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L'année de la Poudre

Le Conseil du Dragon a désigné Saint Uréa comme cible. Bien que Trisha soit attaché à la Mer de l’Ouest, la Révolution n’a pas de frontière. Prenant l'initiative d’amener quelques volontaires à bon port, il est temps de donner un nouvel élan à cette cité. Seul un code secret est communiqué aux volontaires pour que les appuis présents vérifient la fiabilité des alliés. On est jamais à l'abri de taupe lors d’opérations comme celle-ci.

Une fois identifié, cet afflux nouveau est géré par une habile employée du port du nom d’Elsa. Posant la première fois, le pied sur ce quai. La Cavalière, avec d’autres membres de l’Armée Révolutionnaire, est guidée par cette camarade prometteuse dans un lieu plus à l'abri des regards. Entre deux entrepôts, une trappe est camouflée par des caisses en état de pourrissement et un tapis de feuillage.

Le groupe entre ainsi dans la plaque la plus sûre qu’Elsa est sélectionnée pour les grands préparatifs. Les révolutionnaires descendent ainsi ce sous-sol avec comme seule source lumineuse une simple lampe. L’humidité suinte des murs et des couinements de rats se font entendre.

L’équipe de volontaires parvient enfin à une pièce plus éclairée. Une grande table est placée en son centre. On peut y voir un plan de toute la ville prenant la majorité de l’espace. Quelques papiers, notes et photos y sont disposés ça et là. La Révolution de Saint-Uréa ne chôme pas. La nouvelle d’un intérêt grandissant, à nouveau, pour leur condition sur cette cité les enivre d’une précaution plus grande. Un nouvel échec serait dévastateur pour le bas-peuple.

Trisha s’avance pour contempler tout ce travail préparatif. Son expression sérieuse ne montre aucune émotion, pourtant, elle n’est reste pas moins admirative. Autour de cette imposante table carré, les révolutionnaires sont à l’écoute des différents besoins nécessaires avant le coup d’éclat libérateur. Dans ce premier silence, la Cavalière prend la parole.

Quels sont les besoins, Camarade Elsa?

Droit au but, comme à son habitude. Tergiverser ne l'intéresse pas, seul le concret est utile.
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Je me rue dans la salle comme d'habitude, l'armée révolutionnaire est plus a cheval sur l'efficacité que sur les titres et les procédures hiérarchiques, et depuis que je suis arrivé, Elsa a toujours été tout à fait accessible et disponible. Et je suis donc tout à fait surpris quand je débouche dans un briefing destiné à bien plus gradé que les camarades que je côtoie d'habitude. L'éclair bleu d'Aeden en personne, déjà à nouveau sur la brèche après le plus terrible des bains de sang infligés à l'AR depuis l'époque de Dragon et du buster call d'Ohara.

- Paul ? Un problème ?
- Plutôt une opportunité mais...
- Parle, la camarade Trisha peut tout entendre, et ce que j'ai a lui dire peut attendre un peu.
- Enchanté de vous rencontrer Camarade !:
- Alors ? Que se passe t'il ?
- Le capitaine Nœud Pap, vient de faire diffuser une proclamation, ils vont tous les exécuter, tous ! Les quatre vingt trois !

Elsa comprend immédiatement le problème, mais je sens bien dans le regard de Trisha qu'il lui manque des clés pour comprendre ce qui est en train de se passer dans la cité basse. Alors en quelques mots, je trace un portrait rapide de la situation. Le capitaine Noeud Pape, sinistre et ridicule fils d'aristocrate sans le sous pressurant aussi bien les soldats a sa botte dans leur caserne que les pauvres gens de son quartier. La distribution de nourriture organisé par les petits père du peuple, cette association humanitaire qui vient en aide aux plus nécessiteux. L'arrivée du capitaine et de ses hommes, venus saisir des marchandises prétendument illégales, et voulant en fait faire main basse sur tous les dons et laisser dans la famine les pauvres du coin, la grogne qui s'empare de la foule, les cris d'injustice, les pavés qu'on arrache, l'officier qui ordonne de tirer sur la foule de mutins. Et la, le refus ! Pour la première fois dans l'histoire plutôt mouvementé des bas fonds de saint Uréa, des soldats ont refusés de flinguer de pauvres gens, et malgré les ordres de leur officier, se sont repliés en laissant sur le terrain les biens qu'on leur avait ordonné de rapiner...

Et on en arrive à la proclamation, cette affiche aux armes de la marine, signée du Commandant Archibald Honoré Douglas de la Biture, qui annonce que vont être exécutés dés la semaine prochaine toute une troupe de soldats ayant refusé d'obéir à leur supérieur, fuit devant l'ennemi, et s'étant donc rendu coupable de trahison et mutinerie.

S'ensuit une longue liste de noms, quatre vingt trois noms des seuls soldats s'étant soudain découvert une conscience et qu'on va s'empresser de liquider en public pour ça.

- Ils sont déjà en train de monter un échafaud spécial sur la place du marché. Il faut qu'on fasse quelque chose. Non ?

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Paul courrait vite, bien vite d'un coup. Était-ce à cause du papier qu'il avait lu tant tôt ? Ou des paroles qu'il avait entendu des fidèles soldats de la révolution parcourant la ville pour rapporter moults informations ? America n'en savait rien. Mais il l'avait sentis, cette angoisse monter, se transformant en empressement. Car si Paul était parfois difficile à décrypter pour les autres. Il était comme un livre ouvert pour le chien.

Suivant le mouvement, America avait déboulé derrière Paul dans la salle de réunion. Et alors, sans savoir vraiment quoi faire pendant que son maitre racontait la source de son angoisse, le chien faisait le tour de la table. Reniflant les odeurs, cherchant à savoir s'il en reconnaissait certaine. Oui, oui elle il la reconnait. Le teint sombre et le visage sérieux. La femme de la mine. Elle était gentille et vaillante. Donnerait-elle des croute de pizza ? Parce que pour se regrouper autour d'une table pareil, cela devait certainement être l'heure du repas. Se dressant alors sur ses pattes arrières, America scrutait le haut de la table pour n'y apercevoir que des morceaux de papier bien fade. Non, pas de pizza.

- "Saint-Uréa est vraiment pourri jusqu'à la moelle."
- "On ne peut pas laisser ça arriver !" Dit alors un homme en se rapprochant de la table.

Ils étaient nombreux à participer à cette réunion. Et pourtant, il n'y avait pas de pizzas ?

- "Si on laisse ces marines se faire exécuter, alors on ne vaudra pas mieux que ceux contre qui on se bat."
- "C'est aussi une opportunité de rappeler aux populations que la révolution les soutient et qu'une opposition est possible."
- "Il faut agir Cavalière !"


Et alors que le regard se tournait d'abord vers Trisha au vu de son grade le plus élevé dans cette assemblée, il semblerait que la réponse d'Elsa soit tout aussi décisive aux vu des regards de certains. America se laissait border par l'excitation ambiante et l'envie d'en découdre qu'affichait quelques révolutionnaires. Sa queue battante, il aboya avec force pour montrer que lui aussi, il voulait participer.
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Le monde est d’une monochromie affligeante. Soit blanc, soit noir, mais ou sont les nuances ? La sensibilité, la perméabilité, le mélange ? Ses questions se fondaient dans mon esprit comme les aigles le font dans leur nid. Tout prédateur  à besoin d’un semblable, d’avoir un loup dans sa bergerie capable de faire une razzia dans les stocks de l’état. Après tout, c’était leur impôt, moi je ne suis que leur redistribution des richesses, et le juste retour de bâton.
Pendant que je lis patiemment et souriant  la petite fiche que proposent les indigènes à des touristes avides de trouver un ailleurs ou répéter les mêmes choses futiles, les mêmes habitudes idiotes, toujours avec cet air ahuris sur leur visage. J’vous dis, c’est pas  le moment de s’énerver pour un rien. Autant on peut se caler dans les coins quand on connait bien  GL… Autant c’était une gageure sur les blues,  le petit bassin est aussi le plus simple à diriger par les cinq étoiles.

« … Cette île est en grande partie recouverte par l'une des plus anciennes villes des Blues et il n'existe que très peu de terrain qui ne soit pas recouvert de construction. Il y'a ici plus de trois millions d'habitants, et la ville, globalement circulaire, est séparée en trois parties par des murailles concentriques.
La zone extérieure, ou frange, est celle où vit la majorité de la population. Ceux ayant les revenus les plus bas, la majorité des petits commerçants, ouvriers, pécheurs et paysans y mènent une vie souvent misérable sous la botte de fer des élites du royaume. Les sympathie révolutionnaires y sont évidemment très fortes.
A l'intérieur de la seconde enceinte se trouve la cité intérieure, lieu de résidence des bourgeois les plus aisés, des nobles les moins en vue et d'une grande partie des soldats de ce qui n'est rien moins que la seconde base militaire de South Blue, avec un effectif de quatre divisions élargies, soit quasiment dix mille hommes.
Derrière le 3ème rempart se trouve la Haute Ville. Lieu des vies des nobles, des dirigeants, des gradés de la marine et des militaires locaux. L'ile de saint Urea étant célèbre pour ses traditions militaires, il est tout à fait courant d'y cumuler les rôles.

Outre les troupes de la marine, la ville entretient une importante garnison qui tient lieu de police et se révèle omniprésente en ville depuis les émeutes de 1622.
»

-Eh  bah, charmant comme d’habitude … Je regarde au loin en déposant le prospectus, la terre n’allait plus être très loin maintenant, son approche se fera de plus en plus évidentes, alors je me détourne de ma contemplation pour revenir à ses moutons et mes chats à fouetter, rassemblant mes affaires, faisant jouer mes différentes dagues cachées en leur faisant faire des mouvements de va et viens.  Je suis fin prêt. Je chausse mon chapeau à bord rond, ajuste ma cravate, vérifie que j’ai tout mon équipement. Aujourd’hui est un grand jour, alors fêtons le dignement en se mettant sur son trente et un. Vous vous rendez compte, le jour que nous avions tous attendu … Les marine qui réfléchissent avec autre chose que leur biceps … Alléluia ! Je lève les yeux vers l’immensité du ciel, mes yeux pétillent, mon humeur ne  pourrait être entachée que par les conséquences de tout ça … Alors quand on m’avait dit que je pouvais aider, j’en ais eu le frisson, ce bonheur cette joie au plus profond de mon cœur, cela me rappelait ma première …. Mh, non, j’ai rien dis, on n’est pas là pour que j’étale ma vie et mon mental sur le macadam.

J’arrive juste à temps et on m’indique la planque. Enfin, la révolution était vraiment de drôles de zoziaux,  y’a qu’eux pour choisir des lieux aussi dégueulasses et mal  entretenu… Ah ça, pour les trucs soutterains y'avait du monde ; Quand c'est pour me rembourser mes notes de frais .. Y'a plus personne !

Je saute dans le trou, et je salope ma paire de Bouloutin à semelle rouge. J’ai pas la tête de l’emploi après, cheveux verdoyant, une clope au bec, et un gros sac, on aurait pu penser que j’étais un  ennemi ou un touriste perdu ? Moué, moi aussi j’pense que je dois parler maintenant.

- Allez on se détend s et on prend un p’tit digo ? Que je fais en m’approchant ‘d’un petit pas, mini foulée, minuscule initiation d’action, mais je sens bien que pour briser la glace … Vous inquiétez pas, elle est fraiche, c’est une « glacière » … Gla-cière … allez on répète tous en cœur … GLA-CI-YER.

Bon, ça percute pas : Je suis l’expert en explosif, c’est pour stabiliser mes produits que je me trimballe ça…Pfouah … Que je dis en déposant la valise rigide, qui me servait de camouflage. Je m’assoie dessus tout en disant ... Alors c’est le grand jour ? On va pouvoir enfin faire exploser deux trois trucs ici ? je tire une nouvelle bouffée sur mon indus.

Oh ça, j’aime quand on casse, fracasse, concasse et puis faire parler la nitroglycérine. Vraiment cette journée commençait rudement bien.
    Vous posez réellement tous la question? J’ai juré détruire toute parcelle d’injustice de cette planète en m’engageant pour la cause. Je me battrai pour que cette exécution n'ait jamais lieu.

    Trisha pose son regard sur la table avec tous les préparatifs à réaliser pour le grand jour. Le bout de ses doigts touche une carte à travers ses gantelets. Il ne faudra pas disperser l’attention de la section révolutionnaire de Saint-Uréa. Il ne vaudrait mieux utiliser justement les renforts venant d’arriver pour cette tâche.

    Mais rien ne nécessite que l’on détourne toute notre attention, dessus. Une équipe à la force de frappe suffisante devrait être adéquate pour une attaque éclair.

    Ses yeux fatigués fixent le cyborg qui vient de l’informer de toute la situation. Un bijou technologique de Paradisio. En tant que scientifique, elle s’est informée des recherches de ses confrères du Nouveau monde. Et voir d’aussi près leur résultat attise la curiosité de la météorologie. Trisha se souvient même de son matricule. Jusqu’où les capacités cybernétiques de la Révolution peuvent-elles aller à ce jour? Une question dont la réponse semble s’incarner en cet individu d’apparence maigrichonne.

    Camarade Paul 17.82. Ton expertise nous sera indispensable.

    Croisant les bras, sa tête s’incline vers l’expert en bombe qui sait se faire remarquer. Certainement une technique pour gagner en visibilité sur sa spécialité, et il a eu raison de le faire. La Cavalière apprécie gagner du temps.

    L’extravagant avec moi. Tes produits seront la base de notre tactique.

    Trisha jauge que cette fine équipe lui suffira. Tendant le bras vers le chien qui semble accompagner le cyborg, elle reconnaît finalement le fidèle compagnon de la prometteuse Cassandre.  

    América.

    Beaucoup de questions lui viennent pendant qu’elle caresse subrepticement la tête du berger allemand. Où est sa maîtresse ? L’aurait-elle confié à un cyborg pour cette mission ? Lui est-il arrivé quelque chose ? En fin de compte, l’ange craint la réponse. Elle préfère éviter d'éclaircir ses interrogations par une sombre vérité qui réveillera son mal. Connaissant à présent la réputation de ce remarquable animal, elle réplique avec monotonie.

    Un poseur de bombes nous sera toujours utile.

    La Cavalière contourne la table pour se diriger vers la sortie.

    Compagnons, faites-moi confiance. Combattre pour le juste n’est jamais un gachi. Camarade Elsa, je te laisse les rênes pour tout le reste. Nous reviendrons t’assister si tout se passe au mieux. Allons-y.

    L'Éclair Bleu sort ainsi de la planque. Ajustant ses gantelets pendant sa marche, elle semble déjà prête à en découdre. Elle s'arrête un instant. Le mal sommeillant en elle se réveille soudainement. Une douleur le prend à la nuque. Après une forte inspiration, Trisha contient sa souffrance, pour reprendre le chemin comme si de rien était. Même si cela pourrait inquiéter les camarades qui la suivent. Quoi qu’il en soit, il est temps de prendre connaissance du terrain.
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    - Mais, on ne devrait pas essayer de travailler un plan avant d'y aller ?

    Ce n'est pas que je contesterai la parole d'un cavalier, mais... Même s'il faut agir vite, est ce que la c'est pas un peu... trop vite ? En tout cas niveau création d'équipe, on est bien, Trisha a clairement gagné son surnom en prenant des décisions à la vitesse de l'éclair, va falloir que je m'entraine a faire aussi bien.

    "Un grand général construit sa victoire sur la connaissance de l’ennemi et tient un compte précis de la nature du terrain et des distances. Pour faire un plan, il nous faut d'abord évaluer le terrain..."

    Et c'est vrai que ça se tient, moi aussi j'ai lu ce bouquin. Et comme j'ai l'impression que c'est moi qui suis la depuis le plus longtemps, je suppose que c'est à moi de continuer le briefing, enfin, la visite. Je grattouille America, salut le spécialiste en explosifs, et j’emmène tout le groupe dans les tunnels. Il faut dire qu'au fil des siècles de peuplement locaux, chaque génération a construit sur les suivantes, et qu’aujourd’hui toute la ville de Sain Uréa est bâti sur un réseau de souterrains qui fait de son sous sol de Saint uréa une vraie fourmilière et une véritable aubaine pour les mouvements révolutionnaire. Il y a tellement de niveau de tunnels qu'on peut, pour peu qu'on sache s'y repérer, se promener d'un bout à l'autre de la cité en toute impunité. Pour peu évidemment qu'on ait pas peur de se perdre, d’être enseveli, ou de tomber sur un autre groupe de gens n'ayant aucune envie de faire savoir qu'ils se promènent dans le coin.

    Premiers utilisateurs de ces passages, les révolutionnaires ont développés un système de marquage complexe, qui nous permet de ressortir a l'air libre a portée de vue de la caserne du Commandant nœud pap. Une caserne, qui, comme la plupart des bâtiments militaires de saint Uréa, tient plus du fort que de la dépendance administrative.

    La caserne est un carré massif faisant la taille d'un pâté de maison, ce qui lui permet de n'avoir aucun bâtiment mitoyen. De hauts murs percés de meurtrières, un chemin de ronde couvert, quatre tours d'angles massives équipés de miradors. Une porte unique devant laquelle on a installé une fortification légère, permettant à quelques soldats de surveiller l’accès, tout en interdisant un assaut par bélier ou par charriot.

    - Il y a une zone de détention a l'intérieur, donc on a déjà pu interroger des gens qui en sortaient, ce qui nous permet d'avoir une assez bonne idée de la disposition de la caserne. La porte traverse le bâtiment jusqu’à une place d'arme centrale qui dessert 4 blocs de bâtiment. celui qui fait face à l'entrée abrite les officiers et l'arsenal. Deux autres les lieux de vies de la troupe, le dernier abrite les cellules et le bloc médical.
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    - "Ca pue !"

    America fronce le museau mais ses haut-parleurs ne rajoutaient rien à la discussion qui semblait se lancer. La description détaillée de Paul avait été coupé par deux trainards maintenant bien désolé d'être intervenu de la sorte. Et si l'un affichait un regard gêné, le suivant profita de cette pause dans la discussion pour exposer des interrogations sur cette mission. Parce que la révolution était loin d'être une institution aussi carré et formel que toutes celles du gouvernement mondial.

    - "J'ai une question Cavalière !" Dit-il en levant la main. "Est-ce que ça ne vaudrait pas le coup d'attendre le jour de l'exécution pour sauver les marines devant le peuple ?"
    - "Pourquoi faire ?"


    Le deuxième homme avait rapidement fait disparaitre sa gène pour intervenir devant les demandes de son camarade. America ne comprenait pas grand chose à la discussion s'installant. Lui avait simplement suivit Paul, la queue battant depuis que la cavalière avait prononcé son nom suivit de bombe. Car America plus bombe voulait toujours dire qu'on allait jouer à la balle. Et America adorait la balle.

    - "Bah réfléchi, ils sont condamnés à l'échafaud. Pour en faire des exemples et imposer sa dominance, parce que c'est le commandant nœud pap il à forcément quelque chose à compenser, on pourrait sauver les pauvres marines innocents devant la population meurtrie de la ville. On en profitera pour se faire voir et rappeler au peuple que la révolution est toujours présente à Saint-Uréa !"
    - "Oui mais faire sauter un échafaud au milieu du publique ne risque pas de renforcer cette image de ... terroriste qu'à déjà la révolution ?" Demanda l'homme avant de se tourner vers l'expert en explosif : "Sans dire que vous en êtes un ! Vous êtes surement quelqu'un de très fréquentables."

    Devant la dégaine de l'homme et son entrée en matière, le révolutionnaire n'était plus bien sur de lui. America laissait son regard passer d'un homme à l'autre, s'infusant de la passion du débats.

    - "Oui mais personne ne va nous voir si on se contente de leur porter assistance dans la base de la marine !"
    - "Les gens sauront que la marine peut être punis même dans ses propres bastions et que rien n'arrête la révolution. Il suffit de lancer des on-dits qui nous prêteront l'exploit !"
    - "Mais la Marine aura tout à gagner à tout mettre sous le tapis pour que personne ne sache !"


    America aboya alors d'un coup. L'exaltation était bien trop importante pour qu'il puisse se contenir. De plus, le débat entre les deux hommes ne laissaient que peu de place à la réponse de la cavalière ou à l'avis de Paul sur la situation. Les deux révolutionnaires se tournèrent donc vers Trisha et le cyborg :

    - "Alors, c'est quoi le plan ?" Demandé l'un d'eux.
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    Trisha jauge les éléments que l’on présente en silence. Une caserne somme toute bien bati, mais un réseau souterrain à disposition. Écoutant l’intervention des deux autres compères, elle finit par livrer le seul avis qu’elle estime juste.

    Une intervention pendant l'exécution nous impose un timing. Et, si cela tourne mal, nous risquons de blesser des innocents. Nous avons choisi de porter le sacrifice pour notre cause. Pas eux.

    Levant la tête, elle scrute les hauteurs. Dans une inspiration, la météorologie analyse l’air ambiant. Les conditions ne semblent pas idéales mais suffisantes pour attirer l’attention. Peu de mots évoquent son début de réflexion.

    Quelques nuages dans le ciel.

    La Cavalière a toujours été une femme d’action. La discrétion, les actions dans le feutré et les intrigues sont loin de son domaine de prédilection. Au sein d’Aeden, elle n’a fait que des recherches et des batailles frontales. Cette ange aux ailes atrophiées sait tout de même proposer des plans pour tirer profit des forces de chacun. Ses yeux fixent le matériel à disposition, comme si elle était absorbée par toutes les possibilités qu’il pourrait offrir.

    Je propose de créer une diversion. Provoquer la Marine n'est pas difficile, surtout avec une tête primée. J'aimerais essayer quelque chose avec les bombes artisanales. Vous en profiterez pour placer des explosifs dans un premier temps.

    Trisha observe ensuite Paul. Son plan ne lui laissera malheureusement que peu d’occasion d’apprécier toutes les capacités de cette génération de cyborg. L’essentiel reste de sauver des justes, elle espère avoir l’occasion de tout de même expérimenter le potentiel de cette prouesse technologique lors de cette opération.

    Ensuite, je laisserais les marines me mettre aux arrêts. Vous déclenchez les explosifs dans la nuit. En un éclair, on libère les prisonniers dont je guiderai certains depuis l'intérieur. Nous réunirons ainsi nos forces pour couvrir l'évasion.

    Frottant ses mains, elle évacue quelques étincelles pour s’échauffer. Dans son esprit, la Cavalière ne voit personne la contredire. Son plan est le plus optimal selon ce qu’elle sait. Par politesse, elle ouvre ce discours à la critique, alors que dans ses gestes tout montre qu’elle se prépare, déjà, à agir.

    Qu'en dites vous ?
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    - Mais c'est très risqué de vous mettre en danger non ? On ne sait pas du tout comment pourrait réagir la garde, ils pourraient vous transférer directement dans la cité haute ou auprès de haut gradés de la marine, mais ils ne vous garderont surement pas dans une caserne de quartier...

    Et puis Trisha est notre pièce la plus puissante, celle qui doit surprendre l'adversaire au prie moment, et pas celle qu'il convient de lui livrer pieds et poings liés. Et pourtant l'idée est bonne, avec une personne dans la place, il sera plus facile de préparer les marines et d'organiser une évasion efficace. Oui, l'idée est bonne, mais c'est la personne le problème. Ce qui implique qu'il n'y a qu'une seule solution !

    - je suis volontaire pour cette tache a votre place ! Comme je suis un cyborg je pourrais aider de l'intérieur, et je suis bien plus sacrifiable que vous !

    Autour de la table, le reste du groupe acquiesce à ma suggestion. Maintenant il va falloir expliquer ça à America.
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    Trisha lâche un soupir. A l’époque d’Aeden, on ne lui a jamais refusé d’aller au front le plus exposé. Depuis qu’elle travaille dans les blues, il lui est nécessaire de ne pas faire trop de bruit avant d’intervenir. La prime sur sa tête est bien plus un handicap qu’un avantage, à son plus grand déplaisir. Croisant les bras et non sans un relent de déception dans la voix, la Cavalière cède aux arguments de Paul.

    Cela se tient. Préparons d'ores et déjà les explosifs nécessaires. Le temps joue contre nous.

    Par les jeux de regards, la météorologue comprend qu’elle devrait aussi s’occuper du fidèle compagnon de la Révolution. Trisha n’a jamais eu d’animaux de compagnie, alors, à part caresser le pelage de ce chien, elle ne sait pas comment s’y prendre. L’ange aurait apprécié l’apprendre de Cassandre. Attrapant un poncho qui trainait dans des caisses de matériel, elle dissimule son apparence grâce à la capuche. La Cavalière commence à étaler ses réflexions.

    Sois prudent. A présent, ce plan repose en grande partie sur tes épaules. Nous attendrons donc ton signal, Paul.

    La météorologue observe ainsi les explosifs réunis. Elle jauge leurs poids, malgré les crispations de peur de certains. Trop de manipulation présente le risque fatal d’exploser la plaque et les membres de la Révolution avec. Trisha cesse son analyse des engins, pour s'intéresser à un autre sujet majeur de l’opération, le porteur de bombes le plus aguerri.

    Malheureusement, je n’ai pu rencontré America qu’une fois avec son ancien maître. Cassandre de son nom. J'essaierai de tirer profit au mieux de ses compétences. En espérant ne pas le perturber…

    S’agenouillant, elle tend les bras devant l’animal. Trisha imagine qu’il faut déjà l'accoutumée à sa voix et son odeur. Elle doute que ses caresses suffisent, mais l’ange n’a aucune friandise sur elle.

    America, ici.
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    Papouilles sur la tête, papouilles sur le cou. America ne savait pas vraiment ce qu’il avait fait pour mériter autant de félicitation mais sa queue battante témoignait de sa joie, tout comme sa langue s'arrêtant de pendre pour profiter pleinement du moment. Il avait vaguement compris quelques mots : Cassandre, Paul, explosion, mais il était bien loin d’avoir compris l’organisation de la mission. Et alors même que les révolutionnaires s’étaient dispersés, préparant les explosifs comme demandé par la cavalière, America retournait au pied de Paul. Il n’avait aucune envie de laisser son ami et l’ambiance était devenue un peu plus soucieuse de son côté. C’était lui qui allait être mis en danger, le chien pouvait le sentir.

    - “Je viens !” Retranscrivirent les haut-parleurs d’America au milieu de l’activité révolutionnaire.

    Il n’était pas forcément évident de comprendre de quoi il parlait, ayant pris du temps pour mener doucement sa réflexion alors que tous étaient déjà passé à autre chose mais son regard fixé sur Paul pouvait laisser penser qu’il s’agissait de la diversion. Pourtant, il faut rapidement coupé par le ton plus sec de la cavalière.

    - “Non America, tu restes avec moi.”

    De toute évidence, elle ne souhaitait pas que le chien aille avec Paul pour cette mission. Et elle avait sûrement raison. America n’était pas prime et il s’agissait d’un simple chien, les marines ne le soupçonneraient jamais. C' était un élément parfait pour disperser les explosifs en toute discrétion. La révolution n’allait pas le laisser se faire attraper pour aucune raison.

    Alors que le plan prenait plus de forme et que les révolutionnaires quittaient leur nid pour se réunir près de la caserne, se répartissant à des points stratégiques pour intervenir dès le début de la diversion, tous souhaitaient bonne chance à Paul, d’une tape sur l’épaule ou d’un signe de tête ne trahissant que peu leur inquiétude. Cependant, tous gardaient à l’esprit la raison de leur déplacement et l’organisation du plan. Puis un regard s’échangeait entre les révolutionnaires et la Cavalière lançait alors le début des opérations, America couché à ses pieds, attendant que la diversion commence pour aller disperser les explosifs.
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    Devant la caserne, comme dans la plupart des zones sures de Saint Uréa, l'ordre règne. La place est propre, les passants qui y passent la traverse rapidement et sans s'arrêter, en prenant bien garde de ne pas lever les yeux vers l'escouade de garde en uniforme, qui sont déployés devant les portes ouvertes, surveillant à la fois le bâtiment, et l'échafaud qu'une bande de menuisiers un peu tendus sont en train d'agrandir.

    Faut dire que pour que la cérémonie qui s'annonce ne dure pas des plombes il a fallu voir les choses en grand. Histoire de pouvoir enchainer les pendaisons de la bande de marines rebelles sans perdre de temps. Alors on a réquisitionné les artisans du quartier, et depuis tôt le matin, on scie, on cloue, et on on assemble de quoi rajouter une quinzaine de cordes pour autant de pendus.

    Et si les gardes étaient nerveux au début, finalement tout à l'air de plutôt bien se passer. Pas d'émeutiers ou de protestataires, et les seuls habitants à s'être un peu intéressés à la construction ne sont pour l'instant qu'une bande de mômes désœuvrés. il faut croire que la haine des soldats à globalement vaincu la vague de sympathie qu'on réserve aux condamnés...

    - Mort aux vaches !

    Jeté d'une main experte, une bouteille traverse la place pour exploser en frappant le sous off commandant la garde. une bouteille qui s'avère contenir un horrible mélange d'excréments animaux, dont l'épaisse puanteur nappe immédiatement le pauvre soldat, lui brulant les yeux, la gorge, et le faisant immédiatement vomir sur le trouffion le plus proche.

    - Tout le monde déteste la marine !

    Une autre bouteille manque sa cible et explose contre un mur, loupant les marines qui se sont précipitamment écartés de leur officier merdeux, et qui se tournent vers le coupable, un jeune homme posté au coin de la rue avec un grand sac de munitions.

    - Chopez le !
    - A bas la dame de pierre !

    Pressé par le temps et par la charge des soldats, le jeune révo lance encore deux projectiles avant de s'enfuir en courant dans la ruelle. Une fuite effrénée qui, hélas, ne l'emmène pas loin, a peine a'til viré au coin de la rue suivant qu'il déboule en plein milieu d'une patrouille en train de rentrer, il percute et bouscule un marine, puis un autre, tombe au sol avec le troisième, et en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "La révolution vaincra" le pauvre garçon est sévèrement malmené, saisi et menotté. A la plus grande joie de ses poursuivants qui rejoignent le groupe.

    Et pendant que Paul est trainé en cellule, il n'a que le temps d'échanger, de son œil non poché, un clin d'œil vers une silhouette qui le regarde par une fenêtre.

    Infiltration réussie !
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    “C’est le signal.”

    Entre deux maisons dans une ruelle proche de l’objectif, le révolutionnaire qui regardait au loin avec sa longue vue passe le message à la Cavalière. Celle-ci semble bidouiller le petit arsenal explosif. Alors que l’on lui demandait seulement de lancer le compte à rebours, Trisha préfère assurer ses arrières en remplaçant le mécanisme par une antenne, ainsi le dispositif détonne une fois touché par une charge électrique suffisamment puissante. Elle se dit qu’elle aura un plus ample contrôle en cas d’imprévu.

    “Cavalière Trisha?
    -Une seconde.

    Finalisant son bricolage, elle s’assure que tout est bien en place. Le chien, clé de voûte de l’opération, est resté bien sage et en place pendant les préparations. La Cavalière tente de le féliciter en le caressant. C’est cet animal qui prend les plus grands risques, il se peut qu’il ne puisse pas revenir de cette attaque. Autant que ses dernières intéractions soient agréables.

    C’est bien, America.
    -Je crois qu’il faut lui dire des mots doux.
    -Des mots doux?
    -Bah les maîtres chiens font souvent ça, de souvenir.
    -Hum. Gentil chien.


    Les deux révolutionnaires fixent l’animal tout en lui offrant de nouvelles caresses.

    “Tu vois, il réagit bien.
    -Bon garçon.
    -Il est beau. J'espère qu'il s'en sortira.
    -Comment on l’envoie maintenant?
    -Aucune idée. En jetant un bâton?
    -Il le ramènera. Nous voilà bien avancées.


    Lâchant un soupire, Trisha ne sait pas pourquoi ce camarade à autant incité pour l’accompagner si ce n’est que pour faire le vigie. Tous ceux qui rejoignent la cause ne sont malheureusement pas des foudres de guerre. Néanmoins, la pureté de leur dévouement reste impossible à entacher. La Cavalière tend la anse de la boîte d’explosifs à la gueule du chien.

    America. Prends les bombes.

    Toujours accroupie, elle pointe du doigt le pan de mur à détruire.

    Va là-bas.

    L’homme qui l’assiste semble peu convaincu par sa méthode. Il dirait sûrement que cela ne correspond à ce qu’il a vu des maîtres chiens dans son passé lointain. Néanmoins, par respect pour son grade, le soldat de la Révolution préfère laisser libre court à cette tentative.
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    Les bombes ? America dressait le cou pour regarder dans le seau et il n’y voyait que des engins étranges, pleins de fil et avec de petites lumières clignotantes. Mais aucune bombe. Les bombes étaient rondes, faites de cuir souple et on les donnait aux marines. Relevant le regard, il secouait la queue en plantant ses yeux dans ceux de la Cavalière. Non, il ne comprenait pas pourquoi elle lui tendait le bac à pluie. America avait reconnu l’objet dans lequel elle avait rangé ses bidules brillants. C’était le bac que Tom mettait sous les gouttes de pluie de plafond qui tombait parfois dans leur appartement à Lunveel. Mais dans ce bac à pluie là, il n’y avait pas d’eau. Très étrange.

    America ressentait une impatience latente. Son regard passait d’un révolutionnaire à l’autre, contenant un aboiement de frustration face à cette situation qu’il avait du mal à comprendre. Une, deux, trois, quatre, … dix secondes de silence avant que la Cavalière ne se répète.

    - “Tiens, va là-bas.”

    Elle tendit le seau au chien qui finit par le prendre doucement. Il hésitait. Il était perdu dans la situation actuelle, rien ne correspondait à ce qu’il avait l’habitude, ou qu’on lui avait appris. Il continuait de regarder les deux révolutionnaires grimaçant devant son inactivité alors que lui secouait la queue de plus belle, l’anse en gueule, pour se calmer devant son inconfort.

    - “Là- bas America.”

    Trisha pointa à nouveau le mur pour indiquer au chien la direction. D’un pas calme et lent, il recula hors de la ruelle, fit volte face avant de trottiner là où on l’avait envoyé. Une fois en place, il regardait dans la direction des révolutionnaires, toujours l’anse du seau en bouche. Il les voyait faire de grands gestes, pointant le sol. America tournait la tête sur le côté, manquant de faire tomber quelques engins sur le sol. Et dans un murmure paniqué d’un des deux révolutionnaires, il entendit le mot “pose”. Alors le chien finit par déposer le seau au pied du mur, à l’emplacement souhaité. Puis, d’un pas amusé et excité, il revient vers le duo en courant.

    Tout était plus simple quand on utilisait les bons ordres.


    Dernière édition par America le Ven 31 Mai 2024 - 7:37, édité 1 fois
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    - Messieurs ! Je suis un membre de l'armée révolutionnaire ! Et je suis la pour vous aider a sortir de la !

    Dans un monde idéal, après cette phrase jetée à la bande de types qui boudent dans leur cachot, tout le monde se serait redressé, le regard a nouveau décidé et plein d'espoirs, tous prêts à unir leurs efforts avec le jeune héros de l'Armée Révolutionnaire dans un but commun !

    - Ta gueule !
    - Qu'est ce qu'il veut le nouveau ?
    - Je crois qu'il veut qu'on lui péte les dents.
    - Jette lui le bocal de pisse...

    Evidemment, si nous étions dans un monde idéal, il n'y aurait pas besoin d'armée révolutionnaire et de héros prêts à se dresser l'arme à la main contre la Tyrannie et l'Oppression...

    - Bon, qui est le chef ici ?!

    Second plan, tout droit tiré du guide de survie en milieu Carcéral, par ivankof le révolutionnaire, "Trouvez le chef de votre étage et imposez vous tout de suite comme le nouveau leader"

    - Qu'est ce que tu lui veux ?
    - Tu penses qu'on est pas assez bien pour te péter les dents ?
    - Moi j'étais sergent, ça suffit tu crois ?
    - Vas y sergent, fume le gamin !
    - Je parie mon tour sur l'échafaud que le sergent l'assomme d'un seul coup !
    - Tu es dans le dernier passage hein ? Tenu !
    - Non mais je suis vraiment la pour vous aider !
    - Ouais ben dis ça aux phalanges du sergent !

    Heureusement que je dispose d'un d'avantages pratique pour ce genre de situation, essentiellement du au fait que le soldat moyen est incapable de gérer un membre cyborg, et qu'on ne m'a donc pas du tout arraché le bras avant de me coller au mitard. L'ex sergent qui se dresse dans la pénombre n'a pas le temps de m'allonger une mandale que je lui colle ma main en pleine poitrine, avant de lui balancer un coup de jus qui le tétanise sur place, je n'ai ensuite qu'a faire un pas de coté pour le laisser s'étaler de tout son long a mes pieds.

    - Ce qu'il y a bien avec les gros, c'est qu'ils font un sacré boucan quand ils tombent... Bon, on peut parler maintenant ?


    [...]

    - Bon, tout le monde est prêt ?
    - Ferme la !

    Dans la cellule autour de moi, le plan que j'ai longuement expliqué est enfin mis en place. Sitôt les gardes venus récupérer les restes du repas, nous avons déplacé toutes les bottes de paille servant de couchage, les regroupant le plus loin possible du mur donnant sur l'extérieur, et nous bâtissant à l'opposé un abri de fortune destiné à nous protéger des dégâts de l'explosion que vont mettre en œuvre nos alliés de l'extérieur.

    Ne reste qu'a attendre. Attendre, et espérer que Trisha et America seront à l'heure. Et que l'expert en explosif saura doser correctement la charge pour faire effondrer un pan de mur et pas toute la prison, et que nous ne serons pas pulvérisé par le souffle de la bombe.

    Clong !
    - C'est la bombe ! Planquez vous ! Mains sur les oreilles et bouche ouverte !

    BOUM !
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    A peine la poussière retombée, Trisha donne un coup pour déblayer rapidement un débris gênant.

    Que tous ceux voulant vivre libres nous suivent. La Révolution vous protégera.

    La Cavalière vient assister certains prisonniers sonnés par le souffle de l’explosion en vitesse. L’alerte de la caserne étant déjà donnée, tout doit aller vite. Elle essaie au mieux de couvrir l’évasion avec Paul.

    “ Arrêtez-les ! Ce sont des condamnés ! Feu à volonté ! FEU ! FEU !
    -A couvert !


    Tous se couchent ou se protègent des balles derrière des débris. Une pluie de balles vers l’ouverture empêchent le reste des prisonniers de rejoindre les deux autres compères gérants le replis. Attendant la fin de ce tir de suppression, Trisha bondit sur les rangées de marins. Chargé de son électro, des étincelles jaillissent pour perturber les rangs ennemis.

    Une riposte, Capitaine Nœud Pap' !
    -Tous sur elle ! Vite ! Et je ne porte pas de nœud papillon, pouilleux !”

    La Cavalière parvient à détourner l’attention en perturbant le rechargement. Tazant ses adversaires, les marins essaient tout de même de la submerger par le nombre. Quelques tirs parviennent tout de même à détonner. Cette rixe devient rapidement chaotique dans les couloirs du mitard.

    “Mazette ! Ils vont fuir ! Poussez ! Poussez !”

    La stratégie du Capitaine est assez peu regardante sur la santé et la sûreté de ses hommes. Trisha se voit forcer de faire quelques pas en arrière devant cette pression.
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    De la poussière, des gravats, et des gens gueulant par dizaines. Une terrible tempête de panique, aussi bien du côté des marines qui essayaient encore de comprendre ce qui se passait dans cet imbroglio de détonation sonore et de chute de pierre, que des révolutionnaires essayant de faire sortir les prisonniers comme ils pouvaient. America se contentait d'aboyer de trépignant derrière la Cavalière qui était repoussé. Si lui aussi avait possédé des bras, surement se serait-il jeté dans ce duel de force. Mais en leur absence, il ne pouvait que donner de la voix, amplifiant le bordel ambiant.

    Puis une ouverture se fit. Trisha, malgré sa foudre puissante semblait reculer devant la masse se formant et le chien en profita pour sauter dans la mêlée. Il avait repéré l'objet de ses désires, celui que Tom lui avait toujours ordonné de récupérer face aux marines armées. Il plantait ses crocs dans le bois du fusil, avant de tirer dessus avec force, amenant le soldat au sol. Puis il le sortit de la mêlée, en tirant et trainant l'homme sur le sol dans des grognements. Par des pas saccadés, il rejoignait Paul alors que la lanière de l'arme finissait par glisser de la tenu du marine pour laisser le chien embarquer son dû. Triomphant, il le posa au pied du cyborg.

    - "Fusil !"

    Sa queue battante fut alors agrippé par le marine énervé d'avoir mangé la poussière des décombres. Dans la surprise, le chien se retourna alors vivement avant de planter ses crocs dans le bras de l'homme.
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    Avec l'explosion je n'entends encore qu'un long sifflement aigu qui ne veut pas disparaitre, mais je sais parfaitement identifer les expressions d'America.

    - Bien joué América !

    Et saisissant le fusil je m'empresse de coller un grand coup de crosse sur le crane du marin qui lui tire sur la queue. Et puis encore un quand le premier ne suffit pas. Sonné, le soldat lâche enfin mon chien qui cesse de lui mordre le bras. Et nous pouvons nous retourner vers l'opération. Encadré par des révos surgis de nulle part, les soldats quittent la caserne et la rue couverte de fumée pour se ruer vers la traverse ou se trouvent les égouts et la route d'évacuation.

    - Paul ! Il y en a encore à l'intérieur mais ils sont bloqués par les soldats !
    - Et Trisha ?!
    - Elle est rentrée !

    Et je comprends immédiatement l'idée. Depuis la caserne, des soldats bien plus réactifs que prévu ont entrepris de faire pleuvoir un feu nourri sur les rues, un tir de barrage qui empêche la sortie de la caserne par la brèche, Trisha a saisi la seule solution en portant le combat a l'intérieur, mais le temps joue contre nous, et dés que d'autres soldats auront contournés la caserne pour nous rejoindre dans la rue, on sera faits comme des rats et massacrés.

    Mais que faire pour empécher ça ? Nous n'avons pas la puissance de feu pour pousser les soldats de la caserne à se mettre à l'abri. Alors comment les pousser à cesser de tirer ?

    Mais oui ! Un otage !

    - Avec moi America ! Il faut aider Trisha a capturer Captain nœud pap !

    Et méprisant le danger, je me rue en hurlant vers la brèche dans la caserne, la ou Trisha tient seule la porte de la cellule face à une nuée de gardes, et un nœud papillon.

    - Attaque America !

    Et pour lui indiquer la cible, j'empoigne un pavé que je balance en travers de la face de rat du salopard de commandant.
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    Empoignant les barreaux à pleine main, Trisha utilise ses capacités électros. Des étincelles se propagent soudainement sur le métal. Grillant les marins en première ligne avec des décharges violentes, certains tombent inconscient tandis que d'autres se retirent à temps.

    Un parpaing vole subitement au-dessus des soldats pour atterrir violemment dans la tronche de l'officier. Le coup vient de le désorienté salement. Le cri de Paul retentit et le chien s'élance dans la mêlée. Vite à la réflexion, Trisha ne sait pas réellement ce que le cyborg a en tête, mais elle sait qu'elle doit attirer d'autant plus d'attention pour créer de l'espace à ses camarades.

    Prenant une inspiration, la Cavalière tente une percée. Chargée électriquement, elle pousse brutalement son épaule en avant. La météorologue bouscule plusieurs marins ainsi pris de court par son changement de stratégie suicidaire. Encerclée par les soldats près à lui sauter au cou, elle lève le bras droit, haut, vers le plafond. Le climato-gantelet est action.

    La foudre s'abat sur Trisha avec puissance perçant le plafond. Les soldats perturbés par cette attaque qui en réalité impressionne plus qu'elle ne cause des blessures aux marins… enfin tant qu'il ne le touche pas. Sa diversion attire le regard de nombreux ennemis sur place pour un instant.
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    Un nouveau nuage de poussière était soulevé alors qu’America, après avoir amené le capitaine à terre, serait la mâchoire sur le costume de l’homme. Il avait saisi la manche du manteau couvrant les épaules du marines et qui donnait tout son nom à l’officier. Il grognait, son poil hérissé, montrant sa férocité sans blesser davantage. Il appuyait sur le torse de l’homme se débattant qui lui frappait les côtés pour le faire lâcher, trop effrayé pour se rendre compte qu’il n’était pas vraiment en danger.

    - “Les marines sont exfiltrés ! On se replie !” cria alors un révolutionnaire qui avait passé la tête par l’immense trou creusé dans le mur de la cellule.

    Les oreilles du chien bifurquaient alors vers l’arrière. ll relachait la pression sur l’officier avant de se tourner pour faire face aux derniers révolutionnaires qui prennaient la poudre d’escampette. Pourtant, il restait encore un élément en proie au combat. La cavalière Trisha avait attiré les regards, mais s’était aussi fait encerclée par des marines. Ils restaient tous à bonne distance, effrayés par la puissante foudre qui venait de s’abattre. Et cela tombait bien, car l’ordre “replie” pour Americ était bien plus complexe qu’une simple demande de revenir au pied du crieur.

    Le chien sauta du corps du marine pour courir en direction des jambes d’un des soldats. Il se faufila entre les deux mollets, tordant son corps comme s’il faisait un slalom. Cependant, la vitesse et la force de l’animal firent chuter un premier marine par terre. Atterrissant sur les fesses dans un cri de surprise. Puis l’animal recommença. En faisant chuter un second soldat. Puis un troisième. Rapidement, la voie vers la sortie fut dégagée pour la Cavalière alors que le chien, amusé et excité, aboya bruyamment pour attirer son attention. Leur regard se croisa et sans attendre, l’animal fit volte-face pour s'enfuir par le troue du mur, là où de nombreux révolutionnaires commençaient déjà à traverser.
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