La somme de toutes les peurs.

Au centre de l'iceberg  il n'y a plus âme qui vive dans la salle qui servait jusqu'ici de centre de commandement à la bataille en cours. La grande table est brisée, le sol jonchée de cadavres, et au centre de la pièce, une étrange plante à élu domicile, un bulbe violacé et difforme de plusieurs mètres de large, étrangement palpitant, une corolle béante et menaçante, des racines qui s'enfoncent dans l'iceberg tout autour de l'étrange bulbe, et qui sont autant d’extrémités au bouts de lesquelles se trouvent les monstrueuses têtes qui s'attaquent aux ennemis de Teach.

Et au centre de la plante, dans une sorte de cocon translucide, un corps martyrisé et blessé régénère lentement au fur et à mesure que les hydres avalent la vie d'innombrables ennemis pour soigner l’hôte de la plante.

Le Malvoulant est blessé, mais pas encore mort.

Et pendant qu'il se soigne, d'innombrables racines aussi souples et agiles que des serpents rampent vers les corps qui jonchent la salle, et un par un, les corps des pirates se relèvent, et entreprennent de se trainer vers les portes de la salle pour en interdire l’accès, et offrir à l'empereur ce dont il a maintenant besoin, du temps.

Une chose, une ombre… Un Fantôme ?

Ce qui fendit l'air en direction du cocon n'avait en tout cas rien d'ordinaire, et tout de surréaliste. S'engouffrant dans la galerie de glace qui menait à la salle de commandement, Mountbatten usait de geppous horizontaux pour traverser la distance à toute allure, tout en se camouflant partiellement grâce à son fruit du démon. Avec la vitesse, son passage laissait un courant d'air fantomatique. Il suivait les traces des trois précédentes hydres qui avaient accompagné une image de Teach, laquelle s'en était prise à Jeska et Lola. Celles-ci n'en étaient pas sorties indemnes… Preuve que l'esprit du Malvoulant restait surpuissant, en dépit de son état critique.

Très vite, d'ailleurs, ce furent des vents bien plus puissants que rejoignit le Marijoan. Ce dernier reconnut la fille de la Révolution, une certaine Kardelya, qui accompagnait Ragnar. Elle terminait une hydre… Encore une. Combien y en avait-il ? L'ancien marin d'élite n'en avait aucune idée. Il atterrit à côté de l'excuse de la guerre, et retira son invisibilité, tout en levant sa main pour la saluer.

"- Alors toutes ces hydres mènent à Teach, hein ? Au moins, ça nous rend la tâche facile… Attention, à droite." Dit-il, en pointant avec son sabre l'entrée d'un tunnel qui s'enfonçait en contrebas, et qui était du côté de Kardelya.

Quelques secondes après, une autre hydre surgit à toute vitesse, que l'as de la Révolution s'empressa de déchiqueter avec sa maîtrise du vent.

Une autre prémonition qui s'était révélée juste. Le Fantôme sourit. C'était donc ça, le Mantra porté à son apogée ? Il avait eu quelques présages du futur lors de son combat contre le commandant de la deuxième flotte de Teach. Quelque chose s'était éveillé en lui face au danger ; peut-être était-ce l'âme de la bataille qui l'avait submergé.

Derrière eux, plusieurs alliés de Red les avaient rejoints, et ensemble, ils s'aventurèrent plus loin dans le dédale de glace, dans le but de rejoindre l'Empereur pirate et de l'achever en bonne et due forme.

Dans la salle de réunion silencieuse et qui n'est plus peuplé que de cadavres, encore loin des combats qui se rapprochent, le cocon ambré ou macère l'empereur palpite, vibre, le liquide qui semble contenu à l'intérieur est agité de mouvements, on y distingue une forme qui remue, se crispe, se débat. Abrité dans la sève de son étrange monstre, Teach revient à la vie, son sang revient, ses os se ressoudent, reprennent leurs places, ses plaies se suturent et disparaissent pendant qu'au loin, les extrémités de la plante avalent des êtres vivants pour nourrir leur maitre.
Mais les têtes d'hydres font long feu, sur les champs de bataille ou elles moissonnent la vie, les hydres tombent l'une après l'autre sur plus fort qu'elles, elles sont tranchées, dissoutes, broyées ou criblées de balles par les pirates et les révolutionnaires réunis ici pour affronter le Malvoulant, et pendant que les têtes tombent et que les monstrueux corps de serpents s’effondrent un a un sur le sol glacé, l'apport en énergie dont dépend la régénération de l'empereur s'affaiblit jusqu’à s’arrêter complétement.

Et dans la salle ou se trouve le cocon, un crochet vient éventrer dans sa longueur l'étrange cosse ou s'est réfugié le monstre, et pendant qu'un épais flot de sève jaunâtre se répand sur le sol, un main repousse la membrane tranchée pendant qu'un pilon de bois vient se poser sur la glace de la salle.

Toc... Toc... Toc...

Le Malvoulant s’extirpe lentement de son cocon, comme la plus horrible et la plus terrifiante des chrysalides. Ses plaies sont encore ouvertes, et il dégouline de sève et de sang en rassemblant lentement ses esprits. Sentant la vie tout autour de lui, cette vie dont il tant besoin, cette vie qu'il doit boire et vampiriser pour rester en vie.

Des jambes de l'empereur, un mince réseau de lianes se répand sur le sol, se connectant au réseau qui parcourt les couloirs. Et partout ou ils bougent encore, les zombies s'effondrent, comme soudain drainés de leurs vies, pendant que les sols que parcourent les assaillants se retrouvent soudains couverts d'une forêt de minces tentacules verdâtres, traversant les pieds et les jambes de tous ceux qui s'y dressent, s'y accrochant comme autant de sangsues avant de les vider de leur substances comme le ferait des vampires.

-DONNEZ MOI VOTRE VIE !

HRP : A lire en mode nuit

J’étais tellement soulagé que la bataille prenne fin que j’en oubliai qu’elle allait fort probablement se relever d’entre les morts. C’était sans compter sur la vigilance de Bouly qui m’envoya Bok pendant que je discutais Mira. Notre mascotte brouta à nouveau le plante qui tentait de refermer le cou tranché. Une manière bien nulle de mourir pour l’une des sous-fifres de l’empereur. Ou plutôt de ne pas revivre.

« Mais qu’est-ce que tu fais là Mira ? »
« Ravi de te voir aussi Yuki ! »
« Oui, merci de m’avoir sauvé les miches. Je suis très content de voir aussi. Viens dans mes bras ! »

« Ça ne change rien au fait que je ne m’attendais pas à te à voir ici. »
« Tu n’as pas l’air très content de me voir, pourtant. »
« Si, mais c’est juste que… »
« Que quoi ? »
« C’est dangereux ici. Pourquoi es-tu venue ici ? »
« Pour toi voyons. »
« Huhuhu ! Oui. Bien-sûr, mais en vrai ? »
« Tu as vu que des renforts de Winter Island sont venu vous prêter mains fortes. J’ai suivi le mouvement, c’est tout. »

« N’empêche que c’est un mouvement dangereux. »
« Oui, surtout pour toi. Tu as vu ton état. Et sans moi, ce serait pire. »
« J’avoue. Mais trêve de bavardage, il faut que j’aille aider les autres en remontant la piste de tige. »
« Je viens avec toi ! »
« Non c’est trop dangereux ! Je préférerais que tu restes ici. »
« Tu essaies déjà de te débarrasser de moi ? »
« Non, mais je serai plus à l’aise si je ne m’inquiète pas pour toi pendant le combat. »
« Et moi, je peux m’inquiéter pour toi ? Laisse-moi t’aider ! »

Je mis en route vers le lieu de la bataille final avec Mira qui me soutenait. Discutant de manière inconsciente ou déplacée sur cette ile ravagée par les combats.

« C’est vraiment étrange de te retrouver ici. »
« Dis plutôt que tu ne t’attendais à plus jamais me revoir ? »
« Heu… oui… je veux dire non. Je ne sais pas. Je comptais revenir sur Winter Island. »
« Peut-être, mais vu que tu n’es pas venu me dire aurevoir quand tu es parti, je n’ai pas pu te donner ton cadeau. »
« Je suis désolé, une mission urgente m’appelait. J’ai quitté l’ile à peine vingt quatre heures après avoir reçu l’ordre de mission. Sinon, je serais venu te dire aurevoir. »

On marchait vers l’incarnation de la mort, mais je ne regardais pas vraiment le chemin. Tout mes sens étaient concentrés sur Mira, j’étais pleinement conscient de sa présence. Je me sentais mieux, juste d’avoir marcher avec elle. Soudain, nous nous arrêtâmes. L’aura de Teach était de nouveau présente, toujours aussi forte et dégoutante qu’avant. Sentant Mira frissonner, je lui demandai une dernière fois.

« Tu es vraiment sûr que tu veux venir avec moi ? »
« Non, vraiment pas. Son aura suinte la mort, comment est-ce possible ? »
« Tu le perçois comme moi, tu comprends pourquoi je ne veux pas que tu m’accompagnes. »
« Oui, mais je ne veux pas te laisser y aller seul. »
« Je ne serai pas seul. Tu sens les auras puissantes qui convergence vers l’incarnation mort ? Ce sont nos alliés. Je ne serai pas seul. Va veillez sur les blessés et nos soldats. »
« D’accord, mais seulement si tu me promets de revenir vivant. »
« Bien sûr ! »
« Tu ne veux pas savoir ce qu’était mon cadeau avant de partir ? »
« Si, je veux bien. »

Elle se mit sur la pointe des pieds et m’embrassa tendrement. Puis, elle me tourna le dos et parti pour sécuriser les avant-postes de soins. Je restai là, un instant incrédule. Puis un nouveau souffle d’énergie m’emplit. Pour sûr que j’allais revenir vivant de ce combat avec une raison pareille.

Je me mis alors à trottiner pour aller aider mes camarades à finir le travail.

Tous les combattants encore en état de se battre convergent vers le centre de l'iceberg ou Teach s’apprête à livrer un nouveau combat, mais cette fois seul contre tous. De mon point de vue comme du sien, l'encerclement est complet, les ennemis du vieux monstre se ruent dans la salle ou il s'extirpe de son cocon par tous les tunnels accessibles, bien décidés à en terminer ici et maintenant.

Pendant que Ragnar, fidèle à la doctrine révolutionnaire, se glisse dans les tunnels inférieurs pour surgir sous les pieds de l'empereur, c'est du ciel que je me laisse tomber sur les hauteurs de l'iceberg. Posant la main sur la glace pour en éprouver l'épaisseur, la résistance, la forme, ressentant la structure en dessous de moi qui me sépare de la salle ou se trouve Teach, je me concentre quelques secondes, et je frappe. Et sous mon unique coup, c'est comme si toute la structure supérieure du palais se brisait soudain comme du verre, comme si ces tonnes de glace et ce plafond de plusieurs mètres n'était rien de plus qu'une fragile dentelle de cristal...

Et avant que tout ne s'effondre sur ceux qui s'avancent en dessous, mon pouvoir se déploie, et c'est vers le ciel et la sombre boule noire que je tiens à bout de bras que sont emportés les éclats et les débris de glace, avalés par le trou noir, et ouvrant sur le ciel la grande salle ou se tient Teach et sa monstrueuse plante...

Précédant Izya je me laisse tomber sur le monstre, libérant avec moi un flot de ténèbres qui se répand depuis la brèche du toit comme une monstrueuse coulée de boue noire qui vient noyer et ensevelir le sol de la salle, tout le monde se retrouve plongé jusqu'aux genoux dans l'étrange brouillard opaque, mais seuls les plantes de Teach y disparaissent, happés par les ténèbres, dégageant la voie pendant que je fonce sus au monstre et que nous recommençons à nous empoigner.

Dans le ciel au dessus du château de glace que Red vient de briser, je tourne en rond, laissant derrière moi une trainée de nuage noir. Seul Red se doute de mon plan et si je l'ai laissé aller au contact du Malvoulant sans moi, c'est aussi pour distraire l'empereur au maximum. Pour autant, lentement mais surement, le plan prend forme. D'un coup d'oeil, je peux voir la nappe noire recouvrir le sol censément blanc du château de glace tandis que l'un après l'autre les assaillants attaquent l'Empereur à peine sortie de son cocon végétal.

Et là, au dessus de ma tête, mes nuages grésillent, s'entassent, s'impatientent. Encore, encore. Je dois en créer encore, ne pas rater mon coup, frapper l'empereur si violemment que l'achever derrière sera un jeu d'enfant. Entreprise risqué que celle que je tente : si je peux créer des nuages de foudre, elle n'en reste pas moins indomptables et tandis que mes nuages s'entassent encore et encore, des éclairs se forment et amène le tonnerre. Heureusement le combat fait rage. Qu'est ce que la foudre quand on vous frappe de toute part ?

Et le moment arrive enfin, là, alors que le Malvoulant pare un coup de Red, là, maintenant.

Au centre de mon énorme masse nuageuse noir, juste au dessus de Teach, je crée alors un nuage de foudre dans ma gueule et charge l'attaque. La foudre appelle la foudre, hein ? D'un coup, la violence de mes éclairs illumine le ciel comme si le soleil s'était positionné juste au dessus du château de glace, éblouissant tous ceux qui ont eu le malheur d'ouvrir les yeux à ce moment.

La foudre me frappe de toute part, pour rejoindre mon nuage et suivre le court de mon attaque, me traversant qu'un temps pour aller s'écraser violemment vers la vraie cible de mon attaque alors que, l'accompagnant dans un dernier effort, je déverse mes flammes en même temps que la puissance de la foudre sur Mannfred D Teach, le cramant et l'électrocutant lui, et toute la zone au sol.

Et si tous nos alliés auraient pu subir mon attaque, c'était sans compté sur les ténèbres de Red les engloutissant tous l'espace de quelques instant avant qu'ils ne reviennent des Ténèbres devant un Empereur figé, grillé.
C'est le moment les gars.
C'est votre moment.

Moi, le mien, c'était celui là. Et maintenant, je me sens chuter. Chuter jusqu'au bord du plafond de glace encore debout mais se fissurant sous le poids de ma forme animal avant de céder bruyamment et de ne laisser chuter qu'une ange meurtri jusque dans la masse de ténèbres. Mes muscles tremblent, mon cœur palpite étrangement, mes poumons me hurlent d'arrêter tout mouvement tant le passage de l'air est douloureux, des larmes roulent sur mes joues sans pouvoir être retenue.

Mais bordel, il n'est pas question que je m'arrête ! Pas maintenant ! Pas tant que cette enflure de Teach sera vivant !

- Et toi, Malon, je te fais confiance. Tu as quartier libre. Déploie toutes les ingéniosités dont tu disposes, déverse toute ta haine si nécessaire, sois l’auteur des pires horreurs, personne ne t’en voudra en-haut. Au-dessus de nous, seuls les plus grands prédateurs, peut-être les plus fous, survivront.


Ces mots sonnent comme les derniers. Malon, bien que très endurant, était déjà épuisé de la bataille.
Peut être y laissera t'il des pustules là haut? Ragnar lui a tout expliqué dans les souterrains, les hydres, le cocon, les morts-vivants… Tout ça était loin de dégoûté Malon. Cela l'émerveillait même. Il est très heureux à l'idée de voir ce Malvoulant et son cocon. Il en avait marre de voir des pirates en liberté sans aucun sens de l'esthétisme. Sans doute leur redoutable adversaire fera preuve d'un peu plus de style. Tout comme à Winter Island, ils allaient remplacer le méchant dominant par le gentil dominant. Le méchant dominant lui, extorque, oppresse, maltraite, tue, torture. Alors que le gentil dominant, extorque, oppresse, maltraite, tue, torture, mais lui c'est le gentil.

Le zaunien voit son chef monter dans le salle où tout se jouait, malgré la torche flamboyante qu'il avait dans la main, une forme de brume obscurcissait la pièce. Il suit Ragnar et s'impose alors face à lui un terrible combat. De puissants pirates s'acharnaient sur le Malvoulant, Le pièce était jonchée de cadavres et au centre, on trouvait un cocon dont les racines s'enfonçaient dans le sol. Cette immonde végétation qui occupait la pièce est splendide. Un bijou de vie. On sentait que ce cocon a redonné vit au Malvoulant. Malon aurait tué pour l'avoir. Malheureusement, il faut le détruire au plus vite, sans quoi la cible n'aurait qu'à se cacher à l'intérieur et appeler ses hydres et morts-vivants à l'aide. Le zaunien n'est qu'un simple soldat, il ne fait pas le point face à l'ennemi. Il va devoir profiter du tumulte de la bataille pour détruire le cocon bien-aimé.

Malon se servira du feu de sa torche. Plutôt que d'approcher le cœur et de mourir en essayant, il faut essayer d'y mettre le feu à partir d'une ou plusieurs racines, ou alors…
Il repère dans la salle un cadavre ventripotent et gras. Ilse précipite dessus dans l'indifférence la plus total. Après tout, il ressemble lui aussi à un zombi. Avec une lame de sa sacoche, il ouvre le ventre bien profondément. Il s'applique ensuite à mettre le feu aux cheveux et à la graisse. Ca ne prend pas immédiatement, il échoue plusieurs fois, mais finit par enflammer le cadavre. Voilà un foyer bien plus gros!

Il prend le risque de soulever le cadavre. Il est encore très lourd. Le colosse peine, mais réussit à monter son brûlot sur ses épaules. Il avance le plus vite qu'il puisse vers le cocon puis dans un effort surhumain, jette de toutes ses forces le cadavre enflammé sur le cocon.

Le Malvoulant se retourne et le repère. Malon se chuchote à lui même:

- Si ça ne marche pas, je serais mort pour rien...

Les tunnels creusés par les têtes de l’hydre me conduisirent dans ce qui était une des salles du château principal. Je surgis à temps pour voir l’enfer se déchainer. Teach sortit de son cocon, absorba l’énergie de ses zombies. Puis Red absorba le plafond et nimba le sol de ses ténèbres. Alors que Ragnar se matérialisait devant Teach, il dut se liquifier à nouveau, car Kardelya s’était élancée vers Teach les bras noircit par son Haki. Elle lui passa littéralement au travers.

Elle avait bien fait d’attaquer aussi vite, car elle réussit à prendre Teach de vitesse. Son attaque mordit un peu sa chaire avant qu’il ne déploie son armement. Voyant que Kardelya ralentissait sans arriver à percer l’armure du Malvoulant, je me précipitai pour l’aider. Deux lames d’air provenant d’Izumi me firent gagner une précieuse seconde.

A tout vitesse je fondit entre Kardelya et le crochet de l’empereur. De mon pied gauche, je marchai sur Kardelya qui finissait de tourner et la poussai hors de portée du crochet meurtrier. De mon pied droit, je shootai aussi fort que possible dans son poignet pour contrer son attaque. Kitsune no Chaban !

Heureusement qu’Izumi frappa le sol au pied de Teach, le faisant vaciller suffisamment pour que je puisse esquiver son sabre. Ragnar le harcela à coup de Pic d’encre, alors que Red vint prendre ma place face au Malvoulant en me poussant d’un coup d’épaule.

Je valdinguai et mes pieds ne touchèrent jamais le sol. En effet le ciel brilla de mille soleils, puis je fus happé dans le néant, le temps d’une seconde, plus, moins, aucune idée le temps était bizarre dans les entrailles de Red. Je fus ensuite recraché à la lumière du jour. Le deuxième soleil avait disparu. Teach semblait paralysé et la glace fumait autour de lui. Malheureusement, je ressortis couché au sol, position que j’aurais dû avoir avant tout cela. Difficile de profiter de l’ouverture dans cette position.

Tandis que les combattants furent plongés dans une obscurité protectrice par le Rossignol, une foudre enflammée vint percuter l'Empereur pirate. Les éléments se déchaînèrent sur Teach, sans lui laisser le temps de respirer, sans lui laisser le temps de sortir de sa chrysalide pour se métamorphoser en une chose encore plus terrifiante, encore plus destructrice. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. Lorsque le voile d'ombre fut levé, le spectacle reprit de plus belle. La nuée de pirates et de révolutionnaires s'abattit avec une fougue retrouvée sur le tyran des mers, en combinant leurs attaques, leurs techniques et leurs pouvoirs. C'était une scène grandiose, un dernier acte digne de la chute d'un personnage de la carrure de Mannfred.

Mountbatten jouait et assistait à la représentation. Il assénait des coups au Malvoulant, mais appréciait observer le combat d'un œil plus analytique. L'alliance était puissante, mais était-elle suffisante pour achever l'immondice qu'était l'Incarnation du Mal ? L'offensive de la fille Taghel et du Rossignol l'avait affaibli, mais pas éliminé. Il tenait toujours debout, et eut suffisamment de force pour attraper la Mink. C'était sans compter sur un libre pirate, qui trancha l'avant-bras du Malvoulant pour sauver la lapine. Un spectacle aussi impressionnant que dangereux, aussi majestueux qu'intriguant.

L'espace d'un instant, Mountbatten réfléchit avec cynisme sur le bien-fondé de sa présence dans cette bataille. Le faisait-il par idéal ? Mais alors, quel idéal ? Le même que la Marine et le Cipher Pol s'étaient évertués à détruire ? Non, peu probable. Le commandant d'élite idéaliste qu'il fut était parti pour de bon. Le Gouvernement Mondial s'était servi de lui dans ses guerres : d'abord à Kanokuni, ensuite à Vindex. L'officier qu'il était avait combattu sans flancher, avec honneur et panache… Mais pour quelle récompense ? Quelle reconnaissance ? Ces enfoirés l'avaient accusé d'un régicide qu'il n'avait pas commis. Il n'avait été qu'un fusible, comme il en existait tant d'autres. Red, sous certains aspects, en était un aussi. Alors, du soldat d'élite qu'il était, du marin convaincu de ses valeurs et de ses aspirations, il ne restait qu'un homme amer, froid. En quête de vengeance. Alors était-il là par intérêt personnel ? C'était déjà plus convaincant. Red et Izya lui avaient donné de bonnes raisons pour rejoindre ce conflit. Un cadran à Armada, et une aide précieuse pour atteindre son but.

Laver son nom.

Le Fantôme sourit. Il était peut-être temps de leur montrer qu'il était digne de leur confiance, et qu'il allait leur être aussi utile qu'ils le seraient plus tard pour lui. Si les pirates ne respectent qu'un code d'honneur variable et aussi réduit que possible, il savait que les mots échangés sur la cité flottante n'étaient pas vides de sens. C'est bien parce qu'il croyait en ces personnes qu'il s'était lancé sans aucune restriction sur le champ de bataille, une fois encore.

Activant son pouvoir du démon pour brouiller la perception de Teach, le Marijoan fonça à toute allure sur l'ennemi, à grands coups de sorus, puis bondit de quelques mètres à l'aide du geppou. Derrière lui, la poussière se souleva derrière son passage.

Sur la gauche.

Malgré la douleur venant de son bras, Mannfred avait bel et bien détecté l'homme invisible, et s'apprêtait à abattre son membre disponible sur lui. Par conséquent, Mount décala sa trajectoire plus à droite pour esquiver à temps, et se rapprocher à une distance menaçante pour la jambe gauche du Malvoulant. Comme prévu, son sabre vint fendre l'air à l'endroit où le Fantôme se trouvait quelques instants auparavant. Son mantra devenait de plus en plus affûté, et venait de lui sauver la vie une fois de plus. En approchant de sa jambe, Mount prépara ses deux sabres, Yakikatsu et l'Amante.

Sans le vouloir consciemment, mais en y aspirant inconsciemment, ses lames se recouvrirent d'une peau noire pour la première fois. Sur le moment, le vétéran de Vindex n'y fit pas attention, trop concentré sur l'action en cours ; mais lorsqu'il apprécia l'aisance avec laquelle il trancha la jambe du Malvoulant, il comprit. Son haki s'était éveillé, et l'avait aidé à estropier l'Empereur pirate.

À peine remis de la foudre et du feu, voici qu'il lui manquait désormais deux membres. La situation devenait critique pour celui qui avait fait trembler les mers et océans du globe pendant plusieurs longues années.

"- ALLEZ-Y ! FINISSEZ-LE !" Harangua Mount, à l'attention du reste des combattants.

Ces derniers ne se firent pas prier. Déjà, plusieurs d'entre eux approchaient pour tenter de porter l'hypothétique coup de grâce à l'homme au sourire carnassier et au rire gras et cauchemardesque. Dans le même temps, ce qui restait de son cocon s'embrasa, lui barrant une potentielle porte de sortie.

J'en suis donc rendue là. Oui, cher lecteur, désolée de t'imposer un retour en arrière si près du climax, mais nous voilà donc à l'extérieur à l'arrière du navire de glace. J'ai retrouvé un peu mes esprits en entendant Lola, mais pas ma force de volonté car j'obéis comme une sans-âme à la suggestion de la Mink. Et alors que je commande les hommes de la coalition, secondé par Marvin le cyborg, repoussant les dernières hydres et autre monstruosités végétales, une question me traverse l'esprit.

Qu'est ce que je fais là?

Je n'ai pas traversé toutes ces épreuves depuis des mois et des mois pour finir plantée comme une cruche à cent mètres de l'action! Non, non, et re non! Ils sont tous là-bas, au cœur de l'iceberg, à planter un clou dans le cercueil de Teach... Moi aussi je veux contribuer réellement à sa chute. Je veux le voir dans les yeux quand il expirera son dernier souffle, cet enfoiré qui m'a arraché les ailes. Et bien qu'elle aient repoussé depuis grâce à la magie du fruit de l'œuf, il n'en reste pas moi que je grade en moi la rancune, comme une vieille plaie qu'on adore gratter et que ne cicatrise jamais vraiment.

"J'y vais." annoncé-je simplement au second de Red.

Je me met en route. Etrangement, maintenant que mon esprit est sorti du brouillard, mon corps me paraît plus léger, plus mobile. Je n'ai plus l'impression de me trainer comme un cadavre. Par contre, le prix évident à payer pour ce regain de forme c'est le retour de la douleur. Mais je n'en ai cure, c'est une vieille amie dont j'ai appris à m'accommoder avec l'âge. Je sais comment la faire taire : il suffit de lui donner un os à ronger, comme un grosse envie de vengeance, par exemple. Soudain, un fracas terrible me fait lever la tête, je reconnais bien là le haki de Red. Je sais aussi que je dois me hâter. Car déjà je distingue la silhouette draconique d'Izya déficher le ciel et balancer la sauce. En espérant que ce soit assez épicé pour l'Empereur!

Moi, je ne peux ni ne veut rester en retrait! Je me dois de faire quelque chose et ça va piquer! Usant du geppou, moi aussi j'emprunte la voie des airs, et ceci faisant, j'use des capacités de mon fruit pour rappeler à moi tous les restes de mes poisons qui trainent partout sur l'île et qui ont combattu les plantes du Malvoulant. Tant est si bien qu'au dessus de moi se forme une magnifique sphère orange vif d'une toxine qui dessèche tout ce qui a le malheur d'entrer en contact avec. Je regarde dans le trou creusé par Red et élargi pas l'autre foutue rouquine, j'u vois ma fille se faire malmener. Patience, Lola, j'y suis presque! Heureusement je distingue Reyson et Mountbatten sortir ma protégée de ce mauvais pas. Chacun prélevant son tribut sur l'Empereur. Et finalement, le Fantôme hurle de le finir, et moi de lui répondre.

"Ecartez-vous tous de lui!"

Et je balance sur le monstre ma boule de poison. Malheureusement pour moi, il la fend en deux avec son crochet. Même dans cet état c'est si facile pour lui que ça en est désespérant. Sauf que je m'y attendais un peu, et je n'ai pas relâché mon emprise sur mon liquide. L'agent orange reste donc suspendu dans les airs sous la forme de deux demi-sphères, et j'ai le plaisir de savourer un éclair se surprise sur le visage de mon ennemi. Avant de commander à mon fiel d'entourer ma Némésis Un sourire satisfait se dessine sur mon visage alors que du sang perle de mon nez, de mes yeux et de mes oreilles. Maitriser autant de poison et avec autant de précision à un coût, apparemment. Je n'arrive même plus à me maintenir correctement dans les airs grâce au geppou. Je ne peux que me laisser choir aussi délicatement que faire ce peut vers le bord du gouffre.

Et une fois posée, je contemple mon œuvre. La peau de Teach se parchemine et s'effrite à vue d'œil. Il est donc à ce point affaibli que même mes poisons l'affectent? Tant mieux! Car cette fois, je ne pense plus pouvoir utiliser mes pouvoirs! Et d'un autre coté, de le voir ainsi se momifier sous l'effet de mon attaque me galvanise. Mais ce n'est pas à moi de porter le coup de grâce. Je me contente juste de bien observer ce qui va suivre, ce n'est pas tous les jours qu'on fait chuter un Empereur.

Sur la proue du vaste navire d'acier qui émerge des profondeurs comme un léviathan remontant à la surface, trois silhouettes qui n'ont plus d'humain que l’adjectif vaguement, ont le regard braqués sur l'iceberg le plus funeste du Nouveau Monde et sur le combat titanesque qui est en train de finir de s'y dérouler. Aucun des chefs du sinistre mouvement en Marche n'a la faveur du haki de l'empathie, trop bassement humain aux yeux de ceux qui ont fait le choix de devenir bien plus que de simples mortels. Mais leurs sens améliorés et modifiés compensent largement ce manque. Et pendant que les trois cyborgs balaient le champ de batailles, analysent les corps qui jonchent la glace, comptent les navires échoués ou en feu, passent sur les défenses éventrées et jetées au sol, les impacts de frappes monstrueuses, traversent les fumerolles orange et sales qui nappent le champ de bataille pour observer les hydres démembrées et mortes, la lecture de la situation devient parfaitement évidente. Les flottes réunis par Teach pour ce huitième anniversaire ont étés battus en brèche, et quelque part sous la glace, l'empereur est visiblement en train de vendre chèrement sa peau.

Ce qui signifie surtout que pour la première fois depuis son dernier duel avec le seigneur des Glaces, le Malvoulant a trouvé des adversaires à sa mesure.

-Ça ne sent pas bon...
-On attaque ? Ils n'ont pas pu causer autant de dégâts sans souffrir lourdement eux aussi.
-C'est évident, mais jusqu'a quel point ?
-Android, va voir. Suivant ce qu'il se passe la dedans je déciderai si on cherche à le sortir de la ou si on attaque. Fais vite.

Car pendant que les cyborgs disputent, la bas sur l'iceberg, c'est tout le haut de la forteresse qui semble soudain se disloquer.

Grinçant comme une scie ripant sur un os qu'on ampute sur un patient hurlant, plus glaçant que les sordides corps congelés et leurs poses grotesques qui jonchent la fin de Toreshky, le rire de Teach est celui d'un dément, rendu encore plus terrifiant par les dégats qu'il encaisse sans manifester la moindre trace d'humanité...

Sous les éclairs tombant du ciel son visage à brulé, ses yeux ont explosés dans leurs orbites qui dégoulinent d'une ichor sombre, des tentacules veineux jaillissent anarchiquement des moignons de ses membres tranchés, sa peau se calcine et fond sous l'effet du poison, ouvrant dans sa chair a vifs d'horribles blessures ou l'on aperçoit de sordides grouillements végétaux, comme si le monstre n'était à l'intérieur qu'un sac remplis d'horribles vers.

Et pourtant il continue de rire...

-ALORS !? QUI ME FINIT ?! JE SUIS LE MALVOULANT ! ET AUCUN HOMME NE M'ARRIVE A LA CHEVILLE !

L'air devient électrique, juste avant qu'une onde de haki ne s'échappe du corps martyrisé de l'empereur. Le sol de la salle se fissure autour de lui comme si une météorite venait soudain de frapper sa position, l'air lui même semble se briser, se fragmenter, comme si vous vous trouviez au cœur d'une galerie de miroir qui auraient tous volés en éclats d'un seul coup. Les parois sont soufflés et brisés, la brèche laissée par Red s'effondre en s'élargissant, transformant la salle souterraine en un cratère de glace à ciel ouvert. Et sur le chemin de l'onde invisible, la haine de Teach se met à hurler dans chacun des esprits qui l'entourent, ne laissant debout autour de lui qu'une poignée d'adversaire assez fort ou assez insensible pour ne pas sombrer immédiatement dans l'inconscience face à la violence et la brutalité de cet assaut.

Mais Teach n'a pas fini. achevant de le débarrasser de ses dernières traces d'humanité les filaments végétaux qui s'échappent de ses plaies se referment sur lui, l'ensevelissant, le protégeant en le recouvrant d'une couche grouillante de lianes qui le transforme en un étrange golem de plantes pendant que d'autres se jettent sur les êtres vivants encore debout autour de lui.

A l'article de la mort comme en pleine forme. Teach refuse de s'avouer vaincu et semble bien décidé a emporter dans la tombe jusqu'aux derniers de ses adversaires.

Haki Royal: