Le Ponéglyphe d'Hinu Town - Partie 1

Rappel du premier message :

Voilà maintenant deux jours que je traverse le désert en quête d'une ville où je pourrais renforcer les informations que j'ai répertorié. Je suis vêtu d'un short ample blanc, d'un haut de soutien-gorge rouge et de mon indémodable cape rouge. J'ai accordé cette tenue avec des lunettes noires et d'une paire de tong noires également. Mes cheveux sont détachés et virevoltent au rythme du vent ... pour ainsi dire, ils ne bougent pas, à cette heure-ci, il n'y a pas l'ombre d'une brise dans ce désert. Et j'ai beau traverser le désert depuis deux jours, la fatigue ne me guette pas tant que ça, j'ai su user de mon arme climatique pour faire tomber la pluie, pendant un laps de temps très court dû à la chaleur insoutenable des lieux, mais au moins assez longtemps pour ne pas finir mourir desséchée.

C'est finalement après ces deux jours de marche que la capitale de ce petit royaume se profile devant moi. Enfin, ce que je pense être la capitale vue la grandeur de la ville vers laquelle j'avance d'un pas plus rapide. Mais entrons plutôt dans le vif du sujet, que suis-je venue faire ici ? Eh bien, il y a maintenant plusieurs mois, j'ai pu écumer les îles de West Blue et l'une d'elle m'a apprit énormément de choses. La Nouvelle Ohara, l'île où les plus grands archéologues ont marqués ce monde il y a plus de cent ans maintenant, cette île où chaque connaissance est contrôlée par le gouvernement semble avoir oublier quelques ouvrages.

En effet, lors de ma visite sur cette île, j'ai pu assister à des affrontements terribles entre le gouvernement, les pirates ainsi que la révolution. Profitant de ce carnage général, j'en ai profité pour m'introduire aux étages interdits au public du nouvel arbre de la connaissance, mes recherches m'ont menées jusqu'à des ouvrages traitant d'une stèle mystérieuse cachée sur Hinu Town. Mais ce n'est pas tout, en fouinant dans des écrits rédigés dans une langue oubliée, j'ai pu faire le lien avec les ponéglyphes. Cependant ... la langue inscrite étant encore plus ancienne, je n'ai pas pu accéder à tous les rouages de cette énigme, mais des mots sont ressortis et m'ont interpelé. Cette stèle renfermerait la recette de la véritable Dance Powder, cette poudre mystérieuse, presque magique qui serait capable de faire tomber la pluie. Enfin un ponéglyphe digne d'intérêt ! Si je trouve la recette de cette Dance Powder je pourrais alors devenir une véritable menace pour ce gouvernement et pourquoi pas trafiquer mon arme climatique pour la rendre plus puissante.

« Allez Lise ... »

Sans perdre une seconde, je me glisse parmi la foule de la grande ville à la recherche d'un endroit où je pourrais glaner des informations sur cette mystérieuse stèle. Les ponéglyphes doivent rester secret, je ne dois à aucun moment prononcer ce mot. Mes yeux analysent le moindre endroit où je pourrais m'introduire pour espérer avoir quelques informations. J'essaye un premier bar où il n'y a que trois personnes qui se battent en duel au bar, j'essaie de demander au tenancier s'il a entendu parler d'une stèle cachée dans le désert de l'île. Rien que ça a fait fuir les seules personnes présentes dans le bar, ce qui m'a valu de me faire jeter en beauté de cet endroit en me faisant insulter de danger public.

« Quel accueil ... »

Un second bar un peu plus bondé attire alors mon attention, la fougue de la jeunesse me permet de me relever d'un bond et de filer vers cet endroit en courant, faisant cliqueter mon arme climatique bien visible attaché à ma cuisse droite. J'entre en trombe dans cet endroit bondé, non sans me faire reluquer par la vingtaine de mâles présents dans l'endroit qui semblent tout émoustillés de voir un bout de femme un peu dénudée entrer dans leur endroit fétiche. J'avance l'air de rien jusqu'au bar où une femme de dos est installée, je ne porte pas attention à sa présence et m'accoude alors à ce dernier en souriant au tenancier.

« Bonjour, navrée de vous importuner. J'ose espérer que vous n'aurez pas la même réaction que vos collègues, mais je suis à la recherche d'une mystérieuse stèle qui serait enfouie dans le désert de votre île. Vous n'auriez rien entendu à ce sujet par hasard ? »

« Euh ... plus bas ma petite demoiselle ... »

Soudain, mon annonce semble avoir fait l'effet d'une bombe, il n'y a plus aucun bruit, plus aucun brouhaha dans ce bar pourtant bondé. Tous les regards sont rivés sur moi, je ne daigne pas me retourner, je sens leur jugement peser sur ma personne. Un homme bourré lance même sa bière à mes yeux, elle éclate alors contre mon tibia.

« Casse toi de là sale folle ! Tu veux que le gouvernement nous tombe dessus ?! Personne parle de ça ici ! T'es complètement tarée. Fout pas la merde ici, va donc faire chier ces intellos de l'école d'archéologie. »

« Une école d'archéologie ? »

En tournant la tête pour regarder l'homme à la tête de cette annonce, mon regard croise celui de la femme à mes côtés. Ce regard si profond ... en sait elle plus sur ce sujet ? Je passe rapidement à autre chose pour me tourner vers l'assemblée, clamant haut et fort d'un ton très assuré, peut-être un peu trop.

« Si ce gouvernement vous fait si peur je peux vous en débarrasser, dites moi simplement où est cette stèle, sa découverte pourrait bouleverser les recherches archéologiques liées au climat. »

Je met alors en avant ma cuisse droite, faisant cliqueter mon arme climatique. Plus personne ne dit rien pendant quelques secondes avant de rire aux éclats, ils se moquent de moi ?! Qu'ai-je donc dit de si drôle ? De nouvelles bières sont lancées à mes pieds, me voilà complètement perdue face à ce groupe unifié pour se moquer ouvertement de moi. Je ne cherche qu'à faire des découvertes archéologiques pouvant faire avancer le monde ... la connaissance fait donc cet effet sur les ignares ? C'est navrant ... je reste un instant immobile, espérant que quelqu'un va daigner me venir en aide.

Ahah ! Il sait ! Hourra ! Nous n'aurons donc pas à nous farcir des heures et des heures de lectures !

- Nos pass ? Si on en a pas, tu vas faire quoi ?
- Disons que rien ne m’obligera à vous aider!
- Ah oui ? Vraiment rien ?

J'abaisse mes lunettes pour le fixer directement dans les yeux avec un air de défi moqueur tandis que lui semble clairement se méfier de moi, ce qui est exactement ce que je recherche comme réaction.

- Tu sais, si tu nous aides pas, on pourrait devenir très chiantes... Alors que si tu nous dis juste sur la carte où se trouve cette stèle, on te laissera tranquille et on disparaitra de ta vie pour toujours.

Je marque un petit temps ou je le fixe toujours avec mon air de défi avant de regarder une seconde ses papiers puis de revenir à lui, histoire de le laisser imaginer ce que pourrait être la sentence si il refusait. Et quelques secondes après, je reprends pour appuyer là où il faut.

- Alors, tu choisis quoi ?

Ses yeux trahissent légèrement le fait que je l'impressionne, tellement qu'il déglutit un instant avant de finalement se reprendre...
- Je suis habitué aux femmes chiantes, donc une ou deux de plus ou de moins, ça ne me changera pas la vie.

Je lève un sourcil sous son affirmation avant de me redresser. Si seulement je pouvais lui montrer directement qui je suis, je suis certaine que sa réaction ne serait pas aussi courageuse... Lui aussi se remet droit sur sa chaise, assez pour attraper sa carte et nous la montrer.

- Et puis, même si vous me volez ma carte, je vous souhaite bonne chance. C'est moi qui l'ai dessiné. Je suis le seul à pouvoir la comprendre !

Et effectivement, le peu qu'il nous en montre avant de nous la replier sous le nez n'augure pas de très bon talent de dessinateur... d'autant que personnellement, moi, les cartes, je préfère quand c'est les autres qui les lisent pour moi. Mais Lise est peut être une érudit en carte ? Je lui jette un coup d'oeil discret, mais à voir la moue perplexe qu'elle tire, faudra repasser...

- Dites-moi pourquoi vous recherchez la stèle et si vous faites partie du Gouvernement Mondial ?

Le gouvernement mondial hein...

- C'est ça oui. On est du gouvernement, et on veut vérifier que la stèle... va bien. Et comme tu sais où elle est et qu'on a pas toute la journée, en nos qualités d'agent du gouvernement, tu vas bien gentiment t'exécuter, hein ?

Est ce que je suis crédible ? Absolument pas. Mais je m'en fou en fait. Et d'ailleurs, le voilà qui pouffe de rire un instant avant de répondre.

- C'est pas beau de mentir. Le Gouvernement Mondial sait où elle se trouve. Elle est surveillée par la Marine. C'est inscrit dans ces livres, où une bonne partie a été noircie par le Gouvernement Mondial, lui-même.
- Si tu connais la réponse, alors pourquoi poser la question monsieur je sais tout ?
- Pour savoir à qui j'ai affaire et dans quoi je risque de m'embarquer. Donc pourquoi recherchez vous la stèle ?
- Ça semble évident non ? Pour savoir ce qu'il y a écrit dessus.
- Donc vous savez lire la langue interdite ?

Ah ! Question piège petit malin. J'ai bien retenu que selon ses dires, ceux qui savent lire cette langue sont des ennemis du Gouvernement Mondial. Et même si je ne connais Lise que depuis peu, je suis pas du genre à balancer les gens avec qui je traine. De toute façon, cette conversation commence à devenir trop longue.

- T'as qu'à nous guider jusque là bas et tu sauras.

Cette fois, je crois bien que j'ai réussi à piquer sa curiosité. Le voilà qui semble entrer en grande réflexion tandis que la demoiselle aux cheveux d'argent et moi attendons son verdict.


- Je te jure ! Quelque chose m'a frappé ! J'ai mal !
- Sauf qu'il n'y a rien !
- Y'a rien, y'a rien... Et ce bleu là, il vient d'où ce bleu ?!
- Bah... Tu as du te cogner...
- ET CETTE PLUME ?!
- Une plume ?
- Oui, là, regarde ! Elle est énorme !
- Oh bordel, mais qu'est ce que c'est ?!
- J'en sais rien. Ça doit appartenir à un très, très grand oiseau blanc.
- C'est super bizarre cette histoire. C'est peut être lui qui t'a frappé ?
- Mouais, à mon avis on ferait quand même bien de vérifier que tout ailles bien dans les étages...
- Pour rendre sa plume a son propriétaire ?
- Ah non, je la garde, je suis sûre qu'elle plaira à mon chat.
- Ah oui, le chat de monsieur, je l'avais presque oublié celui là...
- Bon allez, faisons le tour, ça coute rien, et puis on est payé pour ça.


- Vous ne craignez ni la Marine, ni le Gouvernement Mondial, si je comprends bien ?
- Ah ! Qu'est ce que tu crois ! Je suis... une reine moi ! Une puissante dragonne primée à plus de 200 Millions de berrys !
NON NON NON IZYA TU PEUX PAS DIRE ÇA !
Qu'est ce que c'est relou de cacher son identité...
- Une personne lambda... Qui se balade sur cette île... Bref, non. On y va ?

Et surtout, vous oubliez bien ce que je viens de dire hein... On part et on oublie... Rah... Bordel...Mais pendant que je suis entrain de me maudire intérieurement pour mon comportement tout sauf discret, le garçon en face de nous réfléchit avant de finalement ouvrir la bouche au moment où, derrière nous, la porte de la salle où nous sommes s'ouvre.

- Je veux bien vous aider, mais faite en sorte que je sois un otage. Je n'ai pas envie d'être reconnu comme criminel, même si j'ai envie de savoir ce qui est inscrit sur ce cailloux. Qu'en dites-vous?
- Tout vas bien par ici ?
- Un otage ?
- Otage ? Il y a une prise d'otage ?! Je savais qu'il passait quelque chose de louche ! SECURITE ! ON A AFFAIRE A UNE PRISE D'OTAGE !
- Non mais t'es con ou quoi ?! On en sait rien ! Excusez le hein, il débute encore...
- Ah non mais il a raison, on prend ce gamin en otage et on s'en va ! Lise : à toi de jouer !

Rapidement, je me suis placée derrière l'étudiant et j'ai dégainé ma lame pour la mettre sous sa gorge. Si avec ça, on est pas crédible au niveau prise d'otage, je ne sais pas ce qui leur faut !

Cet homme n'avait pas à être aussi audacieux. Non mais sérieusement, sa façon de nous répondre ? Il y en a ici sur qui le soleil tape plus fort que d'autre. En tout cas, Séléna lui fait bien vite comprendre qui mène la danse ici, dans cet échange verbal il y a clairement un bon niveau des deux côtés et certaines informations ne tombent pas dans les oreilles d'une sourde. Je reste à ma place, assise de côté sur la table, les bras croisées après avoir réajusté ma cape comme une maman de quarante ans attendant ses enfants devant l'école, ou assistant à une dispute entre ses enfants, c'est à peu près le principe du schéma là. Ce qu'ils sont fatigants à parler autant.

Néanmoins, dans tout ça, mon regard reste figé sur Séléna, elle nous cache quelque chose. Ce prénom ne doit même pas être son vrai prénom, et à bien la regarder derrière ses lunettes et ses cheveux beaucoup trop brillants, je discerne quelqu'un ... mais qui ? C'est rageant, cette impression de déjà vu sans pour autant se permettre de questionner la personne en face de nous, au risque d'être quelqu'un de véritablement bizarre. Je me relève de la table alors seulement en sentant que l'ambiance commence à devenir électrique entre ma collègue et le jeune homme que je commence à saisir. Il est allié à un groupe d'itinérant des sables ? Il pourrait sérieusement nous être utile.

« Vous allez nous faire repérer, ça va m'énerver. »

Déjà que notre entrée en scène était tout, sauf discrète, on dirait qu'il va falloir s'attendre à bien pire. Alors que l'opposition continue entre Séléna et le jeune Aquila m'ayant serré la main ma foi, assez poliment sans me l'écraser, du mouvement est en train d'approcher à l'extérieur et aucun de nous ne l'entend venir. Trop occupés à ne pas s'écouter. Les portes s'ouvrent alors et le mot fatidique est lancé, je m'empresse de couvrir la bouche de Séléna en soufflant ... mais c'est trop tard, je baisse alors ma main.

« C'est ennuyant, quel manque de civilité vous deux, vous parlez trop fort. »

« Ah non mais il a raison, on prend ce gamin en otage et on s'en va ! Lise : à toi de jouer ! »

« Ah donc c'est à moi d'ouvrir la voie ? »

En face de nous, la lourde porte de la bibliothèque s'ouvre alors, laissant passer cinq hommes armés et vêtus de tuniques, apparemment des gardes de l'académie. Nous voilà dans de beaux draps. J'affiche un sourire amusé en passant à côté d'Aquila, lui lançant un clin d'oeil au passage. Tout en marchant, je remonte mes longs cheveux argentés et légèrement ondulés pour les attacher en queue de cheval haute. Les choses sérieuses vont commencer, rapidement, je dégaine mon Climat-Tact que je fais habilement rouler sur mes avant-bras avant de rassembler les trois bâtons pour en obtenir un complet que je tiens dans mon dos. Les mains jointes dans mon dos, je commence à faire tournoyer mon arme climatique derrière moi, emportant légèrement ma queue de cheval dans l'ondulation du vent qui s'échappe de mon Climat-Tact.

« Intruses en vue ! Ne bougez plus. »

« Navrée messieurs, mais nous retenons en otage l'un de vos étudiants et ... »

« Relâchez-le immédiatement et lâchez ce bâton de majorette ! »

Ainsi donc cet homme ose me couper la parole et m'insulte de majorette ? Je souris nerveusement, tandis qu'en tournoyant, mon arme est déjà en marche, plusieurs bulles climatiques s'en sont échappées et ont commencées à se former au dessus du groupe entrant, commençant à leur faire de l'ombre. Ces derniers daignent enfin lever le bout de leur nez pour voir mes nuages dont je suis si fière. J'arrête de faire tournoyer mon arme pour finalement frapper violemment le sol avec en la tenant de ma main droite. Ils ne savent vraisemblablement pas qui il ont en face d'eux, j'élève alors la voix et d'un ton fort.

« Cessez de me couper la parole et de m'insulter. Occupez vous plutôt de votre sort. Bien qu'il soit à présent, trop tard. »

« Nous vous aurons prévenu. »

« Attend ! Ces nuages n'ont rien à faire ici ... cette gamine, avec le bâton ... elle utilise ... »

« Thunderbolt ... TEMPO ! »

Pas un mot de plus ne pu sortir de leur bouche, les cinq gardes présents se firent surprendre par la foudre tout droit sortie de ces nuages éphémères qui se dissipèrent bien rapidement après l'orage. Orage puissant qui souffla de nombreux livres et fit exploser quelques vitres de la bibliothèque, je ne fis pas attention à Aquila et Séléna, leurs réactions ne m'intéressaient guère, j'affichais simplement un sourire satisfaite en attendant que le tonnerre termine de gronder, avant de reprendre.

« Maintenant. Ils sont KO, et ne devraient pas se relever de si tôt, courrez ! »

J'attrape Aquila par la manche pour le tirer en avant, en lançant un regard à Séléna pour lui indiquer que nous pouvions avancer. C'est ainsi que nous quittons donc cette bibliothèque, aussi brusquement que notre entrée en scène. Je cours alors, en prenant soin de sauter au dessus des corps cramés et puant des hommes foudroyés qui sursautaient à cause des coups de jus qu'émettent leur cerveau après ce coup de foudre. À peine sortis de la bibliothèque nous voilà face à une horde d'étudiants rameutés par l'agitation dans la bibliothèque. Sans le vouloir, ils nous bloquent tous le passage et risquent d'être des dommages collatéraux s'ils ne se poussent pas. Au loin sur la droite, au bout d'un couloir, nous pouvons entendre de nouveaux gardes sommant les étudiants de les laisser passer pour nous attraper. Les jeunes ne semblent vraiment pas vouloir bouger et nous regardent d'un air ahuri ... impressionnés ou abasourdis je n'en ai que faire et nous devons passer. Je tire alors Aquila par l'épaule, rangeant deux de mes armes climatiques pour ne garder que celle de la foudre que je fais tournoyer dans ma main droite, libérant une bulle électrique en son extrémité. Bulle électrique que je pointe sur le visage du jeune homme à mes côtés.

« Veuillez faire place s'il vous plaît. Ou lui comme vous ... risqueriez de le payer de vos vies. »

Du coin de l'oeil je vois les gardes se rapprocher.

« Séléna. Tu dois faire quelque chose maintenant ... s'il te plaît. »

Dans la foule bloquant les gardes, j'aperçois alors un jeune homme tenant une plume impressionnante et blanche, se demandant si cela appartient à l'une de nous. Mon regard se déporte alors sur Séléna que je fixe en fronçant les sourcils.

« Quoi que tu saches faire. Vous nous avez mit dans cette situation avec le jeune étudiant. Mon Climat-tact pourrait foudroyer ou balayer ces étudiants avec un cyclone. »

J'hésite ... me voilà hésitante face à une situation qui met en cause ma propre vie. Suis-je prête à attaquer une centaine d'étudiants pour ma propre survie ? Séléna va devoir agir ... je ne serais pas assez rapide, cette foutue hésitation me paralyse, arme sous le menton du jeune homme que je maintiens par ma main.

Gnagnagna "Séléna tu dois faire quelque chose maintenant" blablabla.

Non mais cette violence ! C'est censé être moi la méchante pirate de l'histoire là ! Mais non. Non. Comme d'habitude, me voilà confronter à des gens bien plus inhumain que moi.
Et après c'est de moi qu'on a peur. Non mais franchement.

Mais clairement oui, va falloir que je fasse quelque chose si je veux pas que cette furie massacre d'autres pauvres gens ! Non mais franchement, moi quand je lui ai dit de faire quelque chose, je pensais simplement à une diversion le temps que je saute par la fenêtre avec elle et l'otage. Mais non, elle a pas compris ça comme ça et maintenant nous revoilà au niveau du hall d'entrée de l'académie, totalement cerné par tous les érudits et protecteurs du coin, et sans vraiment solution de secours.

- Tsss...

Ça m'énerve quand ça devient n'importe quoi comme ça ! Et du coup je fais quoi moi ? Nuage de fumée et on disparait ?

Ouais, y'a de l'idée. Tellement qu'avant que Lise mette ses menaces à exécution, je me penche en avant et souffle du brouillard tout autour de nous pour nous cacher au milieu.

- T'es sûr de ce que tu fais ?! Séléna !?!

Sûr ? Absolument pas. Mais maintenant qu'on est au milieu d'un nuage de brume assez épais pour que plus personne ne nous voit, je les attrape tous les deux par le col et disparait du nuage grâce à une suite de soru assez rapide pour nous faire évacuer la zone et nous ramener dehors. Et ce sans blesser personne de plus.
Et une fois dans le sable du désert, je nous entoure d'air chaud pour nous faire disparaitre aux yeux de tous d'un simple geste de main tout en prévenant les deux autres dans un murmure.

- Pas un bruit, on avance lentement vers la ville et sans geste brusque.

Est ce que je prends le temps d'expliquer à notre otage ce que je suis entrain de faire ? Non, évidemment. Mais toujours est-il qu'il doit surement le remarquer alors qu'on avance de manière très bizarre et que malgré cela, aucun œil ne se tournent vers nous d'un air louche. Parce que oui, nous sommes invisibles, et j'ose croire que Lise l'a compris de manière à gérer le gosse qui est entre nous alors qu'on avance prudemment.

Et même si l'IHAS n'est qu'à quelques centaines de mètres de la ville, il nous faut bien une bonne demi heure pour nous réfugier dans une ruelle sombre et me permettre de lever mon contrôle du climat. Ce qui me permet alors de me retourner vers les deux autres pour remarquer que si moi j'ai bien supporté la chaleur imposé par le mirage, les deux autres en revanche semblent en nage.

- Bon, je pense qu'on les a semé. Du coup, monsieur le guide, c'est par où la stèle interdite ?

De longs moments s’écoulent et Farore et Genco n’ont aucune idée de ce qu’il peut se passer dans l’institut mais leur couverture actuelle reste intacte. Alors que les deux mafieux poursuivent leurs ventes de babioles en tout genre, Sexton sa rapproche furtivement de Farore en haletant, sûrement fatigué par sa course.

« Bon.. Je sais ou faut aller. Il marque une petite pause avant de reprendre. Ces gens sont complètements dérangés, heuresement que vous êtes plus avec eux. Ils ont un grave souci d’ordre mental. »

Farore tape du pied sur le sol, lui intimant d’un simple geste de main de bien vouloir en venir aux faits.

« Ils cherchent une stèle dans le désert, sûrement pour lire un truc. »

« S’il y a une stèle il y a une tombe, s’il y a une tombe y a forcément de l’or ! Souvenez-vous l’enterrement de Joe le Putois deux-fois. Il a été enterré avec plus d’or que la réserve gouvernementale ! »

Sexton hoche positivement de la tête avant de poser ses mains sur ses petites hanches pour reprendre avec un air rempli de fierté.

« C’est même mieux que ça… Je sais où elle se trouve ! Le petit gars qui leur sert de guide a dit : La stèle est dans nécropole du Grand Shah. Il a été le plus grand des rois dendériens, une civilisation disparue aujourd'hui. Apparemment, il serait enterré avec son plus grand secret et c'est le seul lieu qui serait étroitement gardé par la Marine. »

Genco hoche négativement la tête, avec une moue plus que dubitative.

« Non… Ça pue ça. Moi je dis qu’on rentre sur Manshon. »

Farore se dresse droite comme i, presque indignée parce qu’elle vient d’entendre et vocifère contre son subalterne.

« Ah oui ? Un trésor gardé secret par la Marine et toi tu n’en veux pas ?! Tu iras expliquer alors, à Don Carbopizza pouquoi tu reviens les mains vides alors que l’une de ses lieutenants voulait mettre la main sur le trésor hein ?! Abruti ! Sors la carte et grouille. »

Genco marmonne tandis qu’il se met à fouiller la selle du dromadaire afin de mettre la main sur la carte, il lui faut bien cinq minutes pour la trouver et la déplier à même le sol.

« C’est ça ?! Nécropole de Nez Fer Tétine ? Non… Ah là entre la pyramide de Rat-Meuh-Sès et le mausolée de Toutenbéton. Nécropole du Gran Shah, sérieux ? C’est si simple que ça ? N’importe qui peut trouver le trésor ça veut dire ?! »

Farore administre une claque magistrale sur le crâne de Genco avant de rétorquer à nouveau.

« N’importe qui ? C’est en plein désert et regarde un peu la distance ! Y en a pour des plombes ! Bon. Autant ne pas éveiller l’attention, on part de notre côté pour le moment, on essaie d’arriver avant eux pour trouver une planque et les filer en douce ! Sexton, tu restes avec nous, on file à boire au dromadaire et on se barre illico ! Je ne veux pas d’embrouilles ce coup-ci ! Yallah comme ils disent ici. »

Alors même que je venais d'oublier que Séléna m'avait emmené dans cette bibliothèque d'une bien étrange façon, voilà qu'elle crache maintenant une brume épaisse ? Et à peine sortis de cette école d'archéologie, elle manipule à nouveau le climat pour nous nimber sous une couche de chaleur extrême afin que nous passions inaperçu jusqu'à la sortie de la zone de l'école. Je suis le trio que nous formons sans l'ouvrir ... j'ai plutôt intérêt à rester calme et me taire, nous passons si près des locaux que ça m'étonne même que nous passions inaperçus. Cela dit, la chaleur sous ce mirage est lourde ... je n'ai pas l'habitude de ça, et ça se voit, je sue à grosses gouttes et ça me répugne au plus haut point.

C'est finalement après quelques mètres que nous tournons dans une petite ruelle, Séléna daigne enfin lever ce mirage de la plus simple des manières. Je me relève alors en passant ma main droite sur ma nuque en poussant mes longs cheveux en arrière, tout en soufflant longuement. En moi, une pensée ne cesse de résonner, et mon regard suis la femme à l'origine de cette pensée. Qui est Séléna ? Elle manipule le climat, nous a fait entrer dans l'école sans que l'on se fasse remarquer, crache une brume épaisse ... en plus de cela, l'histoire de la plume retrouvée par ce gamin est-elle rattachée à elle ? Je ne saurais le dire, mais je découvrirais qui est réellement cette femme.

« Bien, si tu ne vas pas nous laisser c'est parfait. Je vous propose d'aller piller le souk. »

De l'extrémité de mon Climat-Tact, j'ai fait sortir quatre bulles bleues et quatre bulles rouges. Ces dernières ont formées un tout petit nuage au dessus de moi, je me suis tournée dos à Séléna et Aquila afin de retirer mon haut. Et finalement, de ce tout petit nuage bas au dessus de ma tête, une pluie fine et douce en sort pour me tomber dessus. Je frotte mes mains ramenées contre ma poitrine en jetant un regard à Séléna qui ne semble pas emballée par l'idée. Aquila quant à lui, ne semble pas savoir où se mettre.

« Non mais on va pas le piller, on a déjà fait assez de dégâts comme ça c’est bon je peux nous acheter tout ce qu’il faut. »

« Ah bah tiens ... tout ce qu'il nous faut ? »

Je finis de me laver les cheveux en les secouant rapidement en arrière. Mes cheveux s'allongent alors le long de mon dos légèrement cambré, la pluie terminant de quitter son nuage, ce dernier se dissipe aussi facilement qu'il est apparu. Ne souhaitant pas remettre mon haut, je l'attache tel un bandeau sur ma poitrine avant de secouer mes cheveux tout juste mouillés et de prendre mon bâton climatique du froid que je replie sur mon bâton climatique de la chaleur. Et d'un geste rapide j'effectue un geste de bas en haut en faisant tournoyer mon arme dans ma main. Ce geste a pour effet de créer un courant d'air chaud l'espace d'un instant, m'en servant pour sécher mes longs cheveux.

« Séléna il va falloir m'expliquer quelque chose ... ta maîtrise du climat est parfaite ... qui est-tu exactement ? Du moins, qui t'as appris tout ça ? »

Je termine alors de me préparer en rangeant mon arme climatique à ma ceinture avant de croiser les bras sous ma poitrine. Nous voilà prêts à partir acheter le plus légalement possible des vivres pour tenir deux jours dans le désert avant de nous dégoter des montures. Cette expédition s'annonce amusante. Cette Nécropole ... c'est donc celle dont le livre de la Nouvelle Ohara parlait. Si c'est bien celle-là, nous risquerions de tomber sur de vieux pièges, la hâte et l'excitation s'emparent soudainement de moi, je sens qu'on va bien s'amuser.

Ah bah d'accord. Y'en a qui son pas pudique pour un berry à ce que je vois. Non mais quelle idée de prendre une douche en pleine rue. D'ailleurs elle devrait faire attention avec ces nuages, j'en connais qui sont resté coincés pendant des mois avec un nuage de pluie au dessus de leur tête. Ahlala, pauvre Argus. Heureusement que j'ai pu l'en délivrer.

Mais entre ça et sa manie de vouloir faire des coups en fourbe, elle serait pirate que cela ne m'étonnerai pas. Sauf que j'ai suffisamment de mal à cacher mon identité comme ça alors le pillage, c'est non, où Léo va me tuer. Et comme si ça ne suffisait pas, la revoilà entrain de me questionner... Décidément elle semble têtue cette Lise.

- Je te l'ai déjà dis, le savoir ne t'apportera que des soucis alors contente toi de Séléna. Quant à ma maîtrise du climat... Je me suis perfectionnée sur Weatheria. C'est une île céleste mouvante spécialisée dans l'art de la météo, tu y trouveras les meilleurs scientifiques et maître de cet art de tout Grand Line.

Une chance pour moi, elle ne me redemande pas quel est mon objet climatique. Et en plus de cela, mon Denden se met à sonner pour couper court à la conversation.

- Désolé, je dois répondre...

Je fais quelques pas vers la sortie de la ruelle pour tenter de m'isoler. Chose qui n'est pas tellement efficace puisque cela me rapproche de la rue du souk qui est bien plus bondée que celle où nous sommes. M'enfin c'est pas comme si j'avais beaucoup d'autres solutions.

- Oui ?
- Iz...
- HEP ! Tu te tais !

Je jette un coup d'œil aux deux personnes qui m'accompagnent en leur souriant nerveusement avant de leur tourner le dos pour engueuler mon escargophone et surtout l'abruti de révolutionnaire qui m'a appelé.

- T'es bête ou quoi ?! C'est toi qui me demande de rester sous couverture et c'est toi qui me grille ?!
- Mais qu'est ce que tu fous ?! Et avec qui ? Le bateau est prêt !
- Ah. Bah le départ va devoir attendre. J'ai un truc de prévu.
- Un truc ? Plus important que rentrer voir ta mère ?

Je souffle. Évidemment que non mais...

- C'est une opportunité qui ne se représentera peut être pas et qui pourrait être bénéfique pour Weatheria... Je peux pas passer à côté comme ça.
- Et je peux savoir ce que c'est ?
- Une histoire de recette secrète d'une poudre magique qui fait pleuvoir qui se trouverait au milieu du désert... Bref, dès que je l'ai on partira.
- Dans ce cas je viens. A nous deux on ira plus vite.
- Avec ta jambe cassé ? Laisse tomber. En plus je ne peux pas me transformer vu que tu veux que je reste incognito.
- Y'a d'autres gens avec toi ? Attends... Me dis pas que l'incident de l'institue...
- C'est pas moi ! Mais... C'était celle avec qui je suis... Mais t'inquiète, je gère.
- Bon... D'accord.
- ...
- Hé Izya, soit prudente d'accord ?
- Mais oui. Allez, je te laisse, je te rappelle quand j'arrive.
- Ça marche, on t'attend.

Et sans un mot de plus, je raccroche avant de me retourner vers les deux autres qui m'attendent.

- Bon, on a pas que ça a faire. Direction le souk, puis le désert ! En route !

Et avant qu'ils ne me posent plus de question, je me retourne pour quitter la ruelle et rejoindre le bazar, ne jetant que de rapide coup d'oeil derrière moi pour vérifier qu'ils me suivent.

Et quelques minutes plus tard, nous nous enfonçons enfin dans le désert sur le dos de trois dromadaire chargé des vivres dont nous auront besoin pour l'aller et le retour. Soit deux jours et deux nuits au total hein ?

Ouais, espérons que ce soit ça.