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Bullets for Valentine

Rappel du premier message :

Convois 2 : Bullets for Valentine

-Amiral !
-Oui commandant ?
-Rapport du Foudre de la lieutenante colonel Fenyang, la mer semble libre de tous navire mais une tempête menace. Elle nous recommande de quitter le voisinage de Dead End au plus vite pour pouvoir l'affronter en haute mer.
-Et somme nous prêts au départ ?
-Oui Amiral !
-Alors signalez a Monsieur Sans Honneur que nous prenons le large, et informez le Vigilant que nous prenons la tête de l'escadre.
-A vos ordres amiral !

Confortablement installé dans le salon de sa cabine, le Vice Amiral Fuku Teitoku n'a guère la tête à la manœuvre de routine qui se déroule à l'extérieur. Pour lui, ce convoi n'est jamais qu'une péripétie mineure qui l'a un temps retardé sur la route de Marijoa et du grand gala de la marine qui va s'y dérouler le mois prochain. Un gala qu'il est hors de question de louper au vu du temps qu'il a passé a préparer la tenue qu'il portera la bas. Un uniforme personnalisé, comportant tout les éléments rendus obligatoires par le régalement tout en étant furieusement à la mode. De quoi faire frémir les vieux grisons de l'amirauté tout en s'attirant l'admiration de tous les jeunes officiers de la ville. Ou en tout cas de ceux ayant assez de gout pour apprécier la mode...

Et pendant que les deux cuirassés sous le commandement du Vice Amiral quittent l'un dernier l'autre le port de Dead End pour se diriger vers le large et le grain qui s'y prépare et commence a boucher l'horizon, le vice amiral se replonge dans son hobby préféré, et entreprend de feuilleter avec minutie la dernière gazette de mode de Marijoa, à la recherche des tendances qui marcheront demain, et de celles qu'il faudra a tout prix éviter de porter pour rester à la page... Parfaitement indifférent au sort funeste que réserve l’arrivée à Marijoa aux passagers qu'il transporte, soigneusement mis aux fers à fond de cale. Mach, Perry et Sysiphe, trois pirates dont le seul tort à été de déplaire au maitre de l'ile sur laquelle ils séjournaient. Et dont la seule perspective d'avenir est maintenant de mourir noyé en mer plutôt que pendu sur un quai de la capitale.

        « L’oisiveté. Je t’en ai déjà parlé lors de notre dernière rencontre, Vice-Amiral. À l’époque, tu me surpassais, alors mes paroles n’ont été que de passage dans ton esprit. Aujourd’hui, après de nombreuses heures passées à me perfectionner, d’aventures périlleuses où ma vie ne s'est jouée qu'à un fil, je me présente de nouveau face à toi avec un statut bien différent. »

        Le Vice-Amiral, haletant, ne dit rien et tenta de retrouver son souffle.

        « Tu t’es peut-être enrichi, Teitoku. Tu t’es peut-être bien amusé. Tu as peut-être rempli ton carnet d’adresses, mais pour quelle finalité, eh ? La mort. Tu mourras et personne ne viendra te pleurer. Tu es impétueux, irresponsable, hautain… Les adjectifs te définissant m’en tombent. Je ne peux pas dire que tu es un immonde personnage, car je lutte contre des personnes biens pires encore. Mais tu es de ceux que je méprise. »

        L’Atout ne présentait aucune fatigue, une légère égratignure, seulement dû à un manque d’attention au moment où il sentit l’arrivée d’un adversaire certainement plus ambitieux. Il ne pouvait s’éterniser davantage avec le Vice-Amiral malgré le lien avec ce dernier. Cela le peinait d’en finir ainsi, de mettre fin à la vie d’un homme aimant la vie, dont on l’accusait d’en avoir trop profité. Ce n'était pas un crime en soit, sauf quand elle impliquait de détruire la vie des autres.

        « Ton successeur fera certainement un meilleur travail. Qui sait, sera-t-il peut-être mon pire ennemi, mais j’espère ses ambitions plus nobles que les tiennes. Le jeune Contre-Amiral Levi pourrait faire l’affaire, non ? Qu’en penses-tu ?
        - Peuf ! Tu… tu t’exprimes comme si j’étais déjà de l’autre côté ?… Ha ! Fait chier… J’ai mal… R-Ragnar ! Aide-moi !
        - Ne le vois-tu ? Ne le sens-tu pas ? Tes sens sont donc à ce point endormis ? Tu es déjà de l’autre côté, Fuku. »

        Le regard de l’amiral était complètement vide. À genoux, Fuku Teitoku présentait une mine méconnaissable, du sang s’échappait de sa bouche et dégoulinait le long de sa blanche tenue. Sa tenait encore férocement sa lame mal aiguisée, mais celle-ci n’était plus attaché au reste du bras, gisant à quelques centimètres de l’homme à qui elle appartenait. Ragnar se tint derrière lui en saisissant sa chevelure afin d’élever sa tête et glisser sa dague sous sa gorge. Il trancha rapidement avant de laisser le Vice-Amiral tomber vers l’avant, se vidant et se noyant dans son sang.

        « Jaya n’a pas oublié ton passage, Teitoku. C’est leur exécution et non la mienne. »

        Les mines terrorisés des soldats, emprises de colère pour certains, ne présageait rien de bon pour la suite. Ainsi, le révolutionnaire décida d’hausser l’intensité de cet affrontement afin d’en finir le plus rapidement possible. Il dégagea dans toute la zone une puissante aura meurtrière, écrasante, suffocante, qui fit ployer le genou de l’ensemble des soldats. Au bout de quelques instants, les premiers tombèrent, jusqu’à ce que seuls les plus résistants parvinrent à ne pas s’écrouler. Ragnar décida d’en rester là et ordonna aux soldats révolutionnaires de finir de travail. Il jeta un coup sur le second navire, dans lequel se trouvaient une autre Vice-Amiral, Kardelya, et maintenant Minos et la blonde. Ce qui le perturba davantage était l’arrivée progressive d’un énième protagoniste.

        Le navire percuta violemment le cuirassé. La situation était quasiment sous contrôle de ce côté-ci, manquait plus qu’à neutraliser la Vice-Amiral avant qu’elle ne reprenne le contrôle de ses hommes. Minos et sa camarade semblèrent avoir des projets moins importants mais tout de même utiles. « Allons donc lui faire un slibard avec les mèches de la rouquine, souffla le révolutionnaire, lassé de se retrouver dans cette situation. » Néanmoins, neutraliser la rousse était une obligation avant l’arrivée de Léonov, sans quoi la bataille prendrait un tournant bien moins amusant.

        « Attachez-moi les survivants et prenez le contrôle du cuirassé. Yami ! Yami ! Où es-tu bon sang ?!
        - Là, là, chef ! Qu’est-ce qu’il y a encore ?
        - Tu empestes l’alcool, bougre d’idiot ! On verra ça plus tard. Mets-moi en marche les canons et allumez-moi le navire qui arrive en-face.
        - Comme si c’était déjà fait, chef ! »

        Yami prit quelques soldats avec lui et le groupe descendit dans les cales pour exécuter les ordres de l’Atout. Il saisit son escargophone : « Suelto, tu me reçois ?
        - Cinq sur cinq.
        - Le cuirassé est sous contrôle. Une flotte ennemie nous arrive droit devant. On va leur balancer quelques salves pour les tenir un peu à distance. Je fonce rejoindre Kardelya et le reste des alliés. De ton côté, va falloir que tu me règles le soucis avec la pompe, en-bas. Je sens le navire s’enfoncer et ça m’plait pas trop.
        - Je vais voir ce que l’on peut faire. Il faut de toute évidence boucher les trous et laisser la pompe continuer son travail. »

        Ragnar bondit et atterrit sur le navire d’à-côté, violemment, sans dissimuler son apparition. « Tu m’as foutu un sacré boxon, Kardelya. À côté de toi, j’ai l’air d’un enfant… C’est à moi de faire le plus de bruit, merde ! » Il se tourna ensuite vers Bethsabée, notamment vers sa longue et belle chevelure. « Bon, c’est pas gagné. On n’a pas beaucoup de temps, Minos, alors va falloir être rapide et efficace. » L’Empereur tournoya ses lames en observant les moindre faits et gestes des individus. Il veut en finir au plus, et pour ça, chacune des occasions créée peut-être la bonne.


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    Dans l'escargophone de Ragnar, la voix Suelto continue de jaillir depuis la ceinture du chef de guerre de la révolution.

    -Chef ? Q'est ce que vous entendez exactement par "sous contrôle" ?

    Et effectivement la question se pose, car si Teitoku est bel et bien mort, le tableau autour des principaux combattants est loin d’être aussi calme que feu le vice amiral. La vague de Haki libéré par le terrible révolutionnaire a assommé tous les braves soldats de la marine présent à bord du cuirassé, permettant aux forces révolutionnaires, moins nombreuses et en passe d’être submergés, de reprendre la main sur l'endroit. Mais si le combat s’arrête quelques instants, il reste clair pour tout le monde que la seule façon de rejoindre le sous marin et la brèche par lequel vous êtes entrés consiste à vider toute l'eau ayant envahit les cales, ce qui ne saurait se faire sans commencer par boucher le trou laissé par Minos... Une constatation évidente, aussi bien pour les révos a bord du cuirassé que pour le commandant du sous marin, qui fait justement surface à quelques encablures du vaisseau marine, tout prêt à risquer sa peau en surface pour récupérer l'équipe d'assaut.

    -Je dis ça parce que les nouveaux avec les feuilles, ils se relèvent encore !

    Et effectivement, visiblement moins impactés par l'onde dévastatrice que les autres soldats, les corps des morts, qui arborent maintenant une jolie paire de feuilles jaillissant de leur crane, semble se remettre sur pied pour continuer le combat... Quand a l'autre navire, celui de l'amirale Bethsabée qui vient de s'encastrer profondément dans le cuirassé, il est plutôt plein lui aussi d'un certain nombres de marines prés à en découdre.

    Du coté de Minos, toujours a deux doigts de la plainte pour exhibition, et ne l'évitant qu'en se camouflant habilement grâce aux corps inerte des joueurs absents que le haki à laissé bavant et dans le coma, pas vraiment d'aide à obtenir non plus...

    -Désolé Ragnar. Moi je suis la pour empêcher une guerre ! Je vais m'occuper de ceux qui sont morts, normalement ils ne comptent pas, et s'il y a un seul truc qu'on peut faire avec des feuilles, c'est bien de quoi se couvrir...

    Sur la navire de Betshabée, l'attaque désespérée de Canaille vit ses dernières heures. Sa charge héroïque et brulante ont visiblement portés leurs fruits, et la coupe capillaire jadis parfaite de l'amirale souffre maintenant de nombreux trous et brulures qui vont nécessiter un sévère passage chez le coiffeur, mais ses cheveux maniant lames et haki ont complétement démantelés l'armure de fortune de la jeune révo, qui n'est plus qu'un corps balafré et saignant en train de se vider sur le pont, et qui n'est certainement en vie que grâce à l'intervention de Kardelya et de sa tornade de couteau...

    Intervention qui ne suffit pas pour que l'amirale ne remarque pas l'arrivée de Guerre en personne sur son navire.Ce qui la pousse illico à utiliser la ruse. Une pluie de cheveux se saisissent de Canaille et la lèvent au dessus du pont entre elle et les deux révolutionnaires, pendant qu'une mèche munie d'une lame noircie par le haki vient se placer contre sa gorge.

    -Plus un pas si vous tenez à votre camarade ! Si vous voulez qu'elle vive, repliez vous ! De toute façon ce n'est pas sur ces navires que se trouvent les prisonniers et nous les avons tous perdus !
      Inconscience. Duveteux, le rêve est agréable. Le noir totale, aucunes blessures, aucunes douleurs, aucuns regrets. Rien d'autre que le voile cotonneux de l'inconscience. Canaille ! Qu'elle entends au loin. Canaille Rogers ! Encore un petit effort, et elle entends les voix qui lui parviennent distinctement, comme venu du ciel, ou d'un ailleurs vachement plus douloureux. La volonté de vivre, chevillée au corps, elle se devait de lutter, l'avait toujours fait, et ne s'arrêterait pas aujourd'hui. Rien qu'à voir comment le sac de viande qui pendait au poing de la vice amiral avait l'air accroché à son bras autant que l'autre ne l'avait en main. Crispé, un sourire vaillant alluma la mèche de la volonté des siens. Elle partirait l'esprit serein s'ils peuvent survivre, et continuer à perpétrer la cause.

      C'était cette force qu'ils leur jalousaient tous, et cette cohésion sans faille, cette unité impénétrable, était forte car inébranlable. La confiance absolue de Canaille envers les siens lui fit tenter un dernier tour de passe passe. Elle chauffa son corps, le porta à des degrés limites, même pour elle. Elle chauffa, elle chauffa. Utilisant la moindre ressources dans son corps, elle fit jaillir dans toutes directions des hallebardes de qualité remarquable vue son état, mais surtout encore brûlante, comme tout son corps d'avoir chauffé à plus que nécessaire. Elle espérait ainsi ménager un espace, une fenêtre de tir suffisante pour l'Empereur, aussi sagace que précis, qui venait toujours lui sauver la mise au dernier moment, quand elle n'avait plus aucun espoir.

      - Blblblblk gblblbl... Le sang dégoulina le long de son menton ... * Dans ta gueule grognasse ...*
      • https://www.onepiece-requiem.net/t21394-p-tit-livret-des-famille
      Foutue Beth, ragea le révolutionnaire. Deux vice-amiraux, deux chieurs. Rogers, inconsciente, sembla revenir des enfers pour donner une énième ouverture. Elle chauffa presque au-delà de ses limites, obligeant la rouquine à la lâcher. Sauf qu’en-dessous, c’était l’eau de mer, la faiblesse de tout utilisateur de fruit du démon. Et même sans fruit, Canaille n’aurait certainement pas pu nager dans son état. En un instant, Ragnar toisa le regard de son Excuse, déterminée, concise, prête à assumer la tâche qui lui était confiée.

      L’Atout se souvint de se première rencontre avec cette dernière. Elle a toujours ce caractère assez fort. On ne pouvait pas lui marcher dessus. À côté de ça, elle était plutôt discrète, faisait son travail du mieux que possible et n’hésitait à se sacrifier pour celui dont elle assurait les arrières. Commander des troupes, organiser des armées, prendre des initiatives personnelles, semblaient ne pas être ses priorités. Mais quand Ragnar la voyait se battre avec tant de fureur contre Bethsabée, il comprit que Kardelya était encore en train de s’éveiller. Après tout, elle était encore si jeune. Hier encore, elle arrivait timidement, sur la pointe des pieds. Aujourd’hui, elle faisait partie des grandes figures du mouvement.

      L’Empereur n’eut pas vraiment le temps d’admirer sa protégée. D’un regard un seul, les deux se comprirent. Il se détourna du vice-amiral, déjà endommagée, plus encore grâce à l’assaut suicidaire de Rogers. Elle aussi, pensa le révolutionnaire, que ferais-je sans elle ? Arrivée un peu plus tard, elle s’était rapidement imposée et avait fait preuve de sa détermination à toute épreuve. En fait, elle semblait ne pas craindre grand-chose. Cela plaisait beaucoup à l’Atout qui aimait foncer tête baissée, mais que ce soit son Excuse, Kardelya, ou encore son mentor, Jonas Mandrake, ils durent calmer les ardeurs de leur homme qui avait tendance à vite se laisser emporter. Rogers était le petit diable sur l’épaule gauche de Ragnar, mais il pouvait totalement compter sur cette dernière.

      Il fit un bond sur le bastingage et sauta en direction de sa camarade. Dans sa chute, il allongea son bras gauche d’encre, de telle sorte qu’il atteignît le mât avant de solidifier la substance. Il allongea ensuite son bras droit pour rattraper Canaille, même procédé physique, puis ils remontèrent ensemble. Un petit remake de Tarzan ne pouvait pas faire de mal. Tenant Canaille sous son bras, il observa un peu la situation. Kardelya s’occupait du vice-amiral. Le navire de Teitoku étant totalement contrôlé par son armée, les soldats commencèrent à affluer sur celui où il se trouvait. Désorganisée, la marine chargea aussitôt sur l’Atout, étant le plus primé, puis avec quelqu’un sur le bras, il était forcément plus facile à atteindre. Fausse bonne idée.

      « Ne bougez plus, idiots, fit-il sèchement. »

      De cette phrase découla un déferlement de panique chez l’ennemi qui s’arrêta net. L’aura meurtrière, inspirant mort et terreur à tous ces hommes, les avait comme paralysés.

      « Ne vous laissez pas intimidez ! C’est notre seule chance de l’avoir, hurla – manifestement – un officier qui résistait bien mieux que les autres au fluide royal. »

      Alors que certains soldats reprirent la course, ils furent une nouvelle fois stoppée, cette fois-ci pas par Ragnar, mais par une vague de soldats révolutionnaires en folie. Utiliser le haki des rois à outrance demandait un certain effort nerveux. Il l’avait déjà utilisé une fois plus tôt, ce coup-ci fut un peu plus faible pour s’économiser. Cela n’avait pour but que de faire gagner du temps à son armée. Dans la mêlée, largement dominée par son camp étant données les circonstances, il sortit son escargophone pour communiquer avec les sous-marins. Yumi en tête, amoureux des batailles et détenteur de Divinité, l’Atout pouvait appeler sereinement.

      « Suelto d’amour, organise l’évacuation. Elle s’effectuera à partir de ce navire, le premier étant grandement endommagé dès notre arrivée. On termine le boulot et on s’en va. Ne perdons pas davantage de temps avec le Glutony. »

      La marée révolutionnaire gagnait du terrain. Les soldats paralysés par le haki furent évidemment les premiers à périr. Menés par l’épéiste Yumi, les révolutionnaires avancèrent sans regarder derrière eux, laissant les survivants pour la seconde vague qui les finissait. Ragnar tourna la tête en direction de l’affrontement entre l’Excuse et la vice-amirale. Un véritable carnage. Le navire, bien que de bonne consistance, ne tiendrait pas éternellement le coup. Ainsi, le général des armées commença à sonner la cloche de la retraite. Il savait pertinemment que Kardelya et Yumi iraient au bout de leur tâche, mais ils gagneraient tous du temps à ce que les soldats commencèrent l’évacuation.
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      Il y a des moments où juste rien ne va plus, où tout échappe à ton contrôle.
      Ici, ce n'est pas tant la situation, mais plus moi-même qui perd le contrôle de mon corps et de mon esprit.

      Je pensais à la mission il y a encore une sec... non dix secondes? Vingt? Je ne sais plus, tout semble flou autour de moi, alors que je ne vois finalement plus que deux personnes, Canaille et cette vice-amirale... cette froussarde qui se planque derrière une blessée et qui se permet ensuite de dicter ses conditions?!?

      Heureusement, il reste encore de la ressource à Canaille et elle inflige de sérieux dégâts à la vice-amirale, avant d'être récupérée par Ragnar.
      Ces deux-là... Je suis honorée d'être dans l'ombre de la Guerre et de naviguer aux cotés de l'Excuse du Secret. Les deux se complètent bien, ont sensiblement le même caractère et sont tous deux des monstres de puissance et d'ambition. J'ai toujours du mal à comprendre mon rôle dans l'organisation, dans cet équipage, si je fais assez pour la cause, me remettant constamment en question... Mais au final, je me dis que c'est pour ce genre d'instants que je combats à leurs cotés, cherchant régulièrement à rester à leur niveau, envers et contre tout: parce que personne ne représente aussi bien la Révolution qu'eux!

      Le vent semble s'écouler lentement de mon corps, glissant sur les cotés, coulant du bastingage et englobant peu à peu le navire, alors que mon esprit me hurle de me concentrer, d'utiliser tout le bâtiment naval si nécessaire! Il faut que cette femme paye cet affront! Jamais, au grand jamais:

      - TU NE TOUCHES PAS À MA SŒUR DEVANT MOI, SALE PÉTA [...]

      La fin de mon rugissement de colère est noyé dans le fracas du navire, compressé, transpercé et pulvérisé par les multiples projections pressurisées que je fais naître du champ éolien entourant le navire. Aux fracas de bois et de métal s'ajoutent rapidement des hurlements de douleur et d'agonie, alors que les Marines que je sentais autour de moi et dans le navire se font abattre.
      Mais la vice-amirale n'est pas en reste, des pointes d'air comprimé sortant du sol tout autour d'elle, se rejoignant vers cette dernière, pour la transformer en passoire.
      Mais tant que je la vois debout, je ne vais pas relâcher la pression.
      Alors que le bateau grince sous mes pieds, clairement fragilisé par mon "étau" d'attaques, j'intensifie les vents derrière moi et sur les cotés, pour arracher les bouts de bois, de métal, les corps, les armes, bref tout ce qui ne tient plus complètement. Je projette tout ce que je peux vers la vice-amirale d'un geste de la main droite, tout en levant le majeur gauche, faisant apparaître une tornade dont la rousse est l’œil. Tous les débris sont captés par cette tornade et tournoient furieusement autour de l'ennemie, qui voit bien vite le danger se rapprocher, alors que je resserre la bourrasque circulaire sur elle.
      Cherchant clairement à la broyer, la déchiqueter, l'éparpiller dans cette tempête destructrice, je manipule de nouveau ma main droite, pour récupérer Chinoha et Riken à tour de rôle, pour ré-insuffler du Haki de l'Armement dedans.
      Je les projette ensuite dans la tornade, pour qu'elles refassent des tours déchiquetant dans cette spirale ravageuse.

      La concentration intense derrière cette attaque fait que j'ai bien vite une forte migraine, me donnant l'impression que mon crâne va se fendre en deux, mais qu'importe!
      Au contraire de ralentir, je condense mon champ éolien sur la proue du navire, pulvérisant d'avantage cette partie sous de nouvelles projections pressurisées, joignant encore plus de déchets à l'ouragan dans lequel est emprisonné la vice-amirale.

      Cependant, je sens bien vite le bateau pencher dangereusement vers l'avant et je stoppe tout, pour bondir vers notre navire, récupérant mes Meitous d'une rapide bourrasque.
      Titubant en atterrissant, sentant du liquide couler de mes oreilles et de mon nez (clairement du sang, ce qui arrive quand j'use trop fortement de mon pouvoir...), je m'affale contre le mât, subissant le contrecoup de ma concentration intense.
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      La tornade générée par Kardelya arrache tout ce qui n'est pas amarré sur le pont, puis gagnant en puissance elle pulvérise les mat en hurlant comme un millier de furies tout en continuant à s'élargir autour de l'amiral, prenant de l'ampleur pour englober tous le navire, elle brise les planches du pont supérieur, arrache de leurs socles les canons de la batterie inférieure maintenant à ciel ouvert, ouvrant le navire comme une vulgaire boite de conserve avant de se mettre à le démanteler pièce par pièce. Coincée par la muraille de vent, Bethsabée tente vainement de traverser la tornade, mais sans succès, les points d'appui ou sa chevelure s'est accrochée pour la maintenir s'arrache un à un, sa peau se zèbre de plaies de plus en plus nombreuses et profondes à mesure que le cœur de du cyclone s'emplit de trop d'objets tranchants pour le haki qui la protège.

      Et soudain elle n'est plus la. Probablement happée à son tour par le vent et propulsée vers le ciel avec ses hommes et le navire...

      A distance prudente de la trombe, les sous marins ont déployés des filets de corde le long de leurs coques pour accueillir les révolutionnaires qui évacuent des navires à la nage et s'empressent de grimper à bord des vaisseaux en prenant soin de n'oublier personne.

      Enfin, personne...

      Sur le cuirassé qui continue à s'enfoncer tranquillement dans les flots, une horde de zombie jaillit soudain des ponts inférieurs comme un flot de liquide sous pression, difficilement contenu par un Minos qui les repousse à lui tout seul comme le plus impressionnant des pack de mêlée naturiste. Ignorant les coups et les attaques et se contentant de les empêcher de sortir des entrailles du navire qui coule, le demi géant prend le temps de vous adresser un signe de la main sans équivoque.

      -Tout va bien ! Je gère ! De toute façon je ne rentre pas dans vos machins phalliques, ils sont trop petits pour moi !

      Une affirmation qui ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd pour un Suelto occupé à surveiller d'un œil critique, à la fois le décompte des révolutionnaires à embarquer et la flotte de Glutonny en manœuvre.

      -En plongé !

      Vous passez du soleil à la pénombre rassurante des lumières des sous marins quand toutes les écoutilles se referment, se verrouillent, et que le bruit de l'eau chassant l'air dans les ballasts vous informe que vous serez sous peu en sécurité sous les flots.

      Certes la chasse aux prisonniers n'a pas été très fructueuse. Mais entre la trahison manifeste de Glutonny et le remaniement des cadres de l'amirauté que vous avez effectués aujourd'hui, vous avez laissé un jour à marquer d'une pierre noire dans le calendrier du Gouvernement Mondial.
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