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Don't stop me now

Me voilà donc dans ma cabine, sur la Lépreuse, en train d'user le miroir à force de me regarder dedans. Je n'arrive pas à choisir ma tenue pour ce soir et ça me frustre. Ma toilette blanche habituelle? Trop classique. Le jean/baskets décontracté? Pas assez habillé pour une soirée huppée dans un restaurant de Water 7. La robe lavande? Hum … nan! Trop sage. La rouge? Grand Dieux non! J'ai l'air d'une escorte! Ha, mais … je l'avais oubliée celle-là. Une ravissante robe de soirée rouge sombre, noire et dorée, avec un chapeau à large bords assortis! Oui, c'est parfait. Provoquant, mais pas vulgaire, le tissu est doux comme je l'aime. Il faut dire qu'en tant qu'ancienne aveugle, je privilégiais surtout la qualité du tissu avant la ligne de mes vêtements. Maintenant que j'y vois, je suis devenue plus difficile. Chiante même dirait Héfy, ma seconde. Mais bon, je suis une future Impératrice, hors de question que je sois habillée comme un sac! J'ai un standing à tenir. Et surtout, j'ai un petit coté fashionista que je n'assume pas encore tout à fait.

Je choisis une paire de talons hauts noirs mat et c'est parti pour le plus difficile : le passage à la salle de bains! Manucure, pédicure, shampoing, savon exfoliant, tout l'arsenal de mes produits de beauté y passe. Ce soit, j'ai envie d'être plus que belle. J'ai envie d'être regardée, enviée, jalousée … bref, de tout casser! Une fois prête, je me vernis les ongles en d'un rouge assorti à la couleur de la robe, puis je me vêtis. Pas trop mal, mais ça manque de fantaisie. J'ouvre mon coffre à bijoux et j'en sors une ravissante paire de boucles d'oreilles, un beau collier qui habillera élégamment le décolleté de ma robe, quelques bagues et bracelets finement ouvragés. Et enfin, j'habille mon regard d'une fine paire de lunettes à la monture dorée. Et pourtant, quand je me mire dans la glace, quelque chose manque encore … Mais oui, suis-je bête! Un peu de rouge couleur chair pour repulper mes lèvres, un nuage d'un parfum discret et floral et je suis enfin par-fai-te!

Je quitte ma cabine peu avant les dix-neuf heures de mon rendez-vous avec Alaaric. J'esquive les remarques narquoises d'Héphillia sur ma tenue et surtout sur mes intentions du soir et je descend de la Lépreuse, sur le quai 4.

J'attends mon rencart.
Spoiler:
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Hier, une rencontre très particulière, inhabituelle, je devais même dire. Jeska Kamahlsson, la reine sans couronne ni plus ni moins. Pour une raison que je n'arrivais pas a comprendre, j'étais attiré par elle. Il y avait sa beauté certes, mais elle avait ce charme que je n'arrivais pas a expliquer, c'était quelque chose a la fois d'envoûtant, mais aussi d'effrayant.

Elle m'avait demandé un service, celui de l'aider a récupéré son enfant afin qu'elle puisse affronter Frost, l'un des empereurs des mers. Frost était sans doute l'un des hommes que je rêvais le plus de faire tomber, pourtant, je savais qu'un tel adversaire était bien trop fort pour être a ma porté. Seul, je savais que je n'avais pas la moindre chance, seul oui.... Mais avec une allié comme Jeska, tout devenait possible, j'aurais cette occasion dont je rêvais, celle de venger ce qu'il avait fait. Sans lui, jamais je n'aurais eu a affronté Caleb et encore moins a le tuer.

C'était moi qui avait porté le coup fatal, mais dans mon cœur, dans mon âme, je savais que c'était lui le responsable. Est-ce que je ne m'étais juste jamais pardonné d'avoir tué celui qui m'avait tout appris ? Qui avait été comme un père pour moi? Comment le pourrait-je?... Est-ce que Frost était devenu le réceptacle de toute cette haine? Comme un homme que l'on pointe du doigt pour rejeter sa faute ? Certainement, mais je savais que j'avais besoin de ça. J'avais besoin de trouver un coupable, car la seule idée de porté ce fardeau était devenu tout simplement insupportable.

Pour cette soirée, je mettais mes plus beaux habits, un costume noir muni d'une cravate rouge, comme mes yeux, rouge comme le plus pur des rubis. Mes cheveux étaient coiffés comme a leur habitude, mais je n'avais pas hésité a utiliser mon parfum le plus cher, un qui ramène une douce fragrance de fruit rouge. Il n'était pas rare que je prenne mon temps, mais pour cette soirée, je voulais que tout soit parfait, j'en faisais un rendez-vous romantique, peut-être en oubliant qu'il s'agissait d'affaire, mais qui s'en souci vraiment ?

Pour cette soirée, j'étais un parfait gentleman et n'hésite pas a arriver avec quelques minutes d'avance, afin de ne pas souiller mon parfum, je prend même le parti de ne pas fumée de cigarette et mine de rien c'était un effort qu'il ne fallait pas sous-estimer. Avec l'aide de mon fluide de l'observation, je remarquais assez rapidement quand la belle descendais de son navire et il ne me fallut pas plus d'une seconde pour me retrouver face a elle, je prends une posture de salutation avant de prendre enfin la parole :


" Quel plaisir de vous revoir, vous êtes splendide. "

Je prenais un léger sourire charmeur, j'aurais bien fais un baise-main, mais il me semble avoir lu quelque part que les vrais gentlemen ne font ça qu'au femme agé ou veuve qu'on espère ne plus voir marié, et Jeska était beaucoup de chose, mais pas une femme que les hommes ont renoncé a conquérir. Je tendais mon bras a la belle, bien déterminé a la conduire au restaurant avec élégance.
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Et que dire sinon que je n'ai pas eu à attendre bien longtemps ; je n'ai même pas attendu du tout! Moi qui pensais être en avance, me voilà cueillie comme une fleur par le ravissant jeune homme qui se présente à moi. Je souris à sa remarque, appréciant le compliment. Lui aussi s'est mis sur son trente-et-un.

"Je vous remercie, vous aussi vous êtes très en beauté.!" réponds-je avec sincérité.

Je saisis donc délicatement le bras qu'il me tend et je le laisse me guider dans la cité aquatique. On arpente les quai et le jeune homme a l'infinie délicatesse de me faire le guide touristique. Puis on quitte les chantiers navals pour aller vars la ville haute. On passe dans une voie pédestre bordée d'arches et d'arcades dont j'apprécie l'architecture gothique. On y croise pas mal de monde et surtout beaucoup de couples. Je soupçonne cette allée d'être le chemin des amoureux par excellence, mais je ne dis rien, je me contente de suivre le rythme d'Alaaric.

Une fois avoir traversé l'allée des amoureux, on arrive à un petit ponton, où un marchand propose des tours en gondole. C'est sans doute un attrape-touriste, et clairement une escapade romantique pour jeune couples. J'insiste donc pour en faire un tour! On monte sur l'embarcation à fond plat et un batelier nous dirige avec sa perche dans les canaux de la cité aquatique. Nous, assis à l'arrière, profitons de la ballade et des explications du guide touristique.. C'est magnifique et, lorsque le tour est fini, j'ai des étoiles plein les yeux. J'ai furieusement envie d'en faire un autre, mais mon estomac crie famine et je me dis que je peux bien patienter un peu. Après tout, le faire de nuit, sous les étoiles et les rares lumières de la ville, ça doit valoir son pesant de cacahuètes!

Alaaric devance le batelier et m'aide à sortir de la gondole, puis Pendue à son bras, je me laisse mener au restaurant. Et franchement, la devanture ne paie pas de mine, mais je garde pour moi tout commentaire. En tant qu'ancienne aveugle, je sais plus que quiconque qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture.
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La belle me fait un compliment et je dois dire qu'il sonne comme une douce mélodie a mes oreilles, car cela faisait longtemps que je ne m'étais pas autant donné de peine, j'étais ravi que mes efforts plaisent a Jeska. Notre balade commence sous les lumières des étoiles et les lampadaires de la ville qui donne directement une sensation assez unique. Je fais de mon mieux pour être un parfait guide, et prend un certain amusement en voyant les regards d'homme qui se pose sur la belle et l'idée que certains me trouve certainement chanceux.

Parmi cette abondance de couple, on se fait une place que personne ne remettrait en doute et je devais avouer que la compagnie d'une femme aussi exceptionnelle était appréciable. J'appréciais son élégance et son goût pour les belles choses et lorsqu'elle me demande de faire un tour de gondole, c'est avec plaisir que j'accepte. L'espace de quelques minutes, j'en oubliais pratiquement le fais qu'elle était une pirate rechercher et me laisser voir quelque chose que je n'aurais jamais soupçonné, elle était différente de tout ce que j'aurais pu imaginer et je me surprends a n'être qu'un homme passant un moment agréable avec une femme magnifique.

Par le passé, mais je me serais sûrement forcé a repousser cette attirance, a la faire taire et peut-être a me voiler la face, mais trop longtemps, j'avais fait passer mon devoir avant tout, refouler mes émotions, a me faire plus de mal a moi-même qu'au adversaire que j'affronte. Je profitais juste d'un instant de lâcher prise, le sourire aux lèvres, simplement heureux de partager ce moment.

Ce bref moment sur l'eau fut magique, mais en tant que maitre de soirée, je mettais un point d'honneur a penser au besoin de la femme qui m'accompagnait. L'heure était venu pour nous de nous rendre dans un restaurant et puisque mon but était de faire passer un moment unique je ne voulais pas rentrer dans le cliché de la simplicité. Pour ses personnes exceptionnelles, ont choisi des endroits d’exception et ce qui pense l'inverse ne sont que des hypocrites a mon sens.

Je choisissais donc un restaurant de luxe, connu pour servir des produit d’exception, en général, il faut réserver des semaines a l'avance, mais j'avais réussi a m'arranger avec le gérant en échange de place pour mon prochain spectacle, c'était l'un des quelques avantages que j'avais a tenir mon cabaret et a avoir une certaine notoriété. Nous étions rapidement installé, et encore une fois je voyais les regards se poser sur nous, mais je décidait de tout simplement les ignorés. Installé, je commandais une bouteille de rosé afin de laisser le parfum fruité accompagner nos entrées et ne pas les happer avec du rouge tout en laissant la possibilité a la belle de commander autre chose.

Nous prenions le temps pour regarder la carte, mais aussi pour discuter un peu, alors que je prenais enfin la parole:


" J'espère que le repas sera aussi agréable que cette balade. "

Je savais qu'il était bientôt temps d'attaquer le vif du sujet, mais je prenais la décision de profiter encore un peu de l'instant avant de passer sur un sujet qui serait sans doute un peu moins agréable.

Notre premier verre était servi et je trinquais avec Jeska tout en reprenant:


" A nous. "

Car cet instant, c'était notre moment.
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Quand j'entre dans le restaurant, je quitte mon chapeau, politesse oblige! Puis, je suis agréablement surprise! La décoration est sublime et chaleureuse, mais sans en faire trop et devenir étouffante. Ensuite, le maître d'hôtel me débarrasse de mon couvre-chef et nous guide jusqu'à une charmante table pour deux. On me propose de m'installer sur un siège en velours rouge aux boiseries finement ouvragées. Je dois avouer que l'assise de ce voltaire est rudement confortable! Et puis le jouvenceau me fait un agréable compliment. Je le savais habile avec les cartes, mais Alaaric sait l'être tout autant avec les mots. Je lui adresse un franc sourire.

"Je n'en doute pas une seconde."

Puis nos yeux se croisent et nos verres tintent discrètement.

"A nous!" répété-je après lui.

Je porte le cru couleur pétale de rose à mes lèvres, non sans l'avoir auparavant présenté à mon nez qui en hume les parfums délicats de violette, d'abricot et de vanille. L'attaque est franche et je retrouve en bouche les notes fruitées et épicées que j'avais senti plus tôt. Mes paupières recouvrent alors bien involontairement mes yeux quelques instants, signe indéniable que j'apprécie le choix de mon partenaire. Et finalement, j'avale ce nectar et un petit frémissement de plaisir coupable parcourt mes ailes.

"C'est un excellent choix de vin que vous avez fait là." le félicité-je.

Mais avant que nous puissions commencer à discuter véritablement, un serveur nous présente les menus et la carte des vins. Bien évidemment, c'est à Alaaric qu'on laisse le choix de la boisson. Comme si une femme ne pouvait pas s'y connaître en vins! Tss! Mais bon, je ne vais pas m'offusquer. Je ne pense pas que le malheureux soit machiste. Il a juste été éduqué comme ça. Et puis, même moi je trouve à la galanterie un charme désuet, alors … Non, pour dire vrai ça m'exaspère que le société soit incapable de considérer qu'une femme ne peut pas décider de ce qu'elle boit sans avoir l'approbation d'un mâle. Allez, Jeska! Souffle un bon coup, tu es là pour passer un bon moment, pas pour faire exploser tes convictions féministes. Tiens, je vais me plonger dans le menu, ça me changera les idées. Je regarde les plats proposés, mais je n'en vois pas les prix. Je réalise alors qu'il s'agit d'une carte pour les dames. Parce qu'il ne faudrait pas que je sois gênée de commander un plat trop cher. Parce que, dans le fond, si je ne peux pas choisir ma boisson sans une approbation masculine, c'est évident que je ne peux pas m'offrir un repas seule. Non, c'est vrai quoi, ce n'est pas comme si j'était une pirate connue, qui possède son propre navire, sa flotte, son île …

Je demeure impassible cependant, me contentant de me choisir une entrée. Je glisse un œil au dessus du menu pour voir que le magicien aussi est en train d'étudier la carte. Et quand après quelques minutes le serveur revient, j'ai la joie de lui annoncer :

"Un carpaccio de Saint-Jacques s'il vous plait."

Puis Alaaric passe commande de son entrée ainsi que la boisson, ensuite, le commis nous débarrasse des menus et de la carte des vins. Nous nous retrouvons enfin face à face; le bleu de mes yeux ne quittant pas le rouge des siens.

"C'est un endroit charmant dans lequel vous nous avez amené." dis-je pour briser la glace.

Mais c'est plus une façon pour moi de le laisser choisir le sujet de la conversation.
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Qui aurait cru il n'y a pas si longtemps que ça qu’aujourd’hui je serais en train de partager un verre de vin avec Jeska Kamalsson, une pirate, mais aussi une femme surprenante qui n'avait pas arrêté un seul moment d'agir de manière imposée a l'image que je me faisais des pirates. Certainement était-ce a cause de mon éducation en tant que Cipher Pol, peut-être avait-je simplement construit une image pour me convaincre que mon propre frère était devenu un monstre.

Je me surprenais a parfois en oublier qu'elle et moi étions de milieu très différent, des personnes qui devrait sûrement être en train de se battre... Peut-être qu'au final, tout n'était pas aussi simple qu'on pouvait le penser, qu'il n'y avait pas de gentil et de méchant, que nous étions des personnes, qu'importe l'étiquette qu'on pouvait nous donner, cela ne suffisait pas pour faire de nous une bonne ou une mauvaise personne.

j'étais chargé de prendre la décision du vin, certainement un côté très traditionaliste et d'une époque de ce restaurant, je souriais discrètement en me disant que Jeska n'était pas le genre de femme a laisser des autres personnes prendre des décisions pour elle, qu'on l'aime ou la déteste, c'était une reine et personne sur les mer ne pourrait dire l'inverse, la reine sans couronne... Je faisais un sourire de paon, ravi, mais surtout amusé par l'ironie de la situation.

Pour accompagné le carpaccio de saint jaques, je commandais une bouteille d'un vin blanc moelleux, alors que de mon côté je me laissais tenter par des toasts de Brie truffé, accompagné par du jambon d’exception, après tout, je restais un grand amateur de charcuterie et je ne pouvais pas laisser une occasion pareille me filer entre les doigts, même si cela trahissait un peu la simplicité de mes goûts.

Notre regard ne se détachait pas, alors qu'elle prenait enfin la parole afin de briser la glace, et qu'armer d'un sourire je répondais:


" Je pourrais dire que je devais bien choisir un endroit a la hauteur du charme votre compagnie, mais je serais encore a cent mille lieu de la vérité. "

Je prenais un instant de pause pour tremper a nouveau mes lèvres dans notre rosé:

" Water Seven est une véritable pépite et j'espère que vous en appréciez chacun des aspects, j'ai choisi cette île pour en faire le nouveau repaire de la magie dans le monde, la magie est pour moi un art qui signifie le combat perpétuel entre le possible et l'impossible, celui du rêve contre celui de la réalité, pour ma part je suis juste un rêveur qui a décidé d'essayer de montrer que tout est possible tant qu'on y crois. "

Parler de moi, de mon rêve, de ma vision... Des choses futiles pour certains, mais qui définissait en grande partie qui j'étais, ce que j'étais. Je voulais qu'elle me laisse entrevoir un peu d'elle, et a mes yeux le meilleur moyen d'y arriver était de me dévoiler aussi, et je reprenais donc de cette façon :


" Le fait de passer un moment agréable ensemble alors que nous sommes censées, nous déchirer n'est-il pas en soit une autre preuve de cet état de fait? "


La vérité était la, et en toute honnêteté, Jeska avait vu un intérêt en moi, et peut-être qu'elle serait un moyen pour moi de parvenir a mes fins, pourtant au fond de moi je pensais que dans notre rencontre, dans ce moment, tout n'était pas qu'une question d'intérêt.

Nous étions interrompues par nos entrées qui finissaient par arrivé, et alors que je portais a ma bouche un peu de de mon entrée en regardant la femme face a moi, je me demandais lequel était le plus exceptionnel.
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Rendre l'impossible possible, hein? En un sens le magicien et le pirate se ressemblent beaucoup. Tous les deux sont de doux rêveurs, ou de grands romantiques, prêts à tout pour voir leur vision se réaliser. Les uns utilisent leur talent et des artifices, les autres, procèdent avec force et violence. Mais le prestidigitateur émerveille les foules, alors que le boucanier les fait plutôt fuir. Fondamentalement, on est tous des idéalistes. La petite Jeska qui ne songeait qu'a prendre la mer pour purger le monde du mal et devenir une grande soldate de la Marine! La Jeska d'aujourd'hui qui poursuit d'autres rêves. Le chasseur de primes, le révolutionnaire, le simple civil … on lutte tous à la hauteur de nos moyens pour que nos désirs deviennent réalité. Et si tous les vœux pouvaient être exaucés, on vivrait dans une panacée. Mais la cruelle réalité se rappelle à nous. On ne peut pas toujours avoir ce qu'on veut. Des fois, le mur est juste trop haut, et la seule force de volonté ne suffit pas. Et puis des fois, les rêves se percutent et les rêveurs s'affrontent. Le serveur me coupe dans mes interrogations métaphysiques, et c'est tant mieux car je commençais à avoir faim, moi!

"Bon appétit." dis-je simplement lorsque les plats furent servis.

Délicatement, je découpe un petit bout de chair du mollusque et je le porte à ma bouche. Nom d'une biscotte! Ces Saint Jacques sont excellentes! Mes plumes frémissent de plaisir quand le goût de noisette et d'iode atteignent mes papilles gustatives. Je savoure lentement et élégamment mon plat et le vin tout en me remémorant ce qu'Alaaric venait de dire.

"Vous savez, je ne crois pas au destin. Je ne crois pas non plus que le métier que nous faisons ou les valeurs que nous défendons doivent définir la nature de nos relations. Vous êtes un magicien et un chasseur de primes et je suis une pirate et une maman. On est pas obligés de s'écharper parce que nous sommes dans des camps sensément opposés."

D'ailleurs, en y repensant bien, j'ai passé le plus clair de ma vie à casser du pirate. Et encore plus depuis que je navigue sous un Jolly Roger. Je répugne à taper du Marine et même pire, je n'ai jamais pillé un village ou abordé un navire! Je ne rentre pas dans les cases imposées par les esprits étriqués du Gouvernement Mondial. Avec le tableau de chasse que j'ai, dans une autre vie, j'aurais certainement été vice-amirale peut-être même amirale, qui sait! Ou parmi les rangs les plus élevés du Baroque Works. Mais je suis pirate aujourd'hui. Comme tout le monde, j'ai passé ma vie à faire des choix, des bons et des mauvais. Mais je ne réalise que depuis peu que ce sont ces choix qui ont fait de moi la personne que je suis aujourd'hui.

"Parce qu'en vérité, nous somme peut-être bien plus semblables qu'on a bien voulu nous le faire croire."

Et c'est peut-être le meilleur coup des Cinq qui vivent au sommet du monde. Nous faire prendre pour acquis des divisions qui n'existent pas. Il n'y a pas plus de différences entre un pirate et un Marine qu'entre une ange et un homme-poisson. Nous sommes juste des être vivants, et nous aspirons tous au bonheur.

"Moi aussi, j'aimerais rendre l'impossible possible. Par exemple, je caresse l'idée folle de réussir à réunir toutes les races du monde autour d'un structure garantissant, respect, reconnaissance et soutien pour tous. Mais avant ça, j'ai un obstacle de taille à surmonter. Je dois vaincre Frost."
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Avec élégance, la belle prenait sa première bouchée de Saint-Jacques, je pouvais voir sur son visage qu'elle apprécier et cela n'était pas pour me déplaire, après tout si les plats n'aurait pas été a la hauteur cela aurait pu être assez contrariant, mais heureusement cela n'était pas le cas et c'était tant mieux. Celle-ci prenait alors la parole, expliquant qu'elle ne crois pas au destin, qu'elle pensait que des personnes opposées n'ont pas forcément a ce faire la guerre, et même elle n'avait pas forcément tort, ce n'était pas la façon de pensé du gouvernement qui lui était bien déterminé a éteindre jusqu'au dernier feu allumé par un pirate.

J'étais perplexe, ne sachant plus vraiment quoi pensé, après tout a mon sens, on ne devient pas pirate sans raison, mais en même temps je sais que le gouvernement cherche a garder le pouvoir par tout les moyens quitte a détruire ses propres hommes. D'après elle, nous étions bien plus semblables que l'on pourrait le croire et peut-être qu'elle avait raison... Mais dans le fond, comment le savoir? Comment en être certain?

Pour le moment, je restais attentif, j'écoutais sans interrompre ne prenant même pas le temps pour boire une goutte de vin, pensif. Elle avait elle-même un passé de marine, et peut-être que j'avais besoin de comprendre ce qu'il s'était passé pour comprendre le genre de personne qu'elle était réellement.

Elle m'expliquait son rêve, ou plutôt ce que j’appellerais un idéal, même moi qui suis un doux rêveur j'ai du mal a croire qu'une personne puisse réussir a accomplir un rêve aussi fou, mais pour quelqu'un qui cherche a montrer que rien n'est impossible, je ne pouvais être qu'admiratif de voir une tel détermination.


" C'est un beau rêve, et j'espère que lorsqu'il se réalisera je pourrais être le premier a vous féliciter"


Elle avait évoqué un autre sujet que j'avais bien entendu, et j'allais donc revenir dessus:

" Frost est un adversaire redoutable, et mais j'ai moi-même des raisons de vouloir sa perte... Je ne reviendrais pas sur ce que j'ai dit. Je vous aiderais a recouper votre fils, mais lorsque ca sera fait, je veux votre promesse que vous n’échouerez pas. "

Mon regard était profond, je décidais d'accorder ma confiance dans cette femme, je n'avais plus qu'a espérer qu'elle ne me fasse pas regretter mon choix, mais je décidais de prendre a nouveau la parole alors que je finissais mon assiette de toast:

" Mais vous comprenez que j'ai besoin de vous comprendre, de comprendre vos motivations... J'ai besoin de comprendre comment on passe de marine prometteuse a l'une des pirates les plus rechercher du monde? J'excuse si cette question est un peu trop personnelle, mais peut-être que ca me permettra de comprendre certaines choses... "


Est-ce qu'elle accepterait de me répondre? Peut-être que oui, peut-être que non... Mais toujours est-il que j'avais besoin de savoir pourquoi la femme qui se trouvait devant moi était une des plus grandes criminelles au monde malgré ses rêves qui semble noble... J'attendais sagement une réponse, qui allait soit m'apporter une réponse, soit me mettre encore plus confus.
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Je penche la tête sur le coté, et mes lèvres dessinent un petit sourire. Je suis en train de réfléchi : que puis-je lui dire? Que dois-je passer sous silence? Mais on ne bâtit pas une relation de confiance sur un mensonge. Et puis je ne suis pas une personne qui s'épanouit dans le secret. Au contraire, il n'y a qu'au poker que je ne joue pas carte sur table.

"Bien évidemment que cette question est personnelle." réponds-je. "Mais elle ne l'est pas trop."

N'ayant pas particulièrement envie de raconter toute ma vie non plus, je commence mon histoire au plus proche de ma "trahison". Entre deux bouchées de mon plat je lui raconte comment, après mon intégration dans la 102ème division d'élite, le navire qui me ramenait de mon entrainement au Rokushiki en Terre Sainte de Marie Joie a été attaqué par les pirates de Mantle Shoma. Je lui raconte la défaite de la Marine et surtout, comment moi, avec mon petit enfant dans les bras, je me suis retrouvée seule face à d'ignobles criminels.

"Mantle Shoma me connaissait car on s'était déjà affronté sur Jaya. Enfin, je m'étais surtout pris une sacrée déculottée!" concédé-je dans un sourire. "Mais j'ai eu la chance que son second soit un ami d'enfance et qu'il intercède en ma faveur."

Mais l'entrée était finie depuis un certain temps déjà, et le serveur nous amenait nos plats. J'avais choisi une escalope à la mode de Water Seven (ou milanaise dans un autre monde) accompagnée de pâtes fraîches. Je découpe ma viande et savoure le savoir-faire du cuisinier. Encore une fois mes plumes s'ébouriffent de plaisir. Cependant, je vois dans les yeux du chasseur de primes l'envie de connaître la suite de mon histoire. Alors, je continue.

"J'ai fait ce que j'avais à faire pour sauver mon petit." soupiré-je. "J'aurais pu combattre avec les honneurs. Mais je serai morte et mon fils aussi." Je bois une gorgée de vin, rouge, cette fois. "Je me surprends des fois, avant de m'endormir, à me demander quelle aurait été ma vie si j'avais été fidèle à l'uniforme. Si je n'étais pas tombée sur les Red Spectres. Pour être parfaitement honnête, j'ai des regrets." Mon regard se perd, comme s'il contemplait quelque chose de lointain et d'inaccessible. "Et pourtant, je pourrais rejouer la scène mille fois, jamais je tournerai le dos à mon enfant. Voyez-vous, Alaaric, je suis une mère avant d'être une pirate."

Je ne m'appesantis pas sur le fait que la Marine a vite fait de me considérer traître à la cause, malgré mes médailles de la Rescousse et de l'Indomptable. Ni les autres évènements qui ont été comme autant de coup de canif dans ma résolution.

"Dans mon esprit, je n'ai pas trahi, j'ai choisi de vivre." poursuis-je. "Et ce déshonneur me poursuivra sans doute jusqu'à la mort. Mais je m'en fiche. Tant que Sakazuki a un avenir, le reste n'a aucune importance."

Et dans mon regard brûle le feu froid d'une résolution sans failles. J'abattrai de mes mains quiconque menacera mon enfant.
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J'écoutais, au plus dévoré chacun des mots qui sortaient des voluptueuse lèvre de la belle aux cheveux d'ébène et a vrai dire elle remettais beaucoup de chose en doute dans mon esprit. Est-on fort parce qu'on suit les ordres? Est-on juste par qu'on se sacrifie pour une cause d'un bien commun ou parce qu'on refuse les ordres qui nous semblent injustes et rester fidèle ses propres valeurs ?

Elle me disait une phrase... Une phrase comme un air de déjà vu, qui pour une raison inconnue me faisait mal. Je regardais une seconde dans le vide avant de reprendre :


"Un magicien a le devoir d'enchanter son public... Mais Il ne doit pas oublier de protéger sa famille... "


C'étaient les derniers mots qu'il m'avait dits et a ce moment, l'espace d'un instant, je ressentais toute cette culpabilité que j'avais refoulée. Je prenais au visage que ce que j'avais cru juste m'avais poussé a trahir ma famille, a me battre contre mon propre frère... A tuer celui qui avait été mon mentor, mon père adoptif... Je l'avais trahi, je l'avais tuer sans comprendre ses réelles motivations, il était devenu un criminel, mais pourquoi ?

Avait-il été poussé vers ce chemin malgré lui?... Non, je ne devais pas céder a la colère ;

De mon côté, je m'étais laissé tenter par une côte de bœuf, laissant parler mon plaisir coupable pour la viande, accompagner d'une simple salade légère qui me laisserait apprécier d'autant plus mon appétit pour la côte de qualité qui se présentait a moi.

Je prenais la parole a mon tour:


" Vous savez... Quand le même choix s'est présenté a moi, je suis resté fidèle a mon uniforme. Je me suis battu comme un soldat et j'ai tué un homme. Pour le gouvernement, c'était un criminel, mais pour moi... C'était mon père, l'homme qui a fait de moi ce que je suis. Enfant, je voulais devenir la moitié de l'homme qui l'était, ce même homme qui n'a pas oublié son véritable devoir... Protéger sa famille. "


Je souriais timidement, admettant une seconde ce que je m'étais refusé a dire durant tout ce temps :

" De ce point de vue, là, je suis un piètre magicien... Et vous Jeska Khamalsson êtes une bien meilleure magicienne que moi. "

Je plongeais mon regard rubis dans celui de la belle un instant, ce regard d'ombre et de sang, le regard d'homme qui venait pour la première fois d'admettre qu'il avait fait le mauvais choix et qui devrait vivre le restant de sa vie avec ce poids sur la conscience.
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Je vois le jeune homme en face de moi, je vois sa culpabilité le ronger comme l'acide, corroder son égo. Je connais bien ce chemin, je l'ai moi-même arpenté jadis. Après l'opération Hiechu sur Jaya, moi aussi j'vais du mal à me regarder dans la glace. Normal, j'étais aveugle à l'époque! Mais, humour à part, je comprends le dégoût de lui-même qu'Alaaric ressent. Pour quel "plus grand bien" s'abaisse-t-on à tuer? à torturer? à trahir et à mentir? Marine, Cipher Pol, même combat, on y va pour promouvoir de nobles idéaux, mais en fait ce n'est que le vernis d'une triste réalité. Nous ne sommes rien et nous ne valons rien aux yeux de ceux qui nous dirigent. Au mieux, nous sommes des outils. Béni soit l'ignorant! Car une fois qu'on sait, on ne peut plus faire semblant. J'ai aidé à la reconquête de la Catin des Mers, tout ça pour quelques années retourner sur Jaya et empêcher la Marine de reprendre l'endroit à l'Armée Révolutionnaire. Tout ce temps, tout ce sang, toutes ces larmes et ces efforts pour quoi, au final? Je ne sait pas quel malade en haut s'amuse à nous regarder nous entretuer pour des bouts de rien … et je n'ai pas trop envie d'y réfléchir. Je suis plus occupée par le dandy en face de moi.

"Tu sais, Alaaric." dis-je de ma voix la plus maternelle. "Je crois qu'il faut autant de courage pour accomplir un ordre que pour le refuser." Je lui envoie un sourire plein de bienveillance. "Vous avez accompli votre devoir. C'était un choix difficile. Et même si ça vous mine encore aujourd'hui, ce choix est le votre."

Mon assiette est vide mais pas mon verre. Alors je me rafraichis la gorge avec un peu de vin rouge. Laissant au passage une jolie marque de rouge à lèvres sur le verre.

"Ce choix n'est ni bon, ni mauvais, c'est avant tout le vôtre. Et ce n'est pas parce que j'aurais sans doute fait un choix différent que j'aurais mieux agi que vous." concédé-je. "Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise option. Il y a juste des choix avec lesquels on peut vivre et d'autres pas."

Le serveur s'assure que nous ayons fini nos plats et débarrasse les assiettes. Puis avec célérité et discrétion, il nous amène nos desserts. Pour moi une généreuse coupe de fraises fraîches abondamment napée de crème chantilly. Il suffit de voir mes yeux pétiller pour comprendre qu'il s'agit de mon péché mignon.

"Vous savez … " dis-je avant d'entamer mon dessert. " … un agent des bureaux m'a dit un jour que la fraise possède plusieurs symboliques : l'amitié, l'amour, les souvenirs de l'enfance, la modestie mais aussi la tromperie et l'érotisme. Je crois que mon amour immodéré pour ce fruit en dit beaucoup sur moi, et vous, Alaaric, qu'en pensez-vous?"
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L'ancienne aveugle avait vu au travers de ma culpabilité et surtout me disait qu'aucun choix n'était ni bon, ni mauvais. Dans le fond, elle avait sûrement raison. Dans la vie, on se trouve parfois a des carrefours de notre destin, des moments qui impacteront de manière irrémédiable notre vie pour le meilleur et pour le pire. Le plus important, c'est de vivre avec nos choix, des regret ? On finira toujours par en avoir, celui qui prétend l'inverse et soit un idéaliste, soit un idiot. On prend des décisions et on apprend a vivre avec.

Le serveur enlevé discrètement nos assiettes vide, et je regardais la belle porté, ce verre a sa bouche, y laissant une trace qui pourrait déclencher bien des envies. Celle-ci prenait des fraises, mangeant avec sensualité ses premières bouchées, une telle présence qui ne laisserait aucun homme indifférent expliquant de manière pratiquement non dissimulé son amour pour le plaisir et la luxure, une déclaration qui ne manquait pas de me faire autant sourire que me faire désirer cette femme a la beauté envoûtante:


" Je pense que vous avez raison... Et pour être tout a fais honnête, je ne suis pas non plus indifférent a ce genre de plaisir, après tout... "

Un geste de magie, montrant mes mains et alors que sans comprendre comment je venais de légèrement baiser la fermeture de la robe de la rose empoisonnée. Personne d'autre n'aurait réussi a s'en rendre compte, mais elle l'aurait senti, et je décidais de prendre les devants. Elle avait commandé son dessert et c'était a mon tour d'exprimé l'objet de mon désir tout en reprenant :

" La luxure, n'est-elle pas le plus doux des péchés ? "

Je mettais ma main sous ma joue, tout en reprenant:


" Vous me plaisez Jeska. "


Je mettais délicatement ma main sur celle de la belle... Elle était belle, puissante, le genre de femme que tous les hommes désirent sans jamais oser s'approcher d'elle... Sauf que moi, je n'étais pas tous les autres hommes, je suis le meilleur magicien du monde. Je ramenais la main de celle-ci vers mes lèvres avant d'y déposer un baiser qui ne dissimulait qu'a peine l'envie que j'avais d'elle, sa main sucrée de son désir venait caresser mes papouilles et avait un goût délicieux.  
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Je ne réajuste pas mon décolleté, et je le laisse baiser ma main. Et même lorsqu'il me déclare sa flamme, mon regard ne quitte pas le sien. Je vois dans ses yeux l'envie, évidemment, et l'immensité de la confiance qu'il a en lui même. Sans doute sait-il qu'il me plait aussi. Après tout, si j'avais voulu l'arrêter, j'aurais pu le faire sans difficultés. Cependant, le fait que je le laisse faire n'est pas de la complaisance. J'apprécie le flirt et je ne souhaite pas rompre la magie du moment c'est tout. J'incline légèrement ma tête sur le côté, et je lui répond avec le plus charmeur de mes sourires.

"Evidemment."

Cette affirmation sans once de modestie n'est pas de l'arrogance de ma part pour autant, mais juste une constatation. Je plais. Aux hommes, mais aussi aux femmes. J'ai fini par comprendre que mes attraits physiques font fondre plus efficacement que ma toxine dissolvante. Je le sais maintenant. Je le sens même grâce à mon haki de l'observation. Des fois c'en est même très gênant. Mais je passe outre, après tout, je suis une grande fille maintenant, je ne vais pas faire mine de découvrir comment pensent les hommes alors que je vais sur mes trente ans.

"Cependant, je ne suis pas le premier prix d'une tombola, ou un trophée qu'on accroche au mur." poursuis-je. "Et j'ai la chance d'être dans une position où je peux me permettre d'être exigeante."

Ce qui est un odieux mensonge, en vérité. Après tout, je vais épouser Frost parce que ce dernier tient mon fils en otage. Là je fais la fière-à-bras pour me donner une contenance, face à Alaaric, mais je sais bien que je ne suis pas encore au niveau d'un Empereur, Sinon, le Fléau serait tombé depuis longtemps. Je finis mon dessert, les fraises sont juteuses et sucrées, et la crème… oh là là! C'est un dé-li-ce! J'ai avalé ça comme une morte de faim!

"Quoique, non, en vérité." me reprends-je. "Je vais me marier sous la contrainte. Je ne suis pas vraiment en mesure d'être exigeante. Enfin, un petit peu quand même, si vous me ramenez mon fils en vie, vous aurez une place à mes côtés. Celle que vous voulez."
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Face a ma déclaration, celle-ci gardait le sourire, sans doute ne suis-je pas le premier a faire ce genre de déclaration a la belle et a vrai dire cela n'était pas étonnant. Elle comme moi, nous avions pratiquement trente ans, l'age d'adolescence était bien loin derrière nous, comme cette manie de ne jamais vouloir se lancer, de tourner autour du pot sans oser bouger. Être acteur de sa propre vie et non plus un simple spectateur et quelque chose qu'on prend avec l'expérience. J'étais peut-être arrogant, mais je savais qu'elle n'était pas non plus insensible a mes charmes, cette femme est parmi les plus puissantes du monde, et si elle ne me voyait aucun intérêt, elle n'aurait eu aucun mal a repousser mes avances.

Cela dis, elle gardait sa prestance, elle n'était pas qu'un simple joyau qu'on mettait a sa couronne, et elle était bien clair la dessus. Elle savait qu'elle était une femme désirée, mais c'était une façon pour elle d'affirmer qu'elle n'était pas un objet, mais bien une femme a part entière, le genre de femme qui ne se laissera pas dicter sa conduite et ca me plaisais. Je gardais le sourire, pourtant, j'apprenais qu'elle allait devoir se marier a Frost et j'avoue sans peine que cette information était pour le moins étrange...

Peut-être était-ce pour cette raison qu'elle me disait ça... Pour Frost, elle n'était qu'un trophée de plus, mais elle voulait plus. Pourtant, je relevais une parole qui me rendais perplexe, alors que je prenais la parole:


" - Vous n'êtes pas le genre de femme a subir, votre désir de combattre Frost en est la preuve, être prête a vous marier pour le faire tomber est juste signe que vous êtes prête a faire ce qu'il faut pour atteindre votre objectif, qu'importe le prix, alors je doute que vous vous offriez simplement au plus demandant. "

Je fermais les yeux un instant me plongeant dans une rapide réflexions avant de reprendre:

" - De plus, je ne prendrais aucun plaisir dans une relation ou la femme n'a aucun désir, je ne suis pas ce genre d'homme, et je suppose que c'est mon genre d'exigence. "

J'ouvrais les yeux, regardais a nouveau la belle avant de reprendre:

" Vous n'êtes pas un trophée, je ne forcerais a rien et pour faire tomber Frost, la simple joie d'avoir fait tomber un empereur fera mon bonheur... Pour ceux qui est de nous deux... Vous avez une place dans mes bras, mais si cela se produit, cela votre choix et votre choix seul. "

Je finissais mon verre de vin, en constatant avec sourire la vitesse avec laquelle la reine sans couronne avait fini mon dessert, mais aussi avec un peu de tristesse en constatant que cela signifiait que nous étions probablement sur la fin de cette soirée.  


Dernière édition par Alaaric Minaro le Dim 13 Oct 2024 - 11:03, édité 1 fois
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Oui, Alaaric, en bon illusionniste, à vu clair dans mes paradoxes. J'ai beau faire la femme forte et indépendante, je ne peux accomplir mes objectifs seule. Et bien que je n'aie aucune honte à demander de l'aide quand le besoin s'en fait sentir, j'essaie quand même de sauver les apparences en me comportant comme l'Impératrice que je ne suis pas. Pas encore. Et d'ailleurs, je ne sais pas vraiment si je suis crédible en Yonkou. Red, Fost, Kiyori, et Teach, j'ai connu quatre seigneurs du Nouveau Monde, et aucun d'entre eux n'agit comme l'autre. Du coup est-ce que je ne me berce pas d'illusions à essayer vainement de leur ressembler? Ne serais-je pas mieux en étant juste moi-même? Raaaah pourquoi je me pose tant de questions après le dessert! Franchement … Comme le Joker de la fédération des magiciens le souligne, je suis prête à faire ce qu'il faut pour attendre mes objectifs, qu'importe le prix. Mon entêtement fait clairement de moi une personne dangereuse, cependant, je ne suis pas certaine que cette attitude fasse de moi la candidate idoine pour le poste que je vise.

La sollicitude du prestidigitateur me touche cependant. Certes son refus à mes avances aurait pu me vexer, mais ce n'est pas moi qu'il rejette, c'est l'idée qu'une relation entre nous puisse être "tarifée". Ce à quoi je ne sais pas trop quoi répondre. Je n'ai pas eu l'habitude de côtoyer des hommes qui me traitent avec autant de respect après tout. Finalement, le repas était délicieux, mais comme toutes les bonnes choses, il a une fin. Le serveur clôt cette délicieuse parenthèse entre le magicien et moi avec la grâce et la subtilité d'un Buster Call. Il pose l'addition que j'insiste pour partager : je ne suis pas une femme qui a besoin d'être entretenue financièrement par un homme. Même si j'apprécie la galanterie du geste.

On récupère nos affaires et nous voilà dehors. La nuit est tombée et au dessus des toits de la ville aquatique, on peut apprécier la beauté froide et distance du ciel étoilé. Le ciel est dégagé, malgré la présence de quelques nuages diaphanes qui passent paresseusement devant les astres.

"Depuis que j'y vois j'adore regarder les étoiles, ça vous dirait de venir avec moi les contempler d'un peu plus près?"

Après quelques bonds, me voilà sur le toit du plus haut bâtiment de l'île lacustre. Je constate non sans un certain plaisir que le jeune homme m'a suivie. Je m'allonge sur le dos, et je tapote légèrement les tuiles pour inviter mon rencart à faire de même.

"Vous savez, Alaaric, vous me plaisez. Beaucoup. J'adorerais avoir une place dans vos bras. Je suis certaine que j'y serai très bien. Mais je vous désire comme je désire un dessert aux fraises. Ce n'est que de la gourmandise, pas de l'amour. Je ne sais même pas si je suis en mesure de vous offrir ce que vous voulez de moi. Après tout, moi-même n'ai jamais vraiment été aimée.

Et c'est un peu le drame de ma vie. J'ai été abandonnée lorsque je n'étais encore qu'un bébé par mon géniteur. Ma mère, elle, est morte peu de temps après ma naissance de complications dues à l'accouchement. J'ai grandi sans parents et sans amour dans un orphelinat où chaque jour on soulignait ma différence. Moi, l'aveugle ailée, j'ai toujours été traitée comme un monstre, pas étonnant que j'en sois devenue un. Mais, tout au fond de moi, mon cœur, lui, a soif d'amour. Et dans ce désert affectif qu'est ma vie, j'ai eu Diego, mon oasis d'amour, mon second, mon âme sœur. J'aime sa bonté, sa douceur et sa droiture, malgré son physique d'homme-lamproie. Mais c'est justement parce que c'est un homme gentil, tendre et droit que ce n'est qu'un mirage. Jamais il ne quittera sa femme et ses enfants pour moi. Pourquoi tout ce que je désire est systématiquement hors de ma portée? La personne que j'aime est comme ces étoiles dans le ciel, on peut les voir briller, mais c'est impossible de les toucher.

"Enfin, si, mon fils m'aime. Evidemment." me reprends-je. "Mais vous avez compris que ce n'est pas de ce genre d'amour que je parlais, n'est-ce pas?"
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Le repas, aussi délicieux qu'il sois était terminé, et avec lui venait l'heure de règler la facture, et ne pas laisser la reine sans couronne prendre une part a sa charge après qu'elle insiste tant sur le fais de vouloir être plus qu'un diamant sur une couronne aurait été une insulte, et il ne faut pas confondre les bonnes manière et l'élégance avec le manque de respect et c'est pourquoi je ne m'opposais pas vraiment a son initiative.

Maintenant dehors du bâtiment, la belle m’invitai a regarder un instant les étoiles avec elle et si elle ne me laisser pas vraiment le temps de répondre avant de s'envoler vers le toit du plus haut bâtiment que porte cette île, c'est avec très peu de temps de réflexion et un léger sourire que je la suivait utiliser ce même geppou qu'elle semblait maîtriser a la perfection, mais comment une femme comme elle ne l'aurait pas fais?

Sous ce jardin d'étoile, elle me faisait a son tours une déclaration sur son inclination, mais aussi sur le fait que son attirance n'était rien de plus qu'une gourmandise et qu'elle ne savait même pas si elle était capable d'aimer, et dans sa voix, plus qu'une affirmation sur le fait d'avoir été aimé, je voyais un doute sur le fait de pouvoir être aimé, un sentiment que je connaissais bien... Trop bien.

Elle me parlait du sentiment d'amour de son fils, mais trahissait une certaine solitude qui ne me laissait pas indifférent, je levais les yeux au ciel, avant de reprendre :


" Vous savez... Toute ma vie, je pense avoir été différent... Différent de ce qu'on attendait de moi. Un obstiné, un acharné je dirais même... Prêt a tout pour être le meilleur, mais plus que ça, je dois avouer que j'aime la foule, j'aime ce sentiment d'amour éphémère qu'elle donne. Avec le temps, c'est devenu pour moi comme une drogue. Ca peut paraître parfois faible de dire ça, mais je pense que dans le fond, on a tous le désir d'un amour ardent qui nous consomme. "


Je tournais la tête, plongeant mon regard dans celui de la belle avant de reprendre :

" Si la vie m'a appris quelque chose, c'est que le désir... Non, le besoin d'être aimé, regarder, est quelque chose d'humain, aussi vital que boire ou manger, et je pense sincèrement a tord ou a raison, qu'au plus on a besoins de l'amour, au plus on pense ne pas le mérité, ne pas être assez bien pour ça, un trou béant qui nous ronge de l'intérieur, qui nous pousse a vouloir la reconnaissance, un besoin que je crois venir du manque d'amour qu'on a pour soit même, qui nous ronge et nous détruit au fils des ans. "

Je m'approchais de la belle, posais ma main sur sa joue, avant de simplement la prendre dans mes bras de la plus chaste des manières, je prenais un léger recul, la regardant, et toujours en la tenant dans mes bras, je reprenais :

" Je ne te promets le pouvoir, ni l'or, ni même d'être toujours a tes côtés... La seule chose que je te promets, c'est de t'apprendre a t'aimer, d'aimer la femme que tu est, et d'être la pour te rappeler que toi Jeska, tu mérites cet amour. "

Pendant ce bref moment, je sentais le coeur de la dame de poison battre proche du mien. Allais-je le regretter ? Allait-elle finir par le regretter ? Pour le moment, qu'importe, car la seule chose qui comptait a cette instant, c'était le moment présent.  


Dernière édition par Alaaric Minaro le Mar 15 Oct 2024 - 18:43, édité 1 fois
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Maintenant assise sur ce toit, avec comme seul plafond les lumières mortes de la voûte céleste, je regarde la lune sortir espièglement d'un nuage et nous baigner de sa froide lueur. J'y découvre aussi un Alaaric qui me ressemble bien plus que je ne l'aurais cru. Après tout, je lui ai montré mes failles et c'est bien normal qu'il me dévoile les siennes à son tour. Pourtant, au vu de mon statut et du sien, je devrais me méfier. Le magicien est un ancien des Bureaux, ce qu'il me raconte n'est peut-être qu'une légende pour que je baisse ma garde. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je choisis de le croire. Et il ne s'agit pas ici de l'arrogance d'une aspirante Impératrice qui pense pouvoir venir à bout de n'importe quelle menace. Non, c'est juste que j'ai viscéralement confiance dans le jeune homme à coté de moi. C'est d'autant plus étrange que je n'ai aucune raison de le faire! Ou alors c'est le vin qui me rend moins méfiante …

Je l'écoute parler d'amour, et ses paroles font douloureusement écho en moi. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu un trou à la place du cœur. Le fait d'avoir grandi en orphelinat et d'imaginer que mes parents n'avaient pas voulu de moi parce que j'étais handicapée … tout ça, tout ça m'a … Et j'ai passé ma vie à essayer de combler le vide en moi, avec de l'ambition, des compagnons, de l'argents et des belles tenues. Mais rien n'y fait, rien ne dépasse le poids de cette vacuité. Et soudain mes sombres pensées disparaissent. Sa main …  sa main sur ma joue, cette douce chaleur … Je … Non … Et pourtant me voilà dans ses bras ma tête contre sa poitrine, les battements de son cœur tambourinant dans mon oreille. Et c'est alors que je passe en mode auto-défense. Doucement, mais fermement, je mets fin au câlin et je repousse le jeune homme à bout de bras.

"Désolé, Alaaric, ce n'est pas contre vous, mais j'ai été trop cabossée dans des bras de beaux parleurs. L'histoire que vous racontez est belle, et j'ai très envie d'y croire. Mais je doute que vous y arriviez. Vous ne pouvez pas faire disparaître la noirceur qui m'habite comme par magie."

Et sans m'en rendre compte, j'avais lancé un défi au meilleur magicien du monde.


Dernière édition par Jeska Kamahlsson le Mar 29 Oct 2024 - 11:13, édité 2 fois
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Nous étions a cette instant si proche, elle sentait mon cœur, et je pense qu'a ce moment, je voyais la faille chez cette femme pourtant si forte. Je voyais l'humaine, la femme bannie, celle qui avait rechercher l'or, la gloire, mais dont le désir profond était seulement la passion, et en voyant cette femme dans mes bras, j'en venais a penser que même les bannis ont droit d'amour.

Après tout, je savais a quel pont la solitude peut faire mal, et surtout, je sais a quel point elle peut nous changer. Parfois, je me disais que si je n'avais pas eu ce vide, peut-être que je serais moi-même devenu quelqu'un de très différent. Dire que je le regrette serait un mensonge, je suis un accord avec la personne que je suis devenu, et si je ne serais pas devenu magicien, peut-être que je serais devenu quelqu'un d'autre, bien que me connaissant je n'aurais pas pu me contenter d'une place de second, quel que soit ma discipline que j'aurais choisi, mais les fait sont la, j'étais bien devenu magicien, le plus grand magicien du monde.

Dans ce moment ou nous n'étions plus que nous deux, cœur contre cœur, je sentais la main de la dame de poison me repousser alors que je devais bien avouer que l'idée de l'embrasser était présente dans mon esprit, comme un mécanisme de défense qu'elle se mettais, certainement la faute a avoir trop souvent accordé sa confiance aux mauvaises personnes.

Elle me disait que je ne pourrais pas le faire disparaître comme par magie ; et pourtant, cette réplique, qui lui était venue naturellement, était des plus amusantes pour moi, je souriais un instant avant de relever le visage de la belle délicatement avec ma main afin de plonger mon regard de rubis dans le sien:


" - Comme par magie?.... Et bien soit, je relève le défi. "


Arrogant ? Sur de moi? Peut-être... Dans ma vie j'avais relevé énormément de défi, réaliser des tours que beaucoup juger impensable, voir carrément impossible. Cette femme voulait mettre le magicien que j'étais face a un défi, et bien soit... J'accepte de relever le challenge. Je n'avais pas eu besoin d'en dire plus, elle savait qui j'étais, et elle savais qu'il n'existait aucun tour sur terre que le Joker que j'étais n'était pas capable d'accomplir.
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Le défi? Hein, quoi? Je ne comprends pas! Quand est-ce que … Sa main relève délicatement mon visage vers le sien. Pourquoi je me sens si … vulnérable en sa présence? Cette sensation est si délicieusement désagréable que je ne sais pas comme l'expliquer. Pourtant, je n'ai jamais aimé qu'on me considère comme une petite chose fragile, et voilà! Quand c'est Alaaric qui le fait, en plus de ma gêne, je ressens une drôle de tiédeur se répandre en moi. Et très vite, je me sens bien, confortable, comme enroulée dans un plaid, au coin du feu, avec un bon bouquin et un verre de brandy. Ce n'est pas normal, alors pourquoi je me laisse faire? Je n'ai qu'a écarter cette main qui fait légèrement basculer ma tête en arrière. Je peux aussi reculer. M'enfuir. Et pourtant, je reste là comme hypnotisée par ces deux rubis enchâssés dans des obsidiennes qui fixent mes saphirs avec intensité. Et comme si nos cœurs étaient au diapason, on fait chacun un pas vers l'autre. Je ferme mes yeux et je sens ses lèvres frôler les miennes.

Mon cœur s'emballe et mon esprit s'efface, alors que je sens ses mains se poser sur mes hanches et que je fais de même. Puis c'est la première étreinte, rapide et fugace comme un baiser volé. Le genre de baiser qui n'engage pas encore. Mais cette fois, ni lui ni moi n'avons envie de faire un pas en arrière et prétendre qu'il s'agit d'un malentendu Le second, à peine plus long que le premier, dissipe tous mes doutes, et est rapidement suivi d'un troisième, long et brûlant comme la passion. Combien de temps on reste là, sous le regard complice des étoiles, serrés l'un contre l'autre? Je n'ai pas envie de le savoir. Là, je veux juste profiter. Malheureusement, tout à une fin, et je sors de cette délicieuse étreinte comme on sort d'un rêve : le regard brumeux et le souffle court. Et alors que nos corps se séparent lentement, le froid de la nuit s'insinue entre nous. La seconde d'après, je me blottis contre lui, le serrant contre moi.

Je suis bien une fille de South Blue, je n'aime décidément pas avoir froid.
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Nos regards plongés l'un dans l'autre, le monde autour de nous ne semblais plus existé. L'espace d'un instant, je n'étais plus un chasseur de primes, pas plus qu'un ancien agent du cipher pol. Dans ces yeux bleu azur, je cherchais la femme rechercher, la traîtresse du gouvernement mondial, pourtant ce que je voyais a cet instant, n'était pas la dame de poison, et malgré cette grâce qui la caractériser, je ne voyais pas non plus la reine sans couronne qu'elle était, mais bien une femme blessée.

Blesser par les choix qu'elle avait du faire, blessé par ce que la vie avait fais d'elle. Une femme bannie, une femme seule. Qu'on le croit ou non, la solitude est parfois le plus terrible des poisons, similaire a du venin qui nous détruit en silence, et lorsqu'on a le cœur brisé, accorder sa confiance deviens encore plus compliqué, pourtant c'est la décision qu'elle prenait a ce moment, lorsque ces lèvres de velours venait rejoindre les miennes.

Mes les mains vienne caresser ses hanches pour la rapprocher de moi, alors que je sens les siennes chercher l'étreinte a son tour. Un accident ? Une erreur ? Nos regards se croisent un instant, est-ce que nous savions ce que nous étions en train de faire? Qu'importe, lorsque décider nos lèvres retournées chercher cette douceur comme une drogue dont nous avions besoin.

C'est fou la vitesse a lequel ont peut sentir le feu du désir s'emparer de notre être, lorsqu'après une seconde de repris nous retournions chercher ces étincelles qui nous parcours d'abord jusqu'a l'estomac avant d'aller chercher le fond de notre être, mais main remonte légèrement afin de parcours le dos de la belle, puis remonté jusqu’à sa nuque délicate.

Combien de temps durait notre baisé? Peut-être quelques secondes, peut-être quelques minutes? A ce moment, la notion du temps semblait avoir totalement disparu, et lorsque finalement nos lèvres se décoller, elle se blottissait contre moi, venant chercher la seule chaleur qu'elle désirait vraiment, celle d'un être qui ne la voyait pas comme un trophée, qui avait su lire en elle.

Je sentais ce lien se tisser entre nous, un lien plus ardent que le désir, plus passionné que la luxure, une véritable tendresse et l'envie de se sentir vulnérable l'un avec l'autre. Je souriais, embrassé le front de celle que j'avais d’appeler ma dulcinée.

Comme descendu une seconde de ce petit nuage, mon regard venait chercher celui de la reine, avec un sourire amusé, pratiquement taquin lorsque dans un léger tour elle devait sentir son soutien-gorge se détacher. Ma dent allait légèrement mordiller ma lèvre inférieure et caresser les cheveux de la belle, après tout... Peut-être que notre nuit venait a peine de commencer.
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