[Quête] Le Tournoi de l'Année ! | Pv Salem

- « Un instant s'il vous plait, votre sainteté… »

Forcément, il fallait que je l’ouvre. Il fallait bien que je sauve la gamine ! Elle était peut-être forte, mais tenter le diable comme ça, c’était fort. Trop tôt. Avec un grade de colonel ou de contre-amiral, je n’aurai pas bronché, mais là, c’était quand même abusé ! Fort de café même ! Le gros fils de pute cligna des yeux à plusieurs reprises en m’adressant un regard méprisant, tandis que son ainée, Cassanja, en retrait, souriait déjà légèrement. Elle s’était surement attendue à ce que je défende la petite. Définitivement, cette dernière était poisseuse… Mais là, c’était quand même le comble ! Son karma était-il pourri à ce point ? Qu’est-ce qu’elle avait pu bien faire durant sa vie antérieure pour avoir une existence aussi pourrie ?! Même moi qui en rigolait au début, j’en venais même à me questionner dorénavant. Enfin, c’était pas vraiment le moment.

- « Pandore est un élément très prometteur promise à un grand avenir. Je puis vous assurer que l’inscrire dans ce genre d’organisation, c’est se priver d’une future amira- »

- « Raison de plus pour éprouver ses compétences et son potentiel, n’est-il pas ? » Me coupa t-il aussitôt, sourire narquois aux lèvres. « Si en sort vainqueure, nous saurons alors ce qu’elle vaut réellement et je consens même à en faire ma chouchoute… Comme vous l’êtes actuellement avec ma sœur, heh ! »

- « Octavien… Un peu retenue, s’il te plait. Il pourrait y avoir méprise… » Ajouta tout doucement Cassanja.

Pour la première fois de ma vie, j’étais complètement désemparé. Je pouvais lui sortir mille et une raisons, qu’il saurait quoi dire ou trouver une parade… Voire même m’envoyer chier, parce qu’il en avait très clairement le pouvoir. Les organisateurs de l'arène se mirent à se marrer dans leur coin, bien contents de me voir dans un état d’impuissance et de frustration, mais un seul regard de ma part acheva de les calmer. Ils ne voulaient pas que je détruise toute l’île hein ?! Hein qu’il ne voulait pas ?! Ouais, j’étais en rogne. Ou presque. Cassanja qui le sentit se rapprocha de moi et passa sa main droite sur l’une de mes joues, comme pour m’apaiser avec un regard aussi ambigu que sa beauté qui, réellement, avait de quoi troubler n’importe quelle personne. Mon regard pour elle se fit presque suppliant, mais le sourire qu’il suscita m’acheva. La garce jubilait intérieurement…

- « Malheureusement, je ne peux rien faire… L’idée de visiter Shabondy était de mon fait. Celle de venir sur cette île est l’une de ses initiatives. Comment pourrais-je lui refuser ses caprices après qu’il ait frôlé la mort ? »

Sa voix mielleuse et le ton innocent qu’elle prit ne me trompait pas. Elle se foutait clairement de ma gueule. Je crois bien que c’est à partir de ce moment que mon visage devint neutre et que je fermai mon cœur. Un jour, cette salope et son frère me le paieraient cher. Un jour… Mais en attendant que ce jour arrive, il fallait que je ronge mon frein. « Très bien… Je comprends. Permettez que je lui donne quelques conseils bien avant que les festivités ne commencent. » Octavien ce petit chien voulut l’ouvrir, mais cette fois-ci, Cassanja lui fit signe de se taire en un seul regard. Par la suite, elle se tourna vers moi, tapota mon torse et reprit le chemin des loges VIP où je devrais les rejoindre bientôt pour assurer leur protection rapprochée. Son frère maugréa pendant quelques secondes et finit par lui emboiter le pas, ce beau monde suivi par quelques gouvernementaux et certains de mes hommes dont Meilan qui était elle aussi très affectée par la décision…

- « Je suis désolé, gamine. » Fis-je en soupirant… Et pour la première, je m’autorisai à la prendre dans mes bras et la serrer très fort comme le ferait un père avec sa fille ou un grand frère avec sa petite sœur. « C’est pas de bon cœur que je te laisse dans ce bourbier, mais crois bien qu’on est de tout cœur avec toi et que tu ne seras seule. D’ailleurs… »

Je la relâchai à la suite de mes mots avant de détacher le fourreau d’un de mes meitos et pas des moindres. Le Shodai Kitetsu. Pandore voulait peut-être emprunter un autre chemin, mais pour l’heure, elle ne pouvait décemment pas cracher dessus. « Prends-le, c’est mon dernier ordre. A défaut de l’utiliser pleinement, il est assez solide pour que tu en fasses un bouclier, au cas où. C’est tout ce que je peux faire en ce moment pour toi. » En lui remettant le fourreau, je tapotai l’une de ses épaules, compatissant, puis je me mis moi aussi à continuer mon chemin sans un autre mot de ma part. Deux officiels qui nous accompagnaient étaient restés à ses côtés, sans doute pour la conduire dans les vestiaires des combattants. Pour ma part, c’est cinq minutes plus tard que je pris place aux côtés des dragons célestes en loges VIP.

Si les tribunes étaient pleines à craquer, ce qui m’interpella fut la présence du célèbre Black Baron qui conversait tranquillement avec Octavien...

Pour ma part, j’eus un soupir. Les libervithz étaient décidément un cauchemar…

- « Nfufufu ! Cela promet ! J’imagine que vous supportez votre lieutenante, vice-amiral ? »

« Effectivement, je la supporte. »

Ma réponse fut laconique, mais à raison. Ne pas répondre reviendrait à titiller la jeune femme qui s’était retournée vers moi, les jambes croisées, tandis que d’un doigt, elle jouait avec l’une des mèches de sa belle crinière rousse. C’était d’ailleurs un détail qui m’avait toujours troublé : qu’elle et son frère soient roux, là où leur défunt ainé fut un blond authentique. Enfin bon… Des bizarreries, c’était pas vraiment ce qui manquait dans ce monde et le plus important était clairement ailleurs. Force était de constater qu’Octavien, ce débile, trépignait d’impatience à l’idée de voir Pandore se faire exploser ! Il avait vraiment tout d’un pervers… Typique d’un dragon céleste, me dirait-on. Rien d’anormal jusque-là, hormis son désir de vengeance d’une puérilité exécrable.

Pour ne rien arranger à l’affaire, on leur apporta des lorgnettes de théâtre qui leur permit de mieux voir ce qui se tramait sur l’arène plutôt éloignée des tribunes. N’ayant pas besoin de cet instrument, je refusai d’un simple coup de tête, mes yeux déjà rivés sur ma protégée que je distinguais sans mal. Si tant est qu’elle pouvait se considérer comme telle à l’heure actuelle… Je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir coupable de ce qui lui arrivait, mais si jamais l’affaire tournait au vinaigre, je n’aurai d’autres choix que d’intervenir pour l’exfiltrer de là, histoire de sauver ma peau. Il suffirait de lâcher une bonne vague de haki des rois dans ce colisée pour assommer le maximum de personnes. Cela me permettrait ensuite de la récupérer, de la foutre sur navire et hop…

Quant à Octavien ? Il suffirait de lui raconter des salades. Ça passerait crème. Cassanja, par contre, ne serait point dupe… Mais j’étais certain qu’elle me pardonnerait ou qu’elle passerait à autre chose. Après tout, cette folasse n’avait d’intérêt que pour moi et va savoir pourquoi. Le bruit assourdissant d’un gong finit par me tirer de mes rêveries et excita la foule plus que de raisons, puisqu’on entendit des cris de toutes sortes. Devant un spectacle de mise à mort ou de combats sanglants, l’humain était particulièrement répugnant… Mais pas de quoi me décontenancer : j’étais habitué depuis trop longtemps à la pourriture de mes semblables, d’où ma gueule blasée. A bien des égards, nous étions vraiment pires que des animaux et pas qu’un peu d’ailleurs…

D’ailleurs, sur la scène, l’un de ces animaux s’approcha lentement de Pandore, sourire aux lèvres…

- « Bah alors poulette, on s’est perdu ? Viens voir tonton Portu, bwéhéhéhé ! »

Portugraisse, 1000 dorikis:

Devant elle s’avançait à présent un gros tas et c’était peu de le dire : Entre la tonne qu’il devait peser et ses sept mètres de haut, difficile de le louper ! « Portugraisse » ou « Laboule » comme on le surnommait était un pirate qui valait plus ou moins 25 millions de berrys. Laid comme un pou, il semblait être doté d’une force qu’on qualifiait de surhumaine. D’ailleurs, il en fit la démonstration à celle qu’il convoitait puisqu’un autre concurrent (qui avait eu le malheur de vouloir l’attaquer en lui fracassant le flanc droit) eut aussitôt la tête broyée par le colosse d’un coup de main rapide. Du reste, il passa sa main coupable sur son visage non seulement pour étaler sur sa sale gueule mais aussi pour la lécher. Dénué d’armes, le gros porc ne comptait que sur sa force…

Mais aussi sur sa résistance aux coups, notamment contondants. Le premier challenge de Pandore… Qui n’était pas sans exciter Octavien !

- « VAS-Y GROS PORC ! ÉCRASE-MOI CETTE CHIENNASSE !!!! »

La journée promettait d’être longue…

- « QU- C-COMMENT CA SE FAIT ? SALETÉ DE PORC ! INCAPABLE DE TERASSER UNE SIMPLE GAMINE !!!!  BOUGE TA GRAISSE ! »

Octavien fulminait déjà. C’était pas possible d’être aussi bruyant et aussi peu élégant. Entre sa sœur et lui, c’était clairement le jour et la nuit, il n'y avait pas à dire. C’est d’ailleurs cette dernière qui se retourna vers son frère pour lui prendre une main et lui murmurer que la partie n’était pas encore terminée, un peu comme si elle espérait elle aussi la mort de la gamine. Ou plutôt mon désespoir ? C’était ce que mon fluide empathique me communiquait presque, moi qui faisais pourtant en sorte de ne pas l’utiliser sur elle, comme si j’avais la crainte de découvrir autre chose de plus sale et de plus tordu dans la psyché de cette drôle de femme. Comme moi, Black Baron était stoïque et regardait la scène sans ciller ni s’égosiller. Ses seuls mouvements étaient ceux de sa main droite qui portait parfois à ces lèvres un gros cigare qu’il savourait stoïquement.

- « PUTAIN, ON DIRAIT QUE PORTUGRAISSE EST MORT !!!! »

- « PAS POSSIBLE ! ELLE ÉTAIT TROP MAIGRICHONNE POUR LE FINIR ! IL DOIT ÊTRE ENTRAIN DE LA BOUFFER NON ? SA POSTURE EST BIZARRE ! »

- « ON VOIT RIEN PUTAIN ! »

Tout comme Octavien, la foule, pendant un temps, se questionna sur le gros tas, mais les autres combats qui faisaient rage détournèrent rapidement leur attention de Pandore. Pour ma part, j’eus un sourire au coin des lèvres, très fugace, puis je me reconcentrai sur les autres combats moi aussi en voyant à l’œuvre les deux stars du ring qui faisaient un carnage autour d’elle. Si Pandore était située tout à l’est de l’arène, Titus lui était tout au nord, tandis que Charles occupait la zone sud. Les deux ex-champions s’évitaient soigneusement, surement sous les directives des organisateurs et surtout du Baron. Pour un début, ils devaient certainement s’occuper des nombreuses chairs à canons qui pullulaient encore, preuve qu’on était parti pour une bonne heure minimum de combats sanglants dénués d’intérêts. Enfin, pour moi et mes hommes…

Parce que la foule, là, elle était en délire ! Y’a qu’à voir comment ça gesticulait dans les tribunes et comment les cris d’encouragements, les insultes proférés et les chants couvraient définitivement les hurlements d’Octavien qui ne devait même plus s’entendre, lui qui avait recommencé à éructer encore et encore. Une belle cacophonie qui ferait clairement du mal à quelqu’un apprenant le haki de l’observation. Du reste, en parlant de haki, le mien m’indiqua vite fait qu’une silhouette d’une extrême vélocité contournait habilement le corps de Portugraisse pour déboucher derrière Pandore, à quelques maigres mètres seulement. Bien plus petit qu’elle (à peine 1m50 pour 40 kilos), le brun couvert de sang et dont le sourire et les yeux qui ne disaient rien qui vaille lança plusieurs dagues en direction de sa nouvelle proie qu’il avait senti se cacher sous le cadavre obèse…

Jems le poignardeur, 1500 dorikis:

- « Hey ! Hey ! Grande sœur ! Tu joues avec moi ? Mh ? Viens ! Arrête de te cacher sous ce gros porc ! Viens ! Viens ! » Qu'il lui disait en ricanant comme un dégénéré, non sans lécher l'une des dagues qu'il avait en mains.

Encore une autre malade à devoir gérer. Cette fois un poil plus puissant…

- « C-C’EST UNE MALADE ! JE L’AVAIS VU A SHABONDY MAIS C’EST UNE MALADE ! »

Octavien, devant le carnage que perpétrait Pandore, avait bondi de son siège pour la pointer d’un doigt inquisiteur et accusateur ! Il se souvenait maintenant très bien de ce qu’elle avait fait de ses adversaires et réalisait petit à petit qu’il venait peut-être de commettre une légère erreur. Ça ou les hors-la-loi du coin n’était que des incapables ! Black Baron ne réagit point aux invectives du dragon céleste. Que pouvait-il dire de toute façon ? Toutefois, la gamine qui tranchait dans le lard semblait beaucoup l’intéresser puisqu’il s’était redressé légèrement pour regarder attentivement ce qu’elle faisait. Sa danse macabre semblait presque envoutante. Mais il n’y avait pas que lui. Hormis le public, les trois champions, Jengo inclus l’observaient également avec un intérêt particulier pour ce qu’elle démontrait. La borgne venait de frapper un gros coup…

- « Comme attendu d’une de vos nombreux subordonnés, nfufufu ! » S’exclama benoîtement Cassanja…

Tenant un cocktail dans les mains, la jeune femme m’adressa un regard toujours aussi amusé qu’intense. De mon côté, j’étais totalement serein, le regard porté vers la jeune femme qui utilisait enfin mon épée. C’était parfait. Qu’importe si elle ne voulait plus s’y spécialiser. L’art pouvait toujours lui servir comme maintenant pour se débarrasser des petites frappes. Mais dans tout ce lot d’adversaires, les champions n’étaient pas les seuls à faire rêver, évidemment. Il y avait certains outsiders qui en valaient la peine. Et l’une d’entre eux agita son gigantesque couteau de boucher pour contrer d’un seul coup une attaque tranchante de Pandore qui manqua de décapiter un énième random -incapable de lui tenir tête dans sa frénésie bestiale. Une dernière fois, quelqu’un semblait être assez intéressé à l’idée de lui faire salement la peau…

- « Hum Hum ! C’est qu’elle est toute fringante la nouvelle ! Tu as cru que c’était ton jardin ? Que tu allais tous nous tuer un par un ? Petite garce ! Tu n’es pas la seule à vouloir briller ! »

Devant la lieutenante, se tenait dorénavant une très belle jeune femme aussi grande et voluptueuse qu’elle. Sa tenue était semblable à celle d’une maid de l’époque victorienne et son minois aurait pu être avenant s’il n’était pas déformé par un sourire un poil sadique et un regard tout aussi effrayant. Encore une énième tarée dans un monde de brutes. La normalité, en somme… Ceci étant dit, il était tout de même étonnant de voir une femme à l’apparence aussi délicate manier une arme aussi énorme ! Ladite arme avait d’ailleurs l’air très solide pour contenir un minimum le Shodai Kitetsu et la nouvelle arrivante semblait elle-même doté d’une force assez colossale pour la manier… D’une main. Oui, d’une main. C’est alors que le public se remit à hurler de joie, avant que plusieurs fans ne se mettent à scander le nom de celle qui tenait tête à la future colonelle.

- « MELINDA ! MELINDA ! MELINDA ! »

- « FAIS LUI LA PEAU A CETTE PUTE ! »

- « DÉCHIQUÈTE LA ! MONTRE LUI C’EST QUI LA CHEFFE ! »

Et Melinda de renchérir, non sans sourire de façon encore plus perverse…

- « Laisse-moi te dépecer, ma jolie. Tu vas voir, maman Melinda sait y faire pour mettre en avant les boyaux des autres… »

Cette fois-là, le défit était de taille. Ou pas… ?

Melinda la bouchère. 2222 dorikis.:

- « ELLE EST PAS MORTE ! ELLE EST PAS MORTE ! ELLE EST PAS MORTE ! RHAAAAAAAAA ! »

Pour la première fois de la journée, le Baron et moi-même échangeâmes un regard de loin, totalement dépité par tout le foin que faisait Octavien, ce pathétique dragon céleste. Je réprimai un soupir en restant stoïque devant la scène, tandis que Cassanja daigna enfin se lever après avoir bien profité de son cocktail pour aller prendre son petit frère dans ses bras et le calmer. Une bonne minute suffit à la jeune femme pour y arriver, preuve qu’elle avait un ascendant psychologique aussi monstrueux qu’inquiétant sur son petit frère, qui semblait lui obéir comme un toutou. C’est donc sur cette impression que je me chargeai d’escorter les dragons célestes à leurs suites luxueuses. En effet, ce recoin de Grand Line, aussi grotesque soit-il, abritait un complexe hôtelier pour les invités de marque. D’ailleurs, l’on m’avait également réservé une chambre, que je dus accepter à contrecœur pour être au plus près des dragons célestes au cas où il y aurait un problème. J’étais à peu de choses près leur garde de corps ou plutôt chien de garde ? Va savoir. Toujours est-il que ce statut n’était pas très flatteur, mais certains sacrifices étaient nécessaires pour contribuer à édifier un monde plus sûr et bien plus pacifique qu’il ne l’est actuellement…

Après que les dragons célestes aient rejoint leur quartier, je décidai de laisser sur place quelques hommes dont Meilan, avant d’aller à la rencontre de Pandore, accompagné d’une infirmière qui avait l’air toute triste, certainement pour Pandore. C’était le cas de la plupart des gars sous mes ordres, d’ailleurs. Si Meilan, elle, était clairement furieuse et ne se gênait pas pour le montrer malgré ses lunettes de soleil, je faisais en sorte de réprimer ma colère de mon côté. La frustration était vraiment un sentiment de plus désagréable… Et elle ne s’arrangea point lorsqu’une fois dans la zone de résidence des gladiateurs, on me fit savoir qu’il était interdit d’en voir un. Au moment où mon visage se froissa de colère, si bien que mes interlocuteurs, apeurés, tombèrent carrément sur leurs fesses, le boss du coin apparut comme par magie, non sans dire : « Laissez-le entrer. Elle n’était pas prévue dans le show et je doute qu’on puisse l’arrêter s’il décidait d’entrer de force. » Je me tournai alors vers le géant personnage qui arborait un sourire, avant d’hocher ma tête en guise de remerciements. Puis, je suivis l’un des gardes du coin qui nous fit traverser de véritables dédales sombres et presque glauques, jusqu’à ce que nous arrivions devant une porte moisie que je m’empressai de toquer, certain qu’elle était clairement dans la pièce. Mon haki ne me trompait jamais.

- « Pandore, c’est Fenyang. Je me permets d’entrer… »

Après avoir attendu une poignée de secondes, j’actionnai la poignée de la porte, avant de me retrouver dans une chambre somme toute correcte. Minimaliste, mais de quoi pouvoir souffler correctement. L’infirmière qui m’accompagnait me dépassa et fila vers Pandore pour la prendre dans ses bras pendant un petit moment, avant de reculer et lui demander timidement pardon d’avoir été aussi intrusive. L’émotion y était pour beaucoup. Se délestant d’un sac, ladite infirmière se mit à sortir le nécessaire pour des soins ainsi que des rations militaires. Me concernant, je fermai la porte derrière nous pour ensuite aller me caler contre un mur et m’allumer une clope. « Bien joué gamine. T’as vraiment assuré. L’équipage également à te dire qu’on est de tout cœur avec toi… Même si j’aurai bien voulu éviter cette saloperie… » Pendant quelques secondes, je serrai ma mâchoire au point de mordre dans mon mégot qui finit au sol. L’écrasant de mon pied gauche, je pestai, avant de me calmer pour me rallumer une autre cigarette. La moindre des choses était de contenir ma fureur devant la gamine. Il fallait que je reste une figure forte et imperturbable devant elle. Elle n’avait pas besoin de négativités en cet instant précis…

- « De ce que j’ai compris, le prochain tour est dans deux jours, le troisième dans quatre et le round final dans six jours. Le tout bien étalé sur une semaine. Je vais faire en sorte de contacter l’amirauté pour qu’ils puissent plaider en ta faveur auprès des dragons célestes… Mais je ne te promets rien. »

Je passai une main lasse dans ma chevelure, les yeux clos, puis je tirai une taffe de ma cigarette, avant d’enfin conclure :

- « Comment tu te sens ? »

« Alors voilà, mes ordres, lieutenante : ne mourrez pas ! »

C’est avec un sourire amusé que je lui balançai cette phrase, pour essayer, à mon humble échelle, de faire descendre la pression d’un cran de sorte à mieux détendre l’atmosphère. Sa famille hein ? Qu’elle aille elle-même se réconcilier avec. C’était ce que j’avais voulu lui dire, mais c’était surement pas le bon moment pour. J’observai pendant quelques secondes le meito qu’elle me tendit, puis je le récupérai finalement. Autant ne pas faire de zèle. Si elle voulait progresser sans et profiter de cette période de tourmente pour affiner des techniques bien à elle, je ne pouvais qu’approuver. Ce n’était que dans ce genre de situations qu’on se dépassait. L’imminence de la mort avait toujours cet effet-là. C’est sur cette pensée que je fis signe à l’infirmière que nous allions déjà partir. Si le baron m’avait donné la permission de la voir, m’éterniser dans le coin serait certainement une mauvaise chose, d’autant plus qu’elle n’était pas la plus sociable. Sans doute avait-elle besoin de calme maintenant que ses blessures étaient correctement pansées.

- « Je te laisse ça, au cas où. N’hésite surtout pas à me contacter si jamais. Et mollo sur le paquet, il devra tenir deux jours ! »

Sans attendre, je lui balançai un paquet de clopes encore plein et le briquet qui allait avec, ainsi qu’un den-den-mushi portatif. Si jamais il y avait une agression hors compétition, je n’hésiterai pas à envoyer quelqu’un si jamais elle nous contactait. Meilan, en dépit de son rang de contre-amiral était aussi forte sinon plus forte qu’un vice-amiral. N’eut été sa volonté de rester sous mes ordres pour se la couler douce dans un sens, je l’aurai certainement recommandé en tant que vice-amirale. Mais ceci était une autre histoire. « Botte leur bien les fesses et fais-moi rager ce con d’Octavien ! » Que je lui dis, gros sourire d’enfoiré aux lèvres, avant de passer une main dans sa chevelure pour l’ébouriffer gentiment et ensuite ouvrir la porte. L’infirmière laissa le nécessaire à soin pour qu’elle puisse également se rafistoler toute seule, puis elle sauta encore une fois au cou de Pandore pour la prendre dans ses bras pendant quelques secondes. Après quoi, nous sortîmes de la chambre de la gamine qui allait devoir ronger son frein pendant 2 jours.

Et se reposer aussi… Tout du moins je l’espérais…

***

- « BAHAHAHAHA ! AUJOURD’HUI, ÇA VA ÊTRE INTÉRESSANT ! EXOTIQUE MÊME ! BLACK BARON M’A AFFIRMÉ QUE CE TOUR SERAIT INCROYABLE ! » s’exclama Octavien, tout excité comme une puce, un peu comme la première fois.

Nous étions enfin deux jours plus tard. Etonnement, ils étaient passés très rapidement. Bien entendu, l’amiral Shiro avait fait tout son possible pour intervenir, mais rien à faire. Ce bâtard d’Octavien n’avait rien voulu entendre ! D’ailleurs, il s’était permis de me passer un savon la veille en hurlant à qui voulait l’entendre que je gâchais son bon plaisir et qu’il pouvait me faire la peau s’il voulait. Cependant, sa sœur était encore intervenue pour le calmer et heureusement. J’eus un profond mépris et un réel dégout dans mon regard en le regardant trépigner d’impatience à peine arrivé dans les loges VIP. Si les dragons célestes étaient répugnants de nature, lui avait presque la palme. C’était à peine croyable de voir quelqu’un aussi peu reconnaissant. Du délire… Finalement, nous reprîmes nos précédentes places, tandis que le speaker/arbitre/showman chauffait le public comme jamais ! Les tribunes étaient encore une fois bondées et ça hurlait comme jamais auparavant. Définitivement, ces atmosphères n’étaient pas pour moi.

Devenir un hors-la-loi restait tout simplement inconcevable pour moi…

Octavien était certainement au bout de sa vie, à le voir se griffer le visage comme un hystérique à la limite du suicide. Il n’arrivait pas à le croire ! La gamine avait survécu à la bête tout droit venue de l’île de Raijin sur le nouveau monde, très certainement ! Elle avait non seulement survécu, mais elle avait réussi l’exploit de rallier d’autres concurrents à sa cause ! C’était du jamais vu ! Tellement du jamais vu d’ailleurs, que des spectateurs se mirent à scander un surnom bien particulier qui eut le don de m’arracher un rire franc !

- « L’ECLAIREUSE ! L’ECLAIREUSE ! L’ECLAIREUSE ! »

Était-ce un jeu de mots en rapport avec les éclairs de l’animal ? Ou parce qu’elle avait réussi à ouvrir la voie en commandant ses concurrents ? Toujours est-il qu’elle avait conquis le cœur de plusieurs personnes et que les gens allaient dorénavant commencer à la prendre au sérieux, les champions en premier. Nul doute que sa côte grimperait dans les différents paris qui se faisaient çà et là. Sans attendre mon aval, Meilan qui était à mes côtés se hâta à l’extérieur, tandis que pour le coup, j’étais bien obligé de rester sur place, convié à diner avec Cassanja…

Cette dernière m’avait cette fois-ci « bloqué » avec elle pour toute la soirée. Je n’allais donc pas pouvoir voir Pandore de moi-même… C’est donc ainsi que nous restâmes sur place pour voir les autres combattants à l’œuvre, notamment les champions qui n’eurent aucun mal à vaincre les animaux qui leur furent présenté. S’ils s’étaient tous employés, ils eurent un sort bien plus glorieux et moins laborieux que la gamine. C’est dire à quel point ils étaient habitués à cet environnement. D’ailleurs, Octavien insista lourdement pour que Pandore rencontre l’un deux au tour suivant…

A voir si Black Baron, toujours aussi stoïque sur son siège allait céder aux caprices du dragon céleste…

Si nous nous dirigeâmes ensuite vers le restaurant dans lequel nous avions nos habitudes depuis deux jours, j’avais pour ma part un sourire aux lèvres. Presque niais d’ailleurs. Je ne pouvais pas d’être content et de me faire la réflexion que les capacités d’improvisation et de leadership de Pandore étaient tout bonnement excellents ! C’était juste une crème et je pourrais surement fanfaronner encore si elle était la quatrième à accéder à l’État-Major comme Rachel, Yamamoto et Ethan avant elle. Qui pourrait se targuer d’être meilleur maitre que moi ?

Cela étant dit, au-delà de sa victoire, j’avais une certaine inquiétude. Le commentaire du showman n’était point tombé dans l’oreille d’un sourd et ma jeune apprentie avait dû douiller dans l’ultime sursaut du lion enragé. Est-ce qu’elle serait remise à temps pour faire face aux adversaires qu’elle devra affronter sous deux jours ? Mystère. Meilan ne manquerait pas de me faire un topo sur son état… Et il était alors clairement possible que j’intervienne depuis les tribunes cette fois-ci. Un coup de pouce incognito ne ferait pas de mal à mon élève…

Hors de question de la laisser crever ici !

Charles n’affichait aucune émotion alors qu’il tenait en joue la jeune femme devant lui, prêt à l’achever. Étant donné que la gamine avait achevé Titus, il était clair qu’on lui avait déroulé le tapis rouge pour aller affronter Jengo en finale, même s’il demeurait méthodique en restant à mi-distance de la gosse qui n’avait clairement pas son pareil au corps-à-corps. L’occasion pour lui de récupérer son trône et asseoir légitimement son pouvoir sur une foule qui ne l’avait jamais aimé. D’ailleurs, des huées firent vrombir le colisée en entier. La foule toute entière se levait pour encourager leur nouvelle coqueluche. Personne (à l’exception très certainement d’Octavien) ne voulait voir l’éclaireuse mourir à ce stade de la compétition, surtout après tout ce qu’elle avait réussi à entreprendre. Ce n’était pas son heure…

- « Sans rancune, gami- »

Et d’un seul coup, Charles eut l’impression de s’être pris de plein fouet une vague d’énergie venue de nulle part, ce qui eut pour effet de l’’interrompre. Lâchant dans un premier temps son arme malgré lui, il tituba à reculons pendant quelques secondes, avant de tomber sur ses genoux. Tremblant comme une vulgaire feuille, il avait les yeux complètement révulsés et de la bave mousseuse qui lui sortait de la bouche. Comme une poupée désarticulée, il essayait tant bien que mal de ne pas tomber dans les pommes. Dans tous les cas, l’ex champion n’avait plus d’emprise sur sa propre personne, encore moins sur le match. Son état de transe très soudain réduisit toute la foule à un silence presque religieux, les gens se demandant ce qu’il avait réellement. Le destin, farceur, venait de retourner complètement la situation en faveur de Pandore…

- « C-Charles ? Qu’est-ce qui se passe ? T-Tu vas bien ? » Questionna d’une voix faiblarde le présentateur dans son micro, brisant ainsi le silence funèbre qui s’était installé dans toute l’arène.

Le gladiateur ne répondit pas, toujours aussi occupé à lutter pour demeurer conscient. Et, pendant que toute la foule avait le souffle coupé, captivée par la scène, une grande silhouette encapuchonnée se leva de son siège et quitta lentement les tribunes. Ce n’est qu’une fois éloigné et sûr que personne ne me suivait que je retirai ma capuche, sourire amusé aux lèvres. L’état de Charles ? Ma faute, bien évidemment. Oui, parce que deux jours avant le combat de la gamine, j’avais épié un arrangement entre Octavien et Black Baron qui devait inciter les deux ex-champions à s’occuper de la gamine. A coup de millions, le dragon céleste s’était également arrangé à ce que les autres survivants de la bête de foudre soient éliminés. Tout s’éclairait quand on avait les cartes en mains, d’autant plus qu’à la suite de leur discussion, on avait interdit à tout l’équipage d’aller la voir.

C’est donc le jour J que je prétextai avoir la chiasse pour rester dans ma chambre. Cassanja fut assez compréhensive et elle était de toute façon accompagnée de Meilan et d’une flopée de Cipher Pol. Après quoi, je fis usage du retour à la vie pour changer ma gueule, vissai une capuche sur ma tête avant de me faufiler hors du complexe hôtelier pour rejoindre les gradins, aux premiers rangs, histoire d’être au plus près de la scène. J’avais bien entendu été émerveillé par les prouesses de Pandore, mais lorsque Charles fut sur le point d’en finir avec elle, je lâchai une bonne dose de haki des rois en sa direction pour qu’il le sente bien passer. J’aurai pu lui balancer une deuxième salve, mais cela aurait été surement trop suspect. En l’état, elle n’avait plus qu’à le cueillir. Ou attendre qu’il revienne à lui pour entamer un combat à la loyale. Cependant, aurait-il le cran de continuer ?

Bonne question. Le haki des rois n’assommait pas seulement. Il ruinait toute volonté de la victime.

De quoi assurer mon job de « maitre ».

A tricheur, tricheur et demi.

Une heure après la victoire de Pandore…

- « J’imagine que tu n'es pas étranger au sort du dernier adversaire de ta lieutenante ? »
- « Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, votre sainteté. »
- « Octavien est dans tous ses états… Mais il me semble également que Black Baron l’est tout autant. Je l’ai entendu murmurer quelque chose comme : il a osé le fumier… » Fit Cassanja en me souriant.

- « Il a peut-être eu lui aussi des soucis gastriques ? »

Cassanja éclata complètement de rire sous ce qui lui semblait être de l’ironie très mal amenée. C’était bien la première fois que je la voyais se laisser aller sans faire de manières. Dans une autre circonstance, c’est clair qu’elle aurait fait un bon parti… Un très bon parti même. Après tout, j’avais clairement un faible pour les pestes et les vilaines filles en règle générale. Ceci étant dit, j’allais tout faire pour éviter de toucher celle-là. Clairement. Etre dragon céleste ou m’accoupler avec l’un d’entre eux ne m’intéressait aucunement ; même si je devais avouer qu’en étant dans ses petits papiers, je serai intouchable… Ou presque. La jeune femme finit par se calmer et vint comme à son habitude promener l’une de ses mains sur son torse en me regardant avec des traits aussi tentateurs qu’adoucis. N’importe quel autre péon serait clairement tombé dans le panneau. A bien des égards, la rousse était vraiment magnifique. Le genre qu’on… Bref.

- « Ne l’ayant pas vu depuis 3 jours, j’aimerais pouvoir aller m’enquérir de son état, si vous me le permettez. »

- « Va donc. Je dois de tout façon calmer Octavien. Le pauvre ne s’en remet toujours pas qu’elle soit en finale. Et puis tu m’as assez amusé pour aujourd’hui, parce que je suis convaincu que tu n’es pas étranger à la victoire de ta subordonnée. Bien joué, Fenyang… Bien joué. »

C’est donc sans commentaire que je quittai la salle de réception dans laquelle nous étions…

***

- « Comment ça se présente, Ania ? »

- « Elle n’a aucun point vital touché. Mais un repos de deux jours, ce n’est évidemment pas suffisant pour qu’elle s’en remette correctement. Y’aura plus qu’à la booster… »

- « La doper ? La droguer ? »

- « Appelez ça comme vous voulez, vice-amiral ! Moi je la laisserais pas mourir en tout cas ! » Répliqua la médecin, aux bords des larmes, alors qu’elle s’occupait de recoudre/soigner Pandore.

Je préférai ne rien rajouter voyant comment la jeune femme s’appliquait dans son boulot et luttait pour que la gamine ne périsse pas. J’avais également en tête l’une de nos discussions sur un certain fruit du démon qui permettait des miracles au niveau de la guérison et qu’elle voulait s’approprier pour mieux faire son travail. Peut-être était-il temps d’y penser ? Parce que oui, la gamine ne tiendrait pas longtemps à manger des blessures et des affrontements comme ça. A un moment donné, elle craquerait une nouvelle fois alors qu’elle était enfin sur la pente ascendante. Un deuxième abandon serait fatal à ses ambitions et à son avenir dans les rangs. Le fruit serait-il la solution ? Ou la laisser prendre enfin son envol pour éviter tous les dangers inhérents à mon grade ? Toues ces interrogations tournèrent en boucle dans mon esprit sans que je ne sache que faire. Mais sur le moment, il y avait certainement plus important…

- « Félicitations pour ta nouvelle victoire, gamine. Comment tu te sens ? Tu penses tenir le coup jusqu’à la toute fin ? » Que lui demandais-je, clope au coin des lèvres, comme d’habitude.

- « Les buffles comme Jengo ont une endurance parfois limitée. Si tu es bonne au corps à corps, je ne pense pas que ce soit cette fois-là une bonne idée de le prendre à son propre jeu… »

A un certain niveau, l’endurance n’était plus un problème pour un grand artiste martial, mais je savais d’expérience que les montagnes de muscles ambulants se dépensaient parfois trop. Ce genre de combattants étaient calibrés pour boucler leurs combats en quelques minutes seulement. Plus un affrontement durait, plus ils perdaient de l’énergie et de la précision dans leurs coups. Le champion actuel, selon ce que j’avais pu ressentir de lui, était de cette trempe. Seulement, ce n’était juste qu’un ressenti couplé à de l’expérience. Les exceptions existaient bien évidemment et il était fort probable que je me trompe. Je n’étais pas infaillible après tout. Toutefois, ce qui était clair, c’était de ne pas être dans son cercle personnel avant un moment.

- « Enfin, puisque tu as le bon réflexe de me demander mon arme, je te conseille des attaques à distance ou mi-distance dans un premier temps. L’allonge du Shodai Kitetsu pourra te permettre de tenter du corps à corps sans que tu sois exposée à ses prises. Parce que oui s’il t’attrape, j’ai bien peur que ton haki ne suffise pas à te protéger… »

Malheureusement trop direct ou trop explicite, Ania se mit alors à pleurer en silence. Même si elle avait vu des atrocités, la situation qu’on vivait était forcément différente. Elle s’était attachée à Pandore, l’avait apprécié telle qu’elle était et la perdre serait un vrai déchirement pour elle… Comme pour la plupart des hommes de l’équipage, en vérité. Du reste, plus personne ne semblait la jalouser ou la mépriser. Vu ce qu’elle vivait, c’était solidarité maximale, très clairement. Devant l’état d’Ania couverte de soubresauts, je passai une main dans ma chevelure, gêné, avant de repenser aux éléments de langage que j’employais. Le tout était de ne pas être pessimiste et de baser mon discours sur les points forts de la gamine… Ainsi que de l’arme…

- « Essaye de le saigner ou de le planter au maximum… Et ensuite… Fies-toi à l’arme. Je ne pourrai pas t’en dire plus. C’est certainement le seul conseil ultime que je peux te donner… » qu’avais-je dis en venant poser ladite lame au pied de son lit.

Sa capacité spéciale pourrait surement permettre à Pandore de se dépasser…

Ania referma bruyamment son trousseau de soin et s’enfuit de la chambre en sanglots. En la voyant fuir, j’eus un soupir, avant de sortir de ma poche un nouveau paquet de clopes que je vins poser au chevet de la gamine qui devait maintenant se reposer. Je remarquai aussi quelques remontants très forts et une liste d’indications pour le jour J. Parfait pour qu’elle ne sente plus aucune douleur, bien que les blessures et autres meurtrissures, elles, seraient toujours existantes. Entre les drogues et l’arme, c’était bien les seuls coups de pouce qu’on pouvait lui offrir. Je me penchai ensuite vers son minois pour caresser affectueusement l’une de ses joues pendant quelques secondes… Puis je me redressai avant de prendre moi aussi le chemin de la sortie…

- « Crève pas, gamine. T’as pas encore fini d’écrire ton épopée… »

Et la porte se referma silencieusement derrière-moi.