D'en haut jusqu'en bas, de gauche à droite, tout n'est qu'en bois et qui craque. Le son du bois sous tension paraît, à certains endroits, au bord de l'explosion... et d'ailleurs, puisque nous en parlons, il doit bien y avoir une ou deux explosions. En dessous du pont, Max' fait le fou et pris dans un violent tango, les coups donnés ou reçus font une baston qui va à vau-l'eau ! Lui-même ne cherche plus depuis quelques minutes déjà... d'où ça vient ? Où ça part ? Bêtises ! Foutaises ! Bagatelles ! Peu amateur des galères qui mènent en calèches avec mémé, d'instinct, le blondinet agite ses membres en tous sens ! Tout ce qui ose bouger dans son champ de vision, ainsi, s'en prend immédiatement une ; puisque la meilleure défense c'est l'attaque, notre forbans frappe sans distinction et ainsi, gifle des comparses hors-la-loi ou frappe une tentative d'attaque en guise de parade. La vérité, c'est qu'atteint par telle frénésie, Maxence en ait rendu à fouetter de ses bras et jambes plus que réellement frapper. Et c'est tout son corps, tout son poids, son être tout entier qui frappe à chaque fois, emportant ainsi son corps entier au moindre coup jusqu'à plusieurs tour entier ! Une toupie qui se fait, systématiquement, stoppé dans son élan par un coup plus puissant qu'un autre. Ainsi, poupée de chiffon furieuse, il aurait l'allure d'une drôle de marionnette manipulée par des doigts furieux... pur chaos, à certain moment, ses membres paraissent agir sans se concerter avec les autres ! La seule ligne directrice, le seul fil rouge ici, c'est le rythme des coups reçus ou en chemin de l'être. Un choc, un mouvement, un rien suffit à le faire littéralement vriller sur place, au sens propre et physique du terme alors que son corps s'efforce de torsions pour suivre les flux de chairs qui viennent l'assaillir.
Pareil à un punk en plein pogo, ou à un camé à un concert de techno, un Max' en transe violente paraît danser ! Et après la sale humeur née de sa dernière branlée... un sourire carnassier commence enfin à se dessiner.
Un sourire, c'est peut-être beaucoup demandé... nous sommes plus dans le cadre du rictus, voire de la grimace, avec une forme qui rappelle vaguement à celle d'un sourire en coin avec des dents de requin. C'est qu'il s'amuse tellement que Max' finit par l'oublier tant il est à fond par la mêlée ! Si la vie c'est le mouvement, alors, cassons-nous les dents vivement ! Gaiement ! Vivons pleinement l'instant présent ! De fil en aiguille, ou plutôt de beigne en coup de boule sans oublier de passer par les tatanes, la mêlée bouge inconsciente des tumultes du pont ! Et elle bouge de manière organique, tous les corps entremêlés dans la violence ne formant qu'un amalgame... une sorte de conscience collective qui se tape son propre rythme sur elle-même ! Puis, forcément, qui dérive et se déplace par à-coups en suivant, bêtement, son propre rythme violent.
Si nous restons dans l'art sanguinolent, Max a le malheur d'un faux-pas lorsque son pied se pose sur du mou au lieu du bois. Qu'est-ce donc que ça ? Pas foutu de le dire, ou même de s'y intéresser, ce contre-temps au tempo de la baston suffit à le tendre. Son pied, pourtant vaguement marin, se sent obligé de s'enfoncer de tout son poids pour ne pas glisser ; si brusquement, un type au sol a l'expression du hurlement sans le son alors qu'un pied lui aplatit les boyaux. Mécaniquement, son corps s'agite d'être piétiné et, du coin de l'œil, Max aperçoit un vague mouvement. Un coup d'œil et c'est partit, il se tient en équilibre sur une seule jambe de tout son poids, au point de la fléchir ! La personne, juste en dessous, doit être confuse de savoir si c'est le bois ou sa colonne qui fait cet horrible bruit. Car le bois passe de la tension à l'explosion en une fraction de seconde sous la masse du pirate et, loin de monter vers le pont, le pirate descend d'un étage plus bas : passe au travers du plancher avec la finesse d'un coup de massue dans un mur en placoplatre.
Sans trop savoir pourquoi, puisque les coups s'arrêtent enfin, Max reprend un instant ses esprits.
Peu soucieux de sa dernière victime, au cours de sa chute, le pirate se retrouve avec une planche de bois qu'il regarde en arquant le sourcil, songeur. Puis, d'une série de trois coups de crocs spontanés dû à l'inspiration des muses, il taille sa planche en un pieu ! Puis le casse en deux ! Et le taille encore des ses griffes acérés... jusqu'à s'en faire un cure-dent de la taille d'un stylo environs, à la recherche acharnée de morceaux de barbaques coincés entre ses dents acérés. Le pirate le fait l'œil en l'air, de nouveau engourdi par la fatigue, songeur de voir d'autres personnes tombés à sa suite les unes après les autres. Le voilà qui essaye de retracer le court des événements... exactement quand on cherche à retracer le cours d'une soirée après avoir trop bu.
" Je suis pas censé être en prison ou un truc du genre, moi ? "Le souvenir d'un gars-gorille lui revient en tête... à la façon d'un cauchemar dont on se souvient à peine avant qu'il ne s'évapore complètement... malgré tout, oublié ou pas, ce cauchemar vous laisse une trace bien vivace. Sans savoir pourquoi, Max pâlit soudain et a froid, très froid... glacé même alors qu'il est assailli de sueur à température neigeuse après une suite d'effort infernal.
" Reste pas là poto ! " Hurle un gars avec une voix qui se fait exagérément grave, main dans la caleçon prêt à dégainer... mais dégainer quoi... ? Plutôt que de réagir à son injonction, ou de se révolter face à un ordre reçu, Max reste... très sceptique et confus.
" Technique secrète du Livre de la Street : Chégar du Falzar ! "Franchement ? Le pirate est plus surpris par la technique, et l'argot urbain qui lui reste inconnu, que le videur chargé prêt de lui sur des hommes habillé en marine. Ces derniers se protègent comme ils peuvent, à l'aide de tonneau pour les plus vifs, à l'aide de leurs sabres pour les plus adroits et à l'aide de leurs collègues pour les égoïstes... d'autres, un peu plus malin ou un peu moins doué, se mettent simplement à couvert où ils peuvent.
" Ah ! Là j'te retrouve Lucky ! " S'élance une jeune femme, étonnement enjoué... d'un engouement que Max comprend : l'émerveillement d'un enfant face à une situation qui n'est pas enfantine du tout. Quelqu'un qui, comme lui, aurait su garder une âme d'enfant ?
" Vas-y Double-L ! "" Dépêche-toi d'embarquer l'autre narvalo de ses morts ! On a besoin de lui !" Grogne Lucky en secouant son arme, l'air désespéré face aux marines qui chargent à nouveau alors que le barrage de balles disparaît au premier son d'un "clic" duquel ne suit aucun coup de feu.
" Sa mère ! J'ai plus de balles ! "" Oh non ! Qu'est-ce qu'on va faire ?! " Lâche Ace avec un jeu d'acteur... qu'on aurait considéré moyen venant d'une huitre mais soit, dans le feu de l'action, personne ne se pose pour juger de la piètre prestation. Ainsi, les marines chargent comme au dernier combat mais... qu'est-ce que les marines connaissent de la street, au juste ?!
" Technique secrète du Livre de la Street version Shlag : Double chégar du Falzar ! " Et là, coup de théâtre magistralement orchestré ; Double L jette son pistolet parce qu'entre nous, recharger, c'est un truc de mecs qu'ont pas flow. Sauf que Lucky, c'pas un putain de smicard qui gratte les allocs du gouv'... nan, lui il recharge pas ! Il jette son flingue façon yolo et sort deux flingues de son caleçon ! Max est choqué par un tel génie du combat ! N'empêche que, pendant qu'il s'extasie, le pirate se rend enfin compte qu'on le traîne et lorsqu'il s'en rend compte ?! Ça ne lui plait pas du tout ! Ainsi se tend-t-il pour résister à la traction opéré par Ace... la jeune femme fait une moue de désapprobation et répond avec des gros yeux de gamines enervés. Pendant ce temps, malgré tous ses efforts, un marine menace d'embrocher Lucky !
" Technique secrète de la Street Underground : RETOURNAGE DE DARONNE ! " Et boom, le marine n'a rien vu venir alors que Double L lui sort une obscure prise de judo apprise à même le pavé.
" Ah non ! Lucky veut qu'tu viennes alors tu viens cousin ! " Contre toute attente, la jeune fille qui ne paye pas de mine tire le blondinet de toutes ses forces et parvient, sans mal, à arracher le blondinet de ses appuis !
Ce sursaut de violence rend Max toute chose et béat d'admiration face à ce mélange d'innocence et de violence... le pirate se laisse faire ! Se fait traîner au sol comme un vieux sac de jute ! Incapable de résister et... en train de tomber amoureux, plus ou moins... Il se fait embarquer par la donzelle jusque dans un dortoir. Dortoir plein à craquer de quelques criminels ayant, pour l'instant, échappé aux autorités surtout présentes sur le pont. Lucky DOUBLE-L, ce bonhomme, va lui aussi se mettre à couvert dans le dortoir... et, relayé par deux types, leur passe un troisième et un quatrième flingue sortit de son caleçon. Faut pas croire mais... c'est tout un art de combat, un art de vie même, que d'avoir transformé son slip en arsenal au quotidien. Malgré tout, les hors-la-loi ayant récupéré les flingues tirent parce qu'il le faut bien mais... avec un air un peu écoeuré quand même.
Max, lui, est assis par terre en regardant Ace comme s'il allait littéralement la dévorer ; il en bave la bouche ouverte, béat d'admiration devant ce petit corps tout sexy et capable de violence insoupçonnée ! C'est qu'il aime être bousculé... il adore même !
Double-L essayé de résumer un peu la situation à Max mais lui... n'a d'yeux que pour Ace. Lorsqu'elle lui résume enfin la situation, il écoute et comprend enfin face à la grande exaspération de Lucky qui... qui regarde Ace comme un grand-frère regarde l'amoureux de sa p'tite frangine. Quoique "comprendre" est un bien grand mot. Grosso modo, ça bouge pas mal au pont et ça bouge pas mal aux cellules aussi... mais l'objectif c'est de trouver un bateau puis de se barrer !
" On va attaquer tous ensemble au lieu de se taper entre nous comme des cassos ! "" Oui m'dame ! " " Et toi, tu seras le fer de lance de notre gang ! "" Heu... " Max comprend pas trop la formulation et après avoir légèrement hésité, répond finalement.
" Oui m'dame ! "Sans attendre, Max se jette à corps perdu dans la bataille ! Cette fois suivi par quelques prisonniers qui se chargent des tirs de couvertures et d'insulter les mamans ! En deux-deux, toute la petite troupe débarque sur le pont pour se joindre au carnage ! Premier arrivé de sa bande improvisée, Max "La Menace" apparaît avec deux types aux bras ! Littéralement, il en tient un par les cheveux -un pirate déguisé ayant maladroitement d'enfiler un manteau de marine- et un autre par la cheville ; c'est bien pour s'en servir de masse en hurlant à la mort !
" GGGGGRRRRROOOOOOOOAAAAAAAARRRRRRH !!!! " Dit-il alors que ses masses humaines se débattent encore ! Pas non plus fort à ce point, les deux victimes se débattent.
Ce qui force Max à... tourner de manière chaotique alors qu'il fait virevolter les deux types tenus entre ses griffes et frappe partout, tout le temps ; plus pour calmer ses propres "armes" que de réellement affronter qui que ce soit. La victime qui n'a pas de manteau de marine -un marine, un vrai cette fois, qui lutte encore envers et contre tout- a encore son fusil et tente dans la tumulte d'abattre le forban qui le secoue de partout ! Difficile de viser dans ces conditions alors les balles partent un peu n'importe tout.
- Récap:
Lucky "Double-L" et sa comparse Ace parviennent à rassembler quelques criminels, puis chope Max et réussissent à le convaincre de mener la charge en direction du pont ! Et toute la bande débarque sur le pont. Max en premier qui frappe partout avec deux types trouvé en route dont il se sert de grosses massues après s'être annoncé d'un cri.