La Tragédie de la Cabale | Phase II | Pv Ada & Eleonore [+16]

Plusieurs jours après la destruction de La Cabale,

Ada ouvrait les yeux dans une piece d’un blanc éclatant. Ses pupilles peinaient à rester complètement éveillé alors qu’elle commençait déjà à regarder autour d’elle pour prendre ses repères. Dans un mouvement de mastication, elle essayait de désengourdir sa mâchoire et les muscles de son visage qui avait été figé bien trop longtemps. Sa langue était pâteuse et son nez se fronçait sous l’odeur forte de désinfectant. Doucement, elle prenait appuie sur ses bras pour se redresser et venir s'asseoir dans le lit inconfortable. Ses bras tremblaient sous son poids, eux aussi encore endolories par une longue absence.

- “Bon retour parmi nous.” disait une voix claire.

Ada tournait la tête vers la source des paroles. Elle constata une femme calme, assise dans le fauteuil faisant le coin de la pièce, remuant une cuillère dans une tasse de thé. L’odeur des herbes se dégageaient et couvraient celle des produits de soin. Ada fronçait les sourcils. Elle n’arrivait pas à comprendre depuis combien de temps cette inconnue se tenait là. Elle avait l’impression d’avoir regardé la pièce avec attention et qu’il y a quelques secondes, cette femme n’était pas là.

- “Je suis où ?”
- “A la base du G-5, Nouveau Monde.”
- “Quand, qui ? …”
- “La Commandante d'Élite Nelseen t’as récupéré sur le champ de bataille, inconsciente. L’opération Cabale est terminée, félicitations.” Rajoutait la femme avant de porter le breuvage à ses lèvres.

Alors tout cela était terminé ? L’agent Viper se concentrait pour se remémorer les dernières images de l’intervention. Elle se souvenait surtout avoir été mordue par un zoan serpent et s’être évanouie après l’avoir tué. Le venin avait été puissant mais si elle était encore ici, elle le devait à sa résistance exceptionnelle aux poisons. Malgré tout cela, Ada restait méfiante. Sa vision commençait à se préciser et alors qu’elle arrivait enfin à définir les traits fins du visage de son interlocuteur, son visage se peignait de surprise plus que de méfiance.

- “Agent …” commença-elle avant d’être coupé par sa collègue qui porta un doigt à sa bouche.
- “Chuuuuut. Si tu me connais, tu dois comprendre pourquoi je suis là.”

Non. L’esprit d’Ada était encore dans un épais brouillard. Elle n’arrivait pas à mettre ensemble les pièces du puzzle pour lui donner une image cohérente de la situation. Et devant la difficulté flagrante de l’Agent Viper à comprendre ce que sa collègue voulait dire, cette dernière se contenta de pointer son doigt derrière la blessée. Tournant la tête, Ada constatait qu’un coffret était déposé sur sa table de chevet, entre quelques fleurs, et surplombé d’une lettre marquée du symbole du Cipher Pol. A nouveau, la méfiance s’installait dans le regard d’Ada. Elle n’aimait pas les lettres.

- “Qu’est-ce que cela veut dire ?” Demandait-elle en se tournant à nouveau vers l’autre agent.
- “Lis la lettre, ouvre le coffret. Tu comprendras.”

Elle avait répondu sobrement en s’enfonçant un peu plus dans son fauteuil, continuant de boire son thé. Ada restait perplexe, mais elle se saisit tout de même de la boîte et de la lettre avant d’ouvrir cette dernière. Elle lisait rapidement :

“Agent Viper,

L’opération Cabale a été un succès. Malgré les perturbations rencontrées, nous ne doutons pas de vos compétences. De plus, votre dossier nous a fermement été recommandé par votre coordinateur et votre motivation à faire tomber les plus grands pirates de ce monde n’est plus à démontrer.

Votre père, feu Amiral Tetsuda, nous avait déjà assuré qu’un jour, vous seriez prête à nous rejoindre et que vos talents seraient un plus non négligeable pour notre pôle. Nous pensons que ce jour est arrivé.

Nous joignons à notre lettre un coffret. Ceci est un cadeau de bienvenue parmi nous, choisi par l’Amiral en personne et gardé sous sa demande pour quand ce jour se serait présenté. Faites-en bon usage.

Bienvenue au sein du Cipher Pol 9 en tant qu’Agent de Catégorie I, Agent Viper.

Amicalement,
Un administrateur du Cipher Pol 9.”

A la lecture de cette lettre, Ada se précipita sur le coffret de bois. Gravé par endroit de dorures raffinées, cela avait tout d’un cadeau noble et précieux. Mais plus que tout, cela était un présent de son père, bien avant sa mort. Sa valeur était donc infini pour la jeune Kindachi.

En l’ouvrant, elle y découvrit une structure ronde et blanchâtre, couverte d’un fin duvet. Ada caressa doucement l’objet avant de le soupeser. Sa tige se courbait tout en s’élargissant au bout, se parant de bleu à l’extrémité. Elle n’avait pas besoin de plus de temps pour comprendre que ce qu’elle avait entre les mains n’étaient nuls autre qu’un Fruit du Démon. Elle restait ébahie devant le présent avant de tourner la tête avec hâte vers sa collègue, l’esprit rempli de questions.

Pourtant, elle ne trouva personne. L’agent avait disparu, laissant sa tasse sur l'accoudoir de son fauteuil. Ada se retrouvait donc seule avec ce fruit qu’elle s’empressa de croquer. Si le goût infâme de l’aliment lui monta directement dans la gorge, elle continuait de mâcher avec hargne avant de reprendre un bout. Chaque morceau était plus horrible que le précédent, le goût vomitif restant dans sa bouche longtemps. Pourtant, elle voulait en consommer chaque morceau. Il était là le dernier présent de son père pour l’aider à le venger, et elle comptait bien s’en servir pour terrasser l’empereur rouge.