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When the Earth kiss your cheek

Crow travaillait dur dur, ces derniers temps, pour rapporter de l'argent dans sa p'tite demeure de pacotille et provisoire, tout en cachant sa fille. Encore aujourd'hui, elle avait fait promette à Rosianne qu'elle ne devait pas sautiller jusqu'à l'extérieur, qu'elle devait prendre soin de la maisonnée, qu'elle ne devait pas toucher aux réserves personnelles de saké de maman et surtout, qu'elle ne devait pas crier lorsque quelque chose la surprendrait. Pour sûr, la petite ne respecterait pas ces instructions, ne ferait qu'à sa tête, tout comme le faisait si bien Crow. Et elle en était très fière ! Enfin, presque.

Aujourd'hui encore, on lui transmit un p'tit message par escargot-phone, sur son île, Hook Island. On lui demandait aimablement de venir départager deux restaurants, sur la très respectable île de Saint Urea. Une revue, de cuisiniers à tout casser, voulait élire la cuisine de l'année, mais tous les goûteurs ayant participer pour départager les concurrents n'avaient pus se décider entre les deux finalistes, que l'on disait exceptionnels... Exceptionnels mon cul. Leur cuisine n'avait pas été meilleur que d'la pisse de ch'val sur un lit d'crottes de chien. Pour les deux, encore une fois, Crow c'était barré — sans empocher son salaire —, le problème de victoire avait persisté. Non mais ! On ne déplace pas LA meilleure critique de tout South Blue (un titre qu'elle se donnait elle-même, car elle adorait sa façon de procéder) pour deux quignons pains rancis. De plus, pour s'enlever le goût persistant de biscuit pour chats aux dents d'lapins, la belle brute n'avait eu d'autres choix que de vider la moitié de sa gourde. À moitié pleine/vide maintenant, ça la foutait en rogne. Douze litres, c'est vite passé en voyage, bordel !

Néanmoins, les taverniers de Saint Urea, étaient plutôt charmants. Propres, gentils, lisses, de quoi faire de parfaits sacs de boxe. Et bien qu'ils préféraient ne pas laisser Old Crow (on la connaissait, même ici) remplir son énorme gourde, la mère de famille décida de passer un bon moment au bar. Pas question de chercher les emmerdes, même pour elle, dans cette ville. On disait les gus du coin pas réglo, shootés aux stéroïdes... Ah non, ça, c'était sur l'QG ! Ici, c'était plutôt les types balèzes à tout va. Des centaines de soldats, pouvant rivaliser avec des navire de guerre, seul. De quoi à foutre la merde lorsque qu'on flirtait avec le danger comme le faisait si bien Crow.
Si elle voulait souper c'soir en famille, valait mieux ne pas croiser le chemin du trio légendaire. La prison avait ses bons côtés pourtant, mais se faire priver de saké pour deux trois jours ne lui bottait pas trop. Elle cala sa coupe plate sur cette pensée.
Et aussitôt, on la resservit. Vraiment, de chics types, dans l'coin.

Au fond, dans un coin plus éclairé (arrêté de voir le noir partout !) qu'ailleurs, trois gars brassaient l'air de grands gestes. L'un invectivait un autre, d'un doigt pas gentil, alors que l'autre semblait vouloir lui casser les couilles, au premier. Les regards commençaient à converger vers ses trois messieurs, à qui le rouge souillait leurs belles joues ternes. Finalement, un coup partit, alors que Crow buvait tranquillement son saké, peinant à ne pas s'endormir. C'est vrai qu'elle était crevée, la pauvre. Son grand projet lui demandait toute son énergie. Puis, une bouteille s'écrasa à ses côtés.
Sarah eut une drôle de pensée. Alors qu'elle riait doucement, un peu grisée par le volume fantastique de son saké avalé plus tôt, ses idées n'étaient qu'un peu floues, mais juste assez pour lui permettre cette douce sensation de béatitude totale, à critiquer les trois hommes, derrière elle. Les bagarres, c'était souvent la faute à la bouteille... D'abord, elle déchargeait sa semence de la fierté dans les gosiers des bleus, pour ensuite se frotter contre les têtes glandouilleuses des plus discrètes. Finalement, il y avait le gros baraqué qui se levait toujours, pointant du doigt la tâche jaunâtre sur sa chemise d'un blanc douteux, et les pieds, poings, têtes et culs s'enchaînaient pour former un ballet digne de ceux de l'Union Révolutionnaire*.
Un vrai maëlstrom de cris, sang et verre. Son oeil n'étant nul autre que cette garce de bouteille. Vraiment, que dirait l'Oxygène, le père de cette aguicheuse de premier rang, lorsqu'il saurait que Fermentation, sa femme, et lui avait mit au monde une telle débauche ? Sûrement bravo. Ouais, c'est c'que dirait Crow, bravo. Bravo ! Bravo ! Foie d'veau !
Elle se mit à rire.


Puis, soudain, le calme tomba. Les sourcils de maman se froncèrent, doucement, alors qu'elle laissa la coupe pour la bouteille offerte maison. Dans le cadre de porte, une silhouette plutôt maigrichonne selon Crow s'y tenait, auréolée de la lumière bienfaisante du soleil... En fait, non, il pleuvait dehors, mais Crow voyait ainsi le nouvel arrivant. Un dieu terrestre ? Ou un nouvel ami ? Du moins, il faisait régner l'ordre et la justice, car sa présence semblait plaire au silence.
Complètement abrutie, Sarah pria longuement, le temps que le nouvel arrivant rencontre le bar. Il se plaça, peut-être par hasard, sur le banc d'à côté. Mais l'patron semblait hésiter à le servir. Un instant, Crow ne comprit pas. Comment pouvait-on hésiter à servir une figure des manias des droits et libertés de cette île ? Ah moins que le garçon n'était pas un délicieux soldat... Un criminel endurci peut-être ?

« Hoy ! Toi ! cria-t-elle, alors qu'il n'était qu'à deux doigts de ses lèvres. Dis-moi ! T'es qui, bordel ! Tu... Mmmmh... Attends, j'réfléchis... T'veux t'battre !? »

Connaissez-vous la fable de Lapiscine de la chienne saoul ? Non ? Et bien, la chienne ayant trop bu tout l'été, se vit fort dépourvu de raison une fois enthousiasmé. Sans savoir vraiment quoi faire exactement, elle décida pourtant de foutre la merde, vraiment.
Et ça allait commencer pour casser les oreilles des clients, Baka!


_____________

* Les ballets de l'Union Révolutionnaire ont vu le jour après la chute de Dragon, alors que quelques Okamas bien musclés voulaient répandre leur joie tout en prophétisant la chute du gouvernement. C'est un p'tit groupe indépendant et complètement délirant, pourtant, pas bien méchant.
J'ai la rime forte, aujourd'hui.

      South Blue, une mer n'ayant pas encore signé mon registre. Peut-être étais-je un inconnu pour les habitants de là-bas ? Ce qui était sûr, c'était que ma tête était affichée sur tout West Blue et surtout sur tout East Blue. Pour le reste, j'ignorais jusqu'où allait ma renommé. Dans tous les cas, je ne pouvais rester dans ma mer d'origine si je voulais prendre quelques jours de congés. Même sur les îles où je n'étais encore jamais allé, je ne pouvais prendre de vacances. La preuve avec Satoshi et Shippû que j'avais croisé il y a quelques semaines déjà. Pour me relaxer, il me fallait donc changer totalement de terrain. Au lieu de me placer dans le référentiel des îles, je vais me placer dans le choix des mers. South ou North Blue, mais la pièce que je lançai choisit South Blue.

      Embarquant sur mon navire, je pris donc la direction plein Sud. C'était l'avantage de ces mers, il était très simple de naviguer de l'une à l'autre. La direction à prendre se trouvait dans le nom de la destination... Par contre, je ne connaissais rien de là-bas, ni ville ni île. C'était donc sans le savoir que les vagues me portèrent jusqu'à un royaume., celui de Saint Urea. Une très grande ville qui pourra certainement satisfaire mes attentes. Mais tout d'abord, il fallait goûter à cette nouvelle culture...

      Masquant mon visage sous une cape, je posai le premier pied sur cette terre encore inconnue. Entrant dans la ville, je cherchais, comme à mon habitude, un bar. Bah quoi ? La boisson fait partie intégrante de la culture et il fallait bien honorer tous ces agriculteurs qui travaillent si dur pour que nous puissions trinquer jusqu'à en devenir ivre mort. Et puis, quoi de mieux pour fêter le début de vacances qu'une coupole de saké ? Ah, voilà enfin un bar : au trois alcooliques. Drôle de nom...

      Pénétrant dans le bâtiment, j'ôtais ma cape. D'abord parce que je trouvais cela plus encombrant qu'autre chose, j'avais plutôt l'habitude de porter des habits légers, et ensuite je pensais que je devais être un inconnu pour les habitants de ce royaume. Mais il semblait que j'avais tort. Le bar était très animé, du sang et des poings qui volaient dans tous les sens. Mais dès mon arrivé, le silence prit place. Mon avis de recherche m'avait donc précédé...

      N'oubliant pas mon premier dessein, je me dirigeais vers le comptoir. Laissant la cape ,humide à cause de la pluie, sur mon épaule, je m'installai sur le banc le plus proche. Comme à mon habitude, je commandais une coupole de saké. Etait-il aussi bon que celui d'East Blue ? Mais le barman semblait hésiter à me servir. L'effrayais-je ? Dans ce cas, mon identité était belle et bien connue, même ici... C'était fort fâcheux, car je ne pouvais plus laisser une seule de ces personnes quitter le bar. Pourquoi ? Car quelqu'un d'effrayé va demander de l'aide, cette demande mènera à un troupeau de renfort, qui dit renfort dit ennemi, et qui dit ennemi dit que mes vacances se termineront. Or, elles venaient à peine de commencer. Ces clients allaient donc soit rester sagement assis à leur table, soit ne plus jamais boire de leur vie. Cela ne tenait qu'à eux... Ah ! Mes oreilles ! La femme assise à côté de moi me coupa dans ma réflexion en agressant mes tympans.

      " Autant de bruits alors que je commence à peine mes vacances "

      Tout en soupirant, je tournai le visage en direction de celle qui représentait le facteur le plus important de la surdité. Elle semblait avoir déjà bu pas mal de litres, à moins qu'elle ne paraisse ivre naturellement.

      " Me battre ? Je n'en ai pas l'intention. Mais cela peut changer si le niveau sonore ne baisse pas... Si je suis venu ici, c'est simplement pour gouter le saké de cette île... "

      Mes dernières paroles furent accompagnées d'un regard noir envers le barman, histoire de lui faire comprendre qu'il vaille mieux que j'obtienne cette boisson le plus rapidement possible avant que mes nerfs ne craquent. Ah, tout ça n'est pas mon pour ma tension. Moi qui voulait simplement me relaxer... Oh ! Une coupole de saké, enfin ! Ne faisant plus attention au reste, je pris le récipient dans une main et je m'attelai à la dégustation de ce liquide...
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    Quelle idée étrange, que de venir ici. Il y a tant d‘endroits tranquilles sur South Blue, et la réunion se passe ici, sur la deuxième île la plus protégée de cette mer. Attablé autour d’une table avec un autre révolutionnaire et l’un des gars de la Ligue anti-gouvernementale de l’île, tu discutes plus ou moins calmement. Le sujet ? Une rébellion est elle possible sur cette sainteté. Apparemment non. Ce gars n’est qu’un faiblard dont la couardise n’a d’égal que sa laideur. Habillé d’une façon plus que banale, il tente de ressembler à monsieur tout le monde sans y arriver un seul instant. De grosses gouttes de sueur coulent le long de ses joues, et après trois verres de sakés, le rouge s’est déjà emparé de son visage. Il essaye quand même de prendre son air menaçant, mais il donne plutôt un air misérable avec son œil gauche qui dit merde à l’autre. Tu vois bien son regard qui part de gauche à droite d’une façon étrange, toujours à l’affut comme s’il était recherché.
    Ton compagnon, quant à lui, semble de plus en plus s’énerver. L’alcool n’aidant pas, tu sens bien que ces deux là ne tiendront pas longtemps avant de se foutre sur la tronche. Le costaud avec qui t’es venu s’énerve de plus en plus d’avoir fait le voyage pour rien. Pendant ce temps, le couard ne veut pas passer pour plus lâche qu’il ne l’est et tente de montrer qu’il ne se laissera pas faire. Une gifle est partis, ça va enfin commencer. Ne voyant pas l’utilité de participer à ce bal de minette, tu restes assis et continues à engloutir ta bouteille de Saké. Partis dans une harmonisation du corps avec son esprit brutal, ton compagnon ne s’arrêtera pas avant que le faux rebelle ne soit tombé sous ses coups.

    Soudain, le silence se fait en instant, et tous les regards se tournent vers l’entrée, où un homme est posté. Tu l’as déjà vu sur une affiche. Ce gars là a une prime sur sa tête, et est recherché dans tout East Blue. Qu’est ce qu’il peut bien foutre ici ? L’est quand même pas venir foutre le bordel ici quand même ? Y’a pas assez d’île dans sa mer ? Il a envie d’plus de grandeur ? Pis ça va attirer la marine, et quand ils en auront finis avec ce gars, c’est sur vous qu’ils vont tomber. T’as pas spécialement envie de te frotter au gouvernement aujourd’hui, surtout qu’vous n’êtes que deux. D’ailleurs, ton pote, (tu ne te rappelles plus de son prénom) ne remarque pas le problème et recommence à en découdre avec le couard. Décidé à ne pas attirer l’attention, tu pars te poser au bar, à droite d’une alcoolique. Manque de bol, le primé s’assoit à sa gauche et la dame semble aussi vouloir en découdre. Tu commandes quand même une autre bouteille, la tienne étant finis. Peut être que l’alcoolo se rendra compte de son erreur et se calmera, enfin elle a intérêt, autrement tu devras la faire taire.
    T’accoudant au comptoir, tu coupes leur discussion et tournes ta tête vers le recherché.


    _Eh l’alcoolo, tu vas baisser d’un ton, j’ai pas envie de me battre. Pis toi, l’primé, qui t’a permis d’venir ici comme si de rien n’était. On veut pas d’embrouille ici, alors tu vas lever ton derrière, prendre tes guibolles et éloigner ta trogne de cet endroit. Personne ne veut d’histoire avec la flicaille de l’île.

    Tu sais pas trop si tu as été clair, ils ont quand même dû comprendre le plus important, et t’espères qu’ils obéiront gentiment sans poser de problème. Ce serait bête qu’en voulant améliorer les choses, tu les aggraves.
      « Chuis désolé, gamin... Huhuhu, chuchota immédiatement Sarah, complètement saoule, après l'avertissement de Reyson.D.Anstis. »

      Bien qu'elle se marrait bien, et que les désires du gars lui passaient dix pieds au dessus de la tête, Old Crow se contenant d'un sourire fendu jusqu'aux oreilles avant de se retourner vers le bar, s'y accoudant et dodelinant de la tête. Sa coupe en ses deux mains, elle s'appliqua à la poser sur le bord de ses lèvres, avant d'y verser les quelques gouttes restantes. Immédiatement surprise, elle sourcilla avant de hausser les épaules et de se verser une autre rasade. Elle l'engloutit immédiatement, d'un coup de tête vers l'arrière, avant d'envoyer une grande claque d'amitié dans le dos du nouvel arrivant, sur sa droite. Un p'tit vieux, pas plus gros qu'un sac de sable. D'os. Il ressentit le coup, pour sûr, puis cracha quelques menaces à Reyson et Sarah.
      Elle creusa la joues. Inspira profondément de la bouche. Son buste se gonflant à vue d'oeil, elle relevait les bras en même temps, serrant les poings jusqu'à ce que ses jointures en soit toutes blanches. Puis sans crier gare, elle élança son visage vers Sergueï, approchant de plusieurs centimètres, détruisant la « bulle vitale » de son simple regard et y pénétrant en glissant quelque peu sur sa chaise. Sa grosse poitrine vint se porter sur les cuisses du révolutionnaire de pacotille et elle le toisa un long moment de ses yeux humides sous deux sourcils fins et froncés. Puis, ses lèvres se libérèrent et elles vibrèrent d'un long rot gras qui fit frissonner la chevelure du vieil homme. Malgré tous les litres d'alcool ingurgité, son haleine sentait la rose.
      Son insulte bien en place, elle se permit se reculer le buste et de prendre un moment pour bien faire comprendre que nul ne pouvait la provoquer. Le silence, dans la salle, régnait toujours. Mais les deux autres ahuris d'compagnons du squelette ambulant se turent pour savoir comment se sortirait Sergueï de cette mauvaise passe. Un primé, Old Crow et un p'tit vieux. Drôle de trio non ?

      Faisant pivoté ses jambes, la belle envoya un regard furtif au barman puis indiqua d'un doigt tournoyant que c'était sa tournée. Aussitôt des cris volèrent et la belle coula sur son support, fondant sur le comptoir. Elle émit quelques petites bulles avec sa salive, avant de boire un coup encore. Finalement, elle finit par dire à Reyson :

      « Gronfh. L'autre a dit que tu étais primé. Bwahahaha ! D'combien, Baka ?! J'suis sûr d'être plus forte que toi en plus... Mmmh. »


      Elle se tourna ensuite vers le tout gris.

      « L'autre veut pas que je fasse trop de bruit. Tu voudrais pas en faire pour moi ? »
      Elle parlait comme si un mur séparait Reyson de Sergueï.
      Avant même que son regard n'avertisse le pauvre vieux, elle lui balançait un Fist of Love dans l'bide, tentant tant bien que mal de lui faire pousser une gémissement. Maladroite, imprécise, elle était quelque peu déséquilibrée et son coup manquait de puissance... D'autant plus qu'elle préférait s'amuser que de le tuer. Mais si il succombait, bah, c'tait pas d'ses oignons hein. Motus et bouche cousu, comme on disait dans l'coin.
      Puis, s'aidant de l'épaule de l'Okama, elle se campa sur ses deux pieds, criant à tue-tête d'un long sifflement grave, les bras levés en V. Mais avant même de pouvoir pousser son second cri de guerre, elle se prit les pieds dans sa propre bouteille et s'écrasa de tout son long au sol. Son tricorne glissa plus loin, les plumes venant chatouiller les narines de la brute.

      Elle se releva sur un coude, sous les yeux toujours braqués des habitués du coin. Couchée ainsi, elle ressemblait à une pauvre traînée shootée jusqu'aux oreilles, alors que ses yeux allaient fébrilement du Révolutionnaire au Primé. Finalement, elle s'assit en tailleur et s'expliqua :

      « J'm'ennuis. Allons faire d'quoi d'hors, huhu. »

          La demoiselle, ou madame, sembla m'écouter. Tant mieux, je pouvais donc continuer à siroter ce breuvage tranquillement. Par contre, elle semblait bien ivre... A moins que ce ne soit une folie naturelle. Les habitants de South Blue étaient tous ainsi ? L'homme à côté d'elle semblait tout aussi fou. Il osa m'ordonner de partir. Simple ivrogne ou un vieillard sénile ? Dans les deux cas j'étais obligé d'agir. Tous les clients du bar avaient leur regard tourné vers nous, je ne pouvais me défiler ainsi. C'était ma réputation qui était en jeu ! Que se passerait-il si le dangereux pirate se soumettait à un pauvre vieillard ? Ça n'irait pas du tout ! Je ne l'avais pas remarqué, mais un début de colère changea l'un de mes doigts en seringues. Un petit coup hormonal pour que tout se remette droit ? Ne pouvais-je donc pas profiter de mes vacances ?

          Heureusement pour le vieux, ce fut la dame qui répondit en premier. Bien qu'elle soit moins agressive que je ne l'aurais été, sa réponse était suffisante pour que je ne m'en mêle pas, pour l'instant. Et puis, elle fit disparaître ma colère en payant une tournée générale. J'entamais donc ma deuxième coupole de saké, mais bien sûr on ne pouvait me laisser boire tranquillement. En plus du brouhaha des clients, la dame se permit de dire qu'elle était plus forte que moi. Ivre ou non, il ne fallait tout de même pas exagérer ! Elle se mit même à se défouler sur un pauvre vieillard. Bon, cela je le faisais en étant sobre. Mais quand même !

          Le coup qu'elle venait de donner lui fit perdre l'équilibre et elle s'aida de mon épaule pour rester debout. Je profitais donc de ce contact pour lui injecter, rapidement et en faible quantité, des hormones thyroïdiennes. Pourquoi ? Sa chaleur corporelle augmentera ce qui la dessoulera. Bah quoi ? C'était ma méthode infaillible pour gagner aux concours de beuverie. Une fois que les pensées de la dame seront plus nettes, peut-être réfléchira-t-elle à deux fois avant de déblatérer de telles sottises. En plus elle se rétama par terre, de quoi décréditer son discours au maximum. Ce que je faisais était pour son bien. C'était ça ou la frapper directement. Peut-être que là tout ira mieux. Et puis, j'aimerai éviter de m'en prendre à la personne qui m'a offert une coupole de saké...

          " Et que veux tu faire pour éloigner ton ennuie ? "

          Le regard fixant la dame assise sur le sol, je me levais la coupole à la main pour me rapprocher d'elle. J'étais curieux de savoir ce qu'elle allait proposer, surtout qu'elle devait commencer à dessaouler légèrement. Le vieux ? Je l'avais totalement oublié. C'était cette charmante personne au sol qui accaparait toute mon attention et qui, malgré toutes ses folies, me plaisait bien. Pourquoi ? Disons que j'aime les personnes qui m'offrent à boire. Mais bon, il y avait soit trop de fous soit trop d'ivrognes sur cette île. A moins que l'absence de crime, de ma part, sur cette mer leur donnait une mauvaise image de ma force ? Dans ce cas, je pouvais remédier à cela rapidement. Mais pour l'instant, cette femme m'intéressait. Etait-je attiré par les femmes au comportement étrange ? Bonne question. Mais dans tous les cas, je ferai le nécessaire pour que ma réputation ne soit pas tachée. Prend garde à ta réponse madame...

          " Au faite, merci pour la boisson. "

          Avalant la dernière gorgée de saké, je posais la coupole sur le comptoir tout en continuant à observer celle qui m'avait permis de boire plus. Alors, comment vas-tu réagir ?
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        Qu'sak.... Splash!!!

        Tu mires les bouts d'bois de près. De très près même. La trogne enfoncée de plusieurs dizaines de centimetres dans comptoir, tu t'demandes ce que tu fous là. Réfléchis, réfléchis, ah oui! C't'alcoolique t'a montré toute la considération qu'elle avait portée à tes paroles. Résultat pour toi? Ton discours n'est pas passé et t'es bien amoché. Le cul en hauteur, les jambes avachis sur l'sol et la tête dans l'comptoire, c'est du beau. Du grand art. Tu t'étais bien dit qu'ces deux là étaient bien de trop forts. Quand t'as miré la chose ressemblant à une femme, t'as vu qu'c'était loin d'être une minette. Au premier coup d'oeil t'as compris qu'sa force rivalisait avec son amour pour la boisson. Pourtant, t'as quand même ouvert ta trappe à bouse. Maint'nant faut t'relever, t'as voulu calmer l'jeu, mais là tu n'es plus d'humeur.

        Sortant ton crane du comptoir, tu t'débourriffes les quelques ch'veux qu'il te reste et ta barbe. Des copeaux d'bois ont eu dans l'idée d'y élire maison d'campagne. Pendant c'temps, la poivronne continues d'discuter comme si t'étais plus là. C'te morue paye une tournée. Elle croit qu'un p'tit verre va te suffire? Elle pense vraiment qu'après ça, tu s'ras calmé? Mais elle est pas folle c'te guss?! Et en plus elle essaye d'passer pour quelqu'un d'bien, c'est quoi c'bordel avec c'te fille?

        Ayant complêt'ment oublié la raison première de ta venue, tu choppes l'barman par le col-baque d'un air plus qu'menaçant. Ton ventre à ch'val sur ce qui reste de comptoir et ton visage à moins d'dix centimetres du sien, tu l'regardes dans les yeux.

        _Toi l'jeunot, tu vas pas m'dire qu'c'est c'te gonzesse la plus généreuse ici?! Tu vas donner l'double de c'qu'elle a offert à chaque bon dieux d'trogne présente dans c'bar, c'est moi qui paye.

        Là, l'barman a vraiment peur. Ta gueule ensanglantée, les quelques bouts d'bois résistants encore dans tes ch'veux, et ton r'gard à la "C'est moi l'boss" l'ont fait comprendre que tu rigolais pas. N'empêche qu'il se demande quand même comment tu vas faire pour payer, sauf qu'il sait qu'ça sert à rien d'poser la question. L'est pas assez bête, et il tient trop à la vie. 'Fin c'est ce qu'tu penses. T'as quand même envie d'confirmer ses pressentiments, et lui rééxprimer ta volonté de lui refaire le portrait s'il n’obéit pas. Au fond, l'a pas tord l'proprio, t'as pas un copec pour payer c'te que tu veux offrire, mais tu connais quelqu'un qu'acceptera sûrement d't'avancer quelques milliers d'berrys. Lachant l'barman et t'levant difficilement d'ta chaise, toujours un peu sonné tu t'avances vers là où t'étais assis au départ. Le couard te vois arriver vers lui avec un regard de tueur. Il tente de s'enfuir mais t'es d'jà sur lui, à le tenir par les jambes en l'secouant comme un sac à purin. La tête en bas, il s'fait secouer pendant une p'tite minute. Une grosse bourse tombe d'sa poche. C'était censé servir à la révolution et au paiement d'armes si tu t'souviens bien. Tu laches le zouave, empoches la bourse et repars sans un mot au comptoir. T'adressant au barman :

        _Au nom d'la révolution, j'paye une tournée, avec ça, tu peux payer une bouteille pour chaque trogne! Quant à toi, l'poivrot, t'croyais pas que t'allais m'ridiculiser comme ça et passer pour généreuse 'vec un pauvre p'tit verre?!

        Retourné maint'nant vers l'alcoolique qui te sert de voisine de table, t'attends sa réaction. Le couard, lui, aimerait bien pouvoir s'venger, mais ton pote d'la révolution l'en empêche. Cette situation a l'air de bien l'amuser, et il tient à voir la suite.
          La chaleur retombait, et une sensation froide et nulle envahissait les membres de la brute. On la connaissait comme une femme saoul, une alcoolique renommée pour la pagaille qu'elle menait lorsque le saké lui montait et lui enivrait les neurones. Et à se tailler une place comme cette guerrière abrutie, dans les pubs ou les tavernes de tout genre, et bien, Crow s'habitua vite. Buvant constamment, son organisme un peu constamment grisé par l'alcool, le cuvage total presque impossible, il y avait bien longtemps qu'elle n'avait eu les idées aussi claires. L'effet parti, Crow bougonna, car avec lui, sa bonheur lui filait entre les doigts. Elle croisa les bras, reposant d'abord son tricorne sur son front, se masquant les yeux avec. Repliant sa veste-cape, couvrant d'avantage son corps quasi-nu, elle ne comprenait pas trop ce qui c'était passé. D'un coup, elle avait eu chaud, puis froid. Une alcoolique se respectant connaissait les causes et les façons de parvenir à se désintoxiquer, c'est pourquoi que l'hypothèse qu'elle avait « bouillie » sa maladie pour l'évaporer ne lui était point inconnue. Pourtant, avec le peu de matière grise qu'il lui restait — ou qui n'avait jamais élu domicile dans son p'tit crâne de corneille — le fait qu'elle puisse elle-même parvenir à la lucidité qu'elle redoutait, sans aide extérieur, ne la satisfaisait guère. Une chance, ses deux nouveaux camarades cachaient sûrement la vérité en eux.
          La bouche en U inversé, elle se releva, son menton tout plissé de colère. Elle serra les jointures. D'un oeil, elle fixa sans grande gourde, couchée sur le sol. Le p'tit vieux ou l'primé ? Qui semblait le plus intelligent ? Qui pourrait l'aider à se retrouver sur les chemins physiologique, psychologique et mathématique de son questionnement ? Elle opta pour le chauve barbu, ce rat à l'aspect crasseux et chiffonné. Mais avant, détendre un peu ses synapses en surchauffe.

          D'un coup de talon couplé à la pointe d'une des « semelles » de ses getas, elle décloua une latte de bois, qui rejoignait directement le dessous de sa gourde. Le bois, plutôt dur, courba, avant de se soulever et projeter avec lui le contenant en terre cuite. Tournoyant à l'horizontale dans les airs, Crow n'eut qu'à lever le bras et ouvrir les bras pour intercepter son dû, et le passa rapidement sous son aisselle. D'un mouvement rapide, presque inhumain, elle déboucha le goulot puis de son second bras, leva la gourde géante à sa bouche. L'éponge qu'elle était absorba tout le liquide d'une lampée longue et douloureuse, et sobre ne resta-t-elle point longtemps. S'essuyant le bord des lèvres, elle sourit mielleusement, un brasier ardent s'étant allumé lors de l'opération de sauvetage de son esprit. Puis d'un doigt fin, elle pointa Sergueï, l'apostrophant rapidement d'un Baka! gracieux dont elle était maître en ces lieux. Il était en train de payer une tourner encore plus impressionnante qu'elle ne l'avait fait, plus tôt.

          « Tu tentes d'tricher, l'vieux, et ça, j'aime pas. Si tu penses qu'm'cuver c'tait l'plan d'ta pauv' vie, tu t'trompes. C'moi la reine des emmerdeuses, c'pas toi ! Péprares-toi à baver, duschnock! »


          Elle qui cherchait une distraction, la voilà qui venait, au large, tanguant sur une mer d'impossible et d'incongrue. D'un coup de bras puissant, elle faucha deux blanc-becs qui savouraient la tournée de son rival, pour ensuite prendre place. Posant le coude, elle attrapa les bières laissées sur la table, et bien que la liqueur de riz lui était préférable, elle les avala sans respire, puis ensuite cogner durement ses chopes sur la table. Elle gueula ensuite, demandant le silence par le fait même. On sembla l'écouter, ou du moins, y prêter attention un temps soit peu. D'un oeil froid, elle expliqua :

          « J'paries deux cent mille sacs qu'j'tiens mieux l'alcool qu'vous tous. Qu'ceux qui m'aiment me suivent, Baka! »


          Et d'un rot sonore et à point nommé, elle appuya ses propos. Sans équivoque, elle devinait que si ils se prêtaient au jeu, Sergueï et Reyson seraient de loin ses plus féroces compétiteurs...

              Oh, les vieillards de ce coin de la mer avaient l'air d'être solide. En tout cas, le vieux qui avait la tête plantée dans le comptoir ne semblait pas très mal en point. L'alcool donne des ailes ? En tout cas, ils venaient de trouver la réponse à une énigme. Comment ôter le silence qui accompagne l'arrivé d'un prime ? Il suffit d'offrir quelques tournées générales. L'ambiance était pratiquement revenue à la normale. Et si les tournées gratuites s'enchainaient ainsi sur South Blue, il y avait de fortes chances que je revienne.

              Mais bien que l'alcool semblait être le centre de toute chose, la dame au sol semblait décuver. Elle allait enfin avoir les idées claires et je n'aurais pas à la remettre en place. Petit point négatif, la pudeur vient avec la sobriété. Elle masqua certaines parties de son corps très attirantes... Bah quoi ? Je suis un homme avant d'être pirate ! Et de toute façon, être sobre semblait être une maladie pour elle. Pourquoi disais-je cela ? Peut-être parce qu'elle s'empressait de sombrer dans l'ivresse une nouvelle fois. Bah, on aura peut-être droit à un spectacle sur le comptoir avec un cours sur l'anatomie féminine...

              Dans tous les cas, elle venait de mettre au défi toutes les personnes présentes dans le bar. Elle tenait mieux l'alcool que nous ? Là, ce n'était plus une question de réputation de primé mais d'honneur masculine ! Comment pouvions-nous nous défiler ? Tant pis si le risque de migraine pour le lendemain est grand, il fallait se jeter à l'eau. Ou à l'alcool en l’occurrence. M'asseyant à côté de la dame, je fis signe au barman de me servir.

              " Je tiens le pari. Mais sache que c'est plus par amour du saké que par amour de toi ! "

              J'enchainais les verres que l'on me servait afin de rattraper l'avance qu'avait pris la concurrence. J'étais maintenant à égalité avec elle, mais c'était de loin pas encore terminé ! Je sentais mon intellect décliner tout doucement, mais je n'avais encore jamais perdu de concours de beuverie ! Surtout avec le pouvoir de mon fruit du démon... Je jetais rapidement un coup d’œil au vieillard pour voir où il en était dans le concours. S'il était au même stade que nous ou s'il n'avait tout simplement pas participé. Il faut dire que ce n'était pas très bon pour son âge... Mais mon regard revint vers la dame qui nous avait mis au défi. Combien de verres tiendra-t-elle avant de tomber totalement dans l'ivresse ? Ah, qu'est-ce que je ne ferais pas pour le saké... Par contre, personne ne pensait au paiement de tous ces verres pour le moment.
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            T'en as vu des vertes et des pas mûres avec les femmes. Certaines ont faillis avoir ta peau même, mais celle là... Elle est loin d'être verte, c't'une jolie pomme rose qu'aurait un peu trop aimé l'soleil. A force d'rester en plein cagnard, elle suinte de tous les côtés, et malgré qu'elle soit toujours belle, personne ne veut plus la becqu'ter. Alors elle l'ouvre grand et fort, pour qu'tout l'monde l'entende et qu'quelqu'un daigne la r'garder. C'est pathétique. Un vrai personnage de mélodrame. Quand tu la vois s'écrouler comme une pierre, tu t'dis qu'c'est sa nouvelle façon de se faire regarder. Après le rot pourri, le coup d'amour, voilà l'effondrement fatal. T'ouvrirais bien des paris sur sa prochaine action.

            C't'un concours de boisson. C'est certain qu'avec ça, elle a pas mal d'chances de gagner. L'primé quant à lui, tu l'sens mal. T'en as croisé des balaises dans ta longue vie, et c'gars là en fait partie. A force d'embrouilles cherchées et de poings volés, t'as appris à sentir la force d'un homme rien qu'avec tes deux yeux. Les deux guss servant d'pillier d'bar, t'as bien compris que c'était pas des rigolos, et qu'ils faisaient partis des grandes pontes des Blues. Z'auraient la tête de l'emploi pour se faire une place sur Grand Line que ça t'étonnerait pas. En attendant, la gourde de miss pudique commence déjà s'vider, pendant que toi et l'primé regardez le spectacle. Le pirate a eu l'air de vouloir regardr aut're chose que les yeux de la donzelle, mais celle ci s'est offusqué et recouverte. Dommage pour vous les hommes, vos yeux prenaient plaisir à cette jolie vue.

            Le guss a fait r'monter son esprit là où il devait être, et se met maintenant à vouloir le perdre. 'Sont étranges ces gens, toujours à vouloir se perdre dans des méandres, à oublier leur propre existance au fond d'une bouteille ou sur la lame d'une épée. C'est vrai que tu n'as jamais été mieux, toujours à boire ou à frapper, mais ce soir ce n'est pas toi qui l'aura voulu. C'est l'destin, avec un grand D comme t'en avais jamais vu avant ce soir. Un D comme peu d'gens en ont dans leur nom. T'as entendu tell'ment d'histoires, sortis d'on ne sait où. Des rumeurs toutes aussi folles les unes que les autres ont sifflé derrière tes oreilles au sujet de ce D. Reyson D Antis. Ce gars là t'intrigue trop pour que tu restes sans boire. Il y a une deuxieme raison aussi : la donzelle t'a bien de trop mal parlé pour que tu ne réagisses pas. Tu as bien de trop d'honneur, et quand sera venu ton heure pour finir au fond d'un trou, ce sera à cause de cette honneur. Tu le sais très bien, mais tu t'en fous.

            Alors tu vides ta bouteille. Sans sourciller. Après quelques secondes, t'aperçois l'cul du verre qui se trouve sec. Tu la fracasses contre le bar en faisant gicler des bouts dans toute la pièce. En te séchant les levres avec ta manche, tu mires les deux costauds en pleine picolle. T'oserais pas les déranger. Parfois, y'a pas besoin d'pinailler, et t'as jamais fait partis des grands bavards. La meilleure parole, c'est celle qu'on fait avec poings, tu t'es toujours dis ça. Aujourd'hui encore, t'utilises ce principe, et sans un mot, prends une bouteille de l'autre côté du comptoir. A l'indignation du barman, tu réponds par un coup de tête qui le fait taire immédiatement. L'alcool ne t'a jamais rendu pacifique. Cette soudaine violence aura quand même réglé un problème, celui de l'addition. C'est certain que t'aurais jamais eu de quoi payer ce que tu vas te mettre dans le gosier. T'es rendu à ta deuxième bouteille, et tu commences juste à avoir les yeux qui pétillent. Ton cerveau marche peut être un peu moins vite que d'habitude et ton sang bouillonne dangereusement, mais t'es loin d'être cuit.
              Il s'attablait et déjà que le gamin la ramenait. Pas d'respect, d'nos jours, pensa Crow, alors que sa main puissante s'écrasait sur la table et qu'elle éclatait de son rire tonitruant. Son regard retombant comme une lame, elle fronça les sourcils, rangeant les doigts sous la paume et faisant glisser le poing sur sa hanche. Sa cape de velours sur le dos de sa chaise, une jambe croisée sur l'autre.

              Tendant une main, l'amas de personne les ayant entouré lui servit une bouteille qu'elle, regardant en coin monsieur le primé, avala en inclinant seulement tête vers l'arrière. Ses yeux se plissèrent un tant soit peu, laissant la douce couleur mordorée de ses iris étincelé. Elle reluquait en quelque sorte l'homme face à lui, et bien qu'elle préférait les femmes, il avait un petit quelque chose de craquant. De féminin. Peut-être n'était-ce que sa passion pour l'alcool, qui reflétait un tempérament qu'appréciait grandement Crow, ou encore sa témérité à affronter la reine des alcooliques dans ce duel de saoulons pour professionnels.
              La langue de la brune fit le tour du goulot, léchant chaque gouttelette. Une fine perle du liquide euphorisant suinta d'entre ses lèvres rouges, voulant glisser sur son menton fin et pâle. La belle glissa sa langue, telle une vipère et vint la broyer entre ses canines, posant par ensuite la bouteille sur la table, d'une délicatesse dont on la connaissait guère. Puis, bombant le torse, sa grosse poitrine rebondissant dans son faible vêtement, elle passa les deux bras derrière son dossier, tournant la tête vers le prochain concurrent et lui demandant du menton de bien vouloir la suivre.
              On les avait joint, elle et le primé, mais ils n'avaient pas tenus long feu. Déjà bien brûlé par des vapeurs plus tôt ingurgités, des grands gaillards y avait laissé leur pain quotidien. Maintenant, avec les deux cent mille berry's de Crow, s'ajoutait une autre petite centaine. En tout, 300 000 à gagner, facilement. Pourtant, la partie se corsait.

              Reyson ne tombait pas dans le second état, malgré les quelques litres qu'il avait partagée avec la grande brune. Peut-être avait-il un quelconque moyen, un quelconque pouvoir ? Un métabolisme encore plus développé à supporter la boisson que Sarah ? Une façon de boire qui réduisait le taux d'alcoolisme en son sang ? Qui sait. La brute ne se creuserait pas la tête pour si peu. Elle allait tout simplement pousser un peu le bouchon, et remporter. Qu'à tous bons hommes, le pirate métamorphe avait ses limites et ses points faibles. Sa fourche en était un ! Et son orgueil. Ce stupide orgueil ! Bien sûr, Crow en avait un aussi, mais elle pouvait juger (rarement, mais ça arrivait hein) de s'en passer pour un instant.
              Les chopes s'enchaînaient, se vidant tout aussi vite. Quelques partisans incertain changeait à chaque round de participant à supporter. D'autres avaient leur camp bien établit, croisant les bras derrière leur champion. C'est qu'il y avait également quelques échanges de paris sous la table, hors de la mise lancée par la belle. Si le jeu pouvait se gagner par le nombre d'admirateurs, Reyson et Crow remporteraient alors chacun la moitié de ce qui serait misé dans les prochains instants.

              Le patron fournissait malgré lui l'alcool — que bien lui soit fait ! — et il devait siffloter, sûrement, pour ne pas exploser dans une colère monstre ! Ses réserves personnelles seraient bientôt entamées et il devait espérer que les combattants se couchent bien vite d'ébriété car son honneur (ah ! un autre de ces points faibles minables !) serait mis en jeu par les acheteurs potentiels qui rôdaient dans le Royaume, n'attendant qu'un propriétaire ne déclare faillite. Des vautours, rien de moins !
              Malheureusement, les trois (car Sergueï, même pas directement impliqué, participait à la destruction des caves taverneuses) semblaient loin d'avouer défaite. Justement, un peu sonnée, rien de plus, la belle écrasait ses deux pieds munis de getas fendillées sur la tête d'un endormi voisin. Deux chopes d'une seule main, elle ouvrait grand la bouche, les flots croisés inondant avec délice sa gorge qu'il s'imaginait sèche pour continuer de combattre ! Puis, d'un geste nonchalant, elle les envoya se fracasser contre le mur. Les éclats dérangèrent quelques spectateurs.

              « Bon, allez, je rajoute 25 000 berry's... Toi... Hips — l'primé ! tu n'as pas encore suivi !! Suis... Sinon, couches-toi, mauviette ! Coupes ta bourse, vieux huhuhu. »

              Puis, ouvrant les bras, elle poussa un cri de guerre. Une sorte de son gutturale mélangé à un rot sonore puissant !

              « Je me suis jamais aussi amusée, Baka! »

                  Cela faisait longtemps que je n'avais pas participé à ce genre de jeu. Pourquoi ? Disons que peu de gens osaient tenir tête à un primé. J'aimais bien ce bar de South Blue. Peut-être que je reviendrais dans le futur. En plus, nous n'étions pas seuls à participer. Plusieurs clients nous rejoignirent, mais ils ne supportaient pas aussi bien l'alcool et à chaque chope supplémentaire on voyait une autre personne tomber. Avec le nombre de participant s'amoindrissant, les supporters se rassemblaient derrière les mêmes gens. Le bar était de nouveau animé, on était encouragé à chacune de nos gorgées. Ce concours n'était pas que pour nous, mais pour eux aussi. Au fur et à mesure que le temps passait, les paris montaient.

                  Le vieux participa lui-aussi, mais l'alcool semblait légèrement le changer. A moins qu'il ne soit agressif au quotidien. Dans tout les cas, je faillis me prendre un éclat de la bouteille qu'il venait de fracasser. Heureusement que l'alcool n'altérait pas encore mes réflexes. Preuve que je devais garder au mieux mes esprits. De plus, qui me disait qu'il n'y avait pas, parmi les supporters, un homme qui attendait que je sois saoul pour tenter de me capturer et de me vendre à la marine ? C'était pour cela que, de temps en temps et discrètement, mes doigts piquèrent la paume de mes mains pour m'injecter quelques hormones au moment où je serrais ma main autour d'un verre. J'étais peut-être un peu fiévreux, mais au moins je pouvais continuer à enchainer verre sur verre.

                  Autre point important, le coup de boule du vieux sur le barman. Maintenant qu'il ne parlait plus, la boisson était gratuite et toutes les bourses étaient exclusivement utilisées pour les paris. Le patron ne pouvant plus exercer, des supporters prirent sa place pour poser les bouteilles et les chopes sur le comptoir devant les participants encore en lice. En parlant de pari, la dame à côté de moi continua à miser d'avantage. Pour ma part, je n'avais aucun soucie à mêler alcool et argent. Deux choses que j'aimais, et j'avais toujours la somme que j'avais obtenue en vendant l'épée de l'ancien sergent de Shell Town.

                  " J'ajoute... 50 000 berrys... A la notre ! "

                  Penchant ma tête en avant, je posai mes lèvres autour d'une bouteille ouverte. La tenant en serrant les dents, je levais alors la tête et bu son contenu tandis que mes mains se levaient et descendaient dans les airs pour inciter les supporters à m'encourager. Hou, je sentis ma tête tourner, mais je ne m'arrêtais tout de même pas. Une fois la bouteille vide, je fis un rapide mouvement de tête vers l'arrière en ouvrant la bouche pour la voir s'écraser un peu plus loin. Ah, le bruit du verre qui explose se mariait très bien avec l'ambiance actuelle. Par contre, l'alcool me montait petit à petit à la tête.

                  " Il faut vivre pour boire, et non boire pour vivre ! "

                  Je me levais et pris une autre bouteille et grimpant sur le comptoir. De là haut, je pouvais voir tout notre public ainsi que les quelques rescapés participant encore à cette beuverie. Le sol se remplissait de plus en plus d'éclats de verres et d'hommes ivres morts. Tout en buvant une gorgée de temps en temps, je commençais à chanter...

                  "Yo ho, yo ho, a pirate's life for me.
                  We pillage, we plunder, we rifle, and loot,
                  Drink up, me 'earties, yo ho.
                  We kidnap and ravage and don't give a hoot,
                  Drink up me 'earties, yo ho.
                  Yo ho, yo ho, a pirate's life for me.
                  We extort, we pilfer, we filch, and sack,
                  Drink up, me 'earties, yo ho.
                  Maraud and embezzle, and even high-jack,
                  Drink up, me 'earties, yo ho.
                  Yo ho, yo ho, a pirate's life for me.
                  We kindle and char, inflame and ignite,
                  Drink up, me 'earties, yo ho.
                  We burn up the city, we're really a fright,
                  Drink up, me 'earties, yo ho.
                  We're rascals, scoundrels, villans, and knaves,
                  Drink up, me 'earties, yo ho.
                  We're devils and black sheep, really bad eggs,
                  Drink up, me 'earties, yo ho.
                  Yo ho, yo ho, a pirate's life for me.
                  We're beggars and blighters, ne'er-do-well cads,
                  Drink up, me 'earties, yo ho.
                  Aye, but we're loved by our mommies and dads,
                  Drink up, me 'earties, yo ho."


                  Comment ça je commençais à être saoul ? Disons aussi que c'était la première fois que je m'amusais ainsi. Encore une raison d'aimer le saké, et je pouvais encore en boire ! Par contre, quelqu'un dans l'assistance remarqua que mon état sombrait peu à peu dans l'ivresse et s'approcha dangereusement. Je crus voir quelque chose étinceler dans sa main l'espace d'une seconde. Un homme intéressait par ma prime ?
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                Boire, boire boire. Encore une fois. Un verre, deux, trois. Une bouteille, deux, trois, quatre … Ça n'a pas de fin. Tu t'es maintenant assagis, endormis. Tu ne sais plus trop bien à quel nombre de bouteilles tu es rendu. Tu essayes, tant bien qu'mal de continuer à suivre le rythme mais la difficulté s’accroît aussi vite que la quantité d'alcools ingurgitée. Ce ne sont plus des yeux, mais des gyrophares qui te servent de globes. Tes pupilles sont dilatés à leur maximum, tes doigts tout engourdis ont du mal à tenir la bouteille fermement. Quant à ton cerveau, il fonctionne au ralentis, à croire qu'il n'a jamais été aussi lent de ta vie. Tu ne te souviens même pas la dernière fois que tu as finis dans cet état. Pour tout dire, les souvenirs de la dernière fois où tu as perdu le contrôle à cause de l'alcool sont aussi flous que ta vision à l'instant présent. Alors forcément, ça te rend tout drôle de te retrouver ainsi. Tu te laisses gentiment bercer par les flots qui montent, tâtant du goulot de temps en temps, histoire de ne pas perdre de réflexe.

                Un instant auparavant, un homme a tenté de profiter du grabuge naissant pour disparaître avec la caisse. Cet homme faisait partis des faibles de ce monde. Tu as tenté de lui asséner un coup de front dans l'estomac, sauf que ton visage a fini contre le sien. Le résultat est le même, il est assommé, et tu as pu prendre les 10 000 berrys de la caisse comme paris. Tu t'es toujours un peu surestimé, et ce soir encore, tu ne fais pas preuve d'une grande lucidité. Alors que tu as en face de toi deux mastodontes de l'alcool, deux professionnels du vidage de bouteilles et du rinçage de gosier, tu te crois encore assez fort pour gagner. Malgré ton état tu continues encore à boire comme si tu en étais à ton premier verre. « Tant que les mains ne tremblent pas, c'est que je n'suis pas alcoolique », c'est ce qu'a dis l'un des poivrots que tu as connu dans ta longue vie. Cette phrase t'avait bien fait marré à l'époque, et tu l'avais regardé de haut comme lorsque tu lasses tes pompes le matin. Cet alcoolique, qui fût presque un ami à une époque, est aujourd'hui six pieds sous terre. Tu l'as remplacé, parce qu'il faut toujours quelqu'un pour rehausser l'économie des boissons.

                Les deux assoiffés rajoutent des berrys. Toi, tu n'peux plus. Tu as déjà vidé les poches de tous ceux dont tu pouvais te permettre. Il ne faudrait pas pousser le bouchon.


                Plop.

                Le bouchon est poussé. Celui d'une bouteille de 10 ans d'âge. S'il pouvait encore, le patron t'aurait offert le regard de tueur de celui qui n'veut gâcher du beau pain de seigle en l'offrant à des piafs. Mais l'est trop occupé à mirer le sol le pauvre barman. La gueule ensanglantée de toute part, les yeux révulsés, il paraît bien moche. Tu t'dis que tu n'y es pas allé avec le dos de la cuillère et que tu ferais bien d'apprendre la délicatesse un jour.

                Un autre que tu observes depuis un moment, c'est le D. Pas que tu sois impressionné, mais plutôt douteux. Tu commences à t'poser des questions, ça fait un moment qu'il tâte du goulot sans rien y paraître et ça t'perturbe. T'en as rarement vu des gars qui tenaient plus que toi, mais lui c'est un dieu dans ce domaine. Il a beau avoir une façon plus qu'étrange de tenir sa bouteille, tu vois bien qu'il ne fais pas semblant d'boire. Il y met même beaucoup d'amour quand il s'arrose le gosier. Quant à la dame, elle reste dans sa délicatesse habituelle, argumentant casi chacune de ses rasades de grands gestes et cris faisant à chaque fois tonitruer le pauvre bar.
                Les murs en trembleraient presque, à moins que ce n'soit une exagération dû à l'alcool … Pour le coup tu n'en sais rien, et t'en contrefiches.

                Sans que tu ne t'y sois attendu, le D se lève brusquement de sa chaise pour monter sur le bar et commencer une chansonnette. Lui que tu croyais lucide semble maintenant bien cacher son jeux. Mais dès les premiers mots, tu te fais enivré. Sa douce voix te monte aux oreilles et tu crois entendre le chant d'une sirène. Une mélodie saccadée, emplie de mots inconnus prononcés dans un bel accent profane. Te mettant à ton tour sur tes deux jambes, tu lèves ta bouteille en l'air en la faisant tanguer au rythme de la mélodie. Tu es tout de même obligé d'interrompre deux ou trois fois ton mouvement pour reprendre un autre cru : tes gestes ont malheureusement tendance à faire s'écraser le verre tenu en main sur les pauvres visages des personnes aux alentours. Au final, les gens finissent par s'écarter de toi pour éviter de se faire malencontreusement assommer. Tu te retrouves alors esseulé, une bouteille à la main, à continuer à chanter alors que le D s'est arrêté depuis déjà un moment. Tu marmonnes des paroles incompréhensibles en ballottant tes bras de droite à gauche dans une saccade alcoolique.

                Tu pourrais continuer longtemps ce spectacle grand-guignolesque, mais t'aperçois un gars qui s'approche du D. Tu le repère à sa façon d'essayer de paraître discret là où la délicatesse n'existe plus, et où la violence est synonyme d'amour. Alors quand tu le vois sortir un couteau en direction du primé, tu lui montres tout ton amour. La pauvre bouteille que tu venais de finir est maint'nant lancée vers le faux-discret. Ta vision est trouble, et tes mains mollassonnes alors le projectile vrille vite trop à droite en direction du D. Tu voulais le sauver et maint'nant tu vas le tuer. C'en deviendrait triste. Tu t'demandes comment l'primé va pouvoir éviter ça.
                  Une mère au foyer et une bouteille. Un combat sanglant. Une fatalité sans borne. Voyez comment la déchéance de l'alcool nuit au bon fonctionnement des neurones. Prochainement, dans vos cinémathèques !

                  Parfois, qu'elle vous dira, la vie est injuste. Un p'tit tonneau dans l'nez, et c'est parti pour la malchance. Bien que notre chère Crow faisait tout pour faire respecter les lois de la Miss d'en haut, la bonne femme voulait pas toujours accorder à Sarah ce qui lui revenait de droit. Ou plutôt si. Reyson, penchant la tête pour on ne sait quelle raison (il semblait se concentrer sur un point précis qu'il l'ennuyait, sur le côté), évita de justesse un fond d'bouteille qui éclata contre le nez de Crow. Des morceaux de verres partant dans toutes les directions, un front en sang, la belle s'écroula, sonnée, autant par le projectile que par son nectar durement avalé. Les bras en croix, la bouche béate, les jambes en l'air. Il en fallu de peu pour que le tissu recouvrement le bas ventre ne tombe, dévoilant alors l'incubateur de la vie.
                  Roulant sur le dos, la belle se remit durement sur ses genoux, une affreuse migraine lui mordant férocement et immédiatement les tempes. Des bouts de verres s'incrustèrent dans son buste, dans sa grosse poitrine, et de fines gouttes en perlèrent, plaçant à la base de son cou un drôle de collier d'hémoglobines, comme de petites gouttes de rosée. Mais la brute s'essuya du dos de la main cet apparat et marqua son buste de longues griffures de sang. Elle se massa la mâchoire.

                  Elle devait s'être fendillé le nez, ou de quoi du genre. Les yeux plein d'eau, elle voyait floue. De plus, une semi-paralysie de la mâchoire la grattait. Elle se releva, cahin-caha, et s'étira tout bonnement, comme que l'on fait après une bonne sieste. Se craquant les vertèbres, elle ne manqua pas de maugréer. Bien que la tête lourde, les épaules qui démangeaient, une bonne nouvelle lui vint en tête : son envie pour boire avait passée, maintenant, le temps de taper sur des gueules lui mordait les jointures ! De quelques claques à ses voisins, elle se fit la main. Ces-derniers, tout bons pour un bon lit tant l'alcool leur grisait les cervelles, ne bronchèrent pas trop, deux-trois s'écrasant au sol. Old Crow pressa une narine et souffla de l'autre : un gros caillot s'écrasant dans les cheveux d'un importun, s'y emmêlant. Elle lui foutu une claque, à lui aussi. Pas question qu'il sorte son glaive pour lui dire sa façon de penser ; elle connaissait comment les hommes parlent, elle connaissait comme les faire taire.
                  De bien mauvaise humeur qu'elle était, la matrone !

                  Bien vite, son regard se posa au delà des têtes, au delà de son adversaire en cette joug de saoulons. Le p'tit vieux, encore lui. Ça ne pouvait être que lui. De plus, une bonne panoplie de contenant se trouvait à porté, et la belle jugeait avec son manque de jugeote qu'il parvenait aisément à la toucher, s'il le souhaitait. Old Crow grogna et Old Crow s'avança. Malheureusement, la Miss d'en haut ne l'avait pas encore assez puni.

                  Une vive douleur la tétanisa un instant. D'un cri, elle approuva cette sensation, puis baissa le regard. Devant, le primé la regardait, semblant hébété. Elle osa jeter un regard vers l'arrière. Un frêle garçon, tremblant, la regardait. Pas plus de vingt ans. Jeune homme. La vie devant soi... Avait la vie devant soi. D'un rapide coup du coupe, la belle l'expédia. Il roula, glissa, s'arrêta. Puis, il partit, en courant, pleurant presque. La belle ignora sa fuite et regarda sa blessure. Un canif était planté dans le grand dorsal, peu profond mais tout de même présent. Elle maugréa. Puis tomba à genou. Juste devant Reyson. Aussitôt, elle releva la tête. Elle ne s'avouait pas vaincue !

                  « Toi, Baka! penses pas qu'j'abandonne. Not' p'tit duel, c'quand tu veux... J'ai juste une... une épine dans l'dos... Et j'crois j'vais faire un brin toilette pour m'démerder la tronche... Bouge pas ! »

                  Elle s'endormit, en cette position. Son dos se tâchait peu à peu de sang. Elle se reposait, tout simplement, à genou.


                  Néanmoins, la tension était palpable. Le garçon n'était qu'un prélude à tout. De réels chasseurs de têtes se trouvait dans un coin, attendant le moment propice pour se farcir D.Anstis. Ils se levèrent et s'approchèrent. La fête commençait !

                  Spoiler:
                      Bon bon bon. L'assistance semblait aimer ma chanson et plusieurs avaient repris la musique une fois que j'avais fini. Heureux de voir que ça leur faisait plaisir. Par contre, j'avais perdu un peu de temps. A force de chanter, je n'avais pas bu beaucoup. Du moins, pas autant que je l'aurais espéré… Je fis donc attention à une nouvelle bouteille qui se posa sur le comptoir. Ah, ma prochaine victime ! Je me penchais donc sur le côté pour ramasser le récipient qui contenait la boisson de la liberté. Pourtant, je sentis comme à courant d'air derrière moi lorsque je m'étais baissé pour prendre la bouteille, mais je n'y faisais guère attention. Tiens, quelqu'un d'autre tomba vu le son qui arriva à mes oreilles. Par contre, c'était quelqu'un plus proches que les autres.

                      Me retournant, je pus voir la dame se relever avec un liquide qui ne m'était pas inconnu sur son corps. Du sang. Son front ainsi que le haut de sa poitrine en arboraient. Des éclats de verre s'y trouvaient aussi et le reste d'une bouteille gisait à côté d'elle. Pour se venger, elle se décida à gifler quelques hommes près d'elle. Pendant ce temps, je déposais de nouveau la bouteille sur le comptoir. Je ne voulais pas continuer dans ces conditions. Personne n'avait le droit de tricher ou de supprimer des concurrents dans un concours de beuverie ! Comment ça je trichais ? Ce n'était pas pareil. Moi j'avais le droit ! J'étais un pirate ! Les autres aussi ? Bah… Ils n'avaient quand même pas le droit !

                      Les événements ne s'arrêtèrent pas là. Un garçon planta un couteau dans le dos de ma concurrente, mais ils étaient trop loin pour que j'aie le temps de l'aider. Elle remédia à ce problème avant de s'agenouiller… et de s'endormir ? Soit. En tout cas, quelqu'un semblait vouloir attenter à sa vie. Personne n'interférait dans mes duels ! M'accroupissant, je demandai le pistolet d'un des hommes les plus proches qui me tendit son arme comme si c'était naturel. Ah, l'alcool quand tu nous prends… Mais là n'était pas le sujet. Je me relevais et tirai un coup de feu vers le plafond.

                      Immédiatement, tous les chants se turent et le silence régna de nouveau dans le bar, comme à mon entrée dans ces lieux. Le concours n'était pas fini, mais je ne laisserais personne approcher de la dame tant qu'elle ne sera pas en état de reprendre la course. Je n'en avais pas fini avec elle ! Le titre du plus gros buveur me revenait !

                      " Que personne ne bouge ! Le premier qui fait un pas je le HIPS ! Je voulais dire que je le HIPS ! Raaaah, foutu ivresse hoquetant ! Bon. Pour être plus clair HIPS ! Vous bougez, je vous HIPS ! tue. "

                      Le problème était que toute l'assistance était dans un état similaire au notre. C'est-à-dire celui où l'on faisait le contraire de ce qu'on devrait faire. Le fou rire général éclata dans la salle tandis qu'un groupe de cinq hommes armés jusqu'aux dents se postèrent devant le comptoir.

                      " Reyson D. Anstis ? "

                      " Oui ma poule ? Je crois que tu n'as pas bien écou HIPS ! "

                      PAN ! Un second coup de feu. Mais cette fois il provenait de l'homme qui m'avait interpelait. Ayant vu le type sortir son arme, j'avais tenté d'esquiver. Mais le comptoir était parsemé d'alcool et je glissais, tombant en arrière, de l'autre côté du comptoir. J'avais évité la balle, mais j'avais maintenant une bosse sur la tête.

                      " Bordel de… Qui a bu autant ? "

                      Bon, il ne fallait pas chercher très loin pour trouver la réponse. Dans un tel événement il n'était pas surprenant de trouver à la fois des morceaux de verres et des liquides un peu partout dans le bar. Bon, aussi quelques vomis mais ce n'était pas très beau à voir… Depuis les coups de feu, plus personne ne buvait et préférait utiliser la bouteille qu'ils tenaient pour frapper leurs voisins. La beuverie générale se transforma en baston générale. Et avec les coups de feu, les autorités de l'île seront bientôt alertées. Il valait mieux quitter les lieux…

                      Pensant que la cible était la dame, étant donné ses nombreuses blessures, je courus dans sa direction, bousculant quelques clients au passage. Une fois auprès d'elle, je passais son bras autour de mon épaule avant de la lever.

                      " Réveille toi belle aux… alcools enivrants. "


                      Comment ça j'étais bien saoul ? Je m'occupais de la dame et j'avais si peu les idées claires que je ne faisais plus attention au groupe de tout à l'heure dont un se trouvait dans mon dos… Je ne regardais que la porte de sortie plus loin par laquelle je comptais emmener la dame avant que ça ne dégénère d'avantage. C'est-à-dire avant que les autorités n'arrivent. Mais, allais-je seulement arriver jusqu'à là bas ? Surtout avec cet homme menaçant derrière moi qui pointait un fusil sur ma tête…
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                    Ton cerveau gauche dit merde au cerveau droit, mais tu ne t'en rends pas trop compte. Forcément ça pose un problème. Dans c'genre de cas, lorsqu'un homme a bu autant que tu l'as fait, il ne se rend plus très bien compte de son état, et c'est là que les choses se compliquent. Une énième bouteille dans la main, tu bourlingues de droite à gauche en continuant à marmonner des paroles que t'es l'seul à comprendre. T'as eu un regain d'adrénaline quand tu t'es loupé avec le lancé de bouteilles, mais c'est vite redescendu. Tu t'en veux un peu d'avoir amoché la donzelle, mais si elle ne survit pas à c'pauvre projectile, c'est qu'tu t'étais trompé sur son compte et qu'elle n'est vraiment pas assez solide pour fouler c'belle terre. A la voir gentiment roupiller, avachis sur le sol, tu t'dis qu'elle le prend plutôt bien, et qu't'auras pas à tenter d'la combattre.

                    Sauf qu'elle se réveille sitôt assise et semble vouloir s'défouler. La situation s'dégrade et si ça continue, une bagarre générale va finir par se déclencher, si ce n'est pas déjà fait. La donzelle a compris que c'est toi, l'coupable du lancé d'bouteille. Tu n'sais comment elle l'a fait, mais elle l'a sû, et vient maint'nant s'venger. Alors tu t'prépares. Tu sers les poings prêt à un combat d'boxe impitoyable, où l'sang risque de couler à flot. De sang, c'est quand même surtout celui d'ton cerveau qui coule à flot, et tente, tant bien qu'mal d'évacuer les litres de pinard avalés. L'cerveau se convainc de n'pas être emplis d'substance alcoolisé et récupère presque les esprits. Certains disent qu'c'est l'adrénaline, toi t'appelles ça l'talent. A peine remis d'tes émotions que t'aperçois l'un d'ces jeunes pillards à la mords moi l'noeud qui plante l'amazone. Là tu n'es pas énervé, t'es furibond, t'es hors de toi, t'es horripilé, t'es asticoté, t'es... Le lecteur a compris.

                    Le gosse, quant à lui, fuit toutes jambes déployées vers la sortie, mais il ne s'en tirera pas si facilement. Qu'est c'qu'il croit ? Qu'on coupe un d'tes combats comme on tranche l'beurre de sa tartine ? L'a beau n'être qu'un môme errant armé d'sa bite et son couteau, y'a des choses auxquelles il ne vaut mieux pas toucher, et un d'tes adversaires fait partie d'ces choses là. Le duvet sous l'nez, les yeux perdues, et les mains tremblantes, tu t'demandes comment il a pû faire pour réussir à avoir la donzelle. Quand le jeunot arrive à ta hauteur pour sortir d'cet enfer, tu l'attrapes directement par l'colback.


                    _On va pas faire dans l'détail p'tit merdeux. C'est pas malin d'vouloir t'mettre à dos une vieille corne comme moi, pa'cque mon deuxième prénom c'est sang-sue. J'lâche pas ma victime tant qu'y reste du sang. Et là, j'sens bien qu't'en as à revendre, d'sang.

                    L'pauvre tente bien une faible défense, mais l'a tellement l'rognon qui tambourine qu'il n'est plus capable de grand chose. Tu croirais voir un gosse de huit printemps s'faire enguirlander par ses parents, et là c'est toi qui joue l'papa. T'as jamais aimé la famille. Tu décides donc d'en finir, et arrêtes de l'porter par le col. Déséquilibré par ce soudain relâchement, l'môme s'écroule par terre, mais une réaction inattendue se produit. Tu sens tes deux jambes partir en quille sur la droite, emportée par... par quoi ? En mirant ta chute, tu comprends qu'le jeunot a profité d'sa tombée pour un joli croch'patte sous tes g'noux. Pauv' bougre que t'es, tu as voulu la jouer légère et le gosse en a profité. Maint'nant il taille sa route comme un grand et t'pourras pas lui régler son compte vu comment t'es affalé, l'cul au planché.

                    C'est c'moment précis, où t'es avachis comme un poivrot sur son verre que l'primé choisit pour calmer l'jeux, où l'aggraver. C'est à voir.



                    C'est tout vu, les gaillards d'ce pat'lin ne s'sentent maint'nant plus pisser rien qu'à imaginer les berrys gagnés grâce au primé. S'tu veux sortir d'ici, va donc falloir l'aider, puisqu'il a décidé d'ram'ner la donzelle. C'donc à ton tour d'sortir ton six coups, sauf que toi, t'vises pas l'plafond. C'serait gâcher des munitions qu'de faire ça. Alors tu t'mets aux bons souvenirs de comment tirer.

                    *Faut mettre l'bras bien droit, au n'veau d'l'épaule, fermer un œil, et l'bon. M'douille j'crois qu'j'suis encore un peu imbibé... Si l'oeil voit double, faut l'fermer à moitié, s'il voit triple... C'devient des maths trop d'compliquées pour l'heure. Bon 'sont où ces sacrés têtes d'ast'cot. Sal'té d'corn' tu vas arrêter d'bouger comme ça ?! Attends qu't'ai ! Ah oui, ça y'est !! Deux p'tites se..con...d'*.

                    PAN PAN PAN... PAN.

                    L'travail a été fait proprement. 'Fin presque, y'a bien quelques restes d'son bras qui gesticulent encore, mais l'luron qui cherchait des noises à la donzelle est bien hors course. Un d'moins sur ta route. T'as donc sauvé la vie du primé. Reste plus qu'à sortir 'vec lui maint'nant.

                    _Eh l'primé ramène ta trogne ici vite fait qu'j'te taille la route. Et t'as pas interêt à abimer c'te fem'lette !!!

                        Encore des coups de feu ? Mais c'est que ça devenait dangereux ! Hein ? C'est normal dans une bagarre ? … Ouais, c'est vrai. Mais bon, tu as compris ce que je voulais dire. Toujours est-il qu'un homme tomba près de moi. Par réflexe, je me tournais donc et vis un cadavre armé et qui était sans doute prêt à m'ôter la vie il y a quelques secondes à peine. Levant le regard, je cherchai d'où venaient les coups de feu. Le vieil homme de tout à l'heure portait un pistolet encore fumant en main. Il savait donc comment se servir d'une arme ? Ce n'était pas n'importe quel pépé ce vieillard… Par contre, il criait fort.

                        Recevant l'ordre, ou la proposition d'aide, de l'homme sénile qui venait sans doute de me sauver la vie, je m'assurai de bien tenir la dame avant de me diriger vers lui. Un peu de sang commençait à couler sur moi et à se propager sur mes beaux habits. Ah, ce qu'il ne fallait pas faire pour aider une femme… Elle avait intérêt à laver mes vêtements après ça !

                        Me voilà à la hauteur du vieil homme. La sortie se trouvait non loin derrière lui. Seulement, pas mal de monde se trouvaient en chemin et bloquer le passage. Il n'y avait aucune garantie que l'on passerait sans encombre. Il fallait donc balayer un peu tout ça pour passer. M'approchant d'avantage, je me penchai vers lui pour qu'il prenne la dame un petit moment.

                        " T'inquiète pas HIPS. Tout est HIPS sous contrôle. "

                        Une fois libre de tout mouvement, je me piquai à l'aide de mes mains. Je comptais agrandir mon poing et mon bras afin d'ouvrir un passage avec un grand coup. Et à ce propos, je fonçais déjà vers la foule avant même d'attendre les effets de mes hormones. Et à propos de ceux-ci, ils n'étaient pas vraiment ce à quoi je m'attendais. Une partie de mon corps grandi, certes, mais ce n'était pas la bonne. En l'occurrence, mon ventre et mon bassin prirent un volume ample. Avec ce nouveau poids plutôt déstabilisant et le sol glissant d'alcool, je finis par tomber en avant. Grâce à ma nouvelle forme en boule humaine, je fis plusieurs roulades. Je sentis que j'écrasais de temps en temps des débris de verre qui m'entrèrent dans la peau et qui m'arrachèrent un rictus des plus sinistres, mais je sentis aussi que j'écrasais ou que je bousculais pas mal de monde.

                        Bam, je percutai un mur. Ou plutôt, les contours de la porte de sortie. Heureusement, je n'avais pas injecté beaucoup d'hormones et je reprenais peu à peu forme normale. Ah, on voyait que j'avais trop bu. Je n'arrivais même plus à bien contrôler mon pouvoir… Mais bon, je me relevais lentement en passant une main sur mon ventre afin d'y enlever les divers éclats de verre. Au moins, j'avais réussi : j'avais ouvert un passage. Je me retournais vers le vieil homme et cachai ma grimace derrière un sourire.

                        " Tu vois HIPS. Aucun HIPS problème. "

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                      C'est fou comme l'alcool fait voir d'ces choses. T'étais certain jusqu'à présent, qu'la gnôle ne pouvait pas créer c'qu'on appelle des hallucinations.
                      Il faut croire que si.
                      Le sang imbibé de rhum, t'es presque sûr d'avoir vu les doigts du primé se transformer en seringues. Ou en petites aiguilles, c'est selon. Le pire dans l'histoire c'est que tes globes le décrivent comme une bête informe au bassin sur-développé. T'as beau t'frotter les pupilles, ça rend cette scène surréaliste encore plus nette.

                      Tu demanderais bien à la minette avachis sur ton épaule si c'est ton imagination, mais elle semble bien d'trop occupée à roupiller.

                      Alors tu cours. Pas très droit, pas très vite, mais tu cours.

                      Tu joues des coudes, évites quelques lames en jouant à saute mouton entre les épées, couteaux, bouteilles cassées et autres empêchements. Tu n'sais trop si c'est ta vision double ou bien la réalité, mais le nombre d'obstacles te barrant la route te paraît insupportablement grand.
                      Et puis, rien ne te sert de compter sur le primé pour t'aider. Sa barrique à vin est aussi pleine que la tienne. Voire pire, les Hics ne peuvent s'empêcher d’apparaître à chacun de ses mots. Ses gestes, même de ton œil imbibé paraissent patauds et gauches . Oui oui les deux à la fois. Quant à toi, tu as déjà du mal à porter la donzelle alors pour sortir de ce bousier...

                      Tu te démènes quand même, joues des pieds et des mains, tentes de foutre raclée à qui veut.
                      Puis tu sors. A l'air libre, enfin. Le primé aura fini par réussir à te faire un passage.
                      Posant la jeune alcoolique sur le bord du trottoir, tu avances d'un pas titubant vers les quelques gaillards encore motivés à en découdre.


                      _Ecoutez les gars. Surtout toi là bas, avec tes trois frères jumeaux, ouep vous là, qu’arrêtez pas d'faire la même chose. J'sais bien qu'la donzelle donne envie et qu'les berrys du primé font rêver, mais j'suis d'humeur soiffarde, pas bagareuse. Alors on va en finir rapid'ment pour que j'puisse retourner picoler dans un endroit tranquil'ment.

                      Puis régler l'affaire avec la donzelle. Mais ça, tu n'le dis pas. Peut être même bien que la soif te l'a déjà fait oublier.

                      La plupart des hommes présents n'ont rien compris à ton discours, et les trois jumeaux, ou quatre, ça dépend s'tu fermes un œil arrivent maint'nant vers toi. Sentant la bastonnade en bonne et due forme arriver, tu troques tes mots contre tes poings et tes jambes. Dans un méli mélo du corps et de l’esprit sans grâce, tes membres partent en tout sens jusqu'à ce que tu sentes comme une légère douleur au niveau du bras.

                      T’arrêtant un court instant, tu observes une large taillade rouge vermeille partant du coude et arrivant jusqu'au haut de ta main. A cette vision, tu retrouves assez de sang froid pour éviter un nouveau coup de couteau visant cette fois à t'éborgner. Réagissant au quart de tour, ta trogne se dirige sans y penser vers l'un des jumeaux. Ce n'était pas le bon, alors tu t'écrases au sol, lamentablement. La douleur s'est maint'nant insinuée dans tout ton corps et c'est à peine si tu arrives à réprimer des cris de douleurs.

                      Pour t'en sortir, il te faudrait vraiment un miracle. Ou bien un primé. C'est au choix.

                          Oh, le vieil homme tient encore la route. Il devrait s'inscrire au marathon ! Je venais tout juste d'avoir une démonstration de course d'obstacle digne des grands champions. A moins que l'effet de l'alcool rendait le spectacle plus vrai que vrai ? Le vieil homme, portant la dame sur son dos, devait se faufilait entre les coups aussi bien intentionnels qu'une bouteille perdue, avec un sol des plus glissants et bien arrosé. Et il parvint à destination sans le moindre soucie. Je devais avouer que j'étais bluffé. Un mini Barbe Blanche fort de ses capacités. Maintenant que nous étions enfin tout les deux, trois en comptant la dormeuse, à la l'entrée du bar, nous pouvions dire au revoir à cet endroit des plus… alcoolisé.

                          Le seuil de la porte passé, un grand bol d'air frais nous accueillit. Seulement, le temps n'avait pas changé du tout par rapport à avant. Les nuages continuaient de pleurer avec la même intensité qu'à mon arrivée. Au moins, ces gouttes froides permettaient de nous réveiller un peu pour que l'on retrouve nos esprits. Et subitement, le vieil homme paraissait déjà bien moins spectaculaire. A peine avait-il déposé la dame sur le trottoir qu'il alla s'en prendre à quatre hommes dotés probablement d'un meilleur physique que lui. Mais le point le plus important était qu'ils possédaient des armes. Le vieillard aurait dû utiliser ses jambes pour courir plutôt que ses poings pour mourir.

                          Mais bon, il n'était pas encore mort. Quoi que, cela ne saurait tarder… A moins que je ne l'aide. Si ma mémoire était bonne, il m'avait sauvé il y a quelques minutes à peine. C'était le moment de lui rendre la monnaie de sa pièce. Sans même réfléchir, je fonçais droit sur le premier ennemi qui, du fait qu'il se préoccupait d'avantage du vieillard et qui était gêné par la pluie, se prit un magnifique coup de poing en pleine face qui le fit valser plus loin. Immédiatement, on se fit encercler par les trois types restant. A moins que ce fût moi qui venait de me jeter au milieu des loups en frappant l'un d'entre eux ? Possible. Dans tout les cas, c'était à mon tour que la pluie harcela et je ne pus voir à temps un coup de pied qui partait dans ma direction. Un léger vol vers l'arrière s'ensuivit où je percutai un autre loup qui se trouvait sur la ligne de mon vol et qui m'accompagna jusqu'au mur qui se trouvait juste derrière nous. Heureusement, il amortit le choc que je dus avoir, mais ma tête percuta tout de même la sienne ce qui donna lieu à une migraine bien plus atroce. Par contre, lui se cogna la tête à la fois contre la mienne et la bâtisse, ce qui lui ouvrit le crâne.

                          Grâce à un de ses amis, je venais de le mettre hors d'état de nuire. Je devrais peut-être le remercier ? Mais j'étais trop occupé à tenir ma tête de mes mains. Je m'étais déjà cogné la tête durant cette soirée, c'était la seconde fois. Mes neurones commençaient à valser tandis que je serrais des dents comme si cela allait soulager ma douleur. Pendant ce temps, il ne manquait plus que deux hommes qui semblaient porter leur attention sur moi et plus sur le vieux. Un bon point pour lui, un mauvais pour moi…
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                        Le ciel tangue de gauche à droite. Un tremblement d'terre silencieux, ou bien tes globes qui n'voient plus tout à fait droit ? Tu n'en sais rien mais tu optes quand même pour la deuxième solution. T'observe les étoiles valser de gauche à droite tandis que l'homme debout au dessus toi s’appète à t'enfoncer une lame dans l’estomac. Au moins ta dernière vision aura été à l'image de ta vie. A tomber. Heureusement pour toi, l'primé a décidé que ça vallait le coup de t'sauver la vie. L'est sympa ce garçon. Le meurtrier s'fait valser à l'autre bout de la ruelle par l'un des poings du pirate aussi facilement qu'tu vides une bouteille. Y'a d'la puissance sous le capot que tu t'dis.

                        Reprenant un court instant ton souffle, tu réussis par un très grand effort à lever tes guibolles. A ce que tu vois, il n'reste plus que deux hommes à faire mordre la poussière. Quoi que... Laisser l'primé dans la panade pourrait être une solution bien moins risquée. Tu mires les trois guss en réfléchissant à cette possibilité quand t'aperçois dans la main d'un des brigands ce qui ressemble à une bouteille. Tu as excessivement soif, ça tombe bien. Le pirate quant à lui donne une sale image, avachis à même le sol, se tenant la tête, tu t'dis qu'il doit bien douiller. Alors ton choix est fait. C'est celui d'la castagne. Une poubelle se trouvant là se fait amputer de son couvercle par tes mains vieillies. C'est rond, c'est plat, c'est donc parfait pour toi. Le saisissant rapidement, tu le lances dans un geste plus qu’approximatif mais en y mettant toute ta force pour assommer le brigand de droite. Le projectile lancé part à pleine vitesse dans une trajectoire que tu n'aurais pas imaginé, mais par chance il réussit à toucher l'homme de gauche qui s'écroule sous l'impact. Tu cours alors vers lui avant que l'autre ne réagisse et tes poings s'écrasent sur son visage, ne le laissant pas le temps de se relever.

                        _Fais d'beaux rêves au pays d'l'horreur.

                        Le rescapé venant de comprendre ce qu'il se passait te regarde maintenant avec dans ses yeux comme une envie de meurtre.

                        _T'as tué mon frère, enfoiré !


                        _Non j'crois pas, y'a encore d'la vie sous la peau. Mais tu n'vas tarder à l'rejoindre, t'inquiête pas. Par contre s'tu pouvais lacher ta vignasse avant de t'faire laminer ça m'arrangerait.

                        L'homme regarde la bouteille à moitié vide qu'il tient de la main gauche avant de la lancer vers toi dans un geste d’énervement et de lancer avec celle ci une volée d'insultes. Tu as juste le temps d'baisser la tête pour éviter le projectile qui part se fracasser contre le mur derrière toi. Là, ça te met en rogne, gâcher d'la gnôle, ça ne se fait pas. On ne gâche pas d'la nourriture, et encore moins d'la vignasse, surtout en jetant par la fenêtre. C'est une règle de base qu'tout bon bonhomme devrait savoir s'il ne veut pas finir sous tes coups. Mais le brigand n'a pas l'air de savoir à qui il a affaire. Il n'comprend pas qu'en jetant ainsi ce bon vin, il vient de signer son arrêt d'mort, ou tout du moins un voyage en direction du toubib le plus proche. Lorsqu'il s'avance vers toi avec sa lame affûtée, c'est à peine si tes nerfs ne crient pas au massacre. Tes doigts congelés par le vent frais les fouettant se referment sur ta paume et tes deux poings partent au même moment en direction de sa trogne. Le bougre évite les coups en se baissant alors tu enchaînes en tentant une jolie balayette, mais ce guss saute aussitôt au dessus de ta jambe. Là il commence à te mettre plus qu'en rogne. C'est de la furie qu'il va devoir subir. Tenter de résister lorsque tu es dans cet état, même après autant d'litrons avalés, c'est réellement de l'inconscience. Lorsque ta trogne par en direction de la sienne, c'est à une vitesse folle, et même avec toute sa rapidité, il ne peut éviter le coup. Le choc est rude. Le bruit aussi. Ça sonne comme une cloche de cathédrale que l'on aurait frappé trop fort, et tout le liquide ingurgité se retourne et se chamboule dans l'estomac sous l'impact. En espérant qu'personne d'autre ne soit motivé pour une tranche de volée de poings.
                            J'entendais des bruits, mais ma tête cognait trop fortement pour que je puisse y faire attention. Mon faciès entre les mains, je le secouai d'avant en arrière comme pour chasser la douleur. La prochaine fois que j'irai dans un bar, je mettrai un casque ! Ah, ma pauvre cervelle… Déjà qu'avec l'alcool elle ne devait plus tourner très vite, elle se faisait percuter de partout. Faudra que je me pardonne… Faudra que je lui offre un massage crânien… Faudra que je… Et mais attendez ! J'étais entrain de considérer mon cerveau comme une personne ? … Qu'une seule explication : l'alcool. On reparlera de ma relation avec les différents membres de mon corps une fois que j'aurais de nouveau les idées claires, voulez-vous ?

                            La pluie continuait de tomber, comme si on n'avait pas assez baigné dans des liquides en tout genre. Mais je devais avouer que cette douche froide calmait un peu ma douleur. C'était un peu comme un gros glaçon sur le crâne, bien que là c'était tout le corps qui était trempé. Me rappelant que je n'étais pas tout seul et même que des hommes voulaient attenter à ma vie, je relevais lentement la tête pour voir ce qui se passait. Encore une fois, l'alcool semblait se railler de moi.

                            Le vieillard qui était auparavant en bien mauvaise posture était maintenant debout tandis que les deux derniers hommes se trouvaient face contre terre. Seulement, cela semblait coller avec la réalité. Je ne m'étais pris aucun coup supplémentaire, ce qui signifiait qu'il n'y avait plus d'ennemi. Le vieux avait-il fait semblant de pas être à la hauteur pour voir si j'allais l'aider ou non ? Ah… Arrête de réfléchir cerveau, tu me fais assez mal comme ça ! Tu repencheras sur la question plus tard. En attendant, je me relevais tout en essayant de garder l'équilibre.

                            " On fait quoi mainteHIPSnant ? La dame ne semble pas en HIPS forme… On la HIPS dépose quelque part et on finit notre concours ? Faut que je te HIPS batte ! "


                            Marchant légèrement de travers, je m'approchais de la dame toujours endormie que je pris sur mes épaules. Il ne manquait plus qu'à trouver un endroit où la mettre et où on pouvait continuer de boire tranquillement. Le bar derrière nous n'était pas une bonne idée. On entendait encore les ravages de la bagarre qui s'y déroulait. Bientôt, les autorités viendront remettre le calme dans cette ruelle. Autant partir tant qu'il en était encore temps. Je me retournais vers le vieil homme, espérant qu'il connaisse une destination qui correspondait à nos critères. Moi j'étais nouveau sur cette île, je n'y connaissais rien. Et avec ce que j'avais bu, mon sens de l'orientation avait pris un coup. Le vieillard sera donc le guide.
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