Un Trésor Fort Convoité
Flashback - Quête
✘Feat. Kuro & Healscare
Manquait plus que ça, deux bonnes femmes à l’air pas facile entrèrent dans la grotte, contre toute attente. La logique aurait voulut qu’elles attendent que l’on sorte, mais elles sacrifièrent leur avantage tactique bien vite et entrèrent dans la grotte. Décidément, ces bouseux n’étaient pas des flèches, même pour les daronnes. En effet, en les regardant bien, je reconnaissais quelques traits communs des trois pimbêches et des deux zigs, ces femmes étaient sûrement leurs mères. Et, contrairement à ceux rencontrés plus tôt dans notre aventure, ces deux-là semblaient bien plus balèze, sûres d’elles et lourdement armées.
Alors qu’elles nous tenaient en joue, la blonde d’une mitraillette et la brune d’une dague gouttant d’un liquide vert qui dégageait de la fumée à chaque goutte qui touchait le sol. Et, alors qu’elles se moquaient allègrement de nos apparences, Bunker débarqua pour détourner leur attention, frappant alors qu’elles l’esquivaient sans mal. Scare en profita pour bondir sur la brune à la dague et, alors que je m’apprêtais à faire de même pour la blonde, Kuro s’en chargea. Malgré ses pistolets déchargés, et la mitraillette qui la pointait toujours, l’adulte-enfant n’eut aucun mal à parcourir la distance qui la séparait de son adversaire, lui bondir dessus et lui marteler la face, tout ça en trois secondes, quelle efficacité pour une gamine qui la veille encore avait fait un mini-coma. Impressionnant, surtout qu’ainsi logiquement diminuée, leur niveau devait être équivalent. Et, si je ne me trompais pas, ce devait être la gamine de la vieille blonde qui avait mit Kuro dans les choux. Quoi qu’il en soit, trois secondes et trois coups de crosses furent suffisants pour venir à bout de la blonde. Regardant la scène avec effarement, je m’en détournais pour venir en aide à Scare alors que l’enfant-adulte se mettait à parler toute seule, considérant probablement que nous avions également finis notre combat. À ne pas se soucier de ce qui l’entourait, comme d’habitude.
« Bon, j’imagine qu’on oublie la stratégie, hein... » soufflais-je en m’approchant de l’affrontement entre le nain et la brune à l’air sadique.
Elle faisait siffler sa dague, l’opposant aux tomahawk du trappeur dans des tintements métalliques. Profitant qu’elle soit occupée, je passais sur son flanc pour lui envoyer un violent coup de pied. Habilement, elle fit revenir son coude en arrière pour l’opposer à mon pied et le repousser, sans perdre ou déstabiliser sa position et continuer d’échanger des coups avec le nain. Une balayette, et elle bondissait légèrement, me décochant un coup de genou en pleine malaire, me repoussant de quelques pas.
C’était assurément une bonne combattante, mais la vision de sa camarade, peut-être même sa sœur, étalée au sol, la fit déchanter.
« Osti d’vérole de moine ! Z’avez z’osé z’en prendre à ma belle-sœur ?! Z’avez z’osé z’en prendre à mes chiards ? J’vais vous désossez les tarlais ! » s’écria-t-elle, folle de rage, en sortant une seconde dague et en reprenant le combat.
Nous avions beau l’attaquer de concert, elle n’en démordait pas et faisait siffler ses armes tantôt pour parer tantôt pour frapper dans le vif. À plusieurs reprises, ses lames m’effleurèrent au détour d’un coup de poing ou de pied, me laissant de brèves et peu profondes estafilades. Rien de bien méchant, et pourtant, j’eus un soudain coup de barre. Comme la fatigue qui vous assaille après une longue nuit blanche à picoler, j’eus l’impression que Morphée insistait pour m’accueillir dans ses bras. Des picotements aux yeux et des fourmis dans le corps, partant de mon poignet où se trouvait la plus longue balafre, les fourmillements remontant lentement le long de mon bras jusqu’à ma nuque. Je me sentis faible, mou, comme si mes forces m’étaient drainées. Toutefois, je ne lâchais pas l’affaire, porté par la détermination de terminer cette aventure pour partir avec mon joli butin.
J’esquivais une de ses lames, celle-ci passant à deux doigts de ma gorge. Scare attaqua à son tour, me faisant gagner une précieuse seconde dont je me servis pour passer dans le dos de la brune. Finit la finesse, j’enroulais le haut de mon corps ainsi que mon bras, mon épaule et mon poing en arrière, déroulant le tout en un violent coup de poing qui frappa de toutes mes forces restantes. Cueillie au flanc juste sous les côtes, je vis une grimace déformer son visage alors qu’elle tentait de se tourner vers moi. C’était sans oublier Scare qui se trouvait devant elle qui, son tomahawk relevé, l’accueillit sans avoir à esquisser le moindre geste. Poussée par ma frappe, Mélody s’écrasa vers le nain, son épaule s’enfonçant dans la tête tranchante de la hache, assez profondément pour la mettre hors d’état de nuire. Toutefois, même ainsi elle tenta un coup de dague vers le petit homme barbu, mais d’un nouveau coup de poing je la frappais à la tempe pour l’envoyer valser contre un mur. De la mousse au bord des lèvres, la brune était enfin K.O.
« Huff...bien joué Scare, elle était pas évidente celle-là...ça va t’as rien ? Y avait du poi...poison sur ses lames. » demandais-je au camarade semi-homme, un sourire en coin avant que de violentes nausées me prennent et ne m’obligent à rencontrer un coin de la grotte pour me débarrasser du goût de bile qui remontait dans ma gorge.
Me remettant doucement, je rinçais ma bouche à coups de grandes gorgées à ma gourde. Je revins vers mes compagnons d’aventure alors que Kuro soulevait le coffre qui était censé, encore quelques minutes plus tôt, être collé au sol. Décidément, cette jeune femme n’était pas une musicienne, mais une magicienne, à croire qu’elle brisait le quatrième mur pour contrôler la situation comme ça l’arrangeait sans se soucier de son environnement ou des réalités. Haussant les épaules, je me dirigeais vers les corps des deux femmes, récupérant de grands sacs de toile épais dans leurs sacs qui étaient probablement destinés à transporter le trésor. En effet, quitte à transporter une telle somme, autant se débarrasser du large et lourd coffre, qui plus est quand il est censé être fusionné au sol.
« Ce sera plus simple à transporter avec ça. » déclarais-je en ouvrant le coffre pour commencer à ranger les pièces dans un sac à grandes poignées.