Princesse en cabale, princesse en fugue ?

Le stress fait des choses au sommeil, ils avaient des invités importants et le staff du palais en ces temps mouvementés était aussi digne de confiance que le conseil des Nations à l’heure de prendre un choix qui aurait un quelconque impact politique. Voilà le raisonnement que brandit Gwen face à quiconque interroge sa présence dans les cuisines royales, et non, noble ou pas elle n'allait pas lâcher cette poêle, car cuisiner la détendait et elle avait croisé une dizaine de bambins humains qui continueraient en toute innocence à jouer “Iguana Bones” avec des antiques royales s’ils n’avaient pas les hamburgers qu’elle leur avait promis d’ici 30 minutes. Comment est-ce les plus âgés des bambins qu’avait apportés Toji avaient mis leurs mains sur des coraux à bulles ? Entré dans la trésorerie royale ?

À savoir ! Mers, la sécurité du palais était sans dessus-dessous. 2/3 bons tiers de cette dernière devait bien être dans les rues de l’île en train de calmer l’une des innombrables émeutes que l’armée et la police réunies arrivaient à peine contenir, et le silence du Général face à toute question du peuple ne faisait qu’empirer la situation. Pas étonnant que la plus dangereuse de leurs princesses ait quitté l’air de rien son confinement, au milieu de tant de chaos, quiconque pouvait à présent rentrer ou sortir dans le Palais comme Jean-Paul dans son jardin et pas une seule âme réussirait à s’en apercevoir !

…Mais hey, no stress, au moins les enfants appréciaient leur copieux déjeuner et une dizaine de pièces de leur patrimoine historique avaient été sauvées. Puis si elle avait eu assez de temps pour diriger la cuisson d’un vrai banquet pour leurs autres invités au passage une fois le soleil levé, d’installer plusieurs tables dans une bulle d’eau avec une belle vue aux jardins royaux… Bon.

Gwen espérait que ça réussisse à détendre un peu l’atmosphère tendue d'hier. Rien du mieux pour apaiser des esprits contrariés qu’une nourriture digne d'un roi n’est-pas ?

Madame Rosemarie et Mlle Tulipe n’avaient pas l’air de s’en plaindre à les voir s’attaquer aux spécialités de l’île. Uohoho~ touristes… Brigandine lui avait appris toutes les magouilles pour les appâter ! Les deux moines n’avaient eu aucune chance.

-Des nouvelles du reste ? Transmit-elle en poisson, l'un de ses messagers répondant :

-Non, Red et Izya se reposent encore que l’on sache, quoique comme tu nous as demandé, on n'a pas surveillé de trop près leur agissements histoire qu’ils se sentent à l’aise. Pour ce qui est de Toji… Personne n'ose trop l’approcher Gwen, mais il devrait bientôt revenir non ?

-…Je vois, merci pour votre travail mes chers.

Voilà un truc qu’elle voulait point vivre, une deuxième rencontre avec… Cet homme. Quoique sa réaction d'hier l’avait surprise ! Alors qu’elle avait clairement cherché à le provoquer, monsieur avait eu l’air juste... Diverti. Seule la mention de la disparition de la princesse avait su tarir l’amusement dans son regard et bon, c’était une bonne chose qu’il ne semblait pas aussi volatile qu’elle le croyait, le palais était encore debout après une nuit après tout, mais- mais-

Je suppose que j’espérais une réaction un peu plus conséquente. Une raison pour justifier ma méfiance à son égard ?

Tournesol il l’avait appelée pour ses efforts. HA !

C’est normal en fait, je ne suis rien à ses yeux, une faible consul de plus qui n’est point digne de sa colère. Puis vu ses cicatrices, il doit être habitué à plus acéré que quelques mots pointus… Espèce de sotte Gwen, tu t’attendais à quoi ? Une médaille pour oser lui adresser la parole ? Ugh !

Ugh, la sirène était frustrée. Besoin de bouger, tout de suite.

-“Gweeeen, pourquoi tu manges pas ? Tu fais quoi dehors ?”

-”Ah, une cuisinière mange toujours avant le reste, et je fais juste quelques katas aquatiques mes chers. Tout combattant de mon peuple digne de ce nom s’entraîne régulièrement vous savez ?”

Elle n’aurait pas dû répondre ce qu’étaient les figures martiales qu’elle s’était mise à effectuer sous l'eau, car immédiatement, une dizaine de bambins collent leurs frimousses contre la paroi de la bulle d’eau, la regardant des étoiles dans les yeux.

-”Tu connais le karaté aquatique ?!”
-”Ça marche comment ?!”
-”Trop cool !!”
-”Tu sais faire quoi ?!”

Oh, elle était fichue. Qui pouvait résister des telles bouillies ?

-”Oh, vous savez, j’ai quelques tours dans la manche…” Un sourire enjoué, ses yeux reflétant à présent le même enthousiasme enfantin que les petits. “Envie d’une petite demonstration ?”

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Si le duo moines avaient aucune chance face aux charmes culinaires de la consule, c’était fichu d’avance pour son plus jeune audience.

Des animaux faits d’eaux ? Dès qu’elle façonna son premier poisson aqueux, ils étaient conquis !

Puis bien entendu, il fallait plus gros.

-”Woah !”
-”Un dragon ! Un dragon ! yay !"

Un geste fluide, une douce pirouette sur elle-même, puis l’ultramarine finement façonné à l’effigie du monstre mythique couronnant le toit du palais suivit avec grâce les gestes de ses mains, son long corps sinueux dansant allègrement autour de son public… un gros sourire espiègle éclairant le visage de madame alors qu’elle anime la bête, cette dernière s'enroulant autour de son corps, puis posant de son ventre sur ses épaules, ouvrit grand la bouche et brandit ses griffes alors qu’elle fit une révérence à son public applaudissant-

Qui soudainement est distrait par quelque chose derrière elle.

-”Toji !! T'as vu ça ?! Tu peux faire pareil ?!”

Milady garda à dure peine contrôle sur l’eau sur elle alors que son cœur ne fit qu’un bond, qu’une bonne moitié des alevins sous sa charge la quittèrent afin de courir aux côtés de leur sauveur alors qu’il les rejoint au cœur de la bulle.

Ok, du calme Gwen, la deuxième fois est toujours plus facile non ?

Puis laissant l’eau perdre sa forme, glisser sur elle, elle se tourna vers l’homme, croisa son œil unique posé sur elle.

Un frisson la parcourut, puis doute, douleur, curiosité, méfiance.

Mais au final, comme bien souvent, son empathie l’emporta. 

-"Bien le bonjour." Petit salut du haut-de-forme, un poil trop rapide, nerveux. “Mes excuses pour vous avoir laissé hier Monsieur Arashibourei… Madame Tahgel me demanda de la raccompagner à ses quartiers et j’ai appris en essayant de vous rattraper que vous étiez parti vous reposer.” Malgré son sourire radieux, silence, pas de réponse de l’homme, puis son regard, si intense.. La sirène ne put s’empêcher de se trémousser, mal à l’aise. “…Ne sachant pas si on vous à apporté à dîner, je me suis permise de préparer quelques mets. Mes excuses si je n’ai pas pu demander vos préférences- Vous avez des plats végétariens au bout de la table si vous en avez envie ? Sinon, je recommande les côtes de monstre marin au centre ? Il y a aussi des autres choses si vous préférez quelque chose moins lourd ? J'ai aussi fait des crêpes, pancakes, tartines et- Rien est empoisonné ! " Un petit balbutiement. Mers qu'elle était tendue. "… On peut discuter des affaires de l’île à un autre instant si vous souhaitez.”

Oui Gwen, continue à parler alors qu’il ne dit rien. Abîmes, avalez-moi avant que je m’enfonce toute seule !

Arriver au moment ou personne ne vous attend est un art que les meilleurs agents du Cipher Pol mettent des années a maitriser. Et j'ai toujours été très bon dans le domaine. Vaincre sans combattre et toutes ces conneries. Il n'y a rien qui fasse plus mal qu'une phrase qui met soudain tout votre plan à jour et brise vos espoirs de victoire quand l'agent surgi de nulle part vous révèle qu'il sait tout sur vous et qu'il a prévu depuis des lustres trois coups d'avance.

- Moi je vais prendre des crêpes.

Et comme je suis un empereur pirate craint et respecté, bam, je les prends ! Malgré la tripotée de mômes qui tentent de m'empêcher d'accéder au buffet ! Je suis sur qu'ils ont des choses sympas à étaler dessus dans le coin, en espérant que ce ne soit pas uniquement du salé a base d'algue, sinon j'en connait une qui va faire la gueule jusqu'à ce qu'on retourne au bateau chercher du chocolat.

Heureusement qu'on a jamais eu un buffet comme ça chez les Sea Wolfs, on aurait jamais pu bouger le cul du Fenrir. Le matin c'était café a l'eau de mer, biscuits secs de la marine, tout ce qu'il faut pour maintenir une saine agressivité et une colère violente contre le monde entier et ses injustices...

- Tu sais que j'ai imaginé un paquet de retrouvailles possibles, mais j'avais jamais pensé à un brunch sur l'ile des hommes poissons.

Ayant accaparé une assiette de crêpes, du miel, un café, et dispersé les mômes rapaces en distribuant habilement des sucreries autour de moi pour gagner de l'espace, je m'effondre dans un fauteuil confortable en désignant vaguement le consul et le vieux poisson foudre..

- Faites pas attention, continuez. Fais gaffe quand même Toji, je parie que si les gars du coin ont l'équivalent du Cipher Pol, cette demoiselle la est un très bon agent...

Et il suffit de voir la multiplicité des taches qui lui sont confiés et la façon dont elle jongle avec sans que tout lui retombe sur la gueule pour en être convaincu. Je ne sais toujours pas quels liens elle a avec le général et la famille royale, mais je sens qu'elle n'est pas glissée dans nos pattes pour rien.

Un agent secret ? Elle ? Mais qu’est-ce que… voilà un discours qui était tout à fait farfelu aux oreilles de la sirène, mais hélas, il venait de la bouche d’un empereur, un empereur qui était proche de la terreur en face d’elle et qui croyait à chacun de ses mots.

Était-ce une surprise que le cœur semble lui sauter à la gorge ? Que son corps entier se pétrifie face à ce doigt accusateur pointé vers elle ?

Du calme Gwen… Du calme… T-tu peux le faire, allons, c’est une question simple, dis non et voilà—tu ne mens même pas !

Mais face au regard sombre de Toji ? Les mots venaient à lui manquer, c’était à peine si madame pouvait se retenir de visiblement trembler. Car peut-être quelque part en elle, Gwen comprenait que les paroles du poisson-foudre n’étaient pas une simple menace, mais une promesse.

Il n’hésiterait vraiment pas à lui en coller une si elle lui voulait du tort.

Mers, pourquoi dois-je subir ça ? Qu’ai-je fait ?

Du coin de l’œil, Gwen essaie de trouver les yeux de Red, mais même si leurs regards se croisent, qu'elle le supplie silencieusement de faire quelque chose.

Nada, le capitaine semblait content d’attendre.

-"Je…"

Hop, ses prunelles se baladèrent à nouveau, cherchant quelqu’un d’autre de l’audience, mais même les enfants semblaient silencieux devant la scène, les moines se cachant derrière leurs assiettes, les gardes présents trouvant soudainement leurs bottes très agréables à fixer.

-"…En tant que consul de l’Espérance habituée à traiter avec des humains, j’étais juste… qualifiée à approcher nos invités monsieur—"

Était-ce normal d’être soudainement ultra-consciente de son propre pouls ? Gwen avait très chaud soudainement.

-"Puis—" Une inspiration saccadée. "Puis mon parti n’avait personne d’autre. Donc on m’a pris par défaut, je suppose ?"

Mais elle avait accepté malgré sa réticence non ? Puis aujourd’hui, elle n’avait aucun ordre qui l’avait poussée à approcher le trio à problèmes du moment. Des excuses, voilà ce qui sortait de sa bouche.

Et son interrogateur devait le sentir grâce à son haki ou mers sait quel moyen, car son regard noir sembla s’abattre sur elle avec le double de force et—et—

C’était trop de stress, trop de peur, trop de tout.

Et juste comme ça, Gwen craqua.

-"Est-ce si bizarre que ça de veiller personnellement à ce que vous ne meniez personne d’autre à leur tombe ?!"

Tel un barrage qu’une fois brisé ne peut retenir son eau, la sirène versa sa frustration, le gouffre en son cœur vidant toute sa tristesse sur Toji alors que d’un geste brusque, la colère lui donnant courage, elle poussa soudainement la main de monsieur vers le côté, s’avançant assez près de lui que pour qu’ils soient presque nez à nez.

-"Vous voulez que je sois claire ?! Alors laissez-moi être aussi limpide que de l’eau de roche, Toji." Enfin, elle leva sa tête, donnant à l’homme-poisson un regard non pas noir, ni même rancunier… mais simplement d’agonie. "Vos actions sur cette île m’ont causé grand tort, le genre qu’on ne devrait point prononcer devant des enfants, et contre toute raison, je suis en train d’essayer de vous laisser une chance pour me prouver que vous n’êtes pas un monstre !" Uh, il était devenu tout flou le Toji, normal ça aussi ? "Vous semblez tenir au Capitaine Red ici présent, auriez-vous fait de même avec moi si j’avais causé sa perte ?! Si un jour en rentrant chez lui, v-vous… vous trouviez juste… un sol aussi rouge que son manteau ?" Ses pupilles en forme de larme tremblant, la voix pompeuse de la consule s’était presque réduite à un gémissement à ces mots. "Ce que je suis là ? Personne. Ni un agent secret, ni la disciple de Tobio Loskitu comme chantent certains, ni même encore quelqu’un d’assez fort ou influent pour vous causer du tort. Je suis juste une femme qui fait son travail de diplomate et essaie de protéger son île natale comme elle peut."

Puis ces mots dits, Gwen prit un pas en arrière, baissa la tête, cachant toute expression derrière son haut-de-forme… l’âme soudainement vide.

—"M-mes excuses pour ce débordement tout le monde, je… j’ai peur d’avoir plombé l’ambiance. Veuillez m’accorder un instant pour me ressaisir, voudriez-vous ?"

Puis Gwen s’empressa de quitter la bulle à eau. Laissant ses bottines lui échapper des nageoires, ces dernières grandirent à vue d’œil jusqu’à devenir d’énormes éventails d’un bleu outremer envoûtant, la peau de ses jambes se changeant en écailles de la même teinte, leurs reflets à couper le souffle—

Et soudainement, sous sa vraie forme de sirène, madame couvrit une centaine de mètres en à peine 3 secondes, allant se poser quelque part pas trop loin entre les coraux du jardin…

Laissant enfin ses larmes couler là où les flots n’auraient aucun mal à les emporter.

Sote, sote, sote, sote sooooote !

Recroquevillée dans un coin, sa queue tassée entre ses bras, Gwen pleurait en silence, mortifiée par son comportement indigne à son rang. Qu’est-ce qui l’avait pris de perdre  sa contenance ainsi en un moment critique ?! Ok, ok, du calme. Elle s’était gagnée un peu d’espace avant de vraiment craquer, alors elle allait se calmer, et revenir tous sourire vers ses invités s’excuser. Voilà!

Mais avant qu’elle puisse ravaler ses sanglots, que ses épaules cessent de se saccader, quelque chose de grand, très grand s’assied à ses côtés.

Et autant dire que même du coin de l’œil, madame reconnut la silhouette. Était-il venu en finir avec elle ? Terrifiée, Gwen ne put que fermer les yeux, attendant son jugement.

…Mais à force de sentir rien venir, madame finit par se détendre rien qu’on peu, ouvrir un oeil.

Puis voir le beignet devant elle. 

Uh. 

Et juste comme ça, Toji commença parler, et Gwen Dollyn put enfin voir autre chose qu’un terrible pirate sans mœurs… ou sans cœur.

…

…

Il a l’air… si lasse alors qu’il parle. Épuisé.

Etais-ce ces terreurs dont parlait l’homme poisson qui avaient crée Thunder Fish ? Une vie de souffrance sans nom, aux ténèbres si sombres qu’il manquait mots pour décrire les profondeurs ?

Personne ne devrait parler ainsi. C’est juste… si triste.

Puis avant même qu’elle puisse réagir, Toji la surprend à nouveau en faisant un complet 180°. En lui faisant un vrai sourire, sans malice ou encore des joues crampes, juste de la pure joie alors qu’il lui propose son aide.

Uh, étais-ce cela qu’avait vu le général ? Cette petite étincelle discrète là- au fond de son regard.

Il a beau se montrer négatif, peut-être qu’au fond lui non plus ne veut pas voir la noirceur de ce monde triompher.  Pourquoi autrement me donner l’opportunité de lui prouver qu'il a tort ?

Qui sait, prudence. Elle cherchait peut-être à voir uniquement ce qui lui plaisait dans son comportement. Tout ceci n’effaçait rien de ce qu’il avait fait, faire un beau discours et soudainement devenir ami-ami, c’était trop facile.

-”….Un plan uh ?”

…Mais peut-être bien que Gwen pouvait essayer de lui accorder un chouïa de confiance. Pour mieux le tester, et car elle avait besoin de lui.

-”Des plans, j’aime penser que j’en manque rarement Monsieur.” Se frottant les yeux un moment et prenant avec délicatesse le beignet du sol, Gwen donna un petit coup de sa queue au sol pour se relever, venant flotter avec grâce devant Toji. “ Mais afin de mettre fin à tous nos maux, autant s’attaquer directement à la source : ces élections de malheur.” Un soupir quitta madame alors qu’elle remis son chapeau comme il faut, sa voix encore tremblante prenant en force à mesure qu’elle parlait. “Je suspecte que les conservateurs ont une bonne part de l’armée dans leur poche, et le Général qui connait nos forces militaires comme sa poche a du aussi voir le danger, et connaissant à quel point notre prince peut être impulsif... il doit sûrement être entrain de l’empêcher de faire quoi que ce soit afin de le garder sauf. Si j’étais notre princesse disparue...” Gwen pensa un instant. “Je chercherais à empirer les manifestations graduellement, puis quand tout semble partir en vrille- Bam ! Je me dévoilerais entant que sauveuse, dénonçant l’inaction du prince et du Général face à tant de tumulte, puis du conseil pour permettre la folie d’oser nommer Daenerys comme possible reine !  A partir de là, sa serait un jeu d’enfant de faire mille et une promesses et se présenter candidate au trône avec l’appui du peuple." Un claquement de doigts comme pour dire, ‘’C’est ça !’ puis un froncement de sourcils croisa le visage de la sirène. “Tss, malin, les partisants du prince et le parti pro-humain manquons de moyens pour lancer une contre-campagne, puis les dénoncer ouvertement fera que semer plus de zizanie à exploiter pour un possible coup d’état… On se doit en tout cas de faire revenir Hanbannama en raison. Son attachement à garder la princesse Daenerys sur l’île ne nous fera que du tord s'il continue. Il doit se raisaisir, reprendre contrôle de l’armée, et cesser de traiter le prince comme un enfant si possible. Vous les connaissez tous deux, sûrement vous aurez les meilleurs chances parmi nous à les convaincre.” 

Inspiration, expiration plus posée… puis Gwen se permit à nouveau de continuer à parler alors que peu à peu, ils se mirent nager à nouveau vers le reste de leur groupe.

-“Voila les grandes lignes, puis si j’ose commenter sur vos paroles d'avant un instant…" Pause, les mains de Gwen se mirent jouer avec le beignet, le passant d’une main à l’autre. “ Merci. Croyez-moi je… j’ai beau être idéaliste par moments, sembler naïve, mais je sais que la diplomatie ne suffit pas toujours. Notre plus grande reine, Otohime.. mit même un Dragon Céleste de notre côté, mais fut vaincue par une simple balle de la part d’Hody après tout.” Les prunelles de Gwen semblaient s’enflammer à ces mots. “Ainsi, je la surpasserais, Elle et vous tous ! Je deviendrais assez forte pour que l’on m’écoute et l’on ne puisse point m’arrêter !" Et plop, madame mit une main sur les hanches alors qu’elle essaya de prendre une pose confiante. “Oh, je sais que j’aurais mal encore et encore sûrement, qu’on cherchera aussi à m’abattre avant de devenir une menace mais… je refuse de vivre tête base sous un joug pourri. S’il n’y a pas de place pour la diplomatie dans ce monde, on se doit bien d’en créer une. Nous avons droit à une voix que le GM aime ça ou non, s’ils s’efforcent tant à nous opprimer et nous garder 10 000 lieux sous la surface, qu’une de leurs étoiles à crée la sous-marine pour nous contrer, c’est car ils ne veulent point qu’elle soie entendue. Car derrière leur mépris ils nous craignent." Ce fut cet instant que la consul choisit pour croiser à nouveau le regard de son interlocuteur avec ferveur. "Une seule sirène failli changer notre monde par la simple parole, et un seul homme-poisson suffit à mettre Marie-joie à feu par la force. Monsieur Arashibourei, chaque approche a ses défauts. Mais si notre peuple cessait de se chamailler entre eux ne serais-ce qu’un instant, si ces deux qualités étaient unies… n’aurions nous pas une chance ? A n’être ni victimes, ni complices, ni même bourreaux… “

Et là, alors qu’ils se trouvèrent à nouveau devant la bulle, qu’une bande entière de petits enfants innocents des horreurs de ce monde les accueillent à grand cris, malgré sa fatigue, les doutes et toute sa peur… Gwen esquissa le plus doux des sourires, pleine d’espoir et de joie.

-”Mais enfin égaux.”

Dans la plus spacieuse chambre du palais ayant été mise en air, Tsumakuni Matsuya émerge lentement vers la réalité. Pour lui, la nuit a été longue, très longue. Des heures durant il fut totalement incapable de trouver le sommeil, et ce, jusqu'à ce que sa précieuse protégée se réveille près de lui.


- Bien sur que je suis inquiet. Ces gens... ne voulant pas importuner la sirène, le colosse souffle sans finir sa phrase avant de se laisser retomber sur le lit au bord duquel il était assis. Bah, oublie, ce n'est rien d'important.

Oublier hein ? Comme si Daenerys en était capable... Existe-t-il dans ce vaste monde une créature plus empathique qu'elle ? Pour le pirate, c'est évident que non. Pour autant, il espère tout de même qu'elle n'insiste pas. Ce qu'elle décide de faire, surement pour ne pas l'importuner.
Au lieu de cela, la voilà qui s'agite sur le lit afin d'attraper un objet qu'elle a laissée au bord de celui ci. Et sans rien dire d'autre, la princesse bleue se love contre son protecteur tout en pinçant doucement les cordes de sa harpe. Puis elle l'accompagne de sa voix, tandis que les sentiments de l'ex corsaire s'apaise en écoutant la douce berceuse de la sirène dont il n'entend pas la fin, le monde des rêves s'ouvrant enfin à lui...


Il est déjà tard lorsque Tsumakuni émerge enfin de ce sommeil de plusieurs heures. Encore fatiguée d'avoir veillé toute la nuit pour ne s'endormir qu'avant l'aube, c'est assez surpris qu'il trouve la place à ses côtés vide et froide de vie depuis un long moment. Une constatation qui le fait immédiatement retrouver toute sa conscience alors qu'il se redresse d'un coup vif et observe autour de lui.
Personne.

- Si je choppe celui qui l'a fait sortir d'ici sans moi...

Pour Matsuya, il est complètement impossible que Daenerys ai pris seule l'initiative de sortir de la chambre... A tous les coups ce devait être Keiko ou Izya qui l'ont invitée à les rejoindre alors qu'il dormait encore... Cela dit, il note aussi l'absence de Requin, ce qui lui permet de dissiper un peu l'angoisse colérique qui commençait à monter en lui. De toute façon, il n'a pas tellement à s'en faire : après tout, il possède un denden vital vers la bleue lui permettant de connaitre en tout tant son état et la direction dans laquelle elle se trouve, en plus de pouvoir la contacter.

Prenant le gastéropode qui semble en grande forme et dont les antennes sont penchées vers Daenerys, le capitaine de l'Écaille décide de se diriger dans la direction indiquée par l'animal, ne prenant avec lui que son bô en granit marin et son corail à bulle. Ses pas le porte alors dans la direction de la salle où un brunch a été préparé et où il remarque l'Empereur Red ainsi que sa capitaine qui semble absolument pas réveillée. En plus d'eux, il y a bon nombre d'enfant, les autres compagnons des pirates et...
Pas de sirène, ni de requin.

Mécontent de cette découverte, au lieu d'entrer dans la bulle, le voilà qui continue son chemin jusqu'à se retrouver bloquer face à un mur du palais.

- T'es où bordel..?

L'option la plus simple est encore de l'appeler immédiatement, ce que Matsuya fait. Mais le pauvre n'obtient aucune réponse. Ayant de plus en plus de mal à cacher son agacement, le pirate longue alors le mur en cherchant un passage, pour le contourner et son attitude étrange à vite fait d'interloquer des gardes.

- Un problème Monsieur ?
- Y'a quoi de l'autre côté de ce mur ?
- Il s'agit des locaux du conseil Monsieur, aucun de vous n'y a accès.
- Écoute le poiscaille, moi j'suis le gardien de la Princesse Daenerys, tu piges ? Alors si elle est la dedans j'y vais aussi, c'est clair ?!
- Je suis en poste depuis ce matin et je peux vous assurer que personne n'est entrée dedans, pas même la Princesse.
- Si elle est pas là, elle est où alors ?!
- Vous ne...

Il faut quelques secondes au garde pour comprendre l'ampleur de la situation. Tous ont été brieffé la veille que ce pirate aux manières brusques n'acceptait pas d'être séparé de la Princesse Mizuki (alias Daenerys) et qu'il ne fallait surtout pas essayé de s'interposer entre lui et elle. Sauf que si lui ne sait pas où est la Princesse, alors avec qui est-elle ?
Immédiatement, le garde sort son denden aquatique et appelle son supérieur.

- Monsieur, on vient de m'apprendre que la Princesse Mizuki a disparu.
- Qu'est ce que tu fous ? Et comment ça "disparue" ?!
- Et bien, elle n'est pas avec vous et vous ne savez pas où elle est non ?...

L'instant d'après, tous les dendens des gardes environnant sonnent en même temps, et au travers de tous, la voix du Général Hanbanamma se fait entendre.

- A TOUS LES GARDES ROYAUX, LA PRINCESSE MIZUKI A DISPARU ! RETROUVEZ LA !

---

- Tiens, Princesse, déjà debout ?
- Gnrngngnr...

Marchant au radar que m'offre l'empathie pour trouver Red, j'arrive enfin dans la salle d'où viennent les odeurs qui ont remplis la chambre quand Red en a ouvert la porte. Parce que oui, c'est pas de l'eau partout qui va m'empêcher de sentir toute ces odeurs de pancakes et de crêpes. De quoi me tirer du lit même si j'y serai bien restée. Tirant rapidement une chaise, je m'assoie à côté de l'Empereur et lui tire sa crêpe des doigts qu'il était sur le point de croquer.

- Je ne ferai pas ça si j'étais toi...

Malheureusement, l'avertissement arrive trop tard, j'ai déjà croqué dedans à pleine bouche. Et soudain, ce détestable gout algueux se répand dans ma bouche, ce qui me provoque immédiatement une réaction de rejet que Red absorbe dans ses ténèbres avant que le morceau de crêpe mordu ne l'atteigne.

- Des algues dès le matin ! Non mais tu veux ma mort !

Et tandis que je m'insurge en lui reposant le reste de sa crêpe devant lui, lui m'en tends une autre qu'il vient de me préparer et que j'attrape. Mais cette fois, avant de mordre dedans, je l'ouvre pour vérifier son contenu : chocolat et fruits rouges. Oui, nettement mieux, cependant, il manque un petit truc... Je sors alors un heat dial que j'utilise pour me sécher les cheveux et envoie l'air chaud sur le contenu de la crêpe pour faire fondre le chocolat.

Miam... Un régal ! Une simple bouchée de cette douceur et me voilà enfin réveillée. Du moins, assez pour étudier l'environnement autour de moi.

Et me rendre compte qu'il y a des enfants partout...

- Heu... C'est quoi ce traquenard Red ? lui dis-je en me penchant vers lui et en lui désignant les marmot du doigt.
- Ils sont avec Toji.
- Mais il est pas là Toji ! Il se cache ?
- Non, il a vexé la consul qui est parti en pleurant donc il est allé la consoler. Tiens d'ailleurs, ils arrivent.
- Oh, ils sont trop mignons... Enfin, je vois que je suis pas la dernière levée, ça me rassure.

Après tout, ne manque-t-il pas Daenerys et le relou ex corsaire autour de cette table ? Ils doivent encore être entrain de dorm...

Les dendens de tous les gardes Royaux se mettent à sonner en même temps et la voix du général se fait entendre, même pour nous.

- A TOUS LES GARDES ROYAUX, LA PRINCESSE MIZUKI A DISPARU ! RETROUVEZ LA !

Et au même instant, Matsuya débarque dans la salle, hors d'haleine. Me tournant dans sa direction, je fronce les sourcils en me relevant de ma chaise et avançant vers lui.

- Depuis quand ?
- Elle était avec moi à 5 heures. Et le squale est avec elle.
- Tu en es sûre ou il est juste pas la non plus ?
- Tch. Il est pas là.

Je jette un coup d'œil dans sa main et y voit le fameux denden.

- Au moins elle n'est pas blessée... Tu l'as appelée ?
- Évidemment !
- Et ?
- Pas de réponse. Du coup, tu bouges ou j'y vais seul ?

Je sais très bien que s'il y va seul, il risque d'y avoir un bain de sang malencontreux qui pourrait ruiner notre voyage pacifique sur l'île.

- Tu fais chier. Et la prochaine fois, tu seras mignon de me prévenir moi avant de faire paniquer toute la garde.
- Rien à foutre d'eux. On y va.
- Attends ! Matsuya ! Non ! Ne casse pas les murs du palais ! J'ai dit "NON" !

A sa suite, je suis obligée de lui envoyée une vague de haki royale personnel pour le stopper avant que son poing chargé de haki ne défonce le palais. Déjà que ce loustic est rapide, mais si en plus je dois galérer avec mon corail à bulle pour pas mourir noyer, j'ai aucun autre moyen pour l'arrêter. Mais son temps d'étourdissement à cause de mon fluide me permet tout de même de le rejoindre et de l'attraper par les dreads pour le ramener en arrière, là où j'ai laissé les autres.

- Keiko, Milo, Senna, vous restez ici avec les mômes, de toute façon avec vos fruits vous êtes plutôt inutiles. Consul Dollyn, Arashibourei, si j'apprends que c'est un des membres de votre conseil politique qui a touché à la Princesse sous MA responsabilité... Il faudra plus que des efforts et des courbettes pour que notre séjour se termine bien. Aussi, je laisse à votre gouvernement cinq minutes pour la ramener ici saine et sauve. Passer ce délai, j'irai la chercher moi même et soyez sûre que je la trouverai, où qu'elle soit.

Ceci étant dit, je force Matsuya a poser ses fesses sur une chaise avant de reprendre ma place au côtés de Red, attrapant un pancake au passage.

Le compte à rebours commence.

Moi j'en étais à la rencontre des nouveaux poissons pilotes du nouveau Toji. Comme on disait au Cipher Pol, On ne peut pas se fier aux fréquentations des gens, Judas avait des amis irréprochables. Non c'est pas ça. Montre moi avec qui tu traines et je te dirais qui tu es ? Peut être En tout cas je suis très curieux de savoir comment Toji s'est trouvé avec un binôme de révo en remorque, et qui est cette môme qui peut l'envoyer au coin à coup de regard noir.

- Pénélope je présume ? Je suis le Capitaine Red.

[...]

C'est marrant, j'ai retrouvé Toji depuis vingt quatre heures et je me retrouve déjà a jouer les casques bleus comme chez les Sea Wolfs. Si Thunder F est passé de mode je suis quand même a peu prés sur que Toji en est pas encore à tendre l'autre joue si on le chauffe un peu trop. Et niveau chauffe, Izya a quand le même don de sauter des étapes quand elle est en rogne, et mal réveillée, et inquiète, et dans un environnement qu'elle ne maitrise pas...

- On se calme. Elle est en vie, et Matsuya sait dans quelle direction, donc elle est pas vraiment complétement perdue. Et a coté de ça, il n'y a aucune chance que qui que ce soit la ramène dans cinq minutes, parce qu'elle est loin. Je le sais, j'ai le Haki. Et comme loin ça veut certainement dire quelque part sous l'eau, de toute façon il va nous falloir un coup de main des locaux pour y aller. Et ça sera vachement plus simple si on est pas tous en train de se noyer parce que quelqu'un a fait des trous dans le palais ou a décidé de se mettre à dos tout le monde dés le matin...

Surtout que Toji a visiblement trouvé un mouchoir pour Gwen, et que la brave gamine a l'air un peu mieux. J'ai envie de dire au poisson foudre "Qui êtes vous et qu'avez vous fait de Toji ?" mais c'est peut être pas le moment. Par contre avec une Gwen de nouveau d'attaque, je suis sur que planifier une expédition de recherche ou elle poussera tout le monde dans la bonne direction comme un brave petit soldat diplomatique, sera on ne peut plus facile.

- Gwen ? Combien de temps pour organiser un convoi aquatique pour un voyage en fond de mer avec des touristes humains ?

-”….Je m'en occupe !”

- Je parie qu'elle monte ça en moins de cinq crêpes...
- Tenu !

Et pendant que, soudain de nouveau survolté à bloc, Gwen se jette sur le garde le plus proche pour s'insérer dans la boucle de communication de la résolution de la situation crise, je m'adresse à l'ex corsaire qui veut tout casser pour aller nager plus vite.

Tiens sinon terreur, t'as un den den, t'as essayé de l'appeler pour commencer ?

Et prends en de la graine, l'action c'est après la réflexion, et surtout après le petit déjeuner.

- Elle ne répond pas !

Gwen allait demander la plus grosse augmentation de salaire que l’île ait jamais connue si elle survivait à ce chaos sans nom. Merci à Red pour raissoner un peu Izya, car 5 minutes ?! Par les mers, jamais un instant de repos depuis son retour !

Quoi qu’il en soit, elle ne perdit pas de temps à s’organiser avec les gardes pour le chariot, puis immédiatement, elle déploya son autre ‘voix’, appelant à elle d’urgence tout poisson dans les environs. Une bonne trentaine apparut rapidement, et alors que madame leur expliqua en à peine quelques battements la situation -

-Nope, rien vu dans l’aile sud.
-Pareil pour la nord.
-Pas de princesse sur les toits que je sache.
-Ooooh, nourriture ! Je peux avoir un cookie ?
-Rien dans l’armurerie, ma chère, j’y ai passé toute la nuit !
-Oh, elle m’a posé quelques questions ce matin !
-Les jardins sont toujours déserts ! J’y suis si seul…

Se focaliser sur les sentiments d’un seul poisson parmi tous, ce n’était pas de la tarte, mais elle réussit toutefois à s’adresser à la ‘voix’ de celui qui aurait parlé à leur disparue.

-Quoi donc ?! Donnez-moi chaque détail, c’est important mon cher.

-Oh, elle voulait juste mieux connaître l’île. Des lieux tranquilles à visiter, paisibles… Elle semblait vouloir faire du tourisme ! J’ai recommandé quelques endroits…

‘Écoutant’ attentivement ce que le poisson avait à dire, Gwen grimaça de plus en plus au fur et à mesure que des lieux furent nommés, les transmettant à la garde pour aller les fouiller au cas où. Mais tenant compte du fait que le capitaine Red avait mentionné que Matsuya savait la direction, puis dit qu’elle était loin, le plus écarté des lieux et peut-être le plus isolé à cause de son statut… dans le sens où l’ex-corsaire avait voulu tout casser -

-“Madame Taghel, Capitaine Red, votre chariot, l’une des gondoles royales, sera là bientôt. Il sera tiré par des poissons-volants, c’est ce qu’on a de plus rapide à offrir. Puis sinon, la princesse Daenerys aurait entretenu une conversation avec l’un des poissons du palais sur la géographie des lieux.” Sa queue se fendant à nouveau en deux, madame enfila en un clin d’œil un short d’on ne sait où et ses botines, puis approcha ses invités rapidement. “Si cet escargophone que Monsieur Tsmakuni tient entre ses mains est bien un vital denden comme je le suspecte - la direction dans laquelle pointent ses antennes… Ce n’est point proche, mais un endroit qui fut recommandé à notre disparue se démarque. La forêt marine.” On pouvait sentir une certaine réticence de la part de la sirène en disant cela. “Seule la famille royale peut entrer en temps normal dans la forêt après tout, si madame Daenerys voulait un lieu calme… c’est l’endroit rêvé-”

-“Que j’irais moi-même explorer.”

Interrompue, Gwen se tourne avec panique vers le Généralissime, qui venait d’apparaître à l’extérieur de la bulle d’air, lui suppliant du regard de ne pas, par pitié, provoquer à nouveau la dragonne.

Mais à croire que Hanbannama, la colère se lisant dans son regard épuisé, ne serait pas facile à détourner.

-“Général, je suis sûre qu’une exception - ”

-“Non, des pirates ne peuvent point entrer sur le lieu de repos de nos monarques.”

-“Ils n’y vont point pour profaner une tombe voyons ! Et ils seront escortés.”

-“C’est ma responsabilité de retrouver la princesse Mizuki. Veuillez reculer.”

É-était-ce la sirène ou l’air derrière elle semblait plus chaud ? Mers, elle avait peur, elle aurait dû cesser de se mettre en sandwich entre deux puissances mais -

Autant mettre les points sur les i, au point où on en est.

-“Princesse Daenerys, Général.” À croire que le ton insoumis de madame attira l’attention dissipée de son interlocuteur, ce dernier la fixant enfin plutôt que de perdre du temps à dévisager avec méfiance leur entourage. “Ressaisissez-vous et cessez d’antagoniser nos invités ! Votre comportement fait honte à notre gouvernement.” Malgré lui, le vieux triton se tendit encore davantage. Se faire rabrouer en public- et venant d’une Dollyn… c’était l’équivalent d’une atteinte à son honneur. “Votre responsabilité est auprès du peuple agité qui ne demande que votre intervention depuis trop longtemps déjà !”

-“Vous dépassez le convenable Consul Dollyn.” Son trident percuta le sol avec force, créant un courant qui fit partir le sable du jardin dans tous les sens. “Cessez.”

-“Non, car vous dépassez le raisonnable.” Sortant de la bulle, Gwen frappa le sol de la même manière avec son sceptre, venant, avec bien plus de difficulté, calmer l’eau trouble autour d’eux. Une chose qui fit écarquiller les yeux du triton. “N-nous… avons… deux princesses disparues ! Mais -” Oh mers, sa tête - défier le contrôle aqueux d’un expert n’était pas sans conséquences. “- une seule est une vraie menace pour nous tous ! Shichibayaku… est votre priorité.”

Sans quitter Hanbannama du regard, madame fit un geste de la main à l’égard de Toji, un très clair ‘venez’. Car le fer était chaud, et si bien madame venait dans sa faiblesse à manquer de mots pour le frapper… Le disciple du général, lui, était en pleine forme pour continuer la tâche.

- Oh, ne vous embêtez pas avec ça Toji... Je peux vous appeler Toji, hein ? Bref, il vaudrait mieux ne pas créer d'incident diplomatique, aussi...

Bougeant mes mains devant moi dans des gestes circulaires et fluides, je crée des nuages oranger sous le corps "assoupi" du Général et régent du royaume afin de le faire décoller du sol malgré sa carrure imposante. Ainsi, le voilà flottant au milieu de nous, portée par mes créations que je contrôle sans effort.

- On va l'emmener avec nous et le convaincre sur place qu'il était d'accord... Sans quoi on aura d'autres choix que de quitter l'île avec notre amie Daenerys et ce peu importe ce que les gens d'ici en pensent.

Après tout, toute cette histoire n'est clairement pas notre affaire, et on à clairement mieux à faire que de se prendre la tête pour des broutilles politiques sous marines... Bah oui, moi je suis l'Impératrice Céleste, pas l'Impératrice des poissons ! Quoi que avec mon fruit du démon et le fait que je comprends ces petites bêtes quand elles parlent...
En fait, je pourrais être la maîtresse de ce monde ? La dragonne toute puissante ! Hm, je sens déjà mes chevilles enfler... Et puis franchement, ça semble être beaucoup trop de travail ! Déjà que gérer mes royaumes du ciel c'est pas si simple, mais si en plus je dois gérer tous les débilos de la surface... Non, clairement, mauvais bail.

- Oye ! Bouge toi ! On doit y aller !
- Toi tu cherches vraiment les problèmes...

Sortant de mes pensées, je remarque alors que le chariot est enfin entrée dans la bulle et que tout le monde est déjà à bord. Je note d'ailleurs que cette fois ci, la jeune Gwen ayant tout gérer nous a trouvé un grand chariot, assez grand pour qu'on soit tous à l'aise dedans... Du moins, c'était l'idée avant que le général Hanbanamma ne prennent la moitié de la place à lui tout seul en étant évanoui.

Une dernière crêpe à la main, je monte alors à la suite, trouvant une place sur le cadre du chariot ou je crée un nuage confortable pour m'asseoir dessus le temps du voyage tandis que les trois hommes aux carrures imposantes sont serrés comme des sardines en face de moi. Voyant alors qu'il manque une place pour la consul, je lui crée aussi un nuage pour qu'elle puisse s'installer confortablement tout en prenant les rennes des poissons tireurs.

- En avant !
- Attendez ! On vous escorte !

Alors que le chariot se lance dans les profondeurs de la mer, un duo de garde royaux ayant assisté à la scène du général se faisant mettre au tapis se décident enfin a prendre des initiatives. N'en ayant franchement rien à faire, je me contente d'hausser les épaules, préférant profiter du voyage pour observer les fonds marins devant lesquels nous passons.

- Ahlala, si seulement j'étais née sirène...

Ce marmonnement presque inaudible m'échappe tandis que mon esprit se souvient encore de mon rêve d'enfant, de toutes ces années passée à perfectionner ma natation... Pour finalement me retrouver à manger un fruit du démon. Et même si au fond j'ai le sentiment que c'est du gâchis, je n'arrive décidément pas à le regretter véritablement. Car finalement, sans ce fruit, je serais surement toujours entrain de moisir à Impel Down qui n'aurait pas été détruire. Et je n'aurai jamais eu assez d'intérêt vis à vis des anges pour devenir leur reine...

Heureusement que je peux voler en compensation de cette malédiction.

Finalement, nous arrivons en quelques dizaines de minutes jusqu'à l'endroit évoqué et effectivement, mon empathie finie par trouvée la présence de la sirène qui semble s'être grandement enfoncé dans la fameuse forêt. Et de ce que je ressens, elle semble aller bien qu'elle soit inquiète.

- Alors ?
- Faudrait vraiment que tu bosses ton haki de l'empathie Matsuya, ça devient pénible.
- Réponds !
- Oh, ça va, elle va bien ta chérie, détends toi. En plus tu as quand même un sacré indice avec ça ! dis-je en pointant du doigt l'escargophone reliée à la princesse.
- On sait pas à quel point c'est fiable.
- Bah ça l'est, elle est saine et...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'un puissant cri de monstre fait trembler l'eau et les algues de la forêt qui nous entoure, un cri qu'aucun de nous n'a jamais entendu, et qui nous obligent à nous boucher les oreilles tant sa force nous étourdi.

C'est alors que je la remarque enfin, cette aura gigantesque qui se tient auprès de Daenerys et qui semble souffrir le martyr.

- Me détendre, mon cul oui !

Et immédiatement, faisant fie de toute lucidité, l'ex corsaire se jeter hors de notre bulle pour se propulser dans l'océan, en direction de sa protégée.

- Non mais quel débile ! Il va finir noyer avec ces conneries !

Sans attendre, le chariot dirigé par Miss Dollyn se lance à sa poursuite, prêt à intervenir contre le "monstre".

Dans le carrosse, loin du stress de ces dames, l'ambiance est bonne. Une fois étalé au milieu de la cabine, le général assommé s'avère plutôt confortable, et fais un accoudoir tout a fait convenable pour peu qu'on s'installe en latéral sur les banquettes avec les pieds sur les boiseries du bord de fenêtre.

Et en plus y'a un minibar ! ça tombe bien, je me boirais bien un truc pour faire passer le petit déjeuner.

C'est étonnant comme je peux me sentir en sécurité dans un sous marin, alors que dans une bulle qui finalement n'a pas de raison d’être moins coriace, je me sens nettement moins bien. Ne pas voir l'eau doit jouer pas mal. Ou alors c'est l'aspect tôle métallique qui rassure. Et les hublots rivetés..

- C'est amusant. Avec ce qu'on m'a vendu de votre combat de titans, je m'attendais presque à ce que tu l'appelles Sensei le vieux général. J'aurais du me douter que c'était pas très crédible comme récit. Mais du coup je me demande qu'est ce qui est vrai ou pas dans ce qu'on m'a raconté de tes exploits ici. C'est vrai que tu as perdu contre lui ? Ou alors tu as décidé de le laisser gagner ?  

Je n'ai jamais vu Toji perdre volontairement un combat. Un vrai combat j'entends, parce que le vieux poisson est adepte de toutes les ruses et de toutes les astuces pour gagner, d'aucuns diraient coup bas, mais ceux la finissent morts bien plus vite, et avec Toji on est plutôt de la catégorie qui survie. Et ce qui l'a maintenu en vie si longtemps c'était cette rage intérieure a la limite de la démence, un puits sans fond de haine, de colère, lui interdisant de rester au sol sans se relever en hurlant, prêt à se battre encore et encore contre le monde entier.

Plutôt mort que vaincu c'est sur.

Alors si Toji a vraiment accepté de perdre ce jour la, c'est que vraiment quelque chose à changé. Je me demande quel accord il a réussi à passer avec ses démons intérieurs pour réussir à retrouver un équilibre que je ne lui ai jamais vraiment connu. Peut être un nouvel objectif ? Des gens à protéger qui ne soit pas des tueurs comme les sea wolfs ? Pourquoi ce ne serait pas aussi simple que ça après tout ? Mais ça pourrait aussi étre cette nouvelle vengeance.

- A l'époque ou Basara a créé la sous marine, juste après que tu sois passé rouge, je me suis dit que ça ressemblait vachement à un projet monté exclusivement pour te faire la peau. Mais je n'ai jamais pu faire de liens sérieux entre vous deux alors je n'ai pas creusé plus que ça. C'est un sacré morceau. Un des cinq plus coriaces du monde. Qu'est ce qu'il y a entre vous ?

Je me doutais bien que si défaite il y avait ça ne pouvait être que contre un ennemi intérieur. Je connais mon Toji dans le texte. Autant pour Hanabama...

Quand on s'est séparé au procés je me suis retrouvé à Impel Down. J'avais dans l'idée de proposer mon aide à la directrice contre Tahar en train de s'évader. Je lui ai vendu une amnistie pour nous deux en échange de la sauvegarde d'impel. Manque de bol, le deal n'a plu ni au Vice Amiral Tazzer ni a l'Amiral Tetsuda, alors je suis passé pirate.

Je savais pas quoi faire, J'avais perdu Rachel, Tetsuda venait de me trancher un bras, les Sea Wolfs étaient morts, ma tête était mise à prix. Alors pour pas tout laisser tomber je me suis lancé dans le dernier truc que m'avait confié le commandeur suprême. Il m'avait contacté aprés la bataille contre Drake. Il savait que le CP8 avait monté de toutes pièces le gros de ton dossier sur la quatrième voie, toi en allié de Drake désireux de le doubler, ridicule. Mais si les preuves étaient si faciles a monter c'est qu'il y avait bien quelqu'un à l'amirauté qui bossait pour Drake et qui couvrait toutes ses actions. Alors je l'ai traqué. Je suis retourné à Tortuga et j'ai rassemblé tous les pirates que j'ai trouvé. Avant que la marine ne nous tombe dessus on a mis à l'eau tout le bordel et fondé l'ile pirate d'Armada. C'était facile, avec les Sea wolfs le ménage était déjà fait, y'avait plus qu'a les cueillir.

Et ensuite je me suis mis a chausser les bottes de Drake. J'ai remonté son ascension, retrouvé ses contacts, ses amis, ses plans, mis la main sur ses planques, ses armes. Et j'ai fini par trouver celle qui bossait avec lui. La Colonelle d'élite Mona Lisa. Tu te souviens d'elle ? Une miss glaciale avec un bandeau sur l’œil, cadeau du Malvoulant. Rien que du classique. Mona lisa voulait faire la peau de Teach, se venger, mais l'amirauté lui a refusé, on ne touche pas aux empereurs sans raison. Alors elle a trouvé un candidat empereur et lui a proposé de l'aider a arriver au niveau des quatre, a condition qu'il l'aide à affronter Teach.

A ce moment la je n'avais plus vraiment d’intérêt à la balancer. Je me voyais pas négocier une place de corsaire, je pouvais comprendre ses raisons de vouloir tout foutre en l'air. Et... Rachel avait intégré l'équipage de la colonelle. Alors je lui ai proposé de remplacer Drake, j'avais toutes les cartes qu'il avait et elle pas vraiment le choix, elle à dit d'accord. Et on est allé se farcir ce vieux salopard de Malvoulant. On l'a coincé sur Thriller Bark, dans le triangle Florian. On a massacré les terreurs de son équipage, et puis Teach s'est pointé, et nous a roulé dessus.

Mona lisa a perdu la tète. Et Teach m'a tellement laminé que tout le monde m'a cru mort.

En fait Teach m'avait gardé comme trophée. Il m'a trainé jusqu'au caveau de Toreshky, le glacier qui était le fief du Seigneur d'ivoire, et il m'a congelé la bas. J'y suis resté un peu plus d'un an, jusqu'a ce qu'un survivant de l'époque vienne me sortir de la. C'est fou comme le besoin de se venger de Teach rassemble les gens...

Quelque part ça a été salutaire. La mort ça solde les comptes qui trainent. ça m'a permis de prendre le temps de faire le point, de faire table rase du passé et toutes ces conneries.

Du coup quand je me suis réveillé plutôt grognon dans le nouveau Monde j'ai remis une pièce dans la machine. J'ai étranglé les rumeurs qui me disaient morts, balancés à la mer les types qui ne voulaient plus bosser pour moi, rassemblé les anciens, compris qu'Izya était la meilleure chose qui m'était arrivé, et je suis retourné affronter le Malvoulant, jusqu’à l'acculer sur son ile de Treize, le coincer dans un trou et lui arracher la cœur à la main.

Et bim, Empereur Red...

On m'a bien proposé de prendre Edward D.Rossignol. Parait que le D fait peur au GM, mais j'ai pas été convaincu par le marketing...

En tout cas, si tu veux d'un vieux camarade pour filer un coup de pied dans la fourmilière de Marijoa. Je suis toujours prét à aider...

Gwen ne savait pas vraiment manier un chariot. C’était une tâche de servant dont une noble comme elle ne s’était jamais chargée ! Mais assise sur un nuage (woah !!) et mise face aux rênes, quel choix avait-elle ?

Temps au bluff et avoir l’air dans son élément quoi. Bonne chose qu’elle pouvait directement donner des directions aux poissons par la parole, ou vu à la vitesse qu’ils allaient, ils auraient tous fait crash tôt ou tard !

Et en parlant de crash…

-Hey du calme ! 

Paniqués devant le terrible cri de la bête, la formation des poissons-volants se desorganisa, manqua rien qu'un peu de tous les éclatter contre un ou deux des arbres de la foret marine dans un slalom devenu mortel.

Mais alors que les cris de la bête semblèrent s’attenuer et qu’elle arriva enfin calmer le char et le diriger dans la bonne direction-

-”j’espère que monsieur aie un haki d’armement avancé, nous sommes hors de l’ile ! Être sous l’eau à cette profondeur est-une folie sans nom pour un humain !” Sans un autre mot, elle passa les rênes à Izya, sa queue redevenue celle d’une sirène. “ Je suis la plus rapide, je pars a sa rescousse ! Haki royal sur les poissons s’ils s’agitent encore !”

Puis sans attendre, madame fonça dans l’eau, nageant telle une flèche, esquivant les arbres sous-marins et fendant les courants avec grâce, ne ralentissant point jusqu’à retrouver l’homme qui- qui…

Oh mers, c’était quoi cette chose derrière lui et Daenerys ?!

Une bête titanesque posée sur le sable, voila ce que c’était ! Entourée d’arbres marins déchus dans tous les sens, arrachés du sol là ou elle semblait s’être écrasée après… un aterrisage mouvementé si on croyait les traces de destruction. Son seul oeil (si grand et rond !) était mi-clos, posé sur la sirène qu'ils étaient venus retrouver ! Sirène qui était à présent en panique face à la situation dans la quelle se trouvait son beau, vous savez, pas d’air tout ça.

Ok Gwen, oublie le monstre- un problème à la fois !

-”Tenez ! N’enrobez que sa tête !” Tendant un corail à bulles vers la princesse, Gwen fit de son mieux à l’aider en prenant une sphère d’eau autour d’eux sous son contrôle . “ Je vais graduellement réduire la pression autour de lui afin de diminuer les risque de décompression et barotraumatisme avant d’agrandir la bulle ok ? N’ayez point peur, respirez, c’est juste une précaution- et ne vous avisez point de commencer à faire la morale à la princesse maintenant monsieur !” dit-elle d’un ton autoritaire à l’égard du ex-corsaire qui semblait allas très conscient encore, et à présent tête dans sa bulle, prêt à en découdre une fois qu’il aie retrouvé son souffle. “Je vais devoir vous toucher et faire vibrer votre sang d’une résonance aquatique légère afin d’aider dissoudre les possibles bulles d’air qui auraient pu se former dans vos veines. C’est désagréable, mais concentrez-vous sur maintenir votre Haki je vous prie. Votre vie en dépend, ne faites point pleurer madame en étant un sot.”

Bonne chose qu’Otohime avait eu comme coutume de chercher à sauver les naufragés humains autour de l’île lorsque l’enrobage autour de leur bateau éclatait, que les membres de l’Espérance sous les soins de Tobio étaient requis d’avoir un minimum de formation à ce sujet par pure tradition. Oh, monsieur était costaud, il n’était clairement pas prêt de mourir-

Mais si quelqu’un devait le réduire en pancake pour sa bêtise en la présence de la consul, sa serait non pas la mer, mais sa capitaine !

- Bordel Daenerys ! Qu'est ce que tu fous ?! Éloigne toi de ce monstre !

Ayant retrouvé l'usage de la parole grâce aux bons soins de la consul, Matsuya tente vainement de ramener la sirène à la raison. Une chose qu'il réussit que de manière très mitigée tant la Princesse peut être têtue...

- Ce n'est pas un monstre ! Et il est blessé ! Je dois l'aider !

Venant d'une sirène qui trouve que son requin de combat est vraiment trop choupimimi, il y a toujours de quoi s'inquiéter quand elle se lie avec une nouvelle créature... Combien de fois Matsuya a déjà du la sauver des prédateurs terrestre qu'elle approchait et qui finissait par tenter de la manger ? Il ne saurait le dire mais grâce à sa prudence, elle s'en est toujours sortie indemne.
Ou est ce parce que ces créatures l'avait vraiment prise en sympathie ? C'est le point de vue de Daenerys sur la question, mais Matsuya n'est pas du genre à parier la vie de sa protégée pour en avoir le cœur net...

- C'est un monstre gigantesque ! Il ne fera qu'une bouchée de toi !

Et une nouvelle fois, un cri si puissant qu'il fait plier les arbres marins s'échappe de la bouche du monstre aussi grosse que trois cuirassés. Un geste qui provoque immédiatement la panique de Matsuya qui se précipite vers la princesse en l'attrapant comme un sac de patates et la jetant sur son épaule, ignorant toutes les recommandations de la consul et sifflant Requin afin que celui ci les emmène loin de cet endroit.

- Non ! Arrête ! Lâche moi Matsuya ! Je dois l'aider ! Il a mal !

Sourd aux protestations de la sirène, l'ex corsaire chevauchant son fidèle Requin fini par croiser le chariot qui arrive juste en vue de l'énorme monstre.

- Izya ! S'il te plait ! Dis lui de me lâcher ! Je dois l'aider !


Ce n'est déjà pas évident de conduire un chariot sous marin tiré par des poissons, mais en plus, maintenant Daenerys me demande de l'aide contre... Matsuya ? Mais bordel, il se passe quoi là ?

- Matsuya !

Vu la frénésie du pirate, je suis à nouveau obligé de lui envoyé une vague de Royal pour le faire écouter mes propos, vague qui touche en même temps le Requin géant qui se tourne et s'approche en vitesse du chariot sous ma domination implacable.

- Tu m'expliques ?
- C'est Laboon ! Il faut l'aider ! Il a très mal et...
- Laboon ?

M'interrogeant sur qui peut bien être Laboon, je suis des yeux le regard de la Bleue pour voir de qui elle parle. Et ce "qui" n'est autre qu'une baleine géante... Et quand je dis géante, je veux vraiment dire géante, pour tout dire, ma forme animal n'est qu'un chaton en comparaison de cette chose...

- Faut que t'arrête de me faire ça !
- Tu m'aurais écouté sinon ? Non hein ? Du coup je continuerai tant que tu n'en feras qu'à ta tête.

Une nouvelle complainte monstrueuse résonne autour de nous tandis que Daenerys profite de cette diversion pour se défaire de l'emprise de Matsuya et filer une nouvelle fois vers la baleine.
Immédiatement, je relance les poissons et incite Requin à nous suivre pour rattraper la fugueuse, ne nous arrêtant qu'une fois devant la gueule de la fameuse Laboon.

- Il souffre de l'intérieur ! On doit l'aider ! Il ne peut plus nager et risque de manquer d'air si ça continue !
- Hm... Red, tu es médecin non ?
- Médecin oui, pas véto.
- Roh, c'est pareil. Tu dois bien pouvoir l'aider, non ?
- Si il s'agit d'apaiser sa douleur, je dois pouvoir faire quelque chose mais c'est plutôt radical...
- NON ! NE LE TUEZ PAS ! PITIÉ ! IL N'A RIEN FAIT DE MAL !
- Allez Red, c'est qu'une baleine un peu grosse. C'est gentil les baleines, et ça mange que du krill !
- Celle ci à des dents, ça m'étonnerait qu'elle mange du krill avec ces chicots.
- Ah ! Tu vois que tu t'y connais en baleine ! Et puis on va t'aider, pas vrai Dae ?
- Oui ! Dites moi ce que je dois faire et je le ferai !
- Et puis, pendant qu'on commence à soulager cette pauvre bête, Matsuya et Consul Dollyn peuvent aller chercher des renforts pour nous aider non ? Sur ordre du Général Hanbanamma bien entendu...

Général qui dort toujours dans le chariot... Je me demande quand même à quel point il est fort le Toji...

Non mais ok je suis médecin. Mais la c'est une baleine géante. Tout ce que je peux dire sur ce genre de bestioles, c'est qu'on les chasse pour en faire de l'huile pour les lampes et du parfum.

Et globalement je les préfère comme ça...

Cela dit. Nous avons avec nous le meilleur chasseur de monstres sous marins du monde ! Et a force de les chasser pour les manger je suis sur qu'il a aussi appris plein de choses utiles sur les bestioles. On le sait bien, les chasseurs sont les premiers défenseurs de la faune non?

Alors je me tourne vers l'autre personne qui regarde la baleine d'un air pensif.

- Tu t'y connais toi en monstre marin non?

En plus il souffre de l'intérieur et c'est complétement raccord avec ta technique de chasse !

Je me souviens encore de ces parties de pèches sur le Fenrir, qui consistait a laisser Toji faire du ski nautique derrière le navire jusqu'à ce qu'un roi des mers le mange et qu'il puisse le tuer de l'intérieur. Bon, la évidemment il va falloir changer la fin, mais toute la partie du début il maitrise.

-”Allas, je crois bien que monsieur Tsmakuni semble… “ Croisant le regard noir de monsieur, Gwen retint un frisson. “Réticent à vous quitter. Puis je ne connais point la forêt, quitter vos côtés risque de me poser soucis pour revenir madame Tahgel, permettez moi d’envoyer un messager que je guiderai à nouveau jusqu'à nous. Ma famille devrait fournir ce qui est nécéssaire même sans l’accord du général… ainsi qu’un médecin pour ce dernier aussi.”

C’est ainsi que la sirène  se retrouva à parler avec un poisson avant  de rejoindre le reste voir comment Toji calma Laboon, regardant l’homme-poisson qui avait mit à terre leur général devenir soudainement dompteur de bêtes… bras croisés, l’air partagé. Quel était le vrai visage du pirate ? Un moment, il faisait preuve de sagesse de vie, le suivant, il démontrait une rage et hargne sans nom. Elle tremblait encore en pensant à sa démonstration de force plus tôt !

Puis la princesse… avait-elle le haki d’empathie ? Ça expliquerait pourquoi elle s’etait calmée au même instant que la balaine. Mais curieux, Laboon ? Oh, elle aurait pu bâptiser la ballaine, dire ‘il’ plutôt que ‘elle’ avec une telle certitude ?

Mmm…

-“ Cela risque de vous voler en confort mes chers, mais si l’on place la bulle d’eau de la gondole au dessus de son évent, l’ouverture par laquelle il respire, on pourrait lui gagner bien du temps. Les vehicules de cette gamme possèdent des coraux a bulles plus grands que l’habituel après tout.” Puis se tournant ves l’autre sirène présente, Gwen adoucit encore d’avantage son ton. “Ce n’est qu’une supposition, mais pouvez vous lui parler à notre patient ? Vous semblez le comprendre.” A l’air interloqué de la mademoiselle, presque apeuré, Gwen haussa rapidement les mains en signe de paix. “Du calme ! Parler aux cétacés est très rare, mais rien de mal à cela. L’un de vos ancêtres, le Roi Neptune était capable de la même chose… Je voulais juste vous demander de peut-être prévenir Laboon sur notre manoeuvre ? “

Quoiqu’il en soit, ils risquaient d’être coincés ici longtemps jouer les vétérinaires… alors que l’île était dans un état critique et n’attendait que leur aide pour revenir sur le droit chemin.

Ugh, il faudrait espérer que Hanbannama se réveille bientôt. C’était le seul qui pouvait mettre fin aux émeutes à ce point, autant rester à ses côtés pour immédiatement le convaincre à son réveil.

Mais la vraie question était, est-ce que la princesse Shichibayaku attendrait assez longtemps pour cela ?

Acceptant sans broncher le plan de la demoiselle, je me tourne alors vers la fautive de tout ce cirque.

- Tu es rassurée maintenant Daenerys ?
- Oui mais on... On devrait peut être aller à l'intérieur pour voir ce truc jaune et noir qui lui fait mal ?
- Hors de ques.

Cette fois, ma patience atteint ses limites avec lui, et sans crier gare, mon poing se lève et vient s'écraser sur sa tête, l'assommant sur le coup sous le regard horrifié de Daenerys qui se jette immédiatement sur le corps inerte de l'ex corsaire.

- Désolé Daenerys, mais il devenait insupportable. Ne t'en fait pas, il est juste assommé, tu es capable de le sentir n'est ce pas ?
- Oui... Me répond la Princesse au bord des larmes.
- Bien. Tu es sûre de toi Dae ? Tu penses vraiment qu'on ne risque rien à aller à l'intérieur de ce monstre ?

Son regard passe alors de Matsuya à Laboon, pour revenir à Matsuya, puis à moi, ses yeux soudainement plein de détermination tandis qu'elle chasse ses larmes.

- Oui. Il ne nous fera rien.
- Très bien, dans ce cas je t'accompagne. Requin, vient ici !

L'immense squale qui parait soudainement ridicule à côté du cétacé rapplique et me permet de grimper sur son dos avec la Princesse. Et, sans prévenir personne car je n'ai de compte à rendre à quiconque et ce même si entrer dans un corps vivant cache totalement nos auras perceptibles avec l'empathie... Nous nous dirigeons tous les trois jusqu'à la gueule du géant, et sous la demande calme et pleine de tendresse de la sirène, le monstre ouvre sa grande bouche et Requin s'avance à l'intérieur. Puis, alors que nous y allons, le chant du monstre résonne à nos oreilles, nous arrachant presque les tympans au passage mais je suppose qu'il ne peut pas faire plus doux...

- Il dit qu'il y a une porte dans le coin supérieur gauche de sa bouche !
- Une porte ? Mais enfin, il n'y a pas de porte dans... mon regard se pose alors sur la fameuse porte qui existe bel et bien, me coupant dans mon affirmation. Ah, d'accord...

Immédiatement, notre monture s'avance jusqu'à cette fameuse entrée métallique incrustée dans la chair de la baleine. La porte, adaptée aux tailles humaines, n'est malheureusement pas assez grande pour laisser entrer Requin.

- Bon, allons y.

Je m'assure tout de même que la détermination de la sirène est toujours intacte avant d'avancer plus avant. Elle hoche fermement la tête sous mon affirmation, alors je me mets debout sur le dos du squale et ouvre la porte.

- Hm... Ça ressemble à un sas...

Décidément, cette baleine est pleine de surprise. Et avant que ma partenaire d'aventure bio aquatique ne me rejoigne, je tente d'ouvrir la seconde porte, sans succès. Je pourrais bien sur la défoncer, un véritable jeu d'enfant... Cela dit, si c'est effectivement un sas, autant respecter la procédure.

- Ferme la porte derrière toi Dae.
- D'accord.

Etonnamment, nous ne sommes pas plongé dans le noir. Au plafond, des lumières diffusent nous gardent dans une pénombre suffisante pour que nous puissions voir ce qu'il se passe. Et après une seconde, la machinerie du sas se met en marche et l'eau commence à se vider par le bas de la salle, clouant soudainement la sirène au sol et me rendant une totale liberté de mouvement, la bulle m'entourant ne servant plus à rien. Et une fois totalement au sec, la seconde porte s'ouvre toute seule sur un couloir de métal totalement éclairé.

- Tu es sûre que c'est une vraie baleine ?
- Oui ! Il m'a dit s'être battu avec un autre et avoir fuit le combat après avoir été blessé.

Ça ne répond pas vraiment à ma question mais je suppose qu'elle n'a pas du demandé clairement "es tu un vrai animal ou un robot ?". Cela dit, je suppose qu'un robot n'aurait pas mal... Un cyborg alors ? Faut croire que oui. Et c'est certain qu'avec de telles installations dans le corps, se battre contre d'autres mastodonte n'est pas la meilleure idée qu'il ait pu avoir...

- Est ce qu'il t'a dit là où ça lui faisait mal exactement ?
- Après sa nageoire pectorale gauche.

L'avantage, c'est qu'on est entré du bon côté. Cela dit, vu la longueur du monstre, il va nous falloir marcher un peu avant de trouver ce qui cloche... Je suppose que c'est le moment de profiter de n'être qu'en duo avec la sirène pour lui faire la leçon.

- Dis moi Daenerys... Pourquoi es tu partie du palais ce matin ?

Ayant créé un nuage pour la faire flotté près de moi, je vois son visage se figé de honte avant qu'elle ne baisse la tête.

- Je... Je ne voulais plus être la cause de tous ces problèmes... Je... Je n'aurai pas du demandé à rencontrer ma famille, je n'en avais pas besoin pour être heureuse avec Matsuya et toi.
- Tu sais, moi aussi j'ai recherché ma famille biologique alors que ma famille d'adoption était la plus géniale du monde. C'est normal de vouloir savoir d'où on vient alors tu n'as pas à te sentir coupable pour cela. Et puis, si tu ne veux plus causer de problèmes, tu peux être certaine que la fuite ne sera jamais une solution...
- Pardon de vous avoir inquiétez... Je voulais être un peu seule et me changer les idées.
- Tu aurais pu le faire avec Matsuya, tu ne crois pas ?
- Non... Hier il arrêtait pas de me parler de tout ça... Il ne voulait pas que l'armée royale prenne sa place.
- Tu devrais peut être mieux lui dire ce que tu ressens pour lui...
- Tu penses qu'il l'ignore ?
- Il a plein de qualité, mais si y'a bien un truc pour lequel il est nul, c'est comprendre les sentiments des autres. Faut dire que malgré sa puissance, il n'a même pas travaillé son haki de l'empathie...
- Bref, la prochaine fois que tu as besoin de réfléchir seule, tu me préviens d'abord, compris ?

Elle hoche la tête, silencieuse.

- Quant aux problèmes actuelles, tu n'as qu'une seule chose à faire : te demander ce que toi tu veux. Tu sais à quoi ressemble la vie avec Matsuya, et aussi avec mon équipage et moi. Mais tu ne sais pas ce que ça pourrait être ici. Pour autant, veux tu le savoir ? Maintenant que tu as rencontré ton frère et ta sœur, est ce que tu veux encore passer du temps avec eux ? Si tu le préfères, on peut aussi repartir immédiatement et laisser cette île loin derrière nous. Ou on peut aussi rester un peu plus longtemps pour te laisser le temps de rencontrer toutes ces personnes qui tiennent à toi mais que tu ne connais pas. Bref, ce n'est à personne d'autre que toi de décidé pour toi, pas même Matsuya.
- Je... comprends.
- Et du coup ?
- Je veux...

Nos nez se retroussent en même temps tandis qu'une forte odeur de sang nous parvient.

- Là ! C'est là qu'il est blessé !

Nous nous précipitions dans le coude du couloir et découvrons alors que le chemin cassé. La structure métallique s'enfonce dans ce qui semble être un organe géant, ou un muscle, ou qu'en sais-je ! Mais, un chance, le sang ne s'écoule presque pas du fait de la pression que l'objet à sur la déchirure. Quant à savoir quel autre dégât il peut y avoir plus en aval...

Enfin, au moins on a trouvé l'endroit. Plus qu'à voir si y'a pas un autre moyen d'y accéder que de marcher une dizaine de minutes dans cette baleine...