[Quête] Le Tournoi de l'Année ! | Pv Salem

Devant le spectacle qu’il nous était tous donné de voir, le public dans son ensemble était silencieux, perdu. Si le premier round entre les deux personnages fut d’une violence inouïe de la part de Jengo qui maitrisait complètement le sujet, le deuxième round fut tout simplement dément ! Voir une Pandore avec une aura aussi morbide malmener un géant tel que le champion actuel était quelque chose d’inimaginable. Si j’avais rongé mon frein pendant un moment, j’étais, comme tout le monde, pantois devant cette effusion de brutalité. Le vent avait complètement tourné en la faveur de la lieutenante qui faisait littéralement froid dans les dos. Même les marines qui assistaient à la scène étaient médusés par les capacités inouïes de la jeune femme. Octavien qui jubilait tantôt, finit par tomber sur ses genoux, tout tremblant, comme s’il avait vu le diable en personne. Se remémorait-il de ce qui s’était passé à Shabondy ? Avait-elle été aussi brutale ? Impossible de lui poser la question puisqu’il s’était mis à vomir alors que ses domestiques se hâtaient autour de lui. Heureusement qu’il n’avait porté aucun scaphandre, sans quoi l’image aurait été peu reluisante. Dans le lot, seule une seule personne semblait jubiler devant ce spectacle aussi sanglant qu’inattendu : le regard de Cassanja ne trompait et le fait qu’elle se morde le pouce droit également. La pétasse était absolument subjuguée par les prouesses de la borgne…

C’était la preuve qu’elle avait véritablement un grain. Une vraie dragon céleste, in fine. Mais là n’était pas le plus problématique.

Tous les sous-fifres de Black Baron s’étaient rués vers la gamine, prêts à la déchiqueter. Après tout, elle venait de déjouer tous les pronostics, ce qui devaient leur faire perdre un max de pognon sur les paris en tout genre. Parmi ses assaillants se trouvaient les célèbres Gras Double, mais aussi Pei Pei. Autant dire que ça ne rigolait pratiquement plus. Mais alors que le présentateur s’apprêtait à utiliser une arme à feu pour occire la pauvre lieutenante, une silhouette apparut de nulle part devant la gamine. A la vue du gigantesque manteau blanc qui pendait à ses épaules, les subordonnés de Black Baron se figèrent instantanément. Du fait de ma passivité tout le long de cette semaine, la plupart d’entre eux avaient complètement oublié ma présence. Tuer une lieutenante mourante était peut-être quelque chose de facilement réalisable… Mais attenter à la vie d’un vice-amiral qui avait tout d’un amiral était autre chose. D’ailleurs, lorsque je retournai ma gueule vers eux, mon regard, bien que totalement calme fit trembler certains. Même la fameuse Pei Pei tomba carrément sur ses fesses, consciente qu’elle ne faisait absolument pas le poids. Le présentateur ? Il avait perdu son arme et son micro depuis longtemps sous le choc. La foule, quant à elle, était toujours aussi silencieuse et surtout dépassée par le cours des évènements. Si plusieurs civils m’avaient aperçu dans les tribunes VIP, c’était différent de me voir plus ou moins en pleine action.

- « Quelqu’un veut essayer de m’attaquer pour voir ? »

Tremblements, spasmes, déglutition, sueurs… Avec ma renommée, pas besoin d’avoir un regard menaçant, pas besoin de haki, rien. Ma présence suffisait amplement. Il eut donc un silence de mort pendant au moins une bonne minute, jusqu’à ce que le présentateur ne se penche au sol pour récupérer son micro et déclarer enfin… « B-Bien… Je crois que les c-carottes sont cuites… » En s’épongeant le visage, le speaker leva les yeux vers les loges VIP et vit Black Baron lui fit un signe qu’il pouvait clôturer le tournoi. Le fait même qu’ils soient intervenus pour essayer d’attenter à la vie de la gamine était déjà assez compromettant comme ça pour qu’ils se mettent à dos un vice-amiral qui avait tout simplement l’aura d’un amiral. « L’é-l’éclaireuse Pandore remporte le tournoi ! » Son annonce fut sobre, loin d’être sensationnelle comme les autres jours, ce qui eut pour effet de maintenir le public dans la confusion pendant un moment. Puis, il eut des réactions diverses de part et d’autres. Si les supporteurs de la gamine se mirent à hurler de joie, ceux qui avaient parié contre elle, qui détestaient la marine ou qui supportaient plus simplement Jengo se mirent à la huer. La huer seulement, parce que personne n’était assez fou pour lui jeter des choses à la gueule en ma présence. De mon côté, je récupérai mon arme que je rangeai dans son fourreau, à ma taille, puis je soulevai la jeune femme dans mes bras comme s’il s’agissait d’une princesse.

- « Bien joué, lieutenante. C’est du 10/10 carrément ! »

Elle n’avait pas buté Jengo… Et il y avait des choses à expliquer, redire… Mais ce serait pour plus tard…Pour l’heure, elle méritait un bon repos.

C’est dans cet optique que plutôt de lui faire faire un tour victorieux du colisée, je préférai la quitter. Bien entendu, une fois en dehors du champ de l’arène, la section scientifique de mon équipage prit le relais, Ania en tête. La médecin faisait des efforts monstrueux pour ne pas pleurer, mais tous semblaient fiers et soulagés que Pandore soit en vie. Plus que jamais, elle faisait partie de « la famille ». C’était indéniable. Passé la surprise de sa performance sortie de nulle part, autant dire que le soulagement était réel. Alors qu’elle se faisait donc escorter vers mon navire parce qu’il n’était plus question qu’elle reste sur place dragons célestes ou pas, je remontai vers les loges VIP pour tomber sur une Cassanja, accroupie vers son frère qu’elle semblait consoler en frottant l’une de ses épaules et en lui chuchotant des mots réconfortants. Le sourire qu’elle avait aux lèvres était presqu’à gerber. C’était comme si elle s’amusait du sort de son propre cadet qui venait d’essuyer une sacrée déconvenue. Meilan qui était restée sur place vint m’expliquer qu’il avait voulu ordonner une mise à mort de Pandore pure et simple, mais qu’il s’était cette fois-ci fait calmer par sa sœur elle-même. A croire qu’elle avait assez toléré ses sauts d’humeur durant une bonne semaine, même si elle semblait essayer de recoller les morceaux. Tant mieux. Ça m’éviterait une insubordination sur le CV pour le coup, surtout en cette période cruciale…

- « Voilà le dû de votre pouline, vice-amiral. Sacrée bête que vous avez élevé ! J’ai ressenti les frissons de mes années d’activités dans le milieu, héhéhé ! »

Une voix se fit entendre derrière moi. En me retournant, je vis Black Baron accompagné d’une jeune femme qui vint me tendre un coffre. Meilan l’ouvrit à ma place et nous vîmes ce qu’il contenait. Pas de doute possible, c’en était bien un…

- « Quel modèle ? » Demandais-je en fixant le baron, faisant fi de son commentaire sur Pandore.

- « Je vous laisse la surprise de le découvrir, voyons. Mon petit doigt me dit cependant que vous ne serez pas déçu, héhéhéhé ! »

Et c’est sur cet échange que je m’occupai d’escorter moi-même les célestes vers notre navire, avec en main un fameux fruit du démon…

Sacrée aventure…