Convoi 07: Rope Zombie

Rappel du premier message :

Les canons se taisent sur une défaite cuisante du navire révolutionnaire, qui venait de tenter sa chance face au Rope Zombie. Le Bring Her Down sombre dans l'indifférence générale des vainqueurs et deux certitudes concluent l'affrontement: personne ne sera repêché et les monstres marins sont à leur heure de table.
Le vaisseau de la Marine n'est pas très rapide et ne cherche pas à l'être. Avec ses batteries de canon et la réputation de tirs de précision de son équipage, il n'y a jamais eu personne à fuir. Le bâtiment de bois sombre essuie ses gueules d'un revers de fumée et referme toutes ses écoutilles dans une coordination effrayante. A l'intérieur, les prisonniers ne se sentent pas plus à leur aise. Pas le droit de parler, ni de faire du bruit. L'équipage n'en fait guère davantage.

La plupart des prisonniers viennent de la Triade du Lotus Pourpre, une organisation commerciale criminelle de West Blue. Parmi eux, l'un des pontes, Hung Phang dit "Le Mandarin" paye l'effet de délation des plus petits exécutants. La loi de 1628 sur les coalitions avec les révolutionnaires l'avait exposé malgré ses précautions. Il avait immédiatement liquidé ses contacts compromis, dans tous les sens du terme. Malheureusement pour le Mandarin, l'un d'eux sentit le vent tourner à temps et attira l'attention de la Marine sur lui avant qu'il finisse d'assainir son marché. La Triade survivrait à Hung, comme beaucoup de monde s'il était finalement exécuté.

Billy Jones vit très mal ses conditions de détention. Lui qui aimait tant communiquer les informations aux révolutionnaires depuis la Nouvelle Ohara, le voilà inutile, sans rien à dire ni transmettre à quiconque. Sa capture ne l'avait pas surpris; il avait même signé pour être l'homme de paille de son île. La Nouvelle Ohara était une zone délicate et Billy avait choisi d'être l'arbre qui cache la forêt pour protéger les autres informateurs. Une perte amère, mais très utile. Il purge son convoi sans savoir si sa hiérarchie a prévu de le sauver ou si sa condamnation sera sa meilleure façon de servir sa cause.

Sam Tex vit certainement le meilleur moment de sa traversée. Des explosions, du fracas, l'odeur de la poudre, tout le ravit. Ce nouveau silence l'agitera bientôt et le condamnera à une nouvelle dose de gaz soporifique, mais qu'importe. De plus, le bruit de la cartouche de gaz qui s'active dans sa cellule hermétique vaut mieux que la quiétude totale d'une journée sans éclats sonores. Sam espère une condamnation à mort par peloton d'exécution, à défaut d'être canonisé.

Cette fois, le samouraï ne fit plus dans la retenue. Ses coups ne visaient pas à tuer, mais la façon de briser les squelettes laissaient des lésions irréversibles pour la plupart. Clint lui avait échappé à cause d'eux. Assommer devenait un confort que Gharr ne voulait plus offrir aux criminels usant de toutes les bassesses pour intenter à la vie de ceux qui les protégeaient autant que les civils. Certes, leur destination les menaient à la mort. Mais puisqu'il se faisaient mauvais élèves du Courage, le Ghost Dog les déléguaient à l'apprentissage de la Pitié. Celle envers un bandit à la colonne en miettes et qui ne pourra même plus se tenir debout tout seul au moment de subir son ultime châtiment. Celle envers cette sabreuses plutôt talentueuse, mais dont plus aucun os des mains n'aura le temps de se ressouder avant le dernier coup de lame. Celle de ce gaillard armé d'un tonneau, désormais hurlant de douleur quand ses genoux, éclatés sous sa chair à l'impact du commodore, l'ont abandonné. Le chien se repaissait du bruit de leur corps lâche, comme un jouet qui échappe à une gueule en pleine secousse. Tous on défié leur destin et ont versé le sang pour signer leur libération. Ils seront tous handicapés, humiliés, réduits à afficher un spectacle terrible à leurs semblables au moment de mourir. C'était leur châtiment. Ils voulaient prolonger leur histoire; l'Histoire les oubliera dès qu'elle aura cessé de rire d'eux. Seuls les Marines seront des héros.

Autour de Hadoc, les corps des assaillants, gémissant, pleurant sans honte pour certains. Gharr ne ressentit aucune peine. Tout ce qu'il vit, c'étaient des animaux qui n'auront plus la force de nuire aux soldats ni aux civils embarqués. Même cette flèche embrasant le mât imbibé d'alcool et le corps de certains membres du Lotus Pourpre ne le firent pas sourciller. Il fallait trouver Clint et l'exposer à ses officiers pour que la bataille cesse. Mais Dallas n'était plus là, pas plus que certains de ses lieutenants. Gharr sauta sur le bâtiment militaire et ratissa les conflits du regard. Il comprit en voyant des sbires du Révolutionnaire dérouler la corde d'un des canots de sauvetage. D'autres manquaient. Les rats avaient quitté le navire.

En quelques ordres, l'équipage trancha les grappins et autres liens avec le Flambeur. S'il n'exposait pas en route, les canons allaient fini le travail. A présent que son arme principale était neutralisé, il ne représentait plus aucun danger pour le Rope Zombie. En courant jusqu'à l'autre côté du pont, Hadoc fut percuté par une chasseuse qu'il connaissait. Akane se battait contre le Mandarin, qui grimaça en voyant que le commodore pouvait se mêler à l'affrontement. Pas encore. Ce temps laissé au chef de la Triade devait également arranger la chasseuse, désireuse de faire ses preuves. Gharr la laissa se décoller de lui pour reprendre son équilibre et il ne prodigua qu'un conseil, avant de reprendre sa traversée.

Il est excellent en attaque, moyen en défense. Imposez votre rythme.

Arrivé au bastingage, il vit, au loin, l'embarcation de Dallas et de ses officiers. Le médecin de bord aussi avait déserté. Comme quoi la vie d'un tueur primait sur celle de cent autres pourvu qu'il se dise chef. Tant pis pour le docteur. Le samouraï serra sa main sur le sabre de bois qu'était son fourreau et propulsa une lame ressemblant à l'aileron de gigantesque requin bouledogue. L'eau, d'abord explosée en deux grosses vagues opposées à la base de l'attaque, s'affina en un sillon fendant et tenant l'eau séparée un instant. Un premier canot fut séparé en deux sans freiner la lame qui n'avait pour objectif que l'embarcation du chef Révolutionnaire. Après plusieurs dizaines de mètres, elle s'essouffla, peina à creuser la mer et le courant d'air naturel reprit peu à peu son influence. Toutefois, même instable, elle allait couler les fuyards.  

Au moment de percuter la barque de Dallas, la lame ne fit qu'une entaille sur un côté de la coque Curtis venait d'utiliser son axe-dial pour "croiser le fer". Une onde de choc dévia les deux lames invisibles, pour finir en puissante bourrasque après l'entaille. Les vents dérangés rouspétaient en faisant balloter les révolutionnaires. L'exécuteur de Dallas assura qu'il maîtrisait la situation, mais se félicita intérieurement de n'avoir pas dû contrer l'autre lame à courte distance. Ils avaient choisi le moment idéal pour déguerpir.

De son côté, le commodore assombrit son regard. Le sort se jouait de lui. Le sort, mais aussi le talent des assaillants. Il était obligé d'admettre que cet équipage était d'un niveau rare pour des gens qui sévissaient aux Blues. Ayant compris qu'ils étaient hors de portée, il débarrassa un sergent de son adversaire et, en l'absence d'Erwin, prit la suite du commandement.

Donnez l'ordre d'évacuer le pont et de protéger les civils embarqués. Si le Flambeur explose, mieux vaut n'exposer que la vermine. Sécurisez l'intérieur et préparez les canons. Feu à volonté sur l'ennemi en déroute.  
Et pour ceux du pont ?
Je m'en occupe.  
A vos ordres !

Les forces Marines se réorganisèrent. Les évadés faisaient nombre, mais les officiers de Clint étaient soit partis, soit occupés face à d'autres adversaires tout autant coriaces. La différence entre des bandits et une unité formée aux tactiques militaires se fit sentir. Il n'y eut aucune perte supplémentaire et une évacuation des blessés efficace. Du côté des défenseurs, seuls Akane et Gharr restaient à leur poste. Bien entendu, le Mandarin invita ses hommes à joindre leur crapulerie aux siennes. Le premier qui se laissa séduire par l'idée fut paralysé d'un coup aux vertèbres avant de lever les bras.

Ici le Commodore Hadoc. J'accepte de constituer prisonnier quiconque souhaite déposer les armes. Pour les autres, seul le dieu de la mer les protégera.

Comme de rire, le Flambeur explosa d'un coup. Une onde de choc fit vibrer chaque corps vivant du Rope Zombie, à en avoir l'impression que le coeur a battu à en heurter la poitrine. Des déchets de bois lancées dans le ciels retombèrent aux alentours du navire, certains même sur le pont militaire. De grosses vagues suivirent la détonation pour venir heurter et faire tanguer le Rope Zombie. Les canons allaient avoir plus de mal à aligner leurs cibles. Mais surtout, les évadés voyaient leur navire sauveteur dégueuler flammes et fumée alors que l'air se chargeait d'une odeur piquante de souffre et de cendre. Leur moral était au plus bas, avec ce sentiment d'être à nouveau emprisonnés.

Cet incendie n'est pas une mauvaise nouvelle pour vous. Tant qu'il brûlera, vous verrez le moment où les monstres marins voudront vous attraper.

Mandarin, si nous étions à Shimotsuki, je vous proposerais de jouer votre liberté et celle de vos hommes au duel contre Akane. Deux choses m'en empêchent. La première, c'est que je ne peux trahir mon devoir de Marine en mission. La seconde, c'est qu'il ne serait pas honnête envers les vôtres de les condamner d'avance via un pari qui ne comporte que peu de risque. Nous ne partageons pas le même goût du sacrifice de ses subordonnés et Akane gagnera ce combat.

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HRP:

Technique utilisée sur Akane:

Spoiler:

Ce qui veut dire que tu te bats désormais à forces égales avec Le Mandarin tant que Gharr te soutient. Fais honneur à Shimotsuki !

- Retournez sur le pont soldat.

Hōōtsuki ne se fait pas prier pour contourner les mécréants histoire d’éviter de se faire épingler au passage. Les endroits un peu exigus sont peu pratiques en cas de bataille, même armé d’une arme courte ! Il va falloir que la rookie se perfectionne là-dedans parce qu’il n’y aura pas tout le temps de grands espaces pour virevolter avec son katana favori. Et que fera-t-elle s’il elle tombe sur un adversaire ayant un autre style de combat pour contrer ses armes ? Non décidément même si elle affectionne les armes blanches, il va falloir corriger tout ça. Mais il n’est pas question d’abandonner son style hein ? Juste de télécharger quelques DLC pour lui permettre d’être plus polyvalente.

L’oiseau parvient à atteindre le pont malgré la cohue. Il faut trouver l’autre andouille, pourvu qu’il n’ait pas été descendu entre temps… Ça serait bien dommage. La rookie se fait toute petite, vu sa taille ce n'est pas bien difficile de se faufiler entre les tonneaux et carcasses humaines. Les révolutionnaires ont fait quand même du dégât… Bonjour l’état du mât. Ça sera difficile de faire la vigie maintenant. À force de se faufiler, elle croise un nouvel individu sur le pont. Une rousse au charisme impérial, et sabreuse en plus de cela. Hōōtsuki en avait entendu un peu parler, avec ses collègues. Il s’agirait d’une chasseuse de primes, le genre d’individu à agir en solo pour coffrer les criminels en cavale contre leur prime. En soit, ils font le même travail sans être pour autant rattaché à une quelques conques organisation… Qui des bleus ou des chasseurs sont le plus libre d’après vous ? C’est rigolo quand on regarde le logo de la marine de plus prés… Un oiseau en plein vol alors qu’au final, ils doivent se contenter d’obéir aux ordres qu’on leur impose. Mais bon pour le moment cet état conviens bien à l'Adonienne, nous verrons dans quelques années si c’est toujours le cas, à condition qu’elle soit encore vivante bien entendu.

Revenons à nos moutons… L’oiseau n’avait malheureusement pas eu l’occasion d’approcher la rousse pour en connaître davantage sur ses faits d’armes. Était-elle trop occupée à se concentrer sur ses fonctions de jeune recrue ou n’osait-elle pas déranger la samouraï de feu ? La concernée n’a pas souhaité répondre à cette question. Pourtant, il serait judicieux de partager différents vécus, différents point de vue et pourquoi pas même : entrechoquer leurs lames respectives pour un petit entraînement de routine. Après tout, c’est dans le combat que se comprennent le mieux les guerriers. Peut-être un autre jour, ou peut-être pas. Pour le moment, la jeune rookie à d’autres chats à fouetter.

Et quel chat !
Alors qu’un cinglé aux cheveux blonds s’en prenait à un de ses collègues, la sabreuse aperçoit Martys dans un coin, isolé. Ho, il a l’air blessé. Alors que le fou furieux à le dos tourné, hoot-hoot file droit se planquer aux côtés de son compagnon d’armes pour lui porter assistance. Priorité aux blessés :

- Ho bordel, tu m’as fait peur miss !
« Ton épaule ! »
- C’est rien, le mioche me l’a déboîté, j’ai galéré à la remettre en place. Il cogne dur ce saligaud.
« Au point de tâcher ton uniforme de sang ? Le pont n’est pas déjà suffisamment sale à tes yeux ? »
- Ha ha on est plus à ça près… Et puis un coup d’Ajax et les tâches s’évanouissent ! Ha, c’est le mauvais slogan… Pouffe son ami en s’improvisant un bandage avec un morceau de tissu de son propre uniforme.

Aussi propre et déglingué que le sol. Elle va devoir aussi se coller aux lessives après avoir nettoyé le pont. Les autres vont finir par dire qu’elle est bonne à marier cette petite !

« … » Soupire la demoiselle alors que l’autre cinglé les repère et s’approche d’eux.
- Quoi ? Ma blague était bonne pourtant non ?
« Je ne jure que par Lacroix en matière de nettoyage. C’est beaucoup plus efficace. »
- COMMENT ÇA LACROIX?! C’est mon nom grognasse !

La blanche et le blessé se tournent vers celui qui venait de brailler haut et fort. Ha, l’espèce de nerveux agressif venait d’entrer dans leur périmètre. Il a l’air complètement cinglé. Martys se tend et Hōōtsuki hausse un sourcil en tirant sa meilleure tronche :

« Lacroix est une marque pour nettoyer la crasse tenace. » Dit-elle le plus sérieusement au monde.
- C’est toi la pauvre crasse !
« La toilette quotidienne ne laisse pas l’occasion à la saleté de s’incruster sur ma peau. »
- Et tu empestes à des kilomètres. C’est toi ou l’un de tes coprolithes ? Ha, acolytes pardon… Déformation professionnelle. Ajoute l’autre bougre blessé.

La rookie n’est pas sûre qu’attiser le blond de la sorte soit une bonne idée… Elle n’a pas manqué à lui donner un coup derrière la tête. Maintenant, lui aussi tire sa meilleure tête. C’est malin de provoquer un ennemi surtout que c’est sa copine qui va s’y coller au final… Peut-être a-t-il une idée cette andouille… Le pont regorge de débris qui pourrait servir pour faire diversion ou servir d’arme… Quant aux corps, ils peuvent servir de bouclier. C’est glauque effectivement, mais au moins, ils se rendront une dernière fois utiles. Par contre jamais de la vie la blanche ne porte atteinte aux défunts de la sorte...

- Je vais vous exploser ! Grogne le sois-disant chat blond.

Et le voilà qui fonce sur le duo en serrant les poings. Il semble prendre de l’élan avant d’abattre son poing vers la banche qui s’était mise devant son ami pour lui laisser le temps de finir son bandage. Cette dernière, la main sur son katana n’avait pas mis longtemps à dégainer pour bloquer le poing du fou furieux en la coinçant grâce au relief de …

C'est des gants ça ? L’aspect est vraiment particulier… On dirait qu’il trimballe des poids de couleur vert a chacun de ses bras. Vu le son qui résulte de cette parade, Hōōtsuki en déduit que ces accessoires sont fabriqués grâce à un alliage métallique. En revanche, la composition reste inconnue tout comme leur utilité explosive. La rookie l’apprendra à ses dépens.

Alors que les deux combattants se fusillent de leurs yeux rouges respectifs, Martys se faufile sur le côté pour se dégager du face-à-face. Il ne faudrait pas qu’il se blesse plus que nécessaire, il semble avoir un plan puisqu’il attrape le premier truc qui lui tombe sous la main à savoir un filet de pêche.

- Attention, il peut générer des explosions !
« Ce bougre compte vraiment nous exploser ? »
- Même que votre cervelle va salir le pont déjà tout crade !
« Parler de saleté alors que vous sentez le bouc, je trouve ça gonflé. »
- Mais va chier !!

Quel grossier personnage, c’est dommage, il a pourtant une trogne acceptable si on omet le carnage précédent et son affiliation à la révolution. Bref, on en était où ? Ha oui, Lacroix avait entre temps dégagé son bras de l'emprise du sabre. Il la fera tomber sur son fessier après une balayette et tend la paume ouverte vers elle. De son côté, la jeune recrue peut noter que le gants à commencer à rougeoyer en émanant des bruits mécaniques étranges. Si Martys dit la vérité alors ça pue. Une explosion à bout portant ça ne va pas faire du bien. Alors qu’Hōōtsuki glisse sur le côté pour esquiver la paume sur le point d’exploser, elle sort son Wakizashi pour tenter de déjouer le mécanisme du second gant non-actif. En gros, elle plante le gant tandis que Martys utilise le filet pour bloquer l’autre bras de Daniel.

Mais ce dernier n’en reste pas là puisqu’au final, il explose le filet pour se libérer et écarte la blanche en lui donnant un coup au visage. Hōōtsuki confirme que le gant est bien en partie métallique, son nez ensanglanté peut en témoigner. Son Wakizashi en main, elle se faufile sur le côté juste à temps pour esquiver une première explosion générée par le bras libéré du filet.

- T’as cru que tu pouvais crocheter ça sale grognasse ?!

La concernée se redresse en pointant son arme blanche face à Daniel pour essayer de le maintenir à distance. Ces gants ont l’air solides, pour déjouer le système explosif, il faudra sans doute s’y reprendre à plusieurs fois. Et le propriétaire ne semble pas enclin à les laisser faire. Essuyant son sang d’un revers de doigt, elle cherche une stratégie à adopter face à cet adversaire. Martys reste dans le dos de l’ennemi, mais ce dernier semble essayer de garder un œil sur les deux en même temps.

Il choisit cependant de s’en prendre à nouveau à la jeune femme en se jetant sur elle pour la cogner à nouveau et Hōōtsuki réplique en lui lacérant la joue, manquant les muscles de son bras. S’il ne peut pas bouger ses bras, ça le rendra moins dangereux à défaut de détruire ces artefacts explosifs. Si cette proximité a permis à Hoo-chan de blesser cet individu, l’inverse est également vrai puisqu’elle se mange un poing dans les côtes. La douleur lui vrille les sens, mais ses lèvres restent closes malgré des larmes au bord des yeux. Muette dans sa fierté, elle serre son arme pour planter sa lame dans le bras de son adversaire. Avec un biceps pareil, impossible de le louper ce gredin. Il grogne et s’écarte brusquement et Hōōtsuki en profite pour récupérer son katana principal en se tenant les côtes précédemment meurtries.

Daniel constate que la lame reste plantée dans son corps et que la blanche n’a pas eu le temps ou la présence d’esprit de le retirer. Œil pour œil dent pour dent très cher. Mais cet abruti choisi de le retirer et le jeter au loin, laissant sa plaie ouverte à l’air libre. Soit, il va pisser un peu le sang par contre et il va à son tour salir le pont super… Il choisi cependant de compresser sa blessure et d’intercepter la sabreuse en posant son pied sur sa lame pour l’empêcher de la prendre. Elle n’a pas le temps d’esquiver un coup de botte sur sa joue.

Hey ne l’abîme pas trop espèce de sagouin !

Alors qu’elle est étourdie par le coup avec une joue bien éraflée au passage, Martys intervient dans son dos pour lui bloquer les bras et le soulever. Ha oui, Martys est un peu plus grand que Daniel.

- T’es pas cool avec ma collègue, on ne frappe pas les demoiselles mal appris !
- Lâche-moi gros con, lâche-moi !!!!

Pas le temps pour Hōōtsuki de masser sa joue, elle récupère sa lame pour la pointer sur Daniel, visiblement furieuse :

- Epingle-moi ce furet !
- J'vais te crever si fort tu va faire le tour de ton rafiot !!

La jeune femme n’aime guère une victoire de la sorte quand son adversaire ne peut pas se défendre. Si effectivement ça pourrait clôturer cet affrontement, elle choisit une autre option. Après avoir récupéré et ranger son katana elle s’approche de l’individu et …

Le gifle. Cheh !

Ce dernier s’agite, pas content du tout de cette semonce de la part de la dame et Martys a bien du mal à retenir ce dernier. Hōōtsuki en profite pour récupérer une corde en essayant de se hâter malgré ses côtés probablement cassés. Un bruit de détonation résonne et elle se retourne pour voir son collègue sonné par l’explosion, et l’autre fou sortir de la fumée pour la démolir.

La corde n’aura servie à pas-grand-chose puisqu’elle fut abandonnée sur le plancher pour la remplacer par le katana. Il s’en suit un enchaînement de coups et explosions et quelques tentatives de la soldate pour s’en protéger et infliger des blessures à celui qu’elle aurait dû tuer lorsqu’elle en avait l’occasion. Elle se mange de sacré dégâts, mais parviens quand même à blesser Daniel qui visiblement semble essoufflé, enfin. À force de s’agiter, ce dernier a sans aucun doute perdu beaucoup de sang donc a réduis son endurance. S’il est couvert de coupures profondes, Hōōtsuki n’est pas en reste avec ses bleus et marques de brûlures. Mais aucun ne semble vouloir lâcher le morceau, c'est à celui qui claquera le premier.

Malheureusement il semblerait que les révolutionnaires sonnent la retraite après une explosion émanant du bateau ennemi. Daniel qui n’avait pas été trouvé par le médecin de bord, rage. Ouais, il voulait en terminer avec la blanche, celle qui avait osée lui tenir tête. Mais il paraît que son capitaine a été blessé, il cherchera donc une chaloupe en promettant à l’autre grognasse de la terminer la prochaine fois. La recrue s’écroule épuisée, récupérée par son ami. Faut maintenant esperer qu’ils ne soient pas emportés par tout ce chaos explosif. Et pour une fois ce n’est pas à cause de Daniel !

L'ambiance était emplie de haine, des soldats tombaient les un après les autres, des marines, des révolutionnaires...Tous morts pour un idéal. Le pont du Rope zombie était jonché de cadavres, l'air sentait la putréfaction des corps tombés au champ d'honneur, il y avait aussi des odeurs de poudres qui irritaient les yeux des survivants. On aurait dit un massacre, ce n'était plus un champ de bataille, mais une boucherie sans nom. Sur les cinq cents marines, ils n'en restaient plus que deux cents cinquante encore en vie, sur les trente-quatre révolutionnaires, ils n'en restaient plus que quatre encore en vie. Dallas et ses compagnons avaient été obligés de se retirer, voilà les trois, Daniel Lacroix fut le grand laisser pour compte, voilà le dernier. Il était blessé à cause de cette femme tenace qu'il l'avait meurtrie dans sa chaire, le colérique était épuisé, ce type était entouré de quelques soldats de la marine qui voulaient rendre justice à leurs compagnons morts par la faute de ses bêtes de rebelles.

- Bande de tapette...Keuf*...Je vous attends...Beurk*

Lacroix cracha du sang, il était à genoux sa blessure était grave, le blondin était parmi les siens, entourés de cadavres de révolutionnaire. Daniel savait qu'il était condamné, ses blessures étaient trop importantes pour qu'il s'en sorte indemne, surtout sans une aide médicale, là, il se mit à sourire. Il pensait à son ami et rival George Blaise, ils se battaient toujours entre eux, mais en réalité les deux se complétaient, l'existence de l'un ne pouvait avoir de sens sans l'existence de l'autre. Lacroix se remémorait sa rencontre avec le Cow-boy, les traques qu'ils avaient faites ensemble, le recrutement des chasseurs de primes et la rencontre avec son ami George, la prime de Dallas découverte dans le bottin du Martin facteur...Tout cela lui défilait devant les yeux, il souriait devant la mort, le colérique n'en voulait pas à ses amis de l'avoir oublié. En réalité, Daniel n'avait pas été à la hauteur de leur confiance, c'était ce qu'il pensait, évidemment, cela était faux. Tandis que le commodore Gharr tentait de faire couler la chaloupe de Dallas en lui balançant des lames d'airs, Lacroix bidouilla le système de sécurité de ses gants explosifs, il fit de même pour ses bottes explosives. Il avait augmenté la température des gants et des bottes à leur maximum, un risque trop élevé, les gants et les bottes ne pouvaient supporter une telle surchauffe.

- Je vais partir...Mais vous viendrais avec moi ! S'écriat-il il en crachant du sang.

Les marines lui plantèrent leur sabre dans le corps, le transpercèrent comme du gruyère, le Révolutionnaire se vidait de son sang. Il n'était presque plus conscient, la vie avait presque quitté son corps, mais sa volonté lui permis de tenir quelques minutes encore. La poudre contenue dans les bottes et les gants rentrèrent en contact avec la chaleur émise par la surchauffe, les gants et les bottes se mirent à flamber, Lacroix ferma les yeux pour la dernière fois...

- Crève, chien !

- Raclure...

- Pff... Quelle mort ridi...

*Sboom !!!

Le corps de Daniel parti en fumée dans une énorme explosion comparable à celle d'un boulet de canon, les marines trop impudents furent emporté par la déflagration, la zone fut ravagée par les flammes, le pont était enflammé. Un énorme trou béant était apparu suite à l'explosion, Daniel était mort vaillamment, laissant un énorme trou symbole de son sacrifice.

Au loin, Dallas et ses compagnons assistèrent à cette explosion, le Cow-boy s'inquiétait pour son ami de toujours, tout comme George. Curtis ferma les yeux, il s'en fichait royalement de Lacroix, mais il savait que le capitaine tenait à lui.

- Ne vous enfaîte pas, Daniel s'en sortira indemne, c'est un commandant des As de la gâchette après tout...

- Je l'espère.

Dallas avait honte d'avoir pris la fuite, mais étant blessé, il n'avait pu faire autrement, son second ne l'aurai pas laissé continuer le combat de toute façon.

Tout ça pour ça: des copeaux de bois et des cadavres. Le Mandarin fut arrêté et confié au personnel médical pour stopper l'hémorragie de sa main coupée. Suite à sa défaite, quelques uns de ses hommes avaient tenté leur chance à la nage. Le festin des monstres marins eut tôt fait de dissuader les suivants. Une longue corde les lia tous ensemble et ils furent reconduits en cale. Le navire n'était plus en était de poursuivre grand monde et même les canons demeuraient inefficaces à cause des remous chaque fois que le Flambeur explosait un de ses barils. Le combat était fini.

Un appel de détresse lancé depuis le début de l'abordage finit par faire poindre à l'horizon un autre navire de la Marine. Le transfert des prisonniers et les soins apportés aux civils montés à bord allait prendre un moment encore. Gharr en profita pour se reposer. La dernière position connue des révolutionnaires allait être signalée à l'état-major, mais il n'appartenait pas aux convoyeurs de quitter leur trajectoire de mission pour s'improviser une petite chasse au gibier de potence. Il fallait accepter les pertes, reconstituer l'ensemble de la bataille et déjà songer à son rapport. D'autres batailles les attendaient de toute façon.

Sur le nouveau bâtiment, Hadoc prit une bassine et se débarbouilla. L'équipe médicale ne lui avait trouvé aucune blessure grave, simplement un état de fatigue avancé et le devoir de se reposer le restant du trajet. Et dire qu'on l'avait embarqué sur ce convoi pour qu'il puisse précisément ne pas trop s'épuiser. Les facéties de la guerre ne manquaient pas d'une certaine pointe d'humour.

Soudain, un appel parvint de l'infirmerie et mobilisa tout le personnel médical apte à opérer au bloc chirurgical. Parce qu'il était toujours grippé, Hadoc ne put s'approcher des lieux. Il demanderait à l'occasion la raison de ce remue-ménage, mais pour l'heure il devait dormir. C'est une triplette d'heures plus tard, au moment où  Hōōtsuki vint lui livrer son repas, que Gharr saisit l'opportunité de prendre des nouvelles à bord.

Repos, Soldat. Posez le plateau sur le tabouret je vous prie.

« Le Doc a dit que vous deviez beaucoup boire et que même si vous ne mangez pas tout, l'orange il faut la terminer. »

J'ai déjà eu plus difficile comme mission. Il parait que vous avec porté secours au Commodore Smith.

La mine de la jeune femme s'assombrit.

Je vois. Ne vous en voulez pas pour tous ceux qu'on n'a pas pu sauver. Les combats se jouent de ce qu'on peut trouver logique, ou juste.

« Le Commodore Smith va s'en sortir ! C'est ce que disent les médecins. Non, c'est juste que j'aurais voulu faire plus. Si j'avais pu vaincre ce Lacroix, il n'aurait pas emporté plusieurs des nôtres dans son attaque suicide. »

Les hommes de Clint sont des fanatisés. Dire que toute cette opération n'aura servi qu'à exécuter un des leurs de façon préventive.

« Commodore, vous n'êtes pas au courant ?  »

Cette fois son visage s'illumina et une teinte de victoire baigna son sourire.

« Billy Jones a pris une balle dans la tête, mais il est maintenu en vie sous coma artificiel. S'il se réveille un jour, j'espère qu'il aura assez de cervelle dans la caboche pour vouloir se venger. »