Je soupire en regardant ce ciel pâle et gris. L'homme en face de moi ordonne à un de ses hommes de partir et d'entrainer le reste de ses troupes avec lui. Je ne comprends pas encore pourquoi. Pourquoi il se ravise lorsqu'il le nomme. Pourquoi les faire fuir alors que généralement la Marine tire sa force du nombre. Quel est le plan d'extraction qu'il vient de mentionner? Je dois avouer que je ne suis par réputée pour la finesse de mon analyse. Moi-même, je concède volontiers avoir de sérieuses carences en ce domaine, c'est d'ailleurs pour cela que je suis généralement accompagnée de ma seconde Héfy, qui se charge de l'analyse de ce genre de données. Mais au vu de la situation j'ai préféré l'éloigner et je crois avoir bien fait. Ce quartier n'est plus qu'un amas de ruines fumants ou règnent en maître les odeur d'ichor, de soufre et de mort.

Moi, j'ai trop senti l'odeur du sang, de la chair brûlée ou décomposée pour ne serait-ce que frémir des narines. Comme quoi, on finit par s'habituer au pire, pour peu qu'on y soit confronté régulièrement. En fait, je suis plus gênée par sa présentation. Si je note qu'il est Commodore et qu'il s'appelle Raines. Enfin, ça c'est son nom, il garde encore son prénom secret le coquin. Non, ce qui me fait tiquer c'est :

"Mademoiselle, je vous prie." le corrigé-je.

Le reste n'a que peu d'importance, au final. Le jeune homme est un type d'apparence quelconque. Ni beau, ni laid, plus grand que moi d'une dizaine de centimètres je dirais. Son apparence soignée me laisse à pense que sous d'autres cieux, en d'autres circonstances, on aurait pu échanger quelques secrets de beauté. Mais nous sommes sur un champ de bataille à ChateauGéant et dans deux camps opposés qui plus est. Cette histoire va forcément mal finir, et ce ne sera pas pour moi. Il a refusé ma proposition, c'est noble de sa part, comme celle de servir de bouclier à ses hommes. Mais ça risque de lui coûter la vie. Il le sait, non? Ce n'est qu'un Commodore, et moi lors de la bataille de Jaya j'ai occis une Colonelle de l'Elite. Il devrait savoir qu'il n'a aucune chance contre moi, non? Je ne comprends pas sa démarche de m'affronter ici et maintenant. Sa vie à plus de valeur que celle de ses hommes, alors pourquoi c'est lui qui reste? Pourquoi me fonce-t-il dessus, les doigts enduits de fluide offensif, pour me percer les chairs d'un shigan?

Je reste plantée là, comme figée. En fait, je ne suis pas prise de vitesse, mais j'attends que quelque chose se produise. Une feinte, un subterfuge, tout, mais pas un assaut frontal! Ce n'est que lorsque je réalise qu'il n'en est rien que je déploie mes défenses. Un peu trop tard cependant pour mitiger totalement les dégâts de son attaque. Certes mon haki de l'armement surpasse le sien et me permet d'éviter que son shigan ne perfore mes chairs, cependant, l'assaut ne me laisse pas indemne et ses doigts qui à l'origine voulaient me percer le cœur, glissent sur ma poitrine et finissent par remonter jusqu'à me laisser une vilaine estafilade à la jonction de la clavicule et de l'épaule. Instinctivement, je bondis en arrière et essaie de masquer ma surprise par une petite provocation.

"Commodore Raines, vous êtes un homme direct, j'apprécie ça, mais vous confondez vitesse et précipitation. C'est l'oreille qui est le chemin du cœur."

N'empêche que j'ai beau faire la fanfaronne, c'est moi qui verse le premier sang! Et le jeune homme en face de moi est bien plus dangereux que son apparence banale ne le laisse supposer! Et moi bien négligente aussi, je m'attendais à tout sauf un assaut direct! Cette nouvelle génération de Marine ne respecte rien! Il aurait au moins pu essayer une feinte, le bougre! J'utilise donc ma technique Kraken afin de me créer huit tentacules de poison vert, renforçant par la même occasion mon potentiel offensif et défensif. Puis, je crée une bille de poison que je renforce au haki de l'armement et que je propulse d'une chiquenaude surpuissante en direction de mon adversaire.

"Kami shiki no yari!"

J'ai envie de vite finir ce combat. Quelque chose de louche se passe ici, je ne sais pas de quoi il s'agit, mais ça me chiffonne.

techniques:

Mon attaque fait mouche… En quelque sorte. Car mon attaque ne touche pas la zone que je visais, et se retrouve à la place déviée vers les tissus graisseux de sa poitrine. Certes, le premier sang est versé… Mais ma frappe n’a clairement pas eu l’effet escompté. D’autant plus que Jeska ne semble pas avoir cherché à l’éviter, se contentant simplement de revêtir son Haki de l’Armement pour se protéger. C’était attendu. Ce n’est pas la première Commandante d’Empereur à laquelle je me frotte… Et si ma cuisante défaite contre mon frère m’a appris quelque chose, c’est bien que les pirates de ce niveau-là ont une maîtrise stellaire du fluide combatif. Avoir la confirmation qu’elle le maîtrise est une bonne nouvelle en soi… Dans le sens où ce ne sera pas une mauvaise surprise que je découvrirai durant notre combat. En revanche, il ne faut pas se méprendre… Parler de bonne nouvelle est une grave exagération, étant donné que la différence entre nos maîtrises du Haki peut clairement me coûter ce combat. En y repensant, d’ailleurs, ça aurait tellement dû être une évidence pour moi… Que j’aurais peut-être mieux fait d’utiliser mes pouvoirs directement pour porter un coup bien plus décisif… Non, reprends-toi, Raines. Rien ne sert de réfléchir ainsi… Car si j’avais abattu toute ma main d’emblée dans une attaque et qu’elle l’avait contrée… Mes chances de survies auraient été nulles. C’est difficile, car je combats une pirate et que c’est mon devoir que de tout donner pour la capturer et qu’elle confronte la justice… Mais je dois garder à l’esprit que la mission passe avant tout. Jeska n’est pas ma priorité.

Et j’en prends pleinement conscience lorsqu’elle déploie des tentacules de poison autour d’elle et se prépare à riposter à mon offensive. Je sais qu’elle va chercher à m’empoisonner. A cet effet, elle semble créer une sphère de poison grâce à ses pouvoirs qu’elle infuse de fluide offensif et qui se solidifie… Tout va bien, je n’ai qu’à éviter d’entrer en contact avec. Si c’est à un jeu du chat et de la souris qu’il faut jouer, alors c’est clairement dans mes cordes… Du moins, c’est ce que je me disais jusqu’à ce qu’elle tire la bille de poison comme un projectile, avec une vitesse folle.

C’est aussi rapide que mon Shigan… Non, bien plus encore. L’attaque est fulgurante, tellement que c’est comme si le temps se dissociait. Comme si mon cerveau avait bien assez de temps pour comprendre et analyser ce qui se passe, mais que mon corps est comme figé et ne peut réagir. Durant ce laps de temps qui semble être une éternité, les pensées les plus futiles traversent mon esprit. J’aurais aimé répondre à ses provocations. Lui dire que l’usage des termes “Mademoiselle”, “nom de jeune fille”, “nom patronymique”, “nom d'épouse” et “nom d'époux” des formulaires et correspondances des administrations a été supprimé dans le cadre de la circulaire n° 5575/SG. Lui dire que ses connaissances en anatomie sont très médiocres, et que les artères du cœur et les conduits auditifs ne communiquent en aucune façon…

La bille, chargée d’autant d’énergie et de vélocité qu’une balle de sniper, vient se loger dans mon torse. Impossible d’esquiver, ou d’utiliser mon Tekkai… C’est à peine si j’ai le temps d’utiliser mon Haki de l’Armement pour atténuer l’effet de celui qu’elle a infusé dans son attaque. Cela ne fait pas longtemps que je possède les pouvoirs d’intangibilité des Logias… Et c’est tant mieux : la douleur des coups qui me mordent la chair ne m’est pas encore trop lointaine pour que je ne m’en souvienne pas… Je serre les dents et encaisse, me préparant pour la suite. J’effectue un bond en arrière en me servant de la puissance du projectile qu’elle a propulsé sur moi. Je ressens immédiatement que la balle de poison se liquéfie et se mêle à mon sang dès l’instant où elle entre à son contact, comme une capsule de médicament qui se dissout. Pas de panique, Raines. C’est exactement comme lors de mes sessions d’essais pratiques. J’isole le poison dans mon organisme en reroutant mon flux sanguin… Sans manquer d’également isoler les anticorps provoqués par sa présence dans mon corps. Je peux profiter de cette première attaque qui ne contenait qu’une faible dose de poison pour l’analyser, et mieux y résister si Jeska venait à déclencher des attaques de plus grande envergure. Dans tous les cas, je ne lui laisse pas voir que j’utilise un quelconque pouvoir à cet effet, et j’évacue son poison en toute discrétion en le mêlant à mon sang qui s’écoule naturellement de la plaie au torse qu’elle vient de me faire. Un sang qui coule bien plus abondamment que d’ordinaire, étant donné que je le fluidifie afin d’en répandre suffisamment dans la zone pour pouvoir m’en servir dans le futur, et avec suffisamment de justesse pour ne pas éveiller les soupçons de Jeska.

Je ne les confonds pas, Madame Kamahlsson… Mais je sais que contre une Commandante d’Empereur, un simple Commodore comme moi n’a de chances que s’il donne tout ce qu’il a. Et c’est ce que je ferai, quitte à mourir. Même si du poison circule dans mes veines !

Ce n’est pas dans mon habitude de parler en plein combat… Mais je m’efforce de le faire pour la berner. Pour lui faire croire que je ne suis pas capable de la vaincre, et qu’elle relâche sa garde. J’accompagne mes paroles d’un crachat d’une gerbe de sang générée par mes pouvoirs, et d’une quinte de toux factice. Il faut qu’elle y croie… Et je dois dans tous les cas continuer à attaquer. Elle ne doit pas pouvoir s’enfuir et aller perturber l’opération. Je dois continuer à combattre, en faisant couler mon sang partout dans la ferme où nous nous trouvons, en lui laissant croire que ses attaques m’atteignent bien plus qu’en réalité… Avant de pouvoir la neutraliser durablement. Alors, je reste sur l’offensive. Je continue à foncer sur elle, en utilisant la pleine vitesse de mon Soru. Je lui envoie une série de Rankyakus pour essayer de trancher les tentacules de poisons qui gravitent autour d’elle, puis réitère mon attaque précédente, un Shugan renforcé par le Haki de l’Armement. Mais cette fois, je me prépare à libérer la toute puissance de mon Électro avec la frappe. Si elle ne cherche toujours pas à esquiver et pare simplement en utilisant son fluide combatif, elle va se retrouver avec une surprise… Électrisante.

Techniques utilisées :

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Mon attaque fait mouche, évidemment!  Nous voilà donc à un sang partout. Enfin, je crois que mon attaque l'a plus amoché que la mienne. Et je dois avouer que ça m'arrache un petit sourire de satisfaction. Après tout, je n'y vois pas depuis longtemps, alors quand je touche ma cible du premier coup, je ne peux qu'être fière de moi! Pourtant un truc cloche. Je ne sais pas ce qui sonne faux ici : le fait qu'il ne soit pas encore affecté par ma toxine, le fait qu'un simple Commodore pense pouvoir me tenir tête, le fait qu'il insiste lourdement sur notre différence de niveau, ou alors que ...

"Vous m'avez encore appelé Madame, alors que c'est Mademoiselle qui est le plus approprié, grossier personnage!" m'empourpré-je.

Oui, bon, je le reconnais, je dois soigner mes insultes. Mais j'y travaille! Sauf que le coquin n'en reste pas là et m'envoie moult lames d'air coupantes. Il est loin et j'ai le temps d'en esquiver une bonne partie, malheureusement, mon gabarit est considérablement élargi à cause des tentacules de poison que j'ai généré plus tôt. De ce fait les Rankyaku du Commodore réussissent à en sevrer quatre. C'est donc avec la moitié restante que je compte passer à l'attaque, mais ce n'est que pour mieux réaliser que c'est Raines qui me fonce dessus! Décidément il n'a pas froid aux yeux, celui-là! Et c'est ce qui me chiffonne. J'ai compris qu'il restait là uniquement pour couvrir la fuite de ses subordonnés. Mais si c'était le cas, il chercherait à gagner du temps non? Pas à m'attaquer. A moins qu'il ne pense pouvoir gagner? Quand on sait que sur Jaya, j'ai vaincu une Colonelle d'Elite? Vraiment la Marine a tord de me sous estimer tout ça parce que je refuse à tuer mes anciens collègues. J'ai certes tout un arsenal de poison débilitants, mais je peux aussi utiliser des doses létales de mes toxines.

J'ai donc le droit à la même attaque qui m'a esquinté la clavicule. Hé, me prend-t-il vraiment pour la dernière des nouilles à vouloir me faire deux fois la même attaque? Parce que bon, j'ai beau ne pas avoir la réputation d'être une grande cérébrale, je ne suis pas stupide non plus, hein? L'assaut est trop téléphoné, Commodore Raines, et je vais punir ce naïf excès de confiance. Par précaution, j'attends le dernier moment afin d'anticiper une éventuelle feinte. Puis je mets ma riposte à exécution. J'allie subtilement ma grande maitrise du Rokushiki et les capacités de mon fruit du démon pour générer un clone de poison à l'endroit même où je me trouve, puis d'un soru parfaitement exécuté, je me soustrais à la vue de mon adversaire, laissant sa technique électrisante frapper le tas de toxines vertes. Cependant, je ne me contente pas d'esquiver, en effet, je me permets de passer dans son dos et de viser son épaule droite. Je ne lui destine pas une frappe de mule, si jamais ma tentative fait mouche, se sera juste une poussette pour utiliser l'Aiguille Forgée. Une technique qui me permet de diffuser mon haki de l'armement dans le corps de mon adversaire afin de briser son omoplate et ainsi restreindre ses capacités offensives.

"Je vois que vous avez le coup de foudre pour moi, Commodore Raines. flirté-je."Malheureusement, le courant ne passe pas entre nous."

Je pense que je vais doser ma force et ne pas le tuer trop vite. L'électro qu'il vient d'utiliser ne peut pas décemment être son atout. Il doit y avoir autre chose, et je compte bien découvrir quoi.

techniques:

Lorsque mon poing frappe son épaule et que mon haki se diffuse en lui pour réduire son omoplate en morceaux, quelque chose d'étrange se produit. Je ne sais pas trop ce dont il s'agit, mais, l'espace d'un instant, j'ai eu l'impression de frapper quelque chose d'autre qu'un corps humain. Serait-ce ça, son atout? Vraiment? Je ne vois pas en quoi avoir un corps spécial serait un avantage déterminant contre moi. Arf, il faut que j'arrête de me torturer l'esprit en plein combat. S'il a une carte maîtresse, je la verrai bien au moment où il choisira de l'abattre. Quant à moi, je n'ai qu'une chose à faire : vaincre mon adversaire. Et je dois bien avouer que, depuis le temps, j'ai acquis en la matière une efficacité mortelle. C'est cette fois au malheureux Commodore Raines d'en faire les frais. Il se défend vaillamment, mais c'est peine perdue : je frappe plus fort, plus vite, ma maitrise du rokushiki est meilleure que la sienne et mon haki surpasse le sien de loin. Mais il résiste, prouve qu'il existe, cherche une porte de sortie, fuis, refuse de se laisser vaincre, quel égoïste! Allez, regarde toi, Raines, tu es plus mort que vif! Il y a plus de ton sang répandu sur l'aire de notre combat que dans ton propre corps. Abandonne! Tu t'es bien battu, mais tu as perdu! Sois beau joueur et laisse moi finir cette mascarade.

"Vous avez perdu Commodore, c'est fini." annoncé-je d'une voix terne. "Vous avez voulu gagner du temps pour sauver vos hommes, mais même ça est un échec. A l'heure qu'il est, mes gars ont dû liquider les vôtres." poursuis-je. "Votre défaite est totale."

Alors qu'il semble plus mort que vif, cette tête de nouille garde le sourire. Ce qui a le don de m'exaspérer, ça va de soi!

"Ne vous a-t-on jamais dit il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, madame?"

"C'est mademoi … "

Commencé-je à le reprendre avant de voir tout le sang qu'il a perdu lors de notre affrontement affluer vers moi et s'agglutiner autour de ma personne. Alors c'est ça, sa botte secrète? Un fruit du démon, bien joué! Mais c'est absurde de croire qu'il va pouvoir me retenir ainsi longtemps. J'en serai sortie en moins de temps qu'il ne faut pour dire Alabasta. Sauf si … je faisait exprès de me laisser "avoir"? Comme ça, ce freluquet va se carapater et rejoindre ses hommes. Je n'aurais alors plus qu'à le suivre pour faire un grand coup de filet! Ha, ha! Je suis trop intelligente! Je retiens donc mon souffle et je laisse la technique adverse se compléter. Franchement, c'est assez répugnant comme façon de se battre!

Je laisse donc ma proie filer avec la certitude qu'elle m'a échappé. Pauvre Commodore qui n'a pas fait ses devoirs! Dans une autre vie, j'étais Marine! Et j'arborais fièrement ma médaille "Oeil de Lynx"! D'autant plus que j'étais aveugle à l'époque! Il pense vraiment pouvoir m'échapper? Le naïf! D'un simple coup de poing enrobé de haki de l'armement et je fais voler en éclats la bulle d'hémoglobine et me voilà partie pour la traque. Quand soudain, je sens que quelque chose cloche. Mon corps ne réagit pas comme il le devrait. Aurais-je été empoisonnée? Moi? Non, c'est impossible! Alors que m'arrive-t-il? C'est une sensation des plus étrange comme si mon organisme rejetait violement un corps étranger. C'est alors que je comprends, ce gredin possède le fruit du sang! Et il en a profité que je sois enfermé dans son Chorion pour faire entrer sa vitae dans mon organisme et ainsi provoquer une intoxication.

Bravo, bien joué! Je dois te concéder la victoire, Commodore Raines. J'abandonne l'idée de te poursuivre. De toutes façons, tu as déjà rejoint ses copains et dans mon état, ce serait bêtement hasardeux de l'y accompagner. Tch … ce n'est que partie remise!

techniques: