au courant que la région est remplie de barbares si bien que la frontière de Medelin est devenue un sorte de No Man’s Land où il ne fait pas bon de s’aventurer seul. De nombreux cas de disparitions parlent de ce lieu, de mon point de vue, il s’agit plus certainement de personnes qui tombent sous les coups de l’un ou l’autre camp, mais on est jamais sûr de rien. Après tout, j’ai connu une île habitée par un monstre capable de ravager une ville par erreur…
Par chance, les attaques ont cessé, comme si mêmes mes poursuivants n’osaient pas troubler le lieu avec des détonations ou des claquements sec. Ou alors, ils se disent que c’est inutile, que la où je vais, il n’y aura qu’un cul de sac, une porte inamovible et vide de tout portier, alors, il ne me restera nulle part où fuir… j’espère vraiment que mes agissement auront suffi pour intéresser les barbares par l’arrivée d’un nouveau fauteur de trouble…
Yamamoto était à bout de force. N’oublions pas qu’il avait affronté l’un des plus puissants soldats de ce pays et qu’il avait dû s’enfuir en prenant les jambes à son cou. Ethan aurait pu ressentir l’once d’une peine, mais il continua pourtant sa traque avec la réelle intention de capturer son ami. Ils savaient tous deux dans quoi ils s’engageaient et ce n’était certainement pas le moment de flancher. D'autant plus que, alimenté par son mental infatigable, le commandant d’élite s’éleva dans les airs et envoya une puissante lame d’air. Les trois mousquetaires n’eurent aucun mal, individuellement, à s’en défaire, mais la plupart des disciples furent violemment touchés. Les arbres environnants furent eux aussi coupés par cette lame d’air. Tous se rappelèrent que cet homme n’était pas un simple fabriquant d’armes.
Mais alors qu’ils étaient encore quelques-uns le pourchasser, ils furent tous étonnés de voir apparaître un cervidé, jeune et robuste, au secours du commandant d’élite. Il a grandi le machin, pensa le contre-amiral en reconnaissant ce brave Théodore, fidèle à son maître. La bête dût s’efforcer de retrouver celui qui l’abandonna. Ce sauvetage sauva et soulagea évidemment cet homme épuisé, qui put continuer sa course à dos de son fidèle destrier. Ethan passa devant ses camarades et s’arrêta net devant, stoppant ainsi leur course. Benjamin en comprit immédiatement la raison.
- Il a raison, fit-il en se retournant vers son capitaine. Quelques mètres et nous serons à la portée des barbares de Medelin.
- J’m’en branle. On y va et on les fume.
- Te surestimes pas, l’abruti. Regarde derrière toi, ces nullards sont tous claqués de cette course-poursuite. Nos montures aussi d’ailleurs. On les a fait courir au pas de course sans arrêt. Si on pénètre le territoire ennemi, autant te dire que ça sera du trois contre une multitude de chiens enragés. Et crois-moi, on sera épuisés avant même avant même d’avoir anéanti un dixième de leur armée.
Gokuba envoya quelques jurons avant de prendre la direction inverse et d’ordonner le repli.
- Benjamin, à not’ retour, t’enverras une missive à tous les trouffions d’officiers du pays. Pas d’temps à perdre. On file détruire ce désert trop longtemps laissé pour libre.
Le message était on ne peut plus clair. Le capitaine de cette équipe voulait réellement en découdre avec l’ennemi sans perdre un seul instant. Ethan le sentait. Ce terrible affrontement contre son ami, cet affrontement qui devra paraître plus réel que jamais, ne saura trop tarder. La défaite provoquera évidemment l’anéantissement du royaume de Kyori. Une victoire, elle, permettra au trio de devenir des héros et s’approcher un peu plus de la déesse. L’un des grands tournants de cette entreprise s’apprêtait à se réaliser, mais il ne fallait pas relâcher cette pression permanente qui tiraillait les deux infiltrés.
Oh bordel, j’ai survécu… j’imagine que Ethan y est pour quelque chose, Théodore comprenant ce qu’il se passe réduit l’allure et brâme longuement. Mes poursuivants ne sont à présent plus que des silhouettes dans le lointain. Je descends de l’animal et m’allonge au sol pour récupérer. Ça fait combien de temps que je me suis pas autant donné ? la guerre au QG ? Je sais pas. En tout cas, c’est que le commencement, je pense que les prochaines semaines ne seront constituées que de ça, des combats périlleux et des fuites éperdues. Après tout soyons réaliste, si battre un vieux était un peu complexe, et affronter ses troupes, des potentiels officiers de Kyori était impensable alors l’impératrice en elle-même, n’en parlons pas. J’ai réussi à défaire des subalternes à elle en combat singulier, mais je pense qu’en l’état actuel… c’est au-dessus de mes forces… et j’espère que le petit gars s’en rend compte. Il me respecte énormément, je sais, mais son idée de frapper en plein cœur de l’empire contre un chef instructeur… je l’ai sentit passer… Sans ruser, il est pas dit que j’aurais été défait. En tout cas, notre mission consiste à l’affaiblir pour assurer nos chances de succès à une prochaine attaque.
Bon, c’est pas tout ça, mais je vais pas rester une heure à respirer comme un bœuf sur un sol détrempé, même si la vue est très belle. Il y a certainement des barbares dans le coin, et je dois m’assurer qu’ils me voient comme un allié. Je sors la tête du vieux hors du sac et l’attache au d’une grosse branche qui traine pas loin. Bon, y’a plus cérémoniel et c’est assez sinistre, mais ça m’évite d’avoir à porter le crâne à porter de bras, et ça met la tête un peu plus en valeur. L’odeur du sang semble agiter ma monture, mais je lui flatte l’encolure pour tenter de la calmer. J’aurais bien jeté une couverture sur l’animal pour ne pas le monter à cru à nouveau, mais je n’ai que mon armement sur moi… tant pis, l’inconfort va continuer… ça existe des selles à rennes ?
Je continue à progresser dans le défilé, je suis à encore un bon kilomètres des portes et je me sens épié. J’imagine que mon allure doit être assez étrange, un gars habillé en noir, avec un masque de démon brisé sur le crâne, un sabre à la taille, sur un renne, qui balade tel un drapeau une tête découpée, on doit pas en croiser tous les jours. Je ne ressens néanmoins aucune hostilité, une certaine tension, et pas mal de curiosité. Je continue à progresser, et je discerne de mieux en mieux des ombres qui se glissent au sommet des portes. Au loin, dans la pénombre une énorme citadelle surmonte la vallée, on y aperçoit quelques lumières fantomatiques, tout est vraiment fait pour dissuader d’approcher du lieu. Pas étonnant que de nombreuses légendes de malédictions affligent le lieu. En y regardant bien, cet endroit est une véritable place militaire, on n’y accède que par un goulet entouré de massif montagneux, investis par une série d’ombres fugitives. La moindre armée qui voudrait s’attaquer à la cité perdrait sans doute beaucoup de troupes juste sinuer dans la vallée. En somme, un lieu parfait pour des rebelles, un cul de sac inviolable qui donne directement sur le cœur de l’empire… surtout quand ce dernier à perdu une série de places fortes destiné à le défendre…
J’arrive enfin aux portes, je ressens plus la présence des barbares plus que je la vois, je mets pied à terre et plante mon offrande dans le sol et avance vers les lourdes portes de la cité, les bras levés. J’attends quelques secondes, qui se transforment en minutes en l’attente d’une réaction de leur part, mais aucune ne vient. Je prends alors une profonde inspiration et d’une voix puissante, une voix de leader puissante et grave, je me déclare.
-Salutations Medelin ! Je suis celui qui a remué la région ! Je viens vous rejoindre pour libérer votre île du joug de l’envahisseuse ! Je vous amène la tête de l’un de ses plus fidèles servant !