Défi 5 : Le concours de dressage

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Nouvelle épreuve, nouveau défi. Un dressage de bête sauvage. Le pacifista majordome me dirige vers l'arène dans laquelle l'épreuve va avoir lieu, et ferme la porte derrière moi. A double tour. Puis ajoute une chaîne et un cadenas. Ben dis donc, ils ne lésinent pas sur la sécurité. C'en est même inquiétant. Cela veut dire que quelque soit la bête qui se trouve dans cette grande cache, ce doit être une créature particulièrement féroce. Je tourne la tête à droite. Une grande grille coupe l’arène en deux, et me sépare de mon adversaire du moment, un dresseur à la solde de Sainte Adéla. Nous échangeons un regard, et il me lance un sourire narquois. Pas de souci, il peut crâner autant qu’il veut. De toute manière, je dois essayer de perdre cette épreuve. Ça ne peut pas être si difficile que ça. Une énorme patte griffue frappe un des barreaux de la cage, et un rugissement tonitruant se fait ensuite entendre. Ça ne peut pas être si difficile que ça… Mais il faut tout de même que je m’assure de rester en vie. La bête plonge à nouveau vers les barreaux qu’elle frappe une fois de plus.

Bordel, mais vous lui filez pas à bouffer ?Je m’exclame à voix haute, de manière un peu rhétorique.
Ces smilodons sont exclusivement nourris de yaourts depuis qu’ils ont été capturés à Little Garden. Le majordome me répond tout de même. Nourrie de yaourts ? Vu la taille de sa patte, la bête doit faire trois cent kilos de muscle, ils ont intérêt à être bourrés de protéines !

Je suis happé hors de mes pensées par l’ouverture subite de la cage… De laquelle émerge un imposant tigre à dents de sabre.

Spoiler:

Mon estimation pondérale n’est pas trop loin de la vérité… A mon grand malheur. Réfléchissons. Comment perdre cette épreuve ? Je pourrais m’attaquer à la bête et la tuer, ce qui me disqualifierait. D’un autre côté, ça me ferait aussi tuer un animal qui est simplement affamé. Le plus sûr, c’est ne simplement rien faire. La bête bondit alors sur moi.

Ne rien faire ? Comment pourrais-je ne rien faire ? Si je ne fais rien, je vais me faire dévorer tout cru ! Tekkai ! Je raidis mes muscles in extremis, alors que l’animal tente de planter ses immenses crocs dans ma chair. Les deux canines démesurément longues du félin se fêlent instantanément à l’impact. Il fait alors un volte-face complet et prend la fuite en couinant et en miaulant. J’en profite pour littéralement lui botter le derrière.

Allez, ouste ! Je m’écrie en gonflant le torse, me disant que ça suffira à ce qu’il me laisse tranquille… Ce qui, apparemment, suffit à intimider le fauve, qui fuit la queue entre les jambes, et va de lui-même sauter dans les cerceaux enflammés préalablement installés par l’équipe de Sainte Adéla. Putain, mais il est en train de faire l’inverse de ce que j’attends de lui !
Non, file de là, va te coucher ! Nouvelle invective lancée en pointant du doigt la cage. Le smilodon ne demande pas son reste et obéit instantanément.

Une prestation en tout point similaire à ce que propose le dresseur de l’équipage de sa Sainteté. Quelques sauts dans des cerceaux, et un coucouche panier. Mince !

Félicitations, monsieur Raines. Vous êtes arrivés ex-æquo avec le candidat de Sainte Adela. Le pacifista majordome m’annonce cette égalité alors que la cage du fauve se ferme et qu’il rouvre l’arène, me rendant ma liberté. Encore une égalité ? A croire que c’est truqué ! Je grommelle dans ma barbe en traînant les pieds par terre alors que je sors. Le pacifista enchaîne. Quel membre de l’équipage de Sainte Adéla souhaitez-vous prendre, monsieur ?

Le robot m’annonce alors que j’ai le choix entre l’agent Alcéa et… Une cassette contenant 10 millions de berries. Il n’y a même pas de débat.

Euh… Je… Je vais prendre les 10 millions.

Une sage décision. Si je la libère encore, il est possible que cette furie se décide à m’attaquer pour de bon cette fois, avec tout son éventail de techniques du Rokushiki !

Et de quatre de passées…

Pour l’instant, le bilan n’était pas très bon, il fallait se l’avouer. Ten n’avait pas pu empocher de grosse récompense, il frôlait la banqueroute à toujours remettre son honneur en jeu même après une défaite, mais il avait déjà amassé un bon magot. Il ne lui restait maintenant plus que deux épreuves pour tenter d’amasser le gros lot. Il comptait déjà de nombreux berrys amassés et il ne voulait pas s’arrêter là, tentant de faire le jackpot sur les deux dernières épreuves.

L’avant dernière était un concours de dressage. Il devait se mesurer à l’un des champions d’Adela une nouvelle fois. Pour être honnête, il n’avait aucune expérience en termes de dressage, mais il se dit que cela ne devait pas être super difficile. Même les humains les plus idiots avaient des chiens, et ils réussissaient à les garder en laisse. Alors pourquoi Ten ne pourrait-il pas les faire sauter sur un tabouret ou les faire s’assoir ? Cela paraissait ridicule.

- Et voilà l’animal que tu devras dresser !

Ten sourit alors lorsqu’il vit un chat qui jouait avec une pelote de laine. Il se mit alors par terre à côté de lui et commença à secouer les bras pour tenter de le faire réagir. Mais il n’y avait rien à faire, les pupilles du petit chat étaient uniquement orientées vers la pelote de laine et le félin ne semblait pas vouloir s’en détacher. Ten tenta alors une approche avec la main.

Grave erreur, car à peine sa dextre venait de s’approcher de l’animal très mignon qui se trouvait à côté qu’elle se fit taillader par les griffes et les crocs du petit animal. Il ne semblait pas obéissant pour le moins du monde et commençait désormais à regarder Ten avec un regard à moitié apeuré et à moitié méchant, comme si le chat voulait le dévorer.

- Sérieusement… Tu vas te laisser faire petite boule de poils !

Et ainsi passèrent de longues minutes durant lesquelles Ten ne réussit pas à lui faire faire la moindre pirouette. Mais le plus intéressant fut que son adversaire sur l’épreuve ne réussissait pas plus que Ten. Si bien qu’à un moment, le juge qui en avait sûrement marre de voir deux personnes aussi nulles dans le dressage d’animaux, dit alors qu’il y avait une nouvelle fois match nul !

Surpris, mais pas déçu, Ten empocha son « gain » et il partit avec son habituel sourire.