Baratie en péril ! - Partie 2

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-”Bon vous savez tous le plan. Joey, allas, je crains que vous laisser distraire Troc serait contre-productif si vous devez vous prétendre être notre sauveur plus tard. J’ai convaincu Jazz de jouer ce rôle alors… concentrez vous sur rafiner votre acte je suppose, nous avons quelques jours avant votre entrée en scène.”

Assis autour d’une des tables les plus discrètes du Baratie tandis qu’ils partagent un copieux déjeuner, le groupe hocha la tête à ces paroles de la part de Grimm.

Gwyn reprit la parole alors qu’elle posa plusieurs sacs sur la table.

-”Voici les tenues, 2 de servantes, une belle robe à votre égard Mme Shelby, et un costard sur mesure pour vous Monsieur. Veuillez en prendre soin jusqu’au moment venu je vous prie.”

Puis avant que le clown puisse les remercier d’une quelconque manière, les soeurs échangèrent un regard, puis Gwen se racla la gorge avec douceur, poing devant la bouche, attirant l’attention du clown.

-Et si ce n’est trop demander, un mot en privé avant que l’on se sépare Monsieur Wilson ? Veuillez me suivre un moment ?”

Car si bien le clown avait l’air plus calme, la sirène n’était pas dupée, n’avait pas oublié la rage infâme dans son regard.

Ainsi, Gwen sortit du restaurant un moment, prit appui sur son sceptre alors que ses yeux vairons percèrent son compagnon du regard.

-” Merci pour être venus, et mes excuses si cela peut sembler… insensible, trop direct, mais comment vous portez vous ? Votre agitation hier nous prèocupe mon cher vous… parliez de tuer quelqu’un.” Le regard dur de madame s’adouci à cela, remplacé par la préocupation. “ Voudriez-vous en parler ? Ça vous ferait peut-être du bien vous savez.”

Un petit tour de son sceptre entre ses doigts, puis Gwen attendant, examinant en détail chaque réaction de son interlocuteur, rien n'échappant son attention. Faut dire qu'elle avait beau toujours essayer de penser le mieux de quiconque... ses craintes au sujet du caractère de l'homme étaient là, et elle se devait de confirmer leur véracité.

Que me montrerez-vous Joey ? La même tristesse que hier ? Encore plus de colère ? Un faux sourire ? Un véritable esprit chevaleresque ? J'attends, montrez moi ce qui se cache vraiment en vous.



Après tout, selon sa réponse, ce qui sortait sur sa personnalité… ce qu’ils avaient tous prévu pourrait tout aussi bien aller pour le mieux que pour le pire.

Au lendemain d’un nouveau jour sur le bateau réputé du Barathie, le clown de jade se trouvait à table avec ses compagnons, écoutant le retour du forgeron sur l’étape du plan à suivre, chose que Joey approuva sans broncher. Cerise sur le gâteau, la touche cosmétique personnelle de Gwyn, vint ravir la curiosité du farceur, qui fut émerveillé face à ce travail minutieux. Les tenues étaient parfaites aux yeux émeraude du joker, il avait l’impression de poser son regard sur une fresque splendide. Son costard était d’un blanc immaculé éparpillé de plumes bleutées donnant une touche de légèreté à l’uniforme, avec en touche finale, un chapeau des plus distingués.

Conquis par ce chef-d'œuvre se montrant à sa portée, le clown ne pouvait cacher son envie d’essayer ce costume, ses mains crépitaient d’impatience et son visage était le même que celui d’un bambin découvrant un fabuleux cadeau offert par ses parents. Cependant, Gwen vint interrompre ce doux moment de bonheur en lui demandant sur un ton poli d’avoir une discussion en privé en dehors de la pièce. Légèrement surpris par cette demande soudaine, le visage de Joey grimaça un peu, pas par dépits, loin de là, juste un peu déçu de pas pouvoir immédiatement tester le costume. Il confirma la demande de la douce fée bleutée par un hochement affirmatif et demanda à sa coéquipière de garder le costume ici.

Une fois dehors en tête-à-tête avec la belle dame, les paroles de cette dernière firent rentrer le clown au milieu d’un champ miné. Son masque de jovialité s’estompa un peu et son regard verdoyant était de la même intensité que les pupilles de sa camarade, quand il comprit que sa camarade était justement inquiète de son état mental, un soupir de fatigue se dégagea alors de sa bouche. Joey n’avait clairement pas l’envie de ressasser le passé, toutefois, il allait faire l’effort au sujet de la demoiselle l’ayant aidé à Sunaland lors de sa lourde blessure au cœur. Il prit appui contre le mur, croisa les bras avec un certain ressenti et déclara ses mots avec la plus grande sincérité :

Joey : «Vous n’avez pas à vous excuser, dame Gwen, c’est plutôt à moi de vous présenter des excuses.» Il baissa la tête durant un court laps de temps, avant de reprendre avec un visage plus ferme. «Cela n’est pas dans mon habitude de parler de la sorte, car la mort est un concept que je ne prends jamais à la légère, voir que je hais au plus haut point. » Ses poings se crispèrent de dégoût. «Mais la vie de mes amis a été arrachée par une ignoble créature ! Une sorte de chauve-souris immonde !» Sa voix prenait de l’ampleur, animée par un immense chagrin. «Gary et Chris ont été égorgés de sang-froid ! et Bradley est mort dans mes bras !  Je n’ai rien pu faire pour les sauver !» Ses mains cramponnèrent de colère sa chevelure de jade. «Je vais retrouver cette chose et la tuer ! c’est la seule chose que je puisse faire pour que leurs âmes trouvent le repos, car ce monstre doit encore faire du mal à des innocents quelque part dans la nature et il est en mon devoir en tant que protecteur de l’arrêter.» Reprenant doucement son calme, il posa ses mains sur la rambarde du navire. «Comme il est en mon devoir d'arrêter Troc et de le mettre derrière les barreaux, mais sans vous, je risque d'arriver à rien, alors...» Il se tourna en direction de la fée bleutée avec un grand sourire. «Gwen, je compte sur vous et votre sœur pour m'épauler dans cette histoire.» Une perle innocente vint couler le long de sa paupière gauche. «Merci encore de m'avoir écouté, encore une fois, vous avez été à mon écoute, alors la moindre des choses en tant que clown, est que je vous prépare pour le futur combat à venir, vous voulez être ma disciple le temps de quelques jours ?» Joey était sérieux dans ses propos, se préparer à un futur combat pouvait faire du bien à pas mal de monde.

Il y avait quelque chose de sombre et de mélancolique à retrouver son reflet, même distorsionné, dans le regard de quelqu’un. Comment répondre à une telle injustice que la mort de ses êtres chers ? Gwen connaissait trop bien la question.

Mais avant d’y répondre...

- "Votre disciple ? Allons, mon cher, une gente dame n’accepte pas n’importe qui comme maître !" D’un coup du dos de ses doigts, Gwen fit flotter ses cheveux dans les airs, ne serait-ce qu’un instant, juste pour la pose. "Quoique je serais ravie de vous rejoindre pour quelques entraînements si tel est votre souhait… en tant que simple camarade, bien sûr."

Un petit clin d’œil, puis la sirène reprit son sérieux, venant s’asseoir sur la rambarde où était posée la main du clown… son regard se perdant dans les nuages.

- "Et pour ce qui est du reste de votre discours… Je comprends, plus que vous ne le croyez." Un silence s’installa, et bien que la sirène ne soit pas aussi expressive avec sa mélancolie que le clown, et que son ton reste doux… on sent une certaine léthargie dans sa voix. "Avez-vous encore à l’esprit l’histoire de la cuisinière avare que je vous ai racontée à Sunaland ? Elle aussi fut tuée de sang-froid sans que je ne puisse rien faire. Je n’ai même pas eu la chance de partager ses derniers moments avec elle."

Suite à ça, Madame soupira, croisa ses jambes, posant son sceptre contre la rambarde alors qu'elle fit de son mieux pour defaire la boule qui lui venait au ventre à chaque fois qu'elle parlait de ce sujet. 

-"Un soir, on ferma son nouveau restaurant comme à notre habitude et on se dit au revoir, le lendemain… ce…" Le silence fut plus long cette fois, Gwen prenant une profonde inspiration, chassant l’image du sang, tant de sang, de son esprit. "Elle n’était plus, tout comme un bon nombre de mes amis du quartier. J’ai encore du mal à avaler les sentiments que cela a éveillés en moi, même après des années. Peut-être que la douleur et la culpabilité de l'avoir perdue ne partiront jamais." Elle regarda Joey à nouveau après cela. "Mais vous savez, on ne devrait jamais laisser de tels sentiments nous diriger, Monsieur. Ne cherchez pas la vengeance pour vos amis."

Sentant la protestation arriver, Gwen leva une main, fermant les lèvres du clown de son index un instant avant de se retirer. "Cherchez plutôt à protéger ceux qui sont encore là. Laisser libre cours à cette rage qui est en vous... ne vous fera que du tort. Vous pensez bien oeuvrer, je le sais, mais ne fermez pas les yeux à vos sentiments les plus sombres. C’est en continuant à vivre des vies saines que l’on honore vraiment les morts."

Puis suite à ça, la sirène se releva à nouveau, saisissant son sceptre alors qu'elle tourna son dos à Joey... saisisant son haut de forme d'une main, cachant ses yeux avec alors qu'elle fit une grimace.

-"Et sinon, moi et ma soeur voulons vos épauler monsieur Wilson mais... on a aussi des gens à protéger qui comptent plus sur nous que ce restaurant, des gens qu'on ne peut se permettre d'abandonner. Si la situation sur le Baratie dégénère... je ne mettrais point ma main au feu sur notre collaboration. J'espère que vous compreniez."

Le clown de jade était ravi d’entendre que la douce demoiselle voulait bien être sa partenaire d’entrainement, nullement sa disciple pour une dame aussi distinguée, chose que le clown comprenait facilement sans prendre la mouche. Toutefois, la suite de la discussion partait sur une tragédie vécue par la fée bleutée, elle aussi avait enduré la perte de personnes importantes, une annonce vraiment amère à entendre au cœur sensible du joker. Aucune personne ne méritait de finir ainsi, de mourir embourbé dans son propre sang, à voir la faucheuse récolter votre âme sans la moindre compassion, ni le moindre remord. Elle avait comme le clown, une blessure au niveau de l’âme qui sera ouverte à jamais sans la moindre chance de cicatrisation.

Des larmes de compassion tombèrent sur le minois du farceur à cause de la triste histoire de Gwen, puis, il n’approuvait pas sous la carte du silence, la manière à employer sa colère sur l’assassin de ses amis. Abandonner cette émotion ? Cela était tout bonnement impossible pour le comique, il voulait rendre la monnaie de sa pièce à ce monstre sans la moindre once de pitié et continuer à être un bouclier protecteur envers ses proches. Il ne pouvait renoncer aussi facilement à ce poison, il en avait besoin pour le jour fatidique où il croisera la route de ce démon, comme le disait si bien l’adage, il fallait devenir un monstre pour en dévorer un autre.

Et, Joey sera ouvert aux derniers propos de la dame, si jamais la conclusion de l’affaire du Baratie partait en vrille, les sœurs auraient raison de ne pas rester dans les parages. Décidément, cette femme faisait preuve d’une sagesse et d’un calme hors norme comparé à ce barjot de clown. Posant délicatement sa main sur l’épaule gauche de la noble, le farceur vint à son tour prendre la parole en prenant une voix drôle et hilarante à entendre, histoire de redonner le sourire à sa camarade :

Joey «N’ayez crainte, Gwen ! Ensemble, nous allons casser la baraque ! Ahahahhaha !!!!» Son aura de jovialité fera des siennes. «Nous allons trouver un point faible à ce minks et nous mangerons un délicieux repas ensemble après cette histoire avec le sourire.» Il retira sa veste et sa chemise avec une vitesse vertigineuse. «Par contre, c’est l’heure de l’entrainement, plus au bavardage !» La noble pouvait contempler aisément le physique singulier du joker, un corps assez basique en soi, mais affiné au niveau de la musculature. Des hématomes figuraient un peu partout sur son corps, dû à son entrainement à renforcer son potentiel physique au maximum, la peau au niveau de ses phalanges et coudes paraissait meurtrie, démontrant que le clown n’était pas un homme ordinaire. «Ah, je reviens rapidement, il faut prévenir nos amis.» Prenant la porte à sa droite, il annonça à tout le monde au sein du navire de contempler un petit échauffement, afin de rameuter de la clientèle, tout en demandant encore une fois au forgeron armé d'un grand sourire. «Grimm, j'ai réfléchis toute la nuit à comment nommée mon arme, trinité fraternel serait un nom magnifique pour elle, car je désire plus que tout que votre talent puisse créer une nouvelle lumière en ce monde.» Suivi de près par Nora ne comprenant rien au changement soudain, le clown trépigna d’impatience de faire un bel échauffement avec la fée bleutée.

— "Je ne me souviens pas encore avoir dit oui à votre demande, Joey. Je vous trouve bien pressé, dis-donc."

Le ton était amusé, mais les yeux légèrement fuyants de Grimm trahissaient une certaine insécurité face au sujet abordé par Joey. Gwen le remarqua sans mal en entrant dans la pièce, réajustant son haut-de-forme sous le regard inquisiteur de sa sœur, qui lui adressa rapidement la parole en langage des poissons.

-Alors ?

-Une réaction très, très émotive, il a la larme facile. Mes dernières paroles ne semblent pas l’avoir atteint complètement, mais on devra faire avec.

Gwyn grimaça à cette réponse, mais croisa les bras en signe d’acceptation… pour l’instant.

Et alors que Joey répondait aux propos de Grimm—

-"Toc toc ? Allons, personne pour accueillir un vieil ami dans le bloc ?"

Cette voix si affable mais malicieuse, empreinte d’une subtile arrogance, résonna soudainement, si proche ! Gwen sursauta malgré elle en sentant un souffle chaud caresser son oreille, bondissant en urgence, aterisant pieds écartés, mains en avant, prête à dévier toute attaque—

Ce qui fit éclater de rire le rat Mink appuyé sur l'encadré dans la porte.

-"Allons Gwen, quel accueil de la part d’une jolie dame ! Troc ne pense pas être si laid que ça, voilà de quoi blesser ses sentiments."

Mais… comment connaissait-il son prénom ? Comment avait-il pu les approcher sans que personne ne s’en rende compte ?!

Grimm, empli de panique, fut le premier à réagir.

-"Que— Qu’est-ce que tu fais là ?! Je croyais que Jazz—"

-"Était allé surveiller plus malin que lui ?" Le sourire satisfait de Troc s’élargit alors que les yeux de Grimm s'écarquillaient. "Oh, mais tu sais, tu devrais lui passer un appel, pour voir s’il va bien."

Grimm ne se fit pas prier et se précipita presque sur l'escargophone le plus proche—

Mais alors que tout le monde croyait Jazz kidnappé, les secondes s’éternisant, il répondit à l’appel… Sa réponse laissant le groupe sans voix.

-"Grimm ? Pourquoi tu m’appelles voyons, je suis encore avec Troc !"

-"Q-quoi ?"

-"Oui, il est derrière moi, me faisant faire un tour de sa collection. Si ce n’est pas urgent, je dois te laisser, OK ? Je ne veux pas qu’il suspecte quoi que ce soit !"

Tous les regards se posèrent alors sur le rat devant eux qui n’était définitivement pas avec Jazz tandis que celui-ci raccrochait… Troc riait aux éclats face à leurs regards ébahis.

-"Ah, voilà l’expression qu’il voulait voir ! Oh, Troc se réjouit, vraiment. Et curieuses paroles de la part de notre cher Jazz… suspecter ? Mmm, je me demande ce que le meilleur collectionneur de ce monde pourrait bien suspecter." Là, son sourire devint malsain. "Car il sait déjà tout sur vos petits complots."

Il fit une petite pirouette joyeuse, accentuant la nouvelle vague de choc provoquée par ses paroles, puis—

-"Kyekyekye~ Revêtez les tenues avec lesquelles vous comptiez le tromper avant de le suivre, voulez-vous ? Plan capoté ou pas, vu la couture des jumelles ici présentes… ce serait dommage de ne pas les utiliser, et j’aime que les visiteurs de ma collection soient bien habillés." Il leur tourna le dos. "Le bateau de Troc est amarré à l’arrière du navire, lui et Jazz vous attendent… si vous osez venir."

Puis ainsi il partit, laissant, comme à ce qui semblait son habitude, désespoir et silence après lui.

Le clown de jade était heureux comme tout, un peu d'amusement ne ferait de mal à personne sur ce rafiot, cependant, un être vraiment détestable fit son entrée dans l'établissement, contrariant aussitôt la bonne humeur du farceur. Ce minks de malheur tournait décidément en bourrique tout le monde et il semblait déjà au courant de la supercherie du groupe. Joey avait beau réfléchir de quelle manière cet énergumène avait réussi son coup, mais il préférait garder un calme légendaire et laisser le rat croire que la partie d’échec était déjà terminée. Fort bien, ce retournement de situation raviva rapidement une énergie insoupçonnée chez le joker, son aura de jovialité paraissait encore plus ardente que jamais.

Aussitôt, il se revêtit du magnifique costume crée pour cette occasion par la cadette avec une vitesse dépassant l'entendement, prenant à la fois une pose décontracté et provocateur envers l'immonde individu. Armé de son sourire flamboyant et de son chapeau haut de forme, le clown indiqua à sa froussarde de coéquipière de se changer ! l'heure de voir la collection de ce minable venait de sonner. Il fallait bien rentrer dans la gueule du loup, afin de voir l'entendu de sa force et de voir ses potentiels points faibles. Rester sur la défensive n'était plus une bonne tactique, il fallait désormais attaquer et mettre l'adversaire dans une position délicate ou sinon, ce restaurant courait droit vers la faillite, une chose que le comique ne voulait absolument pas voir. Voulant rassurer l'ensemble des employés et son équipe de choc, Joey prit la parole avec un enthousiasme légendaire :

Joey : «Pas la peine d'avoir peur de ce type tout le monde ! Tant que le clown flamboyant est ici, votre bonheur est ma priorité ! Comptez sur moi et mes amis pour redonner à ce restaurant sa force !» Une fois sa partenaire prête et aussi éblouissante qu'un ange, il emboîta le pas en faisant l'idiot face à son public, avant de rejoindre le navire de son adversaire toujours animé par une détermination à toute épreuve. «Un peu d'action, ça fait du bien !» Proclama le clown en se mouvant comme un diablotin.

Nora : «Monsieur Wilson, vous ne pensez pas que c'est un piège ? Puis, comment ça se fait qu'il en sache autant pour notre plan ? Il nous a écoutés comment ?» Le questionnement de la jeune femme relevait un problème de taille, mais la joie du rat à crier victoire trop vite venait de le conduire lui-même vers sa propre fin.

Joey : «Très bonne question, ma chère fille et voici ma conclusion. Ce type à du mettre des escargophones partout sur le navire, je ne vois aucun autre moyen possible ou une taupe travail pour lui, mais je m'en fiche un peu maintenant, car j'ai une idée en tête bien précise.» Il tourna son regard sur le duo de servantes proche de sa position. «Mes dames, je vous laisse le champ libre, quant à moi et Nora, nous allons au maximum divertir Troc, je compte sur vous pour trouver des informations croustillantes ! Ahahahahahahaha !» Son rire dantesque résonna sur le navire du minks, prévenant l'ignoble individu de son arrivée vers sa collection tant estimé. «Alors, voyons voir ça...» La pétocharde était accroché à son bras, frémissant de peur de voir le rat venir la bouche en cœur vers leur position. L'heure de gloire des jumelles venait de sonner !

D’une main sur son épaule, Gwen retint Joey. Croyait-il qu’elle allait le laisser seul face à la crapule après un tel ordre ? Pour ce qui pouvait être un piège ?

-"Mon cher, quand on entre dans l’antre du loup, ou du rat dans ce cas, autant apporter l’artillerie lourde. Mme Shelby n’est clairement pas combattante, et vous avez vu tout comme moi la façon dont Troc a paralysé Jazz hier. Alors, laissons-la ici avec ma sœur, voudriez-vous ? Je vous accompagne."

-"Gwen, non ! Et si son but est justement de nous séparer ?"

-"Troc a clairement fait amplement d’efforts pour garder cette fraude bien cachée aux yeux de la loi, Gwyn. Ce n’est pas en s’en prenant à vous qu’il aidera son cas : nous aurions alors enfin une raison de le mettre à terre."

-"Mais, et si… tu sais."

Elles échangèrent un regard, puis Gwen sourit.

-"Je ne le laisserai pas me restreindre si c’est son intention, ne t’inquiète pas. Reste ici avec Mme Shelby, en sûreté, d'accord ?"

-"Attendez, j… je vous suis aussi !"

Ainsi, les choses furent arrangées : l’aînée des sirènes accompagna le clown, tandis qu’un forgeron introverti suivait leurs pas.

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Ew, la figure de proue du bateau de Troc représentait un rat à son effigie… et était recouvert, voire fait entièrement d’or. Oh, ce n’était pas moche, au contraire, l’artiste qui avait façonné un tel chef-d’œuvre avait du talent, mais—

-"Voilà qui empeste l’opulence." Gwen fronça les sourcils alors que l’équipage de Troc les invita à embarquer. Elle mit ses mains sur ses hanches alors que son regard se posa sur les gravures du mât, sur les pierres précieuses en mosaïque formant diverses images incrustées en son sein. "Rien de mal à montrer sa richesse, il m’arrive de faire de même. Mais quand on suspecte que la source de cette richesse est mal acquise… voilà qui me contrarie."

Elle se tourna vers Joey après ces mots, parlant toujours à voix basse. "Je crains que nous ne trouvions rien dans sa collection comme nous en avons déjà discuté, mais je vais quand même faire un tour si j’en ai l’occasion. Je ne suis pas experte en art, mais j’ai eu droit à une formation plus approfondie que la moyenne dans ce domaine quand j'étais enfant." L’avantage d’être une noble. "Peut-être arriverai-je à reconnaître une œuvre ou deux si elles sont assez connues ?"

Rien de certain, mais autant essayer vu ou ils en étaient... leur plan avait été mis à l'eau avant même qu'il débute, alors autant improviser.

Le clown de jade sera rapidement stoppé au milieu de sa démarche par la noble, elle voulait soutenir son camarade au cas où sur le navire cela pouvait dégénérer en baston. Apeurée par les paroles de la dame bleutée, la froussarde se jeta à corps perdu sur la cadette en claquant des dents, preuve qu'il valait mieux partir en duo sur ce maudit rafiot. Par ailleurs, le forgeron rejoignait le groupe à la surprise générale du joker, décidément, ce trio de choc allait passer un drôle de moment.

Une fois à bord du nouveau navire en question, le clown suivait sa partenaire en posant un regard curieux sur l'ensemble des éléments décorant le navire. La proue devait bien valoir son pesant d'or sans mauvais jeu de mot, mais une telle richesse fit tiquer le clown au plus haut point, puis, il était en total accord avec les propos de Gwen, rien ici sentait l'odeur d'une acquisition durement méritée. Par ailleurs, intrigué par les paroles de la noble sur la possibilité de connaître la valeur des objets fièrement entreposer par le minks, il laissa sa camarade agir à sa manière, gardant à ses côté le forgeron silencieux. Un certain malaise pouvait se ressentir à cause de la venue soudaine du rat désirant montrer sa fabuleuse collection aux deux hommes avec une énergie presque trop joyeuse.

Joey : "Pas de problème, Gwen, je vous dis à tout à l'heure."

La pauvre créature venait sans le savoir de provoquer l'envie au clown de lui enlever son air satisfait en jouant à la perfection l'homme le plus maladroit du monde. Tel un guide menant ses visiteurs en plein cœur de sa collection, l'homme rat présenta une magnifique statue d'une femme en bronze tenant un objet mystérieux, une sorte d'orbe de cristal, chose qui émerveilla les deux visiteurs de la beauté de la sculpture. Seulement, Joey utilisa habilement le tapis devant sa personne et avec son talent de grand comédien, il fera exprès de planter sa chaussure sur la belle carpette de velours, afin de faire un ramassage de gueule légendaire contre le sol en touchant par mégarde le socle de la précieuse statuette. 

Immédiatement pris de panique, Troc se rua sur l'objet et empêcha cette dernière de s'écraser par terre de justesse, en maudissant secrètement le clown, car il avait la réelle impression d'avoir affaire à un être maladroit. Ne voulant guère montrer un aspect colérique, le minks reprit rapidement la marche en indiquant la prochaine pièce à visiter, de son côté, le clown cacha le malin plaisir à donner des frayeurs à cette vermine. Gardant un jeu d'acteur parfait, il se tenait le nez, laissant un peu de sang coulé, histoire de montrer que sa gamelle n'était pas un  malheureux hasard.

Suivant le tour de la collection de plus loin, Gwen ne pouvait que regarder son entourage avec une certaine solennité, ses yeux vairons ayant du mal à ne pas se perdre dans la somme colossale d’œuvres d’art en tout genre qui s’ouvraient à elle. Troc avait beau être un être infâme, il avait clairement l’œil pour les choses de qualité… et voilà qu’elle avait déjà reconnu plusieurs œuvres qui auraient plus leur place dans un musée qu’entre les mains d’un tel homme, mais… rien qui puisse prouver leur acquisition frauduleuse.

-" Ugh, vous faites presque regretter à Troc de vous avoir invité chez lui, qui peut être aussi maladroit ?! Quelle honte !" Cela attira à nouveau l’attention de Gwen sur le groupe. Le minks, tenant une jarre en porcelaine dans les bras tel un bébé, ne souriait plus du tout alors qu’il foudroyait le clown du regard, prenant une inspiration pour se ressaisir. "Tch, fin du tour. Venez dans le bureau de l’illustre collectionneur des lieux qu’on en finisse. "

Si la collection était déjà riche en culture, alors le bureau de Troc était—wow, était-ce bien... ?

-"…Un Alguste Renoir ? "

C’est avec un regard ébahi que ses yeux se posèrent sur l’un des tableaux. Une surprise qui, immédiatement, sembla remonter le moral de Troc.

-"Ah, à croire qu’au moins un invité ici a l’œil ! Troc est surpris, le style des artistes Homme-Poissons n’est pas souvent reconnu, kyekye ! "

Gwen dévisagea Troc du coin de l’œil, l’air tout sauf cordial. " Car ils sont souvent brûlés à vue, c’est très très rare d’en trouver à la surface… " Elle fixa l’homme rat avec intensité, ce dernier souriant comme un enfant alors qu’il reconnaissait le défi dans son regard. " Et où l’avez-vous déniché au juste ? "

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Ce qui avait suivit n’était pas vraiment une discussion, ni même un échange épicé, mais une joute verbale vainement déguisée sous toutes sortes de tons plaisants. Des mots fusaient comme des coups, une phrase pointue visant à trouver une faille, un sous-entendu à provoquer, chaque expression cherchant à désarçonner l'autre d’une mille manières.

Mais hélas… Tableaux, sculptures, bijouterie—tout avait une justification, des documents légaux sur leur acquisition en plus—même le beau poisson multicolore dans un coin de la pièce avait un certificat prouvant qu’il avait été acquis auprès d’un éleveur ! C’était ridicule à quel point il avait bien couvert ses bases !

-"Ah, voilà qui était une belle discussion. Troc aimerait débattre avec vous davantage, mais revenons à nos moutons, voulez-vous ? L’illustre personne devant vous a trouvé vos efforts très amusants, et pour être franc… "

Sans attendre plus… Troc prit une grosse malle de derrière son bureau, l’ouvrit sans gêne devant ses invités—

Montrant une bonne dizaine de lingots d’or.

-"Il souhaite vous récompenser, madame. Vous travaillez en tant que cuisinière itinérante, n’est-ce pas ? Voilà qui ne paye pas beaucoup… Surtout pour une dame qui a clairement des origines nobles." Les prunelles du rat semblaient étinceler alors que l’expression de Gwen restait imperturbable. "Déshéritée par votre famille, je présume ? Laissez Troc vous aider à retrouver un peu de votre confort d’antan !... kyekyekye~ "

Jazz et Grimm la regardèrent d’un air un peu trahi à cela, comme s’ils s’attendaient à ce qu’elle accepte ! Oh, elle voyait déjà la combine, cet argent ne serait délivré que si elle quittait le Baratie, n’est-ce pas ?

Mais alors qu’elle fronce les sourcils, s’apprête à nier tout intérêt dans un argent si sale—

-"Ah ah ah, Troc n’a pas fini, madame, c’est au tour de notre cher Joey maintenant~ "

Franchement, Gwen s’attendait presque à une deuxième malle. Mais le minks sortit une toute autre chose de derrière son bureau—

Un dossier ?

-"Je dois le dire, monsieur, votre histoire, la mort de vos amis…" À ces paroles, le fameux Ratblard prit un ton mélancolique qui aurait ému n’importe qui ne connaissant pas sa vraie nature. "A beaucoup ému Troc ! Ce monstre qui les a assassinés de sang-froid—quelle crapule ignoble ! "

Puis, derrière les fausses larmes, les moustaches frémissantes de pitié… un air triomphant plein de malice se dessina sur les babines du rongeur alors qu’il montra ses dents… L’expression carnassière qu’il affichait à la vue de tous ne pouvait pas vraiment être appelée un sourire.

-"Vous avez tellement raison de vouloir la tuer… Qui sait combien d’autres victimes elle a déjà éventrées ? Bradley, Chris, Gary… Ce ne sont que les premiers. Alors, dites-moi, Joey— "

Le dossier fut posé sur la table, la première page, pile sous le regard du clown.

...Une photo montrant une chauve-souris géante tout simplement cauchemardesque recouverte de sang.

-"Que feriez vois si je vous donnais sa localisation précise en cet instant même ?"

Et juste comme ça, le vrai piège se dévoilait enfin.


Gwen en avait la boule au ventre, se trouvait horrifiée alors qu'elle comprit la magouille.

Mais avant même qu'elle puisse se lever - la queue de éléctrifiée Troc passa sous le bureau, frôla l'un de ses genoux, puis sans faire de bruit-

-" Information toute fraîche, à peine reçue il y a une heure ou deux ! Dénichée par mes meilleurs informateurs, vous trouverez pas mieux et c’est cadeau mon cher !" L'air de rien, Troc poussa le dossier encore plus près du clown, l'invitant à prendre la chose, personne ne pretant attention à la sirène à présent paralysée. "N’est-ce pas une occasion unique ? Votre vengeance, à portée de main ! "

Puis, l’air enthousiaste, Troc se leva de son siège, tournant autour du pauvre Joey tel un requin qui sentait le sang, s’approchant sinueusement— 

-"Hélas, la créature vole, n’est-ce pas ? Voilà qui est bien embêtant…"

-avant de donner le coup fatal.

Au milieu de la visite, on pouvait sentir que le collectionneur voulait rapidement mettre un terme à la visite de son sanctuaire privé par le biais de son bureau personnel, une décision que le clown de jade appréciait particulièrement. Plus vite, il partait de cet endroit puant, mieux le joker pouvait établir un plan histoire de casser la baraque plus tard. Cependant, la noble revint à la charge avec son savoir, engageant un combat de joute verbale devant les spectateurs.

Joey était heureux de voir la fée bleutée se défendre et ne rien lâcher, tandis que le minks savait particulièrement se protéger à chaque attaque, rendant la rencontre futile et sans intérêt au final. Rentrant tous ensemble au sein d'une pièce parfaitement décorée par ce roublard de service, ce dernier essayait à toute évidence à faire partir les perturbateurs par des stratagèmes de corruption, pour se débarrasser de ces gêneurs une bonne fois pour toutes.

La première était une mallette remplie d'argent, une façon peu subtile à faire partir la cuisinière, la faisant presque passer pour une traîtresse aux yeux des deux hommes du Baratie, mais le pire restait à venir... Troc avait en sa possession un document inestimable pour le farceur, un dossier à l'appui avec en mise en page la photo du bourreau ayant massacré ses frères d'armes. Malheureusement pour Joey, tout était vrai, car le visage de la créature témoignait bien de la rixe avec Bradley, car son œil gauche avait été éborgné lors de leur confrontation.

Mais entendre ce misérable rat jouer cette sombre mascarade et jouer de ses sentiments afin de le faire partir de la zone, en utilisant la mort de ses compagnons comme prétexte, le mit dans un état de rage sans précédent ! Tout le monde au sein de la pièce pouvait entendre le début d'un spectacle sombre et malsain, car le cœur tendre du farceur se mit à battre aussi fort que le son d'un tambour. Une aura de jovialité couplée à une soif de meurtre non dissimulée s'échappa du corps du clown, commençant à entamer une transformation physique des plus horrifiantes.

À l'intérieur de son cerveau gaguesque se passait quelque chose de peu commun, l'ange et le démon au milieu d'une prairie joué tranquillement sur une table magnifique entreposé d'un jeu d'échec, et non loin de là, la forme bestiale du clown fut enchaînée tel un chien contre un arbre massif. Tout semblait tranquille pour les deux entités ne voyant pas le désastre arriver à grands pas, parce que soudainement, la bête se remit à rire en sentant son créateur utiliser son énergie destructrice.

La forme singulière du clown se détacha sans mal de ses entraves et marcha en direction du cœur de son maître. Apeuré de voir cette entité sombre pouvant obscurcir le jugement du créateur, l'ange et le démon se mirent contre lui pour l’arrêter, mais les pauvres furent repoussés par un simple coup de chaîne donné en traître par ce dernier. Maintenant débarrassé des gêneurs, il continua sa route et s'engouffra sans mal en plein centre de son organe vital, éveillant en lui son côté berzerker. En revenant au sein de la réalité, le corps du clown émettait des bruits inquiétants, comme ci les muscles et les os dansaient sous le joug d'une destruction animale.

Soudain, sa magnifique chemise partit en lambeau à cause de la proportion anormale de muscles au niveau des épaules, mettant clairement à nu le buste du farceur s’atrophiant de plus en plus, offrant à tous la définition même de la maigreur absolue. Il était désormais légèrement voûté, avec les os de la colonne vertébrale bien exposés. Ses cuisses prirent aussi en masse et son visage pourtant si jovial était dorénavant le symbole d'une rage silencieuse et mortelle. Ses cheveux de jade furent hérissés et son regard émeraude terni par la haine, croisa les yeux du minks avant d'esquisser un sourire morbide à faire froid dans le dos. Marchant désormais vers la stupide créature ayant provoqué son courroux, le clown bestial faisait craquer chaque partie de son corps, surtout la nuque et ses mains, de façon à bien dire dans son langage primal que la discussion était terminée, place au combat.

L'instinct animal du Minks prenant le dessus sur l'homme rat, Troc dégaina sa lame sans donner la moindre sommation et tenta de trancher la chaire du clown, mais cela sans grand effet à cause du Tekkai déployer au dernier moment. Cependant, la pointe de l'épée avait réussi à laisser une fine coupure sur le thorax du joker, donnant clairement l'occasion à ce dernier à déployer la légitime défense et de se fait, donna en récompense un superbe uppercut du droit dans la mâchoire du voleur, le faisant voler contre le mur en lui décochant une dent. Le pauvre rat venait de gouter à un petit morceau du véritable tourment.

E… est-ce une transformation zoan ?  Joey… il… semble être devenu anorexique ! Puis son regard, cette joie malsaine remplie de haine- NON !!

Se battant contre la paralysie, Gwen ne put qu’observer avec horreur la situation dégénerer. Car si Bien Troc avait répondu à l’instinct, que Joey avait pu lui en coller une- A croire que perdre une dent lui avait bien refroidi l’esprit, son sourire arrogant revenant sur place.

-”Ha ! Venez seulement Joey, Troc vous attends !”

Et le clown se fit pas prier, li fonça direct sur lui si vite !

Mais l’homme rat l’attendait de pied ferme.

-“Es-croc”

Il fit une feinte, semblant attaquer la tête du clown, mais soudainement d’un tour du poignet le coup de lame ne venait plus de face, mais en arc depuis le bas-

Frappant à nouveau Joey sur le corps, mais avec plus de grâce, de précision qu’avant, une pointe électrifiée en plein plexus solaire ! 

Et juste comme ça le clown fut catapulté vers la fenêtre la plus proche, la brisant et se trouvant dehors alors que le minks sauta tout de suite à sa poursuite.

---

Ce fut juste quelsques secondes, mais alors Que la sirène put enfin se relever, qu’elle arriva épaulée de Jazz et Grimm sur le pont- La situation était critique.

Joey se défendait, mais il était clairement en désavantage ! Troc se relevait un bien plus grand guérrier qu’il n’apparentait, et son adversaire était déjà parsemé de coups de lames en tout genre. S’il continuait à cumuler les coups ainsi-

il risquait fort de perdre, alors pourquoi souriait t-il de manière malsaine à chaque nouvelle blessure ? C-c’était presque-

-” Un masochiste ? Uh, qui l’aurait dit.” Un rire surnois quitta le rat. “ Prennez ceci si vous aimez tant la douleur !”

Une rafale de lames d’air s’abatît soudainement sur le berzerker, le forçant à reculer ou peu importe la technique de défense qui l’avait maintenu en vie jusqu’à maintenant, il finirait trop estropié pour continuer à se battre. Et alors qu’une pause se marqua dans le combat-

Le minks fixa soudainement  le clown, plongeant son regard dans ses prunelles froides.

-“ 1…”

Uh, pourquoi c’était-il mis compter ? Quoiqu’il en soit, Joey perd pas l’opportunité, il se prépare pour une attaque plus imposante, qui fera mal mais- 

Il fait l’erreur de ne jamais quitter les yeux du rat pendant cet intervale.

-”2… 3. Ha ! Des chaines impossibles à briser vous clouent au sol et vous afaiblisent ! Qu’en pensez vous ?!”

Soudainement, Joey se paralysa, ses bras se tassant contre son corps comme si retenus par une force invisible alors qu’ils devinrent flasques. Puis alors qu’il se regarde un instant comme si quelque chose était vraiment là, Gwen comprend enfin comment Troc avait fait pour se “dédoubler” et apparaître à deux endroits alors que Jazz le surveillait.

De l’hypnose !

-“Joey !”

L’épée de Troc fonçait droit sur sa poitrine ! Immobilisé comme il était, si elle n’intervenait pas-

-”Aqua fauna - Raie !”

Une lame d’eau sous la forme de l’animal en question se déprend d’un des membres de la sirène afin de venir séparer les deux combattants, et Troc a beau n’avoir besoin que d’un instant pour trancher en deux l’animal aqueux…

Gwen profita et fonça sur sur son camarade- le saisissant dans les bras et les jetant tous deux à l’eau, un cri la quittant alors la lame du minks laissa sa marque sur son dos plutôt que sur le coeur du clown.

Mais alors que la sirène espérait arrêter ainsi le conflit…  elle comprit bien vite deux choses.

Joey n’était pas un zoan qui serait neutralisé en faisant plongette, puis l’impact avait défait l’hypnose.

Il se débattit, son regard fixé sur Troc malgré le fait qu’ils étaient sous l’eau-

Et Il était plus fort.

Réalisait-il seulement que c’était Gwen qui le tenait derrière lui ? Sûrement pas, et bonne chose que madame restait une sirène, que là ou la force lui manquait, sa résistance brillait. Car le coup de coude féroce que lui donna monsieur dans les côtes afin de se libérer ? 

Il aurait tué un humain lambda sur le champ.

-” !!!!”

Plié en deux de la douleur, Gwen se retint de crier, gardant sa respiration afin de garder l'illusion d'être humaine de son mieux alors qu’elle les ramena tous deux vers la surface-

Un gémissant étant la première la quittant alors qu’elle essaya de prendre une inspiration, n’arrivant plus retenir Joey mais-

-”S-stop Joey- C’est- ce qu’il.. veut.”

Uh, l’eau autour d’eux était rose. Il avait prit tant de coups de lames que ça son camarade ?

Les doigts de Gwen étaient un peu froids aussi, bizarre, elle avait jamais froid en mer.

Peut-être… que le coup de lame dans son dos était plus profond qu’elle croyait.

Uh...

Désormais sous sa nouvelle forme, le clown de jade exalta d’un plaisir silencieux à chacun des coups portés par le bretteur, cette douce sérénade douloureuse et effrayante, commença par un vol plané à travers la fenêtre, suivi d’une dance tranchante et gracieuse offert gratuitement par l’homme rat. La défense du joker bestial avait beau être parfaite, la lame du voleur n’épargna aucunement la chaire, transformant presque le combat en bain de sang sous le joug infernal du scélérat.

Ce fourbe utilisait habilement des coups électriques, paralysant le corps, les muscles et la capacité à réfléchir du farceur, sous l’effet trompeur d’une hypnose cachée si on avait le malheur de croiser son regard. Si le combat s’éternisait de la sorte, le berzerker allait perdre, mais heureusement que ce dernier avait une fidèle alliée qui coupa court à la mêlée en utilisant une technique aqueuse, de façon à séparer les deux combattants et à saisir dans la volée son compagnon anorexique, faisant une belle chute dans la mer.

Son acte de bravoure permit au clown bestial de retrouver tous ses moyens, mais par la même occasion, de repartir sur les bouchées doubles en fixant de colère son adversaire. Ne sachant pas que la personne le maintenant sous l’eau était Gwen, la pauvre subira un violent coup de coude au niveau des côtes, la faisant lâcher prise sous la contrainte de la douleur. Maintenant à l’air libre, ce dernier voulait retourner au front, mais une chose en particulier brisa sa motivation de combat, comme la voix faiblissante de la fée bleutée…

Tournant son regard terni en direction de la demoiselle se vidant de son sang, l’enragé changea brutalement de méthode. Attrapant la blessée par le col, il gravit sur un bon mètre un morceau du navire en usant du Shigan comme force d’appui et revint finalement sur le pont avec un geppou fort utile. Son retour ne passa pas inaperçu pour sa coéquipière qui hurla d’effroi en voyant la princesse en sang, mais aussi l’apparence horrifique de son protecteur couvert de blessures.

Paralysé par la peur au départ, Nora ne savait pas quoi faire, cependant, une force insoupçonnée lui donna suffisamment de courage pour appeler de l’aide et vint rapidement à leur rescousse. Elle déchira sans broncher un morceau de sa belle robe et appuya fortement sur la plaie sévère de Gwen pour ralentir au maximum l’hémorragie, sous le regard silencieux et macabre du clown fixant sa main couverte du sang de sa partenaire...

Jazz et Grimm quittèrent le navire du minks en gardant un œil sur le filou, avant de rejoindre à nouveau le navire, mais comme tout le monde, tous furent effrayés par la nouvelle forme horrible de leur protecteur flamboyant. En parlant du vilain clown, il s’asseyait non loin de la blessée avec un visage totalement neutre, son sourire mesquin venait tout simplement de disparaitre, mais il restait toujours à l’affut, prêt à reprendre en agressivité et en violence si une mauvaise personne venant à montrer les crocs, car son œil animé par la rage ne faisait que restait en stagnation. 

Son buste et ses bras étaient recouverts dans tous les sens de coupure, certes, les plaies semblaient être peu profondes, mais cela renforçait encore plus son effet menaçant, puisqu'il ne semblait nullement affecté par la douleur. Ayant reçu le soutien du médecin du navire, Nora sera la seule à pouvoir lui administrer les soins sur le corps meurtri du joker, pleurant à chaude larme devant ses innombrables blessures :

Nora : "Monsieur Wilson... Revenez à vous, je vous en prie... Redevenez, mon soleil... Mon sauveur..."
 

Gwyn n'aurait jamais dû faire confiance à sa sœur sur ce coup. Toujours aussi optimiste, toujours aussi prête à voir le meilleur en chacun !

Et où cela l'avait-il conduite ? À se vider de son sang en essayant de protéger ce... ce monstre qu'était censé être Joey, d'après les dires nerveux de Jazz et Grimm.

Heureusement que sa cadette était là pour la sauver de quelque chose de bien pire que sa blessure... Même si leur entourage ne comprenait pas cela.

-"Reculez ! Je vais lui ôter ses vêtements, alors sortez de la pièce."

-"Madame, l'heure n'est pas à la pudeur. Nous ne savons pas combien de temps elle peut rester dans cet état !"

-"Je sais ce que ma sœur peut supporter et je recoudrai moi-même la blessure. Quittez la pièce maintenant !"

Oui, car si quelqu'un ôtait la veste de Gwen, il découvrirait l'ouverture par laquelle ses nageoires dorsales étaient exposées, réalisant qu'elles n'étaient pas juste l'un des nombreux accessoires de madame. Et si elle perdait connaissance dans cet état, rien ne garantissait que la transformation maintenant l'apparence de ses jambes humaines persisterait.

Et dans ce vil monde, être découverte en tant que sirène était pire que la mort.

-"Gwyn... aide-les, déchire juste le... dos de ma veste. Et... il fait froid... une couverture ?"

Oh, cela aiderait certainement à tout cacher...

-"Vous l'avez entendue ou pas ?! Que quelqu'un aille chercher une couverture bien épaisse !"

Certains cuisiniers s'attelèrent à la tâche, mais alors que le médecin de bord s'avançait avec des ciseaux pour couper l'arrière de la veste de Gwen...

Un autre conflit éclata.

-"Pas plus ! C'est assez pour la coudre !"

-"Madame, le coup de lame s'étend en diagonale sur une bonne partie de son dos, je ne peux pas la bander ainsi..."

-"Je m'en chargerai après ! Contentez-vous de nettoyer la plaie pendant que je la couds ! Et ne touchez pas ses jambes !!"

Autant dire que... ce n'était pas la violence, mais la colère mêlée à une désespération avec laquelle Gwyn empêchait quiconque d'approcher qui causait problème. Mais ils firent avec, bien que Gwen était bien plus pâle à la fin du traitement que quiconque ne l'aurait souhaité.

Heureusement que sa jumelle était juste là, le médecin put sans mal faire une transfusion sanguine entre les sœurs...

Mais ils n'étaient pas au bout de leurs peines.

-"Voila, quittez nous enfin ! C'est bon, elle va mieux, plus d'excuses ! J'ai encore besoin de la changer et de la bander ! Ouste"

Oh, elle forçait, mais même si bien la plupart des gens obéirent, il restait un obstacle.

Joey, dans sa forme monstrueuse, qui n'avait pas quitté Gwen des yeux depuis le début, la suivait partout où elle allait, son regard plein de rage.

-"Ne me forcez pas à me répéter, monsieur Wilson !"

Mais rien. Pour toute réponse, Gwyn reçut un regard terrifiant de la part du clown, presque inhumain.

Et si quelqu'un d'autre aurait perdu ses moyens, une sirène- non, une soeur en colère n'était pas à sous-estimer.

Elle s'avança avec fouge vers lui, puis d'un geste... gifla Joey de toutes ses forces.

-"J'ai- dit- SORTEZ !!! Vous n'en avez point assez fait ?! Cessez de gêner !!!"

Elle pleurait en disant ces mots, dévisageant l'homme d'un regard si plein de mépris que tout spectateur, à part Nora, recula d'un pas, cette dernière saisissant Gwyn pour l'écarter de son protecteur.

-"C'est votre faute si elle est dans cet état !!! N'osez pas l'approcher davantage !!! Vous n'êtes pas digne de confiance, je vous laisserais point lui faire encore plus de mal !!!"

Au départ, le clown ensanglanté ne bougea nullement. Il laissait Nora bander ses plaies sans dire un mot, il fixait seulement sa partenaire blessée au sol, examinant le moindre fait et geste du médecin avec un air vraiment mauvais. Au moindre faux mouvement, la vie de cet homme pouvait rapidement basculer vers le royaume des morts. Seulement, l’intervention de la cadette vint détruire l'ordre des choses, forçant donc le berzerker à suivre la seconde fée, histoire de bien s'assurer du suivi médical de la demoiselle.

En pleine marche, la froussarde essayait de communiquer par la parole avec son protecteur, mais rien à faire, il était comme dans une bulle de colère, engouffré au milieu d'un silence étouffant et froid. La totalité de l'équipage du restaurant laissa le clown bestial rentrer dans la salle de soin, trop effrayé à l'idée de se prendre un coup, il suivra donc les événements de crise et de panique sans dire le moindre mot.

Malgré le fait que la cadette avait réussi à stabiliser la situation de la blessée et à demander à l'ensemble des occupants de la pièce à partir, Joey quant à lui resta telle une statue, immobile, refusant catégoriquement d'obéir à l'ordre donnée par Gwyn en tournant la tête sur le côté tel un hibou un peu trop curieux. Fâchée de voir le refus obtempérer du clown, la noble vint le gifler de rage. Il ne ressentit point la douleur, mais offrit un sourire macabre face à l'explosion de colère de la dame.

Normalement, un être humain lambda commettant un tel acte serait automatiquement puni par une douleur atroce, mais étant donné le lien fort unissant le clown aux deux dames, aucune sanction ne sera prise en compte. Et grâce à l'intervention de sa brave froussarde à pousser au mieux la sœur hystérique, cela donna le champ libre au démon de jade pour vérifier une chose...

Nora : «Dame Gwyn ! Calmez vous ! Joey n'est pas responsable de son état !» Un combat acharné entre deux dames se déroulait à l'autre bout de la pièce.

Malgré son côté bestiale et colérique, on pourrait croire que cette version immonde de Joey ne possédait aucun remord, mais pas du tout, surtout quand il touchait une personne proche à ses yeux, on pouvait facilement ressentir de la frustration de sa part... Voulant s'assurer que le coup de coude porté sous l'océan n’avait causé nullement une grave blessure, il déchira en silence le fragment de tissu pile sur la zone touchée.

Témoignant à nouveau aucun signe d'émotion sur la vision de l'hématome, il remit le morceau de tissu sur sa place d'origine et retourna s'adosser contre un mur, perdant bizarrement en masse musculaire, puis son buste reprenait peu à peu sa forme d’origine. On pouvait entendre les battements de l’organe vital perdre en puissance, pour finalement rendre le clown proche d'un état de fatigue extrême. Sa tête fut inclinée par le bas, ses paupières étaient scellées avec des larmes coulant sur son visage en trouvant le repos après un tel chaos. Nora lâcha prise avec la noble pour s'assurer que son protecteur allait pour le mieux, elle le tenait fermement dans ses bras, laissant un regard sombre en direction de la cadette. Elle était furieuse des propos immondes lancés à son encontre et répliqua aussitôt par ces paroles dures et sincères :

Nora : «Comment pouvez-vous dire ça !!? Monsieur Wilson m'a sauvé de la mort et passe son temps à me protéger ! C'est un homme au grand cœur ! Il aurait fait la même chose pour vous et votre sœur sans hésiter ! Alors, je vous interdis de prononcer ces paroles !!!» Jamais de son existence, la froussarde n'avait témoigné autant d'émotion, elle venait de libérer une bombe en plein milieu de la pièce. «Vous êtes comme tout le monde, vous insultez mon protecteur sans vraiment le connaître, vous ne méritez pas sa gentillesse, ni sa bonté d'âme...» Elle pleura à chaude larme contre le buste du clown flamboyant.

Gwen avait beau être un peu sonnée par l’anesthésie qu’on lui avait administré et le remue ménage auquel on l’avait soumis, elle n’était point assez partie pour ne pas réagir lorsqu’un homme venait déchirer ses vêtements !

-”H-hey !” 

La peur au ventre de ce qu'il pourrait voir, Gwen fit de son mieux pour réculer, mais Joey eut aucun mal à déchirer d’avantage sa tenue pour voir ses côtes… Bonne chose qu’il arrêta après ça, satisfait de montrer aux présents l’existance d’une autre blessure… la claque qu’aurait été obliguée de lui donner Gwen s’il continuait aurait été bien bien pire que la première qu'il reçut. 

D'ailleurs, les actions du clown avaient à nouveau attiré l’attention de Gwyn.

Nora s’interposa de son mieux malgré le fait qu'elle vint saisir Joey dans ses bras, que ses mots accérés essayèrent de tenir madame à l'écart, mais la noble au regard simplement… froid et apathique aux yeux de quiconque ne la connaissant pas resta immutable.

-”Grimm et Jazz ne nous ont-ils pas raconté l’histoire ? Gwen fut blessée en le sauvant, c’est vous qui ne savez pas ce que l’on risque en travaillant avec quelqu’un dominé par ses sentiments les plus sombres Mme Shelby.” Sa voix s’était posé, la rage de la couturière à présent glaciale, son ton sombre sous-entendant les horreurs cachées dont les jumelles n’osaient parler.  “Croyez vous que plaider légitime défense marchera pour lui si Troc portait plainte ? Non seulement sa serait notre parole contre la sienne, on a encore aucune preuve tangible afin de prouver sa malice. Que croyez vous que le juge, même s’il n’est pas corrompu par le minks, dira face en voyant la situation ? D’un côté, un collectioneur aux airs affables, de l’autre, un clown que tout le monde vit prendre une forme tout droit sortie d'un compte d'horreur."  Pause, Gwyn approcha Nora d’un pas impérieux, la fixant droit dans les yeux. “ Sa gentillesse ? Sa bonté d'âme ? Voila qui n’ont rien à faire ici. On mesure un homme à ce qu’il est lorsqu’il est à son plus b-”

-“Gwyn… suffit.”

La cadette se mordit la langue à cela, reculant d’un seul pas face au rare ton autoritaire de sa soeur, portant son regard accéré sur elle.

-”Nies-tu que son manque de contrôle de soit nous a peut-être couté notre seule chance de sauver le restaurant ma chère ? Qu’il t’a mis dans un péril innécessaire ?”

Même couchée sur son bon côté l’air blême et perturbé, Gwen demandait une certaine prestance de la part de son public agité, son expression comparable à celle d’une mère déçue rapellant ses enfants à l’ordre. “ On savait les risques. Nous diviser à présent par la chamaillerie ne fera qu’aider les dessins de Troc. C’est lui l’ultime responsable pour mes blessures, et aurais-tu préféré que je nie ma morale et laisse périr Monsieur Wilson par la lame Gwyn ?" La, le ton de Gwen était vraiment froid. "Voila qui n’est point digne d’une gente dame ni le nom de notre famille.”

Gwyn baisse la tête à cela, puis l’attention de sa soeur se porta vers Nora et Joey, sa voix s'adoucissant. 

-”Ce que ma jumelle cherchait gauchement à vous transmettre dans son agitation Mme Shelby, c’est que l’état mental de votre camarade nous chagrine tout autant qu’il nous inquiète- Troc continuera à l’exploiter sans cesse, c’est une faiblesse trop évidante que pour l’ignorer… vous devriez d’ailleurs l’aider s’assoir par terre, il semble prêt à s’effondrer.”

Chose dite, chose faite, puis la sirène continua, s’adressant après une longue pause au clown redevenu normal.

-.”Mon pardon n’est pas à donner, vous le tenez déjà. On manipula cruellement vos sentiments, et il n’y a nul pêché à cela. Alors n’osez point venir vous excuser une fois que vous iriez mieux, ce fut mon choix de me mettre en péril.”

-”Gwen !”

Elle leva une seule main à l’égard de sa soeur, l’arrêtant, son attention toujours portée sur son interlocuteur.

-”Mais si vous vous sentez néanmoins coupable, cherchez simplement à triompher sur ces faiblesses qu’aujourd’hui nous ont portées à notre retraite. Reposez-vous, prenez des forces et demain on essayera quelque chose d’autre ok ?”

Protégeant le clown de jade avec force, Nora protestait à chacune des piques lancées par la cadette en rogne. Elle se fichait bien des lois ou du satané Minks, elle se préoccupait uniquement de la santé de son protecteur et heureusement que l’ainé intervint au bon moment, faisant terre la langue acérée de sa petite sœur. Une interruption offrant la paix à la froussarde qui remercia avec un soupir de soulagement Gwen pour sa sagesse et son calme apaisant. Sur un point précis, Nora ne pouvait pas renier le manque d’information au sujet du moral de son protecteur, car il utilisait toujours son masque de farceur pour cacher habilement ses émotions. Mais depuis la mort de ses amis à Logue Town, elle sentait bien que quelque chose cloché chez Joey, mais pas à un niveau aussi drastique. Prenant clairement sur elle cette situation déplaisante, elle allongea avec respect le joker profondément endormi en acceptant les paroles de la fée bleutée.

À l’intérieur de sa caboche, on pouvait voir l’ange et le démon donner une rouste colossale à la forme bestiale, ils avaient réussi à le sortir de force de sa cachette, n'oubliant pas de le remettre contre l’arbre avec le double des chaines habituel. En toute sincérité, cette entrave ne servait à rien aux plus grands désarrois des deux entités imaginaires, car ils savaient que si leur créateur venait à reperdre la raison, cette chose réussirait encore à s’enfuir et à remettre un sacré foutoir dehors. Du coup, l’ange retira finalement la chaine et invita la bête à s’assoir à leur table contre la volonté du diable, chose que l’entité macabre accepta sans dire un mot et regarda donc ses deux grands frères continuer leur partie d’échec. Le démon resta méfiant le temps de retrouver son calme et reprit la partie en cours, avant le déchainement de l’autre tête à claque ayant tout gâché.

La journée entière passa jusqu’à l’arrivée du clair de lune, Joey avait finalement fini sur un lit d’une cabine inoccupée, dormant toujours à poings fermés. Nora avait bien joué son rôle et, si le farceur venait à se réveiller lors de son absence, elle avait laissé une assiette de fruit sur la commode à gauche du joker. Au bout d’un certain moment, l’œil droit du clown s’ouvrit timidement, puis le second fit de même, mais le clown resta immobile sur le sommier, revoyant parfaitement en détail chaque action perpétrer sous sa nouvelle apparence lors de sa crise de rage contre le minks. Le plus pesant était le souvenir des regards à son encontre, ceux effrayés par son apparence grotesque et frêle, il était devenu le total opposé d'un soldat du rire. 

Joey semblait perdu au premier coup d’œil, lui, être devenu un monstre ? Il referma sa main contre son visage en soupirant lourdement et pleurant à cause de la blessure infligée par inadvertance à sa camarade. Le farceur se sentait fautif de la situation, alors, il s’arma de son poignard et sortit de la pièce par le hublot donnant sur la cour arrière du navire, afin d’employer en toute tranquillité sa danse funèbre en guise de pardon envers ses camarades déchues, mais aussi envers Gwen. Tandis que le diablotin dansait sous les doux yeux de la lune, la froussarde sera prise de panique en voyant que son protecteur avait pris la poudre d’escampette. Elle ira sans réfléchir voir l’ensemble de l’équipage en annonçant la disparition du clown, mais la serveuse ayant rigolé aux blagues puériles du farceur, fera remarquer à tout le monde son point de vue. Son ton était loin d’être amical envers son propre équipage, éclipsant presque l’intervention de la froussarde :

Serveuse : «Je ne félicite personne sur ce navire !» Elle pointa du doigt le médecin avec un air furieux. «Vous avez soigné une blessée, c’est bien ! Mais vous avez laissé une jeune demoiselle faire votre boulot concernant monsieur Wilson ! Toutefois, vous n’êtes pas le seul fautif ! Jazz ! Grimm ! Vos paroles ont créé la discorde au sujet du clown ! Vous devriez avoir honte !» Son poing s’écrasa de rage contre la surface d’une table. «Ne vous inquiétez pas, je m’inclus avec vous, car je suis aussi une idiote… J’ai honte de ma propre faiblesse.» Elle marcha d’un pas décidé vers une porte, faisant signe à la demoiselle tremblante de la suivre. 

En faisant le tour du navire, les deux dames restèrent sous le dôme du silence en voyant le clown agir sous une danse profondément mélancolique.

-Devrais-je l’arrêter ?.. Voila qui n’a rien de sain…”

Ainsi s’exprima Grimm d’une voix faible depuis un tout autre recoin du bateau que les deux femmes, l’un des balcons supérieurs du bateau pour être précis… regardant l’spectacle sombre d’un air résigné.

-”Qu’importe ? Troc ne nous laissera plus l’approcher afin de découvrir une quelconque faiblesse… “

-”Voila une façon bien sombre de penser mon cher, êtes vous toujours si négatif ?”

Sursautant à la voix de la sirène, Grimm se tourna les yeux écarquillés, alarmé à la voir derrière lui appuyée contre le cadre d’une porte, un gros manteau bleu sur les épaules ne cachant que partiellement le fait qu’un de ses bras était mis en écharpe afin de pas aggraver sa blessure du dos avec des mouvements indus.

-"Gwen ?!" C’était limite s’il réussit à chuchoter plutôt qu’à hurler. “ Tu devrais être entrain de te réposer voyons !”

-”Allons mon cher, j’ai dormi toute la journée, rajoutons en d'avantage à mon sommeil et l'on me croira un ours entrain d'hiberner Uohoho~” S’avançant jusqu’à la rembarde d’un pas gracieux, son regard vide d’énergie malgré les heures de répos se porta vers le bas, sur la dance du clown… et se teignit de tristesse. “Et clairement, je me suis réveillée pour une bonne raison.”

-“Que-" La voyant s’appreter à grimper sur la rembarde d’un pas chancellant, Grimm l’arrêta l’air paniqué, gardant sa voix basse afin que les autres en bas ne les écoutent pas. “Stop ! Que comptes-tu faire dans ton état ?! ”

Gwen porta à nouveau son attention sur lui à ça, levant un seul sourcil. ”Aider quelqu’un en détresse, quoi d’autre ?”

-”Quoi d’autre ? Mais-” Un soupir. “Gwen, tu le sais, il ne t’écoutera pas. Vous étiez pas si discrets que ça ce matin tu sais ? A quoi bon lui faire la morale une deuxième fois ? Parfois…” un soupir. “C’est juste perdu d’avance, s’il veut rester dans son amertume et tristesse, laisse-le.”

Un long silence se marqua entre le duo suite à ça… Gwen répondant par les actes plutôt par la parole alors qu’elle finit son escalade !

-”C’est dangereux enfin ! Ârretez !”

-”…Vous savez monsieur Vans, une bonne leçon rentre rarement en une fois.” Condensant de la vapeur, la main non restrainte de Gwen commença à devenir moite. “ Puis même si j’échoue, qu’importe ? J’aurais essayé.” Une couche d’eau de plus en plus épaisse se formait autour du membre. “Dans la vie, le plus important parfois, c’est de simplement essayer. N’est-ce pas ainsi pour les Klabautermann ? Selon ce qu’on raconte, il n’apparaissent que quand le navire qui leur sert de hôte ne peut plus naviguer. Pensez-vous qu’ils se lamentent leur sort alors qu’ils sont au bord de la mort ? Qu'ils songent à l'échec ? Non.”  à présent tout le flanc gauche de madame semblait recouvert de liquide. “Ils ne pensent qu’à tout donner afin d’aider leur équipage, car même s’ils doivent tôt ou tard quitter ce monde… “

Une inpiration-

-“…Ils souhaitent partir sans aucun regret.”

-puis madame visa.

-”Goutte-d’eau !”

Absorbant la plupart de l’eau dans ses vêtements suite à crier cela à voix haute, le projectile conjuré partit direct sur un pauvre Joey qui vennait à peine de remarquer sa présence… le frappant en plein front et mettant fin par la force à sa danse macabre, le jetant à terre.

-”Si j’avais mis une quelconque force dans cette attaque, vous seriez mort mon cher !” Main non-immobilisée sur les hanches, reluisant sous les rayons de la lune  de mil et un reflets nacrés rapellant la soie à cause de son revêtement aqueux, la sirène prit la pose alors qu'elle regarda son camarade de haut (littéralement) ses cheveux ainsi que son manteau noir dansant derrière elle comme s'il étaient sous l'eau, flottant au grès des vagues... l'expression normalement cordiale de madame devenue un masque d'indifférence.

“Allons Joey Wilson, vous ai-je frappé avec trop de tendresse ? De souvenir, on s’était promis un entrainement ce matin. Hop, hop, hop ! Débout et en garde !”

Concentré au milieu de sa parade noire, le clown de jade était comme plongé en plein cœur de ses songes. Le farceur revoyait presque à la perfection ses amis défunts, il voulait tellement leur parler, raconter des blagues, rire comme au bon vieux temps, mais cette immonde créature avait détruit cette harmonie. Alors qu'il allait finir sa danse macabre, une intervention inopinée et douloureuse le sortit de sa transe, une goutte d'eau projetée à pleine vitesse, vint le frapper au front et le faire tomber au sol comme une misérable crêpe. Totalement surpris, le joker resta par terre, contemplant la magnifique entrée en scène de sa camarade, elle se permit même de prendre une pose d'une classe sans nom, venant à inviter le comique à commencer maintenant une session d’entraînement.

Décidément, cette dame savait comment parler au clown ! Reprenant du poil de la bête grâce à la fée bleutée, Joey sourit tel un enfant en manque d'action et se releva en prenant une posture de combat offensive. Ses bras et ses jambes commencèrent à se mouvoir d'une bien étrange façon, il était presque en train de danser sur place, une tactique loufoque du pitre à semer la graine du doute dans l'esprit de son assaillant. Il avait clairement hâte de voir les prouesses martiales de la noble en action ! Puis, rien de mieux qu'un échange de coups entre camarades pour resserrer les liens entre amis, ainsi était l'étrange philosophie du farceur à l'intérieur de son cerveau en ébullition. Son aura de jovialité refit surface et son sourire flamboyant reprit forme, au plus grand plaisir de Nora.

Joey : «Dame Gwen, il n'est pas très poli de déranger un clown triste, cependant, je dois vous remercier en tant que chevalier du rire, alors...» Il usa du Soru pour arriver pile devant elle, le pouce et le majeur prêt à décocher une énorme pichenette contre le front de la dame. «Ah mon tour de vous tuer... HAHAHAHAHAHA !!!» Le doigt percuta sans souci sa cible, faisant reculer la fée bleutée de deux pas, mais le farceur n'avait pas fini son action, car dans sa fougue légendaire, il criblera la noble de chatouilles en se mouvant autour d'elle tel un sacré fanfaron avec un sourire aussi brillant que le soleil.

Vraiment, chatouilles ? Voila qui était illégal ! Une chose que Gwen trouvait des plus désagréables ! Il avait de la chance de bouger si vite, ou madame l’aurait déjà jetté à l’eau pour l’impertinence !

Mais bon, ils étaient blessés, et en bons combatants qui savaient différencier le duel à mort du simple sport, le duo continua à dancer, cherchant à s’exercer en touchant l’autre sans se gagner des nouvelles blessures alors que l’une des terrasses du Baratie… devint leur plateau de jeu, un simple moyen de venir connaître comme l’autre bougeait.

Il semble pas avoir de style précis. Combattant mixte ? Quoiqu’il semble privilégier les feintes.

Ça, et la claire utilisation de deux techniques que la sirène avait déjà eu le malheur de voir… mmm. Le clown n’avait point dit travailler pour le gouvernement, et il collait en rien au moule du CP que l’Agent Tarentule avait eu le malheur de lui faire connaître. Il avait semblé proche avec Eléonore, une lieutenante ! Peut-être faisait-il partie de la marine ?

Peu probable, il aurait déjà appelé des renforts pour la situation de Troc non ? Peut-être simplement un ancien membre ?

Quoi qu’il en soit, tôt ou tard Gwen finit par se fatiguer de ses prises karatés à une main accompagnées des rates projectiles aqueux. Attendant le moment ou Joey apparaitrait juste devant elle, madame un tour sur elle même puis… l’eau qu’elle avait soigneusement gardé jusqu’à la dans ses vêtements la quitta d’un coup, trempant l’homme !

-”Ouf… voila mes represailles pour les chattouilles monsieur !” Un rire étouffé la quittant, Gwen vint s’assoir contre la rembarde, invitant Joey a faire de même en tapotant cette dernière d’une main. “ Vous pardonnerez la prompte fin des festivités, mais allas nos blessures risquent de protester si l’on continue d’avantage, et pour nous arrêter notre public semble prêt à nous frapper d'une pôelle Uhohoho~” Ne voulant pas qu’il prenne froid, Gwn posa une main sur l’épaule de son camarade… puis ‘saisit’ tout le liquide qu’elle avait versé sur lui, tirant sur ce dernier comme s’il ne s’agissait que d’un simple tiss, le clown se retrouvant tout sec alors qu’elle jeta l’eau à leurs pieds. “Avez vous retrouvé vos esprits,ou dois-je à nouveau vous lâcher un nouveau discours ?” Croissant les bras à l’intérieur de son écharpe, Gwen haussa un sourcil à son égard, l’air faussement peu impressionnée. “J’en manque point vous savez, mais venir les écrire pour vous en montrer la liste risque de me prendre la nuit.”

Car parfois un peu d’humour pour aborder un problème était bien plus agréable. Joey pouvait ainsi facilement dévier la conversation vers quelque chose de plus léger, ou venir lui en parler s’il le souhaitait. Rien qu’une des nombreuses manières donc madame faisait démonstration de son expérience entant que diplomate, mais quelle option choisirait l’homme ?

En plein délire avec sa camarde de jeu, le clown de jade échangea des coups amicaux en gardant le sourire, face à l'équipage médusé regardant au loin la scène loufoque. Décidément, la fée bleutée cherchait à trouver une faille dans la garde du joker, un détail que ce dernier ne loupa guère, il sentait que la dame voulait trouver une méthode adaptée à contrer le style de combat déjanté du farceur. Elle arriva uniquement à le surprendre en le mouillant de la tête aux pieds, par le biais de son étrange maîtrise de l'eau, sonnant à sa manière candide l’arrêt définitif du combat.

Fortement intrigué par ses techniques somptueuses et voulant aussi discuter, le pitre se posa à côté de la noble, fixant l'horizon en gardant son charmant minois galvanisé par la joie, ne cachant guère sa surprise en voyant son ami retirer l'eau de ses vêtements avec sa grâce à elle. Un pouvoir fort utile en circonstance en cas de pluie ou d'un serveur fort maladroit à table. Néanmoins, Il prit donc une grande inspiration et répondra d'un air calme et apaisé :

Joey : «Non, ça ira, je pense que votre intervention m'a réellement aidé...» Son regard émeraude scruta le ciel. «Ces derniers temps, la vie n'a pas été tendre avec moi, entre la perte de mes amis et le rejet de ma sœur à mon insu, il m'était impossible de détruire ces idées noires enfouies en moi... Peut-être même que le rejet d’Éléonore en est aussi pour quelque chose... Je ne sais pas... Ces derniers temps, je suis tout simplement perdu...» Il ferma les yeux en tremblant un peu, tenant ses épaules avec force. «Je ne sais pas ce qu'il s'est passé chez Troc... C'est la première fois qu'une telle chose m'arrive... Je me souviens de tout, du début à la fin et de la peine que j'ai infligée à votre sœur et à Nora... » Il ouvrit les yeux et posa un regard sincère à l'encontre de la noble. «Je tenais aussi à m'excuser de vous avoir blessé, cela n'était pas mon intention, parole de chevalier du rire.» En terminant sa phrase, le joker vit sa protégée foncer vers lui et termina sa course par une étreinte chaleureuse.

Nora : «Je suis tellement heureuse de vous retrouver...» Surpris par son action, le clown ne pourra que la remercier par un sourire propre à sa personnalité loufoque.