La Tragédie de la Cabale - Phase II
Feat
Les copines
Une demie journée plus tard...
Tu patientais, fixant la carte de l'île qui avait été rapidement dessiné par tes éclaireurs. Le front s'était établit, même acculé, la Cabale maîtrisait le terrain à la perfection et une avancée éventuelle ne se ferait pas sans marcher sur le nombre important de pièges posés en chemin. Pour éviter cela, tu avais proclamer l'arrêt de votre marche pour commencer à établir un campement sommaire sur le territoire que vous occupiez désormais. Si cela n'en tenait qu'à toi, tu te serais contentée d'allée tout droit et balayant au passage les vaines défenses de l'ennemi. Mais la guerre ne s'en faisait pas uniquement par la puissance d'un seul individu.
Si la Cabale se défendait encore avec convictions malgré leurs bateaux détruits et le nombre croissant de morts à leurs compteur, c'était qu'ils n'étaient pas encore totalement défaits. Loin de là. Ce n'était pas des hommes agissant par désespoir qui venaient vous cribler de balles, mais des gens pensants encore pouvoir gagner. Enfin... Pour ce que cela changeait à tes yeux.
Autant faire durer la balade quelques heures de plus. Jusqu'ici, tu n'avais fait que t'amuser, et tes hommes semblaient déjà avoir oublié la défaite d'antan. Ils étaient tous dévoués tels des zélotes sous ta bannière maculée de sang. Et après tes démonstrations de puissance répétée, eux aussi étaient certains d'avoir une victoire garantie sur l'ennemi. Ada aurait sans doute préféré une approche plus subtile, mais on ne menait pas des hommes avec de la subtilité. D'autant que ce champ de bataille était une manière pour toi de trier tes hommes, de ne garder que les plus vétérans, les plus coriaces.
Et en parlant de coriace, il y avait Eleonore et les prisonniers qui s'étaient libérés par eux-même avant ta rencontre avec eux. Bien. Si tu avais dû toi même brisé leurs chaînes, tu les aurais sans doute abandonné à leur sort. C'était le minimum. Tu n'avais pas besoin de gens ayant abandonné l'espoir de vaincre. Simplement car cela aurait pu être au détriment de ton propre commandement.
Léger sourire en coin alors que tu te dessinais la topologie de l'île dans ta tête, tu fus interrompue par Gabrielle, ta Lieutenante.
- Je viens au rapport Colonelle. Le premier assaut a été succès, nous ne dénombrons que peu de pertes et les blessés sont déjà pris en charge par les médecins. La Cabale ne semble pas avoir l'habitude de fonctionner sans avoir l'initiative, et leur manœuvre de défense manque de profondeur.
Assurément. C'était bien pour ça que tu n'avais pas manqué de les attaquer au plus vite, te mettant même en tête de cette charge intrépide. Si la Cabale avait prit des mois à vous étudier, tu en avais fait de même. Et si avant, tu restais dépassée par les évènements, ce n'était plus le cas. Tu savais appuyer là où cela faisait le plus mal et même t'en amuser.
Quant aux blessés... Cela te rappela que tu allais devoir faire appel à la docteur Jane Vantis. Le corps médical de la 888eme était efficace mais diminué sans un officier à même de les commander. Et elle avait montré les qualités nécessaires pour être prise à l'essai. Quant à savoir si elle avait les tripes pour assumer tes méthodes... Eh.
- La Commandante et les prisonniers. Quels sont leurs états ?
- Ils ont été torturés, c'est un fait. La gravité des blessures sont variables, brûlures, scarifications, hématomes, elles semblent aussi avoir perdu ses yeux. Les autres prisonniers n'ont pas non plus eu un traitement de faveurs mais son état est le plus critique de tous.
- Bien. C'est donc une bonne chose. Cela veut dire qu'elle n'a pas parlé. Nous ferons le tri des autres plus tard.
Tu souriais, malgré la violence du rapport. Pour beaucoup c'était là la description d'une véritable boucherie. Pour toi, ce n'était qu'un Lundi tout au plus. Tu avais vu et vécu plus, et Eleonore marchait sur tes pas, ce n'était qu'une étape comme une autre pour elle. Ne pas avoir parlé et s'être libérée seule indiquait cependant qu'elle était en position de passer à l'étape d'encore après. Ses blessures guériront, son esprit aussi, il ne restait plus qu'à savoir si sa volonté elle, serait encore plus forte.
- Ada doit d'être déjà être à son chevet. Assure toi qu'elle ai toute la nourriture du monde à sa disposition, je viendrais m'assurer plus tard qu'elle soit en état de participer à la prochaine étape de l'assaut.
Faisant craquer ta nuque, tu revenais alors sur cette carte dont faisais dans ton imaginaire avancer les diverses lignes de front. La Cabale allait manquer de ressources, pas vous. Et ils ne pouvaient même pas compter sur des renforts éventuels. Pourquoi ? Car c'était une organisation tentaculaire. Cela leur prendrait des jours à se déplacer jusqu'ici et s'ils le faisaient alors ce serait encore plus simple pour vous d'exterminer les quelques cellules restantes.
- Ordonnez à nos navires de bombarder cette zone. Nous allons attendrir leurs défenses avant de mordre directement.
En bref, même si tu avais déclaré une petite pause salvatrice, ce n'était clairement pas un bon présage pour la Cabale. Loin de là.
Dernière édition par Pandore le Mar 20 Aoû 2024 - 15:39, édité 2 fois